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  • JUSQU'AU BOUT : les enfants

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    Un roman particulier pour moi et c'est très symbolique qu'il soit publié alors que je suis à quatre mois du départ à la retraite. 

    Tout au long du roman, les enfants de la classe seront le prétexte à des prises de décisions extrêmes de la part de Pierre, jeune instituteur, nommé sur son premier poste. 

    Un "prétexte" car il ne s'agit pas de la source même de sa rage et de sa détermination. C'est la douleur existentielle qui est à la source de tout, cette douleur qui plonge l'individu dans une détresse insondable.

    La question est simple en fait : qu'est-ce qui donne à la vie sa puissance, qu'est-ce qui enflamme l'esprit, qu'est-ce qui nourrit l'énergie de vie ?

    J'ai 57 ans et j'ai croisé beaucoup de gens dont l'existence me paraissait totalement insipide. Je sais que c'était un jugement et qu'il aurait fallu que je vive avec ces gens pour pouvoir établir un constat plus lucide et encore aurait-il fallu que je ne "juge" pas de leurs existences à travers le filtre de mes propres repères. 

    Je sais que tout cela était faux et évidemment injuste. J'ai longtemps été dans le jugement. 

     

    Pierre, lui, le héros de ce roman, ne prend aucun recul. Non seulement, il juge mais il condamne également. Les enfants et la nature qu'il vénère sont les deux lumières qui éclairent sa voie. 

    Rien, ni personne ne peut leur porter atteinte.

    Sans en subir les conséquences.

     

     

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    EXTRAIT

    « Je n’utilise jamais le mot « élève. » C’est beaucoup trop réducteur. Il sous-entend qu’on ne s’intéresse qu’à l’aspect scolaire de l’enfant, qu’à ses capacités intellectuelles dans des domaines précis, ceux ci ne représentant d’ailleurs aucunement à mes yeux la quintessence de l’intelligence.

    L’intelligence de l’être humain, c’est, avant tout, sa capacité à s’adapter à toutes les situations pour continuer à progresser.

    C’est au maître de s’évaluer en jugeant du bonheur que les enfants ont eu à apprendre et de l’envie qu’ils éprouvent à continuer. La plus belle note, c’est l’éclat de rire de l’enfant devant un travail.

    Quand, à la fin de la maternelle, certains enfants ne veulent plus de l’école, il s’agit à mes yeux d’un meurtre. Et les enseignants coupables sont des assassins.

    Eux aussi mériteraient d’être exécutés. »

     

     

    VIII

    Mercredi.

    Il rentra à Coëtlogon en début d’après-midi. Il pleuvait par intermittences. Il eut le sentiment qu’il avait uniquement attendu cette journée, occupant laborieusement les vacances, cherchant à accélérer le déroulement du temps.

    PSG - OM, c’était bien la première fois qu’un match de foot allait lui servir à quelque chose.

    Il s’installa à dix-huit heures. Le bosquet de noisetiers, dépouillé de ses feuilles, s’était garni de stalactites translucides. Entre les falaises sombres, le soleil était impuissant à réchauffer l’air humide et glacé. La couverture nuageuse maintenait prisonnière une brume pénétrante, remplacée régulièrement par des averses soudaines. La nature était une alliée fidèle. Deux voitures passèrent précautionneusement dans l’heure suivante.

    Alors que l’humidité pesante commençait à traverser ses vêtements, un mugissement profond se fit entendre. Il se secoua pour ranimer ses muscles engourdis. Il serra le manche du lance-pierres, l’arma d’un boulon et en plaça deux autres dans sa bouche. C’était là qu’il était le plus facile de saisir les munitions nécessaires. C’était une technique qu’il maîtrisait parfaitement. Enfant, il avait passé des journées entières à affiner son tir. Même les cibles mobiles ne lui résistaient pas.

    L’engin approchait, le ronflement puissant du moteur emplissant le silence comme une vague qui déferle. Il imagina un court instant les animaux de la terre fuyant devant le monstre et lui, attendant patiemment la rencontre fatidique. Identique à celle qu’il ressentait en entrant dans un sauna, une puissante excitation l’enflamma. Un orgasme cérébral. Il bandait de tout son être.

    Comme à l’intérieur d’une caisse de résonance, le hurlement du moteur, entre les falaises, imposa sa domination.

    Le faisceau des phares tranchait la nuit mouillée et ouvrait la route. L’engin surgit au bout de la ligne droite et dans un furieux vacarme s’approcha rapidement.

    Il eut quelques secondes pour se réjouir de la vitesse du monstre. Trente mètres.

    Il tendit la gomme au maximum, retint sa respiration et lâcha le projectile. Il n’entendit pas l’impact du boulon sur le pare-brise mais l’écart brutal de l’engin le rassura immédiatement sur la qualité du tir. Il arma de nouveau et au moment où la cabine passait à sa hauteur tira dans le carreau latéral qui vola en éclats. Une deuxième embardée entraîna l’engin sur le bas-côté glissant. Un écart violent ramena la cabine sur la route mais la remorque amplifia le mouvement. La motrice traversa la chaussée pour heurter la falaise dans un énorme déchirement de tôles. Le semi, aussitôt projeté dans la direction opposée, les roues bloquées, glissa sur le revêtement patiné, la masse incontrôlable de la remorque poussant irrésistiblement. La cabine s’envola et plongea vers le ruisseau.

    Dans un fracas tonitruant, l’engin se disloqua, la remorque, animée d’un élan dévastateur, se dressa telle une colonne vertébrale, dépassa la cabine et se pulvérisa dans un vacarme apocalyptique. Des hurlements de tôles broyées se répercutèrent sans fin dans la gorge.

    Il ne ferma jamais les yeux, gravant chaque instant dans sa mémoire. Quelle victoire ! David contre Goliath ! Il sortit du renfoncement et s’approcha en courant. Il contempla les monceaux de ferraille. Sur la remorque éventrée, deux roues tournaient encore.

    Il pensa aux soubresauts des pattes de la biche.

    Il espéra que l’agonie du tueur durerait quelques minutes. Il aurait aimé descendre jusqu’à la cabine mais c’était trop risqué. Il préféra disparaître dans l’ombre du chemin menant au plateau."

     

  • KUNDALINI : Pornographie, sexe ou sexualité sacrée ?

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    Puisque ce roman "contient des scènes de sexe" et que cette expression employée par Brigitte Lahaie me laisse quelque peu circonspect sur l'interprétation à en faire, je poste un extrait bien précis.

    Evidemment que sorti de son contexte, le passage peut prêter à confusion.

    S'agit-il de pornographie, de sexe ou de cette sexualité sacrée que j'ai cherché à exprimer ?...

     

    "Sat.

    Comme un porteur de flambeaux enveloppant son âme et son cœur et son corps et sa joie d’une galaxie naissante, un espace à découvrir, à parcourir, à explorer, sans aucune limite, sans aucune peur, sans rien ne puisse altérer cette soif, cette faim, ce désir.

    Elle voulait jouir à n’en plus finir.

    Elle plongea sa langue dans la bouche de Sat, elle le lécha, elle l’embrassa avec une telle convoitise qu’elle se sentit couler en lui, mêlant sa salive à la sienne, glissant sous sa peau, goûtant ses parfums et sa puissance et sa douceur et sa force et sa maîtrise.

    Elle réalisa subitement à quel point cette étreinte dépassait depuis longtemps en altitude les reliefs anciens.

    Au-delà du connu.

    Un territoire sans nom, sans image, sans aucune connaissance.

    Elle avançait, l’âme dénudée et le corps libéré, dans une jungle émotionnelle dont elle avait jusqu’alors ignoré l’existence.

    Les yeux de Sat. L’impression d’y voir son âme. Et de découvrir tout autant dans un reflet inexplicable l’étendue lumineuse qui s’ouvrait en elle.

    Ouverte.

    C’est à ce mot en elle que le rire se délivra.

    Un rire cristallin, juste un éclat, les yeux dans ceux de Sat, sa verge raide en elle, ses mains sur ses fesses, sa langue jouant avec la sienne. Où était-elle ? Était-ce elle qui ondulait son bassin de la sorte ?

    Elle flottait, suspendue, dans un océan électrique.

    Un déferlement incessant. Un kaléidoscope de flashs colorés.

    Elle se souvenait de cette nuit d’enfance. Son père, au plus froid de l’hiver, l’avait invitée à marcher sous les paillettes neigeuses, elle avait une lampe frontale et lorsqu’elle levait la tête, elle voyait descendre en cascades des marées floconneuses qui étincelaient et parsemaient les noirceurs de confettis scintillants. Des éclats de rire, la bouche grande ouverte, des flocons saisis au vol, les mains tendues vers le ciel. Et cette joie immense en elle, cette chaleur pétillante, ce bonheur de la vie, l’émerveillement.

    Tout était là de nouveau. Ces bonheurs d’enfant dans son corps de femme. La vie qui se réjouissait d’elle-même. L’émerveillement qu’elle avait abandonné follement, au fil du temps.

    Les mouvements circulaires de son bassin. C’est elle qui les avait initiés et elle gémissait de plaisir en contractant son périnée, la verge enserrée dans un écrin si sensible qu’elle se sentait fondre.

    Elle repoussa délicatement le torse de Sat et l’invita à s’allonger sur le dos.

    Il la laissa mener la danse.

    Échanges de regards. Connivence silencieuse, des sourires qui racontaient des étreintes à vivre, des propositions muettes murmurées dans les yeux.

    Les mains de chaque côté des épaules de Sat, elle entama de lents mouvements de va-et-vient sur son sexe dressé et chaque contact des pubis amplifiait la montée puissante et inexorable de la jouissance, la pression sur son clitoris l’emportait, les mains de Sat soupesant ses seins, sa bouche saisissant les tétons, mordillant tendrement la chair rosée, aspirant, enlaçant, cette langue infatigable, des réseaux de nerfs reliés, des lacis saturés de décharges longues et toujours plus intenses, elle découvrait des zones d’ombres et ne savait plus où se situaient les points les plus sensibles, comme si l’intégralité de son corps s’ouvrait au plaisir comme un corps nu au soleil, oui, c’était cela, comme des rayons solaires l’inondant, quand les arabesques invisibles des haleines célestes s’invitent dans les moindres recoins et qu’il serait indécent de refuser l’offrande.

    Laurent n’y avait toujours vu que des invitations sexuelles et c’était là, dans l’instant, comme un voile déchiré.

    Elle rejeta aisément les pensées anciennes en accélérant la cadence de ses mouvements, elle plongea de nouveau dans la bouche de Sat et saisit sa tête entre ses mains, écrasant ses lèvres, fouillant au plus profond avec une langue avide, le corps entier agité de soubresauts, de spasmes, de tensions, d’abandons lascifs et d’euphories dansantes puis sans même y songer, sans même qu’une pensée précise n’éclaire l’intention, elle éprouva le besoin irrésistible de se redresser à la verticale, de s’asseoir sur le sexe dressé et de l’engloutir comme un pieu. En appui sur les pieds, les genoux relevés, cambrée, totalement ouverte, les seins tendus, les fesses posées sur le bassin de Sat, la vision offerte de son vagin éclos engloutissant le soleil.

    Ses bras entamèrent une danse hypnotique et elle vit autour d’elle les pollens libérés, des têtes de pissenlit voleter dans l’espace, des papillons comme des fous dansants, au gré du vent, elle s’évapora comme une marée verticale, une mer aspirée par une lune aimante, une sève projetée comme un jet de semence, elle imaginait des flots de sperme inondant le champ affamé de sa matrice.

    « Doucement, murmura Sat. L’énergie a besoin de temps pour s’exprimer pleinement. »

    Elle entendit sa voix dans un brouillard d’inconscience et la verge sortant de son étui engendra l’impression d’un vide insupportable.

    Il empoigna les fesses de Maud et les attira vers son visage en glissant sur le lit.

    Contemplation.

    Les cuisses écartées au-dessus de lui, la vision délicieuse d’une rose ouverte, des parfums de sous-bois et de mousses épaisses, la douceur des pétales qu’on effleure.

    Il posa sa bouche sur les lèvres auréolées de cyprine. Une langue fouisseuse, des succions, des baisers, des explorations minutieuses, mélange des sécrétions, absorption des ruissellements, de l’anus au clitoris, un aller-retour régulier, un crescendo répétitif, augmentation du volume sanguin.

    Elle entama un mouvement saccadé, une pression de son sexe sur la bouche de Sat, l’envie d’être bue, absorbée, de se liquéfier en lui, de délivrer les ruissellements de son plaisir, une averse torride, des crues de rivières inondant les terres, des nuages gonflés à en crever de jouissance. Elle plongeait dans ses yeux, elle soutenait ses regards et se réjouissait du plaisir qu’elle lisait sur son visage enfoui entre ses cuisses.

    Des milliers d’images fugitives dans sa tête, dans son corps, dans son âme. Elle ne savait plus où elle était, elle ne savait plus qui elle était, elle n’aurait même su dire depuis combien de temps la chaleur du soleil se déversait en orage, ni même trouver en elle la source de ces visions, comme un écoulement de pensées extérieures, comme un monde onirique et sensuel, émotionnel et érotique, la libération totale, absolue, définitive de son âme et de son corps. Comme un don du ciel.

    Un don du ciel.

    Tout en elle résonnait d’une symphonie divine.

    Elle gémissait sans savoir d’où venaient ces sons étranges. De sa gorge, de son sexe, de son ventre, de ses seins, de ses mains ? L’impression qu’elle baignait intégralement dans une mélodie de jouissance sans fin, épanouie, délivrée, emplie, enflammée.

    Comme si la vie s’extasiait d’elle-même en usant de son corps.

    Elle ne comprenait plus rien et elle devinait un ancrage sur le point de lâcher, un cordage qui la reliait à son mental, à sa raison, à l’habitude cartésienne de l’explication qui rassure. Elle ne voulait plus de ces enceintes. Sans la moindre peur. Sans la moindre projection futile, l’inquiétude d’un avenir imaginé, cette frayeur des conséquences, cette angoisse de l’erreur, cette éventualité du regret. Il n’y avait rien d’autre que la langue de Sat dans les plis de son sexe et cette verge tendue qu’elle allait de nouveau engloutir.

    Elle ne parvenait pas à comprendre comment son plaisir pouvait s’étendre ainsi, aussi longtemps, aussi intensément, sans que l’orgasme habituel ne survienne.

    Bouleversement.

    N’avait-elle donc jamais fait l’amour auparavant ?

    Ou plutôt, n’avait-elle donc jamais été envahie par l’amour ?

    Des phrases en elle comme des coups de tonnerre.

    Un trouble si puissant. Des volets qui s’ouvraient. Une lumière trop vive pour qu’elle puisse y voir clair.

    Elle eut envie de rire en pensant qu’elle pourrait en parler à Sat. Qu’il l’éveillerait, qu’il lui apprendrait à absorber l’illumination.

    L’illumination.

    Cette conscience jamais éprouvée décupla le brasier.

    Elle se retourna, offrit de nouveau son sexe à la bouche de Sat, les cuisses de chaque côté de son visage et elle engloutit tendrement la verge dressée, elle l’aspira, lécha les réseaux de veines gonflées, lapant le gland de sa langue, elle écarta les cuisses de Sat et glissa ses doigts mouillés contre l’anus, massa le périnée, joua délicatement avec les testicules, une frénésie joyeuse, ardente, incandescente.

    Qui était-elle ?

    Cette vibration en elle, ce flux constant, intégral, innommé, cette incapacité à identifier cette énergie, cette extase au-delà de l’orgasme, cette impression de ne plus être en elle mais de flotter dans une bulle extensible, englobant leurs deux corps dans un cocon chaud, nourrie par des semences déversées depuis des altitudes insoupçonnées, elle ne pouvait en être l’instigatrice.

    Qui était-elle, là, à l’instant ?

    Elle n’avait jamais vraiment aimé prendre le sexe de Laurent dans sa bouche et elle s’y était résignée parfois. Sans un réel plaisir. Juste pour lui.

    Elle découvrait soudainement un bonheur ineffable à se sentir ainsi visitée, un ravissement intense à propager sur la tige tendue de cet homme des pulsions érectiles, des montées de sperme comme une sève brûlante, elle aimait les bruits de succion, elle accompagnait les mouvements du bassin, enlaçant le gland d’une langue insatiable, aspirant, tournoyant, l’humectant de salive.

    Elle accueillait avec une satisfaction immense les soupirs langoureux de Sat.

     

     

    Il devait rester concentré sur la pression interne, la puissance du flux sanguin dans sa verge, les contractions de son périnée, la circulation de l’énergie, la captation des vibrations de Maud, les paliers orgasmiques, la mise en tension et le contrôle à maintenir, la synchronicité entre la respiration et la circulation de l’énergie. Ne pas succomber au chaos sensoriel, pas encore, ne pas s’embraser avant que Maud ne s’envole.

    Son visage entre les cuisses ouvertes, la tendresse des lèvres plissées. Le parfum de son sexe épanoui comme une fleur inondée.

    Il avait espéré cet instant. Il aimait infiniment absorber les sucs et les nectars, fasciné par la vision, enivré par les senteurs. Il aimait le corps des femmes. Il avait appris sur ce trésor tout ce qui doit être connu. Il avait lu, encore et encore, il avait médité, il avait remercié, et puis il avait lu encore et encore.

    L’extase tantrique.

    Là, maintenant, le chemin s’ouvrait.

    Maud. Elle était bien plus que ce qu’elle pensait, elle portait en elle des horizons immenses. Il pouvait être son accompagnant. Il n’y perdrait pas son intégrité morale, il ne s’égarerait pas dans les compromis et les frustrations. Elle vibrait tout autant que lui mais n’avait pas accès consciemment à la Source.

    Elle baignait dans une lumière inconnue.

    Il pouvait lui apprendre ce qu’il connaissait. Il pensa même qu’elle en constituerait un savoir plus vaste que le sien.

    Elle avait en elle un potentiel inconcevable, jamais exprimé, jamais entamé, un territoire vierge de regards. Là où aucun homme ne l’avait encore aimée.

    Une certitude.

    Il s’appliquait à lécher les lèvres, à écarter les tissus, à pointer la langue comme un organe butineur, à titiller délicatement le bouton rosé dans son antre, à l’aspirer, l’envelopper, l’honorer.

    Deux doigts contre la face antérieure du vagin, un point orgasmique qu’il convenait d’honorer, un mouvement répétitif, des pressions régulières, concentriques.

    Se mêlaient à sa salive les liquides internes, des coulées de plaisir qu’il vénérait comme un élixir divin.

    Il sentait combien le tremplin était proche.

    Les halètements de Maud, les spasmes de son bassin, les contractions de ses fesses, les perles de plaisir sur ses lèvres, des ruissellements saccadés, des jets de plaisir cristallins.

    Il enlaça sa taille et imprima un mouvement de bascule.

    Elle abandonna le membre et se laissa guider.

    Nouvelle posture. Sur le côté, face à face. Légèrement distants, quelques centimètres, pas de contact des sexes.

    Il tendit le bras et ramena le bol d’huile.

    Il l’invita à ouvrir la main et en fit couler. Il trempa ses doigts et le reposa.

    « Juste un massage mutuel, Maud, tous les deux, en même temps. Un massage pendant lequel vous allez visualiser le plaisir en vous, vous allez lui donner une couleur, une densité, une forme, un son, un mouvement, un parfum. Pendant quelques minutes. J’en ferai tout autant. Puis, vous allez visualiser votre plaisir prendre contact avec le mien. Pendant nos caresses mutuelles. Le un plus un deviendra une unité plus vaste. Sans se quitter des yeux, Maud »

    Il avait déjà commencé à glisser les mains sur son dos et sur ses cuisses. Elle l’avait imité. Sans le quitter du regard

    Une intensité électrique et simultanément une douceur de soie.

    Longues arabesques, effleurements des sexes.

    Il rapprocha son ventre et laissa sa verge chercher la toison de Maud. Elle souleva légèrement une cuisse et l’invita en posant une main sur ses fesses. Rapprochements. Mouvements des corps, parfum de l’huile, reflets des lumières des bougies.

    Disparition de la musique. Elle n’aurait su dire depuis quand. Il flottait dans la pièce des mélodies de souffles haletants.

    Les yeux de Sat. Il était déjà en elle. Avant même que son sexe ne la pénètre.

    Elle n’eut même pas besoin de se concentrer sur la vision. Elle était là et bien plus présente qu’une simple image. C’était comme un courant de marée, une force irrépressible, un envahissement intégral qui insufflait en elle un abandon inconnu, une plénitude nourrie de désirs, au-delà des sexes.

    Elle n’aurait jamais imaginé cela possible.

    Elle aimait un homme comme elle n’avait jamais aimé personne. Sexuellement. Et elle ne savait pas grand-chose de sa vie. Tous ses repères, toutes ses retenues, ses promesses, sa ligne de conduite.

    Elle n’avait jamais voulu d’une passade, d’une rencontre éphémère dans un lit de hasard.

    Et là, cuisses entrouvertes, seins tendus, bouche affamée, mains endiablées, elle se donnait, elle s’ouvrait, elle l’invitait à la pénétrer, à la combler et c’était au-delà de cette course frénétique à l’orgasme, de cet objectif à atteindre, de cette obligation de prouver à l’autre qu’il sait s’y prendre. Constat amer d’une sexualité ancienne. La dernière étreinte avec Laurent, comme l’annonce dramatique d’une mort inévitable. La dictature inventée de l’orgasme libérateur.

    Elle rejeta férocement cette intrusion et plongea de nouveau dans l’océan vibratoire, dans les ondes qui s’étendaient, dans ce courant chaud qui l’emplissait.

    Elle laissa la verge palpitante s’immiscer sur le seuil, entrouvrir la porte, reculer, puis revenir. Chaque sensation se diffusant en elle jusqu’au bout des doigts. Elle inspira profondément lorsqu’elle approcha ardemment son bassin et absorba le membre érigé.

    Elle sentit ses yeux se fermer, comme un retournement à l’intérieur. Elle les rouvrit et s’accrocha à ceux de Sat, comme à une main tendue.

    Il posa ses doigts au creux des reins de Maud, à la base de la colonne, à l’orée des fesses et il entama une caresse circulaire, une pression de plus en plus forte, imprimant à son bassin un va-et-vient régulier.

    La vibration dans son dos, dans son sexe, dans la pointe raidie de ses seins, dans ses mains, dans ses jambes, dans son crâne. Elle en discernait avec une finesse incroyable chaque mouvement, chaque vague, chaque risée. Un amour sans identification, un breuvage étrange qui circulait dans un réseau inconnu, un lacis de chemins dont elle découvrait l’immensité.

    Du cœur à son sexe, de son sexe à son cœur et dans ce flux constant, le mental perdait pied.

    Elle ne pouvait plus fermer les yeux. Captivée, aimantée, comme si l’un et l’autre se reliait, s’unissait tout autant que leurs sexes imbriqués, comme un flux orgasmique dans une ronde embrasée. Elle devinait l’énergie coulant de ses yeux, enflammant son corps, ruisselant dans les sexes incendiés avant d’entamer un deuxième tour.

    Puis un autre et encore un autre, une danse effrénée et consciente, des ondes de plus en plus vastes, couvrant des horizons inimaginables. Une circumnavigation interne, d’une âme à l’autre, d’un corps à l’autre, d’un souffle à l’autre. Cœur à cœur.

    Elle devinait son propre visage au fond de ses prunelles. Elle était en lui.

    Au point d’en ressentir ce qu’il vivait.

    Au point d’éprouver ce qu’il percevait d’elle.

    Elle en lui. Elle se regardait elle-même et prit conscience de ce qu’il voyait, elle découvrait son propre sourire, la profondeur pâmée de ses yeux, la finesse de son nez, la sensualité de sa bouche. Elle se contemplait en lui.

    Et elle se trouva belle.

    Et ce fut comme une évaporation, un évanouissement, la perdition de son état, elle n’était plus là et n’avait jamais senti autant la vie en elle.

    À en perdre la raison et s’en réjouir.

    Et en jouir.

    Il le sentait. Elle allait partir, elle allait rompre les ancrages.

    Il l’invita à s’allonger sur le dos et s’installa au-dessus d’elle. Sans jamais que leurs sexes ne se séparent. Doucement, sans la quitter des yeux.

    Il accentua les mouvements de va-et-vient, pressant de son pubis le clitoris écarlate, fouillant au plus profond de la matrice, des pressions circulaires, des mouvements réguliers.

    Visualisation des spasmes dans sa verge, circulation ouverte de l’énergie, les ondes du cœur nourries par le flux vital, captation de la source.

    Orgasme énergétique.

    Rétention spermatique.

    Inversion du flux vital dans un rayonnement intégral.

    Leurs sexes comme deux canaux reliés, mélange des énergies individuelles, l’unité acquise.

    Elle prenait de l’altitude. Comme des marches montant vers le ciel, chaque palier ouvrait un nouvel horizon, elle montait, elle montait et la perception de son corps devenait si intense qu’elle ne le sentait plus.

    Incompréhension.

    Elle n’était plus que cette lumière en elle, cette flamboyance ultime, comme un cœur de soleil. La forme, la matière, une limitation, la vie n’était pas là.

    Incompréhension.

    Elle s’envolait dans une crispation libératrice, toute l’énergie condensée dans son corps.

    Un flash cristallin, propagation de la lumière, décharges électriques, éclairs zébrant ses cellules, big bang de conscience.

    Elle entendit une voix dans un râle prolongé.

    Des ondes phosphorescentes qui transpiraient des yeux de Sat dans les siens.

    Elle ne savait plus rien d’elle, comme une cessation et simultanément la constitution d’une entité plus réelle que sa matière.

    Incompréhension.

    Le membre viril continuait sa tâche comme un agrandisseur d’univers.

    Elle sentit qu’elle basculait de nouveau dans un plongeon ascensionnel.

    Inversion des positions. Sat l’invita à le chevaucher. Il s’allongea sur le dos et elle s’appliqua aussitôt à engloutir le membre tendu.

    Dans les yeux de Sat, elle se voyait sauvageonne, femme des bois, elle respirait autour d’elle des parfums de mousse grasse, de rosées matinales et de terre mouillée. Les cheveux collés de sueur tombant sur son visage.

    Elle se cambra et s’appliqua à monter et descendre sur le pilon qui fouillait en elle.

    Elle se demanda dans un battement de paupières si Sat avait joui.

    Puis elle laissa la lumière la consumer une deuxième fois. Un embrasement plus puissant qu’un fleuve de lave.

    Elle posa la tête sur la poitrine de Sat, les bras tremblants, les jambes agitées de crispations interminables, le bassin incapable de suspendre ses ondulations.

    Encore…Encore…Le mot tournait en boucle dans sa tête. Elle se redressa et offrit ses seins à la bouche de Sat.

    Mouvements circulaires, les bassins accolés, unifiés, une danse accouplée, au sommet de l’extase. Elle pensa ne pas pouvoir survivre au-delà de cette altitude.

    Troisième explosion. Une déflagration qu’elle n’aurait jamais pu contenir. Elle sentait jaillir de son sexe des crépitements liquides, des jets étoilés.

    Sat augmenta encore la cadence des va-et-vient.

    C’est lorsqu’elle croisa son regard que la quatrième envolée l’emporta.

    Puis elle perdit toute conscience.

    Elle bascula, épuisée, sur le côté. Sat se retira et vint s’allonger derrière elle, après avoir trempé ses doigts dans le bol d’huile. Ventre contre dos, son pubis contre les fesses de Maud, sexe tendu, glissant de nouveau au cœur du délice.

    Il répandit l’huile sur les seins et le ventre, l’intérieur des cuisses, l’arrondi des fesses. Un lent mouvement de rotation du bassin, verge au plus profond.

    Son bras gauche, passée sous la nuque de Maud. La main enveloppait un sein, le couvait de chaleurs, le soulevait, modelait sa rondeur, jouait avec le bouton érigé. Le bras droit, libre de ses mouvements parcourait inlassablement les territoires offerts, des tétons au visage, des épaules au ventre, jusqu’au bout des doigts, une pression renforcée, comme un éveil musculaire, un massage énergétique, rétablissement du flux.

    Il visualisa le transfert d’énergie. Les deux cœurs associés, reliés, imbriqués dans le cocon des vibrations, les sexes comme des passerelles, un circuit fermé. Il en connaissait la puissance. Le Yang transmutant dans le corps de Maud, le Yin transmutant dans le sien.

    Rétention spermatique maintenue. Préservation du flux vital. Toutes les pratiques ancestrales du tantrisme, un bonheur infini, l’application scrupuleuse des méthodes apprises. Son plaisir maîtrisé, son intensité tout autant que sa diffusion intégrale. Un orgasme énergétique. Des années de travail.

    Soudainement, il sentit dans le ventre de Maud une contraction émotionnelle, un nœud d’inquiétudes, une énergie bridée, comme un barrage sur le flot. Elle avait tendu un bras vers l’arrière et elle caressait ses fesses, l’incitant à bouger en elle.

    Il perçut une boule sombre dans son aura, une pensée récurrente, obsessionnelle, répétitive, un empoisonnement, l’impossibilité de basculer dans la Conscience. Un attachement ancien.

    Il en devinait la source.

    Il devait la délivrer et jouir en elle. Ce qu’elle espérait, qu’elle appelait de tout son corps, une attente fébrile, inquiète, le crépuscule d’une culpabilité mortifère qui la contenait elle-même, une entrave.

    Il expliquerait. Plus tard.

    Il se retira et l’invita à s’allonger sur le dos.

    Pénétration lente, consciente, appliquée.

    La verge contre la face antérieure du vagin. Là où elle avait senti tout à l’heure un plaisir inconnu et ce ruissellement entre ses cuisses. Elle se délectait de l’absence de gêne en elle et cette libération nourrissait sa jouissance. Le sourire de Sat l’avait délivrée. Éjaculation féminine. Elle se souvenait d’une discussion avec ses deux amies. Le pouvoir de la vie affublé de fantasmes. Elle ignorait pouvoir le vivre, en goûter un jour l’extase. Ce ruissellement entre ses cuisses, ce plaisir qui coulait comme des frissons liquides… Elle se demanda, éblouie, sur quel bouton interne, Sat avait appuyé et l’idée la fit rire, un petit rire cristallin, un éclat de voix. Le membre gonflé de Sat. Infatigable, appliqué, délicat et puissant. Comment pouvait-il rester en érection aussi longtemps ? N’avait-il pas de plaisir ? Pourquoi ne jouissait-il pas ? Elle n’osait le lui demander. Par crainte aussi d’une phrase incompréhensible. Elle n’était pas en état. Son mental parvenait difficilement à prolonger un raisonnement, au-delà d’un battement de paupières. Le verbaliser relevait de l’illusion.

    Les mains de Sat sur son corps, l’enlacement de la force virile et sa délicatesse, son sexe en elle, vigoureux et tenace, tendre et respectueux.

    L’embrasement de son vagin, de son ventre, de son crâne, des écheveaux de filaments dispersant des fusions de matière, des ondes colorées qui naviguaient en elle comme des arcs-en-ciel mouvants.

    Elle se sentait partir.

    Combien de fois déjà ?

    Elle ne savait plus. Comment tenait-elle encore ? Elle aurait dû s’effondrer depuis longtemps et chaque orgasme semblait au contraire la nourrir d’une vitalité supplémentaire.

    Sat entama des contractions régulières, des mouvements précis, une pénétration profonde et des retraits complets.

    Il abaissa son visage vers une oreille.

    « J’ai déjà joui plusieurs fois, Maud, ne t’inquiète pas. »

    Un murmure.

    « J’utilise mon souffle pour inverser le sens du sperme et l’énergie qu’il contient remonte dans tout mon corps. »

    Il se redressa et elle plongea dans ses yeux.

    Elle absorba l’énergie, avalant le membre jusqu’à la garde et le suppliant de revenir sitôt sorti, dix fois, trente fois, des heures peut-être, elle ne savait plus.

    Une étoile en fusion.

    « J’absorbe l’oxygène et je gonfle ma verge de son pouvoir nourricier. Je sens le bouillonnement du sperme mais je le contiens et je le diffuse.»

    L’extension du membre lorsqu’il inspira et bloqua sa respiration. Augmentation du volume. Elle en percevait distinctement la raideur palpitante. Le jonc écarlate qui gonflait en elle emplissait son âme d’une chaleur sanguine. Elle en ouvrit la bouche comme un puits asséché, elle accueillit l’averse en elle, le torrent de sa puissance contrôlée.

    Et le puits s’étendit au-delà des frontières de son corps, comme un gouffre, puis un espace sans limite, un cosmos étoilé.

    Comme un nouveau-né pour son premier cri, elle se remplit d’air et plongea dans l’envol.

    Déflagration, explosion totale, un éclair de particules embrasées, comme une marée montante agitée par la houle, tous les océans reliés par des courants inapaisables, le cœur de la Terre dans ses fleuves de lave, tous les cratères du monde déversant des flots de roches liquéfiées, des séismes si profonds qu’elle en perdait l’usage de son corps, ballotée, abandonnée, accueillante, ouverte, intégralement ouverte, dissoute, fondue, répandue, ruisselante. Une étoile aimant l’Univers qui l’accueille. Au-delà des espaces connus.

    À en perdre la raison.

    Il resta enfoui au plus profond, accolé, imbriqué, respirant les ondes, capturant à chaque inspiration les souffles embrasés qu’elle relâchait. Il initia des mouvements infimes, rotations de son bassin, en diminuant progressivement la pression.

    Il se retira, lentement, laissant dans l’océan électrisé un sillage luisant.

    Il descendit lentement, la langue pointée sur sa peau, de la nuque aux oreilles, des aisselles aux seins, de son ventre à son sexe.

    Le visage entre ses cuisses, la bouche avide buvant la chaleur de ses lèvres, des scintillements cristallins, des parfums de fleurs en croissance, comme des flots d’amour coulant en lui.

    Ses mains glissant avec tendresse ou ferveur, massant ou effleurant, la langue fouineuse dans le lit ouvert de la rivière, des crues libératrices, comme un barrage rompu et la délivrance des eaux prisonnières.

    Les palpitations dans sa verge. Des soubresauts intérieurs, des flux de sève agités de spasmes. Il en acceptait la puissance, il en désirait l’épilogue.

    Elle était une Déesse, il était sa couronne.

    Un dernier baiser sur les lèvres suintantes, une bouche comblée qui se retire. Il quitta l’entrebâillement humide, les chaleurs moites et les douceurs.

    Il se plaça au-dessus d’elle, jambes et bras tendus, sans aucun contact, juste une observation bienheureuse, la contemplation de la lueur dans ses prunelles dilatées.

    Elle avait les joues rouges des brasiers intérieurs.

    Il posa les lèvres sur sa bouche. Elle l’accueillit avec délectation, mêlant son souffle au sien.

    La verge tendue à l’orée de ses territoires. Il la pénétra, lentement, par petites pressions et de brefs retraits, l’ouverture délicate d’un trésor.

    Comme on reçoit un hommage. Un privilège. Une offrande.

    Sa verge dans le calice de sa cathédrale. Une bénédiction.

    Laisser jaillir les prières, les allers-retours de son vit comme la récitation des cantiques.

    Une salutation au Soleil.

    Il accompagna les mouvements de Maud, elle soulevait ses fesses vers son pubis pour l’engloutir davantage.

    Il prit le bol et versa lentement le reste d’huile sur ses seins. Il laissa couler librement les ruisseaux épais entre les deux monts et vers sa gorge puis il caressa délicatement les tétons entre ses doigts, il les encercla, parcourut les auréoles, il posa les mains à la base des rondeurs et remonta vers les cimes.

    Leurs deux corps assemblés dans une aura commune, enflammée, crépitante, un déversement continuel d’étoiles.

    Comme l’aimantation des océans vers la Lune, un amour si puissant que les digues et les murs de pierres, tous les ouvrages cimentés se réjouissaient des brèches et des failles, des ouvertures et des invasions, des hordes sauvages qui libèrent, des armées de barbares amoureux dévastant les enceintes.

    Le bonheur de sentir tomber les murailles.

    Les yeux grands ouverts, elle regarda goutter du visage de son amant les perles de sueur, ses mâchoires se crisper, son souffle retenu, les flots énergétiques de sa jouissance, elle les enlaça de ses chaleurs et ce corps extasié des délices qu’elle prodiguait la propulsa de nouveau dans les entrailles du plaisir.

    L’huile qui coulait entre ses seins avait des parfums de sperme.

    « Viens, Sat… ! Viens… !»

    Un cri lancé comme on ouvre les paupières. Une nécessité, un besoin primordial. Elle le voulait en elle, qu’il s’écoule, qu’il se répande, qu’il se liquéfie, qu’il l’inonde, que sa semence tapisse les parois de son sexe, que ce fleuve épais l’enflamme, qu’il la consume.

    Il prit une ultime inspiration, il vit le courant d’oxygène se répandre, il guida le flot vers sa verge.

    Libérer les marées écumeuses, lancer dans les cieux les râles gémissants de l’orgasme, déclencher les avalanches.

    Elle vit dans l’embrasement de ses yeux jaillir des torrents.

    Elle partit avec lui dans le courant.

    Et l’espace s’embrasa.

    Au-delà du connu."

  • Sur les langages de l'amour

    Réussir ses relationsRéussir ses relations

    Les 5 langages de l’Amour : le secret des couples qui durent

    Les 5 langages de l’Amour est un best seller international de Gary Chapman, conseiller conjugal et animateur de séminaire pour couples.

    Le concept de l’auteur est qu’il existe 5 manières de manifester notre amour, qu’il a nommé les 5 langages de l’Amour.

    Nous avons chacun notre langage, qui ne correspond pas forcément à celui de notre partenaire, ce qui peut poser problème dans notre couple.

    Vous pouvez visionner la vidéo de l’article ou lire la retranscription texte sous la vidéo.

    Ce qui suit est un ensemble de mes notes de lecture de ce livre ainsi que mes remarques.

    Se sentir aimé et tomber amoureux

    Le mot Amour est un terme incontournable de la langue française et en même temps des plus ambigus. On peut dire « J’aime ma femme » mais aussi « J’aime les pates » ou « j’aime courir ».

    Le besoin de se sentir aimé est pour l’humain un besoin affectif fondamental. Le fait de tomber amoureux répond au besoin affectif mais seulement temporairement car il a une durée de vie limitée et prévisible.

    Le coup de foudre est un point fort d’une expérience sentimentale temporaire. Il relève de l’obsession. On perd le contrôle, on n’est plus nous même.

    Notre besoin émotionnel le plus profond n’est pas de tomber amoureux mais d’être authentiquement aimé d’autrui, de connaître un Amour qui procède à la fois de la raison et de la volonté, et non d’un instinct.

    Cet amour là fait intervenir l’effort et discipline.

    Nous avons tous, depuis l’enfance un « réservoir émotionnel » qui ne demande qu’à être rempli d’Amour. Si nous avons manqué d’Amour pendant notre enfance, nous aurons encore plus besoin d’affection dans notre vie adulte.

    Pour alimenter ce réservoir émotionnel, il y a plusieurs façons, plusieurs langages d’Amour à connaître qui diffèrent selon les individus :

    • Les paroles valorisantes
    • les moments de qualité
    • les cadeaux
    • les services rendus
    • le toucher physique

    Si vous offrez régulièrement des cadeaux à votre copine mais que vous n’êtes jamais à la maison car trop occupé par votre travail, son réservoir émotionnel finira par se vider car elle se sentira délaissée.

    Il faut donc savoir comment fonctionne notre partenaire et utiliser son ou ses langages.

    Les paroles valorisantes

    Les paroles varolisantes sont des mots d’appréciations et des compliments verbaux. Ce sont de puissants communicateurs d’Amour.

    Il faut de préférence les utiliser sous forme d’affirmations simples et directes.

    Mettre en valeur ce qui est positif plutôt que le négatif, amène une spirale vertueuse. Il est donc préférable d’utiliser les compliments verbaux à la place de remontrances.

    Adresser des compliments sincères à votre conjoint n’est qu’une façon de lui faire comprendre combien vous l’estimez.

    Encourager votre partenaire, c’est lui insuffler du courage car on manque tous de confiance et cela permet de l’aider à devenir meilleur.

    On peut utiliser des paroles encourageantes, des paroles aimables, et des paroles humbles.

    Exemples : je t’aime ma chérie, tu es ravissante aujourd’hui, ton dessin est magnifique, je suis bien avec toi, tu m’as manqué, etc…

    On le voit, ce sont des affirmations simples et directes, qui font toujours plaisir à entendre.

    Les moments de qualité

    A quoi bon avoir une belle maison, une voiture pour sortir et d’autres avantages si nous n’en profitons pas ensemble ?

    Les moments de qualité, ce sont de bons moments passés ensemble, du temps de qualité.

    Ce sont des moments où on accorde à notre partenaire une attention totale. Ce n’est pas s’asseoir à côté de lui pour regarder la télé ou être scotché sur son téléphone portable ou sur sa tablette.

    C’est la regarder, lui parler, l’écouter,  la prendre dans nos bras, se promener à deux, aller au restaurant…

    On reconnaît généralement les fiancés dans un restaurant car ils se regardent et se parlent. On reconnaît les mariés car ils regardent les autres

  • Compte-rendu

    Passage à 17 h 15 dans l'émission.

    Quatre minutes d'antenne, à peu près une minute de parole pour moi. 

    Je ne voyais pas ça comme ça. Comme quoi, il ne sert à rien d'imaginer... Je suis responsable de ma désillusion. 

     

    Content que le titre du livre ait été donné, ainsi que la maison d'édtions. En terme de publicité, je n'imagine rien du coup. Personnellement, si j'avais été à l'antenne à écouter cette émission, je ne me vois pas sauter sur un papier pour écrire le titre du livre pour le chercher ensuite. Il m'en faut davantage.

    Je ne comprends pas l'intérêt et encore moins la justification d'inviter quelqu'un à l'antenne si ça n'est pas pour le laisser parler. 

    Lorsque Brigitte Lahaie évoque la Kundalini et demande à l'invitée dans le studio d'en expliquer le phénomène, je me suis demandé ce que je faisais là.

    J'étais un faire-valoir de cette "personnalité" ? l'occasion de lui donner la parole ?

    Lorsque, ensuite,  Brigitte Lahaie me dit qu'il y a des passages du roman qui sont très "sexe", là, je suis resté quelque peu ébahi... Un livre sur le Tantrisme qui n'explorerait pas la dimension sexuelle, c'est comme un roman d'alpinisme à la campagne...On n'est pas dans la visite du couvent des Chartreux ou dans une version de "Martine va à la messe".

    Et ça n'est pas "sexe", ce sont des étreintes amoureuses intégralement décrites et vécus dans un état de pleine conscience.

    C'est quoi le problème ? Les médias font des ronds de jambe à "Nuances de Grey" où ça humilie et manipule à tout-va et où ça "baise" sur le buffet du salon mais moi, si je raconte pendant dix pages une étreinte amoureuse dans la nature, c'est "sexe"?.....

    Il ne faut pas utiliser le mot "verge" et "vagin" mais Houllebecq parle de bite, de fion, de connasse et tout va bien ?

    Il y a des choses que je ne saisis pas. 

    J'ai passé la matinée à préparer un fil conducteur en me doutant bien qu'il ne s'agirait que de ça et non d'un article à lire.

    Le voilà :

    GENÈSE DU ROMAN

    Je m’intéresse à la philosophie et à la spiritualité. Je sais que ce sont deux termes qui ne laissent pas indifférents, qui agissent parfois comme des repoussoirs ou au contraire intriguent et attirent mais je cherche systématiquement, dans mes romans, à inséer mes réflexions dans un cadre proprement humain et non intellectuel. Il y a des ouvrages philosophiques qui me sont totalement obscurs malgré que je lise beaucoup dans le domaine.

    Donc, je ne suis pas un philosophe mais j’aime utiliser le filtre de la philosophie dans mon existence. Ce qui m’importe, c’est de montrer que nous avons tous accès à la philosophie dès lors qu’elle a pour objectif la quête d’une certaine sagesse. Être philosophe à mes yeux, ça ne signifie pas réciter des classiques, de façon intellectuelle puis simultanément agir inconsidérément mais c’est appliquer à sa mesure une observation lucide et aussi constante que possible de ses pensées et de ses actes et de ses relations avec les autres et avec le monde vivant.

    C'est ce que Sat, le héros masculin du roman, a développé et que Maud va découvrir à ses côtés.

    La philosophie, à mes yeux, est un espace intellectuel et la spiritualité est l’application de cette dimension intellectuelle dans la vie quotidienne.

    C’est donc avant tout un roman à visées spirituelles et non à visées philosophiques.

    Maintenant, je différencie beaucoup la philosophie occidentale des diverses philosophies orientales et le Tantrisme occupe une place très particulière dans ce registre.

    Le tantrisme c’est l’expérience que l’on fait à l’intérieur de soi, dans son corps, dans son cœur, dans son esprit, de la présence de l’amour.


    Le tantrisme n’est pas une sensation, c’est l’expérience de l’unité, quand la reconnaissance se fait en soi que rien n’est séparé, que l’autre est soi parce qu’issu de la même énergie qui se manifeste en chaque être sensible, en chaque être vivant.

    Chöying Wangm
    o

    Voilà ce que j’ai cherché à garder à l’esprit durant toute l’écriture de ce roman.

    Mais si le Tantrisme parle d’unité, il explore également de façon très profonde, l’unité à l’intérieur du couple et la dimension corporelle, physique, aimante y occupe une place importante. Elle n’en est pas pour autant le tuteur. C’est juste un champ d’expérimentations et de développement personnel qui s’offre aux individus qui se rencontrent.

    Par conséquent, il me semblait totalement impossible d’imaginer écrire un roman parlant du Tantrisme et dans lequel la sexualité n’aurait pas trouvé sa place.

    Maintenant, je fais une distinction entre la sexualité génitale et la sexualité spirituelle. Sans porter le moindre jugement sur la première. Disons simplement que dans le cadre du Tantrisme, la sexualité va regrouper de façon holistique l’intégralité de l’individu et elle va surtout l’inviter à vivre l’instant présent à sa pleine mesure. Il ne s’agit donc pas de faire l’amour mais d’être dans l’amour.

    « Personne ne fait l’amour ; c’est l’amour qui nous fait ». Ce sont les paroles de Sat.

    Ce que ça signifie, c’est qu’il existe en nous la possibilité de conscientiser l’énergie créatrice qui fait que nous sommes là, non pas en tant qu’individu identifié mais avant tout en tant qu’être vivant et les diverses méthodes explorées par le Tantrisme pour développer cette pleine conscience concernent également la sexualité.

    Il s’agit de se dénuder. Physiquement et bien évidemment intérieurement.

    C’est cette nudité-là que je souhaitais exprimer. La nudité générée par l’état de pleine conscience.

    Maud, le personnage féminin découvre, à cinquante ans passés, que son mari la trompe de longue date avec des hommes et qu'il la quitte pour un compagnon.

    Si cela arrive, c'est que l'idée qu'elle avait de l'amour n'était pas celle de son mari. Qu'ils ne se rejoignaient pas ou plus dans cette dimension amoureuse. Qu'ils ne parlaient plus les mêmes langues.

    Puisque c'est le fil conducteur de l'émission, « les langages de l’amour », j'ai un peu réfléchi à la question au regard du roman.

    Comment est-ce que j'avais traduit ces différents langages ?

    Mais je me suis dit aussi qu'avant de pouvoir analyser chaque élément, il fallait tout d'abord définir ce qu'on entend par « amour ».

    Il me paraît difficile et quelque peu illogique de chercher à définir le langage qui conduit à cet amour s'il n'est pas identifié a priori.

    Il s'agirait sinon d'un alpiniste qui cherche à analyser le parcours qui le mènerait à un sommet dont il n'aurait aucune idée de l'emplacement, ni encore moins de son altitude. Il n’est pas prêt d’atteindre son but.

    Ça nous arrive même parfois de chercher un objet connu dans notre environnement quotidien, des clés par exemple, et de ne pas les voir, alors qu'elles sont là, dans notre champ de vision. Et notre cerveau ne les identifie pas. Il voit le reste mais pas les clés.

    Alors, comment ce cerveau pourrait désigner cet amour qu'il n'aurait pas identifié au préalable ?

    Comment pourrait-il trouver quelque chose qu'il ne connaît pas ?

    Mais, dans ce cas-là, quelle idée nous faisons-nous, clairement, intégralement de ce qu'est l'amour ? D'où vient cette idée que nous portons ?

    Voilà déjà des questions que j'ai tenté d'explorer dans « Kundalini ».

    Quels sont ensuite dès lors les différentes langues ?

    Si je me réfère aux travaux de Ferdinand de Saussure, le langage désigne la capacité naturelle qui permet à chacun de communiquer.

    Les langues, ce sont les outils qui vont permettre la réalisation de cette capacité.

    Le problème vient donc du fait que nous ne parlons pas tous les mêmes langues même si nous sommes tous des communicants.

    On peut mettre vingt personnes dans une salle, toutes d'origine étrangère et ne parlant que leur langue maternelle, il va falloir un certain temps avant que leur tentative de communication aboutisse à quelque chose d'élaboré.

    Avant qu'une histoire d'amour ne prenne forme, il va se passer bien plus de temps encore, à moins que la situation soit très particulière. 

    Il en est de même avec deux individus parlant pourtant la même langue maternelle.

    Parce qu’au-delà de cette communication verbale, il existe de multiples paramètres qui font que la réception des messages envoyés sera validée intégralement, partiellement ou pas du tout.

    Lorsque cette multiple communication est intégralement reçue, que toutes les langues de l'amour sont comprises, entendues, partagées, là, on peut parler d’une situation amoureuse.

    La parole est donc un élément incontournable et par là-même la voix.

    Dans Kundalini, Maud aime la voix de Sat et l'effet de cette voix contribue à la qualité de réception.

    Et inversement, l'attention de Maud encourage Sat à ne retenir aucun mot. Parce qu'il se sent entendu, écouté. Pleinement.

    De la même façon, Sat aime écouter la voix de Maud, la fragilité qui en émane, tout autant que la détermination à apprendre, son impatience, son enthousiasme tout autant que sa voix quand elle se fait murmure.

    Sat pratique d’ailleurs sur Maud une méditation particulière dans laquelle il utilise sa voix sur des mantras.

    La voix est un outil très puissant.

    L'usage de la parole est l'élément qui permet de maintenir la cohésion du couple. Une parole profonde, existentielle. Il ne s'agit pas des paroles quotidiennes, elles sont nécessaires mais néanmoins insignifiantes. Rien de vital. Il s'agit « d'informations ». Le problème, c'est que la vie sociale nous martèle l'esprit d'informations insignifiantes au point que nous finissons par considérer la parole comme insignifiante elle aussi. Et que nous en oublions de réellement communiquer. 

    Nous devons apprendre à parler de nous. Profondément. Avec les êtres que nous aimons et qui nous aiment.

    C'est cela aussi que Maud va découvrir. L'horizon infini des paroles et de la pensée. Nous possédons une machinerie cérébrale d'une puissance incommensurable mais si à la fin de chaque journée, nous pouvions réentendre l'ensemble des paroles prononcées, je pense que nous serions quelque peu désappointés.

    Combien de paroles existentielles ? Celles qui parlent de nous, de notre être réel, pas de l'individu social mais de celui qui reste quand on a tout enlevé, toutes les fonctions, tous les rôles ? Est-il normal que celui-là soit ignoré ? Où bien n'existe-t-il même pas ?

    Qui sommes-nous quand nous ne sommes plus rien « d'identifiés » par les autres ?

    Est-ce cet individu-là que nous aimons ou l'individu social et toutes les parures qu'il porte ?

    C’est le genre de questions auxquelles Maud va être amenée à répondre.

    Mais avant d'utiliser la langue parlée, il y a habituellement la communication visuelle.

    Maud est admirative et fascinée, immédiatement, par la beauté du corps de Sat. Il en est de même pour lui.

    Ils sont tous les deux adeptes du yoga et attachent une grande importance à leurs corps. Pas avec la même intention malgré tout. Maud est professeur de yoga, elle a besoin que son corps soit opérant. Sat utilise le yoga à des fins spirituelles.

    Il est évident qu'il existe chez l'être aimé une dimension physique qui nous réjouit, qui répond à quelque chose en nous, quelque chose qui reste du domaine de l'inexplicable.

    « C’est comme ça. »

    C'est l'élément inspirateur. Je pourrais même dire « aspirateur ». Celui qui génère une forme d'attirance, une aimantation. Et il faut que ça « aspire » des deux côtés.

    Lorsque le contact est établi et la proximité suffisante, c'est le regard immédiatement qui va jouer un rôle essentiel.

    Sat a un regard très particulier. Il a une maladie (hypotricose) qui le prive totalement de cheveux et de poils. Il est totalement imberbe. Et il n'a donc ni cils, ni sourcils. Ce qui donne à son regard une profondeur indéfinissable.

    Sat aime dans le regard de Maud l'interrogation, la curiosité, la vivacité, la joie et même les moments de perdition, de détresse intérieure devant les bouleversements qu'elle connaît.

    Le regard est une porte qui ouvre sur l'intérieur. Parfois elle est juste entrebâillée, parfois elle s'ouvre en grand.

    Le contact des peaux.

    La première fois que nous avons touché les doigts de la personne à qui on voulait déclarer nos sentiments...Inoubliable. Juste le bout des doigts avant de serrer la main ou de caresser la joue. Juste quelques centimètres avant d'oser aller plus loin. Et déjà dans ce premier contact sentir l'intégralité de son propre corps qui rayonne.

    Que se passe-t-il ?

    Barjavel disait que c'est le flot de sperme de Roméo qui monte à l'échelle pour rejoindre le réceptacle utérin de Juliette. Clair et net. Le cerveau limbique dans sa toute puissance.

    Oui, mais ça ne nous fait pas ça à chaque fois que quelqu'un nous touche et parfois, c'est même le phénomène inverse qui se produit. La répulsion ou la colère ou la peur.

    C'est donc que le contact physique ne suffit pas.

    C’est là qu’il faut que l’ensemble des langues disponibles s’accordent.

    Mais est-ce qu’il est possible qu’une autre explication se tienne cachée en nous et en l’autre ?

    Ça aussi, je voulais l'explorer dans Kundalini. Et je suis allé le plus loin possible, jusqu'au bout de mon idée initiale. Je n’en révélerai pas ici la teneur :)

    Pourquoi est-ce que certains individus, dès leur rencontre, vont éprouver une aimantation irrésistible l'un envers l'autre, de façon similaire et simultanée ? Et surtout pourquoi est-ce que ça va durer dans le temps ? Il ne s’agit pas d’un coup de foudre avec l’extinction progressive de l’énergie diffusée. Là, je parle d’une rencontre qui va conduire les individus non pas à consumer cette énergie jusqu’à son épuisement mais à la développer.

    Y a-t-il en nous une « intuition » qui ne se nourrit d’aucun élément rationnel ? Une émotion qui n’a aucune raison d’être et qui en vient à briser toutes les certitudes, tout ce qui était déjà connu ? Et cette émotion doit-elle être rejetée ou pleinement explorée ? Puisque nous pensons en fonction de nos expériences et des sensations déjà éprouvées, qu’en est-il lorsque la sensation est irrationnelle, qu’elle ne peut pas être rattachée à quelque chose de connu, qu’elle est au-delà du vécu ?

    J'ai vraiment cherché à donner à la vie quotidienne de ces deux personnages une dimension spirituelle très forte. C'est dans la vie quotidienne que la spiritualité devrait prioritairement prendre forme. Nous avons malheureusement accepté que la frénésie de nos vies sociales nous éloignent de notre spiritualité.

    Faut-il dès lors ajouter une activité spirituelle aux activités sociales ou réduire les activités sociales pour laisser une place réelle à la spiritualité ?

    Sat a choisi la voie de la simplicité volontaire pour que sa vie soit emplie de ce qui contribue à son évolution spirituelle. La voie matérialiste est un outil, pas une finalité. Il a construit sa base de vie non pas comme l’étendard de son existence mais comme le lieu nécessaire à la vie qui lui convient. Juste ça.

    Il n’est rien d’autre que ce qu’il est.

    Moi, par exemple, je ne suis pas instituteur ; j’exerce le métier d’instituteur. C’est totalement différent.

    Le fait de placer les deux personnages dans une situation de nudité quasiment sur la totalité du roman était bien entendu volontaire et avait un sens. Le premier dépouillement. L'effacement des attributs sociaux et de la catégorisation qu'ils entraînent.

    C'est le début du dénuement. La nudité corporelle n'est pas une nudité intégrale. Elle en est la première étape. Et cette étape n'enclenchera pas automatiquement la suite. Il existe des résistances et parfois elles sont très fortes.

    Il y a donc un élément incontournable dans le Tantrisme : c’est la dimension énergétique des individus.

    Il y a dans les différentes langues utilisées dans le cheminement vers l'amour un phénomène qui n'a pas vraiment de nom, qui n'a pas de reconnaissances scientifiques, qui ne relèvent pas d'un des organes des cinq sens.

    On en trouvera des expériences dans des récits d'ordre spirituel.

    Maud sent la présence de Sat avant même de le voir. Sat également. D'où vient cette intuition ? Est-ce juste une imagination débridée ou une prise de contact qui n’est pas explicable dans le domaine scientifique occidental ?

    Ruppert Sheldrake a raconté l'histoire d'un aviateur anglais pendant la bataille d'Angleterre. Il vivait chez sa mère et il avait un chien. Ils étaient très attachés l’un à l’autre. A chaque fois que le jeune pilote partait en mission, le chien se mettait dans son panier et attendait le retour de son maître et systématiquement, une vingtaine de minutes avant qu'il n'entre dans la maison, le chien allait s'asseoir devant la porte d'entrée. Il était pourtant impossible pour le chien comme pour la mère du jeune homme de connaître l’heure de son retour. Un jour, le jeune homme n'est pas rentré de sa mission. Ce jour-là, le chien n'est pas sorti du panier. Il s'y est même laissé mourir.

    Que perçoivent les animaux que nous ne pourrions percevoir ?

    Est-il « logique » qu’au vu du potentiel phénoménal du cerveau humain et de l’ensemble même de notre organisme, il n’y ait pas une « entité » capable de saisir ce qu’un animal perçoit ?

    Et comment entrer en contact avec cette « zone de perception » ? Où se trouve-t-elle ? Peut-on réellement la stimuler ?

    La méditation, par exemple, est-elle une voie d’accès ?


     Je savais bien que je pourrais pas parler de tout ça. 

    Et en fait, je n'ai parlé de rien. Je n'ai pas eu le temps.

  • KUNDALINI chez Brigitte Lahaie

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    Voilà, c'est officiel. En décembre, j'ai envoyé un exemplaire de "KUNDALINI" à Brigitte Lahaie. Je sais que le Tantrisme l'intéresse, la sexualité sacrée, la pleine conscience et tout ce dont je traite dans le roman. Je sais aussi qu'elle donne la parole aux "inconnus" et que c'est TRÈS rare dans le milieu médiatique. Donc, je me suis lancé. Je lui ai offert un exemplaire dédicacé. Elle m'a contacté il y a quelques temps pour me proposer un passage à l'antenne dans son émission. Ça se fera demain pour une diffusion le vendredi 22.
    Heureux, je suis. :) 

     

    "Thierry,
    Pour faire suite à nos échanges, Je vous confirme votre participation à l'émission de Brigitte Lahaie demain, jeudi 21 Février.
    Vous interviendrez dans la deuxième partie de l'émission soit entre 17H et 18H - et plus probablement aux alentours de 17H 15.
    Nous vous appellerons sur votre portable dès 17H afin que vous écoutiez ce qui se passe à l'antenne.
    Nous recevons 2 invités :
    Catherine Aimelet-Perissol en première partie, médecin homéopathe et psychothérapeute, avec qui nous parlerons des différents langages de l'amour.
    Puis avec Jean Abitbol, médecin ORL, phoniatre, nous parlerons du pouvoir de la voix.

    C'est Brigitte qui vous annoncera à l'antenne et vous vous laisserez guider par elle dans une conversation libre autour de votre livre. Le module de votre intervention durera à peu près 10 mn, vous aurez donc le temps avec Brigitte d'explorer votre sujet.

    n'hésitez pas à revenir vers moi si vous avez d'autre questions.

    Je vous souhaite une bonne journée.
    A demain donc !"

    Brigitte Lahaie, le programme de la semaine

     

    Lundi 18 février 2019 à 08:32

    Brigitte Lahaie Sud Radio
    Brigitte Lahaie, tous les jours de 14h à 16h sur Sud Radio

    Retrouvez Brigitte Lahaie entourée de ses invités de 14h à 16h sur Sud Radio. Tous les jours, les conseils des experts de l’amour et du couple vous permettront d’en apprendre un peu plus sur vous, votre partenaire et les avancées en matière de sexualité. Sexo, psycho, amour, plaisir, cette semaine au programme...

    Tous les jours des Sexy News viendront améliorer votre cul-ture et Brigitte recevra en libre antenne vos témoignages ! Rejoignez Brigitte Lahaie en direct sur Sud Radio pour témoigner si le sujet vous concerne et bien sûr poser toutes vos questions.

    Un sujet vous interpelle et vous souhaitez réagir ? Pour intervenir, poser une question ou demander un conseil appelez le 0826 300 300.

    Le programme de la semaine sur Sud Radio

    Lundi 18 février : Bruno PONSENARD - La sensualité 

    l est psychanalyste et sexologue clinicien dans le Vaucluse. Il est également l’auteur de « La masturbation, et si on en parlait » aux éditions La Musardine, collection psycho-love. 

    Quelle est la part de la sensualité dans vos ébats sexuels, assez ou pas assez de sensualité de la part de votre partenaire ? De vos cinq sens quel est le plus important dans votre sexualité ?

    Mardi 19 février : Robert ZUILI - Nos émotions

    Il est psychologue clinicien et auteur de nombreux ouvrages sur les émotions dont « Les clés de nos émotions - Peur, colère, tristesse, joie : les comprendre pour mieux les maîtriser » aux éditions Mango Bien-être.

    En quoi nos émotions guideraient-elles nos choix amoureux ? Quelles émotions produit le sexe ? Pourquoi certaines personnes rient ou pleurent lors d’un orgasme ?

    Mercredi 20 février : Béatrice COPPER-ROYER - L’amour et nos relations familiales. 

    Elle est psychologue clinicienne, spécialisée dans l'enfance et l'adolescence. Elle consulte à Paris et a écrit de nombreux livres dont « Grands-parents, le maillon fort »aux éditions Albin Michel. 

    Si un enfant aime forcément ses parents, est-ce qu’on s’aime forcément entre frères et sœurs ? Entre cousins, etc. Quel membre de votre famille avez-vous adoré ou détesté ?

    Jeudi 21 février : Anne-Clotilde ZIEGLER - La jalousie

    Elle est psychothérapeute et auteure. Elle a notamment publié « La jalousie amoureuse, une effroyable opportunité qui vous fait grandir » au éditions Solar.

    Est-ce un sentiment inévitable quand on aime ? Les femmes seraient-elles plus ou moins jalouses que les hommes ? Ou différemment… 

    Vendredi 22 février : Catherine AIMELET PERISSOL - Les cinq langages de l’amour

    Elle est médecin généraliste, homéopathe et psychothérapeute. Elle travaille notamment sur les émotions et fonde une méthode pour mieux les comprendre : La Logique Emotionnelle®. Elle est conférencière et l’auteure de nombreux ouvrages. 

    Paroles valorisantes, cadeaux, moments partagés, services rendus, toucher physique… Quel langage est le plus essentiel pour vous ?

  • Le photographe et les écureuils

    PHOTOGRAPHER FOLLOWS RED SQUIRRELS DAILY FOR SIX YEARS: HERE ARE 30 OF HIS BEST AND CUTEST SHOTS

    Image source: Instagram/GeertWeggen

     

     

    GOOD STUFF

    Internationally acclaimed photographer Geert Weggen specialises in photographing Red squirrels. His images of the adorable little critters and their antics have been published worldwide in newspapers, books, calendars and magazines.

    BY FINO
    11 DAYS AGO

    GEERT WEGGEN CAPTURES DELIGHTFULLY CANDID PHOTOS OF WILD RED SQUIRRELS BEING INQUISITIVE

    Geert Weggen is a Swedish/Dutch national and an internationally awarded nature photographer. He has worked extensively with wild squirrels and birds over the past several years. In 2013 he became a full time photographer, and his current focus has been on photographing wild squirrels in a unique, beautiful and often whimsical way. Scroll down to see 30 of Geert’s works featuring the adorable and inquisitive red squirrels.

    The squirrel and the photographer Photographer Geert Weggen captures photos of wild red squirrels who investigate his camera. Source: YouTube/GeertWeggen
    1# Wishes The wind was just perfect for capturing this photo. Published in National Geographic, it won Photo of the Day.Source: Instagram/GeertWeggen
    2# “I followed squirrels daily for 6 years with my camera and they became my friends,” Source: Flickr/Hardeko
    3# Sun Head How hard can it be to get a spirit under a flower? It is very rare. Finalist in Smithsonian and published in magazines. Source: GeertWeggen.com
    4# Flower Lover There were some seeds hidden inside the flower. Source: Facebook/GeertWeggen
    5# Source: Flickr/GeertWeggen
    6# Sunny Split “It took me some years to capture this idea. This year I managed.” Source: Instagram/GeertWeggen
    7# Mushroom lover (this toadstool is not poisonous to the squirrel) Source: Facebook/GeertWeggen
    8# Open wide... berry nice! Source: GeertWeggen.com
    9# Nose Seed Often the squirrels move too quickly to notice the small details during shooting. This image was published as a Swedish postcard. Source: Instagram/GeertWeggen
    10# Reach for the stars... Source: Instagram/GeertWeggen
    11# Jasmine Stand Sometimes I take out the greens and make it grey Source: Flickr/GeertWeggen
    12# Berry Meeting This is probably my most popular photo on my Internet Instagram account. Published in Fotosidan Magazine and Finalist in the Photocontest Source: Instagram/GeertWeggen
    13# Source: Facebook/GeertWeggen
    14# Source: Facebook/GeertWeggen
    15# Mushroom shelter Published as Swedish postcard Source: Instagram/GeertWeggen
    16# Source: Facebook/GeertWeggen
    17# Autumn Walk Source: Facebook/GeertWeggen
    18# Shake it! Source: GeertWeggen.com
    19# Source: GeertWeggen.com
    20# Mushroom Dance Published as a jigsaw puzzle

  • JUSQU'AU BOUT: sur l'amour

    Il est certain que l'amour représente un élément incontournable dans tous mes romans. Ceux d'alpinisme tout autant que les autres. 

    "JUSQU'AU BOUT" est une quête et l'amour est son Graal. 

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    "Nouvelle tentative.

    Il chiffonna la feuille et la jeta à la poubelle.

    La petite lumière dessinait sur le bureau un soleil pâle, bien circulaire. Il avait beau se concentrer, il ne parvenait pas à rentrer dans le rond de clarté. Son esprit, obstinément sombre, refusait de plonger dans l’éblouissement et les mots restaient prisonniers de murs sordides, humides et indestructibles. Il entendait grincer des clés dans des serrures rouillées. Toujours les mauvaises clés.

    Trois fois déjà qu’il jetait son brouillon. Impossible de traduire clairement tout ce qui s’était accumulé pendant des mois, tous les problèmes qui leur étaient tombés dessus sans prévenir et sans mode d’emploi, tous les non-dits qui s’étaient installés, les uns entraînant les autres avec toujours plus de gravité, toutes les caresses ratées, inabouties, les simulations de toutes sortes, sexuelles et affectives, juste pour étouffer la certitude de s’enfermer dans des carcans de concessions...

    Oh! oui, c’était ça l’impression générale, un enfermement progressif, comme si jour après jour, ils avaient monté les murs, brique par brique, les murs de leur prison commune, des murs de silence, de communications suspendues dans l’attente d’un rétablissement de la liaison satellite. Mais leur satellite s’était perdu dès le début dans le vide interstellaire de leur vie quotidienne. Un trou noir où tous les espoirs avaient été engloutis.

    Comment raconter cela ? Chaque mot criait son insuffisance, chaque phrase contenait dix versions différentes, un fouillis inextricable de compréhensions nuancées. Comme si les sentiments s’exprimaient d’une personne à une autre dans des langues différentes. Ce qu’il voudrait raconter, elle le comprendrait à sa façon. Chaque conclusion qu’il aurait retirée de tel événement ou de tel détail de la vie, elle en garderait une impression opposée ou même une absence totale de souvenirs.

    Comment raconter cela ?

    Il se souvenait bien, avec douleur, qu’à vouloir essayer de percer les idées d’Anne, il avait fini par ne plus être certain de la paternité réelle de ce qu’il pensait, qu’à vouloir adapter sa personnalité à celle de cette compagne de hasard, juste pour éviter les conflits, les paroles irrécupérables, celles qu’on n’oublie jamais, qui sont comme une tâche sur un mur blanc, qu’à vouloir ainsi protéger un château de cartes dans un blizzard glacial, il avait failli disparaître. Il s’était vu alors comme une image minutieusement découpée, jour après jour, il avait senti les lames des ciseaux et leurs arabesques compliquées, leurs détours pernicieux qui traçaient sur lui un puzzle fragile. Il avait frissonné à chaque fois qu’il avait senti vaciller les pièces sous les coups répétés de la honte de soi. Il avait senti la lâcheté nécessaire à la vie à deux. Il avait souffert, terriblement, pour maintenir scellé par quelques fibres fatiguées les dernières brides de lui-même. Il n’était pas devenu Anne ! Et maintenant on lui demandait de lui écrire pour s’en excuser et se justifier ! C’était impossible. Impossible.

    Il n’oublierait jamais le poison mielleux de l’amour.

    Il était certain aujourd’hui qu’un couple ne pouvait connaître l’harmonie dans l'accumulation nauséeuse des concessions. Le drapeau blanc flottait sur le champ de batailles tant que l’équilibre des négociations était maintenu entre les deux protagonistes. Le mensonge et la négation de soi restaient les alliés indispensables pour le maintien de cette paix.

    Il aurait fallu être l’autre pour survivre à deux !

    « Je suis toi et je me comprends en te regardant vivre. »

    Là, tout aurait été possible. Mais dans leur cas, c’était presque risible. Comme une tentative de mariage entre une Parisienne et un Aborigène.

    Il jeta le quatrième brouillon à la poubelle. Il ne savait plus quelles idées relevaient vraiment de lui-même et quelles idées n’étaient que les pustules nécrosées de leur relation morte. Aujourd’hui, il devait s’en laver, s’en purifier et se retrouver.

    Mais retrouver qui ?

    Une fatigue lourde, un goût acide de vomi lui monta à la tête. Une bile cérébrale qu’il ne parvenait pas à évacuer. Il respirait comme une odeur douceâtre de vase. Toujours cette vase tenace… Pour la première fois, il percevait combien les dégâts étaient irrémédiables. Existait-il réellement ? N’était-il plus qu’un emboîtement de poupées gigognes ? Oh, oui, c’était cela ! La plus petite, mignonne, pure, rayonnante, originelle avait été très vite enfermée dans une autre, déjà terne puis une autre, toujours plus déprimée, perdue, angoissée mais toujours décorée d’enluminures éclatantes. Et on vivait ainsi prisonnier de cellules multicolores, oubliant peu à peu ce qu’enfant on avait été, attachant nos regards aux couleurs merveilleuses de nos carapaces fabriquées. L’amour représentait sans doute la poupée la plus dangereuse, la plus vicieuse. Il suffisait de constater le nombre faramineux de personnes succombant avec délectation à ses charmes.

    Il avait décidé de se retrouver. Mais retrouver qui ? C’était effrayant. Il ne savait même pas qui rechercher. Que restait-il de lui ? Qui pouvait prétendre être encore lui-même ? Où était l’enfant dans l’adulte ? Mort ? Caché ? Était-il possible de le retrouver ?

    La vie en couple n’était en fait que la dernière étape d’un processus de destruction, instauré depuis la petite enfance et ne prenant fin qu’avec la mort. Ah ! la voilà cette fameuse mort, l’ultime possibilité de retrouver sa liberté. Personne n’y pouvait rien, on y aurait droit. C’était rassurant finalement de constater que quelque chose nous appartenait pleinement. D’ailleurs, ce film qui défilait à des vitesses inhumaines, lorsque le dernier souffle emplissait les poumons, lorsque le dernier battement de cœur venait de retentir, ce film de notre vie devait remonter à l’origine, comme le nettoyage d’une bande surchargée qui s’effacerait, s’effacerait, à la recherche effrénée de la seule image importante, celle avec laquelle il faut partir… Soi … Parfois il avait presque hâte d’y arriver… Cette impression de virginité intérieure devait être splendide et apaisante. L’idéal serait de pouvoir le crier, juste dans les derniers instants : 

    « Regardez, ça y est, je suis moi, j’ai trouvé ! Oh comme c’est bon, comme c’est bon ! » et partir.

    Quel beau souvenir ce serait.

    Il eut envie de pleurer. Il ne possédait même pas le début de l’esquisse de ce moi. Il lui semblait être tout et n’importe quoi. Mais de moi, pas la moindre trace.

    Il jeta le cinquième brouillon.

    Trop compliqué. Et puis les mots étaient trop faibles pour expliquer tout cela. Il aurait fallu en inventer d’autres."

  • Mieux vaut en rire

    L’image contient peut-être : 7 personnes, personnes assises, table et intérieur

    Yves Tes

    2 août 2018

    Évolution pour un monde meilleur ?

     
    1969
    Je suis instituteur, il gèle à pierre fendre, je jette des seaux d'eau dans la cour de récré pour que les élèves puissent faire des glissades. Tout le monde est content ! On prolonge les récrés.

    2016
    Je suis directeur, la cour est verglacée, je demande aux ouvriers de l'école de jeter du sel de déneigement sur toute la cour.
    Tout le monde est content ! On abrège les récrés extérieures.

     

    1969 :
    Michel doit aller dans la forêt après la classe. Il montre son couteau à Jean avec lequel il pense se fabriquer un lance-pierre.
    Le directeur voit son couteau et lui demande où il l'a acheté pour aller s'en acheter un pareil.

    2016 :
    L'école ferme. On appelle la gendarmerie. On emmène Michel en préventive.
    TF1 présente le cas aux informations en direct depuis la porte de l'école.

     

     

    1969 :
    Tu fais une bêtise en classe. Le prof t'en colle deux. En arrivant chez toi, ton père t'en recolle deux autres.

    2016 :
    Tu fais une bêtise. Le prof te demande pardon.
    Ton père t'achète une console de jeux et va casser la gueule au prof.!!!

     

     

    1969 :
    Dominique et Marc se disputent. Ils se flanquent quelques coups de poing après la classe.
    Les autres les encouragent, Marc gagne.
    Ils se serrent la main et ils sont copains pour la vie.

    2016 :
    L'école ferme. FR3 proclame la violence scolaire, relayée par BFMTV et ITélé en boucle et TF1 au journal de 20 heures.
    Le lendemain, Le Parisien et France Soir en font leur première page et écrivent 5 colonnes sur l'affaire.

     

     

    1969 :
    Jean tombe pendant une course à pied. Il se blesse au genou et pleure. Sa prof Jocelyne le rejoint, le prend dans ses bras pour le réconforter.
    En deux minutes Jean va beaucoup mieux et continue la course.

    2016 :
    Jocelyne est accusée de perversion sur mineur et se retrouve au chômage, elle écopera de 3 ans de prison avec sursis.
    Jean va de thérapie en thérapie pendant 5 ans. Ses parents demandent des dommages et intérêts à l'école pour négligence, et à la prof pour traumatisme émotionnel. Ils gagnent les deux procès.
    La prof, au chômage et endettée, se suicide en se jetant du haut d'un immeuble. Plus tard, Jean succombera à une overdose au fond d'un squat!!!

     

     

    1969 :
    Arrive le dernier dimanche d’octobre.
    Il ne se passe rien.

    2016 :
    C'est le jour du changement d'horaire : les gens souffrent d'insomnie et de dépression.

    On vit une époque vraiment formidable !!!