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Le chemin de la nature : l'ortie
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/07/2019
On en consomme beaucoup.
La grande ortie (Urtica dioica L.) fait partie de la famille des Urticaceae.
On peut tout utiliser dans cette belle plante : les racines, les tiges, les feuilles et les graines.
L’ortie dioïque est une plante urticante. C’est une plante dioïque* herbacée vivace*, mesurant de 1,5 à 2 m, qui pousse en parterres et possède deux modes de reproduction : végétative* et sexuée*.
La tige est carrée et velue. • Les feuilles sont opposées*, cordiformes*, dentées* et au pétiole stipulé*. • Les racines sont de deux types : en rhizomes* et pivotantes*
En cuisine, on récolte les jeunes pousses printanières et automnales ou les 6 dernières feuilles (qui sont les plus tendres). L’ortie se prépare de multiples façons, crue ou cuite. Elle entre dans la composition de très nombreuses recettes tel que le pesto, les quiches, les salades, les soupes, les jus etc...
Elle est l’une des plantes sauvages les plus consommées ce qui est une très bonne chose puisqu’elle est très nutritive. En effet, elle est très riche en protéines (8 g pour 100 g de feuilles fraîches et jusqu’à 40 g pour 100 g de feuilles sèches).
Le taux change en fonction du mois de l’année considéré : il atteindrait sa valeur maximale en avril et diminuerait jusqu’à atteindre 20 g pour 100 g en décembre avant d’augmenter à nouveau en janvier.
L’ortie contient des protéines “complètes”, c’est-à-dire constituées de tous les acides aminés essentiels au bon fonctionnement de l’organisme.
Concernant les feuilles fraîches, leur teneur est importante en provitamine A (5 mg pour 100 g soit 6 fois les AJR*), en vitamine C (238 mg pour 100 g soit 3 à 4 fois les AJR*) et en vitamine E (4,4 mg pour 100 g soit 100% des AJR*). Elles sont également très riches en minéraux et oligo-éléments comme le fer (8 mg pour 100 g soit 60% des AJR*), le calcium (630 mg pour 100 g soit 80% des AJR*), le potassium (410 mg pour 100 g soit 20% des AJR*) et le magnésium (71 mg pour 100 g soit 20% des AJR*)…
Cette composition leur confère des propriétés reminéralisantes, anti-anémiantes et anti-fatigue. Dans les feuilles sèches, le taux de minéraux varie également en fonction de la période, de l’exposition et du sol mais reste compris autour des proportions indiquées pour les feuilles fraîches.
Parties de la plante utilisées : sommités fleuries et racines Il n’y aurait pas assez de place ici pour décrire toutes les qualités de cette plante. En effet, ses propriétés sont riches et multiples .
• Les feuilles sont utilisées comme anti-inflammatoires* et diurétiques* notamment pour les divers problèmes cartilagineux tels que les rhumatismes*, la goutte* ou l’arthrose* mais aussi pour prévenir les lithiases* rénales. Les feuilles sont également considérées comme immunomodulatrices* et peuvent être utilisées en cas de rhinites allergiques. • La racine est indiquée en cas d’adénome* bénin de la prostate pour améliorer les troubles de la miction*. Les orties sont reconnues dans leur usage traditionnel pour de nombreux autres maux en externe comme en interne, tels que la chute de cheveux, l’acné, l’eczéma, les diarrhées ou les saignements.
> Alcoolature de racines
Préparation
Prélever les racines du début de l’automne à la fin de l’hiver. Les laver à grande eau pour enlever les résidus de terre. Préparer une alcoolature à partir de 50 g de racines fraîches d’ortie (finement tronçonnées en morceaux de 0,5 à 1 cm) pour 100 mL d’alcool à 45% vol.
Laisser macérer à l’abri de la lumière pendant au minimum 3 semaines dans un contenant hermétiquement fermé (privilégier le verre) en agitant tous les 2-3 jours.
Filtrer et conditionner en flacon compte-gouttes en verre ambré.
Stocker dans un endroit frais à l’abri de la lumière.
Utilisation : Pour un adulte, consommer 20 à 30 gouttes 3 fois par jour diluées dans un peu d’eau ou de jus de fruit dans le cas de troubles de la miction* d’origine prostatique (hypertrophie* bénigne de la prostate). Dans ce cas, la consultation préalable d’un médecin est importante afin d’écarter un trouble prostatique d’origine cancéreuse.
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Le survivaliste
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/07/2019
Je découvre ce blog aujourd'hui et j'adhère intégralement à la présentation qui est faite du survivaliste. C'est ainsi que je le vis et Nathalie aussi.
http://lesurvivaliste.blogspot.com/p/presentation.html
Tendre a une autonomie intelligente et durable, travailler et affirmer une indépendance des plus résolue…le survivaliste influence pragmatiquement et simplement les possibilités de son centre d'influence immédiat.
La tribu des Nez Percés du nord ouest Américain, était une des seule tribu qui ne mourrait pas régulièrement de faim pendant l'hiver. Les Nez Percés sont aujourd'hui plus connus pour l'élevage et la sélection du cheval Appaloosa, mais ce que je retiens principalement de leur mode de vie, est qu'il était fondé sur la prévoyance et la préparation.
Un survivaliste, est tout simplement une personne qui, comme le Nez Percé, est d'abord prévoyant.
Aujourd'hui, cette prévoyance n'est plus seulement liée a l'hiver ou toutes autres contraintes environnementales…aujourd'hui, le survivaliste doit prendre en compte la totalité de notre univers…univers devenu extrêmement complexe.
Cette complexité, est inévitablement source de dépendance.
Ce sont nos réseaux électriques, nos systèmes de distribution, nos énergies, nos économies, la production de notre nourriture…bref, tout ce qui, tel un ventilateur de soins intensifs, maintient la vie telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Admettons-le, nos vies "civilisées" sont un labyrinthe de dépendances plus ou moins évidentes, plus ou moins importantes.
Le comportement d'un survivaliste est souvent interprété comme étant opposé a une vie simple et harmonieuse…comment pourrait il en être autrement ? Après tout, cet individu ne cesse de se nourrir de sphères qui tendent a la survie, au risque, a la catastrophe, a la préparation, a l'anticipation, a la négociation, a la gestion, a un matériel spécialisé, au manque et que sais-je encore…
Le fait est, que le mot "survivaliste" est sans aucun doute chargé et lourd d'une émanation médiatique, qui la plupart du temps se borne a un sensationnalisme déplacé.
Ces dernières années, d'autres termes moins controversés comme "prepper" (individu se préparant a…) ou "self-sufficient" (autosuffisant - autonome) ont fait leur apparition dans le milieu de la préparation, sans doute dans un effort de trouver un terme pouvant décrire une position sociale plus abordable et acceptable par le collectif que celle de survivaliste.
Même si ces termes plus "doux" ont réussit a nous distancer d'un héritage lourd d'extrémisme, ils n'ont, a mon avis, fait que perpétuer notre avarice quand a la propagation de termes toujours plus politiquement corrects les uns que les autres, véhiculant ainsi le désir d'adoucir tout et n'importe quoi dans l'idée d'être accepté et donc d'assouplir notre champ d'action social.
A la construction mentale de ce blog, son titre m'a pourtant parut évident, et quand bien même redéfinir le survivalisme n'est pas son but premier, il est inévitable de constater l'évolution pertinente du survivalisme au sein de nos cultures.
Un survivaliste, est avant tout un individu qui travaille et entretient son indépendance, et donc une certaine liberté.
Cette "désobéissance" n'a rien a voir avec du fanatisme religieux, un extrémisme politique quelconque ou une paranoïa sans fin…mais tout a voir avec une responsabilisation et un devoir que notre monde moderne refuse et condamne.
Quand mes grands-parents se préparaient a l'invasion de Paris par l'armée Allemande durant la seconde guerre mondiale, quand ils se préparaient a l'hiver, quand ils avaient un stock de nourriture, quand ils réparaient leurs outils, quand ils faisaient de la cueillette et de la chasse pour complimenter leur jardin et qu'ils étaient financièrement conservateurs…ils étaient des survivalistes.
Ils travaillaient a optimiser et stabiliser leur indépendance et leur liberté. Ils n'étaient pas des victimes de leur environnement, ou dépendant a 100% de nos systèmes de support…ils étaient des adultes responsables.
Personne a cette époque n'aurait eu l'idée de pointer du doigt leur manière de vivre et d'appréhender ce monde…parce que tous vivaient plus ou moins ainsi.
Avoir quelques mois de réserves de nourriture était normal, avoir une arme a feu était normal, et anticiper l'hiver et le manque était…normal, pour ne pas dire logique.
La définition même du mot "survivaliste" qui s'inscrit dans nos dictionnaires, est une définition qui renforce l'idée que le terrain psychologique du survivaliste est bancale, et que son intention n'est centrée qu'autour d'un événement catastrophique particulier. Il est plus ou moins ici gouverné par une peur irrationnel d'un événement qui est peu probable et dramatique.
Survivaliste :
Adjectif singulier invariant en genre.
1-Relatif a un mouvement américain préparant la survie après un éventuel holocauste nucléaire.
Nom singulier invariant en genre.
2-Adepte d'un mouvement américain préparant la survie après un éventuel holocauste nucléaire.
Je comprends des lors en lisant cette définition simpliste et obsolète, que nous soyons ici dans l'effort d'adopter de nouveaux termes pour designer un rapport au monde qui n'est pas d'un conformisme aveugle, mais d'une conscience qui s'organise et se responsabilise.
Le fait est, que le survivalisme a énormément évolué depuis son apparition aux USA durant la guerre froide. Le survivalisme n'est plus un mouvement américain, mais un mouvement mondial…et les survivalistes ne se préparent plus a la survie après un éventuel holocauste nucléaire, mais travaillent a prévenir, réduire et éliminer des tensions toujours plus complexes.
Quand bien même l'événement dramatique était la cible d'une attention particulière il y a 30/40/50 ans, et le reflet d'un certain univers politique, social et culturel, le survivaliste "moderne" est d'une indépendance catégorique quand a nos systèmes de support, et donc beaucoup plus large dans son anticipation et son raisonnement.
La définition du survivaliste ci-dessus est donc la représentation du survivaliste d'hier, et n'a rien a voir avec l'engagement intellectuel et physique que nous rencontrons aujourd'hui, ou qui s'applique sur les pages de ce blog.
Rares sont d'ailleurs les survivalistes "moderne" qui s'abandonnent a la construction d'un abri anti-atomique, et répondent a la définition que nous connaissons.
Aujourd'hui, le survivaliste est cet individu qui s'investit dans la permaculture, il est cet individu qui prépare sa voiture pour l'hiver, qui installe des panneaux solaire sur son toit, qui refuse de participer a un endettement financier systématique. Il est ce citoyen qui se responsabilise, et qui anticipe une rupture des systèmes de supports pour minimiser son impact sur les services d'urgence, il est ce citoyen qui se demande ce qu'il peut faire pour son pays, et non ce que son pays peut faire pour lui.
Le survivaliste moderne est aussi cet individu qui refuse intelligemment de perpétuer une attitude et un rapport au monde qui est du pillage des ressources naturelles, d'une pollution a outrance, d'une dépendance aveugle de nos systèmes juste-a-temps, d'un consumérisme conséquent et non-soutenable, et d'un future bancale pour nos enfants.
Nous sommes bien loin d'un survivaliste individualiste et anxieux, qui creuse un trou dans son jardin pour peut être survivre une guerre atomique. Nous sommes bien loin d'une organisation "placentique", ou le trou en question est remplit de nourriture et d'armes, et ou l'individu cesse tout rapport direct avec le monde pour s'engloutir dans la peur du lendemain.
La manière de vivre du survivaliste "moderne" germe de la raison. Le survivaliste est avide d'indépendance et refuse de se voir être la victime d'un événement lié a la rupture momentanée ou permanente de nos systèmes de support par exemple. En ce sens, il nous rappel une génération moins prête a reléguer certaines responsabilités quant a son rôle au sein de nos sociétés, et d'un rapport au monde qui n'est pas de l'adoucissement systématique de tout et de rien, ou d'un laisser aller paralysant.
Cette manière de vivre le monde, influencée par un rapport a l'énergie du plus haut rendement, pousse invariablement le survivaliste a adopter des systèmes soutenables, et donc a s'écarter d'une relation au monde qui ne prend pas en compte les générations future.
Le terme "survivaliste" reste cependant férocement complexe, tant nos projets internes sont énormes, et tant le voyage de notre conscience est particulier.
L'éventail de gestes et de pensées au sein du survivalisme est donc ici sans limites, et le survivaliste en évolution constante.
De ma fenêtre, la démarche du survivaliste n'est pas la promesse d'une catastrophe, ou l'espoir inconscient d'une implosion de la fabrique pour pouvoir enfin revêtir nos parades camouflées et sortir le calibre 12 tacticool, mais bien la construction d'un mode de vie qui nous invite a matérialiser toujours un peu plus d'indépendance, d'autonomie, de résilience et de liberté.
Le survivalisme est le reflet physique, presque symbolique, d'une prise de conscience particulière, qui exprime non pas l'idée de s'affranchir du système par la destruction de celui-ci, comme un enfant frustré et ne pouvant pas briller ou s'assumer devant les règles de jeu en place, mais bien par la construction, en parallèle, d'une manière de vivre que nous pouvons comprendre et qui nous est utile au quotidien.
Je ne m'intéresse pas a la Permaculture pour survivre a la faim dans le cadre d'un effondrement total et systémique du monde tel que nous le connaissons. Je m'intéresse a la Permaculture pour contribuer a la construction d'une vie locale stable et cohérente avec mon environnement, pour pouvoir manger des aliments sains, pour limiter le trajet de certains produits, et m'affranchir (c'est a dire avoir la liberté de choisir de participer ou non) de l'agri-business, de la monoculture et plus largement de l'agriculture intensive.
Je ne m'intéresse pas a la chasse pour le plaisir de tuer un animal, ou pour pouvoir me nourrir de viande tous les jours, je m'y intéresse pour m'affranchir de la manière dont nous concevons aujourd'hui l'élevage, et plus largement notre rapport a la nourriture.
Je ne m'intéresse pas a des énergies alternatives pour pouvoir continuer d'utiliser mon frigo quand la troisième guerre mondiale éclate, je m'y intéresse pour réduire l'impact de mes factures mensuelles sur mes finances, pour ne pas être dépendant du système pour mon électricité en cas de pannes, pour m'affranchir du monopole énergétique de compagnies douteuses et de certains enjeux écologiques que devrons subir nos enfants…
Je ne m'intéresse pas a l'hygiène et la santé pour pouvoir me faire des points de sutures après une fusillade quand l'effondrement de l'économie globale nous aura plongée au 18eme siècle…je le fais pour pouvoir intelligemment porter assistance a une personne victime d'un accident et blessée, a mon voisin, pour pouvoir fabriquer mon propre savon bio sans tests sur les animaux, pour pouvoir éviter de tomber malade et m'interdire la productivité, pour faire des économies, pour peut être réduire l'impact sur le monde hospitalier du pouvoir des grandes compagnies pharmaceutiques…
Je ne fais pas de la récupération des eaux de pluie pour pouvoir continuer de boire durant la prochaine pandémie, je le fais pour réduire le gaspillage ambiant d'une ressource critique, pour réduire mes factures, pour arroser mes légumes, pour ne pas être dépendant du système si il y a une coupure d'eau, parce que c'est facile et que ça a du sens.
Je ne m'intéresse pas aux armes a feu pour tuer quelques pilleurs de riz durant une guerre civile, je m'y intéresse pour avoir un moyen adapté de défendre la vie de mes proches dans un cadre extrêmement précis et stricte, pour pouvoir récolter ma propre viande, aussi dans un cadre extrêmement précis et stricte, pour contribuer a un certain équilibre de la force, et finalement pour le plaisir que me procure le tir le dimanche entre amis.
Je ne fais pas des réserves de nourriture pour pouvoir bouffer quand tout le monde a faim, je le fais pour m'affranchir d'un système de distribution "juste-a-temps", pour faire des économies, pour mitiger les fluctuations de prix causées par la spéculation sur les produits de base, pour ne pas avoir a prendre la voiture le dimanche matin quand je m'aperçois que je n'ai plus de sucre ou de sel, et donc payer plus de taxes, utiliser plus d'essence…N'hésitez pas a vous abonner, a commenter, a m'envoyer vos questions et a faire vivre ce blog !
Merci
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Sécheresse en 2019
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/07/2019
Nos 5000 litres d'eau de pluie sont quasiment épuisés. Soit on laisse le potager mourir, soit on l'arrose avec l'eau du réseau. On récupère l'eau de vaisselle, l'eau de la douche, l'eau du lavabo pour retarder l'échéance. On sait qu'on va perdre une quantité importante de la production qui nous nourrit. On a mis en place un arrosage automatique de nuit sur le réseau de la maison, un goutte à goutte minimaliste...
Ici, j'ai vu deux agriculteurs qui arrosaient leurs champs de maïs en milieu de journée; en pleine canicule, en puisant dans un cours d'eau déjà très fragilisé...Du maïs pour lé bétail, pour la consommation de viande...Parce que les consommateurs continuent à en acheter. (...L'Homme utilise le maïs de plusieurs façons : pour son alimentation, mais aussi comme fourrage (pour les animaux, donc).
Le maïs peut être utilisé comme une céréale, dont on récolte seulement le grain, celui-ci étant alors à destination :
- de l'alimentation pour le bétail (70 % du tonnage produit en Europe) ;...)
Parfois, j'ai envie de m'arrêter, de prendre mon couteau et d'aller taillader les tuyaux.
CARTE. Sécheresse : 67 départements sont concernés par des restrictions d'eau, dont 22 en "situation de crise"
Parmi ces départements, les plus touchés doivent prendre des mesures d'économies d'eau importantes demandées aux particuliers et aux professionnels.
Des champs de blé dans le Beaujolais, sur la commune de Saint Germain-Nuelles (Rhône), le 9 juillet 2019. (NICOLAS LIPONNE / NURPHOTO / AFP) La sécheresse continue de s'étendre en France. 67 départements français sont concernés par des restrictions d'eau ce jeudi matin, selon le site gouvernemental Propluvia (dernière mise à jour ce mercredi à minuit). 22 départements sont toujours en situation de "crise", entraînant l'arrêt total des prélèvements d'eau non prioritaires, y compris à des fins agricoles.
Restrictions d'eau par niveaux et par départements (PROPLUVIA) Les 21 départements concernés (en rouge sur la carte) sont l'Allier, la Charente, le Cher, la Côte-d'Or, la Creuse, les Deux-Sèvres, la Dordogne, l'Eure-et-Loir, le Gers, la Haute-Garonne, l'Indre, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, la Loire-Atlantique, le Loiret, le Lot, le Maine-et-Loire, le Puy-de-Dôme, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, la Vendée et la Vienne.
17 départements sont placés en alerte renforcée (en orange sur la carte), c'est-à-dire avec une réduction des prélèvements à des fins agricoles et une limitation plus forte des prélèvements pour l'arrosage des jardins et espaces verts. Il s'agit de l'Ain, l'Ardèche, l'Aveyron, l'Aude, la Charente, la Charente-Maritime, le Gard, la Haute-Vienne, l'Hérault, l'Isère, la Loire, le Lot-et-Garonne, la Mayenne, les Pyrénées-Orientales, le Rhône, la Sarthe, la Seine-et-Marne et le Val-d'Oise.
Il y a par ailleurs 28 départements en alerte (en jaune sur la cartte), avec des mesures moins restrictives pour les particuliers et professionnels. Il s'agit de l'Aube, le Cantal, le Doubs, la Drôme, l'Eure, le Haut-Rhin, la Haute-Loire, la Haute-Saône, la Haute-Savoie, l'Ille-et-Vilaine, le Jura, les Landes, la Lozère, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Nièvre, le Nord, l'Oise, l'Orne, le Pas-de-Calais, les Pyrénées-Atlantiques, la Saône-et-Loire, a Seine-Maritime, le Territoire de Belfort, le Val-de-Marne, le Vaucluse, les Vosges, et l'Yonne.
Restrictions d'eau par zones d'alerte (PROPLUVIA) Enfin, neuf départements sont eux placés en vigilance (en gris sur la carte). Les professionnels et particuliers sont incités à faire des économies d'eau. En tout, 118 arrêtés ont été pris et sont en cours pour inciter ou obliger les professionnels et particuliers à économiser l'eau. Ces départements sont : la Corrèze, la Corse-du-Sud, la Haute-Corse, le Var, la Savoie, la Somme, les Yvelines et la Manche.
Il faut ajouter à l'exploitation agricole, l'utilisation de l'eau par le secteur industriel:
Usages Consommations industrielles
Quantité moyenne d’eau, exprimée en litres, nécessaire pour fabriquer un litre de :bière 25 alcool 100
Quantité moyenne d’eau, exprimée en litres, nécessaire pour fabriquer un kilogramme de :rayonne de 400 à 11 000 acier de 300 à 600 papier
environ 500 sucre de 300 à 400 carton de 60 à 400 ciment environ 35 savon de 1 à 35 matière plastique de 1 à 2
L’industrie utilise de grosses quantités d’eau. Mais toute l’eau utilisée par l’industrie n’est pas forcément consommée.
Les centrales hydroélectriques par exemple ne prélèvent pas d’eau au milieu, ni a fortiori n’en consomment : elles se contentent d’en extraire l’énergie qu’elle contient potentiellement.
L’industrie nucléaire, quant à elle, prélève l’eau en masse pour le refroidissement, mais la totalité de cette eau est ensuite rendue à la nature : il n’y a donc pas consommation. En France notamment, où l’industrie nucléaire est très développée, environ 60 % des prélèvements d’eau, en volume, servent au refroidissement des centrales nucléaires, au Canada 55 % et aux États-Unis 40 %.
Les industries les plus gourmandes en eau sont les industries de transformation. En France, les quatre secteurs d’activité que sont la chimie de base et de production de fils/fibres synthétiques, l’industrie du papier et du carton, la métallurgie, et la parachimie et l’industrie pharmaceutique, totalisent à eux seuls les deux tiers de toutes les consommations industrielles.
La qualité requise pour cette eau industrielle dépend de son usage : les industries agroalimentaires par exemple ont besoin d’eau potable ; l’industrie électronique requiert quant à elle une eau très pure pour la réalisation de ses puces. Dans d’autres cas, une eau même usée peut être suffisante.
La consommation d’eau industrielle est extrêmement variable d’un pays à l’autre car elle dépend évidemment beaucoup du niveau de développement de chaque nation. Dans certains pays, presque toute l’eau consommée est utilisée pour l’agriculture : c’est le cas par exemple, de l’Inde ou du Mexique, qui utilisent 90 % de toute leur eau à des fins d’irrigation. Dans les pays industrialisés, en revanche, la consommation d’eau industrielle n’a fait que croître depuis la révolution industrielle du XIXe siècle. Elle aurait été multipliée par 20 en France entre 1900 et 1975. Elle est aujourd’hui en moyenne équivalente à la consommation d’eau agricole.Le terme rayonne, outre la conjugaison du verbe rayonner, peut désigner : la viscose, fibre artificielle (dérivé de cellulose), également appelée soie artificielle ; France-Rayonne, entreprise textile française fondée en 1940 et spécialisée dans ce type de tissu synthétique.
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Starbucks et le mensonge écologique
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/07/2019
Et pourtant, des milliers de Français vont y aller aujourd'hui et des millions dans le monde et ça continuera comme ça encore et encore parce que c'est "cool" de se retrouver dans un lieu à la mode...
Un million d’arbres abattus pour produire les gobelets Starbucks
3 septembre 2018 - Marine WolfC’est une multinationale qui possède aujourd’hui près de 28 000 enseignes dans plus de 75 pays, en n’ayant recours à presque aucune campagne publicitaire. Les meilleurs ambassadeurs de Starbucks sont les consommateurs. Affichant le logo-sirène sur leurs gobelets, la plupart sont convaincus d’adhérer à une marque qui s’engage pour ses employés, ses clients et ses producteurs de café.
Le documentaire « Starbucks sans filtre » (signé Luc Hermann et Gilles Bovon, diffusé le 28 août sur Arte) vient égratigner l’image que la marque avait réussi à entretenir.
« Le meilleur café au monde »
« Notre métier ce n’est pas la restauration rapide. Nous voulons améliorer la vie des gens en proposant le meilleur café au monde. »
Ce sont les mots d’Howard Shultz, qui en rachetant la petite enseigne en 1987, l’a métamorphosée en gigantesque multinationale.
Crédit Photo : Takahiro Sakamoto En réalité, les boissons vendues aujourd’hui sont des produits standardisés, qui se rapprochent dangereusement de la nourriture des fast food. « 35% d’entre elles contiennent autant voire plus de sucre qu’une canette de Coca », révèle Kawther Hashem, nutritioniste de l’association Action on Sugar. Une boisson Starbucks peut contenir à elle seule 99g de sucre.
Les « partenaires »
De plus, la firme présente ses employés comme des baristas, des experts du café qui préparent les boissons avec un soin méticuleux. En pratique, ce sont des « presseurs de boutons » : la machine fait le travail du barista. « Tu peux pas être experte dans un truc où c’est du fast food » témoigne une employée.
Ces « partenaires », comme les appelle Starbucks touchent d’ailleurs le salaire minimum pour un travail éprouvant, alors que l’entreprise a enregistré un bénéfice net de 2,88 milliards de dollars en 2017.
« Aucun bénéfice »
15 millions de cafés distribués par jour, des boutiques à tous les coins de rue et des promotions accordées régulièrement à ses dirigeants. Cependant, dans plusieurs pays, l’entreprise clame qu’elle ne fait « aucun bénéfice ». Comme en France, où depuis son implantation il y a 14 ans, elle n’a payé aucun impôt sur les bénéfices. La firme française affiche pourtant un chiffre d’affaire de près de 100 millions d’euros… Une telle invraisemblance est possible grâce à un tour de passe-passe : l’argent gagné dans les différents pays part directement aux Pays-Bas, où la marque a négocié un avantage fiscal.
Crédit Photo : Nadine Shaabana « Notre café provient de sources éthiques »
« 99 % de notre café provient de sources éthiques » clame l’entreprise. Un résultat impressionnant… Mais ces sources sont accréditées par Conservation International, une organisation américaine qui a créé un label sur-mesure pour Starbucks. Autrement dit « Starbucks crée son propre label, qu’il contrôle lui-même. » explique Bryant Simon, professeur à Temple University.
Le café n’est pas réellement issu du commerce équitable. En pratique, pour acheter le café en grosse quantité, le géant américain impose aux petits producteurs un intermédiaire qui fixe les prix et dicte ses conditions. Une entorse à l’esprit du commerce équitable. « Mais ce n’est pas l’histoire que raconte Starbucks. » conclut Bryant Simon.
Crédit Photo : Saveliy Bobov « Nous travaillons pour respecter la planète »
Enfin, le plus gros mensonge est sûrement la réputation « écolo » dont jouit Starbucks. Les actions pour la planète qui sont mises en avant cachent un problème majeur : les gobelets distribués ne sont pas recyclables. Ils sont en papier, mais leur surface intérieure est recouverte d’une fine couche de plastique qui les rend impossible à recycler.
« Plus d’un million d’arbres sont coupés chaque année pour produire ces gobelets qui partent à la poubelle. Ça en fait plus de 8 000 chaque minute », dénonce Todd Paglia, de l’ONG Stand.earth. Sans parler des gobelets entièrement en plastique.
Starbucks ne cesse de s’étendre – écrasant au passage toute concurrence – comme en Chine où une nouvelle boutique ouvre toutes les 15 heures. Plutôt qu’une chaîne de café tendance et responsable, c’est aujourd’hui une gigantesque multinationale qui envoie chaque année 4 milliards de gobelets non recyclables à la poubelle.
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Les hommes du président
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/07/2019
Woodward et Bernstein.
On ne peut pas les oublier.
Qui aurait idée aujourd'hui de les accuser de lynchage médiatique, de harcèlement, qui aurait idée de les critiquer pour leur engagement, dans leur recherche de la vérité ? Qui aurait idée de ne pas leur rendre hommage ?
François de Rugy, assurément.
Je suis consterné de tout ce que je lis sur cette nouvelle affaire. Je n'entrerai pas dans les détails.
J'y vois juste une totale insolence envers le peuple, un mépris absolu de toute morale, de toute conscience, de toute fierté même.
Il n'y aucune différence entre des voyous et ces gens-là, sinon le fait qu'ils considèrent que leur statut les protègera et qu'ils ne risquent rien.
Je me suis souvent demandé quelle pouvait être l'éducation qu'ils ont reçue. Comment est-il possible d'atteindre un tel niveau de duplicité, tout en gardant intact la certitude d'être inattaquable ? Comment est-il possible de repousser aussi loin la probité dont devrait faire preuve toute personne vivant aux crochets de la société publique ? Comment est-il possible qu'une "démocratie" se perde à ce point dans les méandres législatifs les plus tortueux afin que toutes les malversations possibles et imaginables soient offertes aux élus ?
Il y a un roman à écrire, celui d'un enfant qui reçoit une éducation politicienne et devient président. L'apprentissage de la duplicité.
Comment est-il possible également que de Rugy, après avoir démissionné, retrouve son poste de député et le salaire qui va avec ? Il existerait donc une légilsation envers le gouvernement mais pas envers l'assemblée ? S'il a triché, s'il a menti, s'il a usé de l'argent public, pourquoi lui laisse-t-on le droit de continuer son petit bonhomme de chemin sur les bancs de l'Assemblée ? Ce lieu, hautement symbolique, peut donc s'ouvrir aux personnes coupables ?
Comment dès lors demander à la population de croire encore à cette sphère politicienne qui pousse des cris d'orfraies, qui use à outrance de la victimisation, comme si rien de tout ça n'était mérité, comme si les journalistes n'étaient que des hyènes, comme si la populace n'était qu'une masse crétine, un ramassis d'abrutis qui hurlent avec les meutes assoiffées de sang...
Le président l'a affirmé. "« Il y a encore dans notre pays le respect de la personne individuelle, des droits de la défense et de la possibilité de répondre, sinon ça devient la République de la délation. Il suffit que je sorte une photographie, dise des choses sur vous, sur n’importe qui, ça devient les Dix petits nègres".
Donc, dès lors qu'un journalisme d'investigation met à jour une affaire qui n'aurait jamais dû exister, il s'agit de délation ? La quête de vérité est un appel au lynchage ? Il conviendrait donc de ne rien dire, de ne rien dévoiler ? C'est cela le souhait du président ?
Mais lorsque des braqueurs sont pris, ils ne parlent pas de lynchage ? Braquer l'argent public n'est pas condamnable ? Il faut laisser la déontologie de chacun jouer son rôle ? Mais quelle déontologie ? Je ne rappelerai pas Cahuzac et consorts. Je n'ai pas trois heures à consacrer à la liste que cela donnerait.
Il n'y a que la dénonciation qui puisse mettre un frein aux braquages politiques et ce sont les politiciens les responsables et le pays entier la victime.
Pas l'inverse.
J'ajoute à cela le texte d'Aurélien Barreau, texte auquel j'adhère intégralement sur le fond du problème, au-delà de l'affaire de Rugy et qui met en avant le phénomène de déliquescence total dans lequel le pays est tombé. Nous finissons par nous habituer à l'impensable et par souffrir de la lumière des projecteurs médiatiques qui plongent dans l'ombre ce qui ne devrait pas l'être. Le "spectacle" médiatique entraîne le phénomène de pare-feu et les incendies les plus virulents ne sont pas ceux qu'on nous présente.
Je trouve quand-même l’affaire de Rugy bien triste. Ce n’est pas pour son (in)action écologique qu’il est tombé. Ça, ça passait très bien. C’est pour une histoire de menu … (et à ce compte là, tout le monde est dézingable pour une raison ou une autre - ça relève d'un emballement arbitraire, voire du meurtre symbolique rituel, et non pas d'une critique de fond.) Ça n’a aucun sens.
Les violences policières avérées ne mettent pas en danger le ministre de l’intérieur. Les procédés ahurissants utilisés pour les notes du bac ne mettent pas en danger le ministre de l’éducation nationale. Le soutien aux pesticides ne met pas en danger le ministre de l’agriculture. Les 3000 SDF morts chaque année dans nos rues ne mettent pas en danger le ministre des solidarités. La baisse sans précédent des postes au CNRS ne met pas en danger le ministre de la recherche. La situation catastrophique de l'hôpital - sa gestion managériale qui obère le coeur même de la mission - ne met pas en danger le ministre de la santé. L’indifférence manifeste aux réfugiés agonisants ne met pas en danger le premier ministre. Les éditoriaux du monde entier qui expriment leur sidération face à l’autoritarisme de la France ne mettent pas en danger le président de la république.
Finalement, ce qui a vraiment fait des remous ces derniers temps ce sont les menus d’un ministre mondain et les SMS échangés avec un garde du corps brutal … Ça n'a aucun sens.
Si ce sont là nos profondes indignations, alors que la violence alentours est extrême et que le monde se meurt, nous avons vraiment les dirigeants que nous méritons. -
Je suis un obscurantiste
- Par Thierry LEDRU
- Le 16/07/2019
Je suis donc un "obscurantiste" puisque j'approuve intégralement le mouvement de pensées et les actes du mouvement collapsologue ou survivaliste.
J'aimerais juste bien comprendre comment les collapsologues qui construisent leurs réflexions sur des données scientifiques compilées depuis plus de trente ans peuvent être accusés d'obscurantisme...
Et quel est l'intérêt d'accuser de la sorte des individus qui cherchent à établir des fonctionnements dont le seul but est de préserver la biodiversité, de pérenniser l'ensemble du vivant et de faire en sorte que l'humain y trouve une place ...?
Comment peut-on d'ailleurs considérer au regard de l'histoire récente de l'humanité et de son expansion dévastatrice que l'obscurantisme se trouve du côté des collapsologues ?J'ai donc cherché à comprendre.
J'ai compris...Il suffit de chercher un peu...Ce journal appartient à la pshère médiatique de BFMTV : Christophe Barbier, Alain Weil, tous les deux soutiens inconditionnels de Monseigneur Macron....Le journal survit grâce aux subventions de l'état (et donc, nous, par conséquent...)...
Il faut bien comprendre que le mouvement "survivaliste ou collapsologue", prône ouvertement une décroissance immédiate, une désobéissance civile quand elle est nécessaire, une autonomie la plus grande possible, le boycott de toutes les multinationales agro-industrielles, l'émergence de communautés solidaires, le rejet de tous les mouvements politiques, l'anticipation sur un chaos social et les moyens d'y survivre, la mise en lumière de toutes les malversations financières, économiques, éducatives, médiatiques, le rejet du système électoral, l'émergence d'une démocratie participative etc etc...
Rien qui ne soit acceptable par aucun gouvernement occidental.
Je suis donc, avec tous les autres survivalistes, un complotiste, un conspirationniste, un obscurtantiste malgré les centaines de livres, documents, documentaires lus et compilés, des études menées par des scientifiques de tous bords, des économistes, des sociologues, des paléoclimatologues, des philosophes... Ils ne sont tous que des obscurantistes.
C'est effrayant.
Je n'ai aucun espoir au regard de la sphère politique.
Je n'en ai qu'envers la population elle-même. Celle qui ne veut plus vivre comme des moutons qu'on mène à l'abattoir.
"En février 2019, l’hebdomadaire est repris à titre personnel par Alain Weill, le président d’Altice France et fondateur de NextRadioTV (BFM, RMC…). Sa société propre, News Participations, détiendra 51 % du capital, le solde restant dans les mains d’Altice, maison mère de l’opérateur télécoms SFR44."
"Selon un rapport de la Cour des comptes publié en février 2013, L'Express a reçu plus de 6,2 millions d'euros par an d'aides directes de l'État de 2009 à 2011, soit 23 centimes par exemplaire diffusé56. Un rapport de l'Assemblée nationale sur l'économie de la presse publié en 2012 avance lui le chiffre de 7,6 millions d'euros de subventions sur la seule année 201157.
En 2016, le magazine L'Express a bénéficié de 661 285 euros d'aides du ministère de la culture (59 331 euros d'aides au portage et 591 954 euros du Fonds stratégique pour le développement de la presse), dans un contexte où le groupe SFR Presse a bénéficié d'un total de 7 023 429 euros d'aides cumulées. A cette somme, il faut ajouter les 237 705 euros d'aides reçues de la part du Fonds pour l’innovation numérique de la presse (de fonds mis en place par l'entreprise Google pour éviter un système de rémunération de la presse pour les articles cités dans Google News)58. Au total, cela représente 898 990 euros d'aides pour un chiffre d'affaires en 2016 de 121 312 000 euros59."
"Directeur de la rédaction : Christophe Barbier, ancien directeur du service politique et directeur adjoint de la rédaction ; il a été nommé directeur de la rédaction en août 2006." -
L'écoféminisme
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/07/2019
Féminin sacré
S’ÉVEILLER À LA CONSCIENCE ÉCOFÉMINISTE AVEC LES SAGESSES ANCESTRALES
Publié le 22 juin 2019
Catherine Maillard est créatrice de la collection "Rituel de femmes" et coauteure de "S'éveiller au féminin sauvage". Elle suit les enseignements chamaniques depuis 15 ans.
Face à notre monde en profonde mutation, un nouveau mouvement émerge, l’éveil du féminin de l’être, signe d’une nouvelle conscience écologique
© Tamarcus Brown/Unsplash
Véritable mouvement qui connecte les femmes à la nature, l'écoféminisme connait une émergence progressive dans le monde depuis les années 70, mais peine encore à se faire connaître en France. Comment expliquer ce puissant lien entre la Terre Mère et les femmes ?
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Métamorphose : le podcast de la semaine, par Anne Ghesquière
L’écoféminisme, un courant en vogue aujourd’hui qui retisse la trame entre les femmes et la nature, pourrait bien amorcer un changement majeur, à la fois dans l’histoire du féminisme et de la mutation en cours. Apparu en 1974, avec Françoise d’Eaubonne, amie de Simone de Beauvoir, l’Ecoféminisme est un mouvement protéiforme qui recouvre différents courants.
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Dans les années 80, des féministes anglo-saxonnes dénoncent le lien entre la destruction de la nature et oppression des femmes. L’écrivaine américaine et militante Starhawk, en est une des voix les plus influentes, et radicales et mobilisent des femmes pour contrer la menace de guerre nucléaire. Parmi les plus connues, on peut citer l’américaine Rachel Carson, lanceuse d’alerte sur les risques phytosanitaires pour la santé, Marie Mies, professeure émérite de sociologie, les femmes du mouvement Chipko Andolan, et le Dr Vandana Shiva devenue emblématique de la révolution écologique. Ensemble, scientifiques, juristes, paysannes se lèvent autour de valeurs dites écoféministes. C’est indéniable, entre la planète, Pacha Mama, comme l’appelle les anciens, et les femmes, de puissants liens se sont tissés. Comment l’expliquer ? Comment cette alliance va –t-elle agir sur la mutation ?
L’alliance entre les femmes et la nature
Face à notre monde en profonde mutation, un nouveau mouvement émerge, l’éveil du féminin de l’être, signe d’une nouvelle conscience écologique. "Les enseignements disent que la violence faite contre les peuples autochtones, contre la terre et une grande partie de la nature a détruit l’équilibre de la terre et dissipé l’énergie féminine. Les femmes doivent réveiller cette grande force qu’elles possèdent et ramener le monde à la paix et à l’harmonie !" rapporte Carol Schaeffer(1). Le constat est formel, impliquant à la fois la nécessité d’une profonde mutation écologique et d’un réveil de l’énergie féminine…
Les Anciennes disent que lorsque les Femmes écouteront leur propre terre, en prendront soin, lorsqu’elle seront capable d’entendre leur utérus, alors elles incarneront la profonde féminité dans chaque instant de la vie et manifesteront le Grand rêve Sacré. Dans les traditions ancestrales, l’utérus des femmes ne permet pas seulement de porter un enfant, il contient les semences de nos rêves sacrés, les graines du monde de demain… Nous y voilà, la terre, le ventre des femmes, les semences libres, les graines, donner la vie, porter les rêves… autant de liens sacrés avec la Terre Mère, le Grand mystère du vivant.
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Une alliance que revendique haut et fort l’écoféministe Vandana Shiva, docteure en physique quantique et en philosophie. "Entre les femmes et la nature sont inscrits depuis toujours un héritage ancestral… ". Pour la militante indienne, la Nature, en tant que sujet vivant, tout comme l’intelligence féminine, sont tout deux essentiels à la survie de l’humanité. Si elle place les femmes comme gardienne des semences, ce n’est pas un hasard ! "C’est un fait historique commun à toutes les cultures : les femmes sont les premières agricultrices et aujourd’hui encore dans les sociétés traditionnelles, elle font le lien entre le champs et l’assiette, en passant par la protection des graines, leur reproduction, la cuisine, le gout, etc… ".
Partout dans le monde, les femmes s’assurent que leur famille et leur communauté vivent en bonne santé et que l’existence suit son cours ! Au cœur de son combat écoféministe : la promotion d’une agriculture paysanne traditionnelle et biologique, et la libération des graines, des enjeux plus complexes qu’il n’y paraît, tant sur le plan écologique, bien sûr, mais aussi symbolique.
S’éveiller à la sagesse de la Terre
"La nature est l'enseignante dont nous avons besoin à l'heure actuelle !". Pour l’écothérapeute et féministe Marianne Grasselli Meier, nous avons besoin que la nature nous rappelle le rythme vital qui est le nôtre : "croitre, s'épanouir, mâturer, décroitre et se reposer. Tout est cycle, l’arbre perd ses feuilles, la nature se fige en hiver, libère sa sève, son énergie vitale au printemps, pour exhaler son parfum en été".
Depuis la nuit des temps, de manière intuitive, les humains ont adapté leur mode de vie en fonction des rythmes de la nature, des saisons, de la course de la lune… Avec la modernité, nous agissons à contre-courant, et sommes de moins en moins à l’écoute de ces cycles. Ces attitudes créent des déséquilibres, nous déréglant peu à peu et nous éloignant d’une vie naturelle et épanouissante. Renouer avec les cycles est loin d’être un lubie, mais une priorité, pour notre époque exténuée, par nos rythmes frénétiques, incessants, quelle que soit la saison. D’où sans doute, l’émergence de cercles autour des Equinoxes, des Solstices, et des Pleines lunes, preuve d’un profond besoin à s’accorder à nouveau aux cycles de la vie.
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En écho au sociologue et écrivain américain, Théodore Roszak affirme : "l’être humain et la planète sont inséparables ; de la bonne santé de l’un dépend celle de l’autre" , l’éventualité que ce courant écoféministe émergeant apporte des réponses en profondeur aux défis actuel, est à prendre en compte. Ainsi, renouer avec les sagesses ancestrales, et les écorituels pourraient orienter notre engagement dans les problèmes environnementaux, et participerait à poser de nouvelles bases d’une société, profondément "reliée" aux énergies de la nature, et la ronde sacrée de la vie.
(1) Les 13 Grands Mères Indigènes conseillent le monde. Ed Guy Trédaniel.
(2) Pour une désobéissance créatrice. Ed Actes Sud.
(3) Les gardiennes de la terre. Guide d’écothérapie. Ed Le Courrier du LivreCatherine Maillard est co-auteure de Rituels de femmes pour s’éveiller au féminin sauvage.
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La dictature verte
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/07/2019
Voilà LA question essentielle désormais : Où se situe la liberté dès lors que celle dont nous avons bénéficié à travers la "croissance" contribue à mettre en péril la liberté pour tous, où que ce soit, de vivre, et non d'espérer survivre...?
"Le problème ne se situe donc pas dans l’éventuelle menace d’un écologisme totalitaire, mais dans la difficulté, pour l’individu néolibéral contemporain, à dépasser une conception majoritairement libertarienne/libérale de la liberté pour prendre en compte les limites naturelles et sociales au déploiement de celle-ci."
La « dictature verte », cette fausse menace agitée par infantilisme individualiste
L’agitation du spectre de la « dictature verte » est un contresens politique totalement injustifié. Pour autant, le succès de cette expression dit quelque chose de notre énorme difficulté à réagir aux catastrophes écologiques. C'est ce qu'affirment Guillaume Lohest, chargé d’études en éducation populaire et rédacteur pour la revue d'écologie Valériane, et Matthieu Peltier, professeur de philosophie et d’éthique à la Haute Ecole de commerce de Bruxelles EPHEC. Outrés par la dernière couverture de Valeurs actuelles, ils proposent ici une réflexion sur les significations politiques de la liberté.
« Boire beaucoup d’eau. Éviter les efforts violents. » Les récents épisodes caniculaires alimentent surtout les petits conseils santé. Il est possible qu’ils contribuent aussi à rendre palpable le réchauffement climatique auprès de certaines personnes déjà sensibles à ce concept en tant que « sujet important », mais encore très loin d’en être affectées dans leur corps, leurs valeurs, leurs visions morales. On sait, par exemple, que l’environnement constitue l’une des principales préoccupations des citoyens européens. Mais cela signifie-t-il que nous sommes prêts, collectivement, à prendre des mesures à la hauteur des recommandations, pourtant prudentes, du GIEC ?
À cet égard, un récent reportage de franceinfo s’est montré révélateur. Se basant sur une étude de B&L Evolution, une journaliste a confronté les passant.e.s à quelques mesures politiques proposées par ce bureau d’études. L’originalité de ces mesures étant d’être, pour une fois, réellement en phase avec les objectifs européens de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Exemples ? « En 2025, couvre-feu thermique de 22h à 6h pour maintenir la température des habitations à 17°C maximum », « Interdiction immédiate de vendre des véhicules neufs pour des usages particuliers », « Interdiction de tout vol non justifié hors Europe dès 2020 », etc. Autant dire que les réactions à ce scénario n’étaient guère enthousiastes. Elles insistaient plutôt sur la nécessité d’un « juste milieu » et sur l’impossibilité de se plier à ce genre de contraintes.
Conceptions positive et négative de la liberté
De là à l’accusation de « dictature verte », il n’y a qu’un pas. L’astrophysicien Aurélien Barreau en fait régulièrement les frais, lui qui n’hésite pas à évoquer la nécessité de mesures drastiques, impopulaires et urgentes, contrairement à la plupart des écologistes qui, sur ce terrain, marchent sur des œufs. C’est que les climatosceptiques, les populistes et les anti-écolos ont réussi ce tour de force de faire passer l’écologie pour la pensée dominante, alors même que la destruction écologique n’a jamais été aussi élevée. Cette grande coalition libéral-populiste, culturellement hégémonique, parvient pourtant à faire passer la volonté de respecter les recommandations du GIEC pour un projet totalitaire menaçant. Il n’y a qu’à voir la dernière couverture de Valeurs actuelles du 27 juin 2019 pour comprendre cette posture. Comment expliquer ce renversement, qui érige la soi-disant « dictature verte » en menace plus grave que les désastres écologiques présents et à venir ? Ce hold-up philosophique, aussi fumeux soit-il, mérite un examen attentif. Il repose, avant tout, sur les ambiguïtés de nos représentations de la liberté et de la démocratie, mais aussi sur le discrédit dont souffrent les institutions du savoir.
« Il faut être ignare, ou cynique, pour mettre sur le même plan la liberté d’opinion et la liberté d’augmenter le chauffage »
Imposer certaines limites à nos comportements signifie-t-il entrer en dictature ? Certainement pas. Pouvons-nous, sur la route, dépasser par la droite ? Le port d’armes est-il autorisé ? Ai-je le droit de déverser mes poubelles dans la forêt, de construire n’importe où avec n’importe quel matériau, de donner des antidépresseurs à des enfants, de faire de la publicité mensongère ? Non, non et encore non. Les exemples de contraintes et de normes à respecter abondent, sans doute bien davantage en démocratie que dans un régime autoritaire. Aussi, ce qui différencie une dictature d’une démocratie, ce n’est pas la quantité des restrictions de liberté, mais leur nature. Dans de nombreux régimes autoritaires du monde, on peut probablement polluer sans être inquiété, mais on risque la torture si l’on critique le gouvernement, si l’on crée une association ou si l’on appelle à manifester. On a peut-être le droit de rouler à 160 km/h mais on doit payer des pots-de-vin pour être raccordé à l’électricité. Et ainsi de suite. C’est la différence entre une conception infantile de la liberté (« je fais ce que je veux ») et l’état de droit, garant des libertés fondamentales dans les sociétés plaçant la démocratie au coeur du projet collectif. Ces libertés fondamentales sont listées dans certaines constitutions. Il faut être ignare, ou cynique, pour mettre sur le même plan la liberté d’opinion et la liberté d’augmenter le chauffage, pour traiter de façon équivalente le droit à un logement décent et le plaisir (qu'on suppose indéniable) de bronzer sur une plage indonésienne. La distinction entre démocratie et dictature tient à la place accordée aux droits humains et aux libertés fondamentales, et non dans la vague impression que trop de choses risquent d'être interdites.
On distingue en philosophie les conceptions négative et positive de la liberté. La première est celle des libertariens. Elle consiste à assimiler la liberté à l’absence de contraintes. Elle est dite négative car elle considère la liberté comme un « ne pas être empêché de… » Cette conception sous-entend que l’individu sera d’autant plus épanoui et heureux qu’il aura les mains libres pour réaliser son destin. À l’opposé, la vision positive de la liberté dira qu’on ne peut pas être vraiment libre sans un minimum de conditions pour jouir de cette liberté. Ainsi l’accès effectif à la santé, à l’éducation, au logement et à la nourriture seront ici considérés comme un préalable à l’exercice du choix individuel de vie. En effet, l’absence de contraintes pour un individu mal nourri, en détresse et ne disposant pas des armes culturelles pour se défendre, ne semble pas constituer un modèle de liberté enviable. La liberté peut donc aussi se considérer comme un contenu assorti de certaines contraintes. Dirait-on, par exemple, que l’obligation scolaire est une atteinte aux droits de l’individu ? Probablement que non, dans la mesure où cette obligation assure à l’enfant le bagage intellectuel minimal pour pouvoir jouir d’un avenir choisi.
Contraintes politiques vs contraintes catastrophiques
Ainsi, les contraintes envisagées dans un scénario politique « radicalement réaliste » (sic), c'est-à-dire prenant au sérieux la communauté des scientifiques spécialistes du climat et de la biodiversité, n'ont rien à voir avec une quelconque dictature. Bien au contraire, en s'appuyant sur la conception positive de la liberté, il s'agit de préserver, face aux désastres écologiques, le champ de la liberté et de la démocratie, et de l'étendre aux générations futures voire aux autres vivants. Être libre, par exemple, cela commence par l’accès à un air pur, à un climat qui ne met pas (trop) en danger nos conditions de vie, c’est bénéficier d’une gestion saine des ressources épuisables, etc.
Par ailleurs, nous sommes aux prises avec un autre immense malentendu, concernant cette fois notre représentation de la démocratie. Le « pouvoir du peuple » est spontanément perçu comme le droit de décider de tout directement. Le succès du RIC (référendum d’initiative citoyenne) est un symptôme de cette aspiration à la décision directe à la majorité. Or, s’il est nécessaire de réformer les institutions démocratiques pour réduire le poids de la technocratie et renforcer le service de l’intérêt général, c’est un fantasme de penser que la démocratie se réduit à la participation à la décision. Ce n’est là qu’une de ses dimensions. Les autres, non moins importantes (et qui sont des contraintes positives) sont l’État de droit, la séparation des pouvoirs, le respect des minorités et des libertés fondamentales.
« L’accusation de totalitarisme vert masque une difficulté à quitter des privilèges d’occidentaux aisés auxquels nous sommes attachés »
Le problème ne se situe donc pas dans l’éventuelle menace d’un écologisme totalitaire, mais dans la difficulté, pour l’individu néolibéral contemporain, à dépasser une conception majoritairement libertarienne/libérale de la liberté pour prendre en compte les limites naturelles et sociales au déploiement de celle-ci. Dans la difficulté d’articuler sa conception simplifiée et immédiate de la démocratie avec un enjeu mondial de l’ordre du commun (climat, biodiversté). L’accusation de totalitarisme vert, infondée politiquement, masque en réalité une immaturité individuelle et collective, une difficulté à quitter des représentations, des habitus et des privilèges d’occidentaux aisés auxquels nous sommes attachés, mais qui sont néanmoins incompatibles avec l’intérêt général.
Le refus de quelques contraintes politiques nécessaires aujourd’hui signifie pourtant l’imposition à l’humanité entière, en particulier aux populations les plus vulnérables, de contraintes autrement catastrophiques demain. L’alternative n’est pas entre dictature verte excessive et démocratie verte raisonnable, mais entre une démocratie conséquente et un infantilisme de facto climatosceptique. À moins, bien sûr, de s’asseoir sur le consensus scientifique à la manière de Donald Trump et de presque tous les populistes d’extrême droite - qui nous réservent, quant à eux, de véritables régressions démocratiques.
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Image à la une : La jeune militante suédoise Greta Thunberg. © Shutterstock