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Le parti d'en rire
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/10/2024
- 0 commentaire
Paroles de la chanson Le Parti D'en Rire par Chansons Enfantines
Oui
Notre parti
Parti d'en rire
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti
Notre parti
Parti d'en rire
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti
Sans parti pris nous avons pris le parti
De prendre la tête d'un parti
Qui soit un peu comme un parti
Un parti placé au dessus des partisEn bref, un parti, oui
Qui puisse protéger la patrie
De tous les autres partis
Et ceci
Jusqu'à ce qu'une bonne partie
Soit partie
Et que l'autre partie
C'est parti
Ait compris
Qu'il faut être en partie
Répartis
Tous en seul parti
Notre parti
Nous avons placé nos idéaux
Bien plus haut
Que le plus haut
Des idéauxEt nous ferons de notre mieux
Cré vindieu de vindieu de vindieu
Pour que ce qui ne va pas aille encore mieux
Oui pour vivre heureux
Prenons le parti d'en rire
Seules la joie et la gaieté peuvent nous sauver du pire
La franche gaieté
La saine gaieté
La bonne gaieté des familles
Nos buts sont déjà fixés:
Réconcilier les oeufs brouillés
Faire que le veau d'or puisse se coucher
Apprendre aux chandelles à se moucher
Aux lampes-pigeons à roucouler
Amnistier les portes condamnées
A l'exception des portes-manteaux(tiens ça rime pas, ah oui je sais:)
C'est pour ça qu'y peuvent s'accrocher
Exiger que tous les volcans
Soient ramonés une fois par an
Simplifier les lignes d'autobus
En supprimant les terminus
Et pour prouver qu'on n'est pas chiches
Faire beurrer tous les hommes-sandwichs
Voilà quel est notre programme
Voilà le programme
Demandez le programme
On le trouve partout
Je le fais cent sous
Mais... pas d'hérésie!
- Notre parti- Parti d'en rire, oui
- Non!
- Si!
- Crétin!
- Pauvre type!
- Abruti!
Et voici... ce qu'est notre parti
Oui! -
TERRE SANS HOMMES : Ange
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/10/2024
- 0 commentaire
Je n'avais pas écrit depuis des semaines, des mois peut-être. Je ne sais plus.
Je sais que ça ne me sert plus à rien de me forcer à m'asseoir devant l'ordinateur et d'écrire quelques lignes. J'ai beaucoup changé ma façon de travailler. D'ailleurs, je ne parle même plus de "travail".
Je n'écris que lorsque ça devient nécessaire, lorsque tout est là et qu'il faut que je le pose devant moi, que je le vois en lettres, en mots, en lignes, en chapitres. Que ça ne soit plus seulement que des images, que le film dans ma tête réclame lui-même de s'extraire de cette enceinte, comme s'il n'avait plus de place.
C'est ce qui vient de se passer pour Ange. Un nouveau personnage qui est apparu de façon fugace il y a quelque temps et pour lequel je n'avais encore rien écrit. Comme si cette femme devait d'abord prendre forme, qu'elle se matérialise, qu'elle se construise, dans le secret de mes pensées et de mes rêves.
Ce qui suit, je l'ai écrit hier et ce soir. J'écris uniquement le soir. Parfois, la nuit.
Je sais que ça devra être repris, affiné, précisé mais l'essentiel est fait.
Maintenant, Ange est entrée dans le livre.
TERRE SANS HOMMES
« Je m'appelle Ange...Je m'appelle Ange... Le cri est parti, c'est vide dans ma tête mais je sais que je m'appelle Ange. C'est bien. Je n'ai pas tout perdu. »
Elle marchait dans l'herbe détrempée et parfois elle avait l'impression que la terre cherchait à l'absorber. Elle entendait des succions, des baisers aimants et elle se réjouissait de ces câlins répétés. Elle avait pris de la boue et s'en était couvert le visage et maintenant que la terre avait séché, elle s'amusait à tendre et à détendre la peau de son visage pour en sentir l'étreinte. Des volutes d'haleine d'arbres s'enroulaient autour d'elle et elle écoutait attentivement toutes leurs paroles parfumées.
Depuis que le cri s'était éteint, elle sentait en elle un sourire d'enfant, une sorte de joie figée, l'impression d'être ouverte à tout, comme un antre qui n'aurait plus d'enceintes, une bulle sans paroi, un placenta sans membrane. Elle s'amusait des images.
Parfois, elle caressait son fusil dont elle avait oublié le nom du modèle tout comme ceux des deux pistolets rangés dans des ceintures, en travers de sa poitrine, elle aimait le poids du métal, elle aimait le poids du sac sur son dos, la fatigue de ses épaules, elle aimait tout ce que son corps délivrait, non pas que ça soit nouveau pour elle mais juste parce que le cri s'était éteint et qu'il lui était délicieux de se sentir revivre.
Elle marchait hors du temps passé et elle ne cherchait pas à le retrouver, à reconstruire son existence, à rétablir le chemin parcouru. Seuls les pas devant elle l'attiraient. Elle éprouvait cette paix étrange qui enlace celui qui vient de frôler la mort, non pas dans une fraction de seconde mais pendant des jours et des nuits et des milliers d'heures et des milliards de secondes sans que jamais le moindre répit ne soit accordé.
Le cri dans sa tête était parti et c'était comme s'il avait avalé son existence, comme s'il s'était évaporé après avoir phagocyté la totalité de ses souvenirs. Le cri avait asséché sa mémoire, comme une éponge abandonnée sous un soleil cuisant, toute l'eau disparue, des alvéoles vides, la matière craquelée. L'horreur du cri l'avait déshydratée jusque dans les circonvolutions de son cerveau. Elle imaginait les lobes craquelés comme des oasis asséchés.
Et maintenant, elle marchait dans les marais, le long de canaux aux eaux sombres, sous les frondaisons, sur des chemins enherbés où elle distinguait les passages d'animaux. Hier soir, elle avait surpris un chevreuil et bien qu'il ne lui restait plus grand-chose à manger dans son sac, elle n'avait pas utilisé son fusil. Le chevreuil ne la menaçait pas et elle ne mourait pas de faim. L'animal l'avait regardé quelques instants, comme étonné, le cou tendu, les oreilles agitées, elle distinguait l'écarquillement de ses yeux, le frémissement fébrile de ses narines. Puis, il avait bondi dans les buissons, un saut magnifique et elle en avait ri de bonheur.
« Je m'appelle Ange... Je le sais. J'aime bien. »
Au fil de ses avancées lui revenaient en brides fugaces des images de chaos, explosions, cris, courses tendues, tout le corps en alerte, les souffles puissants, des armes qui balayent l'espace devant elle, des flashs qui la laissaient démunie, dans une incompréhension lourde.
« Je m'appelle Ange mais je ne sais pas ce que j'ai fait. »
Depuis que son nom lui était revenu, depuis que le cri s'était tu et avait laissé de la place, des souvenirs remontaient. Elle ne les désirait pas tous, elle aurait même voulu en repousser certains, qu'ils retombent dans leurs abysses. Mais elle n’y pouvait rien.
Son corps, désormais apaisé, s’appliquait à déverser dans le cerveau tout ce qu'il portait dans ses fibres, dans sa chair, dans ses muscles, dans sa peau. L'idée l'amusa et elle s'étonna de l'étrangeté de cette intuition. Elle se reconstruisait en humant les parfums de l’eau, de l’herbe grasse, en laissant les doigts effleurer les écorces, en écoutant le silence, l’absence de bruits humains et les sons du monde. Elle se reconstruisait en absorbant la totalité de chaque instant maintenant que le cri avait disparu. Mais elle ne pouvait pas repousser les images qui fusaient, insoumises et la raidissaient, une violence écarlate, des explosions, des incendies, des combats. Des morts. Ils étaient là, enfouis, prêts à jaillir, elle n’y pouvait rien.
Alors, elle s’appliquait à marcher, les sens en alerte, le corps ouvert, affamée de sensations, désireuse de combler le vide de sa mémoire pour en couvrir le chaos inexplicable, elle enregistrait chaque pas dans l'herbe comme ceux d'un nouveau-né qui s’émerveille, elle regardait les arbres et leurs branches nues, les feuilles pourrissant en tapis colorés, elle franchit un ruisseau sans chercher de gué, l'eau froide remplissant ses Rangers et elle s'en accommoda. Le monde, autour d'elle, n'était que végétation, le silence d'un ciel plombé, un océan gris suspendu, immobile, silencieux, un couvercle au-delà duquel elle devinait parfois la clarté laiteuse d'un soleil d'automne.
Elle avait passé beaucoup de temps le dos appuyé contre le tronc d'un arbre immense et elle avait imaginé le cheminement ralenti de la sève. Ces moments-là lui importaient bien davantage que la quête fébrile d'une mémoire dévorée. Le cri l'avait consumée mais elle avait survécu. Et l'instant restait la seule certitude d'être toujours là.
Elle avait passé plusieurs jours dans une cabane de pêcheur, ça sentait le poisson, au bord d'un bras d'eau serpentant sous les branches nues. Avant la nuit, quand elle allait remplir sa gourde filtrante de survie dans le canal, elle observait les gerris aux longues pattes qui patinaient sur l'eau immobile puis, les rares fois où le plafond nuageux s'entrouvrait, elle contemplait les rayons du couchant à travers les innombrables toiles d'araignées tissées dans les iris et les massettes. Elle s'amusait à siffler avec les petits oiseaux, à répéter les mélodies qu'ils s'échangeaient entre congénères.
Elle était seule et elle ne voulait pas de congénère.
Elle en avait tué beaucoup. Elle n'avait aucun visage sur ces morts, juste des silhouettes affolées, des gens armés qui cherchaient à l'abattre, elle s'était enfuie, elle avait appartenu à un groupe mais elle était partie, le cri dans sa tête l'avait condamnée à la solitude, c'est elle qui avait décidé de laisser ses hommes, c'était la règle, elle ne devait pas les contaminer, elle était la chef. Elle avait pris un des 4X4, elle avait chargé de la nourriture, de l'eau, des armes, des munitions, du matériel de survie et elle était partie et elle avait roulé pour s'éloigner des zones habitées, la certitude en elle que seuls les arbres pourraient la sauver de la folie dans son crâne. Elle se souvenait vaguement avoir suivi la côte, empruntant des routes secondaires, évitant les zones habitées. Elle dormait dans le véhicule, sur des chemins de terre, sous les arbres, loin des routes. Une nuit, elle s'était réveillée en sursaut, trempée de sueur, elle se souvenait d'une explosion gigantesque, une raffinerie, c'était sa mission, Donges, elle retrouvait ce nom, la raffinerie de Donges, des roquettes, elle avait tiré des roquettes, puis le cri l'avait envahie, les souvenirs revenaient dans le désordre, comme si elle devait reconstruire un puzzle, alors elle avait longé la côte, des gens, une fois, avaient voulu l'arrêter et ils étaient morts parce qu'elle refusait de s'arrêter et qu'ils ne savaient pas qu'elle pouvait tuer n'importe qui.
Elle suspendit son pas au moment où elle allait déposer sa lourde chaussure sur un escargot, une coquille volumineuse à peine visible dans l'herbe drue. Elle se baissa et le prit délicatement pour le poser dans la paume de sa main. L'animal, aussitôt rentré à l'abri, attendit quelques instants avant de ressortir une tête prudente, puis deux yeux observèrent la situation, deux petits ronds noirs perchés à la pointe des fines tentacules. Elle approcha l'animal de ses yeux, émerveillé par les corpuscules couvrant le corps gluant.
« Il ne reste plus grand-monde pour te faire du mal mais tu dois quand même rester prudent, » murmura-t-elle en le déposant dans l'herbe.
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Cédric Vilani sur le rapport Meadows.
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/10/2024
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On ne peut dire que ce monsieur est un allumé du bulbe qui délire... Donc, il est important de l'écouter.
En 1972 c'est un coup de tonnerre quand Dennis et Donella Meadows, et leurs collaborateurs, rendent public le rapport que le Club de Rome leur a commandé. Cible d'attaques de tout genre, taxés d'obscurantisme, ils croyaient au contraire en la capacité de la science pour mettre nos activités en équations. Un demi-siècle plus tard, que dire de leurs conclusions et de leurs méthodes ?
Cédric VILLANI
Cédric VILLANI, mathématicien (médaille Fields 2010), professeur à l’Université Claude Bernard Lyon 1, membre de l’Académie des sciences. Très engagé en médiation scientifique (Théorème vivant, Un Mathématicien aux métallos, Les Rêveurs lunaires...), député sortant de l’Essonne, président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques au cours du mandat écoulé.
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Situation de crise
- Par Thierry LEDRU
- Le 24/10/2024
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Donc, tout ce que les scientifiques ont annoncé depuis cinquante ans n'ayant pas été écouté et aucune décision d'anticipation n'ayant été prise, nous allons désormais entrer dans la période de crise, une crise à laquelle nous allons devoir nous adapter.
Mais si au lieu de vouloir adapter la nature à nos exigences de consommation, nous avions changé notre fonctionnement, à l'échelle planétaire, nous n'aurions pas à nous adapter maintenant aux effets que nous avons nous-mêmes générés.
D'autre part, quand je repense aux attaques, aux moqueries et au déni dont les survivalistes ou citoyens prévoyants sont victimes depuis des lustres, je réalise à quel point les gouvernements, quels qu'ils soient, où que ce soit, ne sont jamais capables d'anticiper et de comprendre ce qui ne fonctionne pas, ce qui doit être modifié, ce qui doit être planifié. Il est si facile d'attaquer ceux qui ont compris, qu'il s'agisse des citoyens prévoyants ou des scientifiques. Alors, maintenant, nos politiciens vont chercher à se faire passer pour des protecteurs par des annonces qui seront de toute façon annihilées par la puissance des marchés financiers qui eux continueront à vouloir bétonner, consommer, exploiter, construire, soutenir la croissance, celle qui nous mène au gouffre.
Intempéries : "Nous devons développer une culture du risque", insiste la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher
Un plan national d'adaptation au changement climatique va être présenté vendredi par le Premier ministre. Il va être "soumis à la concertation pendant deux mois" avant d'être déroulé, précise Agnès Pannier-Runacher.
Article rédigé parfranceinfo
Radio France
Publié le 24/10/2024 09:02
Temps de lecture : 1min
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, le 24 octobre sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
"Nous devons développer une culture du risque", insiste jeudi 24 octobre sur franceinfo la ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, alors qu'un plan national d'adaptation au changement climatique va être présenté vendredi par le Premier ministre Michel Barnier, avec des mesures pour les particuliers et les collectivités locales. Un plan qui sera, selon la ministre, "l'enjeu de l'année 2025".
:à lire aussiChangement climatique : Oxfam dénonce le manque de mesure d'adaptation face au réchauffement en France
Un plan pour "regarder si on va faire face à de nouveaux virus et comment on se prémunit, comment on organise le travail, comment on organise le temps dans les écoles, comment on protège les personnes âgées dans les Ehpad, comment on construit mieux et comment on adapte nos constructions pour faire face à des épisodes de grande chaleur ou à l'inverse d'inondations", détaille la ministre. Selon elle, les inondations que la France a connu lors du mois d'octobre sont "la conséquence du dérèglement climatique, il va falloir s'y habituer, ils vont se répéter et donc c'est une culture du risque que nous devons développer".
En terme de calendrier, ce plan sera "soumis à la concertation pour deux mois, de façon à recueillir le point de vue des parties prenantes, de faire éventuellement bouger certains éléments". Puis, après cette concertation de deux mois et de "la synthèse que nous ferons des remontées qui nous seront faites, on le déroulera".
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Vider ma rage
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/10/2024
- 0 commentaire
J'avais besoin d'aller à la déchèterie pour vider la remorque. Et encore une fois, il y avait une file d'attente. La disposition des containers est absolument désastreuse. Deux voitures engagées suffisent à bloquer toutes les autres.
Et encore une fois, je me suis retrouvé au milieu de la file. Et comme d'habitude, je suis donc sorti de la voiture et j'ai commencé à faire des allers-retours jusqu'aux différents containers avec tous les encombrants que j'avais.
Je ne compte plus le nombre de fois où je passe à côté de voitures dont le moteur tourne toujours alors que personne ne peut avancer. Et que pour une raison que j'ignore le conducteur n'a pas l'idée de couper le moteur. Cette fois, c'était un 4X4, un vieux 4X4, avec une fumée bien noire et à l'intérieur, un homme à casquette, grosse barbe, massif. Après être passé trois fois près de lui, je me suis arrêté, la vitre était ouverte, il fumait une cigarette. Je lui ai demandé sur un ton aimable s'il lui serait possible d'éteindre son moteur étant donné qu'il n'était pas prêt de pouvoir avancer.
"Ben pourquoi ? m'a-t-il demandé, étonné.
-Parce que ça pollue, tout simplement.
"Ah, un écolo ! a-t-il lancé. Eh bien, moi, j'en ai rien à foutre de polluer l'atmosphère. C'est des conneries tout ça."
Que faire ?
Ma première idée a été de lui prendre la tête et de la fracasser contre sa portière puis j'ai sorti le cran d'arrêt que j'ai toujours sur moi et je le lui ai planté dans le bras.
Non, c'est faux, je ne l'ai pas fait. Je l'ai juste regardé et je suis parti. Parce que je sais ce dont je pourrais être capable.
Je suis rentré à la maison et j'ai pris mon vélo et je suis allé vider ma rage.
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Rien à foutre
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/10/2024
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Il y a plus de vingt ans qu'on a jeté la télévision. Mais on a chacun un ordinateur portable et on y regarde, uniquement en replay pour virer les publicités, des jeux de réflexion, SLAM, notamment.
Je suis effaré par le nombre de candidats qui annoncent sans aucun problème que s'ils gagnent suffisamment, ils s'offriront une croisière dans les Caraïbes, un séjour aux îles Seychelles, un safari au Kenya, des vacances à Bali etc etc...
Après moi, le déluge.
Rien à faire des effets de mes actes, j'ai gagné du pognon, j'en profite et j'emmerde les autres.
Il y a des jours où j'aimerais que tous ces gens disparaissent. J'en suis même arrivé à ne plus ressentir la moindre compassion quand un avion de ligne s'écrase ou qu'un paquebot de croisière s'échoue ou coule. La première fois, c'était pour le naufrage du Costa Concordia.
Rien à foutre. Clair et net.
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Reverdir les villes
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/10/2024
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La Métropole de Lyon va enlever 400 ha de béton pour limiter les inondations
« Sur l’ensemble de la métropole, on a déjà décrouté 20 ha. Cela demande beaucoup d’ingéniosité aux différents métiers (espaces verts, voiries) pour arriver à planter car selon la rue, le profil est différent. Il a fallu que les agents comprennent pourquoi il fallait le faire, s’approprient les différentes techniques, et que cette eau qui arrive n’est pas mauvaise pour les arbres »
Texte: Laurie DebovePhotographie: Gregory Dubus / iStock21 octobre 2024
Face à l’intensité du dérèglement climatique, précipitations et inondations font partie des événements météorologiques que nous subirons de plus en plus en France. Pour réparer le cycle de l’eau en milieu urbain, la Métropole de Lyon a commencé à enlever le béton au pied des arbres. Ravie des premiers résultats, la Métropole s’est fixée comme objectif de désimperméabiliser 400ha d’ici 2026.
Lyon : des arbres pour réparer le cycle de l’eau
La Métropole de Lyon, constituée de 59 communes, compte 1,3 million d’habitants sur 55 000 hectares. Avec autant de foyers, les fortes pluies entraînent un problème de saturation des stations d’épuration, qui rejettent alors de l’eau sale dans le Rhône. Surtout, des années de politique d’aménagement du territoire favorisant le tout-béton entraînent des inondations de plus en plus fortes dans un contexte de dérèglement climatique.
Pour favoriser la captation de l’eau dans le sol, la métropole a mis en place un grand programme de désimperméabilisation. Parmi les outils utilisés, un concept au nom poétique : « les arbres de pluie ». Il s’agit d’enlever le bitume au pied des arbres sur une zone d’environ 10m2 pour que l’eau de pluie s’infiltre mieux dans le sol.
« Un arbre de pluie est capable de récolter de l’eau sur 400m2. L’eau est aiguillée vers une fosse pour ne pas raviner le pied des arbres, qui est donc plus bas que le reste de la chaussée. Cela a si bien marché qu’on a décidé d’intégrer cette technique sur un système de fosse continue. En prime, connecter les arbres entre eux les rend beaucoup plus résistants grâce aux mycorhizes qui les relient dans le sol » explique Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’environnement, pour La Relève et La Peste
Les cinq premiers arbres de pluie ont été aménagés rue Vauban dans le Lyon 6e en novembre 2021. Le suivi de ces arbres montre que l’infiltration complète des pluies de la rue (660m2) est possible avec une surface perméable de 65 m2 pour des pluies de faible à moyenne intensité. Pendant l’hiver, les arbres ont infiltré 24mm par jour et pendant l’été jusqu’à 40 mm par jour, et 20 mm en 20 min.
Un arbre de pluie – Crédit : Métropole Grand Lyon / J.Sanabria
En 2023, la Métropole de Lyon a vu les choses en grand. Suite à trois ans de préparation, elle a planté 52 000 arbres, un chiffre record sur une année, supérieur aux trois dernières années réunies.
« Sur l’ensemble de la métropole, on a déjà décrouté 20 ha. Cela demande beaucoup d’ingéniosité aux différents métiers (espaces verts, voiries) pour arriver à planter car selon la rue, le profil est différent. Il a fallu que les agents comprennent pourquoi il fallait le faire, s’approprient les différentes techniques, et que cette eau qui arrive n’est pas mauvaise pour les arbres » précise Pierre Athanaze pour La Relève et La Peste
Mise en place d’une fosse continue – Crédit : Métropole Grand Lyon, Livret Technique « Les arbres de pluie »
Pendant des décennies, certaines villes mettaient des bordures autour des arbres pour empêcher l’eau considéré comme polluée d’aller à leurs pieds. Point de préoccupation majeure : le sel utilisé pour déneiger les routes en hiver. Des échanges avec Montréal leur ont montré qu’il n’était pas si nocif que ça selon les quantités appliquées. La métropole est suivie dans le cadre du programme européen « LIFE artisan » pour mesurer les résultats en termes de volume d’eau connectés, mais également de la viabilité des arbres et de la biodiversité qui revient.
« On mesure la tensiométrie (mesure de tension de l’eau du sol, ndlr), la température mais également le nombre d’espèces. On s’est d’abord intéressés aux espèces aériennes que sont les insectes pollinisateurs et les oiseaux. On va désormais recenser la faune du sol comme les vers de terre et les collemboles » détaille Pierre Athanaze pour La Relève et La Peste
En finir avec les îlots de chaleur
Cerise dans la canopée : les arbres libérés du béton poussent beaucoup plus vite avec des croissances de 15 à 30cm pour certains. Cela accroît d’autant plus rapidement la biodiversité tout en créant des îlots de fraîcheur bénéfiques à toutes les espèces humaines et non-humaines du territoire.
« Le système de fosse continue permet de rafraîchir nos quartiers car cela rapproche les arbres de hauteur différente, les grands arbustes et les couvres-sols. Dans les endroits végétalisés, on gagne 4,2°C de fraîcheur en moyenne et jusqu’à 7,4°C pendant les canicules ! » se réjouit Pierre Athanaze pour La Relève et La Peste
Avec sa position en sortie de la vallée du Rhône et l’absence de vents d’Est, Lyon est en effet l’une des villes qui se réchauffe le plus vite en France. Selon un rapport de L’European Data Journalism Network, publié en 2018, Lyon est la plus grande ville de France touchée par le réchauffement climatique. La température y aurait augmenté de plus de 4 degrés en moyenne selon la ville de Lyon. Au-delà de réparer le cycle de l’eau, la plantation d’arbres a donc des effets vertueux pour faire face aux canicules qui seront de plus en plus fréquentes.
Place Jules Guesde
Place Jules Guesde
« Nous avons repris 9 hectares de bitume grâce à la plantation de végétaux. Cela correspond à 13 terrains de football. Si nous voulons rendre la ville moins chaude en été, c’est toujours mieux que le soleil tape sur des arbres que sur du goudron » se félicite Grégory Doucet, maire de Lyon issu d’une coalition politique écologique et gauche
2024 verra moins d’arbres plantés dans la Métropole pour que les agents puissent se concentrer sur l’entretien et la viabilisation de tous ceux plantés en 2023. La suite s’organise désormais sur le temps long : la métropole de Lyon veut débitumer 400 hectares de son territoire d’ici à 2026, entre anciennes et nouvelles plantations.
Un autre monde est possible. Tout comme vivre en harmonie avec le reste du Vivant. Notre équipe de journalistes œuvre partout en France et en Europe pour mettre en lumière celles et ceux qui incarnent leur utopie. Nous vous offrons au quotidien des articles en accès libre car nous estimons que l’information doit être gratuite à tou.te.s. Si vous souhaitez nous soutenir, la vente de nos livres financent notre liberté.
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Impacts de l’élevage sur l’environnement
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/10/2024
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Conservation Nature > Écologie > Les menaces écologiques sur la biodiversité > Agriculture – Élevage > Impacts de l’élevage sur l’environnement
Impacts de l’élevage sur l’environnement
L’élevage serait l’un des causes principales des problèmes environnementaux majeurs d’après un rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization – Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture) : réchauffement de la planète, dégradation des terres, pollution de l’atmosphère et des eaux et perte de biodiversité.
La croissance de la population et des revenus dans le monde entier, à laquelle vient s’ajouter l’évolution des préférences alimentaires, stimulent un accroissement rapide de la demande de viande, de lait et d’œufs, tandis que la mondialisation alimente le commerce d’intrants et d’extrants. En 2000, 229 millions de tonnes de viande étaient consommées : 465 millions de tonnes le seront en 2050. La consommation de lait augmentera quant à elle de 580 à 1 043 millions de tonnes sur la même période. On assiste à une croissance accélérée de la production de porcins et de volailles (essentiellement en exploitations industrielles) et un ralentissement de celle de bovins, ovins et caprins qui font souvent l’objet d’élevages extensifs. Aujourd’hui, 80 pour cent de la croissance du secteur de l’élevage est le fait des systèmes industriels.
Or l’élevage serait l’un des causes principales des problèmes environnementaux majeurs d’après un rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization – Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture) : réchauffement de la planète, dégradation des terres, pollution de l’atmosphère et des eaux et perte de biodiversité. Les conséquences écologiques de l’élevage sont détaillées ci-dessous.
Déforestation
Le secteur de l’élevage est de loin le plus gros utilisateur anthropique de terres. Le pâturage occupe 26 pour cent de la surface émergée de la terre, tandis que la production fourragère requiert environ un tiers de toutes les terres arables. L’expansion des parcours pour le bétail est un facteur clé de déboisement, en particulier en Amérique latine: quelque 70 pour cent de terres boisées de l’Amazonie servent aujourd’hui de pâturages, et les cultures fourragères couvrent une grande partie du reste. Environ 70 pour cent de tous les pâturages des zones arides sont considérées comme dégradées, surtout à cause du surpâturage, de la compaction des sols et de l’érosion imputables aux activités de l’élevage.
Réchauffement climatique
Le secteur de l’élevage a un rôle (souvent méconnu) dans le réchauffement de la planète. La FAO a ainsi estimé que l’élevage est responsable de 18 pour cent des émissions des gaz à effet de serre, soit plus que les transports ! Si on considère le secteur agricole dans son ensemble, l’élevage représente à lui seul 80 % des émissions. Les activités d’élevage sont ainsi responsables de l’émission de nombreux gaz responsables de l’effet de serre :
Dioxyde de carbone
9% des émissions anthropiques de dioxyde de carbone sont produites par l’élevage. Ce gaz est du non seulement à l’expansion des pâturages et des terres arables pour les cultures fourragères, mais aussi à l’utilisation de l’énergie comme carburant, comme chauffage des bâtiments d’élevage… En France, la part agricole dans les émissions françaises totales est de 14 %. L’intensification de l’effet de serre due à l’accumulation des émissions anthropiques de dioxyde de carbone représente 60 % du renforcement anthropique total de l’effet de serre
Méthane
37 % des émissions anthropiques de méthane sont produites par l’élevage. La source principale de méthane est la fermentation entérique des ruminants. Mais aussi la fermentation des déjections animales dans les fosses de stockage émet un tel gaz. Ces deux éléments représentent environ 80 % des émissions de méthane agricole. En France, la part agricole dans les émissions françaises totales est de 70 % ! Ce gaz serait actuellement responsable de 18 % à 19 % de l’effet de serre total.
Protoxyde d’azote
65% des émissions anthropiques de protoxyde d’azote sont produites par l’élevage. L’élevage représente à hauteur de 75-80% des émissions de protoxyde d’azote agricoles. Les principales sources d’émissions sont l’épandage d’engrais azotés et processus de dégradation dans le sol et le tassement des sols lié au calendrier de travaux chargé et utilisation d’engins agricoles lourds. En France, la part agricole dans les émissions françaises totales est de 76 % ! La contribution du protoxyde d’azote ou oxyde nitreux représente environ 6 % du total des gaz à effet de serre.
Ammoniac
64% des émissions anthropiques d’ammoniac sont produites par l’élevage. Le secteur agricole est d’ailleurs la principale source d’émission avec 94 % des émissions !
A l’échelle nationale, les activités agricoles sont à l’origine du quart des émissions de gaz à effet de serre. Dans cette fraction l’élevage représente un tiers dont l’essentiel est dû aux émissions de méthane, lui-même étant principalement issu des fermentations entériques des bovins. Toutefois toutes les activités agricoles ne produisent pas de la même façon des gaz à effet de serre. En France, les sols agricoles seraient responsables de 47 % des émissions, suivis de la fermentation entérique (26 %), des déjections animales (18%) et enfin de la consommation d’énergies (9%).
Pollution de l’air
Les activités industrielles et agricoles conduisent à la libération de beaucoup d’autres substances dans l’atmosphère, dont beaucoup dégradent la qualité de l’air. Ces polluants sont notamment le monoxyde de carbone, les chlorofluorocarbures, l’ammoniac, les oxydes d’azote, le dioxyde de souffre et d’autres composés organiques volatiles. En présence d’humidité atmosphérique et d’oxydants, le dioxyde de souffre et l’oxyde d’azote sont convertis en acide sulfurique et nitrique. Ces acides sont nocifs lorsqu’ils sont en suspension dans l’air pour les voies respiratoires.
De plus, ces polluants présents dans l’air retournent dans la terre sous forme de pluie ou neige acide qui peuvent ainsi endommager les cultures, les forêts et acidifier les étendues d’eau comme les lacs, qui deviennent ainsi impropre à toute vie animale ou végétale. En outre, les polluants atmosphériques peuvent également être transportés par le vent à plusieurs centaines de kilomètres du lieu où ils sont libérés et ainsi influencer sur des surfaces importantes.
La volatilisation de l’ammoniac (qui est nitrifié dans le sol après le dépôt) est la principale cause d’acidification des dépôts atmosphériques secs et humides. Il provient en grande partie des excréments du bétail.
Les animaux d’élevage ne représentent par contre qu’une faible part de la libération directe de carbone dans l’atmosphère. Toutefois cette part augmente lorsqu’on considère les libérations indirectes lié à cette activité telle que : la combustion de combustibles fossiles pour produire des engrais minéraux pour la production d’aliments, la libération de méthane par la décomposition des engrais et du fumier, le changement d’utilisation des terres pour la production d’aliments ou pour le pâturage, la dégradation des terres, l’utilisation des combustibles fossiles pour la production animale ou encore l’utilisation de combustibles fossiles pour la production et le transport des produits animaux.
Pollution des milieux aquatiques et consommation en eau
Le secteur de l’élevage a un impact énorme sur l’utilisation de l’eau, la qualité de l’eau et les écosystèmes aquatiques. La production animale a de fortes retombées sur les disponibilités en eau, car elle consomme plus de 8% des utilisations humaines d’eau à l’échelle mondiale, essentiellement destinée à l’irrigation des cultures fourragères. Dans les régions aux faibles ressources hydriques, la quantité d’eau utilisée pour la production animale pourrait dépasser celle servant à satisfaire les besoins alimentaires des humains. Ainsi, on estime que pour produire un litre de lait il faut 990 litres d’eau !
Il est attesté que c’est la plus grande source sectorielle de polluants de l’eau -principalement déchets animaux, antibiotiques, hormones, produits chimiques des tanneries, engrais et pesticides utilisés pour les cultures fourragères, et sédiments des pâturages érodés. Si l’on ne dispose pas de chiffres mondiaux, on estime qu’aux Etats-Unis, l’élevage et l’agriculture fourragère sont responsables de 37% de l’utilisation de pesticides, de 50% de celle d’antibiotiques, et d’un tiers des charges d’azote et de phosphore dans les ressources en eau douce. Le secteur engendre aussi près des deux tiers de l’ammoniac d’origine anthropique, qui contribue sensiblement aux pluies acides et à l’acidification des écosystèmes.
L’Asie de l’Est et du Sud-Est est l’une des zones de production animale les plus importantes du monde ; les secteurs du porc et de la volaille prédominent et représentent les deux principales sources de pollution des eaux liées à l’élevage. Aujourd’hui, l’Asie de l’Est comprend bien plus de la moitié des troupeaux de porcs du monde et plus du tiers de la volaille mondiale.
Impact sur la biodiversité
La quantité d’animaux destinés à la consommation représente également un péril pour la biodiversité de la Terre. Les animaux d’élevage constituent environ 20 pour cent de la biomasse animale terrestre totale, et la superficie qu’ils occupent aujourd’hui était autrefois l’habitat de la faune sauvage. Dans 306 des 825 écorégions terrestres identifiées par le Fonds mondial pour la nature (WWF), les animaux de ferme sont identifiés comme « une menace », tandis que 23 des 35 points chauds du monde pour la biodiversité de Conservation International – caractérisés par de graves niveaux de perte d’habitats -ressentent de l’élevage.
Impact sur le sol et l’érosion
La compactation superficielle du sol est l’un des impacts directs du bétail sur les propriétés physiques du sol. La densité apparente du sol croit lorsque l’on augmente la charge animale. Il résulte du piétinement répété. Les sols riches en éléments fins, limons et argiles non gonflantes, sont les plus sensibles. Le tassement du sol se produit surtout au moment où il est humide, très peu lorsqu’il est sec.
La diminution de la porosité qui résulte du tassement réduit les capacités d’infiltration accroît le ruissellement au moment des chutes de pluies. La végétation, moins bien alimentée en eau, devient clairsemée puis disparaît, la flore s’appauvrit, la production de biomasse diminue. Ce sont surtout les ligneux qui révèlent ce phénomène.
L’érosion des sols résulte d’une combinaison de facteurs (climat, agriculture, élevage), dont il est bien difficile d’évaluer les parts respectives. L’intensité de l’impact sur les sols est plus forte sous l’effet des activités agricoles, comparativement aux activités pastorales ; dans le premier cas, il y a destruction de la couverture végétale et parfois aggravation de l’emprise érosive du fait de certaines pratiques culturales (labour dans le sens de la pente). A l’inverse, l’impact de l’élevage sur les sols peut être considéré comme plus important en termes d’extension géographique, en raison de la plus grande proportion de parcours par rapport aux cultures dans les zones arides.