Blog

  • Pour les climato-sceptiques

    Depuis 2 000 ans, les températures de la planète n'ont jamais augmenté aussi rapidement que maintenant.

     

    Pour parvenir à ces conclusions, des chercheurs ont utilisé des données de température compilées à partir de près de 700 indicateurs, dont des anneaux d'arbres et des carottes de glace.

    Un homme marche sur la Mer de glace près du refuge du Couvercle à Chamonix (Haute-Savoie) le 18 juin 2019.
    Un homme marche sur la Mer de glace près du refuge du Couvercle à Chamonix (Haute-Savoie) le 18 juin 2019. (MARCO BERTORELLO / AFP)

    Le thermomètre n'avait jamais grimpé aussi vite. Au cours des 2 000 dernières années, les températures mondiales n'ont jamais augmenté aussi rapidement que maintenant, selon des données publiées mercredi 24 juillet. Alors qu'une bonne partie de l'Europe subit son deuxième épisode de fortes chaleurs en un mois, deux études distinctes analysent 2 000 ans de tendances de l'histoire climatique récente de notre planète.

    Des anneaux d'arbres, des carottes de glace, des sédiments lacustres et des coraux ainsi que des thermomètres modernes... Des chercheurs ont utilisé des données de température compilées à partir de près de 700 indicateurs. Ces études "devraient enfin stopper les climatosceptiques qui prétendent que le réchauffement climatique observé récemment s'inscrit dans un cycle climatique naturel", souligne Mark Maslin de l'University College de Londres, commentant les travaux.

    "Actuellement, le réchauffement est global"

    La première étude, publiée dans la revue Nature (en anglais), met, par exemple, en évidence que lors du "petit âge glaciaire" (de 1300 à 1850) s'il a fait extraordinairement froid en Europe et aux Etats-Unis pendant plusieurs siècles, il n'a pas fait froid partout sur la planète. "Lorsque nous retournons dans le passé, nous trouvons des phénomènes régionaux, mais aucun n'est mondial", explique Nathan Steiger de l'Université Columbia à New-York."Alors qu'actuellement, le réchauffement est global. 98% du globe s'est réchauffé après la révolution industrielle", ajoute-t-il.

    Un deuxième article, dans Nature Geoscience, examine la moyenne des variations de température sur de courtes périodes, de quelques décennies chacune. Leurs conclusions sont claires : à aucun moment depuis le début de notre ère, les températures n'ont augmenté aussi rapidement et aussi régulièrement qu'à la fin du XXe siècle. Quand après-guerre, la production (alimentée par les combustibles fossiles) et la consommation ont atteint des niveaux sans précédent. Ce résultat "souligne le caractère extraordinaire du changement climatique actuel", explique Raphael Neukom de l'Université de Berne en Suisse, coauteur de l'étude.

  • Une retraite sociale

    Tout ce que je lis sur le problème de la sécheresse se résume à un mot : restriction d'eau. 

    Et je trouve ça consternant.

    Il s'agit en fait de réagir pour gérer le problème mais pas de l'anticiper pour réduire son impact. Les préfectures en appellent aux agriculteurs mais je ne vois rien qui concernerait les industriels. EDF réduit la puissance des réacteurs pour ne pas avoir à utiliser l'eau des fleuves puisque l'eau relâchée réchaufferait les cours d'eau.

    Et ne pourrait-on pas demander aux entreprises, magasins et particuliers de laisser tomber les climatisations qui sont des gouffres énergétiques et apprendre à vivre avec la chaleur, à équiper les bâtiments de rideaux opaques afin de maintenir une température acceptable ?

    Ici, le supermarché du secteur est si froid dans l'ensemble du bâtiment que ça en frise le ridicule. Il faut imaginer la consommation sur l'ensemble du pays. 

    Plutôt que de subventionner à outrance EDF, l'Etat ne devait-il pas subventionner l'installation de panneaux solaires sur toutes les immenses surfaces de toits en zone industrielle, commerciale, sur les toits des bâtiments administratifs, hôpitaux, écoles etc etc...Et que tous les climatiseurs y soient branchés. Qu'on ne vienne pas me dire que techniquement c'est trop compliqué alors qu'on envoie un robot 4X4 rouler sur Mars ou que c'est trop coûteux quand l'Etat éponge les milliards de dettes d'EDF depuis des lustres...

    Et puisque mes lunettes de vue sont capables de se teinter au soleil, pourquoi n'a-t-on pas utilisé ce procédé sur les vitres des immeubles et des maisons ? Trop coûteux ? Inutile ? Je ne sais pas mais l'impression que j'ai par contre, c'est que des lobby très puissants ont toujours éteints les inovations qui les dérangeaient, que le système de pensée est d'une rigidité néfaste, que les volontés de changement ne sont pas encouragées.

    Pourquoi n'a-t-on pas végétalisé les villes puisque cela contribue fortement à atténuer les chaleurs et en plus à dépolluer l'air ? Pourquoi voit-on encore des zones forestières abattues pour construire des zones commerciales ? 

    En appeler aux agriculteurs sur l'arrosage des champs ou l'abreuvage du bétail, c'est là aussi consternant. Il faudrait donc qu'ils laissent crever leurs récoltes et souffrir leurs animaux alors que l'état et l'UE les encouragent à produire à coups de subventions ? Et revoir le modèle agricole, ne serait-ce pas plus judicieux ? C'est à dire mettre en place un système de production qui n'amènent pas une ponction démesurée avant même que la sécheresse s'installe.

    Il ne s'agit pas de regarder ce qui reste en eau mais de faire en sorte qu'il ne soit jamais nécessaire de constater les dégâts. Les terres labourées par des machines qui réduisent le sol à une plaque de béton où plus rien ne vit, c'est une aberration. C'est là que toutes les techniques issues de la permaculture devraient être utilisées à grande échelle et non seulement chez les individus adeptes de méthodes réfléchies et respectueuses de la biodiversité. 

    Pourquoi voit-on des gens laver leus voitures dans les lavomatic en plein été ? Pourquoi voit-on des propriétaires individuels arroser leur jardin d'agrément ? 

    Pourquoi ce matin, j'ai vu des jeunes au supermarché remplir leurs caddies de Coca-Cola, de saucisses et de charcuterie, puis de fruits dont des poires qui venaient d'Afrique du sud ? 

    Oui...Vraiment, je suis désespéré de tout ce que je vois, sans cesse, dehors, autour de moi, quand j'écoute la radio, quand j'allume l'ordinateur. 

    Cette indifférence à tout, ce déni des urgences, cette fossilisation dans des vies qui détruisent, cette incapacité à s'observer puis cette facilité ensuite à se plaindre...

    Je suis entré en retraite professionnelle. Je veux entrer également en retraite sociale, je veux me retirer, épurer mon esprit de toute cette humanité qui m'affecte. Je ne veux plus ressentir cette colère qui me fait du mal.

    Si ce monde humain ne possède finalement aucune issue à sa dégénérescence, il faut que je me préserve de ses émanations.

    Il faut que je trouve une communauté d'individus qui oeuvrent à leur sérénité dans des existences réfléchies. 

    On cherche notre prochaine maison avec cette idée-là aussi.

    Une source, un très grand terrain en altitude, une voie privée, un silence absolu, un ciel étoilé sans pollution nocturne, une terre préservée des intras chimiques etc etc... Et des gens avec lesquels j'aurais enfin plaisir à échanger, à travailler, à partager nos talents et nos faiblesses, nos déterminations, nos volontés, nos actes et nos pensées.

    C'est d'une retraite sociale dont nous rêvons désormais. 

    On trouvera. 

  • Six jours de jeûne

    J'ai quelques problèmes de santé...

    En septembre 2018, pendant une séance de sport avec mes élèves, je me suis fait mal au dos. Et avec trois hernies discales, ça n'était pas une bonne chose. Malgré le yoga, les massages de Nathalie et les séances d'ostéopathie, rien n'y a fait. Des crampes quotidiennes la nuit, des fourmillements constants dans la jambe gauche, un nerf sciatique qui irradie particulièrement la nuit...

    J'ai accumulé une énorme fatigue et la fin d'année scolaire a été très, très éprouvante. S'ajoute à cela une vésicule bilaire totalement hors service et qui à chaque radio de contrôle stupéfiait les médecins. Ils me demandaient tous comment il était possible de vivre ainsi sans douleur et sans la peur constante d'une crise de calculs hépatiques. Je sais que les douleurs dûes à ce genre de choses dépassent tout ce que j'ai pu déjà connaître pendant les crises liées à mes hernies discales. Une épée de Damoclès aussi lourde qu'une lame de guillotine.

    Cette mise hors service de ma vésicule date de mon conflit avec l'éducation nationale lorsque j'ai refusé d'obéir à la réforme des rythmes scolaires instaurée par M Peillon, Hamon et Belkacem. Ce refus d'obéissance m'a conduit à être convoqué huit fois en hôpital psychiatrique et à une injonction de suivre une thérapie chez une psychiatre. Psychiatre qui au contraire de ce que disait de moi l'institution a jugé que mon raisonnement et mon positionnement étaient parfaitement censés et lucides.

    J'ai tenu ainsi jusqu'à l'abandon de cette réforme par M Blanquer. Trois ans, pendant lesquels ma vésicule s'est remplie jusqu'à ressembler à un sac de billes. Les Chinois associent la vésicule à la colère. Je ne peux pas leur donner tort.

    Aujourd'hui, et depuis plusieurs années, je lis et je compile une très grande quantité de documents sur le dérèglement climatique et l'impact de l'activité humaine sur le réchauffement que plus personne ne serait en mesure de contester. J'ai partagé mes réflexions ici et sur ma page Facebook et dans de multiples groupes de discussions. Je ne le fais plus qu'ici. Juste un devoir à mes yeux de ne pas laisser les évènements se dérouler sans que je ne cherche à en retirer une connaissance qui doit être la plus grande possible. 

    Je pense par contre que sur les réseaux sociaux, cet étalage des constats ne sert pas à grand-chose et contribue même à mon mal-être. Combien de personnes s'engageraient dans un autre fonctionnement en lisant ce que je poste ? Ca serait prétentieux de simplement l'espérer. 

    Je n'espère rien. J'agis juste à ma mesure. Mais le partage d'informations, je n'en veux plus, en dehors d'ici. C'est un lieu d'archivages. Rien d'autre.

    Finalement, c'est moi que je protège. Je ne veux plus être confronté à l'indolence de la population devant cette ultime urgence. Que chacun fasse comme il peut ou rien du tout s'il peut supporter cela.

    J'ai donc mis un terme à mes habitudes de partage d'informations sur Facebook et tous les groupes associés. Comme un jeûne social.

    Ces jours-ci, devant l'impuissance médicale à résolutionner mes symptômes, j'ai décidé de partir également sur un jeûne alimentaire le plus long possible. L'idée est de perdre les kilos que j'ai accumulés pendant cette dernière année scolaire où je n'ai rien fait sur un plan sportif. 

    1m76 et 62,8 kilos. 

    Perdre du poids revient à soulager la pression sur les vertèbres. C'est juste de la physique.

    Associer cela à des étirements et des postures de yoga, des massages et beaucoup de repos.

    Nathalie souhaitait m'accompagner. Elle l'a déjà fait et en a toujours retiré de grands bénéfices.

    Les trois premiers jours de jeûne ont été, comme d'habitude, quelque peu ardus. La sensation de faim est toujours très présente. L'habitude du repas, le conditionnement archaïque, les repères temporels, tout cela est difficile à maîtriser.

    Puis vient le quatrième jour où subitement, les sensations s'estompent. Les tisanes d'orties sont le seul élément absorbé. Et elles finissent par suffire. 

    J'ai passé deux nuits très difficiles avec des douleurs dans tout le bassin, des irradiations qui descendaient dans les cuisses, des crampes dans le mollet gauche. Je gardais en tête mes lectures sur l'autophagie et l'hormèse...Un très grand nombre de lectures.

    La volonté de tenir. Je savais que, de toute façon, je n'avais pas d'autres solutions.

    J'ai donc continué à faire des étirements bien précis. Je sais ce dont j'ai besoin après toutes ces années. J'avais 24 ans la première fois que j'ai été opéré...

    Ce matin, c'était donc le sixième jour. Une très mauvaise nuit. L'obligation de me lever une vingtaine de fois lorsque les douleurs dans les hanches sont trop intenses.

    Lever à huit heures. Etrangement , j'ai senti une certaine forme physique, une énergie que je n'avais pas encore ressenti depuis le début du jeûne. 

    On a décidé d'aller marcher. Un petit tour qu'on a l'habitude de faire en partant de la maison. Une heure aller-retour. Du terrain plat. J'ai pris mes bâtons de randonnée, par habitude. 

    Je me sentais bien, vraiment bien. Il n'en était pas de même pour Nathalie. Elle a du mal avec la chaleur et l'énergie n'était pas là. Au moment d'engager le retour sur notre boucle, j'ai dit que j'allais rallonger la sortie. J'avais envie de voir si c'était mieux que la fois précédente où j'avais eu du mal à suivre Nathalie dans une montée assez longue et raide. 

    J'ai eu raison de tenter. Je me suis vraiment fait plaisir. J'ai même réussi à trottiner dans deux passages montants et dans une descente, à pousser sur les bâtons pour garder de la vitesse. Un grand bonheur. Des frissons en moi, une joie puissante, un sourire bienheureux. J'ai fini le tour et je suis allé me peser en rentrant.

    59,2 kilos. Encore trois kilos à liquider et ça sera bien.

    Je suis allé faire une sieste. J'ai merveilleusement bien dormi. Aucune douleur dans les jambes.

    L'autophagie, l'hormèse, la connaissance de soi, la volonté. 

    Je ne sais pas ce que ça donnera dans les jours à venir, dans les semaines, les mois, les années. Mais je sais que ma santé dépend beaucoup de moi et non, essentiellement, du milieu médical.

    Je vais donc maintenir mon "jeûne social" et me concentrer sur moi et mon jeûne alimentaire. Et arrêter de croire que je peux avoir une quelconque influence sur le désastre en cours. Greta Thunberg en est capable. Et je la bénis pour tous ses efforts.

     

    L'autophagie dans le jeûne (1)

    L'autophagie dans le jeûne (2)

    La loi de l'hormèse

     

    "Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort"      Nietzsche

    Cette citation est proche de la définition même de la loi de l'Hormèse: Tout organisme s'améliorera si ce dernier a été exposé, de manière adaptée à sa constitution, à un stress puissant mais court. Ce principe fabuleux, partagé par tous les êtres vivants, est l'un des axes essentiels pour renforcer sa santé et avoir un corps, un mental, un esprit plus fort, plus résistant."

     

     

    Selon ce procédé de l'hormèse, on utilise également les bains en eau froide. Près de la maison, on a trouvé il y a quelques années un torrent suffisamment actif pour nous offrir des lieux de baignade. Actuellement, la température de l'eau fluctue vers les 12 degrés. C'est très vivifiant...Et très bon pour l'organisme.

    1563895749-img-20190630-135116.jpg

     

    1563942770-img-20190629-173224.jpg

     

    1563942594-img-20190630-133623.jpg

     

  • Le sophisme de l'homme de paille

    Greta Thunberg, le 21 juillet à Caen (Calvados).
     

     

    "Ils ont plus peur de moi que du vrai problème."

     

     

    La jeune fille est la cible de nombreuses critiques à la veille de son intervention devant l'Assemblée nationale. Ainsi le député Julien Aubert, sans appeler au boycott, a fait savoir qu'il n'assisterait pas au dicours de Greta Thunberg. "Ne comptez pas sur moi pour applaudir une prophétesse en culottes courtes, « Prix Nobel de la peur »", écrit-il en ajoutant : "La planète, oui. Le greenbusiness, non."

    Interrogée sur ces accusations de manipulation d'un "capitalisme vert", Greta Thunberg l'idée "drôle" avant de poursuivre qu'elle n'a "jamais rencontré de militants écologistes qui l'étaient pour l'argent. L'idée est absurde et me fait beaucoup rire. Non il n'y a bien évidemment personne derrière ce que je dis." 

     

     

    Je ne vais pas m'attarder sur les propos affligeants et pour certains injurieux de certains parlementaires à l'égard de l'intervention de Greta Thunberg à l'Assemblée.

    Je me demande juste comment il est possible qu'ils occupent des postes aussi importants pour la communauté entière. 

    Je rappelle juste que leurs propos font partie du procédé appelé "le sophisme de l'épouvantail" ou "l'homme de paille".

     

    Wikipedia

    L’épouvantail, parfois appelé « argument de l'homme de paille » par traduction littérale de l'expression anglaise « straw man », est un sophisme qui consiste à présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée. Créer un argument épouvantail consiste à formuler un argument facilement réfutable puis à l'attribuer à son opposant.

    L'expression est une image tirée de la technique d'entraînement au combat contre un mannequin de paille à l'image de l'adversaire. Se battre contre la représentation affaiblie de l'adversaire assure une victoire facile.

    Arthur Schopenhauer appelle ce sophisme le stratagème de l'extension : « il s’agit de reprendre la thèse adverse en l’élargissant hors de ses limites naturelles, en lui donnant un sens aussi général et large que possible et l’exagérer, tout en maintenant les limites de ses propres positions aussi restreintes que possible »1.

    Normand Baillargeon explique que « si on ne peut vaincre un raisonnement donné, il peut être possible de sortir victorieux d'un débat avec une version affaiblie de ce même raisonnement. Cela sera d'autant plus facile si nous créons nous-mêmes la version affaiblie en la façonnant de manière à garantir qu'elle sera démolie »2. Il classe ce procédé parmi les paralogismes.

    Techniques permettant l’utilisation de l’argument

    Il est possible de créer un argument épouvantail de différentes manières :

    • Prendre une partie des arguments de son contradicteur, réfuter cette partie et prétendre que l'on a réfuté l'ensemble des arguments.
    • Présenter les arguments de son opposant dans une forme faible, les réfuter et prétendre que les arguments originaux ont été réfutés. Pour atteindre ce but, on peut notamment prendre les arguments originaux et les séparer du contexte dans lequel ils ont été exposés.
    • Présenter une fausse déclaration de son opposant, la réfuter et prétendre que la déclaration initiale est la position véritable de son opposant.
    • Présenter quelqu'un qui défend maladroitement une position, réfuter ses arguments et prétendre que tous les arguments en faveur de cette position sont réfutés.
    • Inventer un personnage de fiction avec des actions ou des croyances que l'on peut facilement critiquer et prétendre que cette personne est représentative du groupe que le locuteur est en train de critiquer.

    On peut définir un argument épouvantail comme un argument de fausse déclaration. L'épouvantail est une technique utilisée très fréquemment dans les débats politiques ou d'une manière plus générale dans les médias.


     

    L'intervention de Madame Masson-Delmotte est bien plus intéressante à lire que les niaiseries des hommes de paille de la politique française.

     

    Hostilité de députés à la venue de Greta Thunberg : "Une polémique totalement futile"

     

    "On se focalise sur une personne, Greta Thunberg, alors que c'est un mouvement très large, dans tous les pays", affirme la climatologue Valérie Masson-Delmotte, avant le débat organisé à l'Assemblée nationale avec la jeune militante écologiste suédoise, critiqué par certains députés.

    La climatologue Valérie Masson-Delmotte, à Paris, le 20 décembre 2018.
    La climatologue Valérie Masson-Delmotte, à Paris, le 20 décembre 2018. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

    "C'est une polémique totalement futile, on parle de cette personne et on ne parle pas du fond", a réagi Valérie Masson-Delmotte, climatologue et co-présidente du groupe de travail du Giec, qui intervient mardi 23 juillet aux côtés de la jeune militante écologiste Greta Thunberg à l'Assemblée nationale. La venue de la jeune Suédoise est critiquée par certains députés  Les Républicains et Rassemblement national, qui ont annoncé qu’ils n’assisteront pas à son discours.

    franceinfo : Quel est le but de cette journée à l’Assemblée nationale ?

    Valérie Masson-Delmotte : Je suis invitée par des parlementaires de tous horizons politiques à échanger autour d'une table ronde, en présence de Greta Thunberg, mais aussi de plusieurs jeunes Français du Mouvement pour le climat. C'est une occasion exceptionnelle de dialoguer et d'échanger. Je représenterai le travail des scientifiques. Et il y aura aussi des membres de la jeunesse qui portent des inquiétudes par rapport à l'évolution du climat et par rapport à une forme d'inaction qui, par la poursuite des émissions de gaz à effet de serre, entraînera un changement climatique important.

    Certains accusent ces jeunes, et notamment Greta Thunberg, de faire de la "com", d'être instrumentalisés. Quel est votre regard sur cette polémique ?

    Je pense que cette polémique est totalement futile. On se focalise sur une personne, Greta Thunberg, alors que c'est un mouvement très large, dans tous les pays. Ensuite, on parle de cette personne et on ne parle pas du fond. Le fond c'est quoi ? Quand on émet plus de gaz à effet de serre, notre climat se réchauffe. Nous pouvons observer ces conséquences en France avec l'augmentation des vagues de chaleur, l'augmentation des sécheresses sur tout le pourtour méditerranéen, une montée du niveau des mers. Le climat va continuer à changer dans les années à venir. Il faut s'y préparer, il faut s'y adapter. Il faut anticiper pour éviter les crises.

    Ensuite il faut agir sur les causes de ce problème : les émissions de gaz à effet de serre. Nous avons tous des leviers d'action, mais les parlementaires et le gouvernement en ont bien davantage. Et, dans cet échange que nous aurons aujourd'hui, nous nous focaliserons sur le fond et non pas sur des polémiques que je trouve stériles.

    Geta Thunberg n'incarne-t-elle pas la mauvaise conscience de nombreux dirigeants politiques ?

    Vous insistez sur le côté anxiogène du message que Greta Thunberg propage. Mais de mon côté, et via les rapports du GIEC notamment, nous identifions les risques et nous tentons d'apporter des solutions. Et j'espère que le débat pourra porter sur ces solutions afin de construire un développement soutenable, protéger la biodiversité et maîtriser les risques climatiques.

    Par ailleurs, je suis très reconnaissante au mouvement de la jeunesse. S’il n'y avait pas ce mouvement, je pense que je ne serais pas invitée à échanger avec plus de 170 parlementaires dans une salle de l'Assemblée nationale. S'il n'y avait pas ce mouvement, il n'y aurait pas eu de renforcement des programmes des lycées, en particulier en terminale générale, avec une partie du programme dédiée à la question du changement climatique. Ces jeunes veulent comprendre les enjeux, se les approprier, comprendre comment agir afin d'être porteurs de solutions.

     

  • La bataille de l'eau

    L’eau, ce bien commun accaparé par le secteur privé

     

    Cet été, 73 départements sont déjà soumis à des restrictions d’eau et 26 sont placés en crise, entraînant l'interdiction de tous les prélèvements d’eau jugés non prioritaires, même pour l’agriculture.

    22 juillet 2019 - Laurie Debove

    FacebookTwitter

    Un nouvel épisode caniculaire s’apprête à amplifier la sécheresse qui frappe déjà 67 départements. Il s’agit de la 7e sécheresse la plus grave depuis 1958 selon Météo France. Avec la conclusion des Assises de l’Eau début juillet, la préservation de cette ressource vitale devient un enjeu majeur en France, notamment dans le maintien de son statut de bien commun.

    Les économies d’eau principalement portées sur les usages domestiques

    Après plusieurs mois d’échange et travaux entre des représentants du monde agricole, des associations de protection de l’environnement, des collectivités locales et des agences de l’eau, les Assises de l’eau se sont clôturées début juillet. Bilan de leur travail : « un pacte de 23 mesures pour faire face au dérèglement climatique qui affecte nos ressources en eau ». 

    Et le défi est immense : seules 44 % des masses d’eau ont atteint l’objectif européen du bon état écologique du fait de rivières trop artificialisées, de pollutions agricoles et de prélèvements trop importants.

    La crise climatique amène avec elle des épisodes de sécheresse et canicule de plus en plus fréquents et longs, ce qui empêche le renouvellement de nos réserves aquatiques. Avec l’augmentation des températures, la baisse des précipitations en été et la diminution de l’enneigement, les débits moyens des cours d’eau pourraient être réduits de 10 % à 40 % d’ici un demi-siècle selon l’étude Explore2070 et plus encore en période de basses eaux (étiage).

    Crédit photo : Levi XU

    Cet été, 73 départements sont déjà soumis à des restrictions d’eau et 26 sont placés en crise, entraînant l’interdiction de tous les prélèvements d’eau jugés non prioritaires, même pour l’agriculture. Pour plusieurs associations, la sobriété et la restauration des milieux aquatiques devraient être au cœur de la stratégie gouvernementale. Le pacte de 23 mesures rendu par le gouvernement est jugé trop peu contraignant face aux enjeux actuels.

    « L’UFC- Que Choisir ne se reconnaît pas dans ce « pacte », qui est avant tout un catalogue de bonnes intentions, sans ambition… En matière de tarification incitative pour diminuer la consommation d’eau, si le gouvernement s’est enfin décidé à ajouter, au-delà des particuliers, les industriels et les agriculteurs, il n’y a absolument rien d’obligatoire, de contraignant, les agences de bassin étant seulement « invitées » à prendre en compte les incitations aux économies d’eau dans leurs taux de redevances… On est bien loin de la mise en œuvre effective du principe préleveur-pollueur-payeur prévu pourtant par les textes européens et réclamé par la société civile et les Français eux-mêmes ! Faut-il rappeler l’injustice criante aboutissant à ce que le financement de la politique de l’eau soit actuellement payé à 86% via la facture des consommateurs, alors que l’agriculture industrielle est la première consommatrice et pollueuse de l’eau ?! » s’indigne Alain Bazot, Président de l’UFC-Que Choisir

    Le coût du traitement d’eau potable dû aux pollutions par les nitrates et les pesticides est ainsi estimé entre 500 millions et 1 milliard d’euros par an. Pourtant, si les Assises ont fixé un objectif de sobriété pour baisser les prélèvements d’eau de 10 % d’ici cinq ans et de 25 % d’ici quinze ans, les mesures de sobriété en eau concernent essentiellement les usages domestiques. Parmi elles : « une tarification saisonnière ou la création d’une catégorie d’usagers « résidences secondaires ».

    Le pacte se veut solidaire en envisageant la mise en place d’une tarification sociale de l’eau pour éviter de trop grandes conséquences sur les ménages les plus modestes.

    L’eau, un bien commun de plus en plus accaparé par le privé

    En France, si la ressource en eau reste encore largement disponible, il y a de plus en plus de problèmes d’approvisionnement selon les départements. Depuis 15 ans, un tiers du pays est régulièrement classé « en zone de répartition d’eau », ce qui veut tout simplement dire qu’il y a moins d’eau disponible que les usages qui en sont faits, la faute à la hausse considérable des prélèvements depuis l’après-guerre, que ce soit pour l’agriculture irriguée, les usages domestiques ou industriels.

    Crédit photo : Imani

    Les conséquences de cette raréfaction se font déjà ressentir. En 2006, la ville de Niort avait failli devoir couper l’eau du robinet des habitants après une sécheresse historique. Pour éviter le pire, restrictions et distributions de bouteilles d’eau avaient été mises en place. L’agglomération niortaise est depuis devenue exemplaire dans sa gestion de l’eau en réussissant à baisser de moitié ses prélèvements en dix ans. Pour la juriste Florence Denier-Pasquier, de France Nature Environnement, cet exemple reste trop rare, surtout face à la recrudescence des conflits publics/privés pour la gestion de l’eau.

    « Au lac de Caussade (Lot-et-Garonne), des agriculteurs sont passés en force, contre l’avis de l’État, pour construire leur barrage et refusent de le détruire.On est face à un accaparement d’un bien commun par un acteur privé. C’est typique des conflits autour de l’eau qui pourraient se répéter à l’avenir. Plus la ressource va se raréfier, plus des acteurs économiques vont chercher à la préempter. Les projets de constructions de retenues d’eau à des fins agricoles essaiment dans le Nord, dans le bassin Seine-Normandie, en Bretagne. Ils sont bien souvent portés par une minorité du monde agricole. Les irrigants qui, en moyenne, ne représentent que 15 % de la profession agricole en France. Mais ces barrages ont leur revers de la médaille. Ils entraînent inévitablement une baisse des quantités d’eau pour l’aval, ont des impacts sur la biodiversité. Surtout, ces ouvrages entretiennent un cercle vicieux dans lequel les agriculteurs irrigants continuent à utiliser plus d’eau que le milieu peut naturellement leur livrer. Enfin, rien n’assure que ces retenues d’eau prémunissent du manque d’eau. L’Espagne, qui a beaucoup investi dans la construction de barrages, se retrouve aujourd’hui avec des ouvrages très loin d’être remplis. » explique-t-elle à 20minutes.fr

    L’accaparement de ce bien commun par un acteur privé est encore plus significatif à Vittel dans les Vosges. La population locale s’oppose depuis des années à Nestlé Waters qui surexploite la nappe phréatique, en déficit chronique depuis les années 1970, pour vendre de l’eau embouteillée en Allemagne. Alors que la multinationale a le droit de continuer à pomper à la source, les autorités locales prévoient d’aller chercher l’eau nécessaire aux habitants beaucoup plus loin, car la nappe n’est plus suffisante pour fournir en même temps l’activité industrielle et les besoins des habitants. 

    Pour France Nature Environnement, il est encore possible d’aboutir à une gestion collective de l’eau efficace qui repose sur une bonne connaissance de l’état de la ressource et un juste partage entre les usages publics et privés, ces derniers ne devant pas être prioritaires sur les premiers. Car si la quantité d’eau disponible est importante, sa qualité l’est tout autant, un travail de préservation qui ne pourra être effectué qu’à travers des mesures contraignantes pour le secteur privé.

    22 juillet 2019 - Laurie Debove

    L'eau de la Terre (Nature)

    L'eau des WC

    L'eau.

    L'eau et la conscience (Nature)

    L'eau sur Terre

     

  • Méditerranée : tourisme, industrie, pollution.

    Avec 300 millions de touristes, la mer Méditerranée est en train de devenir une mer morte

    Avec 80 % des déchets provenant de la terre ferme, la Méditerranée est l’une des mers les plus polluées au monde. Cela n’empêche pas les géants du pétrole et du gaz d’y avoir des projets de forage. Le commerce mondial maritime est également responsable dans les dégâts causés à la biodiversité méditerranéenne. 120 000 cargos y transitent chaque année, ce qui déstabilise énormément les espèces marines à cause du bruit des moteurs.

    19 juillet 2019 - Laurie Debove

    FacebookTwitter

    Considéré comme l’un des berceaux de l’humanité, la Mer Méditerranée a de tous temps attiré l’humain avec sa nature exceptionnelle accessible à tous. Dans son documentaire, disponible en replay sur Arte, Alexis Marant donne à réfléchir sur l’activité humaine dans cet écrin naturel, et le changement de pensée à effectuer pour mieux le préserver. 

    L’impact du tourisme de masse

    Avec 300 millions de touristes chaque été, la Méditerranée est l’une des premières destinations touristiques au monde, ce qui crée une pression dramatique sur ses écosystèmes. Au cours des 20 dernières années, rien que le nombre de passagers de croisières a été multiplié par 4,5. Ces mastodontes flottants, faisant parfois 350m de long, amènent dans leur sillage une pollution atmosphérique et maritime avec leurs moteurs qui tournent 24h/24, même à quai, pour alimenter en énergie toutes les activités mises à disposition pour les touristes. 

    « Les particules fines émises par les paquebots pénètrent les poumons, passent à travers les tissus et peuvent provoquer des maladies du cœur. En passant par le nez, elles atteignent le cerveau et peuvent provoquer des maladies comme Parkinson, des cas de démence ou encore des fausses couches. Ces particules fines mais aussi le souffre et l’oxyde d’azote font exploser le taux d’ozone, ce qui rend ces bateaux de croisière 5 fois plus polluants qu’un diesel automobile. Les habitants comme les touristes sont touchés par ces pollutions. » détaille dans le documentaire le Dr Axel Friedrich, expert en qualité de l’air qui a révélé le scandale du DieselGate

    Un comble pour les touristes qui, en se payant des vacances sur un paquebot, souhaitaient profiter de « l’air marin »Si, sous la pression des locaux, le gouvernement italien a fini par interdire le passage des paquebots dans le centre de Venise, il n’en est pas de même pour d’autres villes méditerranéennes qui voient dans ce secteur en hausse une manne financière.

    Crédit Photo : Philippe Roy / Aurimages via AFP – Marseille

    L’Espagne a ainsi lancé le programme « Blue Carpet » pour attirer toujours plus de bateaux de croisières. A Palma de Majorque, ils sont passés de 500 000 à 1,9 million de passagers par croisière à l’année, et les autorités des ports des Baléares comptent bien voir ce chiffre augmenter. Pourtant, en disposant d’une pension complète à bord, les passagers de croisières dépensent de moins en moins d’argent dans les villes lors de leurs visites.

    Développement économique pour hécatombe écologique

    Pour accueillir tous ces paquebots de croisière, le nombre de ports a doublé (de 50 à 100) en dix ans en Méditerranée. Le tourisme, qu’il soit de masse ou de luxe, a ainsi entraîné la bétonisation massive du littoral, avec la construction incessante de stations balnéaires et de marinas. Entre 2005 et 2025, 5000 km supplémentaires de littoraux auront été bétonnés. 

    A Porto Monténégro, la collusion entre le multimillionnaire canadien Peter Munk et Milo Đukanović, resté 30 ans au pouvoir et toujours Président du parti politique principal du pays, a dramatiquement changé la face du littoral pour accueillir les yachts saoudiens et russes de grande taille. Cela a paupérisé une très grande partie de la population, réduite à travailler dans des activités de service mal rémunérées. 

    « Il n’y a jamais eu un cas où l’intérêt écologique l’a emporté sur l’intérêt économique, résultat on est au même stade qu’il y a 30 ans sur la Méditerranée. On a un système économique dans lequel on ne compte jamais la totalité de notre patrimoine collectif, ou le coût porté sur le patrimoine par toute destruction. Si on le faisait, je ne suis pas sûre qu’on aurait la même vision de la vie. » explique Corinne Lepage, ancienne Ministre de l’Environnement, dans le documentaire

    En 2016, l’Unesco a menacé de retirer la baie de Kotor du patrimoine de l’Unesco si cette bétonisation à outrance continuait, pour l’instant sans effet.

    A Porto Monténégro comme dans la majeure partie du bassin méditerranéen, les populations ne sont pas consultées dans les politiques d’aménagement du littoral.

    En Tunisie, à 80km des plages de Djerba, la région de Gabès exploite la principale source du pays : le phosphate qui va servir pour faire de l’engrais. Un canal de l’entreprise déverse dans la Mer les résidus de la production phosphorique et d’engrais, un cocktail polluant explosif qui a anéanti les fonds marins sur des kilomètres. Toute la faune et la flore ont été tuées, les pêcheurs ont dû investir dans des plus gros bateaux pour aller pêcher au large.

    Crédit photo : Erin Doering

    Les espèces endémiques à sauver

    Avec 80 % des déchets provenant de la terre ferme, la Méditerranée est l’une des mers les plus polluées au monde. Cela n’empêche pas les géants du pétrole et du gaz d’y avoir des projets de forage. Le commerce mondial maritime est également responsable dans les dégâts causés à la biodiversité méditerranéenne. 120 000 cargos y transitent chaque année, ce qui déstabilise énormément les espèces marines à cause du bruit des moteurs, quand les cétacés ne sont pas carrément tués par des collisions avec les navires.

    Les navires marchands introduisent aussi des espèces invasives qui voyagent dans les ballasts des cargos. Le trafic doit augmenter de 4% par an avec le doublement du Canal de Suez, et il n’existe aucune régulation internationale du fret maritime.

    Alors qu’elle ne représente qu’1 % des océans, la Mer Méditerranée abrite 10 % de la biodiversité planétaire dont certaines espèces endémiques. La Sardine, dont le nom vient de la Sardaigne, a perdu 30 % de sa taille et de son poids, et vit 5 fois moins longtemps qu’avant. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a classé 27 % des 73 espèces de requins vivant en mer Méditerranée en « danger critique », contre 2% au niveau mondial. Les grandes nacres sont aujourd’hui menacées par une épidémie.

    Mais l’une des clés de voûte de la biodiversité marine est aussi l’une des plus méconnues : la posidonie.

    Cette plante aquatique emblématique de la Méditerranée abrite 25 % de la biodiversité, capte le CO2, fabrique de l’oxygène, empêche l’érosion des fonds marins et sert de nurserie et d’alimentation pour les poissons. Ses herbiers sont les prairies de la Méditerranée. Face à leur régression de 10 % en un siècle, l’alerte a été lancée pour sauver la posidonie avec la création d’un réseau de surveillance regroupant 14 pays.

    L’une des mesures mises en place est l’interdiction aux navires de mouiller dans certaines zones sensibles pour éviter que les ancres raclent et arrachent ces prairies aquatiques. 

    Face à la situation critique de la Mer Méditerranée, la société civile s’oppose de plus en plus aux projets destructeurs. En asphyxiant la Méditerranée, c’est comme si l’humain s’enfermait volontairement dans une pièce dans laquelle on répandrait des gaz toxiques qui le tueraient à petit feu. Alors qu’il est prévu 100 millions d’habitants supplémentaires sur le littoral méditerranéen d’ici 20 ans, c’est maintenant que l’humain doit repenser son impact sur le berceau qui l’abrite. 

    Image à la une : Philippe Roy / AurimagesImage via AFP

    19 juillet 2019 - Laurie Debove

  • Mairie végétarienne

    On avance, on avance... Mais encore une fois, on parle d'atteinte à la liberté, la liberté des humains bien entendu. Il est pourtant bien prévu de servir les carnivores quand ils en feront la demande. Est-ce que le fait de devoir le demander est une atteinte à la liberté ? C'est bien ce que font les végétariens pourtant...

    Bon, maitenant, avant que ce genre de débats ne prennent forme en France, il va couler de 'leau sous les ponts ou du sang dans les abattoirs.

     


    L’initiative, appelée ‘Carnivore ? Indiquez-le-nous’ est une proposition de Johnas van Lammeren, du Parti pour les animaux, membre du conseil municipal.”

    Johnas van Lammeren avait d’abord proposé de servir de la nourriture végane, avant de faire machine arrière : “Ça aurait été trop loin pour les amateurs de produits laitiers que sont les Néerlandais”, explique le journal conservateur.

    “La coalition au pouvoir, composée de quatre partis et qui détient la majorité des sièges, a adopté la proposition, qui devrait être votée par l’ensemble du conseil municipal en juin.”

    La “bitterbal” en danger

    Mais cette décision ne fait pas l’unanimité. Le Parti populaire pour la liberté et la démocratie s’y est ainsi opposé au nom du droit de choisir. Selon les médias néerlandais, les membres du Parti de centre droit ne veulent pas risquer de voir disparaître la bitterbal, une boulette de viande frite qui se mange avec de la moutarde lors d’apéritifs. Selon Arno Rutte, membre du parti, la bitterbal est “une part de l’héritage culturel néerlandais”.

    “Amsterdam suit les pas du ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sciences, qui a adopté l’an dernier cette règle donnant la priorité au végétarisme”, souligne leDaily Telegraph.

    L’Institut national pour la santé publique et l’environnement a souvent appelé les citoyens, ces dernières années, à manger moins de viande rouge ou de viande transformée pour améliorer leur santé et réduire leur impact environnemental.

  • "Cachez cette mort que je ne saurais voir"

    Cette histoire a été partagée des dizaines de fois sur Facebook. Beaucoup de gens qui étaient choqués que les bisons soient abattus.  

    Je n'ai pas les compétences pour juger de la dangerosité de l'animal pour des riverains ou des randonneurs. Je ne sais pas non plus si l'enclos était suffisamment entretenu ou efficace pour empêcher cette évasion. Puisque ça n'est pas la première fois que ça se produit, j'aurais tendance à dire que le propriétaire aurait dû agir...

    Mais ça n'est pas le problème à mes yeux. Ce qui m'interpelle davantage, c'est que les gens s'offusquent de cet abattage alors que ce sont justement des animaux élevés pour être abattus et mangés. La seule différence, c'est que cette fois, ils ont été tués à l'extérieur et non dans un abattoir. De la même façon, j'aimerais savoir si tous ces gens s'offusquent de l'élevage en batterie des poulets ou des lapins qu'ils vont manger, si la souffrance animale  des espèces moins "exotiques" les touche également et s'ils s'offusquent autant sur les réseaux sociaux. Il y a une profonde hypocrisie dans ces réactions. 

    J'en viens même à penser de plus en plus que les mangeurs de viande devraient être obligatoirement chasseurs et non consommateurs de grandes surfaces ou de boucheries de quartier.  Le retour à une vie réelle, c'est à dire la confrontation avec le fait de tuer et de dépecer un animal. Il y a des chasseurs que je respecte bien davantage que les mangeurs de poulets du dimanche midi qui s'offusquent quand des bisons sont abattus. 

     

    "Je vais prendre une entrecôte saignante avec une assiette de frites.

    -Oui, très bien, alors, voilà le fusil et le couteau. Quand vous aurez fini, vous nous amenez la viande et on vous la cuira."

     

     

    Un bison peut peser entre 300 et 600 kg. (Image d'illustration)
    Un bison peut peser entre 300 et 600 kg. (Image d'illustration) © Daniel SLIM / AFP

    Partagez sur :

    Ce troupeau s'était échappé mercredi dans des conditions non élucidées du domaine où il était élevé. Face au risque pour les riverais, et devant l'impossibilité de rabattre les bêtes vers leur enclos, les autorités se sont résignée à les tuer.

    Dix-neuf bisons qui divaguaient depuis mercredi près de Megève, en Haute-Savoie, ont été abattus vendredi matin par sécurité, leur retour à leur domaine d'élevage n'ayant pas été possible, a rapporté la préfecture. Le troupeau avait été évalué dans un premier temps jeudi à vingt animaux.

    "Le troupeau, inamovible, a été abattu sans incidents ni blessés parmi les personnes mobilisées", a indiqué peu avant 10 heures Aurélie Lebourgeois, directrice de cabinet du préfet. Les bisons avaient assez peu bougé dans la nuit. L'opération s'est déroulée à 9 heures sur le secteur du Mont-Joux, avec la participation de "trois agents de l'office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), de quatre lieutenants de louveterie et de 25 personnels de gendarmerie pour sécuriser la zone", a précisé la préfecture dans un communiqué.

    Les agents ont utilisé des modérateurs pour atténuer le bruit des tirs. "Ce n'était certainement pas une opération agréable pour ces professionnels, mais elle était nécessaire", a ajouté Mme Lebourgeois.
    Un peu plus tard, le préfet Pierre Lambert a "salué le sang-froid et le professionnalisme (des personnels) qui ont permis de mettre fin à la situation de danger engendrée par la présence de ces animaux sauvages".

    L'éleveur devra payer

    Les bisons, pesant entre 300 et 600 kg, dont deux bisonneaux, s'étaient échappés dans des conditions non élucidées du domaine où ils étaient élevés. La préfecture a d'abord tenté de les rabattre vers leur enclos avec l'aide des agents de l'ONCFS. Mais "des bisons ne se manœuvrent pas comme un troupeau de vaches", avait expliqué Aurélie Lebourgeois jeudi soir. Même si le troupeau est resté loin des zones habitées, la préfecture ne pouvait exclure que des randonneurs les croisent et soient éventuellement chargés. L'option d'un endormissement a été étudiée mais abandonnée. Il fallait en effet prévoir de très fortes quantités de produit anesthésique, avec le risque de ne pas toucher une zone du corps où il se serait diffusé rapidement, a expliqué Aurélie Lebourgeois.

    La préfecture s'est donc résolue jeudi soir à mettre en place leur abattage. Le troupeau abattu représentait la quasi-totalité des bêtes de l'éleveur Dominique Muffat-Méridol, du domaine de la Sasse. Il les élève, les abat, et sert leur viande dans le restaurant du domaine. Les bisons n'avaient "jamais causé aucun problème" en plus d'un quart de siècle de présence au domaine, "alors qu'ils se sont échappés plus d'une fois", a-t-il déclaré sur RTL

    Pour lui, cette affaire est "une honte, on est dans l'absurdité de la réglementation [...] on marche sur la tête". L'éleveur a assuré avoir "beaucoup de souffrance, car on m'enlève mon outil de travail". D'autant, a confirmé la préfecture, que la viande des bisons abattus ne pourra être consommée, étant donné que l'abattage a eu lieu "hors abattoir et sans contrôle sanitaire préalable". En outre, a-t-on ajouté, "le propriétaire est redevable de leur fuite et [...] ainsi des frais engagés pour les opérations" de la matinée.