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Costa Rica :les droits des entités naturelles
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/06/2022
Voilà un pays où j'aurais aimé vivre. Non pas que tout y est merveilleux mais tout est fait pour que ça le devienne.
Costa Rica : une ville reconnaît la citoyenneté des pollinisateurs et végétaux
En pratique, toutes ces espèces de la faune et de la flore sont considérées comme des infrastructures ou des agents produisant des services écosystémiques essentiels pour le bien de la communauté, comme la production d’oxygène, l’épuration des eaux, la pollinisation, la séquestration de carbone, ou encore l’entretien de la biomasse. À ce titre, elles jouissent de nombreux droits et peuvent être défendues.
25 mai 2020 - Augustin Langlade
Générations, notre nouveau livre qui marque dans le temps l’esprit d’une génération qui se bat pour préserver notre monde
- Thème : Changements climatiques, répression policière, inégalités, agroécologie, politique, féminisme, nature…
- Format : 290 pages
- Impression : France
Curridabat, une petite ville du Costa Rica, vient d’octroyer la citoyenneté aux insectes pollinisateurs, aux arbres et aux plantes indigènes, un statut juridique qui leur permet maintenant d’être défendus devant des institutions judiciaires. Cette démarche s’inscrit dans un projet plus large de reconnaissance de la nature comme d’une entité morale, de reboisement et de création d’un réseau national de corridors biologiques.
Le Costa Rica, une politique écologique audacieuse
Une côte sur l’Atlantique, une autre sur le Pacifique, des cordillères volcaniques : le Costa Rica, petit pays de 5 millions d’habitants à la jonction de l’Amérique du Nord et du Sud, ne couvre que 0,03 % du territoire mondial ; et pourtant, ses 51 100 kilomètres carrés abritent plus de 6 % de la biodiversité connue de notre planète.
Grâce à une politique audacieuse de protection de l’environnement menée depuis les dernières décennies du XXe siècle, un quart du pays est aujourd’hui devenu un « espace naturel protégé » et la forêt recouvre désormais 52 % du territoire national, contre seulement 20 % dans les années 1980.
Alors que son énergie est déjà issue à 99 % de sources renouvelables, le Costa Rica ambitionne d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et il met tout en œuvre pour y parvenir.
Il faut croire que la bonne volonté paie, car tout n’est pas rose au pays de la biodiversité. Depuis une vingtaine d’années, le Costa Rica fait face à un exode rural inédit, en particulier vers sa capitale, San José, qui concentre à elle seule 2,5 millions d’habitants, soit la moitié de la population.
Motivés par le chômage et le monopole de l’agriculture par de grandes firmes étrangères, ces déplacements massifs ont augmenté la pollution et provoqué une urbanisation chaotique, ainsi qu’une dégradation du niveau de vie dans les centres et les périphéries.
« En quinze ans, nous sommes passés d’une société rurale à une société urbaine, et nous n’étions pas prêts pour un changement aussi rapide », a déclaré l’année dernière au « Parisien » le ministre de l’Environnement costaricien, Carlos Manuel Rodriguez.
Dans le reste du monde, les villes ont doublé de superficie depuis 1992.
Crédit : Zdeněk Macháček
La citoyenneté reconnue aux pollinisateurs et aux végétaux
Au lieu de subir un tel transvasement démographique, certaines communes du Costa Rica ont fait un pari à contre-courant de toutes les doctrines : accélérer la transition écologique des espaces urbains et leur résilience. C’est le cas de Curridabat, aussi connue sous le nom de Ciudad Dulce, ou « Douce Ville ».
Comme le rapporte le quotidien anglais « The Guardian », cette banlieue de 34 000 habitants située au sud-est de San José vient « d’étendre la citoyenneté aux pollinisateurs, aux arbres et aux plantes indigènes », faisant de ce territoire normalement perdu pour la nature « un refuge pionnier de la faune urbaine ».
Abeilles et papillons, chauves-souris, colibris et grenouilles, guanacastes, figuiers et eucalyptus sont devenus des citoyens de la municipalité de Curridabat.
En pratique, toutes ces espèces de la faune et de la flore sont considérées comme des infrastructures ou des agents produisant des services écosystémiques essentiels pour le bien de la communauté, comme la production d’oxygène, l’épuration des eaux, la pollinisation, la séquestration de carbone, ou encore l’entretien de la biomasse. À ce titre, elles jouissent de nombreux droits et peuvent être défendues.
Cet octroi de la citoyenneté aux non-humains relève d’un projet plus large, depuis longtemps théorisé par les penseurs écologistes : la création d’un réseau de corridors biologiques. À l’aide des techniques de cartographie modernes, la commune entend tout d’abord :
« orienter les projets de reboisement sur les lieux où vivent les résidents âgés et les enfants afin de s’assurer que ceux-ci bénéficient de l’élimination de la pollution atmosphérique et du refroidissement que les arbres fournissent ».
En multipliant les zones où les espèces indigènes prolifèrent et en les connectant spatialement entre elles, la commune de Curridabat espère ensuite créer des milieux résilients à l’intérieur-même de la ville, au sein desquels les pollinisateurs pourront proliférer et les animaux vivre, transiter et se reproduire.
À terme, chaque rue est destinée à devenir un corridor biologique et chaque quartier un petit écosystème, sachant que ce projet s’intègre dans une politique nationale de réduction des structures, des déchets et des véhicules polluants.
« Les corridors biologiques interurbains ont un double objectif », confie au « Guardian » Magalli Castro Álvarez, responsable du réseau de biocorridors du Costa Rica. « Ils suscitent une connectivité écologique [une non-fragmentation des milieux, ndlr] et consolident aussi les infrastructures vertes, au moyen des routes et des berges bordées d’arbres qui sont reliées aux petites aires boisées existant encore dans les zones métropolitaines. Ils améliorent la qualité de l’air et de l’eau et procurent aux gens des espaces de détente, d’amusement et de santé. »
Certes bien différents de leurs homologues des campagnes, les biocorridors urbains permettent de réintroduire la nature dans les villes et de subordonner le développement de celles-ci au paysage.
Enterolobium cyclocarpum, national tree of Costa Rica, in Guanacaste, Costa Rica – Flicka
La reconnaissance citoyenne pour en finir avec une vision du monde anthropocentrée
Donner des droits aux animaux, octroyer la citoyenneté à des plantes, reconnaître des fleuves ou des espaces naturels comme des entités morales, toutes ces décisions juridiques qui fleurissent dans des pays de plus en plus nombreux ces dernières années poursuivent un but commun : mettre fin à la souveraineté de l’homme sur la nature et renverser la distinction millénaire entre personnes et choses, entre humains et non-humains.
En 2017, le Parlement de Nouvelle-Zélande a accordé au fleuve Whanganui le statut « d’entité vivante », refermant le plus long litige juridique de l’histoire du pays. Le fleuve sacré des Maoris —y compris ses affluents, son embouchure et tous les êtres vivants qui habitent ses bords — a désormais les mêmes droits qu’une personne humaine : il est possible de le défendre devant la justice, des plaintes peuvent être déposées en son nom, et les membres de la tribu maori, loin d’en être les propriétaires, en sont les gardiens.
D’autres exemples existent dans le monde, en Équateur, en Bolivie et en Colombie, ou encore dans des comtés aux États-Unis. Selon Valérie Cabanes, juriste mondialement connue militant pour que le crime d’écocide soit intégré aux constitutions nationales au même titre que les crimes de guerre ou contre l’humanité, la conscience de la nature des citoyens occidentaux évolue à une vitesse prodigieuse et tend à rejoindre celle des peuples premiers, qui ne font pas de distinction entre l’humanité et son environnement.
« Depuis le judéo-christianisme et la suprématie de l’Occident sur le monde, l’homme s’est positionné comme dominant. Mais ce n’est qu’une vision du monde, qui est manifestement arrivée à ses limites » a-t-elle déclaré au journal « Le Monde », à l’occasion de la victoire des Maoris au Parlement néo-zélandais.
Le renforcement des droits des entités naturelles permet non seulement de mieux les protéger, mais fait aussi évoluer la vision du monde des êtres humains. Le droit, constituant historiquement nos régimes et déterminant nos rapports en société, représente un outil de choix pour infléchir la relation de l’homme avec la nature et le vivant, qui dans le cas de la Nouvelle-Zélande ou du Costa Rica ne sont plus considérés comme de simples biens de propriété.
L’évolution du droit de l’environnement semble une voie royale pour conduire les populations à abandonner des habitudes de pollution et d’anthropie que nulle institution ne remet dans la pratique en question.
Couv : Photo by Chris Charles
25 mai
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Simplification de la vie
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/06/2022
"Pour que naisse le sentiment du Maître intérieur, le disciple doit veiller à ne pas dissiper son attention, afin qu'elle puisse demeurer fixée sur l'essentiel. C'est pourquoi une simplification de la vie se révèle très utile.
Il faut que le mental se taise de jour en jour et cela n'est possible qu'en éliminant les soucis superflus et les informations de tous ordres qui ne font qu'encombrer et agiter l'esprit. "
Gilles FARCET
Je sais que ce texte est déjà quelque part sur le blog mais je ne sais pas où :)
Peu importe.
Comment faire pour simplifier et trouver cette paix intérieure dans un monde chaotique ?
Ne rien lire, ne rien écouter, ne pas chercher à comprendre, ne rien anticiper ?
Assurément pas. C'est en tout cas inconcevable pour moi. Par contre, il est toujours possible de ne pas ajouter d'émotions aux faits. Ce sont les émotions insoumises qui troublent la quiétude et même la rendent impossible.
Il convient donc de comprendre les faits sans se les approprier, sans faire en sorte qu'ils s'insèrent dans l'existence. Facile à dire quand on n'est pas directement concerné...C'est là que devient nécessaire le texte de Marc-Aurèle.
"Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre."
Quand je lis des informations sur le monde, sur la planète, sur l'humanité, je fais l'effort d'identifier ce que je peux éventuellment changer de ce qui n'est pas de mon ressort. Je ne saurais dire quel est le pourcentage exact des faits sur lesquels j'ai une intervention possible mais ce qui est certain, c'est que ce pourcentage est très faible. Très, très faible.
Dès lors, une fois que ce constat est fait, je peux réinitialiser la quiétude. Et il s'agit d'un "reset" très fréquent car le monde n'est pas celui dont je rêve. Et mes rêves n'ont aucun impact sur lui. Alors, je prends mon vélo ou ja travaille au jardin, je bricole, je lis, j'écris, j'écoute de la musique et j'arrête de penser.
Le problème est là finalement : les pensées. Et le cortège d'émotions qu'elles génèrent. Et j'utilise volontairement le terme de "cortège"...
J'ai lu dernièrement une étude écrite par une sociologue et une psychiatre et leur bilan est particulièrement sombre. Une frange importante de la population française va mal, toutes générations confondues. Le milieu social est un critère considérablement important. La misère psychologique accompagne la misère sociale. L'incertitude des jours à venir nourrit la détresse.
Tout le monde n'est pas à la même enseigne. Le travail intérieur à mener dépend beaucoup de l'étoile sous laquelle on est né.
"Nés Sous La Même Etoile"
IAM Lyrics
La vie est belle le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis on n'est pas nés sous la même étoile
Pourquoi fortune et infortune ? Pourquoi suis-je né
Les poches vides pourquoi les siennes sont-elles pleines de thunes ?
Pourquoi j'ai vu mon père en cyclo partir travailler ?
Juste avant le sien en trois pièces gris BMW
La monnaie est une belle femme qui n'épouse pas les pauvres
Sinon pourquoi suis-je là tout seul marié sans dot
Pourquoi pour lui c'est crèche et vacances
Pour moi c'est stade de foot sans cage, sans filet, sans même une ligne blanche
Pourquoi pour lui c'est l'équitation, pour moi les bastons
Pour lui la coke, pour moi les flics en faction ?
Je dois me débrouiller pour manger certains soirs
Pourquoi lui se gave de saumon sur lit de caviar ?
Certains naissent dans les choux, d'autres dans la merde
Pourquoi ça pue autour de moi, quoi ? Pourquoi tu m'cherches ?
Pourquoi chez lui c'est des Noël ensoleillés ?
Pourquoi chez moi le rêve est évincé par une réalité glacée ?
Et lui a droit à des études poussées
Pourquoi j'ai pas assez d'argent pour acheter leurs livres et leurs cahiers ?
Pourquoi j'ai du stopper les cours ?
Pourquoi lui n'avait pas de frère à nourrir ? Pourquoi j'ai dealé chaque jour ?
Pourquoi quand moi je plonge, lui passe sa thèse ?
Pourquoi les cages d'acier, les cages dorées agissent à leur aise ?
Son astre brillait plus que le mien sous la grande toile
Pourquoi ne suis-je pas né sous la même étoile ?
La vie est belle le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis on n'est pas nés sous la même étoile
La vie est belle le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis on n'est pas nés sous la même étoile
Je peux rien faire...
Je peux rien faire, spectateur du désespoir...
Je peux rien faire...
Je peux rien faire, spectateur du désespoir...
Comme Issa, pourquoi je suis pas né sous la bonne étoile
Veillant sur moi ? Couloir plein de toiles, crachats
Tchatche à deux francs, courbettes des tapettes devant
Supporter de grandir sans 1 franc, c'est trop décevant
Simplement en culotte courte
Ne pas faire la pelle mécanique plate avec des pots de yaourt
C'est pas grave, je n'en veux à personne, et si mon heure sonne
Je m'en irai comme je suis venu
Adolescent incandescent chiant à tour de bras sur le fruit défendu
Innocents, témoins de types abattus dans la rue
C'est une enfance ? De la pourriture, ouais !
Je ne draguais pas, mais filait des tartes aux petites avec les couettes
Pâle de peur devant mon père, ma sœur portait le voile
Je revois, à l'école les gosses qui la croisent, se poilent
C'est rien Léa, si on était moins scrupuleux
Un peu de jeu du feu on serait comme eux
Mais j'ai pleuré pour avoir un job, comme un crevard sans boire
Les "je t'aime" à mes parents, seul dans mon lit le soir
Chacun son boulet, sans ambition la vie c'est trop long
Écrire des poèmes, pisser violent dans un violon
Tu te fixes sur le wagon, c'est la locomotive que tu manques
C'est pas la couleur, c'est le compte en banque
J'exprime mon avis, même si tout le monde s'en fiche
Je ne serais pas comme ça si j'avais vu la vie riche
La vie est belle le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis on n'est pas nés sous la même étoile
La vie est belle le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis on n'est pas nés sous la même étoile
Pourquoi ne puis-je vivre comme n'importe quel être humain ?
Pourquoi mon destin est-il de ne pouvoir cesser de me battre ? -
Plan de résilience
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/06/2022
"Cette semaine je vous propose que de réfléchir ensemble à la résilience pour pouvoir faire, fabriquer, construire, son propre plan de résilience individuel. L'objectif? Réduire les impacts des différentes crises auxquelles nous sommes tous confrontés. Crise géopolitique, sanitaire, économique, mais aussi alimentaire ou climatique... Prendre conscience de la possibilité de faire son propre plan de résilience c'est prendre conscience tout simplement de nos possibilités de faire. De faire face. Nous avons une marge de manœuvre nettement plus importante que ce que l'on peut penser et c'est une excellent nouvelle, car cela veut dire que vos actions et votre préparation peuvent faire toute la différence. Ici, encore une fois, aucune vérité absolue, mais des pistes de réflexions pour prendre de la hauteur et anticiper ce qui pourrait arriver. Prenez bien soin de vous. Amicalement. A bientôt. Charles.
Pour vous abonner gratuitement: https://insolentiae.com/
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Charles Sannat
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/06/2022
Rationnements, confinements, interdictions, les plans secrets des états pour gérer les pénuries
122 115 vues 19 juin 2022 Un habitant du grenier s'appelle un grenésien !! Alors mes chères grenésiennes, mes chers grenésiens c'est avec plaisir que je vous retrouve pour cette nouvelle édition du JT du grenier!! Cette semaine je vous propose de réfléchir aux réflexions que mènent les gouvernements depuis quelques temps maintenant sur la gestion nécessaire des pénuries! Aucune surprise à attendre. Depuis la nuit des temps, en temps de pénuries, c'est les rationnements, les interdictions, les réquisitions et autres saisies !. Nous allons vers une période de très forts changements, une période qui a déjà commencé, et notamment nos mobilités vont radicalement se réduire, et nos horizons se réduire. Plus que jamais, le choix de votre localisation fera l'agrément de votre vie et votre pouvoir d'achat. Enfin, une économie de guerre, car c'est de cela que parle le président, c'est avant tout une économie de la pénurie. Je n'ai qu'une suggestion à vous faire. Préparez-vous à des temps difficiles et très changeants. Ici, encore une fois, aucune vérité absolue, mais des pistes de réflexions pour prendre de la hauteur et anticiper ce qui pourrait arriver. Prenez bien soin de vous. Amicalement. A bientôt. Charles.
Pour vous abonner gratuitement: https://insolentiae.com/ POUR VOUS ABONNER A LA LETTRE STRATEGIES c'est ici: https://insolentiae.com/produit/abonn...
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"The alpinist"
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/06/2022
Le film est ici en entier mais il faut copier le lien pour l'ouvrir. Si le lien ne fonctionne pas pour vous, vous pouvez le rechercher sur le site :
https://www.documentarymania.com/
https://www.documentarymania.com/player.php?title=The%20Alpinist&fbclid=IwAR3DN3k5n8ABHCNfUfc7DnIi-ziJPnBHTeecYvPQq0CLkEnSFZI04l3NgbM
Beaucoup diront que lui et sa compagne sont fous de grimper sans corde, beaucoup diront même que c'est irresponsable d'obliger des secouristes à risquer leur vie pour essayer de les retrouver.
D'autres diront qu'il est impossible de les comprendre parce que notre vie est à mille lieues plus bas que la leur et donc ils ne porteront aucun jugement. Ils se contenteront de vibrer et de se réjouir de la vie totale, entière, extrême de ces "conquérants de l'inutile".
Quant à savoir si la vie "moderne" n'est pas l'exemple même de la folie, je laisse chacun y réfléchir.
The Alpinist
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Dans The Alpinist, le réalisateur américain Peter Mortimer fait le portrait de Marc-André Leclerc, un jeune alpiniste talentueux de Colombie-Britannique qui a accompli dans la plus grande discrétion des ascensions qui ont redéfini l’alpinisme. Son parcours remarquable s’est terminé tragiquement dans une avalanche en Alaska. Nous avons échangé avec le père de Marc-André, Serge Leclerc.
Publié le 4 nov. 2021
MARIE TISONLA PRESSE
Marc-André Leclerc préférait passer sous le radar. Pour lui, réaliser une ascension audacieuse devait être une expérience authentique, personnelle, pas un coup de publicité. « Marc-André, il était comme ça, se rappelle son père, Serge Leclerc, un Montréalais d'origine. Ce n’était pas une personne qui se vantait de ses affaires. Je n’avais pas vraiment réalisé la grandeur de ce qu’il faisait. »
Le monde de l’alpinisme, lui, commençait à porter attention. Au point de soulever l’intérêt de Peter Mortimer, réalisateur du film The Dawn Wall, qui chroniquait l’ascension d’une paroi vierge d’El Capitan, en Californie.
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK D’ARC’TÉRYX
C’est lorsque Marc-André Leclerc a commencé à obtenir des commandites que son père, Serge Leclerc, a compris qu’il faisait des ascensions remarquables.
Peter Mortimer a suivi Marc-André Leclerc pendant deux ans, multipliant les entrevues avec le jeune homme, avec ses proches et avec des grands du monde de l’escalade pour réaliser le film The Alpinist, offert ce jeudi sur Amazon Prime Video.
Dans ses conversations avec son père, Marc-André Leclerc avait minimisé l’importance du projet, parlant d’une « petite compagnie », d’un « petit film ».
Lorsqu’il a rencontré l’équipe de tournage pour une entrevue, Serge Leclerc a réalisé que le projet avait une portée beaucoup plus grande que ce que laissait entendre son fils. Et il est devenu nerveux. « Je leur ai dit que Marc-André est jeune, impressionnable, relate-t-il, en entrevue avec La Presse. Je ne veux pas qu’il se sente sous pression de faire des trucs qu’il n’est pas prêt à faire. Je ne veux pas perdre mon fils à cause d’une connerie de film. »
Le réalisateur a voulu rassurer M. Leclerc, expliquant qu’il s’agissait simplement de suivre Marc-André, et non pas de lui suggérer quoi que ce soit.
Mais ce qui a rassuré quelque peu Serge Leclerc, c’est l’attitude même de Marc-André. Lorsque celui-ci a voulu réaliser une ascension d’envergure, dangereuse, la face Emperor du mont Robson, il n’a rien dit à l’équipe de tournage et s’est rendu seul dans les Rocheuses canadiennes pour réaliser son projet. « Il m’a dit qu’il ne voulait pas avoir une équipe de film qui le suive, parce que cela allait tout changer la façon dont il faisait les choses, se rappelle Serge Leclerc. J’étais content qu’il me dise ça. »
Peter Mortimer a trouvé la situation un peu plus frustrante, mais Marc-André Leclerc s’est montré beau joueur : il a répété son audacieuse ascension pour l’équipe de tournage, ce qui donne lieu à des images à la fois magnifiques et terrifiantes.
L’amour du plein air
Serge Leclerc était allé en Colombie-Britannique en 1978 pour « juste une job d’été ». « Je suis arrivé ici, j’ai vu les montagnes, j’ai vu la mer, je suis tombé en amour, raconte-t-il depuis son domicile à Vancouver. Je ne suis pas revenu. »
Il s’est marié avec une anglophone, a eu trois enfants, dont Marc-André. Ce dernier n’a jamais maîtrisé le français. Diagnostiqué d'un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité, il a eu un parcours scolaire pour le moins difficile. Le plein air a été une planche de salut.
Son amour pour être à l’extérieur, ça vient de notre famille. C’est quelque chose qu’on faisait tout le temps. Il a grandi avec tout ça. Pour nous, c’était une progression naturelle de le voir faire ce qu’il faisait.
Serge Leclerc
Triste ironie, ce n’est pas pendant le tournage, ce n’est pas lors d’une dangereuse ascension en solo, sans corde, sans protection, que Marc-André Leclerc a trouvé la mort, en mars 2018, à l’âge de 25 ans. Il a été emporté par une avalanche avec un autre alpiniste d’expérience, Ryan Johnson, sur une montagne d’Alaska.
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE THE ALPINIST
Marc-André Leclerc a parcouru les Rocheuses canadiennes, la Patagonie et la terre de Baffin pour réaliser ses ascensions.
Serge Leclerc se rappelle avec émotion les jours qui ont suivi la disparition des deux hommes, son départ précipité vers l’Alaska. Il raconte qu’il était dans l’hélicoptère de recherche lorsque l’équipage a repéré une station de rappel, au sommet de la montagne, puis une corde un peu plus bas, à moitié enfouie dans des débris d’avalanche
« J’ai dit que c’était la corde de Marc-André. Je l’avais vue, il était venu chez moi avant de partir pour l’Alaska. C’est à ce moment-là qu’on a su qu’ils étaient en dessous de la neige. »
Peter Mortimer et son équipe étaient dévastés. Le documentaire, qui se voulait un portrait d’un jeune alpiniste enthousiaste, a pris une tournure tragique. Il offre des moments particulièrement émouvants avec le témoignage des amis de Marc-André Leclerc et, surtout, de sa copine, Brette Harrington, elle-même une alpiniste d’exception.
« Je ne savais pas que la vie pouvait être si douloureuse », laisse tomber cette toute jeune femme qui, jusque-là, s’était montrée invariablement radieuse.
Plus de trois ans plus tard, les deux corps sont toujours sur place. À moins qu’un mouvement de la neige ne les découvre, il n’est pas question d’aller à leur recherche.
« Pour faire quoi ? On va ramener le corps ici, on va le faire incinérer, on va prendre les cendres pour aller les mettre sur une montagne à quelque part ? Il est déjà dans une montagne. Il est gelé solide, il va être jeune à tout jamais. »
Serge Leclerc est reconnaissant de voir la vie de son fils représentée dans un film.
« C’est un bel hommage. Ce que j’aime du film, c’est qu’il démontre non seulement qu’il était bon en escalade, en alpinisme, mais que c’était une bonne personne. Ce qu’il a fait dans les montagnes, c’est sûr que j’en suis fier, mais ce dont je suis le plus fier, c’est la personne qu’il est devenu comme adulte. »
Offert sur Amazon Prime Vidéo
The Alpinist
Peter Mortimer
Avec Marc-André Leclerc
Documentaire
En anglais
90 minutes
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Numéro vert
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/06/2022
C'est un parfait résumé de la situation. Non pas juste aujourd'hui mais depuis des décennies. Il s'agit de donner l'air d'agir, dans l'immédiateté, c'est à dire en fait pendant un mandat politique. Tout le problème est là. Je rappelle que plusieurs scientifiques avaient alerté dans les années 2000 sur le risque de pandémie lié aux zoonoses. Mais c'était trop flou, trop lointain, trop imprécis et surtout sans aucune donnée temporelle précise pour que ça soit pris en compte. Le risque est toujours là d'ailleurs. J'ai déjà parlé ici du problème nommé "plastisphère". Mais les restrictions sur l'usage du plastique prennent des décennies avant d'être appliquées. Tout comme le problème du dyoxide rejeté dans l'atmosphère. Et lorsque la situation bascule dans l'urgence, les reponsables politiques créent un numéro vert. Dans quelques années, il faudra un répertoire dédié uniquement aux numéros verts.
Plastisphère : des bactéries colonisent le plastique dans les océans
Par Matthieu Combe15 février 2019
Étiquettes : 7ÈME CONTINENTPLASTIQUEPOLLUTIONPOLLUTION PLASTIQUE
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Les bactéries colonisent tous les déchets plastiques, quelle que soit leur taille – des macro-déchets aux microplastiques. Et ils sont nombreux ! Des bactéries pathogènes, notamment celles du genre Vibrio pourraient entraîner des maladies chez l’homme et les espèces aquatiques. Quels risques fait peser cette plastisphère?
Dans l’eau, une faune diverse de bactéries et d’autres micro-organismes colonise les plastiques. Ces petits organismes vivant sur le plastique constituent la plastisphère. Et c’est la spécialité des chercheurs Linda Amaral-Zettler et Erik Zettler depuis leur découverte de la plastisphère en 2003 dans l’Océan Atlantique.
La chose est troublante : les communautés vivant sur ces « récifs » ne sont pas les mêmes que dans l’eau environnante. Le couple Zettler a déjà identifié plus de 1.000 bactéries qui prolifèrent sur le plastique dans le Pacifique et l’Atlantique. En fonction de la taille des supports, une vie diverse s’installe à leur surface. « Il peut y avoir de tout, des microbes aux invertébrés plus grands, comme de petits crustacés, explique Erik Zettler, chercheur NIOZ-Institut royal néerlandais pour la recherche sur la mer. La vie sur le plastique est une riche communauté de bactéries, de micro-animaux avec des producteurs primaires, des herbivores, des prédateurs, des organismes qui peuvent parasiter d’autres organismes et même des symbioses. » Un vrai micro-écosystème !
La plastisphère : des radeaux pour les microorganismes
Les plus de 5.250 milliards de fragments flottant à la surface des océans constituent autant d’embarcations potentielles pour les bactéries. Une fois colonisés, les plastiques continuent leur chemin dans la mer et les océans. Ils servent de radeau à cette faune qui peut être envahissante pour les écosystèmes marins et pathogènes pour l’homme ou les animaux. Ces radeaux permettraient la dispersion, la dissémination et le développement de certaines espèces. En devenant des espèces envahissantes dans des régions non originelles, elles pourraient perturber les fragiles équilibres marins et terrestres.
Les chercheurs s’intéressent tout particulièrement aux bactéries du genre « vibrio »présentes dans l’océan. Leur version la plus connue est vectrice du choléra et d’autres maladies gastro-intestinales chez l’homme. Elles peuvent aussi s’attaquer au système digestif des poissons. « Nous avons en effet découvert en 2013 que la communauté microbienne sur un morceau de plastique de l’Atlantique était constituée à près de 25 % de Vibrio », relate Erik Zettler. Il n’est pas encore établi que les Vibrio pathogènes sont transportées par le plastique. Toutefois, « cette éventualité est loin d’être négligeable », estime le chercheur.
Lire aussi : Les microplastiques contaminent fruits de mer, poissons et sels
Un risque de contamination planétaire ou la solution à la pollution ?
S’il s’avérait que les plastiques transportent bien des pathogènes, il se pourrait que les microplastiques et les microfibres les transmettent aux bactéries dans les stations d’épuration. Étant donné que ces usines dépolluent l’eau grâce à des bactéries bien définies, cela pourrait effectivement poser de graves problèmes localement. Les chercheurs craignent aussi le risque de contamination des poissons en pisciculture, vu que ces élevages utilisent beaucoup de plastique. Au regard des densités élevées, un bout de plastique transportant un pathogène qui se détacherait pourrait contaminer l’ensemble des poissons. En d’autres termes, un seul fragment de plastique contaminé pourrait engendrer un risque épidémique.
Selon d’autres chercheur, les microbes sur terre peuvent dégrader certaines résines de plastique. Par ailleurs, on sait que des microbes dégradent les hydrocarbures dans les océans. « Je pense qu’à long terme, presque tous les composés organiques, y compris le plastique, seront dégradés par les microbes, mais ce n’est pas une solution, insiste Erik Zettler. Car aux températures relativement basses et aux concentrations de nutriments faibles dans l’océan, la dégradation microbienne du plastique se produira très très lentement. » Selon le chercheur, il ne faut pas considérer les bactéries comme faisant partie de la solution à la pollution plastique dans l’environnement.
Auteur : Matthieu Combe, journaliste du webzine Natura-sciences.com
Par Matthieu Combe15 février 2019
Étiquettes : 7ÈME CONTINENTPLASTIQUEPOLLUTIONPOLLUTION PLASTIQUE
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La vie des sols
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/06/2022
Pour comprendre et voir à quel point, un champ labouré est un champ mort.
Dans notre potager, le paillage, l'utilisation du broyat, le compost et le fait de ne jamais retourner le sol, a permis de créer une couverture de vie d'une richesse merveilleuse. Ça grouille de vie. Et cette vie favorise la croissance des plantes.
Il n'y a pas vraiment de zones de cultures mais un vaste mélange et c'est cela qui limite les "plantes indésirables" et les "insectes nuisibles". Un de nos voisins a son champ de pommes de terre envahi par les doryphores. Tous les plants sont alignés et regroupés sur la même surface. Nous n'avons pas un seul doryphore. Nos plants de pommes de terre sont tous éparpillés parmi les autres plantes. Les doryphores vont là où ils ont le moins d'énergie à dépenser pour se nourrir... La biodiversité, c'est le mélange.
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L'agroécologie.
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/06/2022
Clair et net, c'est la seule solution et elle n'est suivie que par 5% des agriculteurs...La volonté doit donc être imposée par le gouvernement. Mais cela signifie que les grands groupes de l'industrie chimique pétrolière cessent leur matraquage. Et donc que les gouvernements les renient. Aïe...
L'agroécologie, c'est ce qu'on appelle la permaculture. Celle qui est tant décriée et moquée depuis des décennies. Celle qui pour la FNSEA est incompatible avec une alimentation de masse. Et c'est aberrant.
Personne ne veut prendre Cuba pour exemple, régime communiste banni, l'ennemi des USA.
Et pourtant...
21 déc. 2021 Le mode de production agricole actuel ne nourrit pas la planète, 60 % des sols sont fortement dégradés et le constat est dramatique pour l'agriculture à l'échelle planétaire. Mais des hommes et des femmes relèvent le défi et démontrent que l'on peut se passer des pesticides et des intrants chimiques pour toute notre alimentation. Un autre monde est possible ! Des fermes pour cultiver l'agroécologie On a 20 ans pour changer le monde Disponible jusqu'au 31/07/2022