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    Ecologie

    http://www.bastamag.net/article2370.html

    Pierre Rabhi : « Si nous nous accrochons à notre modèle de société, c’est le dépôt de bilan planétaire »

    Par Agnès Rousseaux, Ivan du Roy (7 mai 2012)

    Et si, après une stressante campagne électorale, on respirait un peu ? Quelle société voulons-nous aujourd’hui construire ? « La croissance est un problème, pas une solution », affirme Pierre Rabhi, paysan-philosophe. Face à la disparition des questions écologiques dans le débat politique, et à la frénésie marchande qui nous a pris en otages, il invite à repenser la vie sur un mode à la fois « sobre et puissant ». Et à inventer, pour éviter des explosions sociales et un chaos généralisé, un autre modèle de civilisation. Entretien.

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    Basta ! : Vous défendez une société de la sobriété. Les crises actuelles et l’austérité qui menace vont-elles permettre de remettre en question le système économique dans lequel nous vivons ?

    Pierre Rabhi [1] : Je ne me réjouis pas de cette situation, mais je me dis finalement que l’être humain a besoin d’entrer dans des impasses pour mieux comprendre. Les impasses peuvent soit finir sur un chaos généralisé, soit permettre d’initier autre chose. Le chaos est tout à fait possible : une sorte de cocotte-minute d’incertitudes et d’inquiétudes est en train de miner les âmes et les consciences. Qu’une seule ville explose et toute la France explose. Le problème aujourd’hui n’est pas de se réjouir de cela, mais de voir ce qu’on peut tirer de cette évolution. Notre modèle de société montre son inadéquation, son incapacité à continuer. Si nous nous y accrochons, ce sera le dépôt de bilan planétaire. Tous les pays émergents veulent vivre à la moderne. Où va-t-on puiser les ressources ? C’est totalement irréaliste. Il y a aujourd’hui à repenser la vie sur un mode qui soit à la fois sobre et puissant. Je crois beaucoup à la puissance de la sobriété. Je ne crois pas à la puissance des comptes en banque. La vraie puissance est dans la capacité d’une communauté humaine à se contenter de peu mais à produire de la joie. Notre société déborde de tout, mais nous sommes un des pays les plus consommateurs d’anxiolytiques, pour réparer les dégâts que produit la « société de la matière » ! Nous sommes une espèce de planète psychiatrique. Combien de souffrances produisons-nous ?

    Pendant la campagne électorale, l’écologie a quasiment disparu du débat politique. Qu’en pensez-vous ?

    C’est parce que les citoyens ne sont pas véritablement conscients de l’enjeu de l’écologie que nous sommes obligés d’avoir une écologie politique pour lui donner une place au forceps. Dans la réalité, l’écologie concerne absolument tout le monde. Je suis évidemment reconnaissant envers ceux qui essayent de placer l’écologie dans le débat politique. Mais c’est une anomalie. Car l’écologie est une affaire de tous. C’est ce qui détermine l’existence de tout individu, du phénomène de la vie. Nous sommes donc tous concernés.

    Selon vous, le progrès technologique nous asservirait ?

    La civilisation moderne est la civilisation la plus fragile de toute l’histoire de l’humanité. Plus d’électricité, de pétrole, de télécommunications et la civilisation s’écroule. Elle ne tient sur rien du tout. Le progrès ne libère pas. Plusieurs avancées ont apporté un certain bien-être. Mais ce bien-être n’est pas forcément partagé. Il faut que l’humanité se pose la question : le progrès, pour quoi faire ? Et avant : qu’est-ce que vivre ? S’il s’agit juste de consommer, je n’appelle pas ça la vie, cela n’a aucun intérêt. Nous sommes devenus des brigades de pousseurs de Caddie. Cela me terrifie. Nous sommes revenus au néolithique : nous sommes des cueilleurs, nous passons dans les rayons et nous cueillons. Tout cela n’est pas bon. On a évoqué la décroissance, qui est considérée comme une infamie dans le monde d’aujourd’hui : remettre en cause la croissance ! Au Moyen Âge, j’aurai été brûlé vif.

    Peut-on se passer de l’industrie et du progrès technologique sur une planète qui comptera bientôt 9 milliards d’êtres humains ?

    Le progrès technologique ne rétablit pas de l’équité dans le monde, au contraire. Une minorité en bénéficie. Ce ne sont pas les pays en voie de développement qui consomment le plus de voitures ou de frigos. C’est un leurre de dire que la planète ne pourra pas suffire, parce que nous serons plus nombreux. C’est une injustice totale : sur 7 milliards d’humains aujourd’hui, la moitié n’a pas accès à la nourriture pendant que les autres se bâfrent et gaspillent à outrance. Un cinquième de l’humanité consomme les 4/5es des ressources produites. Ce serait très pernicieux d’invoquer la démographie pour dire qu’on ne va pas s’en sortir. Non ! Plusieurs milliards d’humains ne s’en sortent déjà pas. Ce ne sont pas les pauvres qui épuisent les ressources. La démographie n’est pas en cause. Je sens cet argument s’insinuer de façon très vicieuse.

    Pourquoi, après avoir été ouvrier, avez-vous choisi de devenir paysan ?

    J’ai accompli mon retour à la terre, ici en Ardèche, en 1961, parce que je considère que notre système n’a pas d’intérêt. Je n’ai pas envie d’être né pour produire, pour consommer et mourir. C’est une destinée un peu limitée ! Je suis né pour vivre, je suis né pour admirer. Si on doit toute sa vie besogner pour que les poubelles débordent de déchets, cela n’a aucun sens. Il n’y a pas si longtemps, en mai 68, les jeunes défilaient dans les rues pour protester contre la société de consommation. C’était l’excès. Leur intuition était forte : nous ne sommes pas des consommateurs. Les gagneurs d’argent, la frénésie marchande nous ont pris en otages pour faire de nous des gens qui doivent absolument consommer pour faire monter le produit national brut. C’est complètement stupide. Les jeunes disaient : on ne tombe pas amoureux d’un produit national brut ! Ils lançaient des slogans très importants, qui étaient un appel à la vie. Nous ne vivons pas : nous sommes conditionnés, endoctrinés, manipulés, pour n’être que des serviteurs d’un système. Ils ressentaient ce besoin de sursaut de la vie. Depuis, je ne vois plus les jeunes défiler dans la rue pour dire qu’ils ont trop. Nous sommes au contraire entrés dans la phase du manque. Les certitudes d’une idéologie triomphante, c’est terminé ! Aujourd’hui, les jeunes ne savent pas quelle place ils auront et s’ils auront une place dans l’avenir. Ce système-là peut-il encore perdurer ? Non. Il ne faut donc pas s’illusionner et se raconter des histoires : notre système arrive à ses limites. Il faut maintenant que l’imagination se mette en route, pour en créer un autre.

    D’où peut venir le changement ? D’abord de chaque individu ou de transformations portées collectivement ?

    Vous pouvez manger bio, recycler votre eau, vous chauffer à l’énergie solaire, tout en exploitant votre prochain, ce n’est pas incompatible ! Le changement radical de la société passe par une vision différente de la vie. L’humain et la nature doivent être au cœur de nos préoccupations. Le rôle de l’éducation est souverain : et si on éduquait les enfants au contentement et non à l’avidité permanente ? Une avidité stimulée par la publicité, qui affirme qu’il nous manque toujours quelque chose. Cette civilisation du besoin chronique et permanent, sans cesse ressassé, installe dans les esprits la sensation de manque. Le phénomène de la vie, ce qui fait que nous existons, devrait avoir une place dans l’éducation des enfants. Or nous n’avons que des structures éducatives qui occultent complètement les fondements de la vie pour, le plus vite possible, fabriquer un petit consommateur et un petit producteur pour le futur. Cela en fait un petit ignorant qui s’occupera bien davantage de savoir comment il va avoir un bon boulot malgré la compétitivité.

    L’exigence fondamentale, c’est que tout le monde puisse manger, se vêtir, se soigner. Voilà ce qu’une civilisation digne de ce nom devrait pouvoir fournir à tout le monde. Aucun bonheur n’est possible sans la satisfaction des besoins vitaux. Notre civilisation a la prétention de nous libérer alors qu’elle est la civilisation la plus carcérale de l’histoire de l’humanité. De la maternelle à l’Université, nous sommes enfermés, ensuite tout le monde travaille dans des boîtes. Même pour s’amuser on va en boîte, assis dans sa caisse. Enfin, on a la boîte à vieux quand on n’en peut plus, qu’on est usé, avant de nous mettre dans une dernière boîte, la boîte définitive.

    Comment convaincre ceux qui profitent le plus de la société de consommation et d’accumulation ?

    Qui enrichit ces gens-là ? C’est nous. Ils s’enrichissent parce que des gens insatiables achètent de plus en plus, parce que toute une communauté humaine leur donne les pleins pouvoirs. Ils n’existent que parce que nous les faisons exister. Je ne roule pas en char à bœufs mais en voiture, je pollue malgré moi, j’ai le confort moderne. Ce qui fausse tout, c’est que cela devient prétexte à un enrichissement infini. Ce serait différent si les objets fabriqués par le génie du monde moderne avaient vocation à améliorer la condition humaine. Nous donnons très peu de place à ce qui est indispensable, à ce qui amène véritablement la joie. Et nous ne mettons aucune limite au superflu.

    Cela signifie donc s’attaquer aux puissances de l’argent ?

    L’argent est noble quand il permet l’échange. C’est plus facile d’avoir quelques billets dans sa poche que de transporter deux kilos de pommes de terre. L’argent n’est pas à récuser dès lors qu’il participe au mécanisme de régulation du bien-être entre tous. Mais quand il régule seulement la richesse, non. Toutes les choses vitales, les biens communs – eau, air, terre, semences – devraient être soustraites à la spéculation. Ceux qui ont de l’argent commettent un hold-up légalisé sur le bien de tous. Un vol illicite mais normalisé par la règle du jeu. L’argent rend l’humanité complètement folle et démente. Aujourd’hui, on achète le bien des générations futures. Je possède de la terre, mais je suis prêt à dire que ce n’est pas la mienne. Je l’ai soignée pour qu’elle soit transmise à mes enfants ou à d’autres gens.

    Comment soustraire les biens communs à ceux qui spéculent ?

    Admettons qu’on aille jusqu’à la logique extrême : un jour, un petit groupe d’humains hyperriches va posséder la planète. Aux enfants qui arriveront, on leur dira qu’ils sont locataires. Qu’ils doivent payer leur droit d’exister. C’est stupide. C’est navrant. C’est d’une laideur infinie. Parce que j’ai de l’argent, j’ai le droit sur tout… C’est là que le politique devrait réguler. Mais, pour l’instant, les responsables politiques sont là pour maintenir en vie cette inégalité criante. Ils font de l’acharnement thérapeutique sur un modèle moribond. On peut le mettre sous perfusion tant qu’on voudra... on sait très bien qu’il est fini. Le drame serait que tout cela finisse dans le chaos, si on ne met pas en place une nouvelle orientation de la vie.

    Il faut changer les règles du jeu démocratique, dites-vous… Pour aller vers quoi ?

    On ne peut pas changer un monstre pareil du jour au lendemain. Ce que je regrette, c’est qu’on ne se mette pas sur la voie du changement. Ce modèle a été généré par l’Europe. La première victime de ce nouveau paradigme, cette nouvelle idéologie, c’est l’Europe elle-même. L’Europe était une mosaïque extraordinaire. Tout a été nivelé, standardisé. Et on a exporté ce modèle partout ailleurs, en mettant un coup de peinture « démocratie » là-dessus. Aujourd’hui ce modèle se délite, il n’a aucun moyen d’être réparé. Il faut aller vers autre chose. Ce que propose la société civile : elle est le laboratoire dans lequel est en train de s’élaborer le futur. Partout des gens essayent de faire autrement. Un État intelligent devrait encourager ça. Sinon, cela se fera sous la forme d’explosion sociale. Une grande frange des citoyens sont secourus par les dispositifs de l’État. Cela ne durera pas. Le jour où la société ne pourra plus produire de richesses, où prendra-t-on ce qu’il faut pour soutenir ceux qui sont relégués ? Nous sommes dans un système « pompier-pyromane » : il produit les dégâts et prétend en plus les corriger. On met des rustines au lieu de changer de système : ce n’est pas une posture politique intelligente.

    Recueilli par Ivan du Roy et Agnès Rousseaux

    Vidéo : Agnès Rousseaux

    Photo : Ivan du Roy

    Notes

    [1] Pierre Rabhi vit en Ardèche, où il a été paysan. Il a crée en 2007 le Mouvement pour la Terre et l’Humanisme appelé ensuite mouvement Colibris. Il est aussi l’inventeur du concept « Oasis en tous lieux » et a lancé en 2012 la campagne Tous Candidats

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    • 1 - De maninoz  | 02:39 | 8 mai 2012 |

      Bonjour,

      je trouve l’article très intéressant, cependant, ce monsieur Pierre Rabhi, aurait, pour moi, été plus pertinent s’il ne cédait pas à l’argumentaire émotionnel de la peur qu’offre le catastrophisme. Je trouve cette démarche un peu trop facile, et cela décrédibilise le contenu de son point de vue.

      D’autan que je trouve sont point de vue assez obscurantiste en prétextant qu’avec notre technologie moderne nous somme devenus plus fragile. Je ne suis pas d’accord avec ça, car la technologie peut justement permettre à l’humanité de vivre dans un certain confort en oubliant la faim, le froid, la maladie et les dangers que la nature sème devant nous. Je ne crois pas me souvenir de la dernière famine en France, ou d’une maladie contagieuse digne de la peste noir. En somme, vous auriez du davantage souligner que le vrai problème n’est pas le continuel développement technologique, mais l’utilisation que l’humanité en fait. Elle n’est pas en accès libre à tous et elle n’est pas utilisée parfois comme il le faut.

      Vous dites que nous ne faisons que "cueillir" des produits dans des rayons de supermarché, pourquoi pensez vous que de récolter soi même ces produits agroalimentaire est il une meilleure chose ? Il nous faut bien un système pour se nourrir, ce n’est pas parce qu’on a un caddie entre les mains que tous les consommateurs sont abrutis par la pub et achètent des choses inutiles. (par ailleurs les français ont de moins en moins de pouvoir d’achat pour acheter des choses inutiles, cela devrait contenter vos préoccupations). L’humanité est une espèce jusqu’à présent unique en son sens dotée d’une grande intelligence, je ne crois pas que nous devrions passer beaucoup de temps à des choses primaires, comme se soucier de comment allons nous manger, boire ou dormir à l’abris. Un retour à la terre serait en mon sens, une perte énorme de liberté et un arrêt brutal à l’expansion du temps que l’humanité consacre à des choses créatives et innovantes.

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      • De Miko  | 08:37 | 8 mai 2012 |

        Réponse aux divers mouvements de la décroissance

        Sinon, pour prolonger les idées et les convictions lors des réunions et celles contenues dans les tracts, j’aurais à vous soumettre quelques pensées et propositions :

        Je crois profondément que nous sommes à un instant charnière et que le moment est venu, bien choisi, d’unifier toutes les tendances qui portent le changement et qui remettent en cause le capitalisme et son acolyte le libéralisme.

        Il faut rassembler sans relâche toutes les mouvances écologiques qui agissent pour la planète. Essayer autant que faire se peut d’associer la population et lui faire prendre conscience de l’urgence de la situation, hors de toutes manipulations idéologiques et/ou partisanes, en étant sincères et vrais dans la vérité et la réalité.

        Dès maintenant savoir que nous avons un rôle à jouer et que nous sommes les vecteurs en marche, en étant des liens qui unissent et s’unissent à d’autres liens, en formant la trame qui tisse la toile de toutes les personnes, groupes, organismes encore éparpillés sur le territoire en France et hors du pays.

        Nous devons être divers et UN. Nous sommes la volonté ardente d’un avenir radieux, c’est désormais notre message d’optimisme.

        Nous savons que l’humanité va vers le mur, que la planète est exsangue, à bout de souffle et de ressources, que l’homme est son pire ennemi et qu’il scie la branche qui le soutient, le berce et le nourrit. Nous savons tous cela.

        Dorénavant, soyons la part d’humains qui comme le colibri fait sa part, qui propose, agit vers la lumière d’une renaissance, d’un autre monde que nous allons construire tous ensemble, nous les hommes de bonne volonté.

        Foin de toujours constater le pire et le défaitisme, nous devons au contraire incarner l’espoir auquel chacun, au fond de sa conscience, de son cœur, aspire.

        Nous sommes les colporteurs de bonnes nouvelles, le courant qui draine le changement par l’exemple. Notre mission est de redonner le moral aux citoyens et non de toujours les accabler du spectacle des turpitudes de ceux qui pensent présider. Ne jouons plus à ce jeux pervers.

        Ce n’est plus l’heure des constats mais du bilan. L’heure des constats est dépassée et il faut retrousser notre imaginaire.

        Ne soyons plus les prophètes de l’apocalypse et du malheur mais, sachons frapper les trois coups à la porte du bonheur pour une nouvelle représentation d’une humanité renouvelée sur scène. Les jours heureux n’attendent que nous si nous en avons la volonté.

        Je ferais suivre quelques suggestions d’un plan d’actions immédiates au fur et à mesure.

        Pour les prochaines réunions, je pense qu’il serait bien d’organiser des tables rondes avec un thème : quel monde voulons nous ? Comment le construire et l’organiser ?

        Un grand brainstorming ; L’idée générale de la méthode est la récolte d’idées nombreuses et originales. Deux principes définissent le brainstorming : la suspension du jugement et la recherche la plus étendue possible. Ces deux principes se traduisent par quatre règles : ne pas critiquer, se laisser aller (« freewheeling »), rebondir (« hitchhike ») sur les idées exprimées et chercher à obtenir le plus grand nombre d’idées possibles sans imposer ses idées.

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      • De Macarel  | 10:32 | 8 mai 2012 |

        C’est tout le contraire de l’obscurantisme que délivre le message de Pierre Rabhi.
        J’ai retenu :
        Si nous étions intelligents nous comprendrions que la joie ne s’achète pas.
        Le progrès doit être au service de l’homme et non l’inverse.
        Au delà d’un certain seuil de bien-être matériel, rien ne sert de continuer à accumuler frénétiquement, mais il faut prendre le temps de vivre tout simplement.
        En finir avec l’argent comme instrument de pouvoir.
        Développer notre conscience que nous n’avons qu’une planète, et qu’il faut en prendre soin.
        Quant à son supposé catastrophisme, je ne le vois pas. C’est au contraire pour éviter des catastrophes aux générations futures, qu’il dénonce les dérives du présent.
        Vous faites un contresens total, son message est celui d’un amoureux de la vie.
        Mais il est vrai que nos esprits sont tellement contaminés, par la propagande du système qu’il est facile de prendre des vessies pour des lanternes.
        Et quand il dit que notre civilisation est fragile, il a tout à fait raison, en ce sens que notre mode de développement actuel n’est pas soutenable sur plus d’un siècle, deux au maximum. Et d’ici là les conflits pour l’accès à des ressources devenant de plus en plus rares se multiplieront.

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        • De Enoch  | 13:11 | 9 mai 2012 |

          1 ou 2 siecles mais vous revez !!

          Nous avons une decennie tout au plus et encore qui sera marquee par des crises a repetition.

          Nous allons vivre plus de changement dans les 25 prochaines annees que nous n’avons vecu les 100 dernieres.

      • De Winston Smith  | 10:42 | 8 mai 2012 |

        bonjour
        La technologie nous rend effectivement plus fragiles, on peut le reconnaître sans "jeter le bébé etc...". La crise de la productivité par exemple et, donc, le chômage de masse trouvent des origines dans l’innovation technologique. L’explosion démographique est, aussi, liée au "progrès" technologique(si si !). Mais, en fait, si vous devez accordez à cette idée une validité, c’est pour cette raison, que vous ne pouvez nier : l’ensemble des ,structures humaines, aujourd’hui, reposent ENTIEREMENT sur des structures technologiques, qui par ailleurs se caractérisent par une nature ambivalente de remède/poison, aide/entrave, et par une sensibilité à l’influence économique dans leur manifestation. Et il n’existe pas de méta-structure sur laquelle reposerait la technologie, sauf à dire qu’il y en a une économique. Cette méta-structure devrait en fait être "éthique", ce qui suppose un renversement total de réflexion, qui devrait se réaliser pour que nous puissions conserver sans danger ce corail technologique. Donc une telle dépendance à une technologie ambivalente, et soumise aux abstractions économiques, engendre bien une fragilité accrue, et alimente la probabilité du chaos.

        Répondre

      • De jeanclaude57  | 11:14 | 8 mai 2012 |

        En 1978, je suis allé travaillé chez Pierre Rabhi . A l’époque j’étais bien jeune je suis venu dans sa ferme a Lablachère pour un stage d’initiation à l’agriculture bio . C’était très précurseur pour un jeune de mon age et de la ville . Surtout qu’ a cette époque la plupart des lambda ne s’imaginait même pas que l’on pouvait vivre autrement , en autosatisfaction et en harmonie avec la terre . Je ne comprenait pas très bien a ce moment là la philosophie de Pierre , pour moi il était comme un néandertalien des temps modernes , à travailler la terre avec des outils rustiques et à planter des arbres à 45°en suivant la méthode "Boucher -Thomas "presque je lui en voulait quand il me faisait ramasser les pierres de son terrain à la main . De retourner le compost plusieurs fois de le nourrir pour qu’il soit bénéfique a la terre . Je ne comprenait pas très bien quand il me disait qu’il ne fallait pas abimer cette terre avec des engins modernes , avec des produits qui l’empoisonnait . Pour moi un paysan devait travailler avec des tracteurs et des outils modernes , des produits qui améliorait la productivité . J’étais tombé dans un autre monde , et petit à petit je commençait a comprendre le but de cette manœuvre . Si tu respecte la nature elle te le rend au centuple . Aujourd’hui en lisant cet article je suis tout à fait d’accord avec sa façon de voir les choses , et je suis d’accord avec lui quand il nous dit que nous ne sommes que des produits de consommations . Enlevez-nous le pétrole l’électricité les supermarchés et vous verrez que les gens se trouveront démuni , perdu ! La plupart d’entre nous ne savent même pas comment planter un légume . Il a raison Pierre de dire que nous sommes une société d’assisté . Depuis l’enfance on nous met dans des boites on nous guide et dirige jusqu’à notre dernier souffle , on ne sait plus penser par nous mêmes , on ne prend plus de décisions , on nous impose un tracé de vie pour faire partie de la société . "travail famille patrimoine " . Nous devons aujourd’hui nous sortir des sentiers bitumeux , repenser notre façon d’être , nos petites manies de consommations , penser aux générations futures à l’héritage qu’on va transmettre . Nous sommes tous responsables de la pollution de notre planète de la surconsommation et de la faim dans le monde . Nous devons aujourd’hui enlever nos œillères pour repenser notre façon d’être face à l’autre , pourquoi accumuler et m’enrichir alors que je sais que je ne fais rien pour le bien de l’humanité . Notre société actuelle est sur le déclin là dessus je te rejoint Pierre , nous devons cesser d’être égoïstes individualistes . La terre ne nous appartient pas , nous ne sommes que de passage , aussi notre devoir est de l’améliorer pour que les générations futures puissent y vivre en harmonie . Mais pour cela il faudrait que l’on puisse rééduquer nos politiciens . Cette élection ne nous apporteras pas grand choses de plus , que nous avons déjà . Si ce n’est le chaos ! Alors oui notre devoir de citoyen est de trouver et d’imposer une nouvelle façon vivre en harmonie avec 9 milliards d’être humain ! Les petits ruisseaux fonts les grandes rivières .
        Merci Pierre pour ce que tu ma enseigné pendant 1 an , ma vie entière en a été changé Je ne sais pas si aujourd’hui je suis un homme meilleur mais , je sais que je respecte mon prochain et que j’œuvre pour laisser un monde meilleur à mon fils et a ses descendants .
        Jean Claude

    • 2 - De DMonodBroca  | 12:25 | 8 mai 2012 |

      Pour que le peuple puisse exprimer le pouvoir qui est le sien en régime démocratique, encore faut-il qu’il puisse choisir, encore faut-il que les partis en lisse lui offre une alternative. Ce n’est plus le cas en France. Traditionnellement la gauche c’est le changement et la droite c’est la conservation. Il n’en est plus rien. Droite et gauche se veulent identiquement ennemies du si méprisable immobilisme, identiquement adeptes du si bienfaisant changement, identiquement déterminées à adapter la France, comme elles disent à l’unisson, au « XXIème siècle » et à « un monde qui bouge ». Comment choisir alors, puisque ça revient au même ? Que reste-t-il de la démocratie quand le peuple ne peut plus choisir ? Il y a bien quelques différences entre les recettes de droite et les recettes de gauche, mais les unes et les autres visent au même objectif, « toujours plus », toujours plus de nouveauté et de modernisme, toujours plus de science et de technique, toujours plus d’argent et de confort, toujours plus de consommation, toujours plus de richesse et de force, toujours plus de performance et de réussite… Il conviendrait, pour ranimer la démocratie, que les partis se distinguent à nouveau les uns des autres sur ce point essentiel, que sur l’échiquier politique réapparaisse une alternative véritable, que l’une, droite ou gauche, persévère dans la défense du toujours plus mais que l’autre à l’opposé s’engage résolument dans la défense du moins, avec pour mots d’ordre : frugalité, conservation, persévérance, retenue, effort, manque… Ce renoncement au changement perpétuel, ça, ce serait un changement ! Véritable cure de désintoxication, ce serait un changement oh combien salutaire ! Encore faudrait-il que le peuple puisse choisir une telle voie. Et pour cela qu’elle lui soit résolument proposée.

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      • De Macarel  | 15:02 | 8 mai 2012 |

        Actuellement, l’échiquier politique se divise entre droite et gauche, ou démocrates et républicains comme aux USA. Mais les deux bords sont des adorateurs de la Sainte Croissance du PIB.
        La principale différence - elle n’est pas négligeable pour autant - c’est que normalement la gauche a davantage le soucis de répartir équitablement les fruits de cette croissance, alors que la droite s’ accommode plus des inégalités et de leur accroissement.
        Mais le monde politique et la société en général, n’en sont pas arrivés, et loin s’en faut, à prendre au sérieux la question des limites planétaires, que nous avons d’ailleurs déjà atteintes.
        Comme le dit Pierre Rabhi, il faudra sans doute en arriver à des formes de catastrophes, pour que ces questions s’imposent dans le débat public. Avec l’inconvénient majeur qu’il sera alors bien tard (peut-être trop) pour corriger la trajectoire. La prise de conscience brutale de l’ irréversibilité des processus engagés, risque malheureusement de conduire au chaos.

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    • 3 - De Manso  | 13:09 | 8 mai 2012 |

      Dacord avec M. Rabhi, sauf en ce qui concerne la question démographique. Comment ne pas voir en effet que « c’est la dose qui fait le poison » ?

      Si la population occidentale était moitié moindre, il y aurait (au minimum) moitié moins de problèmes écologiques liés à sa consommation. Et il aurait été possible de stabiliser notre effectif dans l’après guerre, à l’époque où les alertes ont été lancées par les premiers écologistes. Cela n’a pas été fait du fait de la vanité humaine qui visiblement perdure.

      Ne parlons même pas de l’avenir qui se présente sous les plus sombres auspices : un peu plus d’un milliard de sur-consommateurs ont réussi à dérégler le climat. Que va-t-il se passer lorsque nous serons 9 milliards (2050) et même 10 milliards (2100) à revendiquer, fort légitimement, un niveau de vie décent ?

      Répondre

      • De louna  | 14:46 | 8 mai 2012 |

        bonjour,
        j’aime la vision de monsieur Pierre Rabhi..retourner aux choses simples..communiquer devient difficile car on vous demande quel est votre diplôme pour vous exprimer ainsi...je ne suis personne mais je vois que tout le monde ne pense qu’à lui...on pourrait encore utiliser ce que les gens mettent dans les conteneurs mais on ne peut plus aller prendre quelque chose qu’y s’y trouve...les enfants deviennent les objets d’une industrie (crèches et autres) parce que les parents veulent gagner leur vie à deux pour être sûr d’avoir une belle maison, des voitures, de la nourriture à foison, des vêtements hyper chers...de marque..les industries pour le développement de soi sont nombreuses...PAYER pour retrouver votre calme, votre sérénité...achetez tel talisman pour vous protéger...les gens ne sont même plus connectés à leur intuition...ils ont besoin qu’on leur vende du bonheur, du répit..de la spiritualité.ou des remèdes qui soulagent vite..les gens n’ont plus le temps de se remettre en question...ah l’ego...il exagère...
        depuis que j’écoute monsieur Rabhi, je me dis que tout n’est peut être pas perdu..c’est vrai qu’il faudra le temps et sans doute le chaos pour reconstruire une société de valeurs mais merci monsieur, vous me redonnez l’espoir

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    • 4 - De Crapaud Rouge  | 16:34 | 8 mai 2012 |

      La "démesure humaine", évoquée par M. Rabhi, résulte d’une tendance culturelle antédiluvienne qui veut que nous jugions les êtres et les choses comme si on les mesurait par une grandeur. Du côté du bien, (et parfois même du beau), tout ce qui peut être haut, grand, gros, fort, puissant, performant, rapide, visible, riche, croissant, etc... Du côté du mal, tous les contraires de ce que je viens d’énumérer. A partir de ce constat, l’on voit mal comment une économie de la décroissance pourrait s’imposer : il y faudrait une profonde révolution culturelle dont rien, aujourd’hui, n’annonce l’avènement.

      M. Rabhi déplore que l’argent donne tous les droits : mais si c’était au contraire une piste à explorer ? Car si ce pouvoir que confère l’argent était dans les mains de la "société civile", non dans celles de l’état ou de quelques gigantesques entreprises, il en irait tout autrement. Mais l’argent est encore ce qu’il était à sa naissance, vieille de quelques millénaires : un instrument exclusif dans les mains du monarque.

      M. Rabhi explique enfin que : "La vraie puissance est dans la capacité d’une communauté humaine à se contenter de peu mais à produire de la joie." C’est une idée forte, profonde et révolutionnaire. Cette puissance-là n’est pas visible comme celle des grandes entreprises : il faut un complet renversement des valeurs pour pouvoir l’apprécier.

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      • De Eric  | 20:54 | 8 mai 2012 |

        UNE ÉCONOMIE BASÉE SUR LES RESSOURCES

        1 – Dans le cadre d’une économie basée sur les ressources on considère que les ressources, c’est-à-dire les ressources naturelles, les ressources technologiques et les compétences des individus, sont le patrimoine commun de l’humanité et qu’elles ne peuvent donc appartenir à des entreprises privées qui les exploitent (d’une façon aberrante) non pour servir l’intérêt général, mais pour servir leurs intérêts particuliers.

        2 - Une économie basée sur les ressources mettra la science et la technologie au service de l’homme et de son environnement naturel, et non pas du capital et du complexe militaro-industriel puisqu’ils n’existeront plus. Le terme « économie » signifiant étymologiquement
        « administration de la maison », on peut dire que l’économie basée sur les ressources naturelles est une véritable économie, contrairement à l’économie monétaire, cette anti-économie qui non seulement détruit quotidiennement notre maison (la Terre), mais encore oblige la moitié de l’humanité à vivre avec un ou deux dollars par jour, entre autres terribles maux.

        3 - Une économie basée sur les ressources implique une approche cybernétique du « système Terre » afin que les ressources naturelles ainsi que la production et la distribution des biens de consommation soient gérées d’une façon intelligente, synergique et responsable. La
        cybernétique est la science du contrôle des systèmes. Un système cybernétique peut être défini comme un ensemble d’éléments en
        interaction entre eux et avec l’environnement. Il s’agit donc d’un système global intégré. Les interactions entre les éléments consistent en des échanges de matière, d’énergie et d’informations. La cybernétique appliquée au « système Terre » consiste à concevoir un système de mesure des ressources disponibles à chaque instant. En modulant les paramètres de distribution (arrosage, constitution de bassins de stockage, adaptation des canaux de fourniture d’énergie aux villes, etc.) et en adaptant la production à la demande (qui ne sera plus irresponsablement stimulée par la publicité et le marketing), ce système préviendra l’épuisement des ressources naturelles et les dérives des métriques environnementales (composition de l’air ambiant, qualité et quantité des nappes phréatiques, état des sols, état de la fourniture énergétique en temps réel des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, etc.).

        4 - Aujourd’hui, la science et la technologie sont au service d’intérêts privés qui se font stupidement concurrence au lieu de coopérer et, ce
        faisant, nuisent considérablement à l’environnement. Comme l’a si bien dit l’économiste Kenneth Boulding : « Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Dans une économie basée sur les ressources, les produits seront gratuits mais les gens consommeront beaucoup moins qu’aujourd’hui car la publicité et le marketing n’existeront plus et la production des biens de consommation ne sera plus soumise aux règles environnementicides que sont l’obsolescence programmée et l’obsolescence perçue. Les produits auront pour la plupart la même durée de vie que leurs détenteurs et les déchets seront recyclés. Aussi l’abjecte société de consommation (nous vous invitons à lire « La société de consommation », essai de Jean Baudrillard) fera-telle place à la société de la conscience.

        5 - Une économie basée sur les ressources implique l’abolition de l’anachronique système monétaire, de sorte que tous les habitants de la planète seront libres, égaux en droits et fraternels. Il n’y aura donc plus ni riches ni pauvres. Dans l’économie monétaire, les droits des citoyens sont proportionnels à leurs revenus. Nous parlons bien sûr des droits économiques qui sont beaucoup plus importants que les droits civiques, puisque les citoyens exercent ces premiers quotidiennement. Par ailleurs, comme il suffira de se munir d’une simple carte d’identité pour se rendre à l’étranger et que les moyens de transport seront gratuits, les échanges culturels internationaux s’accentueront tant et si bien que les identités nationales et régionales s’en trouveront enrichies.

        6 – Aujourd’hui, les citoyens votent pour des privilégiés qui défendent les intérêts de la classe sociale ou de la caste à laquelle ils appartiennent ainsi que les intérêts des banques et des entreprises multinationales. Dans une économie basée sur les ressources, il n’y aura plus de partis politiques car ces derniers, outre l’immaturité et l’étroitesse d’esprit qu’ils dénotent chez les individus, sont indissociables de l’existence du système monétaire et des classes sociales. La politique aura donc pour seul objet de gérer au mieux la cité (ce sera une politique au sens étymologique du terme et non plus une politique partisane ou politicienne) et non plus de promouvoir des intérêts de caste.

        7 – Les équipes interdisciplinaires constitueront l’institution clé de l’économie basée sur les ressources. On peut imaginer qu’il y aura une équipe interdisciplinaire dans toute ville d’au moins 50 000 habitants. Des scientifiques spécialistes des sciences exactes et des sciences humaines en feront partie. Ces équipes interdisciplinaires contrôleront les systèmes cybernétiques, assureront leur évolution et décideront par vote des choix de société qui seront ensuite validés ou non par le peuple (le recours au référendum d’initiative populaire sera fréquent). Toute personne pourra accéder à l’information et, sous condition de compétence, intégrer une équipe interdisciplinaire. Les membres des équipes interdisciplinaires seront des hommes et des femmes politiques dignes de ce nom.

        8 - Aujourd’hui, tous les pays qui prétendent être des démocraties (gouvernement par le peuple) sont en vérité des ploutocraties
        (gouvernement par les plus fortunés ; une ploutocratie est évidemment une oligarchie), et ce, pour deux raisons principales : les citoyens ne
        sont pas égaux en droits et le peuple n’est pas un, mais divisé en plusieurs peuples qui luttent les uns contre les autres. C’est bien sûr le peuple des riches qui domine les autres. Les soi-disant représentants du peuple (en réalité, ils représentent les intérêts des oligarchies financière et industrielle) appartiennent pour la plupart au peuple des riches et ne sauraient par conséquent défendre les intérêts des membres des autres peuples ou classes sociales. Étant donné que les médias de masse sont la propriété des puissants, ils sont obligés de faire croire à l’opinion publique que nous sommes en démocratie.

        9 - Dans une économie basée sur les ressources, les propositions élaborées collectivement et avec l’aide de l’outil informatique prévaudront sur les opinions individuelles. Les membres des équipes interdisciplinaires auront des compétences scientifiques et sociales qui dépasseront de très loin celles des actuels soi-disant représentants du peuple mais, contrairement à eux, ils ne jouiront d’aucun privilège et seront contrôlés par le peuple.

        10 - Dans une économie basée sur les ressources, les tâches non gratifiantes seront accomplies par des machines, si bien que les individus travailleront pour se réaliser et servir l’intérêt général et non pour subsister ou s’enrichir. La motivation financière avilit l’homme. Aujourd’hui, les êtres humains sont pour la plupart des aliénés car ils sont contraints d’exercer des activités qu’ils n’aiment pas pour subsister. En outre, ils ne peuvent pas servir l’intérêt général de la planète étant donné que la lutte pour la subsistance les oblige à ne se soucier que de leur intérêt personnel. Très peu d’entre eux ont conscience que c’est en servant l’intérêt général qu’on sert le mieux son intérêt personnel.

        Si vous souhaitez en savoir plus sur l’économie basée sur les ressources, nous vous invitons à visiter le site Internet de l’association Resource Based Economy Human Project (R.B.E.H.P.) : http://www.rbehpfr.org/naissance-re...

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        • De Enoch  | 13:28 | 9 mai 2012 |

          Dans l’absolue vos idees sont interessantes mais je ne sais pas si c’est le style ou si c’est le fond de votre pensee mais il y a un tel dedain des autres et meme une pointe de haine envers les hommes.

          Moi, je ne concois pas de systeme n’ayant pas pour base l’amour.

          Notre monde va s’ecrouler, les gens ne veulent pas de moins !

          Ils ne veulent pas de changement radicale. Laissons les etres fou ! La planete se moque de nos folies, elle a vu bien pire que l’humanite dans son histoire.
          Si nous disparissons, ce ne sera pas si grave !

          Pour moi, c’est retour aux communautes enracines et laissons les villes dans leurs plaisirs Samsariques. Lorsque l’effondrement et les violences surviendront alors il faudra survivre.
          Ensuite nous reconstruirons avec les survivants et puis nous referons des erreurs encore et encore jusqu’a notre disparition.
          99,9 % des especes ont disparus sur terre, nous n’echapperons pas a cette regle.

    • 5 - De DS0167  | 09:46 | 11 mai 2012 |

      Un Grand Monsieur que j’aimerais voir Président du Monde ! ou à minima à la droite (ou la gauche !) de ceux qui nous dirigent aujourd’hui...

      Bref, merci, il est toujours bon de savoir que des gens comme Monsieur Rabhi existent et que leur parole dépourvue de haine peut être transmise... et qui sait un jour appliquée.

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      • De Eric  | 20:43 | 11 mai 2012 |

        Il est regrettable que comme la plupart des gens M. Rabhi n’ait pas conscience que les produits seraient en libre accès dans un monde débarrassé du fléau monétaire et régi par une économie basée sur les ressources (voir trois posts plus haut). Le troc n’est pas l’unique alternative au délétère et anachronique système monétaire. Par ailleurs, l’argent n’a jamais "régulé le bien-être" mais a toujours été la racine d’une multitude de maux que dénonce M. Rabhi.

        Quant à la science et à la technologie, il semble que M. Rabhi n’ait pas conscience qu’elles ont été dévoyées par le système monétaire et que dans un monde non-monétaire, elles seraient au service exclusif de l’homme et de son environnement.

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  • Curieux...

    Le 22 mars, il y a eu 187 visiteurs sur mon blog et 1235 pages lues.

    C'était le jour où j'ai commencé à parler de Mohammed Mehra sans que je n'ai cité son nom.

    Les deux jours suivants, les visites ont diminué mais le nombre de pages lues étaient très élevés.

    Les robots étaient programmés pour trouver les mots : meurtre, assassinat, Toulouse, scooter, minute de silence, terrorisme, tuerie, juif, école, enfants etc etc...

    Ce nombre de visites et de pages lues ne s'est pas reproduit ensuite. Dans le graphe des statistiques dont je dispose, c'est très impressionnant...Il ne pouvait s'agit des lecteurs habituels, l'affluence était beaucoup trop inhabituelle pour ça.

    Terrorisme, Al Qaida, Ben Laden, Kadhafi, Sarkosy, attentat, corruption, fascisme, nazi, bombe, Islam, mosquée, scooter, militaire, Irak, Afghanistan, Iran, bombe nucléaire, avion, tours, centrales nucléaire, détournement d'argent, banque centrale, FMI, Grèce, Révolution populaire, dette, corporatisme, collusion entre états et banques, Goldman Sachs, Georges Bush, les "Faucons", Francs maçons, Bilderberg, Illuminati etc etc etc etc etc 

    Amusez-vous les robots. Je vous emmerde.

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  • Etienne Chouard : sur Hugo Chavez

    Il ne passera jamais à la télévision cet homme-là...

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  • Pour comprendre ce qui est possible

    et que les politiques et les financiers ont rendu impossible.

    Socialistes, UMP et autres étiquettes à fond dans le même système. Faut pas se leurrer...

    Les gens qui sont censés respecter la Constitution sont ceux qui l'écrivent...Totalement absurde.

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  • Le despotisme démocratique


    http://www.philolog.fr/le-despotisme-democratique-tocqueville/

    Le texte de la vidéo s'y trouve.


    http://www.marianne2.fr/La-France-du-pays-de-Cocagne-au-despotisme-democratique_a210892.html

    Le prof de philo Bernard Vasseur interroge les consciences sur l’émancipation humaine dans son essai « La démocratie anesthésiée », dont le seul titre, péremptoire, annonce la couleur. Communiste, Vasseur explore le nouveau visage du politique et conclut à une entrée dans un « âge post-démocratique » qu’il appelle aussi, en reprenant un concept de Tocqueville, un « despotisme démocratique ».

    La France, du pays de Cocagne au despotisme démocratique ?
    Despotisme ? « A peine lâché, le mot fera naturellement frémir d’indignation », concède d'entrée l’auteur, pour mieux cadrer son propos : le despotisme dont il est question ici est d’un genre nouveau. Rien qui ne corresponde aux figures antiques, et désormais obsolètes du « tyran », du « dictateur » ou du « despote ». Pas de schlague ni de férule ici, non. Un despotisme « tranquille et doux », « cool et kiffant », tout aussi efficace, mais plus insidieux que son lointain prédécesseur.
     
    Bernard Vasseur assied sa réflexion sur les apports des philosophes, au premier rang desquels Alexis de Tocqueville, dont il reprend le concept de « despotisme démocratique » pour l’opposer à l’un des créateurs de la doxa libérale, Benjamin Constant, tant elle domine, écrit-il, « encore puissamment les idées courantes de notre temps. »

    Le théâtre politique autour de « l’emploi »

    Trois thèmes nourrissent son raisonnement : le travail, l’économie, la démocratie. Le travail, donc. L’auteur s’étonne de voir ce mot sinistré du débat politique et refoulé par le discours officiel et médiatique sur « l’emploi ». La gauche et la droite, note-t-il, « rivalisent d’ardeur pour promouvoir d’emploi ». Mais quand la droite au pouvoir cherche à faire oublier son bilan calamiteux en allumant des contrefeux sécuritaires (les banlieues, la délinquance, la burqa, les musulmans et les mosquées, les « Roms » etc.), la gauche de gouvernement, elle, reste focalisée sur la nécessité d’une « transformation sociale », toute impuissante qu’elle est à changer la nature et les conditions de la « guerre économique ». Elle s’est laissée aller, critique-t-il, à « un climat », à « une mode », par des analyses des transformations en cours de la vie économique et sociale (« la société post-industrielle », « la société des loisirs ») au point d’ignorer les attentes et les angoisses liées au travail.
     
    Et donc, déplore Vasseur, plus un mot sur le travail humain. A l’exception près de la campagne de Sarkozy en 2007, « menée tous azimuts pour capturer des électorats composites », lorsque ce dernier écumait les usines pour saluer « la France qui se lève tôt », la pudeur des ouvriers, le goût et « la fierté du travail bien fait », jusqu’au fameux « travailler plus pour gagner plus » largement entendu de l’opinion. Et Sarkozy, le soir même de son élection, d’aller fêter ce « hold-up » au Fouquet’s avec ses copains milliardaires… (sa description nerveuse de l’ère Sarkozy, celle de « la réussite qui se montre et s’étale en parfaite impudeur », se veut ironique : « du pipole comme s’il en pleuvait ! »).
     
    « L’expérience ouvrière se heurte aujourd’hui à la philippique managériale de l’emploi », reprend l’auteur. Le chômage reste un moyen de peser sur les conditions de travail et les salaires, le sauve-qui-peut de l’emploi à n’importe quel prix remplace la mise en valeur du travail, l’économie et « l’Empire du management » dictent leur loi tandis que les vrais « maîtres », les actionnaires, sont passés à l’extérieur de l’entreprise, et devenus insaisissables ! « Tout se brouille : on ne sait plus s’il faut toujours se battre et contre quel adversaire. Fin de la sempiternelle lutte des classes ! Un autre mot désormais tabou, exclu, usé, fini. »
     
    Aussi conclut-il, invoquant Tocqueville, que « l’aristocratie industrielle succède à l’aristocratie fondée sur la naissance », que le despotisme contemporain s’insinue dans le travail, « qui est organisé en lui-même de telle façon qu’il « tienne » le peuple au corps, dans l’usure physique, dans la soumission, dans l’angoisse et la crainte, dans le stress et parfois le désespoir. »

    Comment l'économie impose son scénario et ferme l’horizon

    Cette réduction du travail à l’emploi résulte selon lui d’une science, l’économie politique, qu’il entreprend de critiquer en revisitant Adam Smith et Karl Marx. Ce refoulement du travail, la disparition de la « classe ouvrière » et du « prolétariat » dans les années 80 saluée comme « le dépassement d’un archaïsme et d’une mythologie périmée », Vasseur l’interprète par le passage de l’économie politique à l’« économie » tout court, qui sous la pression des intérêts financiers, est devenue une fin en soi.
     
    Bernard Vasseur scrute les non-dits de l’économie (l’accumulation du capital notamment), toujours animé par la « stratégie du soupçon » qu’avaient développée en leur temps des penseurs comme Marx, Nietzsche et Freud. Les réflexions d'autres intellectuels, plus contemporains, étayent son raisonnement : entre autres Emmanuel Todd sur la globalisation, Jacques Rancière sur les pouvoirs de la naissance et de la richesse.
     
    « L’économie, écrit-il, se change en « économisme » pour établir son « pouvoir absolu et solitaire ». Elle dit la loi du monde et impose son règne aux consciences. Destin irrépressible : il faut s’y soumettre ! Impossible pour les Etats d’ignorer ses lois. »


    Heureusement, pour oublier, il y a les loisirs ! Ah, le temps des loisirs (contraints) pour « s'éclater », « ne pas se prendre la tête », « kiffer »… L’auteur livre un diagnostic décapant sur la « société de loisirs » en montrant comment tout est fait pour que « les hommes courent vers leur servitude comme s’il s’agissait de leur salut » (Spinoza). La « servitude volontaire » de La Boétie n'est pas loin.

    Le divertissement a pris le pas sur la culture, note le prof de philo, qui passe au crible la « fabrication » de consommateurs (le désir étant replié sur le marché, l’achetable, la marchandise), le marketing et les « industries culturelles », en même temps que les pièges de l’endettement et de « la vie à crédit ».
     
    Dans son quatrième et dernier chapitre, Vasseur déjoue « La comédie démocratique », en montrant d'abord combien la démocratie, honnie pendant des siècles, se conjugue mal dans son histoire avec « la représentation » et la confiscation du pouvoir par des professionnels de la vie politique. Il souligne aussi les vraies raisons (politiques) de la mise en cause de la « démocratie sociale » et du « modèle social » français, avant d’alerter sur l’obsession de la « gouvernance », venue cacher le renoncement au partage des pouvoirs.

    Parce qu'elle anime aussi la comédie démocratique, la télévision, cet « appareil d'assentiment », fait l'objet d'une longue critique par Vasseur, qui n'entend plus seulement dénoncer « la société du spectacle » de Debord, le problème étant désormais plus large. Dans le sens où la télé d'aujourd'hui, outre son mépris et son arrogance pour des téléspectateurs forcément inaptes à la raison et à l'intelligence, « joue à informer, mais ne fait que vendre des produits ». L'auteur enfonce le clou : « La télévision transforme le « citoyen » en « consommateur », et le politique en marchand de « produits miracles » qu'il s'applique à vendre de son mieux, avec le discours emprunté à la séduction publicitaire. »

    « Tout est sous contrôle »

    Bernard Vasseur, qui a exercé d'importantes fonctions au sein de la direction nationale du PCF (il fut assez proche de Robert Hue dans les années 1990), voulait que son ouvrage soit accessible à tous. Le message doit donc être clair : « Tout est sous contrôle : travail, désirs, affects, imaginaire, conscience, mais tout est fait pour vous donner le sentiment de votre puissance, de votre capacité à décider par vous-même, à être le seul et véritable auteur de votre vie. »
     
    Au final, son essai, enchâssé de références philosophiques, littéraires et politiques qui l'orientent, accouche d'une pensée critique et radicale de la démocratie. Et Vasseur de conclure que, sans que l’on n’y prête attention, en trente ans, le projet émancipateur fondé sur la capacité des êtres humains à se libérer de leurs servitudes s’est peu à peu effacé - « anesthésié au nom de la modernité ». De quoi nourrir le débat politique de la gauche  à l'aube de la campagne présidentielle.

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  • Décroissance.org

    Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »

    Kenneth Boulding (1910-1993), président de l'American Economic Association.

     

     


     

     

    Comment démolir le portrait d'un objecteur de croissance candidat à la présidentielle

     

    Par Gwenael De Boodt

    http://www.decroissance.org/


    Il s’agit de la critique d’un article paru dans Libération du 27 Février 2012 dans la rubrique « Portrait » sous la plume de Laure Noualhat. Sujet de ce « portrait », Clément Wittmann, candidat du Parti des Objecteurs de Croissance à la présidentielle, en plus d’être traité de manière discriminatoire en regard des candidats « élus » des médias, fait l’objet d’insultes à peine masquées.


    Un « PORTRAIT » pour saper les idées
    En premier lieu, à part une courte mention dans ce même journal il y a quelques mois, le programme et les idées politiques portées par Clément Wittmann n'ont jamais été mentionnées dans les pages consacrées à l'actualité politique depuis le début de la campagne présidentielle. En le reléguant dans les colonnes d’un « portrait », la rédaction l'exclut du débat d'idées, pour en faire un personnage quasi-romanesque propice à satisfaire les appétits d'exotisme de son lectorat.


    De l’insulte à l’escroquerie
    D’emblée, la légende de la photo, imprimée en très gros caractères, de façon à la faire passer pour un sous-titre, dénie toute importance au candidat par le truchement d’un oxymore pour le moins dévalorisant : « Ce nano-prétendant à l’Elysée…». Ce qui sonne comme « ce nain prétentieux » renvoie non seulement à l’image de Sarkozy tant affectionnée jadis par les caricaturistes mais élimine d’emblée les élans de sympathie que peuvent provoquer des termes moins insultants comme « petit candidat » ou simple « prétendant ». Passons sur « Ce nostalgique de la ruralité… » qui aurait pu être présenté comme son « promoteur » dans l’optique d’une redécouverte et d’un renouvellement de cette ruralité plutôt que d’une « nostalgie » dont l’étymologie désigne un comportement maladif. Enfin, le sous-titre se clôt sur une déformation malhonnête de l’idée maîtresse du candidat : « la décroissance » à laquelle la journaliste adjoint l’épithète « environnementale », ce qui, en plus de vider « la décroissance » du sens politique acquis par sa présence active dans le débat sociétal et écologiste depuis plusieurs dizaines d’années, l’investit d’un sens contraire à l’écologie en jouant sur l’imprécision du mot « environnement » en termes de nature et de culture.


    Laure Noualhat


    L’ « austère et le bigot » contre la tendance « humaniste »
    Plus loin dans l’article, les« Attentes de l’auditoire acquis à sa cause sont plus vertébrées que ne le sont ses réponses. »

    Est-ce un signe particulier du candidat Clément Wittmann que de s’exprimer devant des auditoires « acquis à sa cause » ? A-ton vu Hollande ou Sarkozy hués, voire contredits, dans leurs meetings ? Non. Par contre, si les médias faisaient leur travail, eux qui se gargarisent d’agiter les opinions et de porter le débat sur la place publique, Clément Wittmann aurait été depuis longtemps mis en situation de débattre avec un panel de lecteurs et avec d’autres candidats. De plus, si les attentes de l’auditoire sont ici plus « vertébrées » que celle du candidat, c’est que la culture politique et le projet de la décroissance, loin de se laisser vider de son sens par des stratégies électoralistes intéressées et de se plier à la démagogie, repose sur des convictions nourries par un débat perpétuel au sein du mouvement.de la décroissance, qui jusqu’à maintenant, ne distinguait ni base ni tribuns. Il fallait donc bien rapporter les querelles qui divisent désormais le mouvement de la décroissance et s’y affichent. Ce que fait la journaliste, mais elle se complaît dans leur description, toujours au détriment du portraitisé, dont elle fait le chantre de la tendance « austère et bigote » contre celle « humaniste » d’un certain politologue. Il s’agit sans aucun doute de Paul Ariès dont elle tait le nom par mesure de rétorsion contre toutes les années qu’il a passées à écrire dans le journal « La Décroissance », mensuel sans publicité, virulent dans ses critiques contre les accointances entre la publicité, le pouvoir financier et les médias. Les poussées d’égo mises en cause du côté de Clément Wittmann par la journaliste sont-elles insoupçonnables dans la faction de la décroissance qui a choisi de se rassembler derrière d’autres mouvements du champ électoral ? Y-aurait-il une grande humilité partagée dans la tendance dite « humaniste » qui, à l’image de la presse, ne serait que l’accoucheur du politique, sans volonté de pouvoir ?


    Paul Ariès

    A l’instar de la journaliste, le politologue en question apparaît ainsi dans l’article infiniment plus sage et plus sérieux que Clément Wittmann. C’est d’ailleurs « un observateur de la politique » comme son nom l’indique. L’article ne dit pas qu’en tant que professionnel, il demande à être payé pour ses interventions publiques. Si la journaliste lui accorde une certaine crédibilité au travers de l’ « humanisme » de sa faction, c’est parce qu’il est « de gauche » et qu’à l’occasion, il servira l’union sacrée et le PS face à Sarkozy (en plus il est rédacteur en chef d’un journal d’opinion plus mesuré dans ses propos que « La Décroissance »).


    La question du bonheur
    Pour conclure son article, la journaliste, après avoir précisé que si l’auditoire des militants écolos ou d’extrême gauche est déjà convaincu par la Décroissance, il l’est moins par Clément Wittmann, fait dire à l’un d’entre eux : « C’est étonnant, vous ne parlez jamais de bonheur ». A-t-on jamais rapporté de pareils propos au sujet des autres candidats qui, pourtant, ne parlent pas plus de bonheur que Clément Wittmann ? Pourquoi faudrait-il, et spécialement chez Clément Wittmann, que les questions d’égalité, de justice, de fraternité, de liberté cèdent leur prérogative en politique à celle du bonheur ?

    Les journalistes ont-ils fait remarquer des autres candidats qu’ils ne parlaient jamais de paix ou d’inégalité planétaire, contrairement à Clément Wittmann ?

    Ce que cache cette conclusion, et que ne devrait pas ignorer la journaliste si elle était consciencieuse, c’est que la division qui s’opère dans le mouvement des objecteurs de croissance est électorale avant d’être idéologique et que les débats concernant la gratuité et le revenu garanti sont loin d’être clos, de même que celui de la compromission admissible ou non avec les partis productivistes.

  • Pouvoir politique

    Exemples du "pourquoi" de la dette. Dans le cas présent, c'est en Espagne. C'est évidemment identique dans les autres pays de l'UE. Gestion inexistante.

    En Espagne :

    - une mairie de la Province de Guadalajara a obtenu 7058 ans pour rembourser sa dette

    - 2000 mairies en situation d'impayés n'ont présenté aucun plan de paiement

    - des notes internes distribuées aux banques demandent à créer des fiches de paie fictives rétroactives pour justifier des dépenses d'exploitation

    - un village de 5000 habitants (Muela) subventionnait à hauteur de 600 K€ chaque voyage de ses habitants au Brésil, à Cuba, au Mexique ... Ce même village a construit en moins de 10 ans un centre sportif pour 20 M€, 3 musées pour 6 M€, un auditorium pour 3 M€, des arenes pour 2 M€. Aujourd'hui, tout est fermé et à l'abandon

    - l'Espagne a le parc d'autoroutes payants le plus important du monde derrière ... les USA et la Chine. L'autoroute payante Madrid-Tolède a coûté 400 M€ et était prévue pour 20.000 véhicules/jour ; elle en accueille moins de 2000/jour. Tout simplement parcequ'il existe une autoroute en parrallèle qui est ... gratuite !

    - Le projet de méga-stade de Valence a coûté 400 M€ et est aujourdh'ui à l'abandon ...

    - L'Espagne a le plus grand nombre d'aéroports d'Europe avec 49 devant la GB (33), l'Allemagne (24) et la France (23). L'aéroport de Burgos a coûté 45 M€ en investissement et coûte 15 K€ par jour en fonctionnement pour ... 1 vol commercial par jour et 30 passagers (au lieu des 1300 prévus). De plus le billet Barcelone-Burgos (le seul vol existant) coûte 60 € aller-retour, la ville et la région de Burgos subventionnant 160 € (prix réel : 220 € !). Même chose pour Huesca (0 vols commerciaux pour 40 M€), Castellone, ... Anecdote : la plupart des aéroports sont baptisés par l'Église Catholique !

    - l'Espagne est le second pays au monde pour le nombre de véhicules officiels blindés (coût jusqu'à 400 K€)

    - La Cité de la Culture a coûté 300 M€ à la région de Galice pour aujourd'hui être complètement à l'abandon

    Alors quand on parle de le dette immobilière en Espagne "sensible" pour 200, 250 ou 300 milliards €, on oublie de parler des dettes des collectivités publiques ...Grèce, Portugal, Italie et France dans le peloton de tête avec l'Espagne. La solution ? Arrêter de laisser des "dirigeants" mélanger les intérêts privés avec l'argent public. C'est à dire moraliser la sphère politique et financière. Euh...Quelqu'un a une autre solution?...Ah oui, arrêter de leur donner "notre "pouvoir. Un homme ou une femme élu n'a pas "le pouvoir", il a obtenu le droit d'user du nôtre pour le bien de tous. Et pas seulement pour ceux qui ont voté pour lui ou pour elle. Par là même, cette personne a perdu son "pouvoir" d’œuvrer à ses propres intérêts. Il doit œuvrer pour la communauté. Autant dire qu'on travaille à l'envers...

    En même temps, la population est responsable de cet état car elle cautionne les dépenses pour lesquelles elle voit un intérêt personnel. Tant qu'on fonctionnera de cette façon, avec ce regard communautaire, voire individualiste, les politiciens et les financiers en useront puisqu'ils se sentiront soutenus. Et rien ne sera possible sur le long terme.

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