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  • Intelligence animale

    En ce moment, je lis un roman "Âmes animales" de Jose Rodrigues Dos Santos. A priori, il s'agit d'un thriller.

    Bon, dans ce cas-là, "Martine à la plage", c'est aussi un thriller parce que franchement, c'est juste pitoyable comme scénario. C'est bien de vouloir transmettre des données dans un roman mais quand ça devient ni un roman, ni un documentaire avec des développements aussi bourratifs qu'une douzaine de crêpes complètes et que la psychologie des personnages relève d'un épisode de Benny Hill, c'est du gâchis. 

    Par contre, l'auteur a dû lire des quantités astronomiques d'enquêtes sur le monde animal et j'y apprends des choses fascinantes. Donc, je continue à le lire en sautant tout ce qui concerne "l'enquête" pour me concentrer sur les informations animales, l'éthologie, l'écologie, l'intelligence animale etc...:)

    Je poste un commentaire venant du site Babelio. Un très bon résumé de ce que je pense.

    https://www.babelio.com/livres/dos-Santos-mes-animales/1414522#!

    RChris

    ★★★★★

    ★★★★★

    09 juillet 2022

    Dans une note finale, José Rodrigues Dos Santos nous explique : “Le défi pour ce roman a consisté à tisser une histoire autour de la conscience animale, de l'intelligence et des émotions des animaux, une intrigue où les animaux seraient eux-mêmes à la fois le thème du livre et les protagonistes, mais d'une manière différente de celle qui est habituellement employée lorsque les animaux jouent un rôle dans une fiction… pour ce faire, j'ai choisi le roman policier, même s'il est évident pour moi que ce livre ne peut être décrit stricto sensu comme un policier.”
    Cette note aurait peut-être dû être introductive, ou j'aurais dû la lire en préalable car l'intrigue policière est un peu une arnaque, prétexte à de longues digressions sur la cause animale, ses conditions de vie dans l'élevage extensif et la destruction de la planète que cet élevage produit.

    Ceci dit, le propos est bien documenté, la démonstration est implacable et surprenante de la part de “l'un des plus grands auteurs de thrillers scientifiques en Europe, " dixit la quatrième de couverture.

    Dès lors, ce qui était l'originalité de ce livre devient le thème principal qui nous capte. L'étude éthologique de l'auteur portugais est fouillée lorsqu'il nous parle des animaux, de leur intelligence, de leur langage, de leurs émotions, de leurs sentiments… en donnant la part belle aux primates.
    Puis l'auteur nous parle de l'élevage industriel : des conditions “inanimales” d'élevage et d'abattage des vaches, des cochons, des poulets.
    C'est quand il passe aux effets nocifs de l'élevage intensif que l'auteur martèle sa thèse :
    “Mais combien de politiques parlent du problème de l'élevage industriel, qui contribue bien plus au réchauffement climatique que tous les moyens de transport de la planète réunis ? pour quelle raison les gouvernements nous encouragent à passer à la voiture électrique, en se donnant ainsi l'air de se préoccuper d'écologie pour capter les voix de l'électorat vert, mais continuent de subventionner massivement la production animale, finançant et encourageant par ce biais le croissance de l'activité humaine qui contribue le plus à la déforestation de la planète, à la consommation d'eau douce, à la pollution, à la fin de la biodiversité et aux émissions de gaz à effet de serre ?”


    Pour bien asséner le message, l'auteur illustre ses propos avec force schémas : celui d'un steak d'un kilo qui a besoin de 13 000 litres d'eau pour être produit.
    Celui de l'homme qui consomme 1,5 l d'eau par jour quand chaque animal d'élevage utilise en moyenne 150 litres en tenant compte de tous ses besoins.
    Enfin le troisième dessin montre que chaque être humain qui mange de la viande dépense chaque année 1,5 millions de litres d'eau !

    Ce livre est sensé être un thriller dont l'intrigue, nous dit David au pseudo de “TrueDuck”sur Babelio : “L'histoire se résume sur un timbre poste : le meurtre d'un soigneur d'animaux. Tout accuse la femme de Norhona. Elle s'enfuit face à la police. Son mari va tenter de prouver son innocence en... s'enfuyant aussi…”

    Vous l'aurez compris, c'est la thèse de l'existence d' ”
    Âmes animales” qui m'a marqué, même si se faire administrer une leçon est parfois ressenti de manière dérangeante.
    Il nous propose une bibliographie de cinq pages en fin d'ouvrage, malheureusement presque tout en anglais.

    Je mesure parfois l'intérêt d'un livre à la durée qu'il vous habite, ce que j'appelle la caudalie littéraire, je ne pourrai pas me défaire d'ici tôt des images affreuses et des réflexions écologiques de ce livre.

    Un livre à vous faire choisir un plat végétarien au restaurant comme le héros de ce livre qui prend “une petite salade”. Pour ma part, le Bibimbap sera au tofu ce soir.

    Voici deux vidéos d'expériences dont l'auteur parle dans son roman.

     

  • "Chamanes" chez Etoiles sauvages

    Ré-impression d'un magnifique ouvrage.

     

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    CHAMANES, Les Chants de la Déesse est un Beau-Livre de contes illustrés qui rassemble à travers 136 pages les histoires de Femmes Chamanes de tous les âges, de la préhistoire à aujourd’hui.

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    CHAMANES, Les Chants de la Déesse est un Beau-Livre de contes illustrés qui rassemble à travers 136 pages les histoires de Femmes Chamanes de tous les âges, de la préhistoire à aujourd’hui.

    Dans toutes les cultures du monde, les chamanes font le lien entre les êtres humains, la nature et les animaux. A travers ces récits, l’auteur et illustrateur Jean-Sébastien Rossbach veut avec ses mots comme avec ses peintures porter ce message : il est plus que jamais temps de protéger notre planète. Et comme il pense que l’avenir de celle-ci passe par les femmes, qui mieux que des figures féminines exemplaires pour incarner ce message d’espoir !

    Un beau livre qui s’adresse aux lectrices et lecteurs attirés par le chamanisme ou la spiritualité liée à la Nature, sensibles aux problématiques écologiques, qui ont envie de rêver et de s’évader dans l’univers pictural et poétique auquel donne vie Jean-Sébastien Rossbach.

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  • Glyphosate et vers de terre

     

     

    Une scientifique vauclusienne alerte des dangers du glyphosate sur les vers de terre et le sol

     

    Vaucluse

    De 

    Camille Labrousse

    Lundi 16 octobre 2023 à 14:54 - Mis à jour le lundi 16 octobre 2023 à 16:47

    Par 

    France Bleu Vaucluse , 

    France Bleu

    Céline Pelosi est chercheuse à l'INRAE d'Avignon. Elle prouve que l'usage du glyphosate a des conséquences dévastatrices chez les vers de terre et donc sur la qualité des sols. Elle a signé une tribune dans Le Monde le 12 octobre dernier.

    Les vers de terre sont présents

    Les vers de terre sont présents © Radio France - © Photo Radio France / Christophe Noiseux

    Céline Pelosi connaît tout des vers de terre et des bienfaits qu'ils apportent à notre sol. La chercheuse travaille à l'INRAE, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, à Agroparc à Avignon. Après avoir compilé de nombreuses études et en avoir mené elle-même, elle alerte sur ce que provoque une utilisation répétée du glyphosate sur les populations de vers de terre.

    Des terres moins riches et moins productives

    "Une application de glyphosate ne tuera pas nécessairement un ver de terre, explique Céline Pelosi avec beaucoup de pédagogie. C'est l'usage répété de cet herbicide qui va fatiguer les populations de vers, au fur et à mesure. Elles vont devenir de plus en plus basses. Et s'il n'y a plus de vers de terre, alors il y a moins de régulation des flux d'eau, moins de dégradations des matières organiques. Mais surtout, il y a moins de biodiversité. C'est un danger pour les agriculteurs puisque les vers de terre augmentent la croissance végétale".

    Dans le détail, l'utilisation répétée du glyphosate provoque des retards de croissance, des défauts de reproduction et des changements de comportement. Le manque de vers de terre sur une parcelle agricole a lui deux conséquences : le rendement est plus faible et les plantes sont plus petites. Céline Pelosi souligne que c'est valable pour le glyphosate et pour tous les herbicides, pesticides ou insecticides.

    La scientifique milite donc pour un changement de modèle agricole. "On voit bien tous les dommages que ça a sur la santé de l'homme et de l'environnement. Il faut sortir de tout ça, changer notre façon de faire et ne plus avoir recours aux produits chimiques". Céline Pelosi fait partie de ses scientifiques qui alertent sur la crise climatique ou l'effondrement de la biodiversité. Elle a notamment publié une tribune dans le Monde concernant les vers de terre, avec 16 autres spécialistes des sols. Mais elle regrette de ne pas être entendue par les décideurs. "A quoi ça sert, ce qu'on fait, s'interroge-t-elle ? Pourquoi faire de la recherche si ce n'est pas utilisé pour servir la cause de l'humanité ?"

    Céline Pelosi conclut tout de même par une lueur d'espoir. Elle explique que lorsqu'on arrête d'utiliser du glyphosate sur une parcelle, par exemple pour se convertir en agriculture biologique, les vers de terre finissent par revenir. Ils mettent du temps, parfois cinq, 10 ou 15 ans, mais ils reviennent.

  • Vivre en écolieu

    Dans la tétralogie en cours d'écriture, j'ai mis en scène trois couples vivant de cette façon.

     

    témoignages

    "J'ai mis mon égo de côté ". Vivre en écolieu ou le choix d'habiter le monde autrement

     

    Publié le 28/10/2023 à 08h00 • Mis à jour le 28/10/2023 à 11h18

    Écrit par Antoinette Grall

    Petite pause photo pour les habitants de l'écolieu de Kervillé, en pleine récolte de leurs courges. Seuls, les deux enfants ne sont pas présents.

    Petite pause photo pour les habitants de l'écolieu de Kervillé, en pleine récolte de leurs courges. Seuls, les deux enfants ne sont pas présents. • © Gérald Duda

    Finistère

    Bretagne

    Changer de vie, à plusieurs ! De plus en plus de citoyens tentent l'expérience. Face à une société qu'ils ne comprennent plus, ils décident d'habiter et de travailler ensemble. Au plus près de la nature, dans ce que l'on appelle des écolieux, ils développent des modes de consommation plus sobres qui tendent vers l’autosuffisance... Tous ces lieux sont différents, mais les motivations de leurs habitants se ressemblent. Témoignages. "J'avais besoin de me reconnecter à la nature", ils ont fait le choix de vivre ensemble, dans un écolieu.

    En 2017, quatre couples d'amis décident d'inventer une vie communautaire plus riche de sens, plus sobre et plus solidaire. Ils ont l'opportunité d'acheter à un collectif d'artistes et à un agriculteur qui part à la retraite, un ensemble d'habitations, de hangars, et de terres. L'ensemble fusionne sur trois hectares. C'est ainsi que né l'écolieu de Kervillé à Beuzec-Cap-Sizun dans le Finistère. Le bas du lieu se compose de maisons individuelles privées construites autour d'une cour carrée où chaque foyer à son espace intime. Plus haut, le jardin, le potager, les vergers, les hangars transformés en salle d'activités, en atelier de bricolage et en buanderie forment leurs parties communes et publiques.

    En bas de l'écolieu, se trouve l'espace privatif. Chaque foyer est propriétaire de sa résidence. Un chemin marque la frontière entre l'espace privé et l'espace public

    En bas de l'écolieu, se trouve l'espace privatif. Chaque foyer est propriétaire de sa résidence. Un chemin marque la frontière entre l'espace privé et l'espace public • © Gérald Duda

    La deuxième session d'habitants 

    Au bout de deux ans, seul Cédric, le maçon, charpentier, vivait encore à Kervillé. L'échec des autres familles tenait de leur non-adhésion à ce nouveau mode de vie communautaire et aux difficultés de toute la vie privée qu'il faut réinventer. À partir de 2019, arrivent cinq nouveaux foyers qui ne se connaissaient pas et venaient de régions différentes. Deux familles quitteront l'aventure.

    " Notre point commun est que nous venons tous de grandes villes. Aucun de nous n'est d'origine bretonne."

    Gérald Duda

    Parmi les familles qui sont restées, il y Gérald Duda et sa compagne. Las de leur vie urbaine et par conviction environnementale, il y a quatre ans, ils ont posé leurs valises à Kervillé. Lui, 44 ans, ancien responsable informatique et elle, professeure de yoga, décident d'expérimenter cette vie communautaire à la campagne." J'avais besoin de me reconnecter à la nature, de mettre mes mains dans la terre, de retrouver des arbres. J'avais cet appel " confie Gérald Duda. Le couple souhaitait ralentir son rythme et tisser des liens plus forts et respectueux avec la nature. La naissance de leur fils a accéléré leur choix.

    "Nous voulions lui apporter une vie plus ouverte, plus libre."

    Gérald Duda

    Les paysages qu'offrent la nature de cette zone rurale apportent un apaisement, de la sereinité.

    Les paysages qu'offrent la nature de cette zone rurale apportent un apaisement, de la sereinité. • © Gérald Duda

    À LIRE AUSSI : Vivre ensemble. Immersion à la Bigotière, un habitat partagé où douze quinquagénaires se la jouent collectif

    Quitter un système capitaliste

    "Les personnes qui arrivent en écolieux vivent un effondrement, souhaitent quitter le système capitaliste qu'ils jugent à bout de souffle et être acteurs du changement. Elles souhaitent enseigner à leur enfant la capacité à se débrouiller seul par des savoir-faire manuels, par le travail de la terre, de l'autoconstruction. Elles souhaitent développer leur empathie, leur donner des valeurs de coopération, de soin, une qualité d'écoute, de respect par l'exemple que donne leur gouvernance partagée" explique Julien Vey, Président et Co-fondateur de l'institut Supérieur de Design à Saint-Malo.

    Cloé Vallée, la compagne de Gérald, ajoute : "depuis des années, j'étais convaincue par la décroissance. J'ai changé de métier, perdu en revenu et gagné en qualité de vie. Rejoindre un écolieu répondait à ma volonté d'aller plus loin, notamment au niveau de l'autonomie difficile à mettre en place en ville".

    Les résidents de cette oasis nous rendent compte de ce qui marche, mais aussi de ce qui coince. Ils nous éclairent sur leur mode d’organisation, sur ce qui
les rend heureux ou fiers dans cette aventure humaine, et nous font part de leurs questionnements sur leur avenir.

    Les résidents de cette oasis nous rendent compte de ce qui marche, mais aussi de ce qui coince. Ils nous éclairent sur leur mode d’organisation, sur ce qui les rend heureux ou fiers dans cette aventure humaine, et nous font part de leurs questionnements sur leur avenir. • © Gérald Duda

    Nicole et Jean-Paul Maillard eux, ont franchi le cap à l'heure de la retraite. "J'apprécie la forte énergie qui se dégage du groupe. Ce mode de vie est en accord avec mes idées : sobriété "heureuse", mutualisation des moyens, gouvernance partagée... Ce n'est pas pour autant la retraite paisible et tranquille à laquelle chacun peut aspirer" explique Jean-Paul. 

    "La vie en collectif nécessite de la disponibilité, de la recherche de compromis, de la prise de décisions consenties après de longs et riches échanges, ainsi qu'un travail sur soi."

    Jean-Paul Maillard

    Le professeur Julien Vey ajoute  "La culture de la communauté n'est pas la nôtre et l'effort à faire pour y adhérer demande un lâcher-prise énorme. L'écolieu propose une alternative assez radicale à la manière dont on habite la terre. Intervient aussi, dans l'histoire de sa réussite, la question de la compatibilité des caractères, de l'entente entre les personnes. Pour nos sociétés tellement calculatrices, rendre service est une bonne voie pour se guérir."

    "Vivre en écolieu reste un choc intellectuel, c'est une vraie réévaluation d'une manière de vivre".

    Julien Vey

    Président et Co-fondateur de l'institut Supérieur de Design à Saint-Malo

    Finalement, témoigne ému Gérald Duda "on ne ressent pas un manque de notre vie d'avant. Nous avons même parfois du mal à nous la remémorer tellement la coupure est radicale."

    "C'est le lieu qui nous a réunis. C'est difficile de trouver un endroit qui se prête à une vie communautaire, et qui coche tous ses besoins vitaux : habitats, puits, sources, arbres, terres… Ça devient des perles rares."

    Gérald Duda

    Beaucoup d' écolieux mettent aussi en place des jardins partagés, des systèmes d’économie et de récupération d’eau. Ils mettent en commun certaines ressources comme par exemple la buanderie, un four à pain, les outils, des vélos ou encore les voitures. Et surtout, ils n’hésitent pas à s’échanger des savoir-faire. L’idée est d’être le plus autonome possible.

    Beaucoup d' écolieux mettent aussi en place des jardins partagés, des systèmes d’économie et de récupération d’eau. Ils mettent en commun certaines ressources comme par exemple la buanderie, un four à pain, les outils, des vélos ou encore les voitures. Et surtout, ils n’hésitent pas à s’échanger des savoir-faire. L’idée est d’être le plus autonome possible. • © Gérald Duda

    L'âge des habitants va de 6 à 62 ans. "La venue du couple de retraités apporte une cassure générationnelle, de la mixité à notre groupe de quarantenaires" déclare Gérald Duda. 

    Apprendre à vivre avec moins 

    Généralement, dans un couple, une personne garde son métier et l'autre se reconvertit vers un métier de l'autosuffisance pour exercer à mi-temps à l'écolieu.

    " Ils sont complémentaires de leurs expériences passées et s'entraident pour avancer sur les objectifs communs. J'ai par exemple été missionné pour m'occuper du réseau pour que tout le monde dispose d'internet et de la wifi" raconte Gérald Duda. 

    Ils travaillent ensemble sur l'habitation de chacun. Sur cette photo, deux habitants travaillent sur le toit de la maison de Jean-Paul et Nicole. Le projet d'autonomie vient en soutien économique à la perte financière d'un emploi à plein temps.

    Ils travaillent ensemble sur l'habitation de chacun. Sur cette photo, deux habitants travaillent sur le toit de la maison de Jean-Paul et Nicole. Le projet d'autonomie vient en soutien économique à la perte financière d'un emploi à plein temps. • © Gérald Duda

    Gérald savait qu'en venant vivre dans ce lieu excentré, il serait obligé de ralentir ses dépenses. "Je travaille comme autoentrepreneur dans l'informatique, fais la saison estivale avec mon food-truck et me suis engagé comme pompier volontaire. Ces choix me permettent de dégager beaucoup de temps. Ma compagne continue son métier de professeur de yoga à Kervillé et chez les gens. L'été, elle dispense des cours sur la plage, pour elle, c'est un plus ! " expose Gérald Duda.

    Pour garantir la pérennité du projet, il est indispensable de pouvoir consacrer du temps aux tâches collectives. Elles sont nombreuses? jardinage, récolte, entretien…

    Pour garantir la pérennité du projet, il est indispensable de pouvoir consacrer du temps aux tâches collectives. Elles sont nombreuses? jardinage, récolte, entretien… • © Gérald Duda

    "Le projet d'autonomie est important. Il vient en soutien à la perte de revenus induit par le choix de vivre en écolieu. Ils baptisent ainsi leur modèle économique "village"" expose Guillaume Faburel, géographe, enseignant à Lyon 2.

    L'autonomie énergétique, la mutualisation, la gouvernance partagée

    À Kervillé, l'autoconstruction répond à certaines règles éthiques : sobriété, efficience, durabilité... dans ce cadre, chaque propriétaire est libre du choix de ses travaux ou investissements pour sa résidence. "Les techniques low-tech offrent de nombreuses possibilités pour un même projet. Afin de choisir l'option la plus performante, le collectif échange beaucoup et valide le choix final" expose Gérald Duda.

    "On pousse à chaque fois la réflexion au maximum en exploitant les compétences des uns et des autres."

    Gérald Duda

    " Nous utilisons au maximum des matériaux respirants, biosourcés, qui ont une forte capacité d'inertie pour réduire le plus possible notre consommation d'énergie" expose-t-il.

    Les murs de la maison de Gérald Duda sont tapissés de chaux-chanvre, recouvert d'un enduit chaux-sable, le sol de tomettes couvre une dalle de pouzzolane. La réhabilitation, l'écoconstruction des habitats répondent au maximum à une éthique de durabilité, de sobriété.

    Les murs de la maison de Gérald Duda sont tapissés de chaux-chanvre, recouvert d'un enduit chaux-sable, le sol de tomettes couvre une dalle de pouzzolane. La réhabilitation, l'écoconstruction des habitats répondent au maximum à une éthique de durabilité, de sobriété. • © Gérald Duda

    "Dans les écolieux, il y a un sentiment de bien-être attesté avec un bilan carbone deux à trois fois inférieur à nos vies urbaines accélérées".

    Guillaume Faburel

    Panneaux solaires, éolienne, la maison cherche sa plus grande autonomie énergétique.

    Panneaux solaires, éolienne, la maison cherche sa plus grande autonomie énergétique. • © Gérald Duda

    Un immense hangar d'environ 300 m² forme un grand atelier où les outils sont mis en commun. Tout autour, des box individuels de bricolage complètent cet ensemble. D'autres hangars permettent de stocker des matériaux.

    Pour parfaire leurs connaissances et surtout s'ouvrir sur l'extérieur, de nombreuses conférences, évènements, animations sont proposées sur le site.

    La vie au sein de l'écovillage est ponctuée de différents moments, individuels ou collectifs : des temps de travaux communs afin d'entretenir ou de faire évoluer le lieu, des petits évènements pour se retrouver tous ensemble autour d'un repas ou d'une animation, des grands évènements accueillant un public plus vaste. La notion d'ouverture sur l'extérieur et d'ancrage sur le territoire est très importante.

    La vie au sein de l'écovillage est ponctuée de différents moments, individuels ou collectifs : des temps de travaux communs afin d'entretenir ou de faire évoluer le lieu, des petits évènements pour se retrouver tous ensemble autour d'un repas ou d'une animation, des grands évènements accueillant un public plus vaste. La notion d'ouverture sur l'extérieur et d'ancrage sur le territoire est très importante. • © Gérald Duda

    L'autonomie alimentaire 

    Un des habitants installé comme maraîcher exerce son métier sur l'écolieu et diffuse son savoir. Objectif, préserver la biodiversité tout en ayant un bon rendement. 

    Leur priorité est de préserver la biodiversité tout en ayant un bon rendement.

    Leur priorité est de préserver la biodiversité tout en ayant un bon rendement. • © Gérald Duda

    Un lieu inspirant, un mode de vie du futur

    Quand on fait le bilan, raconte Gérald Duda "On se rend compte que l'on a fait des choix douloureux en quittant nos amis, notre famille, notre région. Mais certains instants nous font tout oublier. Nous partageons des moments incroyables avec les autres habitants de l'écolieu, avec notre voisinage, notre entourage extérieur. J'ai mis de côté mon ego, ma façon biaisée de penser les choses. L'expérience est incroyable, nous vivons la vie de village de nos anciens avec des moyens contemporains."

    " Les écolieux lieux sont plus des brèches que des bulles. C'est un détour par le passé pour faire modernité. Ce n'est pas un retour en arrière."

    Guillaume Faburel

    "Je me vois finir ma vie ici, entouré des gens qui sont là, pour vivre dignement. Je pense plus largement que notre modèle de société est la clé qui permettra de résoudre tous les problèmes tels que la violence, la pauvreté, le racisme et toutes les difficultés liées au dérèglement climatique qui arrive" conclut Gérald Duda.

     

    Pour aller plus loin :

     

     

  • Murmuration des oiseaux

     

     

    MURMURATION, UN PHÉNOMÈNE NATUREL

     

    Le photographe allemand Daniel Biber a pris une scène étonnante, une nuée d’étourneaux formant elle-même un oiseau.

    QU’EST-CE QUE LE PHÉNOMÈNE DE MURMURATION?

    COMMENT ET POURQUOI SE FORMENT LES NUÉES D’OISEAUX ?

    Le phénomène est plus connu sous le nom anglais murmuration mais est désigné agrégation en français. Cela définit un phénomène de rassemblement qui se produit lorsque plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’individus forment un incroyable nuage opaque dans le ciel.

    Étourneaux sansonnet

    Étourneau

    Les oiseaux ne cessent de nous surprendre et les nuées d’oiseaux ne sont pas rares, surtout lors des grandes migrations vers le sud. Ils se donnent en spectacle dans le ciel, dans un ballet aérien parfaitement synchronisé. C’est le cas de l’étourneau qui est particulièrement sociable.

    étourneau sansonnet

    DES MASSES SOMBRES QUI VALSENT DANS LE CIEL.

    UN BALLET TOUT À FAIT GRANDIOSE MAIS QUI N’EST PAS CHORÉGRAPHIÉ PAR SIMPLE PLAISIR.

    Les étourneaux vivent en groupe la majorité de l’année, excepté durant la période de reproduction où ils vivent plutôt en couple. La raison essentielle de ces regroupements serait la défense contre les prédateurs. Il s’agirait d’une stratégie de survie.

    Selon les chercheurs, la formation de nuée permettrait de collecter plus efficacement l’information. L’ensemble du groupe bénéficie d’une information que chacun de ses membres fournit, mais à laquelle il n’aurait pas accès seul.

    murmurations étourneaux

    DES MILLIERS D’OISEAUX VOLANT À QUELQUES CENTIMÈTRES DE DISTANCE!

    ALORS, COMMENT FONT-ILS POUR NE PAS ENTRER EN COLLISION?

    L’AUTO-ORGANISATION

    Ils fonctionneraient comme un seul organisme et seraient reliés entres eux, chacun réagissant au comportement de ses sept voisins les plus proches. Il n’y aurait aucun leader et la taille de la nuée n’aurait aucune incidence.

    N’importe quel oiseau peut amorcer le changement de direction. Chaque oiseau réagit aux mouvements de ses voisins les plus proches et de manière quasi instantanée. Il se produit alors un effet d’ondes à travers la masse. Le mouvement devient progressif à l’échelle du groupe comme un effet domino pour une parfaite synchronisation.

    PEU IMPORTE LE NOMBRE D’OISEAUX, LA CHORÉGRAPHIE EST PARFAITEMENT SYNCHRONISÉE.

    Oies des neiges

    Des chercheurs de l’université de Rome La Sapienza, dirigés par Andrea Cavagna, ont filmé les vols d’étourneaux et analysé leurs trajectoires en 3D. Ils ont démontré que ces nuées d’oiseaux forment des nappes vivantes qui se replient sur elles-mêmes, comme une feuille de papier souple.

    Les chercheurs ont aussi mis en évidence deux types de réactions comportementales entre eux: l’attraction et l’alignement, qui fonctionnent comme des ressorts. Selon leur force et la façon dont elles se combinent, le groupe sera sensible à un infime changement de comportement. D’où un déplacement rapide et cohérent.

    En formant une masse compacte, il devient plus difficile pour un rapace de les attaquer. Si un étourneau détecte un faucon, il part dans une direction et le groupe le suit. Le groupe développe un comportement de défense collective. Le rapace risquerait lui-même de se blesser en fonçant dans la nuée d’oiseaux en vol. Cette stratégie s’avère particulièrement ingénieuse et efficace. Mais, attention à ceux qui se retrouveront hors de la nuée! Ils deviendront alors des proies facilement atteignables.

    étourneau sansonnet

    Les étourneaux vocalisent par des sifflements et des gazouillis mais ils sont aussi de grands imitateurs vocaux. Ils peuvent imiter plusieurs autres espèces d’oiseaux. Jusqu’à 20 espèces différentes dont le Pluvier kildir, la Sturnelle des prés, la Buse à queue rousse, le Merle d’Amérique, le Pic flamboyant, et bien d’autres.

    Étourneau sansonnet

    L’ÉTOURNEAU FAIT PARTIE DE LA LISTE DES ESPÈCES LES PLUS DANGEREUSES POUR L’AVIATION AUX ÉTATS-UNIS.

    Des étourneaux ont déjà été à l’origine d’accidents aériens, comme lors du vol 375 d’Eastern air lines, qui s’est écrasé en 1960 à Boston, causant la mort de 62 personnes, après qu’une nuée d’étourneaux ait été aspirée dans ses réacteurs.

    Bien qu’il y ait environ 200 millions d’étourneaux en Amérique du Nord, ce sont tous les descendants d’une centaine d’oiseaux (60 en 1890 et 40 en 1891) relâchés dans le Central Park de New-York, par une société littéraire qui souhaitait que l’on y retrouve toutes les espèces d’oiseaux mentionnées dans les œuvres de William Shakespeare.

  • Jarwal le lutin : un ancien article.

    Cet article-là, je l'avais complètement oublié. C'est un ami lecteur qui me l'a renvoyé. Il y avait un PDF à télécharger mais il ne fonctionne plus :( Jarwal avait été publié, il y a longtemps, mais la maison d'édtion a déposé le bilan quelques semaines après... Malversations dans les comptes,  liquidation judiciaire...Hop, retour de Jarwal dans les tiroirs. Mais dans ma tête, il était toujours là et j'ai écrit trois autres tomes.

    Au premier semestre 2024, mon éditrice actuelle, les éditions du 38, va publier le tome 1, avec une nouvelle couverture bien entendu.  

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    Interview de Thierry LEDRU

      

    POSTED BYNATHALIE DAMIDE

    11 NOVEMBRE 2011

    DANS POSTED ININFOS / INTERVIEWS

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    Auteur de JARWAL Le Lutin. Bien plus qu’un ouvrage parlant du Petit Peuple.

    (DR Photo Nathalie Damide Baldji) Un article de : Nathalie Damide Baldji

     Interview de Thierry Ledru

     

    Auteur de Jarwal, le lutin, Thierry Ledru est enseignant et écrivain et pour l’un comme pour l’autre de ses métiers, qui sont aussi bien pour lui des vocations et des passions, il ne rentre pas dans le cadre.

    Hors cadre donc, et d’autant plus attachant, cet auteur installé en Savoie nous ouvre son Univers emprunt de philosophie, de militantisme et d’amour de la vie.
     

    L’Interview de l’auteur  de JARWAL LE LUTIN , Thierry LEDRU 

    Télécharger le MP3

    à découvrir aussi, Le QUI SUIS-JE de Thierry Ledru

    Nom prénom ou l’inverse : Thierry LEDRU

    Année de naissance : 1962

    Lieu de naissance : QUIMPER

    Lieu de vie : PRESLE

    Situation de famille : marié, 3 enfants : Marine 22 ans, Rémi 20 ans, Léo 18ans

    Signe(s) particulier(s): On me dit "solitaire". Au lycée, on m’appelait Maverick. (jeune veau qui s’isole du troupeau dès qu’il est sevré.)

    J’aime : LA TERRE

    Je n’aime pas : LES HOMMES QUI DÉTRUISENT LA TERRE

    Mon dicton préféré : Ne t’invente pas des armées d’ennemis pour excuser tes propres faiblesses.

    Ma recette de cuisine préférée : Les crêpes
     
    Mon film ou/et dessin animé : Seul au monde / le roi et l’oiseau.

    Si j’étais un super héros ou personnage de légende:  Rahan

    Ville ou campagne ?  Campagne

    Montagne ou mer ?  Montagne

    Café ou thé à la menthe ? Café

    Mon animal préféré : J’aime tous les animaux.

    Mon livre de chevet : "Se libérer du connu" de Krishnamurti.

     Ma meilleure blague : Je suis nul en blague.

    Dictée ou tables de multiplications? Dictée

    Soupe ou bonbon ? Soupe au retour d’une course en montagne, en hiver.

    123 soleil ou ballon prisonnier ? Ballon prisonnier.

    Ma chanteuse/ou chanteur préféré ? Léo Ferré.

    Mon Walt Disney préféré ? Le livre de la jungle.

     

     

  • "Nous voulons des coquelicots"

     

     

    Nous voulons des coquelicots !

     

    https://jardinerbioblog.com/2019/02/08/nous-voulons-des-coquelicots/

     

    C’est d’un appel à la résistance pour l’interdiction de tous les pesticides dont je vais vous parler dans cet article.

    Figurez-vous qu’une amie m’a offert le manifeste Nous voulons des coquelicots écrit par Fabrice Nicolino (journaliste à Charlie Hebdo) et François Veillerette (enseignant) . Je suis tombée des nues en le lisant. D’une, parce que ce livre dénonce clairement la désinformation pratiquée par le lobby des pesticides (et nos politiques) mais aussi parce que je me suis rendue compte qu’il y a beaucoup moins d’insectes qu’avant. Tenez, par exemple sur les vitres de vos voitures, vous ne trouvez pas qu’il y a moins de moucherons à venir s’y écraser ? Les deux auteurs nous plongent également en 1875 où un scientifique n’avait qu’à soulever une pierre pour y trouver des grillons… Maintenant, et il n’y a que cent ans de différence, les petites bêtes sous les pierres sont quasi-rares. Cela mérite réflexion non?

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    D’ailleurs, nul besoin de revenir un siècle en arrière : rappelez-vous de votre enfance. Ne voyions-nous pas davantage d’oiseaux et d’insectes butineurs ? De guêpes prêtes à nous gâcher le pique-nique ? Plongez dans vos souvenirs (et dans les petits désagréments causés par les petites bêtes) et vous vous rendrez compte que vous ne pourrez pas troquer vos expériences de naguère contre celles d’aujourd’hui. Vous vous allongiez dans l’herbe et voilà t’y pas que vous aviez déjà une ou deux bestioles en train de vous courir sur le jean. Et les doryphores sur les plants de patates chez papy ? Disparus !

    Il n’y a qu’une poignée d’années de différence et c’est déjà flagrant ! Mais que s’est-il passé ? Les pesticides bien sûr, la course à la productivité et l’urbanisation : où sont les abeilles ?

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    Petit synopsis

    Les deux auteurs racontent comment, après la seconde guerre mondiale et la naissance du premier pesticide (le DDT), les lobbys ont su mentir éhontément à la population pour faire vendre leurs pesticides et comment ils ont réussi à faire pression sur les politiques pour qu’ils freinent au maximum les interdictions. Le pire : quand un pesticide est interdit (moi lectrice je me suis dit « ouf, ça y est, on est en sécurité ! ». Eh bien non !) c’est dix autres pesticides tous plus nocifs les uns que les autres qui arrivent sur le marché ! De plus, l’opacité scientifique dont font preuve les firmes qui commercialisent les pesticides (qu’elles appellent produits « phytosanitaires ». Oui ça fait plus propre, plus « médicament », voyez l’ironie) est aberrante. Elles payent des scientifiques pour qu’ils publient des rapports démontrant par a+b que leurs produits ne sont pas toxiques ! Et lorsque des scientifiques indépendants démontrent le contraire, tous les politiques – la justice même – prônent la diffamation et condamnent celui qui détenait la vérité.

    sinforme des dangers de manipulation des produits phytosanitaires

    S’informer des dangers de manipulation des produits phytosanitaires (ça fait envie !)

    Quels pesticides ?

    1945 : le DDT. C’est la poudre insecticide qu’on balançait sur les cultures et sur les juifs sortis des camps (cela a sauvé Primo Lévi du typhus). Or on sait maintenant que le DDT était cancérogène.

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    1945 : pulvérisation de DDT directement sur les baigneurs (ici un enfant) pour les « protéger » contre les moustiques.

    1951 : le chlordécone. Commercialisé sous le nom de Kepone, il nuit à la reproduction et conduit à des maladies neurologiques. Quand est-il interdit ? Seulement en 1976 en Amérique et, avec le pouvoir des lobbys, en 1989 en France ! Pourquoi ? parce qu’on lui a trouvé un petit remplaçant. Ce pesticide utilisé massivement dans les bananeraies en Martinique et en Guadeloupe provoque encore aujourd’hui de nombreux cancers (de la prostate) au sein de la population.

    Années 1960 : premiers épandages de l’« agent orange » sur la forêt vietnamienne. Il est constitué de deux herbicides (joyeux cocktail) les 2,4,5-T et le 2,4-D. Résultat ? 60 ans après, le poison épandu à cette époque a encore des répercussions sur les 3e voire 4e générations qui souffrent d’une quinzaine de pathologies souvent lourdes.

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    C’est en 1962 que paraît le livre de Rachel Carson Printemps silencieux (Silent spring) dans lequel cette biologiste de la mer y décrit un monde où même les oiseaux ont disparu tout simplement parce que « pour la première fois dans l’histoire du monde, l’homme vit au contact de produits toxiques, depuis sa conception jusqu’à sa mort ». Ces produits pénètrent dans l’intimité de nos cellules et provoquent des troubles qui diminuent notre durée de vie. Mais alors que faire ? Nous renseigner sur leur pouvoir et sur leur nature puisqu’ils restent dans le sol pendant des années et que nous finissons par les manger, les boire et les respirer. Bien sûr, cet appel à la vigilance sera spolié par les lobbys, parodié par Monsanto qui publiera L’année de la désolation inventant un scénario catastrophe pour discréditer l’ouvrage de Rachel Carson : le monde est ravagé par la famine, les maladies et les insectes parce que (sommes-nous bêtes ?) nous avons fait interdire les pesticides ! C’est le début de la désinformation.

    Le glyphosate est mis sur le marché en 1975.

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    En 1992, le Gaucho (fameux néonicotinoïde qui tue nos abeilles) obtient une autorisation de mise sur le marché. C’est un insecticide systémique (c’est-à-dire qu’il est présent dans la sève de la plante). Or, les abeilles qui butinent les fleurs en ingèrent avec le pollen et en meurent, touchées au cœur de leur système nerveux. C’est en avril 2018 (c’était hier) que trois néonicotinoïdes sont interdits. On se dit que c’est bien enfin ? Non. Parce que deux autres font leur arrivée sur le marché et sont loin d’être interdits : le Closer et le Transform, tous deux à base de sulfoxaflor (néonicotinoïde).

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    Un apiculteur tenant dans ses mains les cadavres de ses abeilles.

    Et maintenant ?

    En ce moment, on se bat contre le glyphosate (molécule appartenant à la firme Monsanto qui les met en vente sous le fameux roundup). Mais cette firme a réussi à faire freiner l’interdiction de son produit qui est sur le marché depuis au moins quarante ans (alors qu’on savait depuis le départ de sa mise sur le marché qu’il était nocif pour les êtres vivants). Pourquoi c’est si long ? Le principal syndicat des agriculteurs (la FNSEA) le présente comme indispensable pour garder une productivité et être compétitif sur le marché. De plus, Monsanto gagne du temps en faisant traîner ses procès ce qui lui permet d’engager un processus pour créer un nouveau pesticide avec une autre molécule que le glyphosate.

    Pour preuve de la désinformation dont nous sommes victimes, regardez les publicités mensongères de l’époque pour vanter les mérites du roundup et prôner l’absence de danger pour l’environnement ! Or maintenant pour manipuler ce type de produit, il faut mettre une protection spéciale !

    Publicité roundup : l’une avec un agriculteur qui en vante les mérites et la deuxième ci-dessous !

    Les néonicotinoïdes tuent les abeilles et les apiculteurs sont en détresse :

    Pollution des sols, de l’eau, de l’environnement :

    Le DDT est encore présent dans des sédiments des cours d’eau (45 ans après son interdiction, imaginez sur les êtres vivants). Pour les autres produits, les politiques se gardent bien de demander des analyses mais on se doute bien qu’ils ne sont pas biodégradables.

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    Ne perdons pas espoir, les abeilles sont toujours là !

    Pour aller plus loin

    Si vous voulez poursuivre la réflexion vous pouvez aller voir le site de Fabrice Nicolino « Planète sans visa ». Il propose une réflexion sur l’actualité en adoptant une autre perspective : une autre façon de voir la même chose.

    Le numéro spécial de Charlie Hebdo sur les pesticides.

    Le précédent ouvrage écrit par ces deux mêmes auteurs : Pesticides. Révélations sur un scandale français. Ils y dénoncent le scandale des pesticides en France. Rappelons que malgré les différentes mesures censées limiter l’utilisation de pesticides, les vignes à champagne sont aspergées plus de 19 fois par an, c’est en moyenne 34 fois de suite sur les pommes et pas loin de 18 fois sur les pommes de terre (seulement 12 fois sur les tomates, réjouissons-nous)…

    Le reportage sur arte Le roundup face à ses juges (sur le procès de Monsanto).

    Envoyé spécial. Glyphosate, comment s’en sortir ? Ce reportage démontre que nous avons tous du glyphosate dans le sang, qu’il est responsable d’une épidémie d’infection rénale qui a touché le Sri Lanka obligeant le gouvernement à l’interdire : des milliers de paysans sont sous dialyse parce que leurs reins ne fonctionnent plus… Ils travaillaient dans des rizières et buvaient l’eau infestée de pesticides : personne ne leur avait dit que ce produit était dangereux. Normal, pour les firmes, il ne l’est pas et des scientifiques se sont fait graisser la patte pour prouver que le glyphosate est sans danger pour la santé.

    Attention, restez critiques, ce n’est pas parce qu’une firme de pesticides est en procès (qu’ils vont perdre), qu’on sera débarrassés de tous les pesticides. Ce manifeste m’a montré que ces firmes cherchent à gagner du temps pour d’une part, écouler leurs produits et d’autre part, trouver une autre recette pour laquelle il faudra encore des années et des années de contre-expertises, de laboratoires non compromis par la firme pour démontrer que c’est bel et bien dangereux pour la santé !

    Et après ?

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    Signez la pétition « Nous voulons des coquelicots » pour revoir fleurir nos champs et interdire l’usage des pesticides. Ces fleurs nourrissent les abeilles, produisent des graines qui nourrissent les oiseaux.

    Cet appel ne consiste pas seulement à signer la pétition mais également à ce que chacun se révolte à sa façon contre l’utilisation des pesticides ! Ce peut être en semant des coquelicots, en accrochant un dessin de coquelicots au bas de sa fenêtre ou en se rejoignant au moins tous les mois pour une immense marche.

    Pourquoi le coquelicot comme emblème ? « Parce que cette fleur est belle. (…) Les pesticides en ont tué des milliards de milliards. Le coquelicot est donc fragile, et rare désormais, sauf en quelques lieux épargnés. Mais il est aussi résistant, capable en une saison de libérer des dizaines de milliers de graines. Dans l’universel langage des fleurs, le coquelicot est à la fois consolation, passion ardente et fertilité. Que pourrait-on souhaiter de plus au monde ? » (Nous voulons des coquelicots, Fabrice Nicolino et François Veillerette).

     

  • Agriculture syntropique

     

    Agriculture syntropique, qu’est-ce que c’est ?

     

    https://jardinerbioblog.com/2022/06/16/agriculture-syntropique-quest-ce-que-cest/

    Après la permaculture je vous parle encore d’un truc de bobos écolos, non ?

    Si la ferme du Bec-Hellouin est de la permaculture appliquée à grande échelle, la syntropie fait de même mais avec d’autres méthodes.

    Des principes qui lui permettent d’accélérer les processus naturels en divisant le temps par 10, ça vous parle ? Moi ça m’a l’air immense mais – vous vous en doutez – ça reste abstrait !

    En accélérant ainsi le temps, ce système exploite au mieux la lumière du soleil sur chaque plante et garde un maximum d’humidité au sein de l’écosystème.

    Intrigant. Peut-on reboiser le désert ?

    L’agriculture syntropique à l’initiative d’un homme

     

    Oui tout commence toujours par un homme… C’est dingue…!

    Ernst Götsch (Suisse) installé au Brésil y a acheté une ferme en 1984 : un vrai désert.

    C’est truqué, non ? C’est photoshop ? Attends, je reconnais cette colline-là, non… ?

    En près de 30 ans, le paysage est transfiguré. Pourtant, Ernst n’a fait que reproduire les stades successifs présents dans la nature. Sauf que, couplés avec l’intelligence humaine, il les a accélérés et a, du même coup, donné naissance à l’agriculture successionnelle, autrement dit : la syntropie.

    Le principe de la syntropie dans la nature

    Ha, nous y voilà enfin ! Comment ça fonctionne dans la nature tout ça ?

    Tout d’abord, la nature est bien faite et elle tend à chaque fois à devenir une forêt (oui c’est sa petite marotte).

    Sur la terre apparaissent d’abord :

    des plantes pionnières (les mousses, les herbes…) : c’est la phase placenta.

    des plantes à croissance plus lente (des arbustes comme des genêts par exemple) : c’est la phase secondaire.

    puis des plantes qui occupent la forêt pendant des millénaires (les chênes dont les graines étaient protégées des prédateurs dans le roncier) : c’est la phase climax.

    C’est Ernst Götsch qui a donné un nom à chacune de ces trois phases qui correspondent à des strates de végétation : la strate herbacée (la phase placenta), la strate arbustive (la secondaire) et la strate haute (le climax).

    Voici un exemple de feuille de route de l’agriculteur syntropique.

    Vous savez maintenant tout sur la succession des plantes dans l’écosystème.

    Maintenant, sachez aussi qu’il y a trois stades d’évolution de la végétation dans la nature : la colonisation, l’accumulation et l’abondance.

    La colonisation. C’est l’installation de la vie : ici pousse des plantes qui peuvent grandir en milieu hostile (peu de terre…).

    L’accumulation. C’est un système peu diversifié avec des espèces qui produisent beaucoup de bois (lignine) et peu d’azote (les arbres et les plantes qui ont des petites feuilles). Cette accumulation de bois va engranger de la matière organique dans le sol. Au bout d’un moment, toutes ces réserves de matière organique, accumulée puis décomposée, seront disponibles en quantité pour les végétaux qui produiront enfin de l’azote.

    L’abondance. C’est la phase suivante, l’efficacité de la photosynthèse va arriver à son maximum, les végétaux créent de grandes feuilles. Les grands herbivores apparaissent et viennent perturber le système. Le cycle recommence avec à chaque fois une augmentation de la fertilité du milieu.

    C’est en étudiant ces stades qu’Ernst a déterminé l’importance de la taille.

    L’agriculture syntropique

    Ernst Göstch a trouvé une manière d’accélérer ce processus naturel pour aller plus rapidement vers un système d’abondance.

    Ernst Götsch dans son exploitation

    Le but d’Ernst sera de choisir d’implanter des végétaux (ou de semer) pour pouvoir occuper chacune des 4 strates végétatives : la strate herbacée, arbustive, la strate haute (canopée) et la strate émergente.

    L’importance du mulch en agriculture syntropique

    Mulch is never too much !

    Autrement dit, il n’y a jamais trop de mulch quand on démarre en agriculture syntropique ! Le mulch c’est un paillage de bois broyés (ou coupés en fins morceaux). Et comment on produit du mulch ? En taillant un maximum (au début on a le droit de l’importer).

    Agricultrice syntropique en pleine opération de taille. Admirez les résidus au sol.

    Comment cultiver en syntropie ?

    Tout d’abord, le stade de colonisation n’est pas à faire : nous arrivons sur un terrain qui est déjà dans le stade d’accumulation.

    Vous choisissez une culture primaire, celle qui vous intéresse, que vous voulez ardemment récolter. Comme j’adore les framboisiers, on va dire que votre culture primaire ce sont les framboises.

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    Bien. Maintenant vous allez exploiter l’ensemble des 4 strates avec d’autres cultures. Entre les framboisiers (strate arbustive) vous cultivez des légumes (ils joueront le rôle de la strate herbacée), mais aussi des arbres fruitiers (strate haute) et des arbres plus hauts qui constitueront la strate émergente (si vous n’avez pas la place, ce n’est pas grave vous pouvez oublier cette strate).

    C’est tout ? Non ! Vous taillez au maximum vos arbres fruitiers, vous sursemez vos légumes pour en couper pas mal (en laissant les racines dans le sol) : tous les résidus de coupe seront taillés et laissés au sol. Ils apporteront énormément de carbone : le sucre lent du sol !

    Pour les framboisiers, votre récolte primaire ? Vous les taillez normalement. La taille de toutes ces plantes alentours leur enverra l’information qu’il faut produire car ils risquent d’être taillés !

    La syntropie questionne notre manière de jardiner : certes nous récolterons des légumes au milieu de nos framboises mais peu par rapport à ce qu’on a semé/planté. Certaines plantes n’auront été semées que dans le but de produire de la matière organique, sans leur donner le temps de grandir !

    Pourquoi faut-il tailler ?

    Ça vous questionne ? Moi aussi !

    Pourquoi devons-nous à ce point intervenir et perturber nos plantations ? Nous provoquons fréquemment un rajeunissement du système (coupe de branches, taille des arbres, suppression d’individus…). Ce faisant, nous accélérons le processus qui se fait naturellement mais qui prend des décennies. Encore sceptiques ? Cette pratique a d’autres nombreux effets :

    Elle maintient les arbres taillés à outrance dans un état de repousse permanente.

    Via les racines et le réseau mycorhizien, les arbres informent les autres plantes de la situation : il faut produire !

    Avec la taille, les arbres restent en état d’adolescence et n’entrent pas en sénescence (vous voyez les trognes ? Eh bien, ces arbres vivent plus longtemps que ceux qui sont rarement taillés).

    Elle fait libérer aux arbres des hormones de croissance qui profitent à toutes les plantes.

    Elle augmente la production de matière organique au sol (avec les résidus de taille) : les plantes puisent plus rapidement des minéraux dans le sol et repoussent plus vite : un cercle vertueux.

    Elle est stratégique car elle permet de faciliter la croissance de nos espèces primaires en leur fournissant de la lumière.

    Elle nous permet de maintenir la stratification du système.

    Maintenant que vous savez ce que c’est l’agriculture syntropique, c’est bien joli mais vous n’avez pas envie de tester ça dans votre jardin (ou votre champ, chanceux que vous êtes) ?