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  • Enlacer la foudre

    25289329 1903493973024199 1132489276539954729 n 1Le sentiment est obligatoirement sujet à des variations parce qu'il prend sa source dans la mémoire et donc le vécu de l'individu.

    Même la rencontre amoureuse est nourrie par le vécu de chacun puisque l'intérêt pour une personne est l'écho des "valeurs" que nous avons constituées au fil du temps.

    Le sentiment qui n'est que cet écho qui perdure n'accueille pas : il transforme, il interprète et si possible, il modèle. Et si ce modelage se révèle impossible ou insatisfaisant, la rencontre n'est plus un acte célébrant la vie en l'autre mais la vie en soi, c'est à dire le désir de combler l'attente qui repond à des valeurs, des idées, des pensées, et par conséquent des limites. 

    Il ne s'agit pas d'aimer inconsidérément et de s'ouvrir à l'autre sans aucune retenue au risque de se perdre soi-même dans une dispersion chaotique et sans fin mais de rester dans un état de pleine conscience lorsque cette rencontre a lieu et de voir à travers les émotions ce qui relève de la mémoire de ce qui relève du saisissement de l'instant présent.

    Il en est de même dans l'étreinte amoureuse. Faire l'amour comme on reproduit une recette de cuisine déjà appliquée, c'est faire l'amour au passé et non à la personne qui est là, c'est se limiter à un territoire connu en effaçant de l'horizon lui-même toute autre exploration. Il s'agit donc d'aimer comme au premier jour, comme à la première étreinte, avec cette émotion surpuissante de la découverte tout en usant de l'expérience comme d'un ferment à de nouvelles pousses, à de nouvelles fleurs, à de nouveaux parfums, à de nouveaux contacts, à de nouveaux regards. 

    Il s'agit d'être émotionnellement vierge dans l'instant et expérimenté dans la pratique. Et que cette connaissance de soi et de l'autre soit au service, non pas de la répétition mais de l'extase renouvelée. 

    C'est là qu'intervient la pleine conscience.

    Dans l'étreinte amoureuse comme dans tout autre domaine.

    La vie ne peut être éprouvée que lorsque le passé n'agit plus comme un guide reposant ses pas dans les traces anciennes mais comme un guide ayant effacé les empreintes et posant ses pas dans un tapis de neige immaculée.

    L'expérience et les connaissances acquises ne cherchent aucunement à reproduire mais favorisent la qualité du pas, sa légèreté, sa douceur, sa lucidité, sa patience, sa délicatesse, son hommage.

    Le mental qui agit comme un cocher tourne inévitablement en rond. 

    C'est la symbolique de la chèvre attachée à son piquet par une corde plus ou moins longue. Elle ne peut se nourrir que d'une herbe rase. Bien entendu que l'espace connu peut se montrer rassurant mais c'est une satisfaction qui condamne à l'amertume. 

    Aimer comme si on découvrait l'amour dans un instant de fulgurance, comme un coup de foudre qui rayonne avec douceur et énergie et simultanément bénéficier de l'expérience acquise pour ne pas se consumer dans l'éclair qui jaillit. 

    Enlacer la foudre, sans aucune peur, sans aucune intention, sans aucune projection, nourri par tous les moments d'amour sans que ceux-là ne soient jamais des déluges répétés, des trombes d'eau qui éteignent le brasier avant même qu'il n'atteigne de nouveaux territoires.

    Embrasser les flammes, embraser les coeurs,  consumer les âmes, et renaître plus vaste encore.  

    Résultat de recherche d'images pour "coup de foudre"

     

     

  • Changement climatique : un aperçu.

    50°C en Australie, -50°C aux États-Unis, un aperçu du changement climatique ?

     

    "Les climatologues nous transmettent donc un double message. S'ils soulignent la difficulté d’attribuer à un évènement isolé des causes inhérentes au réchauffement climatique — 50°C en Australie et -50°C aux États-Unis ne prouvent rien en soi — ces évènements sont un avertissement : ils risquent d’être la nouvelle norme à laquelle il faudra nous adapter dans les décennies à venir."

    Vincent Lucchese

    Une carte météo de l'Australie sous la canicule

    Au même moment, les États-Unis affrontent une vague de froid extrême et l’Australie fait face à une vague de chaleur record. Un aperçu des effets à venir du réchauffement climatique ?

    La vague de froid historique que s’apprêtent à affronter les États-Unis fait la joie des climatosceptiques. Donald Trump en a profité pour ironiser sur l’absence de réchauffement climatique. Ce qui est à peu près aussi stupide que d’affirmer que la marée descendante prouve qu’il n’y a pas de montée du niveau des océans.

    La froideur venue du Canada devrait frapper le Midwest américain dans le courant de la semaine, avec un extrême négatif attendu pour ce mercredi 30 janvier. Le nord de l’Illinois s’attend à subir une température de -48°C, le Minnesota pourrait atteindre -34°C et une température ressentie de -51°C pendant les rafales de vent. Ces températures ne sont pas un record absolu, même si « une génération entière a vécu sans avoir à faire face à ce type de froid dans la région de Chicago », selon Mike Doll, météorologiste pour AccuWeather, interrogé par l’agence Reuters.

    Vortex polaire et réchauffement

    Ce phénomène météorologique est dû à une perturbation du vortex polaire : une dépression d’altitude qui tourbillonne autour du pôle nord et reste la plupart du temps sagement cantonnée à la région arctique. Mais en décembre dernier, une masse d’air chaud venue du Maroc est remontée vers le nord, brisant le vortex polaire et permettant ainsi la fuite de poches d’air glaciales.

    Historiquement, lorsqu’une masse chaude provoque ce type de « réchauffement stratosphérique soudain », des morceaux du vortex polaire ont plutôt tendance à se diriger vers la Sibérie, expliquent des météorologues dans une dépêched’Associated Press (AP). Mais la multiplication récente de ces perturbations a poussé un de ces morceaux de vortex à descendre sur les plaines américaines, produisant cette vague de froid extrême qui pourrait selon les experts s’éterniser jusqu’à mi-février, voire mi-mars.

    Vortex polaire faiblissant et se fractionnant, notamment au-dessus de la Sibérie, en 2014.
    Vortex polaire faiblissant et se fractionnant, notamment au-dessus de la Sibérie, en 2014. (source : Wikipédia)

    Cette perturbation a-t-elle été provoquée par le réchauffement climatique ? Pris isolément, c’est impossible à dire. Un évènement météorologique ne fait pas une évolution climatique, n’en déplaise au président des États-Unis. Mais le vortex polaire a tendance à s’affaiblir plus fréquemment depuis une vingtaine d’années, explique à AP Jason Furtado, professeur de météorologie à l’université d’Oklahoma.

    Le chercheur, pour autant, n’établit pas de lien direct entre ces phénomènes et le réchauffement climatique. Les scientifiques, prudents, rappellent que la météorologie fait intervenir de multiples facteurs interconnectés et dépend de phénomènes au comportement chaotique. Malgré cela, une littérature scientifique grandissante établit un lien entre réchauffement climatique et perturbation du vortex polaire. Plusieurs articles récents en font mention.

    Changement en cours

    Dans un texte publié sur The Conversation, la spécialiste du changement climatique et professeure à l’université Rutgers, Jennifer Francis, argumente également en faveur d’un lien entre réchauffement planétaire et multiplication des épisodes de grand froid dans le Midwest. Elle explique que le vortex polaire est en fait la combinaison de deux vortex empilés l’un sur l’autre. Le vortex polaire stratosphérique, qui tourne autour du pôle Nord à 50 km d’altitude, repose sur un autre tourbillon, à 10 km d’altitude, plus connu sous le nom de jet stream et qui est impliqué dans la formation des hautes et basses pressions qui déterminent la météo sous nos latitudes au quotidien.

    Or, écrit-elle, non seulement la Terre se réchauffe mais l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne du reste du globe. En conséquence de quoi, le différentiel de température et de pression entre l’air arctique et celui qui se trouve en dessous diminue, ce qui affaiblit les vents du jet stream. « Et de la même manière qu’une rivière au courant faible emprunte souvent une route sinueuse, un jet stream au courant ralenti a tendance à serpenter ».

    En « serpentant », le jet stream provoque des vagues d’énergie qui peuvent ensuite perturber le vortex stratosphérique, envoyant certains de ces morceaux perturber la vie des Américains. Autrement dit, le réchauffement climatique pourrait augmenter les perturbations du jet stream et donc les périodes de froid extrême. À l’instar de ces collègues, Jennifer Francis précise que cette relation entre les deux phénomènes n’est pas encore démontrée, même si un lien est de plus en plus suspecté. Des études soulignent quoi qu’il en soit que le vortex polaire est en train de changer.

    Canicules à la chaîne 

    À l’autre bout du Pacifique, au moment même où l’Amérique plonge sous les -50°C, l’Australie bout sous une fournaise approchant les 50°C. À Port Augusta, en Australie Méridionale, le thermomètre affichait le record absolu de 49,5°C le 24 janvier. Dans tout le pays, la canicule atteint des niveaux record, et mortels. Les chauves-souris tombent des arbres, des images de dizaines de chevaux morts sous le soleil et des dizaines de milliers de poissons asphyxiés jonchant la surface des lacs agitent les réseaux sociaux.

    Prise isolément, cette canicule qui dure depuis plusieurs semaines peut être interprétée comme la conséquence de conditions particulières et exceptionnelles. Un système de hautes pressions venant de la mer de Tasmanie et évoluant très lentement laissait déjà prévoir fin décembre un long épisode de fournaise, analysait alors l’agence météorologique australienne.

    La répétition de ce genre d’évènements météorologiques extrêmes, en revanche, a une cause bien identifiée : le changement climatique planétaire. À l’échelle mondiale, les 4 derniers années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et les 20 années les plus chaudes ont été enregistrées ces 22 dernières années, selon l’Organisation météorologique mondiale. En Australie, 8 des 10 années les plus chaudes datent des 13 dernières années, d’après le service météorologique australien.

    Or, des années de plus en plus chaudes se caractérisent par des phénomènes météo de plus en plus fréquents et intenses, estiment les climatologues. Une large part de l’hémisphère nord a connu une canicule historique durant l’été 2018, avec son lot de sécheresses, feux de forêts, désastres agricoles et plusieurs centaines de morts. Nous évoquions alors une étude parue dans Plos Medecine le 31 juillet, dans laquelle les chercheurs concluaient que ces vagues de chaleur « augmenteront tant en nombre qu’en intensité », multipliant partout le nombre de victimes. En Australie, les vagues de chaleur pourraient faire 4 fois plus de morts en 2080 qu’aujourd’hui. L’augmentation monte dans les projections des chercheurs d’un facteur 20 en Colombie.

    Éviter le pire

    En France, les canicules sont aussi vouées à se multiplier et à durer de plus en plus longtemps. À titre de comparaison, la vague de chaleur de 2003 a duré 18 jours pour une température moyenne de 29,4°C. Selon Météo France, ces canicules pourraient dans les décennies à venir dépasser en moyenne 33°C voire 35°C et s’étaler sur 50, 75 voire 100 jours les années les plus chaudes. Avec des pics à 50°C ou 55°C dans certaines régions, selon le climatologue Jean Jouzel. Paris, qui connaît aujourd’hui environ 0,7 jour de canicule par an, pourrait en subir plus de 25.

    Les climatologues nous transmettent donc un double message. S'ils soulignent la difficulté d’attribuer à un évènement isolé des causes inhérentes au réchauffement climatique — 50°C en Australie et -50°C aux États-Unis ne prouvent rien en soi — ces évènements sont un avertissement : ils risquent d’être la nouvelle norme à laquelle il faudra nous adapter dans les décennies à venir.

    Autre message sous-jacent : l’intensité des catastrophes qui nous menaceront demain dépend encore de notre comportement aujourd’hui. Entre de très rudes vagues de chaleur et une « Terre étuve » devenue « inhabitable » dans de nombreuses régions, autrement dit entre un réchauffement de 2°C et un emballement de 5°C, la différence tient autant à nos capacités à changer (d’alimentation, de banque, de consommation, etc.) qu’à faire changer radicalement les orientations politiques de nos dirigeants. Pour l’instant, ni la France ni aucun pays de l’Union européenne ne tient ses engagementsclimatiques.

    SUR LE MÊME SUJET :

    Rapport du GIEC :  « Chaque dixième de degré gagné compte »

    Un emballement catstrophique du climat possible dès 2°C de réchauffement

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    Comment les arbres peuvent sauver le monde

    Climat : six conseils de la science pour sauver les villes

    Une France 100 % renouvelable en 2050, c'est possible

    Image à la une : extrait du bulletin météo du 17 janvier 2019 © Bom

    Usbek & Rica

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  • "La sexualité : un miroir de moi-même"

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    Créer Sa Vie

    Christina Zelzner Psycho-Bio-Thérapeute

     

    "La Sexualité – un miroir de moi-même

    La sexualité est un miroir de moi-même. En elle, se cristallise qui je suis.
    Avant d'être une histoire à deux, c'est une histoire qui me concerne.
    Ma sexualité me parle d'abord de la relation que j'ai à moi-même : « Suis-je à l'aise dans mon identité d'homme ou de femme ? »
    Elle me parle de l'image que j'ai de moi : « Est-ce que j'aime mon corps tel qu'il est ? Est-ce que l'image qu'il me renvoie me paraît désirable ? »
    En elle, se montre aussi ma capacité à être en intimité avec moi-même, à m'autoriser à être l'homme ou la femme que je suis, à ressentir et à exprimer mon désir, à vivre mon plaisir.
    Cette relation que j'ai avec moi n'est pas le fruit du hasard : c'est le résultat d'une longue histoire, de mon histoire familiale et personnelle.

    Car la sexualité se bâtit tout au long de notre développement. Elle se construit dans le contexte familial. La sexualité adulte, qu'on le veuille ou non, est étroitement liée à celle de notre famille.
    Elle se transmet d'abord par des injonctions ou des croyances du type : « Une femme qui se respecte ne couche pas », « Un homme, ça court forcément ». Ces croyances sont la quintessence de notre histoire familiale, de l'impact que la sexualité a eu sur les générations précédentes et sur leur vie. Certaines sont conscientes, d'autres ne le sont pas. Mais, toutes nous ont été transmises avant même que nous ayons été en âge de vivre des relations sexuelles. Elles font partie de notre héritage familial et agissent comme des directives inconscientes de notre future vie sexuelle adulte.

    Sexualité

    La sexualité se construit également par des empreintes, par des expériences, faites tout au long de notre développement. Ces informations ont été engrangées dans nos cellules et constituent notre mémoire corporelle. La manière dont nous avons été conçu, les neuf mois passés dans l'intimité du ventre de notre mère, le plaisir qu'elle a eu à nous nourrir et à nous porter, le respect qu'elle nous a témoigné en nous éduquant à la propreté …, constituent des expériences qui laissent des traces, avec lesquelles nous avons construit notre capacité à partager du plaisir, à nous abandonner, à donner et à recevoir. Des qualités indispensables pour une sexualité ultérieure épanouie.

    Primordiale est aussi la manière dont j'ai été accueilli dans la découverte de mon propre sexe, lors de la prise de conscience d'être une fille ou bien un garçon et du fait que cela n'est pas tout à fait la même chose. Est-ce que mes parents ont pu accueillir ma curiosité et mon innocence ? Ou bien, est-ce que j'ai appris très tôt que « ça » est tabou, sale, dérangeant ? À cet âge, vers 4-5 ans, se construit la capacité à lier son cœur à son sexe, c'est-à-dire le pouvoir, plus tard, de vivre son énergie sexuelle de façon épanouissante dans une relation affective. Si les parents ont une réaction négative, ou ne serait-ce qu'évitante, vis-à-vis du sexe de leur enfant, celui-ci l'interprète comme si son énergie vitale, qui n'est rien d'autre que l'énergie sexuelle, n'était pas la bienvenue. Attention, l'énergie « sexuelle » infantile n'a rien à voir avec l'énergie sexuelle adulte. L'énergie sexuelle infantile ne cherche pas d'acte sexuel génital avec l'autre, elle est tournée vers soi. Elle est l'expression du désir et du besoin de découvrir sa propre identité sexuée.

    Vient ensuite l'adolescence, au cours de laquelle nous testons notre pouvoir de séduction, nous cherchons notre orientation sexuelle, nous construisons notre identité sexuelle. La façon dont les parents sont capables de voir et de valoriser la jeune femme ou le jeune homme dans son potentiel sexuel est primordiale pour sa sérénité dans la rencontre de l'autre. Une fille se présente aux hommes comme elle a été vue par son père. Un garçon va aborder les femmes au travers de l'autorisation que sa mère lui a donné de vivre son potentiel masculin. Il est de première importance, à ce stade, que le parent puisse rester à sa place de parent tout en reconnaissant le potentiel sexuel de son enfant. Ce que l'adolescent ne trouve pas dans le regard bienveillant et auto-régulé de son parent, il le cherchera auprès de ses pairs, dans ses relations amoureuses, sans jamais totalement le trouver.

    La sexualité, avant d'être destinée à être partagée avec un autre, est d'abord une histoire personnelle. La capacité de nous épanouir sexuellement nous appartient entièrement. Elle nous parle beaucoup plus de nous-même que de l'amant(e) avec qui nous la partageons, celui(celle)-ci n'étant finalement, surtout, que le miroir de nos empreintes …
    Dans le chaudron de notre intimité sexuelle vont se révéler nos susceptibilités, nos manques, nos failles. Il ne dépend que de nous, et de nous seul(e) de nous autoriser à les surmonter.

    Alors, après avoir illustré la relation que chacun a à soi-même, que devient la sexualité à deux ?
    Dans la vision des médias aujourd'hui, la sexualité est purement pulsionnelle. Elle se joue sur deux dimensions : charge et décharge, stimulation et satisfaction.
    Ceci peut nous convenir pendant un temps, mais deux dimensions, c'est quand même un peu plat. Il manque toujours quelque chose. Nous cherchons donc à démultiplier les expériences et/ou les partenaires, à la recherche de stimulations de plus en plus fortes, mais pas totalement épanouissantes.

    La véritable nature de la sexualité est énergétique. Elle se déploie sur 3 dimensions.
    Cette troisième dimension est l'expression de notre énergie créatrice dans un dialogue des polarités masculines et féminines. Elle exprime notre capacité à être en relation génitale, dans notre identité sexuée, à un autre, différent de nous. Pour l'atteindre, nous devons abandonner les notions de performance, de clichés, de « ce qu'ont doit être ou obtenir ». Cela nous demande le courage de jouer, d'expérimenter et de trouver sa propre vérité.
    Lorsque les partenaires peuvent « se » communiquer, tels qu'ils sont, dans leur désir, dans leur vulnérabilité, tant avec leur corps qu'avec des mots, dans un échange « de donner et de recevoir », la sexualité entre dans sa véritable dimension : créatrice. Elle construit un champ d'énergie qui est plus grand que la somme de celles de chacun des deux amants. Le début d'une quête infinie de sa propre plénitude partagée …"

    Christina Zelzner est Psycho-Bio-Thérapeute à Grenoble
    seux Sites web :

    http://www.chemins-vers-l-etre.com/
    http://www.psycho-bio-therapeute-grenoble.com

  • "Défi chamois"

    Défi Chamois : l’hiver arrive – Apprendre l’écologie en s’amusant

    L’idée leur est venue il y a 5 ans. Alors qu’ils préparaient la Fête de la Science de 2013, Anne Loison et ses étudiants du Laboratoire d’Écologie Alpine (LECA) imaginent un jeu de plateau pédagogique, où chaque joueur est un chamois, et dont le but du jeu est de se préparer au mieux à passer l’hiver. Recherche de nourriture, fuite face aux prédateurs, rencontre imprévues avec des randonneurs, saison des amours, … A chaque tour, le joueur doit faire preuve de stratégie et de réactivité s’il souhaite passer la mauvaise saison et remporter la partie. L’objectif ? Sensibiliser le grand public aux impacts des activités humaines en montagne sur le chamois, et aux concepts fondamentaux de l’écologie évolutive des animaux sauvages.

    « Le but est que le joueur rompt avec l’idée que seul le dérangement hivernal peut impacter la survie animale. En incarnant un chamois du début du printemps à la fin de l’automne, le joueur comprend que l’équilibre énergétique des animaux est fragile, et que le dérangement par l’homme, même à la « belle » saison, peut avoir des conséquences tant sur la survie de l’animal que sur sa capacité à se reproduire. »

    Le jeu est jouable de 3 à 5 joueurs à partir de 8 ans ©Fanny Le Bagousse

    Porté par la suite par le Parc Naturel Régional du Massif des Bauges, qui apporte l’aspect pédagogique et ses compétences de vulgarisation scientifique, le projet entre dans une nouvelle dynamique. Grâce aux financements du PNR des Bauges, un partenariat voit le jour en 2015 avec l’IUT-MMI de l’Université Savoie Mont Blanc, qui charge un groupe d’étudiant en 2ème année de travailler les règles, suggérer des graphismes, monter une vidéo de présentation et proposer un livret de règles. Sur cette base, le PNR du massif des Bauges sollicite en 2017 Fanny Le Bagousse, illustratrice diplômé d’une maitrise en écologie, afin de finaliser le graphisme. Enfin, 25 boîtes test sont éditées et envoyer à l’essai dans différentes structures : Parc Naturel Régionaux et Nationaux, associations d’éducation à l’environnement, gîtes et refuges de montagnes et accompagnateurs en moyenne montagne.

    Le Jeu

    Le développement d’un jeu basé sur des résultats des recherches menées par le LECA au sein même du PNR du massif des Bauges © Fanny Le Bagousse

    Le concept du jeu de plateau est de mettre en évidence le compromis « stratégique » mis en place par chaque individu, qui doit s’alimenter pour prendre du poids et faire des réserves de graisses, en limitant ses déplacements (pour éviter de perdre de l’énergie), tout en échappant aux risques potentiels auxquels il peut être confronté. Les décisions « stratégiques » prises par un individu du début du printemps à la fin de l’automne vont directement conditionner sa probabilité de survivre à l’hiver. Notre jeu permet au joueur qui incarne un chamois de se déplacer sur un plateau qui représente un alpage de montagne sur lequel il peut trouver de la nourriture, mais qui est également fréquenté par divers pratiquants d’activités de montagne, des vaches, des prédateurs sauvages. L’enjeu est de donc de manger sans trop se déplacer, tout en faisant face à certains événements imprévisibles qui interviennent sur le plateau à chaque tour de jeu, et peuvent entraîner des pertes d’énergie (la rencontre avec un loup, un chien, des randonneurs). Le joueur gagne s’il arrive à accumuler assez d’énergie à l’entrée de l’hiver.

    L’avenir

    Les retours positifs et encourageants, les commentaires sur les règles, l’intérêt et le déroulé du jeu en fonction du nombre de joueurs, ont permis aux porteurs de projet d’ajuster les règles, d’améliorer le contenu des cartes et d’augmenter l’interactivité du jeu. A présent, l’équipe cherche à tester son jeu avec les dernières modifications et à le déposer.

    L’objectif est d’éditer 1 000 à 1 500 exemplaires, de le distribuer plus largement au grand public, et de le traduire dans les langues de l’arc alpin. Alparc, réseau des espaces protégés alpins, reconnaît déjà l’intérêt de ce jeu, présenté lors du séminaire « Wildlife and winter sport activities – Your space of freedom, my living space » qui s’est tenu sur le massif des Bauges en mars 2016.

    Si vous êtes éditeur de jeux de société et que vous êtes intéressé par le jeu ou si vous souhaitez tester le jeu dans votre structure, n’hésitez pas à contacter les porteurs de projet !

    Un projet soutenu par l'Université Savoie Mont Blanc © Anne Loison

    Conctacts

    Anne Loison (LECA)
    anne.loison@univ-smb.fr

    Julie Higel (PNR du Massif des Bauges)
    j.higel@parcdesbauges.com

  • "Guide de survie de la personne autiste"

     

     

     

    Petite chronique littéraire de La marquise aux pieds-nus

     

    LA MARQUISE AUX PIEDS-NUS·MERCREDI 16 JANVIER 2019 (lien vers le site)

     

    « Guide de survie de la personne Autiste » de Jean-Philippe PIAT - AFD Edition

     

    ATTENTION CHEF d’ŒUVRE !

     

    Afin de compléter le semblant de biographie que l’on peut trouver au sujet de l’auteur sur la quatrième de couverture de l’ouvrage, je préciserais que Jean-Philippe Piat est certes une personne autiste de 41 ans s’intéressant de très près au sujet de l’autisme, mais que surtout, contrairement à beaucoup d’autres personnes autistes, son intérêt spécifique pour ce sujet est d’ordre absolument pragmatique. Il n’a pas fait qu’accumuler du savoir sur le sujet, il a surtout utilisé ses capacités personnelles qui consistent à chercher systématiquement des applications pratiques et utiles au quotidien des personnes autistes.

    Par ailleurs, Jean-Philippe est naturellement pourvu de qualités humaines rares, que sont la générosité, l’absolue sincérité, et la grande sensibilité.

    Enfin, Jean-Philippe est un garçon clair, très clair même. Son cerveau est rangé comme un meuble de métier pourvu d’innombrables tiroirs. Chacun d’entre eux possède son étiquette, chaque article est à sa place.

    Malheureusement, dans le « petit monde de l’autisme », tous les gens qui s’expriment à ce sujet ne sont pas si organisés, rationnels, pratiques et rangés, et la profusion des blogs, des articles, ou des livres, ont tendance à noyer les quelques ouvrages clairvoyants tels que celui-ci et que l’on devrait voir en premier.

    Qu'y a-t-il dedans ?

    TOUT.

    Tout ce qu’il y a à savoir d’essentiel sur l’autisme, de la définition actuelle au diagnostic, en passant par le détail des caractéristiques sensorielles, du fonctionnement particulier des interactions sociales, des problématiques de santé, d’organisation, d’insertion scolaire et professionnelle.

    Pour chaque thème, on trouve sa définition, son explication, l’identification des éventuels problèmes qui y sont associés et des propositions concrètes de solutions pour contourner le handicap ou surmonter la difficulté.

    Grace au livre de Jean-Philippe, je peux d’ores et déjà vous lister, selon moi, (et au stade actuel du constat de mes lectures, je n’ai bien sûr pas tout lu), la bibliothèque idéale de l’autisme destinée à tous ceux qui sont concernés par le sujet et dont l’autisme n’est pas l’intérêt restreint (c’est-à-dire la plupart d’entre nous et dont je fais partie).

    Je précise que tous ces livres ont en commun d’êtres clairs, bien écrits, et utiles, ils sont classés par ordre décroissant d’importance :

    1 « Guide de survie de la personne Autiste » de Jean-Philippe Piat - AFD Edition (pour comprendre l’autisme, se comprendre soi et améliorer sa qualité de vie).

    2 « Questions sensorielles et perceptives dans l'Autisme et le Syndrome d'Asperger » de Olga Bogdashina - AFD Edition (pour ceux qui veulent creuser le vaste domaine des spécificités sensorielles, et aborder d’autres curiosités autistiques d’origine perceptives).

    3 « Gabin sans limites » de Laurent Savard – Éditions Payot et en poche - Petite Bibliothèque Payot (pour comprendre les autres personnes autistes plus invalides que nous, pour imaginer le quotidien des parents d’enfants autistes).

    4 « Éloge des intelligences atypiques : Pas comme les autres, plus que les autres ! » de David Gourion et Séverine Leduc – Éditions Odile Jacob (livre de vulgarisation très positif, utile à faire lire à ceux qui ont peur de l’autisme).

    5 Possiblement, quelques livres témoignages de personnes autistes évoquant leur parcours de vie, (parce que l’aspect plus narratif et individuel peut aider les personnes neurotypiques ou celles en questionnement à se projeter au travers d’une histoire personnelle).

    A qui s'adresse t-il ?

    A toutes les personnes autistes, et notamment, à celles dites de « Haut-Niveau » ou « Asperger », à toutes les personnes en questionnement ou parcours diagnostic.

    Ce livre s’adresse aussi à tout l’entourage de la personne autiste, que ce soit le conjoint, les parents, le reste de la famille.

    Il est par ailleurs utile à toute personne encadrant les personnes autistes, professionnels de santé, aidants, enseignants.

    Et j’ajouterais que chaque association consacrée à l’autisme devrait l’avoir lu.

    Le défaut de ce livre ?

    Aucun, si ce n’est l’incapacité de l’auteur, étant donné sa condition et sa personnalité, à le promouvoir.

    Si l’on fait le compte du nombre de personnes autistes dans notre pays, et si l’on soustrait arbitrairement les grincheux, les contestataires, les jaloux, il reste tout de même des dizaines de millier de personnes concernées par cet ouvrage, ouvrage capable d’améliorer grandement leur quotidien.

    Jean-Philippe Piat n’est pas le genre de personne autiste souhaitant se mettre en avant et faire sa promotion. Pourtant, Jean-Philippe devrait vraiment professionnaliser son talent naturel associé à son centre d’intérêt et à son expertise, ce n’est pas lui qui le dit, c’est moi.

    Je suggère concrètement que nous l’y aidions.

    J’appelle toutes les personnes autistes, mais aussi toutes les associations dédiées à l’autisme à faire la promotion de ce livre sur leur page et ce, durablement.

    Publiez une promotion du livre de Jean-Philippe au moins une fois par mois sur votre mur, indiquez les liens pour l’achat, indiquez les liens vers les critiques de l’ouvrage :

    Celle d’Autisme Regards Croisés:

    https://www.facebook.com/autisme.regards.croises/posts/2280747968636074?__xts__%5B0%5D=68.ARD0yEIHVWSuAHF8hEZpGuSHP7iIHsOwOXSsm2Ns7rQwmMvsO-fPevA_ZzvmvlFingnx1EdBjxs1c7dG1flg3ZPEuZHxRSUQ04WMYJzBlvd6tN4Y9tpl-glwyKiI8aOclagRSnJRElli117yWFUbAe4ntOfd3v2VZ3gdBcgKo4ZfHb_92wcGthsZfMQ_z9Gb9QBL0-rYlUM-SmPDAcOpYHSSlOrpMT8dl83FWqoAhkd_LtFhKQ3tuFFTGWFf-lQFZgpGlnUdzHlC_Ilfydeq5BwcYJJX4jewq2EDHfasWbXUgn7OPJMjYnJxTzHJHsQ0utUHx6jPVsGwn0E1TzjxfKp26g&__tn__=K-R

    Ou la mienne, très raisonnable aussi, finalement…

    Parlez en à votre libraire, incitez le à le commander.

    Réfléchissez-le comme un possible outil de promotion et de sensibilisation pour le 2 avril, journée de l’autisme.

    Relèverez-vous ce défi avec moi ? Pouvons-nous une fois nous réunir autour de quelque chose de juste, et d’utile ?

    D’avance, merci !

    (Peinture : “Kamiko” - acrylique et pigments sur toile - 100 x 100 cm)

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    17 commentaires41 partages

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    Commentaires

    Les plus pertinents

    Thierry Ledru

    Votre commentaire...

    • Véro La Frette Encore utilisé au travail aujourd'hui
      Quelle perle, avec les outils pratiques tableaux etc!!
      J'ai montré à toute l'équipe (psychiatre neuropsy etc)…
      Voir plus

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      4 réponses

    • Djea Saravane À lire absolument.

      6

    • Elisabeth Kohar Blian on va s'occuper de sa promotion, du moins à titre perso, oui je vais en faire la pub auprès de notre tribu et toutes personnes interessées et le pousser à le traduire en anglais dans un premier temps :)

      5

      3 réponses

    • Phan Tom J'ai lu ce livre. Les compliments que tu fais sont amplement mérités.

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    • Malandain Leslie Partage..et je cours me le procurer....mon fils asperger le lira certainement aussi..hop!Commandė!

      4

    • Xavier Vncnt je viens de le commander chez AFD, merci Nathalie, merci Jean-Philippe j'ai hâte de m'y plonger

  • Musique et cinéma.

    Michel Legrand est parti voir ailleurs. Il reste tout ce qu'il a créé. Pour moi, c'est la musique de "L'affaire Thomas Crown". Cette rencontre Faye Dunaway - Steve McQueen......Inoubliable... L'histoire aussi. Cet homme, amoureux de lui-même et de l'argent, elle, amoureuse d'elle-même et de son ambition professionnelle et qui s'aiment pour quelques instants avant que leurs égos ne reprennent le dessus.

    "Tous les moulins de mon coeur", version jazzy.

    Et ce piano de la scène finale...Que de frissons...

     

     

    Quant à la scène de la partie d'échecs, elle est pour moi un pur bijou. Torride. 

    L'amour. 

    J'aimais infiniment les films qui en exploraient le territoire. Adolescent, j'en ai vu quelques-uns qui m'ont marqué. 

    "Out of Africa"

    Meryl Streep et Robert Redford.

    Là, encore une musique mémorable.

    Ce film fait partie de ceux qui m'ont furieusement donné envie d'écrire des histoires.

     

    et à écrire des scènes aussi belles que celle-ci :

    Pendant l'écriture de "Kundalini", il m'est arrivé d'y songer. Cette tendresse infinie des gestes, l'attention, le saisissement libre et entier du bonheur... Le plus beau shampoing de toute l'histoire du cinéma.

    Messieurs, qui me lisez, prenez soin de la femme que vous aimez à son prochain shampoing :)

    Pour nous, les hommes, c'est une attention qui peut sembler désuète mais pour le coeur d'une femme, c'est comme un bouquet de roses.

     

     

     

     

     

  • La lumière du silence

     

    Loi dattraction

    "Votre esprit la possédait, mais votre conscience n’était pas encore arrivée à s’élever jusque-là. ".....

     

    .Le mental en était l'empêcheur, l'obstacle, la muraille. Vouloir le briser reviendrait à y disperser l'énergie disponible. On ne construit rien avec l'entité qui est responsable du problème lui-même. C'est donc qu'il faut s'extraire du mental pour que l'esprit accède à la conscience. D'où l'importance de s'asseoir et de ne rien faire mais de bien le faire.

    Finalement, si je pense à mes romans, tout tourne autour de cette quête.

     

     

    "Quand vous parvenez à faire régner en vous le silence, la paix, la lumière, c’est que, pour un moment au moins, vous avez pu atteindre les régions de l’âme et de l’esprit que vous portez en vous de toute éternité. 
    Ces régions auxquelles il est difficile d’avoir accès dans la vie ordinaire, la majorité des humains n’en soupçonnent même pas l’existence. 
    Car de même qu’ils ignorent ce qui se passe dans leur subconscient, ils ignorent aussi ce qui se passe en haut dans le ciel, leur ciel, leur esprit, leur conscience divine.

    Vous méditez par exemple sur une question d’ordre spirituel que vous trouvez difficile à résoudre. 
    Vous entrez profondément en vous-même pour avoir une réponse, et après quelque temps, dans ce silence, la lumière se fait peu à peu, une réponse vous est donnée. 
    Que s’est-il passé ? 
    D’où vous vient cette compréhension ? 
    Votre esprit la possédait, mais votre conscience n’était pas encore arrivée à s’élever jusque-là. 
    Mais maintenant, à l’abri de l’agitation et du bruit, votre pensée s’est élancée dans l’espace et vous avez reçu une révélation." 
    Omraam Mikhaël Aïvanhov

  • "Tous les chemins mènent à l'homme"

    L’image contient peut-être : une personne ou plus et texte

    Jacques LucasTANTRA COMMUNAUTE

    Admin · 10 juillet 2018 · 

    Nous sommes nombreux à nous être interrogés sur notre identité : "Qui suis-je ? " - "Qu'est-ce que c'est qu'être un homme (une femme) ? " - et aussi "Quel est le but de la vie ? ". En fait, avec du recul, je crois qu'au lieu de se confronter directement à l'énigme du "Qui suis-je ?", il est préférable de se demander d'abord : "Qu'est-ce que je suis ?". 
    En effet, mieux vaut ne pas chercher ou attendre une réponse qui soit d'emblée une pleine perception satisfaisante de "moi". Le sentiment d'être "moi", est tributaire d'une bonne connaissance de soi accompagnée d'un amour de sa Nature quelle qu'elle soit. Un vrai travail d'approche, d'acceptation, d'appropriation et d'unification de soi-même est souvent nécessaire avant d'y accéder.
    En réalité, notre identité personnelle, le "moi", est faite de 3 couches. 
    Notre identité sexuelle ou corporelle s'établit à partir de la perception de notre sexe et de notre corps. Nous devons aimer l'image et les sensations qu'ils nous procurent pour être à l'aise avec nous-mêmes. C'est le fondement de l'identité personnelle. 
    Notre identité de genre s'édifie à partir de nos fonctionnements relationnels et de nos comportements teintés de "masculin et/ou de féminin". La gestion de nos sentiments et émotions participe eux aussi à renforcer une image positive de nous-mêmes. Alors, pour être heureux, il n'y a pas d'autres solutions que de nous apprécier tel que nous sommes, sans vouloir décider de nos goûts, de nos émotions, de nos amours et de nos attirances ou désirs.
    Notre identité sociale (elle-même composée de différentes facettes : professionnelle, religieuse, nationale ...) repose sur notre place dans la société, de nos actions et de nos choix d'appartenance à des groupes. L'image que les autres ont de nous ainsi que celle que nous avons de nous-mêmes doivent être cohérentes avec notre réalité, sans quoi on ne peut pas se sentir bien dans le monde. 
    Et c'est l'harmonisation et la cohésion de ces 3 couches de l'identité qui conduit à l'individuation, avec le sentiment d'être unifié. Ainsi émerge une sorte d'alliance qui donne l'impression d'être juste dans ses actes : "Je me sens être moi. C'est bien ainsi et personne ne peut me prouver le contraire." 
    "L'homme accompli", unifié, au "moi" réalisé, est pleinement conscient de lui-même et heureux de l'être. Il est authentique, en totale adhésion autant avec "ce qui est" qu'avec "ce qu'il est". Il se sent libre, créateur de sa vie, en pleine possession de ses désirs. Il ne cherche plus à être aimé ou à correspondre à ce qu'il aimerait être ou bien encore à ce qu'il croit que les autres attendent de lui. 
    Mais pour voir ce sentiment unificateur de la personnalité émerger en soi, il faut remettre en question les croyances et les modi vivendi transmis par l'éducation, la famille, la société et la culture. La traversée de doutes et de moments de solitude est inévitable. C'est le prix à payer pour acquérir la liberté d'être "moi" différencié et émancipé. C'est un vrai travail sur soi qui demande souvent du temps !
    Toutefois, si "Qui suis-je ?" engage un véritable travail d'acceptation et de connaissance de soi-même, ce n'est qu'une étape qui cache, la plupart du temps, une aspiration encore plus profonde : la découverte de "Soi", de l'universel. Sentir sa place dans le cosmos et trouver du sens à son existence constitue un achèvement de la quête de soi-même. 
    Selon C.G. Jung : " L'inconscient personnel doit être traité en 1er .... faute de quoi, la porte qui mène vers l'inconscient cosmique ne s'ouvrira pas." 
    L'unité intérieure permet donc, si on y aspire, d'accéder plus facilement à la perception de "Soi". Et l'accès à cette conscience s'accomplit grâce à l'Alliance du principe masculin et du principe féminin, à l'intérieur de soi. 
    Quels sont les facteurs qui autorisent et/ou favorisent cette Alliance alchimique ? Et quelles sont les étapes incontournables qui ponctuent le chemin qui part de la structuration du "moi" pour aboutir à la connaissance du "Soi" ?
    La résilience 
    Tout au long de l'existence, chacun est poussé par les aléas de la vie à vivre des crises et des deuils dont certains peuvent déstabiliser profondément la personnalité. 
    Pour Boris Cyrulnik1, la résilience permet à un homme affecté par un évènement traumatique de prendre acte de l'évènement et de l'accepter pour ne plus vivre dans la dépression. Il peut alors se reconstruire. Mais la résilience n'est accessible qu'avec une structuration précoce du psychisme et un vécu (antérieur à la confrontation à ces faits traumatisants) fait d'expériences constructives dans l'enfance. Il semble donc important pour être heureux et équilibré d'être initié à "l'art d'être résilient" et ensuite d'entretenir une attitude de "lâcher prise" face aux circonstances diverses de la vie.
    Comment apprend-on à devenir résilient ?
    La psychanalyse : le complexe d'Oedipe 
    Depuis Freud et la psychanalyse, l'importance du père est reconnue et soulignée. Grâce à lui, porteur de la Loi, un enfant - un fils en particulier - peut s'individuer et accéder à son vrai désir - débarrassé des aspects fusionnels, névrotiques et pulsionnels qui sont, la plupart du temps, liés à la relation à la mère, sans que celle-ci en soit forcément coupable ou même responsable. 
    En effet, le père doit séparer (avec amour) le fils de sa mère pour l'aider à défusionner. L'acceptation de cette séparation initie 3 autres résiliences : la prévalence du père, son insuffisance à combler sa mère et lâcher son exigence à être satisfait par elle. De cette façon, il admet qu'il n'est pas un "petit dieu tout-puissant" et accède à son humanité. Mais il lui reste ensuite encore bien du chemin à parcourir pour devenir un homme.
    Le rôle du père
    Une vraie relation, intime, basée sur l'amour, ne peut pas s'installer entre père et fils si le père hésite à toucher ses enfants, qu'il ne les prend pas dans ses bras, ne s'occupe pas vraiment d'eux et ne cherche pas à partager du plaisir avec eux. 
    Lorsqu'un lien satisfaisant est établi, le rôle du père peut s'exercer pleinement. C'est lui qui valide son fils dans son sexe, puis plus largement dans la totalité de son être : ses bons comportements ainsi que ses projets et choix de vie. Un vrai père stimule les aspirations de ses enfants et les accompagne dans leurs réalisations. 
    En retour, le fils perçoit les comportements paternels comme des références. Le père devient exemplaire. Il transmet une belle image de l'homme et du masculin à laquelle son fils aura envie de s'identifier.
    Les archétypes
    Selon C. G. Yung, nos psychismes se construisent à partir d'images archaïques de l'homme. D'après moi, les 4 images majeures de l'homme sont : le Père, le Guerrier, l'Amant et le Sage. Ces figures mobilisent la libido2 et façonnent le caractère et les comportements masculins. Tous issus de l'image paternelle, les archétypes sont donc potentiellement porteurs d'idéaux.
    Le masculin : c'est quoi ?
    Nous sommes tous nés de la rencontre d'un spermatozoïde et d'un ovule et nous avons hérité de traits physiques mais aussi psychiques et comportementaux de nos 2 parents. Les neurobiologistes attribuent une part de notre façon d'être à "l'inné" et une autre part de notre personnalité à "l'acquis" ou autrement dit, à des choix passés mais souvent devenus inconscients. 
    Le masculin à l'image du spermatozoïde est dynamique, tonique, fonceur, agressif (malheureusement parfois dans le mauvais sens du terme). Il va de l'avant alors que le féminin, à l'instar de l'ovule, est passif, réceptif, accueillant. Or ce sont là les racines à partir desquelles se déclinent les caractéristiques du masculin et du féminin qui nous animent tous dans des proportions variables, personnelles. 
    Pour un garçon, mieux vaut s'identifier à son père plutôt qu'à sa mère pour se "sentir être un homme".
    L'homosexualité 
    Notre père a désiré et sans doute aimé notre mère. Le message d'une "relation hétérosexuelle", fondatrice de l'identité masculine est ainsi transmis à l'enfant.
    Si le père est réticent à toucher ses fils, ceux-ci le sentent. Ils en déduisent que les hommes ne doivent pas se toucher entre eux et que le toucher comme les émotions sont des domaines réservés à la relation aux femmes. Plus tard, à l'adolescence, des jeunes, frustrés de reconnaissance et en carence de câlins paternels, doutent de leur identité : "Suis-je un homme si je prends du plaisir à toucher et/ou à être touché par un homme ?"
    Au début du 20ème siècle, sous la pression religieuse, le monde médical a créé le terme "homosexualité3". 
    D'abord considérés comme des délinquants puis comme des malades, les gays se sont sentis exclus de la société. (Auparavant, il n'existait que les pédérastes - on dit aujourd'hui "pédophiles" pour les individus qui ont des relations sexuelles avec des mineurs. Ce terme, lui aussi, a été inventé récemment). 
    Aujourd'hui, être homophobe est un délit poursuivi par la loi. Tant mieux ! Mais le mal est fait. Une croyance s'est profondément enracinée dans le psychisme de bien des hommes : si on prend du plaisir avec un homme, on est homosexuel et on n'est pas un homme .... ! En tout cas, c'est ce que j'ai entendu dans la bouche de certains hommes dont l'orientation est hétérosexuelle mais aussi de bien d'autres à orientation homosexuelle. 
    Ainsi quand j'écoute de nombreux "gays", je comprends qu'ils se définissent d'abord comme étant "homosexuel" et ensuite homme. Ils s'excluent volontairement du monde des hommes et affirment très fort leur différence d'orientation sexuelle au point qu'elle devient pour eux une facette "re-père" de leur identité.
    Et de nos jours, certains jeunes, en recherche de leur identité sexuelle, se trouvent en proie à des tourments identitaires. Ils ont peur d'être disqualifiés de leur Nature d'homme s'ils aiment ou sont attirés par des hommes. Pourtant, ce n'est pas parce qu'on préfère les hommes qu'on ne fait pas partie de leur clan ! Il n'y a pas deux communautés masculines séparées par l'orientation sexuelle ou les goûts amoureux.
    Comment se sentir homme au-delà de l'orientation sexuelle ? Et est-il possible de compenser et réparer une carence de père ?
    Les rituels de passage et l'homo-sensualité 
    La psychothérapie peut aider les jeunes en recherche d'eux-mêmes. Mais il existe aussi des rituels de passage ; des stages "entre hommes" qui visent spécialement la validation de la Nature masculine en réparant, entre autres, les manques et dysfonctionnements liés aux carences paternelles. 
    Dans les temps anciens, ces rituels étaient obligatoires, imposés à tous les jeunes4. Ils marquaient le passage de l'enfance à l'âge adulte. Des rites homo-sensuels, cadrés et ritualisés y étaient pratiqués. 
    L'homo-sensualité est bien différente de l'homosexualité. La jouissance et le plaisir sexuel ne sont pas recherchés. La finalité de ces pratiques est de favoriser l'établissement d'une personnalité bien ancrée dans sa Nature masculine : identité sexuelle et identité de genre. 
    Beaucoup de ceux qui ont participé à ces rituels se sentent ensuite densément être des hommes. En effet, se laisser toucher par eux aussi bien physiquement qu'émotionnellement ainsi que de s'autoriser le plaisir de les toucher permet d'intégrer son féminin intérieur et d'équilibrer ses polarités masculine et féminine. Il semblerait même que ce soit là une clé majeure sur les chemins qui mènent à l'homme.
    La participation à un rituel initiatique "entre hommes" est fondamentale également pour ceux qui ont du mal à s'affirmer ou bien à trouver leur place dans le monde parce que leur masculin est sclérosé. Ils peuvent le découvrir et l'apprivoiser sans redouter l'hostilité de l'entourage.
    De moi à Soi : Le Masculin Sacré
    "Deviens l'homme que tu Es" disait Nietzsche. 
    Ce travail est fondamental pour chaque homme mais il n'est pas suffisant pour être vraiment heureux quand on cherche du sens à son existence et sa place dans le cosmos. 
    Bien enraciné dans son identité, les différentes couches du "moi" intégrées et le masculin et le féminin harmonieusement équilibrés, il est alors temps de se lancer dans une démarche spirituelle pour trouver réponse à cette aspiration légitime ?
    L'énergie masculine, naturellement, incite à surpasser ses peurs, à se dépasser soi-même. Quand elle est pondérée par la part féminine de l'être et dynamisée par l'essence lumineuse, amoureuse des 4 archétypes majeurs, elle ouvre à la transcendance : c'est le Masculin Sacré qui invite à incarner ses qualités pour percevoir la dimension "cosmique" du "Soi". Mais s'y immerger requiert un travail intensif puisqu'il s'agit de lâcher "être moi" pour "être Soi".
    Cette dimension de l'être, profondément inscrite en nous, transcende le moi. Et sa perception permet de se sentir connecté au "Grand-Tout". D'ailleurs, c'est à partir de cette Reliance ou "connexion" qu'on peut trouver un sens commun à tous, dénué des empreintes culturelles et religieuses. Ainsi, Socrate, en son temps, a fait graver sur les murs du temple de Delphes : "Connais-toi toi-même et tu connaitras l'Univers et les dieux". 
    Mais "Soi" est impersonnel et infiniment plus grand que "moi". L'Amour qu'il dégage est perçu comme étant divin ... à condition d'être prêt à le recevoir. Mieux vaut être un homme accompli, ayant intégré sa vulnérabilité5, pour entreprendre cette démarche car l'ego doit être transcendé. Et "mourir à soi-même" est plus aisé quand "moi" n'a plus rien à prouver ou à défendre. D'ailleurs, ceux qui perçoivent son immensité tout en restant attachés à leur individualité égotique peuvent être terrorisés face à "Soi" car "moi" n'est rien ou très peu à côté de l'infinitude de l'Etre.
    L'individu qui s'identifie à "Soi" se retrouve dans une perspective d'évolution et de connexion au cosmos qui dépasse l'entendement. Chacun est à sa place dans la communauté humaine comme chaque évènement qui survient aussi bien dans l'univers que dans nos vies personnelles. 
    Et sentir cette perfection du "Grand-Tout" dont nous sommes une infime partie comble de joie et de sens.
    J'invite ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'un des thèmes évoqués dans cet article, à lire mon dernier livre : Tous les chemins mènent à l'homme paru en septembre 2015 aux éditions "Le Souffle d'Or", disponible en librairie ou directement sur le site de l'éditeur : souffledor.fr
    Jacques Lucas