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Jardin partagé.
- Par Thierry LEDRU
- Le 14/10/2023
Evidemment que c'est une voie à suivre. La Creuse est un territoire modèle :)
En Creuse, il y a déjà une liste d'attente pour profiter d'une parcelle au tout nouveau jardin partagé de Saint-Vaury
Publié le 12/10/2023 à 10h04
Inauguration du jardin partagé à Saint-Vaury © Floris Bressy
La commune de Saint-Vaury a inauguré samedi 7 octobre un jardin partagé qui profite à quatorze familles. Le projet est victime de son succès. Il y a déjà une liste d’attente pour bénéficier d’un lopin de terre en plein cœur du bourg.
Colyne, 11 ans, est la benjamine du jardin partagé. Jean-Pierre, 75 ans, est le doyen. Le hasard du tirage au sort leur a attribué des parcelles voisines. Ils se sont lié d’amitié. « On ne se connaissait pas avant, confie le septuagénaire. J’ai discuté avec ses parents. On va faire un barbecue. Il y a tout ce qu’il faut sur place : des bancs, des tables… »
Ouvert il y a seulement six mois, le jardin partagé de Saint-Vaury semble déjà remplir l’une de ses promesses : créer du lien social, de la convivialité entre les habitants. Depuis le mois de mai, les jardiniers ont pris possession de leur petite parcelle de 25 m2. Ils n’ont pas de loyer à payer.
Des familles ukrainiennes
Des familles ukrainiennes accueillies dans la commune y cultivent des légumes. Le maire Philippe Bayol a rappelé la genèse du projet, lors de l’inauguration, samedi dernier : « C’est une idée qui a germé dans notre campagne électorale, ça faisait partie du programme solidaire de notre campagne. » Preuve que ce jardin répond à un réel besoin, « les quatorze parcelles ont été prises d’assaut, il y a même une liste d’attente ».
Il faut dire que le cadre est agréable, « bucolique » comme l’a souligné le maire. Le grand terrain de 2.400 m2 est situé dans le bourg de Saint-Vaury, sur les hauteurs de la ville, juste à côté de la chapelle Saint-Michel. La commune l’a acheté en 2019 à une propriétaire privée, Marie-Christine Dallier, qui souhaitait que cette friche reprenne vie. Son vœu a été exaucé. « C’est un vrai bonheur », a-t-elle lancé, samedi, en voyant les parcelles fleuries.
Les arbres ont été conservés. Des bancs et des tables en bois ont été installés par les services techniques de la commune. Un chalet permet d’entreposer le matériel mis à disposition des jardiniers (outils, brouettes, arrosoirs).
C’est le CFA du lycée d’Ahun qui a réalisé l’aménagement du jardin. « Beaucoup de partenaires ont été associés au projet : le centre hospitalier de Saint-Vaury, le collège, l’école », a détaillé Armelle Martin, adjointe au maire. Le centre hospitalier de La Valette a d’ailleurs une parcelle pour faire des activités thérapeutiques.
Un jardin bio
En ce début d’automne, il reste quelques légumes et des fleurs dans les carrés potagers. « Le jardin est destiné à produire des légumes que les gens vont consommer. C’est un projet social », a rappelé Philippe Bayol. La charte de fonctionnement précise que la culture doit être bio.
Sébastien a pu bénéficier d’une parcelle. Il habite dans le bourg de Saint-Vaury, tout près du jardin partagé. « Nous avons un terrain, mais il est trop petit pour faire un potager », explique le père de famille. Avec son épouse, ses deux enfants et sa belle-mère, il a pu faire pousser tout un tas de légumes cet été : courgettes, pommes de terre, salades, poivrons… « On voulait montrer aux enfants comment les légumes poussent, comment on jardine, poursuit-il. Et il y a le plaisir de manger de bons légumes. On a eu pas mal de courgettes et de tomates. » Sa belle-mère, Odile, a fait de la ratatouille qu’elle a congelée.
Colyne, la plus jeune à être titulaire d’une parcelle, a aussi eu une belle récolte. « C’est elle qui a tout planté. Son papa a juste préparé le terrain », raconte sa mère. L’adolescente aime jardiner. Elle a un grand potager à la maison, mais elle voulait venir ici pour retrouver ses copines ukrainiennes de l’école. Cabanes, goûter et pique-niques partagés ont animé le jardin cet été.
Des lectures et des concerts
« Il y a eu une diversité de légumes époustouflante, se réjouit Claude Lutrat, adjoint à l’environnement. Pour cette première saison, le bilan est positif. Et ce n’est qu’un début. » La mairie aimerait que les jardiniers constituent une association pour assurer la pérennité du site.
Elle souhaiterait aussi que le jardin devienne un lieu culturel et de rencontres. « Il y a la possibilité de créer des événements sur ce terrain, assure Armelle Martin. Actuellement, l’atelier tricot vient au jardin. Pourquoi pas développer des activités culturelles autour de ce jardin et avec la chapelle, comme des lectures ou des concerts ? »
Quel coût ?
Le projet de jardin partagé a coûté 50.000 euros. Il a été subventionné à 80 %. Les différents partenaires financiers sont l’Europe (Leader), la région Nouvelle-Aquitaine et la commune. La propriétaire du terrain a presque « donné » la parcelle de 2.400 m2 à la commune (elle a été vendue 1.500 €). -
Guerre
- Par Thierry LEDRU
- Le 14/10/2023
Depuis que je suis enfant, j'entends parler de la guerre entre Israël et la Palestine.
Je n'ai aucun avis là-dessus sur le plan idéologique, politique et autres "raisons" de ce conflit sans fin.
Prendre parti, c'est cautionner les morts du camp opposé et je m'y refuse.
Sur le plan humain, c'est juste d'une tristesse infinie.
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Une étoile parmi les autres.
- Par Thierry LEDRU
- Le 14/10/2023
Lecteur, prends encore une longue respiration ! Sens l'air frais qui monte dans ton nez. Les atomes qui entrent en toi ont été respirés d'innombrables fois dans les derniers milliards d'années.
Leur carrière a commencé dans les eaux tièdes où la vie est née sous forme de microscopiques organismes marins. Ils sont passés par les branchies des trillobites ainsi que dans celles des grands poissons aux carapaces rigides. Ils ont été aspirés par les vaisseaux dressés à la verticale des fougères, des prêles géantes et des ginkgos aux feuilles dorées. Ils ont été accueillis dans les premières ébauches de poumons des Léviathans de l'époque jurassique. Ils se sont intégrés dans le parfum subtil des plantes à fleurs pour séduire les insectes transporteur de pollens.
Et pense aussi aux innombrables êtres humains, tes ancêtres, qui ont profité de cette manne indispensable lentement apprêtée par la nature avec le concours de microscopiques organismes marins, toujours à l'œuvre dans les océans. Au-dessus de la surface, au-dessus de chaque vague, le lent flux des nouvelles molécules d'oxygène se poursuit continuellement.
Hubert REEVES ( 13/07/1932 - 13/10/2023)
Extrait "Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve."
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A CŒUR OUVERT : prélude
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/10/2023
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« J’étais avec toi Diane. »
Juste un murmure, une voix monocorde.
« Je t’ai vue de l’intérieur. Et c’est moi qui t’ai guidée. Tu as vu ce que je te montrais. »
Elle s’interdit de l’interrompre.
« Nous n’existons pas Diane. Nous ne sommes que des formes. C’est la vie qui est là, elle est partout, c’est elle le flux électrique, c’est elle qui nous anime. Tu vas me dire que tu le sais bien mais je te parle d’autre chose. La vie m’a emporté, elle m’a fait courir dans tout ce qu’elle anime, dans toutes les structures qu’elle imagine, dans tout ce qu’elle crée, tout est relié, tout est connecté, tout est constitué du même courant, j’ai abandonné tout ce que je croyais être, je connais la vie des herbes, je connais les molécules des parfums, j’ai vu par-delà les yeux, j’ai couru dans les veines des antilopes, j’ai ressenti le bonheur de l’eau qui coule dans les ruisseaux, mais tout ça n’était pas moi, tu comprends, nous ne sommes rien que des formes, nous n’avons pas d’existence propre, tout ça n’est que notre imagination, notre raison, notre prétention, notre ego, des identifications qui nous rassurent, je n’ai pas survécu, c’est la vie qui s’est lancé un défi en moi. »
Six mois plus tôt…
Il venait de quitter Clermont-Ferrand. Il avait récupéré les clés de la location dans une agence immobilière. Direction Murol, puis Besse avant d’atteindre les Monts du Cézallier. Trois valises dans le coffre. Personne à ses côtés. L’impression pesante qu’il n’était même pas là. Des mois que ce vide incompréhensible s’était installé.
Les yeux attentifs à la route et l’esprit concentré sur un passé déchu. Radio éteinte, juste le ronflement du moteur, l’habitacle comme un refuge fermé, cette nécessité de rétablir la chronologie des évènements, une voix intérieure qui se raconte, un dialogue entre l’homme d’hier et celui qui roulait vers ailleurs, un dédoublement salvateur, l’obligation d’observer le champ de ruines, un regard renvoyé par un miroir inquisiteur...
« Paul Laskin, cinquante-trois ans, responsable d’une grande entreprise, secteur informatique et high-tech, une rentabilité exceptionnelle, une croissance exponentielle, cotée en bourse, actionnaire principal, un portefeuille rempli de stock-options, une très grosse somme, un travail de fou, une famille avec laquelle je ne passais pas assez de temps mais au moins, elle n’était pas dans le besoin matériel. Manque affectif certainement. C’est au bureau que c’est arrivé. Le 2 février. Il était vingt et une heures. Préparation d'une rencontre capitale avec des financiers. Une obligation de fonds pour accroître l’export. Des jours de travail, des nuits à réfléchir, à me questionner dans tous les sens. L’euphorie du projet et l’épuisement de son fardeau. Alice, ma femme, avait téléphoné pour me dire qu’elle était rentrée très tôt, Chloé avait de la fièvre. Le médecin était passé. Je n’avais pas vraiment écouté. C’est en reposant le combiné que j’en ai pris conscience. Et puis, la douleur est arrivée, comme un coup de poignard. J’ai ouvert la bouche pour appeler à l’aide mais rien n’est sorti. L’étau de fer rougi qui broyait ma poitrine vrillait les sons dans ma gorge. La terreur, les mains serrées sur mon cœur, comme pour empêcher l’arrachement des tissus, une incompréhension totale, aucun signe précurseur, la certitude de la mort. Je suis tombé sur le bureau au moment où la porte s’ouvrait. J’ai juste eu le temps de reconnaître Philippe, mon associé.
Et puis, plus rien.
J’ai ouvert les yeux dans la chambre d’hôpital. J’ai compris que j’étais vivant. Il n’y avait personne. Ça m’a fait un mal de chien que personne ne me veille…Que personne ne soit là pour m'expliquer.
J’ai pleuré tout seul. Je me suis souvenu soudainement de mes dernières larmes. Comme un éclair. La mort de mon grand-père, j’avais douze ans. Un rappel incongru. Si longtemps que je n'avais pas pleuré. C'est bizarre mais je me souviens m'être réjoui que ça revienne. L'impression qu'un barrage avait sauté et que des mers de larmes allaient pouvoir s'écouler. C'était comme un soulagement.
Des tuyaux, des machines, les murs blancs de la chambre, j’ai posé une main sur ma poitrine, le souvenir de cette douleur atroce, j’ai senti les battements réguliers, l’idée infantile que j’étais intact, que mon intégrité physique était préservée.
Je me suis assoupi. J'étais fatigué. C'était étrange. Je ne dormais pas. Je flottais. J'ai vu mes pensées s'éteindre comme des fins d'étoiles.
Et puis, un médecin est passé. Compte-rendu de la lutte. Une voix neutre et des paroles sans appel. J’avais perdu. La violence de l’attaque avait été fatale à mon cœur. Il ne s’en remettrait pas.
« Tout ça ne tient plus qu’à un fil, Monsieur Laskin. C’est l’intervention de votre associé qui vous a évité le pire.»
Il est reparti. J'ai fermé les yeux pour recommencer à flotter.
...
Seul dans la chambre.
Le nombre de fois où les larmes ont jailli sans prévenir. Cette petite fille que j’ai vue en rêve. La seule échappée dont je disposais encore. L’enfant tenait la main de sa mère. Elle avait levé les yeux vers moi. Une si belle innocence, tout ce que la vie offrait à l’origine et que j’avais perdu. Cette idée que c’était la vie elle-même qui m’avait regardé. Incompréhensible. Des idées folles qui jaillissaient de nulle part.
Ce n’est pas ce que j’avais perdu qui me tourmentait jusqu’à l’insomnie mais tout ce qui avait surgi.
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Les Restos du cœur
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/10/2023
Un indicateur très inquiétant de l'état de la société française...
L'association a confirmé qu'elle devrait restreindre l'accès aux distributions alimentaires dès novembre. Entre l'hiver 2021-2022 et 2022-2023, le nombre de repas offerts avait déjà augmenté de 20%.
Article rédigé parfranceinfo
France Télévisions
Publié le 06/10/2023 16:16
Temps de lecture : 2 min
Des bénévoles distribuent des denrées alimentaires à Grigny (Essonne) le 6 septembre 2023. (TERESA SUAREZ / MAXPPP)
Alors que l'inflation frappe de plein fouet les ménages les plus modestes, les Restos du cœur ont confirmé mercredi 4 octobre lors d'une audition devant l'Assemblée nationale que l'association serait contrainte de refuser des bénéficiaires. "A partir de novembre, nous allons baisser les dotations du nombre de personnes [et] nous réduisons aussi les critères d'accès à l'aide alimentaire", a affirmé Jean-Yves Troy, délégué général de l'organisme.
Patrice Drouet, président des Restos du cœur, avait déjà lancé un message d'alerte en ce sens sur le plateau de TF1 début de septembre. La cause de ces restrictions : l'inflation. La hausse des prix sur l'alimentaire a renforcé les demandes d'aides et rend plus difficile l'approvisionnement des Restos du cœur en denrées comestibles.
Quelque 28 millions de repas supplémentaires en un an
Alors qu'entre 2012 et 2022, le nombre de repas distribués était resté relativement stable, entre 130 et 140 millions de repas, la demande d'aide alimentaire a explosé en 2023, selon les rapports annuels consultés par franceinfo. Lors de la 38e campagne de l'hiver dernier, l'association a distribué quelque 28 millions de repas de plus que l'année précédente, soit 170 millions en tout.
L'association avait bien connu une hausse marquée de ses distributions de repas à la suite de la crise de 2008, mais celle-ci avait été beaucoup moins brutale. Les Restos du cœur avaient alors offert 30 millions de repas supplémentaires en quatre ans.
Prévus initialement pour ne durer que lors de l'hiver 1985, l'organisme créé par Coluche n'a pas cessé ses activités depuis bientôt 40 ans. Le nombre de repas distribués a augmenté dans la foulée de la hausse de la précarité, mais aussi grâce au déploiement de l'association et de ses antennes partout en France.
Un trou budgétaire de 35 millions d'euros
L'association traverse actuellement de graves difficultés financières : il manquait 35 millions d'euros pour boucler son budget annuel début septembre. En réponse, le gouvernement a annoncé une aide supplémentaire de 15 millions d'euros. Le milliardaire, Bernard Arnault a également déclaré qu'il ferait un don à hauteur de 10 millions d'euros. Les dons de particuliers et d'entreprises ont afflué.
Toutefois, ces mesures n'ont pas complètement rassuré Patrice Drouet, "On a encore beaucoup d’incertitudes sur les prochains mois, les prochaines années", redoutait le 8 septembre le patron de l'association au micro de France Bleu.
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Mantes religieuses dans le jardin
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/10/2023
C'est la première fois qu'on en voit depuis deux ans et demi qu'on habite ici.
Quatre aujourd'hui en plus des lucanes cerf-volants, longicornes, papillons et des oiseaux en pagaille. Tout ce petit monde se partage le territoire pour notre plus grand bonheur.
J'ai demandé à des connaisseurs en insectes d'expliquer ce que j'ai vu et photographié hier. Il s'agit donc de deux femelles, dont une qui était gravide. Je dis bien "était" car elle a mal fini...Il semble probable, au vu de son absence de combativité, qu'elle était victime d'un ver gordien.
Pour avoir partagé ces photos sur ma page FB, un interlocuteur disait que "la nature est vraiment cruelle". Puis après quelques échanges, nous en arrivions à la même conclusion : Il y a une différence fondamentale entre l'instinct et la conscience. Dans la nature, il n'y a que l'humain qui fasse du mal consciemment.
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Potagers urbains aux USA
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/10/2023
Puisqu'en France, on finit toujours par copier les USA, on peut espérer que ça finira par prendre ici aussi...
De toute façon, la misère sociale va aller en s'amplifiant, les restos du coeur n'arrivent plus à fournir, des centaines de milliers d'étudiants ne mangent pas à leur faim, des enfants d'école primaire arrivent le matin le ventre vide...
Il faudra nécessairement que des communautés s'organisent, partout, à la ville comme à la campagne.
https://www.culturesenville.fr/blog/detroit-renouveau-agriculture-urbaine/
Détroit : le renouveau par l’agriculture urbaine
Accueil > Blog > Détroit : le renouveau par l’agriculture urbaine
Détroit compte aujourd’hui 105 000 parcelles inoccupées, qui abritent une biodiversité inhabituelle, dont une végétation pionnière comme le « palmier ghetto » (Ailanthus altissima), ainsi que des ratons laveurs, des renards et des faisans. Une fois mises en valeur par l’agriculture, ces terres en friche peuvent créer des opportunités pour les mouvements sociaux qui luttent pour la justice alimentaire et qui visent à transformer le système alimentaire en faisant pression pour un plus grand contrôle de la production et de la consommation par ceux qui sont socialement marginalisés. Par exemple, entre 350 et 1 600 jardins communautaires et fermes urbaines ont été recensés à Detroit, la plupart étant gérés par des groupes ou des organisations qui ont récupéré de manière informelle les espaces vacants.
Transformation de Détroit par l’agriculture
Alors que le système urbain complexe de Détroit s’est effondré et que la ville a perdu des capitaux, des ressources humaines, des entreprises et des structures organisées diverses ; de nouveaux espaces urbains se sont développés. Les changements les plus visibles dans le paysage de Détroit sont les projets d’agriculture urbaine qui se sont étendus à tous les terrains vagues du comté et l’émergence d’une nouvelle morphologie et d’un nouveau métabolisme urbain. On pourrait dire que la transformation en une agriculture de type rural de l’ensemble du paysage des petits îlots urbains pourrait être le futur de Detroit.
Le document explore la scène contemporaine de l’agriculture urbaine à Detroit en analysant l’éventail des projets et des organisations de l’agriculture urbaine. Detroit démontre le rôle important de la base, des ONG, des entrepreneurs et de la planification et de la politique gouvernementale. L’étude de cas révèle la valeur de l’agriculture urbaine dans la conception des paysages urbains et des systèmes alimentaires des villes en déclin et l’importance d’un réseau systémique dans ce processus. Cette approche pourrait être transférée aux villes européennes plutôt qu’à des projets et stratégies individuels qui doivent toujours être soigneusement contextualisés.
De nombreux habitants sont venus créer leur propre jardin
C’est ainsi que quelques 1 500 jardins et fermes urbaines, comme la ferme Suzanne à Paris, ont été repris sur des centaines d’hectares vacants de la ville, dans les arrière-cours des familles et des écoles. Dès lors, la première agriculture durable d’Amérique se développe, lentement mais sûrement, à Detroit grâce à la Michigan Urban Agriculture Initiative ou au Greening of Detroit et à d’autres associations également.
L’association Greening of Detroit cultive un jardin urbain. De nombreux habitants sont venus créer leur propre jardin. Dans l’espace vert du marché de l’est, il y en a plus d’un millier qui ont suivi des cours. Certains pour leur propre production, d’autres pour démarrer leur entreprise. Il y aura 350 à 5 000 emplois disponibles dans toute la ville.
La Michigan Urban Agriculture Initiative est une organisation à but non lucratif, mais sa mission est d’utiliser l’agriculture urbaine comme une plateforme pour promouvoir l’éducation, la durabilité et la communauté dans un effort pour élever et responsabiliser les quartiers urbains.
Avec le soutien de partenaires tels que des marques durables, BASF, General Motors et Herman Miller, ils ont commencé à rénover un bâtiment vacant de trois étages et de 3 200 pieds carrés que l’IMF avait acheté aux enchères, pour créer un centre de ressources communautaires (CRC) durable et éco-énergétique.
D’autres travaux pour l’agriculture comprennent la restauration d’une maison pour l’hébergement des étudiants stagiaires et d’une maison conteneur à deux chambres. Ils ont également entrepris de transformer une maison endommagée par un incendie (dans laquelle il ne restait que le sous-sol) en une citerne de collecte d’eau pour irriguer le jardin.
Que ce soit pour l’initiative d’agriculture urbaine du Michigan ou le verdissement de Détroit, la récupération des terres a été la réponse à un sentiment légitime d’abandon de la part de la population. Tee Rushdan explique : « si je ne peux pas faire confiance au gouvernement, je le ferai moi-même ».
Les premiers succès sont visibles
Dan Pitera, professeur d’architecture à l’Université de Detroit Mercy, affirme que la perception de l’extérieur a changé. « De l’apocalypse à un état de changement plein d’espoir. » Il a également la vision d’un Detroit écologique et socialement juste. Quelle est cette vision à l’ordre du jour ? Dan Pitera secoue la tête. « Nous avons d’abord besoin de l’engagement des gens, puis nous pensons à l’agriculture et à l’urbanisme.
La ville propose un nouveau plan d’occupation des sols « sur une toile verte » qui donnera le ton de la ville et de son développement. Elle propose une sorte de « refondation » d’une grande ville industrielle en une ville plus verte, plus diversifiée et plus vivante tant sur le plan social qu’économique.
L’agriculture urbaine à Détroit, un moyen de changement
Un refrain familier de plusieurs milliers de personnes impliquées dans l’agriculture urbaine à Detroit est qu’elles ramènent la ville à ses racines préindustrielles. À la fin du XVIIIe siècle, Detroit était un petit comptoir commercial entouré de champs et de fermes. « Vous savez, cette région a commencé comme une terre agricole et nous y retournons tout simplement », explique Rich Wieske, qui gère plus de 60 ruches dans le centre-ville de Detroit et vend le miel qui en résulte à des fins commerciales.
En effet, l’agriculture urbaine à Détroit apparait comme un moyen de résoudre et d’atténuer une série de problèmes liés au déclin urbain structurel. Loin de se limiter à son objectif nutritionnel, elle a trouvé un rôle en tant que pratique multifonctionnelle ayant des impacts sur l’éducation, le développement économique, les interactions sociales, l’urbanisme et la santé des habitants et des écosystèmes. Ainsi, l’agriculture urbaine à Détroit est susceptible de contribuer à lutter contre les « déserts alimentaires » c’est-à-dire les zones à faibles revenus dépourvues de commerces de détail alimentaires et où les taux d’obésité sont extrêmement élevés.
La création de chaînes d’approvisionnement alimentaire locale, gérées par la communauté, offrirait non seulement des possibilités d’emploi, mais permettrait également l’émergence de systèmes plus inclusifs, écologiques et sensibles à la nourriture pour les groupes ethniques minoritaires. Les mouvements pour la justice alimentaire utilisent l’agriculture urbaine comme stratégie pour défendre les droits de la communauté afro-américaine. L’agriculture urbaine offrirait également des possibilités d’emploi dans la production, la distribution et la commercialisation.
De plus, l’agriculture urbaine pourrait être un moyen de lutter contre le déclin de la solidarité provoquée par l’effondrement des réseaux sociaux professionnels et de voisinage. Certains auteurs ont également fait valoir que le verdissement des terrains vagues pourrait avoir un impact sur le sentiment de sécurité des habitants.
Par Clément Lebellé|16 avril 2020|Agriculture Urbaine
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Vive le réchauffement climatique...
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/10/2023
Avec le fourgon, on est parti une semaine en Gironde, dans les forêts des Landes.
On n'a pas croisé beaucoup de monde, voire même personne à certains endroits qu'on affectionne mais dans un magasin, j'ai entendu une dame, la soixantaine, qui se réjouissait de ce "magnifique beau temps". Et la commerçante, dans la même tranche d'âge, de répondre que c'était vraiment dommage que les touristes soient déjà partis.
C'étaient juste deux personnes mais je suis persuadé que beaucoup d'autres tiennent le même discours. On ne peut pas parler de "réflexions" car encore faudrait-il qu'il y ait eu un raisonnement. Ce comportement me sidère. Des personnes de mon âge et pourtant dans l'ignorance ou l'indifférence, juste concentrées sur leur bien-être personnel. Il est impossible qu'elles n'aient pas entendu parler du "réchauffement" et des conséquences. Elles vivent apparemment dans la région, elles ont sans doute suivies avec inquiétude les incendies de l'été dernier.
Je ne comprends pas.
Bien évidemment qu'on a "profité" de ces températures douces, voire chaudes, de la température de l'océan dans lequel on rentrait sans aucune difficulté et dans lequel on pouvait nager pendant aussi longtemps que l'envie nous prenait. On a pédalé sur les pistes cyclabes, juste habillés de notre cuissard et d'un tee-shirt et plus d'une fois, on a transpiré. Vélo le matin, plage l'après-midi jusqu'au coucher du soleil. Mais on a traversé des forêts calcinées...
Du sommet de la dune du Pyla, l'horizon qui s'ouvrait était juste effrayant. Des arbres calcinés comme des allumettes brulées, plantées côte à côte, à perte de vue. Et pourtant, le "camping des flots bleus, célèbre lieu cinématographique, était ouvert. On voyait des camping-cars stationnés dans un décor ravagé. Le tourisme avait déjà repris.
Et pour avoir lu quelques articles sur la région, les propriétaires forestiers sont pour la plupart décidés à replanter les mêmes essences résineuses, car ce sont les plus rentables, arguant que de toute façon, rien d'autre ne pousse. Ce qui est absolument faux. Chênes verts, chênes tauzin, chênes liège et eucalyptus, par exemple, poussent dans les zones laissées sauvages. Alors, évidemment, après des décennies de plantations de résineux, le sol n'est plus favorable et d'ailleurs, rien ne pousse ou presque sous les plantations en ligne des pins maritimes. Contrairement aux résineux, la litière des feuillus est non toxique, ce qui attire une extraordinaire biodiversité. L'activité biologique du sol, donc la remontée et le maintien des substances nutritives dans la couche arable du sol, s'intensifie au point de la fertiliser au fil des années. Est-ce qu'il est judicieux de continuer ? Il y aura d'autres incendies, c'est inévitable.
Aujourd'hui, 1 er octobre 2023, à 600 mètres d'altitude, dans la Creuse, il a fait 29 degrés. Notre puits est quasiment sec et les onze citernes de mille litres réparties sur le terrain arrivent au bout de leurs réserves.
On sait qu'il faudra garder les graines des légumes qui auront le mieux supporté cet été interminable ou cette absence d'automne...En prévision des années à venir.