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  • "Rituels de femmes..." Maeva Poornima

     

     

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    Maeva Poornima(cliquez sur cette image pour arriver sur le site de Maeva Poornima)

    « COACHING INTIME & HOLISTIQUE – STAGES EN ÉPANOUISSEMENT SENSUEL »

     

     

    J'aime beaucoup l'écriture, le ton, l'ambiance : très douce, bienveillante, aimante, respectueuse. Il s'agit « d'une invitation » et non simplement d'une liste de protocoles rigoureux. Ils le sont dans le déroulement mais pas sous la forme d'une injonction. C'est totalement différent.

    J'aime par conséquent cette invitation « guidée » dans le cheminement qu'elle propose. Une exploration libre et simultanément orchestrée. A chacune et chacun d'adopter ou d'adapter les rituels et tous les accompagnements extérieurs qui sont proposés, l'essentiel étant d'être en phase avec soi tout en acceptant l'exploration et par conséquent le dépassement de la « zone de confort ». A sa vitesse, à sa mesure, avec douceur et enthousiasme. Ou de la patience. 

    C'est véritablement à une « aventure intérieure » que convie cet ouvrage et comme pour tout voyage initiatique, une préparation minutieuse est nécessaire. A chaque étreinte, à chaque expérimentation, à chaque découverte.

    Il s'agit de déposer les rituels anciens, les préliminaires répétés, les habitudes ronronnantes et d'instaurer à la place une attention totale envers l'étreinte amoureuse au lieu de la vivre « mécaniquement ».

    Il est parfois impossible d'imaginer les horizons invisibles si personne ne nous invite à franchir la crête qui nous les voile. Maeva Poornima propose une ascension vers cette crête. Celle de la sexualité. Elle est la guide qui trace une voie tout en expliquant que c'est à chaque individu de poser ses pas où il le souhaite, sur le rythme qui le réjouit et qui jamais ne le stresse.

    C'est cette douceur que j'ai vraiment aimée.

    Ce sont des pages qui respirent l'amour de l'autre et de soi.

    Avec une joie libre et maîtrisée à la fois, maîtrisée dans ses protocoles et libre dans son extension, dans sa puissance.

    Il n'y a rien à atteindre d'autre que la sérénité bienheureuse de l'extase. Non pas "une" sérénité universelle qui servirait d'objectif ultime mais juste sa propre sérénité, sa propre extase, sa propre jouissance, sans aucune comparaison ni hiérarchie. 

    C'est un profond respect de l'humain. 

    Les méditations, les rappels mythologiques avec les « Déesses » antiques, l'observation de soi dans les expérimentations et la proposition très judicieuse d'en écrire les étapes, les réflexions très justes sur la sexualité et l'amour, tout cela constitue un ensemble très riche, de grande qualité, un réel plaisir à en étudier toutes les facettes.

    Et à en goûter les saveurs.

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  • C'est tellement écœurant...

    Comment pourrait-on avoir confiance ? Comment pourrait-on être serein ? 

    C'est effrayant. 

    Ministère de l'écologie, celui de l'économie, celui de la justice, celui de l'intérieur...Tous complices. 

    Un commissaire-enquêteur radié pour avoir voulu trop bien faire

    Gabriel Ullmann était chargé de mener les enquêtes publiques sur des grands projets tels que des autoroutes ou des zones d’activités. Pour avoir donné l’avis défavorable de trop, il a été radié par le préfet de l’Isère de la liste des commissaires-enquêteurs. Son cas illustre les menaces qui pèsent sur l’enquête publique.

    Il a été remercié après 25 ans de service. Gabriel Ullmann, docteur en droit de l’environnement, était aussi depuis 1994 commissaire-enquêteur. Aéroport, autoroute, usine, grosse ferme, grand entrepôt, zone commerciale ou d’activités… pour de nombreux projets, la loi prévoit que, avant d’obtenir l’autorisation du préfet, une enquête publique soit réalisée par un commissaire-enquêteur. Celui-là examine le dossier du porteur de projet, recueille les avis du public, puis rédige un rapport et émet un avis, favorable ou défavorable, au projet — un avis uniquement consultatif.

    Mais voilà : Gabriel Ullmann a voulu trop bien faire, a jugé la préfecture à l’issue de sa dernière enquête. Il a donc été radié en décembre 2018 de la liste des commissaires-enquêteurs de la préfecture de l’Isère. M. Ullmann « conçoit les enquêtes publiques dont il est chargé comme des missions d’expertise, indique la décision préfectorale. Cela le conduit à mener des investigations et à rédiger des développements sortant du cadre d’une exécution complète et diligente de l’enquête. »

    Pourquoi, après que M. Ullmann a mené près d’une soixantaine d’enquêtes publiques, la préfecture de l’Isère a-t-elle soudainement jugé qu’il ne faisait plus l’affaire ? Gabriel Ullmann fait un lien direct avec sa dernière enquête publique en date, qui portait sur l’ambitieux projet Inspira. Il s’agit d’agrandir de 300 hectares la zone industrielle en bordure du Rhône, au sud de Lyon, afin d’y accueillir de nouvelles entreprises. Le projet est porté, notamment, par le département de l’Isère… Qui très vite, n’a pas apprécié le profil de M. Ullmann.

    « Il m’a été reproché d’avoir rendu 10 % d’avis défavorables ces dernières années »

    Ainsi, début mai, le président du département, Jean-Pierre Barbier, a demandé la mise à l’écart de l’enquête publique du juriste. « On estimait que M. Ullmann manquait d’impartialité car il est très proche des milieux écologistes, ce qui risquait de biaiser sa vision dans le dossier », nous explique-t-on au service presse du département de l’Isère. Il lui était plus particulièrement reproché la publication d’articles sur le droit de l’environnement et son appartenance, il y a quelques années, au conseil d’administration de France Nature Environnement. Le président du tribunal administratif de Grenoble avait rejeté la demande de M. Barbier, rappelant d’ailleurs que la connaissance des questions d’environnement est un critère de sélection des commissaires-enquêteurs. « Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait », commente Gabriel Ullmann, qui a alors passé outre et poursuivit son enquête avec les deux autres commissaires. Ils ont rendu fin juillet leur rapport et ont émis un avis défavorable.

    L’été s’est passé puis, fin septembre, M. Ullmann a reçu un mémoire du préfet demandant sa radiation. Début décembre, elle a été confirmée par une commission de neuf membres dont six sont nommés… par le préfet. « Ce jour-là, il m’a été reproché d’avoir rendu 10 % d’avis défavorables ces dernières années. C’est peu, mais c’est bien plus que la moyenne, qui est plutôt autour de 1 % », rapporte Gabriel Ullmann. « Le préfet a agit à la demande du président de département, qui a ainsi contourné le refus du tribunal », dénonce-t-il. « J’avais également présidé la commission d’enquête pour le projet de Center Parcs de Roybon, en 2014, ce qui m’avait déjà valu les foudres de M. Barbier. C’est la deuxième fois que je rends un avis défavorable sur un projet qu’il souhaite. »

    Gabriel Ullmann.

    Le service presse de M. Barbier nie qu’il ait pu faire une telle demande au préfet. À la préfecture, on nous répond que « c’est la commission chargée d’établir la liste d’aptitude aux fonctions de commissaire-enquêteur qui a décidé, à la suite d’un vote, la radiation de M. Gabriel Ullmann. Il n’appartient pas au préfet de s’exprimer sur la décision de cette commission indépendante. »

    Dans le milieu des juristes de l’environnement, la nouvelle de l’affaire s’est diffusée, et des soutiens ont organisé une conférence de presse, qui doit se tenir ce mercredi matin. Parmi eux, la députée écologiste Michèle Rivasi ou encore Corinne Lepage. « Je suis scandalisée, réagit l’ex-ministre de l’Environnement et avocate, jointe par ReporterreJe ne comprends pas qu’un commissaire-enquêteur qui exerce depuis de très longues années puisse être radié parce qu’il a déplu au promoteur d’un projet. »

    « La méthode de radiation de M. Ullmann est indigne d’un État de droit, dit Gilles Martin, professeur émérite en droit de l’environnement à l’université Côte d’Azur, également joint par ReporterreCela bafoue les principes d’indépendance et d’impartialité des commissaires-enquêteurs, ainsi que le droit à l’information des citoyens en matière d’environnement. »

    Le nombre d’enquêtes publiques fond aussi vite que la banquise : d’un peu plus de 9.000 enquêtes publiques en 2013, on est passés à moins de 6.000 en 2017 

    Ainsi, bien qu’exceptionnelle, l’affaire questionne les conditions dans lesquelles sont réalisées les enquêtes publiques. Les commissaires-enquêteurs, souvent des retraités de la fonction publique ayant travaillé dans l’équipement, ne sont pas forcément un modèle d’indépendance. « Ils ont fréquemment bétonné toute leur vie », estime Corinne Lepage. « Et ils peuvent être soumis à des pressions indirectes », souligne Gabriel Ullmann, qui a reçu plusieurs appels de ses collègues depuis sa radiation. Ainsi, les commissaires-enquêteurs sont payés par le maître d’ouvrage. Donc, quand l’avis est défavorable, « il arrive qu’il refuse de payer », rapporte-t-il. C’est d’ailleurs ce qui lui arrive pour le dossier Inspira. Il faut alors faire des recours auprès du tribunal afin d’être enfin rémunéré, ce qui peut durer un certain temps. « Sur un autre dossier, où l’avis formulait un certain nombre de réserves, le commissaire a eu droit à un contrôle fiscal et d’autres mesures telles qu’il a décidé de ne plus être commissaire-enquêteur », poursuit-il. Ou encore, sur le projet de « grand contournement ouest » de Strasbourg, « la pression était très forte car le gouvernement avait déjà annoncé qu’il ferait le projet. Le préfet a refusé de prolonger l’enquête publique malgré le très grand nombre d’observations reçues de la part de citoyens ».

    Par ailleurs, le principe même de l’enquête publique a du plomb dans l’aile. Reporterre vous le rapportait mardi 5 mars, il est désormais possible, dans certains cas, de les remplacer par des consultations sur internet. La loi Essoc d’août 2018, « pour un État au service d’une société de confiance », a mis en place une expérimentation de trois ans dans les régions Bretagne et Hauts-de-France. « Cela est dangereux pour le droit à l’information des citoyens », souligne Gilles Martin. Selon les chiffres assemblés par Gabriel Ullmann, et confirmés par le Canard enchaîné, le nombre d’enquêtes publiques fond aussi vite que la banquise : d’un peu plus de 9.000 enquêtes publiques en 2013, on est passés à moins de 6.000 en 2017.

    Malgré toutes les imperfections de l’outil, nos interlocuteurs tiennent cependant à défendre l’enquête publique. « Quand il y a un avis défavorable, il est plus facile d’obtenir une suspension du projet en urgence devant le tribunal, souligne Corinne Lepage. C’est un élément de démocratie locale non négligeable. L’avis du commissaire-enquêteur est le plus médiatisé, et le préfet peut reprendre des prescriptions », ajoute M. Ullmann.

    Reste que dans le cas du projet Inspira, cela n’a pas été le cas. Le préfet a autorisé la zone d’aménagement malgré l’avis défavorable des commissaires-enquêteurs. Gabriel Ullmann, de son côté, a déposé des recours contre sa radiation et la composition de la commission qui a pris la décision.


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  • Sur l'antisionisme.

    Pour les 400 signataires de ce texte, l’antisionisme est une pensée légitime contre la logique colonisatrice pratiquée par Israël. Le fait qu’il serve d’alibi aux antisémites ne justifie pas son interdiction.

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      https://www.liberation.fr/debats/2019/02/28/l-antisionisme-est-une-opinion-pas-un-crime_1712216?fbclid=IwAR3lpQwaQNzU4j0NIMIJSZWmfYbIDjRWr0K4_daPiG4g9O79iG8ZGbxgJqM

       L’antisionisme est une opinion, pas un crime

    Tribune. Monsieur le Président, vous avez récemment déclaré votre intention de criminaliser l’antisionisme. Vous avez fait cette déclaration après en avoir discuté au téléphone avec Benyamin Nétanyahou, juste avant de vous rendre au dîner du Crif.

    Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que la Constitution de la République énonce en son article 4 que «la loi garantit les expressions pluralistes des opinions.» Or, l’antisionisme est une opinion, un courant de pensée né parmi les juifs européens au moment où le nationalisme juif prenait son essor. Il s’oppose à l’idéologie sioniste qui préconisait (et préconise toujours) l’installation des juifs du monde en Palestine, aujourd’hui Israël.

    L’argument essentiel de l’antisionisme était (et est toujours) que la Palestine n’a jamais été une terre vide d’habitants qu’un «peuple sans terre» serait libre de coloniser du fait de la promesse divine qui lui en aurait été donnée, mais un pays peuplé par des habitants bien réels pour lesquels le sionisme allait bientôt être synonyme d’exode, de spoliation et de négation de tous leurs droits. Les antisionistes étaient, et sont toujours, des anticolonialistes. Leur interdire de s’exprimer en prenant prétexte du fait que des racistes se servent de cette appellation pour camoufler leur antisémitisme, est absurde.

    Monsieur le Président, nous tenons à ce que les Français juifs puissent rester en France, qu’ils s’y sentent en sécurité, et que leur liberté d’expression et de pensée y soit respectée dans sa pluralité. L’ignominie des actes antisémites qui se multiplient ravive le traumatisme et l’effroi de la violence inouïe dont leurs parents ont eu à souffrir de la part d’un Etat français et d’une société française qui ont largement collaboré avec leurs bourreaux. Nous attendons donc de vous que vous déployiez d’importants moyens d’éducation, et que les auteurs de ces actes soient sévèrement punis. Mais nous ne voulons certainement pas que vous livriez les juifs de France et leur mémoire à l’extrême droite israélienne, comme vous le faites en affichant ostensiblement votre proximité avec le sinistre «Bibi» et ses amis français.

    C’est pourquoi nous tenons à vous faire savoir que nous sommes antisionistes, ou que certains de nos meilleurs amis se déclarent comme tels. Nous éprouvons du respect et de l’admiration pour ces militants des droits humains et du droit international qui, en France, en Israël et partout dans le monde, luttent courageusement et dénoncent les exactions intolérables que les sionistes les plus acharnés font subir aux Palestiniens. Beaucoup de ces militants se disent antisionistes car le sionisme a prouvé que lorsque sa logique colonisatrice est poussée à l’extrême, comme c’est le cas aujourd’hui, il n’est bon ni pour les juifs du monde, ni pour les Israéliens, ni pour les Palestiniens.

    Monsieur le Président, nous sommes des citoyens français respectueux des lois de la République, mais si vous faites adopter une loi contre l’antisionisme, ou si vous adoptez officiellement une définition erronée de l’antisionisme qui permettrait de légiférer contre lui, sachez que nous enfreindrons cette loi inique par nos propos, par nos écrits, par nos œuvres artistiques et par nos actes de solidarité. Et si vous tenez à nous poursuivre, à nous faire taire, ou même à nous embastiller pour cela, eh bien, vous pourrez venir nous chercher."

    s://bit.ly/2BTE43k

  • Face à l'urgence climatique, les "J'accuse"...

    Photo de la Terre vue de l'espace

    Citoyens contre industriels, bobos contre gilets jaunes, capitalisme vert contre collapsologues... La menace écologique existentielle qui pèse sur notre espèce impose de dépasser les oppositions stériles pour développer une conscience planétaire. C'est en tout cas ce que prône dans cette tribune Mathieu Brand, directeur des communautés chez Usbek & Rica.

    Je ne vais accuser personne dans les lignes qui suivent. Opposer, c’est ce que nous faisons depuis des décennies face à la catastrophe climatique annoncée : industriels vs citoyens, bobos vs gilets jaunes vs bourgeois, vieux vs jeunes… Récemment, Greta Thunberg, collégienne suédoise de 15 ans et figure de proue du mouvement des jeunes défenseurs du climat a été accusée par certains écolos - et en premier lieu par les collapsologues - d’être la défenseure du « Green New Deal » réclamé aux États-Unis notamment par le mouvement Sunrise : autrement dit, un « capitalisme vert », porté notamment par Al Gore. Vous ne comprenez pas pourquoi ces deux camps s’opposent ? C’est pourtant aussi clair que les oppositions entre Jadot-Batho-Hamon-Glucksmann à gauche…

    Face à l’urgence, tout le monde est coupable, personne n’est innocent. Sans compter que le bon vieux clivage gauche-droite devrait, dit-on, laisser bientôt sa place à une bataille entre transhumanistes et bioconservateurs. Les premiers veulent augmenter notre corps pour résister au changement climatique et à l’intelligence des machines, quand les seconds se refusent à modifier l’espèce humaine. À chaque époque ses controverses. On ne cesse d’accuser l’autre, avec pour seul résultat la perte d’un temps que nous n’avons plus.

    Sectarisme ou sauvetage de la planète

    Nous sommes des millions à sentir peser sur nous le poids des jours qui passent et nous rapprochent de l’impossibilité d’enrayer le réchauffement climatique. La question de la bascule vers un monde plus respectueux et plus juste devient alors une obsession.

    Une fois la prise de conscience acquise, c’est notre rapport au monde qui change. Le traitement des médias traditionnels semble incroyablement à côté de la plaque : on se félicite que les gens se baignent en plein mois de février… Les métiers des potes qui travaillent pour des grands groupes industriels ou financiers nous sont insupportables, et on en vient à se demander si ces mêmes potes qui enchaînent les vols low-cost pour des week-ends en Europe ou qui ont la flemme de faire le tri chez eux doivent encore être nos potes. On se sent devenir aigri. Et c’est impossible de vivre correctement comme ça. D’ailleurs, qui sommes-nous pour juger une manière de vivre ou d’être ?

    Une seule question devrait nous agiter : comment créer une conscience planétaire pour nous sauver ?

    Le meilleur appui du moment pour quiconque souhaite démontrer qu’il est ancré-dans-la-réalité étant les gilets jaunes, prenons-les en exemple. Au sentiment d’injustice réelle qu’ils manifestent, il faut ajouter notre mépris devant certaines de leurs revendications. Tout ce qui concerne la voiture en tête. Nous trouvons le débat sur les 80 km/h ridicule, la taxe sur le gasoil nécessaire. Bien sûr qu’ils ne sont pas assez écolos, mais ceux qui les critiquent sont-ils plus exemplaires ? Sûrement pas. Même chose avec la génération de nos parents et grands-parents : nous pourrions les accuser d’avoir fermé les yeux pour pouvoir s’enrichir, d’avoir toute leur vie utilisé des herbicides bourrés de glyphosate au lieu de prendre la peine de se baisser pour ramasser les mauvaises herbes. Ce conflit intergénérationnel n'aura encore qu'une seule conséquence : la perte de temps. Même constat avec les industriels qui, ne pensant qu’au trimestre prochain, doivent détruire pour gagner toujours plus. Là, c’est plus compliqué…

    Une seule question devrait nous agiter : comment créer une conscience planétaire pour nous sauver ? Cette question, personne n’a encore réussi à y répondre. Et pour cause, la division et l’individualisme nous en empêchent. Que les actions viennent des industriels, des citoyens via les mobilisations et pétitions, ou des élus via des lois, les avancées sont minimes. Pire, elles renforcent souvent les divisions. La seule fois où celles-ci disparaissent, c’est lorsqu’une prise de conscience toute bête mais pourtant essentielle se crée : nous sommes tous des Terriens. « Fin du monde, fin du mois, même combat » : la formule ne pourra devenir réalité que lorsque nous nous comporterons en Terriens. Alors, comment on fait ?

    La blessure narcissique comme solution

    Trois fois dans l’histoire, les humains ont été confrontés à ce qu’on appelle des blessures narcissiques : avec Copernic, nous découvrons que la Terre n'est pas au centre de l’Univers, avec Darwin que nous descendons du singe, puis avec Freud que l’inconscient nous empêche d’être totalement maître de nous-mêmes. Certains évoquent désormais l’avènement d’une quatrième blessure narcissique. Pour l’écrivain Pierre Ducrozet, c’est « la nouvelle, scandaleuse que l’humanité a participé à sa propre destruction et à celle de tout ce qui l’entoure ».

    Dans le superbe roman Siècle Bleu de Jean-Pierre Goux, l’auteur rappelle l'impact des premières photos, prises par les missions Apollo, de la Terre apparaissant comme une sphère dans le vide spatial. Le 24 décembre 1968, William Anders, à bord de la mission Apollo 8, prend un cliché resté célèbre sous le nom Lever de Terre, dévoilant notre planète partiellement dans l'ombre, un paysage lunaire au premier plan. Avec cette image, l’humanité prend alors conscience d’être liée par une responsabilité collective pour préserver la Terre. Un an avant le premier pas sur la Lune, l’identité terrienne est née. L’histoire montrera que Neil Armstrong aura eu plus d’impact que la photo de la Terre, mais l’époque a changé : c’est la première fois que notre espèce est en danger et la seule manière de s’en sortir désormais est de se retrouver derrière une mission commune et un intérêt commun : sauver la planète pour se sauver.

    Sans cette conscience planétaire, pas de transition et surtout toujours autant d’oppositions stériles

    Cette quatrième blessure est donc beaucoup plus simple que les trois premières : on a merdé, et on est tous dans le même bateau. Sans cette conscience planétaire, pas de transition et surtout toujours autant d’oppositions stériles. Ce n’est pas une guerre, ce n’est pas un effondrement, c’est moins spectaculaire qu’un pugilat mais cette évidence, si elle est matraquée, sera à l’origine de la bascule tant attendue.

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    Fin du monde, fin de mois, même combat ?

    Image à la une : « The Blue Marble », première photo de la Terre complètement éclairée, prise par l'équipage d'Apollo 17, le 7 décembre 1972.

    Mathieu Brand

    Mathieu Brand est depuis septembre 2016 directeur des communautés d'Usbek & Rica. Il est notamment à l'origine des tentatives de vannes sur Facebook et de la newsletter hebdomadaire.

  • Non assistance gouvernementale

    Il faut que ça se sache ça, il faut que ça soit partagé, il faut que la population prenne conscience que la santé n'est plus une priorité gouvernementale, que la vie des bébés et des mamans n'est plus une priorité...Comment est-il possible d'écrire cette phrase quand elle concerne la France ? Comment est-il possible que l'état nous affirme qu'il n'y a pas d'argent pour ça ? Et même pire que tout, que ça n'est pas "nécessaire" ? Comment est-il possible que des médecins cautionnent les propos de la ministre ? (pas de majuscule à "ministre", ça serait irrespectueux pour la majuscule) 

    Je suis effaré de lire ça. Consterné, révolté. 

    Là, on ne parle pas de pouvoir d'achat, du coût de l'essence et de la vie, des retraites dramatiquement insuffisantes, on ne parle pas de ces choses qui sont déjà inacceptables, là, on parle de la vie des bébés et des mamans. 

    Y a -t-il quelque chose de plus sacré que ça ?

    La maternité de Die a fermé et le petit Aimé est mort

    Samedi 2 mars, une marche blanche était organisée à Die, dans la Drôme. Les habitants se sont rassemblés pour Aimé, mort in utero lors du transfert de sa mère vers la maternité de Montélimar. Les services de maternité et de chirurgie d’urgence de l’hôpital de Die sont fermés depuis le 31 décembre 2017.

    Corinne Morel Darleux est conseillère régionale Auvergne - Rhône-Alpes.

    Corinne Morel Darleux

    Le 1er janvier 2018, au lendemain de la fermeture de la maternité à Die (Drôme), une femme enceinte qui souffrait d’un décollement du placenta est arrivée de justesse à la maternité de Valence. Elle habitait à Vercheny, dans la vallée. Le président du Collectif de défense de l’hôpital de Die, Philippe Leeuwenberg, avait alors déclaré : « Une femme du Haut-Diois n’aurait peut-être pas eu cette chance. »

    Ce 18 février 2019, Céline Guillemot et Fabrice Martinez n’ont en effet pas eu cette chance. Leur troisième enfant est mort in utero. De Châtillon-en-Diois, il aura fallu trois heures avant qu’ils n’arrivent à la maternité de Montélimar. Et ce, malgré le protocole auquel s’étaient engagées l’Agence régionale de santé (ARS) et la ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn. Ce soir-là, rien n’a fonctionné : des pompiers démunis, pas de médecin correspondant Samu de garde, pas de matériel spécifique aux urgences de Die (qui, par ailleurs, n’ont pas la clé du centre périnatal), jusqu’à l’hélicoptère, qui n’était pas disponible et qu’il a fallu attendre [1]. Il aura fallu trois heures. Montélimar est distante de 1 h 40 par la route depuis Châtillon-en-Diois. Mais les parents, eux, ont respecté le protocole. Leur enfant est mort-né. Ils l’ont appelé Aimé.

    Il est particulièrement pénible et odieux d’entendre Agnès Buzyn expliquer aux micros que la sécurité n’est pas la proximité 

    Une semaine avant la marche blanche, le 24 février, une jeune mère avait accouché dans l’ambulance entre Vercheny et la maternité de Valence. Quelques jours plus tôt, une petite fille, Lou, était née sur le bord de la départementale, dans la voiture de ses parents — qui l’ont mise au monde seuls. Dans le Diois, Lou et Aimé ne sont pas des statistiques anonymes. Chaque mois, de tels incidents ont lieu, de futurs parents s’inquiètent et des femmes enceintes vivent leur grossesse dans l’angoisse, à se demander comment cela va se passer. S’il y aura un médecin urgentiste de garde cette nuit-là. Si les pompiers ne seront pas occupés en montagne. Si l’hélicoptère ne sera pas déjà mobilisé par un accident de la route. Si le fameux protocole censé garantir la sécurité sans proximité va, ou non, dérailler.

    C’est pourquoi, depuis deux semaines, il est particulièrement pénible et odieux d’entendre Agnès Buzyn expliquer aux micros que la sécurité n’est pas la proximité. De lire des témoignages de médecins expliquant que nous nous tromperions de combat et que les petites maternités sont dangereuses. C’est comme si le garagiste nous expliquait que prendre la route avec des pneus lisses est risqué et qu’il vaut mieux rouler sans pneus.

    C’est pour sortir des formules toutes faites, des tableurs des ministères et des condoléances de convenance qu’il a été décidé, lors de cette marche blanche du 2 mars, à Die, de lire le récit de cette mère. Un récit dur, des mots crus que nous avons hésité à lire à haute voix devant la foule rassemblée. Et que nous avons finalement décidé de partager, à la demande de la mère. Parce que ce ne sont pas ses mots qui sont durs, mais ce qu’elle a vécu. Parce qu’il faut en finir avec les hypocrisies du jargon technocratique, les formules aseptisées, « l’immense tristesse et la douleur ressenties »par la députée. Enfin, pour témoigner, à tous ceux qui semblent trouver que c’est une bonne solution, de ce que veut dire concrètement un transfert par hélicoptère, sanglée, seule, le corps transpercé de contractions.

    Notre seul camp à nous, c’est le droit à vivre dignement

    J’étais sanglée sur le brancard, un casque anti-bruit sur les oreilles, dans une froide solitude. À chaque contraction, je cherchais une position pour me soulager et accompagner la progression de mon bébé. Je souffrais, je me tortillais, j’avais commencé à pousser. J’ai failli accoucher dans le ciel… »

    Ce dont nous avons besoin n’est pas d’un hélicoptère. Ce que nous réclamons n’est pas un hôpital flambant neuf comme nous le promet l’ARS. Les 12 millions d’euros mis sur la table ne remplaceront jamais une maternité et un bloc opératoire. Ils ne nous feront pas oublier les fausses rumeurs sur le manque de sang à la maternité, démenties depuis par l’Établissement français du sang. Ni les promesses non tenues. L’ARS peut publier tous les communiqués qu’elle veut pour dire que le protocole fonctionne parfaitement, ils n’abuseront que ceux qui ont déjà choisi leur camp. Notre seul camp à nous, c’est le droit à vivre dignement.

    Lors de la marche blanche du 2 mars 2019, à Die (Drôme).

    Le 22 février, la députée La République en marche (LREM) de notre circonscription a écrit sur Facebook : « L’ARS a d’ailleurs diligenté une enquête à laquelle je serai très attentive, y compris sur son indépendance et son impartialité, car il est de mon devoir de vous défendre et vous représenter. » Madame de Lavergne, si vous nous lisez : l’ARSest l’agence qui a décidé de la fermeture de la maternité et des urgences. Qui a mis au point le protocole. Qui est chargée de sa mise en œuvre et de son bon fonctionnement. Pensez-vous sincèrement que les mots indépendance et impartialité soient appropriés ?

    À la marche blanche, il n’y avait pas beaucoup d’écharpes tricolores 

    Quant aux élus locaux à qui prendrait l’envie de nous dire eux aussi que leur devoir est de nous défendre et de nous représenter, je voudrais juste dire qu’il est un peu tard. Et leur rappeler que lors de l’ultime manifestation avant la fermeture de la maternité, peu étaient là, aux côtés de la population. Les mêmes qui, quelques mois plus tôt, se pressaient derrière la banderole pour être sur la photo. Ce samedi 2 mars, ont-ils eu peur d’être mal accueillis ? À la marche blanche, il n’y avait pas beaucoup d’écharpes tricolores. En fait, il n’y en avait qu’une. Et elle tremblait de rage.

    Mesdames, messieurs, nous ne voulons plus de courriers polis, de posts apaisants sur les réseaux sociaux, d’assurances que tout sera fait ni de formules de politesse. Nous voulons que cela ne se reproduise jamais. Bien sûr, nous ne sommes pas idiots. Nous savons qu’il peut y avoir des accidents, que certains décès arrivent, tout simplement. Mais nous ne sommes pas idiots, je me permets d’insister. Nous savons aussi que certains drames peuvent être évités.

    En décembre 2014, la maternité de Die avait pris en charge et mis au monde Célestin, le deuxième enfant de Céline et de Fabrice, en 45 minutes. Une naissance par césarienne due à un décollement du placenta. Exactement le même cas.

    Nous ne saurons probablement jamais si Aimé aurait pu être sauvé.

    Il est en revanche certain que Célestin aujourd’hui ne serait pas là s’il n’y avait pas eu de maternité."

  • Lucchini et les enseignants.

     

    https://positivr.fr/hommage-instituteurs-fabrice-luchini/?fbclid=IwAR0SPRCCLzba5tZ6--7TIaJNaIRT75NMv5p9MM4pCjh_bCMLS9LXuomM2RI

     

     

     

    "Alors que les instituteurs et les professeurs sont trop souvent critiqués et rendus coupables de tous les maux, Fabrice Lucchini vole à leur rescousse avec une déclaration d’amour qui fait beaucoup de bien."

    Invité au 20 heures de France 2 ce dimanche 24 février, l’acteur a profité de la présence du ministre de l’Éducation nationale pour citer le passage d’un livre de Charles Peguy. Son objectif ? Rendre hommage aux enseignants. Un cri du cœur. Regardez :

    « On ne parle aujourd’hui que de l’égalité et nous vivons dans la plus monstrueuse inégalité économique que l’on ait jamais vue dans l’histoire du monde. On vivait alors, on avait des enfants. Ils n’avaient aucunement cette impression que nous avons d’être au bagne. De tout ce peuple les meilleurs étaient peut-être encore ces bons citoyens qu’étaient nos instituteurs. Il est vrai que ce n’était point pour nous des instituteurs, ou à peine. C’étaient des maîtres d’école. Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs « .
    -Charles Péguy, extrait de « L’Argent »

    Fabrice Luchini :

    « On doit les admirer, les aimer. On doit aimer nos profs, on doit aimer nos instits. »


     

    Je ne suis pas d'accord avec lui. On ne "doit" pas aimer les profs et les instits. Ils n'en ont pas besoin. Ou plutôt ils ne devraient pas en avoir besoin. Si la question se pose et que Fabrice Lucchini lance cet appel fort honorable, c'est bien qu'il y a un problème.

    Et le problème vient de l'institution et de ses employés.

    Je ne dis pas à mes élèves qu'ils "doivent" m'aimer mais j'agis de façon à ce qu'ils aiment venir apprendre avec moi. C'est tout.

    Etre aimé, ça n'est pas quelque chose que les autres vous doivent a priori, de façon systématique au regard de votre statut. 

    Etre aimé, ça se gagne, ça se mérite, ça se travaille. 

    Etre aimé en imposant un travail quotidien à des enfants et parvenir malgré tout à ce que ce travail imposé soit perçu comme une chance à saisir, une exploration enthousiasmante, un défi personnel, un tremplin, c'est cela le métier d'enseignant. 

    Soit on s'y applique et on sera aimé, soit on ne le fait pas et le bonheur d'être aimé n'en deviendra pas pour autant un dû. 

    Si je découvrais que mes élèves n'avaient aucune envie de venir en classe, je ne leur reprocherais rien. 

    Ils ne me doivent rien. 

    Moi, je dois par contre les inviter à "grandir" au mieux. C'est de cette façon que je les aime. 

    Il ne s'agit pas pour autant d'imposer  "ma" façon de grandir mais de leur apprendre à s'observer. Car c'est par la connaissance de soi que l'individu grandit. Les connaissances intellectuelles sont des moyens d'y parvenir. Pas une finalité.   

  • Einstein et le végétarisme

    https://itinerariesoftaste.sanpellegrino.com/be/how-we-were/pourquoi-einstein-%C3%A9tait-relativement-v%C3%A9g%C3%A9tarien?language=fr

    Pourquoi Einstein était relativement végétarien

    POURQUOI EINSTEIN ÉTAIT RELATIVEMENT VÉGÉTARIEN

    Avec ses cheveux indisciplinés et ses yeux pétillants, le physicien théoricien, l’auteur de l’équation la plus célèbre du monde – E=mc2 – est devenu l’archétype des savants fous mais géniaux et des professeurs excentriques du monde entier.

    Si l’on considère le génie d’Einstein, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’origine du génie. Beaucoup de végétariens soulignent son régime alimentaire, en affirmant que le savant allemand était un des leurs. Après tout, si l’on est ce que l’on mange, et si Einstein était un génie, vous voudriez un peu de ce qu’il a eu, n’est-ce pas ? En fait, la relation d’Einstein avec la nourriture était assez compliquée, influencée à la fois par sa vie personnelle – il se déplaça entre divers pays avant de s’établir finalement aux États-Unis en 1933 – et par les forces politiques et sociales en jeu en Europe au cours des années 20-30.

    Le végétarisme, la pratique de s’abstenir de manger toute forme de viande, remonte au moins aux Grecs antiques, et probablement jusqu’au VIIème siècle avant Jésus-Christ. Le grand mathématicien Pythagore est censé avoir été végétarien (peut-être même avoir été membre d’une école végétarienne), et la partie finale des Métamorphoses d’Ovide, une plaidoirie passionnée pour que l’humanité se transforme en une meilleure race, respectueuse de la vie des gens et des animaux, est donnée par le personnage de Pythagore.

    C’est une thèse à laquelle on pourrait imaginer qu’Einstein, un pacifiste en paroles, adhèrerait. Dans une lettre datée du 27 décembre 1930, il a exposé sa propre vue de cette philosophie et de ce qui l’attirait : « Bien que des circonstances extérieures m’aient empêché d’observer strictement un régime végétarien, j’adhère depuis longtemps à cette cause par principe. Outre le fait que je suis d’accord avec les buts du végétarisme pour des raisons esthétiques et morales, j’estime que le mode de vie végétarien, par son effet purement physique sur le tempérament humain, aurait une influence des plus bénéfiques pour le sort de l’humanité ».

    Cependant pendant les années 20 et 30, Einstein n’était pas en position de choisir soigneusement son régime. En 1917, on lui avait diagnostiqué une grave maladie de l’estomac – pas aidée par les pénuries alimentaires de cette période-là – qui se reproduisit à nouveau tout au cours de sa vie. Un docteur lui ordonna alors un régime de quatre semaines de riz, pâtes macaroni et pain zwieback, le pain croustillant sucré cuit deux fois que l’on mange dans toute l’Europe septentrionale et centrale. Einstein, qui était né à Ulm, en Allemagne, en 1879, vivait alors en Suisse. Son père avait déménagé toute la famille au milieu des années 1890, et c’est à Zurich qu’Einstein se stabilisa formellement dans ses études et commença à développer ses théories novatrices.

    Bien que son cœur fût toujours enclin au végétarisme, il mangeait de la viande, et les saucisses avec la soupe de lentilles étaient un de ses plats favoris. Une histoire raconte qu’Einstein, retournant d’un café voisin à son laboratoire, décida d’acheter du foie de veau pour que la femme de son collègue n’ait pas besoin d’aller faire les courses. De retour au laboratoire, elle commença à faire cuire le foie sur un bec Bunsen.

    « Qu’est-ce que tu fais ? » demanda Einstein. « Tu fais bouillir le foie dans de l’eau ? ». Quand elle reconnut que c’était ce qu’elle était en train de faire, Einstein déclara : « Le point d’ébullition de l’eau est trop bas. Tu dois utiliser une substance avec le point d’ébullition supérieur, comme le beurre ou la graisse ». À partir d’alors, ses amis indiquèrent le besoin de faire frire le foie plutôt que de le faire bouillir comme le voulait la « théorie d’Einstein ». Au cours des années 30, Einstein entama une amitié plutôt surprenante avec le roi Albert et la reine Élisabeth de Belgique pendant qu’il voyageait pour une conférence. Einstein et la reine partageaient l’amour de la musique – il jouait du Mozart pour elle sur son violon – et essayait de lui expliquer sa théorie de la relativité.

    En octobre 1930, il était à Bruxelles pour un congrès et il passa chez le roi et la reine, dans leur palais de Laeken. Ils jouèrent de la musique et ensuite prirent ensemble le dîner.

    « J’étais seul avec le roi et la reine pour le dîner » rapporta plus tard Einstein, « pas de serviteurs, de la nourriture végétarienne, des épinards avec des œufs au plat et des pommes de terre, c’est tout. J’ai aimé ce repas énormément ».

    Les plats simples attiraient Einstein – un homme qui pouvait être si absorbé par son travail qu’il en oubliait de prendre le déjeuner. Sa femme Elsa lui rappelait de manger, en lui disant : « Les gens ont des siècles pour découvrir ces choses, mais ton estomac, non, il n’attendra pas pendant des siècles ».

    Einstein et ses amis Maurice Solovine et Conrad Habicht, fondateurs en 1902 de l’Olympia Academy – un groupe qui se retrouvait dans l’appartement d’Einstein à Berne pour y discuter de philosophie et de physique - vivaient de saucisses, de Gruyère et de fruits. Mais pour marquer l’anniversaire d’Einstein, ses amis lui firent la surprise de mettre trois plats de caviar sur la table. Il était tellement absorbé dans la discussion du principe d’inertie de Galileo, dit-on, qu’il mangea une grosse bouchée après l’autre de ce plat raffiné jusqu’à ce que Solovine lui demande enfin : « Sais-tu ce que tu viens de manger ? ».

    « Pour l’amour du Ciel », répliqua Einstein, « C’était donc le fameux caviar ! Eh bien, si vous offrez de la haute cuisine à des paysans comme moi, sachez qu’ils ne vont pas l’apprécier ».

    Seulement alors que la fin de sa vie approchait, Einstein arriva enfin à adopter un régime végétarien plus strict. Il avait alors soixante-dix ans passés et vivait à Princeton USA depuis plus de vingt ans. Il était devenu un savant au niveau mondial, avait reçu le Prix Nobel pour la physique en 1921, ainsi que d’autres prix, récompenses et doctorats. Mais il avait encore des problèmes d’estomac et, en 1948, sa santé commença à décliner.

    Une chirurgie exploratoire révéla un anévrisme dans l’aorte abdominale que l’on ne pouvait pas enlever.

     « J’ai toujours mangé de la viande avec la conscience un peu coupable », écrivit-il dans une lettre à un ami. Pour mitiger la douleur et la gêne qu’il ressentait dans son estomac, il maintenait alors un régime végétarien simple et strict. Il ne buvait pas non plus d’alcool.

    En mars 1955, presqu’un an exactement avant sa mort à Princeton à l’âge de 76 ans, Einstein écrivit une lettre qui montre l’importance du régime qu’il suivait à la fin. « Donc je vis sans matières grasses, sans viande, sans poisson, mais je me trouve très bien ainsi », écrivit-il. « Il me semble presque que l’homme n’est pas né pour être carnivore. »

    Il s’agit de l’une des rares théories d’Einstein qui restent encore à prouver.

      

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  • Photographies animalières

     

    Magnifique. Pour le talent du photographe mais bien plus encore pour cette nature si belle, si magique, si créative, émouvante, drôle, étonnante....


    https://www.demotivateur.fr/article/il-photographie-la-vie-des-ecureuils-hamsters-et-renards-et-en-tire-des-cliches-hilarants-15687

    Un photographe autrichien s’amuse à photographier de écureuils et des hamsters mais aussi des renards dans des positions pour le moins insolites. Et le résultat vaut le coup d’oeil !

    Amoureux des écureuils, hamsters et autres renards, nous avons ce qu’il vous faut.

    Vous allez adorez ces jolies photos aussi amusantes que réussies, lesquelles mettent en scène ces adorables petites boules de poil, dans des postures parfois hilarantes.

    Ces clichés qui nous redonnent illico le sourire, nous les devons au photographe autrichien Julian Rad, qui a en effet pris l’habitude de photographier la vie sauvage des trois animaux pour lesquels il s’est pris de passion.

    Un fantastique travail qui lui a d’ailleurs permis de remporter le premier prix du « Comedy Wildlife Photography Awards » en 2015 avec le cliché intitulé « rush our », que vous pouvez découvrir ci-dessous.

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    En regardant ce dernier, difficile de donner tort au jury du concours tant la scène capturée par le photographe s’avère belle et comique à la fois.

    Cette photographie est en tout ça l’illustration parfaite des instants magiques que Julian Rad s’amuse à immortaliser pour notre plus grand plaisir.

    Du renard hilare au hamster botaniste, en passant par l’écureuil bondissant, difficile de ne pas fondre devant ces jolies petites frimousses.

    Découvrez le travail de Julian Rad à travers une série de clichés amusants qui nous mettent instantanément de bonne humeur. Si vous voulez en apprendre davantage sur l’oeuvre du photographe, n’hésitez pas à visiter son compte Instagram.

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife

    Crédit photo : Instagram julianradwildlife