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  • Humour.

    Pour une fois...

     

    GELLUCK

    Les perles du chat

    - Pour avoir de l’argent devant soi,
    les gens mettent de l’argent de côté.

    - On dit que boire du café empêche de dormir.
    Par contre, dormir empêche de boire du café.humour-chat-velo

    - Prendre un coup de vieux, ça ne veut pas obligatoirement dire qu’on se fait taper dessus par un octogénaire.

    - La différence entre l’amour et l’argent,
    c’est que si on partage son argent, il diminue.
    Tandis que si on partage son amour, il augmente.
    L’idéal étant d’arriver à partager son amour avec quelqu’un qui a du pognon.

    - Moi l’augmentation du prix de l’essence, je m’en fous. J’en prends toujours pour 75 euros.

    - Il n’est pas nécessaire d’être gros pour être un gros con. Il suffit d’être con.

    - Il y a malgré tout un avantage à tomber en panne sèche : c’est moins lourd de pousser la voiture que si le réservoir est plein.

    - Allez donc faire comprendre à des élèves :
    Que l’enseignement primaire n’est pas primaire,
    que le secondaire est loin d’être secondaire et
    que le supérieur est parfois moyen…

    - Plus mon cigare raccourcit
    et plus je dois tendre le bras vers le cendrier.

    - Il y a des livres qui rendent con.
    Le problème, c’est que c’est après les avoir lus...
    que l’on s’en rend compte.

    - J’essaye de noyer mon chagrin dans l’alcool mais depuis le temps... Il a appris à nager.

    - Savez-vous quel est le point commun entre un robot et une sauce napolitaine ?
    J’ose à peine le dire :
    Ils sont tous les deux automates. !!!

    - Dans la vie, il y a deux choses que l’on ne peut pas faire à moitié : c’est naître et mourir.

    - La différence entre un artiste et une paire de chaussures,
    c’est que l’artiste doit pouvoir partir avant de lasser,
    tandis que les chaussures il vaut mieux les lacer avant de partir.

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  • Vigneault, Charlebois, Leclerc.

    Un titre inoubliable.

     

    http://www.youtube.com/watch?v=DTi3GfOv4ms&feature=related

     

    et une humanité qui ne comprend toujours pas.

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  • Le désir.

    Textes philosophiques
    Swami Prajnanpad les attentes vis-à-vis d'autrui

    "De qui est-ce que j'attends quelque chose? De qui? De "lui". Mais c'est absurde. Moi et lui sommes-nous pareils? Le désir implique que je veux quelque chose. L'action est la manifestation du désir. L'action dépend donc du désir. Mais le désir est "mien", tandis que l'action je l'attends de "lui". Il y a d'abord le désir, puis l'action vient. "Son" action à "lui", va donc suivre "son" désir. Comment alors une action"chez lui", pourrait-elle suivre "mon" désir qui est "en moi"? C'est impossible.

    La logique des faits, en conséquence, c'est que vous ne pouvez rien attendre. Vous n'avez aucun droit d'attendre. Vous n'avez pas le droit de juger. Vous êtes un homme et votre seul droit est de comprendre... oui, de comprendre.

    Tant que vous ne réaliserez pas que l'attente n'est rien d'autre qu'une illusion, votre mental continuera à fonctionner en partant de l'hypothèse que cette attente correspond à la réalité. Le mental continuera à chérir cette illusion, en sera satisfait et continuera à rejeter les torts sur autrui.

    Pourquoi dit-on que ce sont les autres qui ont tort? Parce que l'on se refuse (deny) soi-même. On refuse de voir sa propre erreur... Qui en est responsable? Votre attente a été déçue. L'échec ne vient-il pas alors de votre propre attente? Comment blâmer l'autre personne pour cela? Car c'est vous qui avez attendu et espéré. Mais de qui? ... Qu'est-ce qui cause cette attente? La possibilité d'obtenir quelque chose. J'attends signifie "je crois qu'il il a une possibilité" Mais pouvez-vous espérer quand vous savez qu'il n'y a aucune possibilité? Pour éliminer l'attente à sa racine, vous devez détruire la racine même de cette possibilité. Il n'y a aucune possibilité. Aucune. Vous deux, vous et lui, sont différents. Où se trouve alors la possibilité que l'un puisse répondre à l'attente de l'autre? Il n'y en a aucune.

    Pourquoi? Parce que toute action dépend d'un désir. Et je suis seul en position d'agir selon mon désir. Si le désir est ici, où se trouve l'action? Le désir est "mien" mais j'attends une action de "lui". Quel est l'ordre des choses? D'abord un souhait ou un désir puis une action. Le désir ou le souhait précèdent toujours l'action. En conséquence quand le désir est "mien", l'action doit aussi venir de "moi" et non pas de "lui". J'oublie que son action dépend de "son" désir à lui. J'ignore "son" désir et je mets "mon" désir à la place du "sien" et j'attends que "il" agisse selon "mon" désir. C'est un non-sens. Personne ne fait quelque chose, personne ne peut faire quoi que ce soit pour quelqu'un d'autre. Nous en arrivons à la seconde maxime concernant la vérité: si le désir est en moi, l'action aussi doit être mienne... L'attente est une illusion, c'est un mensonge. Aussi longtemps que vous ne le réaliserez pas, vous continuerez à justifier vos espoirs, prenant l'attente pour une réalité et vous aurez à en payer le prix ".

    L'Expérience de l'Unité, L’originel, p. 57, 58, 61, 62. sq.
    "Chaque fois que vous êtes malheureux, vous ajoutez quelque chose à la réalité et c'est cette addiction qui vous rend malheureux. Je vous le répète, vous ajoutez quelque chose : vous ajoutez votre réaction négative.

    La réalité procure le stimulus, vous procurez la réaction. Vous ajoutez quelque chose en réagissant. Et si vous examinez cette chose, vous constatez que c'est toujours une illusion, une exigence, une attente, un désir insatiable. Toujours. Les exemples d'illusions abondent. " Anthony de Mello

    Je ne peux pas me plaindre de l'obscure réalité étant donné que mon regard lui donne cette teinte. La réalité n'est rien d'autre que la réalité. Si mon désir est un étouffoir de la réalité je ne peux pas me plaindre de ne plus rien voir. Etant donné qu'un désir se projette vers une entité extérieure à moi je ne peux pas maîtriser tous les paramètres. Soit je l'accepte, soit je me retire. Soit je reste dans cette réalité et je l'assume, soit je sombre dans l'éventualité de la désillusion. C'est la peur qui l'emporte dès lors et parfois c'est cette peur qui entretient le désir...Le désir a une force considérable et il est indispensable d'établir en soi la vigilance qui convient.

     

  • Où est le centre ?

    Où est le centre ?

     

    Si j’épluche un oignon pour parvenir à son « cœur », je vais enlever des épaisseurs, des enveloppes d’abord épaisses, résistantes, les premières seront légèrement teintées par leur contact avec l’environnement, ridées, cassantes, plus je descendrais vers le cœur et plus la matière sera brillante, gorgée de jus, dense, compacte mais tendre, des fibres nourries sans relâche par l’énergie vivace.

    Les enveloppes tombent les unes après les autres. Elles ne sont pas séparées entre elles, il n’y a pas de vide. Je distingue des liens, des filaments comme autant de points de contact, des passerelles par lesquelles le principe vital se transmet.

    Je continue ma tâche, je veux arriver au cœur, l’oignon dans ma main est de plus en plus petit.

    Et puis il n’y a plus rien. Rien de dur, rien de solide, juste un « cœur » aussi tendre et fragile que toutes les peaux que j’ai enlevées. Je peux ainsi continuer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’une accumulation de voiles diaphanes et fragiles. Rien ne résiste à la lame de mon couteau.

    L’embryon au centre n’est qu’un infime grain.

     

    L’homme est un oignon !

    Il n’y a rien au centre, pas de nœud vital, pas de cœur dur, solide, pas de structure figée. Il est couvert de peaux internes, toutes les expériences liées à ses conditions de vie. Elles forment un entrelacs de matières toutes reliées entre elles par des réseaux gorgés d’énergie. Il lui appartient de ne pas perturber les flux, de ne pas obstruer les canaux nourriciers.

    Il est inutile de vouloir éplucher » l’individu en quête d’un centre primaire. Il n’y a rien. L’énergie est le centre elle-même. L’égo, l’âme, l’esprit, le corps, l’intellect, le corps émotionnel, le corps astral, l’aura, tout cela n’est qu’un amalgame de peaux nourries par le principe vital. Il est vain de vouloir s’en défaire en espérant atteindre le nœud, le cœur, la plénitude, la source, le nirvana…

    Rien n’existe hors de cette énergie. Les entités sur lesquelles l’individu fixe son attention ne sont que des structures imaginées par la vie elle-même comme autant de supports. Celui qui envisage l’éveil en se débarrassant des « peaux » internes court à sa perte. Il n’y a pas de cœur, il n’y a pas de centre. L’énergie est là, constamment, elle ne cesse jamais son œuvre. C’est notre mental prétentieux qui le couvre d’intentions enluminées par des désirs de maîtrise. Comme si un gourou pouvait ressentir la vie en moi et me la faire trouver. Il ne peut que me parler de ce qui coule en lui et de sa façon de le percevoir. En quoi cela pourrait-il m’aider ? Il va me nourrir de l’illusion de ce que j’imagine. Si je deviens ce gourou infatué et me gave de connaissances livresques, de méthodes méditatives, de mantras récités pendant des heures sur mon coussin, de rejets de toutes les « peaux » qui me constituent je nie en moi les flux nourriciers, je m’oppose à ce que la vie a constitué et qui doit me servir de guide. Je suis le centre, je suis le cœur, il n’y a rien de caché, il n’y a rien à découvrir, tout est là, tout est à portée de mains, à portée de cœur, à portée de conscience, peu importe l’expression, ce ne sont que des mots, la réalité est là, visible, palpable, offerte. Si je m’épluche, si je cherche à me défaire des vieilles peaux, si je cherche à me dénuder je ne fais que me fragiliser, je détruis la structure en croyant me trouver. Mais qu’est-ce que je trouve ? Un individu limité par le nombre de liens perdus, par toutes les fibres disparues, des connexions qui se réduisent comme peau de chagrin. Je perds toutes les opportunités de saisir la vie, de l’exploiter dans le champ du réel.

    J’aime serrer la femme que j’aime dans mes bras, j’aime sentir en moi l’amour qui me bouleverse. Est-ce que je devrais m’en priver pour ne pas en être dépendant, pour ne pas risquer d’en souffrir, pour ne pas imaginer ce qui adviendrait si elle disparaissait de ma vie ? Tout cela n’est pas réel. Ca n’est que mon imagination qui s’emballe. La réalité, c’est ce bouleversement délicieux lorsque je plonge dans ses yeux, cette communion d’énergie, cette osmose d’énergie qui nous amène à nous relier par nos corps. Tant que je suis dans cette réalité et que je ne l’affuble pas de dispersions mentalisées, tant que ce mental reste au service des caresses que je lui prodigue, ouvrier de la tendresse, de l’attention, de l’amour partagé, je suis au centre de l’énergie, je suis le cœur de la vie.

    Je suis amoureux, je suis père, je suis mari, je suis instituteur, alpiniste, cycliste, marcheur, écrivain, émerveillé, contemplatif, actif, attendri, bouleversé, amoureux, amoureux, amoureux…

    Je suis ce que la vie fait de moi. Rien d’autre. Il ne me reste qu’à l’accueillir à travers toutes les peaux qui me constituent, sans rien rejeter, dans le plus pur détachement, rien ne m’appartient, tout m’est donné. Je suis le réceptacle, le calice et si je cogne à grands coups de burins sur la masse en pensant l’embellir je créé une brèche et le flux s’écoule et se perd. Et je m’étiole comme un ruisseau coupé de sa source.

    Je suis dans le courant et il me constitue. Il est le centre et de me donne forme.

    Et j’aime infiniment la multitude de ses arabesques.

     

     

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  • Sur la souffrance : Krishnamurti

    "Lorsque vous souffrez, lorsque vous avez une douleur, quel sens cela a-t-il ? Je ne pense pas que votre question se rapporte à la douleur physique, mais à la souffrance et à la douleur psychologiques, qui ont des sens différents, à différents niveaux de la conscience. Quel est le sens de la souffrance ? Pourquoi voulez-vous qu'elle ait un sens ? Non point qu'elle n'en ait pas: nous allons chercher à le savoir. Mais pourquoi voulez-vous le savoir ? Pourquoi voulez-vous savoir "pourquoi" vous souffrez ? Lorsque vous vous posez cette question "pourquoi est-ce que je souffre ?" et que vous cherchez la cause de la souffrance, n'êtes-vous pas en train de fuir la souffrance, d'essayer de vous évader ? Le fait est celui-ci : je souffre ; mais dès l'instant que je fais intervenir ma pensée pour agir sur ma souffrance en demandant "pourquoi ?" j'en ai déjà atténué l'intensité. En d'autres termes nous voulons que la souffrance soit diluée, allégée, écartée par des explications. Mais cela ne peut certes pas nous donner une compréhension de la douleur. Si je suis affranchi de ce désir de la fuir, je peux alors comprendre le "contenu" de la souffrance.

    Qu'est-ce que la souffrance ? Une perturbation à différents niveaux, depuis le niveau physique jusqu'aux différentes couches du subconscient. C'est une forme aiguë de perturbation, qui m'est pénible. Mon fils est mort ; j'avais construit autour de lui tous mes espoirs (ou autour de ma fille, ou de mon mari, prenez n'importe quel exemple). J'en avais fait mon idole, à l'image de tout ce que je désirais. Et c'était mon compagnon, etc..., vous savez tout ce qu'on dit. Or, soudain, il n'est plus là. C'est une grave perturbation, n'est-ce pas ? Et cette perturbation, je l'appelle souffrance. Si je n'aime pas cette souffrance, je me dis: "Pourquoi est-ce que je souffre ?" "Je l'aimais tellement." "Il était ceci." J'essaye, ainsi que le font la plupart des personnes, de fuir dans des mots, qui agissent comme des narcotiques. Si je ne fais pas cela, qu'arrive-t-il ? Il arrive que je suis complètement conscient de la souffrance. Je ne la condamne pas, je ne la justifie pas, je souffre et c'est tout. Mais alors, je peux suivre son mouvement, je peux suivre tout ce contenu de sa signification ; le "suivre" dans le sens d'essayer de le comprendre.

    Que veut dire souffrir ? Qu'est-ce qui souffre ? Je ne me demande pas "pourquoi" il y a souffrance, ni quelle est la "cause" de la souffrance, mais "que se passe-t-il en fait" ? Je ne sais pas si vous voyez la différence : je suis simplement dans l'état où la souffrance se perçoit ; elle n'est pas distincte de moi à la façon dont un objet est séparé de l'observateur ; elle est partie intégrante de moi-même, tout moi souffre. Dès lors, je peux suivre son mouvement, voir où elle me mène. Et ainsi elle se révèle et je vois que j'ai donné de l'importance à moi-même et non à la personne que j'aimais. Celle-ci avait comme rôle de me cacher ma misère, ma solitude, mon infortune. J'espérais qu'elle aurait pu accomplir tout ce que "moi" je n'avais pas pu être. Mais elle n'est plus là, je suis abandonné, seul, perdu. Sans elle, je ne suis rien. Alors je pleure. Non parce qu'elle est partie, mais parce que je demeure. Je suis seul.

    Parvenir à ce point est très difficile. Il est difficile de simplement admettre, "je suis seul", de ne pas ajouter : "comment me débarrasser de cette solitude ?" ce qui serait une évasion. Il est difficile d'être parfaitement conscient de cet état et d'y demeurer, de voir son mouvement. Graduellement, si je lui permets de se révéler, de s'ouvrir à moi, je vois que je souffre parce que je suis perdu ; mon attention se trouve malgré moi attirée vers quelque chose que je n'ai pas envie de regarder ; quelque chose m'est imposé qu'il me déplaît de voir et de comprendre. Et d'innombrables personnes sont là pour m'aider à m'évader : des milliers de personnes soi-disant religieuses, avec leurs croyances, leurs dogmes, leurs espoirs et leurs fantaisies: "c'est votre karma", "c'est la volonté de Dieu" ... vous connaissez toutes ces voies d'évasion. Mais si je peux demeurer avec cette souffrance, ne pas l'éloigner de moi, et ne pas essayer de la circonscrire ou de la nier, qu'arrivera-t-il ? Quel est l'état de mon esprit, lorsqu'il suit ainsi le mouvement de la souffrance ?

    La souffrance n'est-elle qu'un mot, ou est-ce un fait ? Si c'est un fait, le mot, au point où j'en suis, n'a plus de sens ; il n'y a en moi que la perception d'une intense douleur. Une douleur par rapport à quoi ? Par rapport à une image, à une expérience, à quelque chose que je n'ai pas (lorsque je l'avais, je l'appelais plaisir). La douleur, la peine, est par rapport à quelque chose. Ce "quelque chose", n'est-ce qu'une représentation de mon esprit ou est-ce une réalité ? Si la souffrance n'existe que par rapport à quelque chose, il est important de savoir ce qu'est ce "quelque chose". De même que la peur n'existe pas "en soi" mais est toujours la peur de quelque chose, la souffrance est toujours en relation avec un individu, un incident, un sentiment. Me voici maintenant pleinement conscient de la souffrance. Est-elle distincte de moi, ne suis-je que l'observateur qui la perçoit, ou est-elle "moi" ? Lorsqu'il n'y a pas un "observateur" qui souffre, la souffrance est-elle autre chose que moi-même ? Je "suis" elle. Et alors que se passe-t-il ? Il n'y a pas de mot, pas d'étiquette qui vienne écarter cette douleur en lui donnant un nom. Je ne suis que cela, cette souffrance, ce sentiment d'agonie. Et lorsque je ne suis que cela, que se produit-il ? Lorsque je ne la nomme pas, lorsqu'il n'y a pas de peur suscitée par elle, est-ce qu'il existe une relation entre cette souffrance et le moi en tant que centre de conscience ? Si ce centre est en état de relation avec cette souffrance, il en a peur. Mais s'il "est" cette souffrance même, que peut-on faire ? Il n'y a rien que l'on puisse faire. On "est" cela, on ne peut ni l'accepter ni le refuser, ni lui donner un nom. Si vous "êtes" cela, qu'arrive-t-il ? Pouvez-vous encore dire que "vous" souffrez ? Mais déjà une transformation fondamentale s'est produite. Il n'y a plus le "je" souffre, parce qu'il n'y a pas de centre pour souffrir. Le centre ne souffre que parce que nous n'avons pas examiné ce qu'est ce centre. Nous ne vivons qu'en passant d'un mot à un autre mot, d'une réaction à une autre réaction. Nous ne disons jamais: "voyons ce qu'est cette chose qui souffre".

    Et on ne peut pas la voir en se forçant, en se disciplinant. Il faut regarder avec intérêt, avec une compréhension spontanée. Et alors on s'aperçoit que ce que nous appelions souffrance, douleur, et que nous cherchions à éviter ou à discipliner, que tout ce processus a disparu. Tant que je ne suis pas en relation avec cette souffrance comme si elle était extérieure à moi, le problème n'existe pas. Dès que j'établis un rapport entre elle et moi, comme si elle m'était extérieure, le problème existe. Tant que je considère ma douleur comme une chose extérieure - "je souffre parce que j'ai perdu mon frère, parce que je n'ai pas d'argent, à cause de ceci ou cela" - j'établis une relation entre elle et moi et cette relation est fictive. Mais si je "suis" elle, si je vois ce fait, tout est transformé, tout a un autre sens. Car je suis dans un état d'attention totale, d'attention intégrée et ce qui est complètement considéré est complètement compris et dissous. Alors il n'y a pas de peur et, par conséquent, le mot "affliction" n'existe pas."


    Jiddu Krishnamurti.

  • Le regard des autres.

    Merci à Claude-Alain Luthi, ami précieux.
    Suis-je ce que je vois dans le regard des autres ?

    Non. Tout d’abord, ce qu’on CROIT voir dans le regard des autres, c’est ce qu’on y projette : c’est ce qu’on croit être. C’est un reflet de l’image qu’on a de soi, terni par ses doutes, ses craintes et ses complexes.

    Le timide croit être ce qu’il voit dans le regard des autres. Et comme il n’a pas confiance en lui, il y voit quelque chose d’imparfait, d’inadéquat et dont il a honte.

    La réponse est à chercher ailleurs.

    Ce que je montre ?

    Suis-je ce que je vois en me regardant dans un miroir, en m’écoutant parler ?
    Non. Parce que croire que l’on est ce que l’on montre, revient à dire que ce que l’on ne montre pas n’existe pas, ou nous est étranger.

    Ca revient à nier toute vie intérieure, toute profondeur.

    Le narcissique qui mise tout sur son apparence, jusqu’à être fasciné par son image, n’est finalement qu’un névrosé soumis au regard des autres et à leur approbation - un timide extraverti, parce qu’il ignore tout de qui il est : il a besoin du regard des autres pour se sentir visible, il ne se comprend qu’à travers le regard des autres.

    Ce qu’on me dit que je suis ?

    Ça … ça dépend de vous : si vous êtes un mouton, alors oui, vous êtes ce que le troupeau vous dit que vous êtes. Un mouton.

    Certaines personnes, désespérées par leur désir de trouver leur place, leur besoin de reconnaissance et d’approbation, passent leur vie à essayer de se conformer aux attentes des autres. Pour faire plaisir, pour ne pas avoir d’emmerdes, pour ne pas sentir le poids de la pression sociale, qui fait peur et pousse à regarder en soi.

    Ces personnes, encore une fois, croient être ce que leur renvoie le regard des autres, parce qu’elles ignorent où regarder pour se voir réellement et comprendre qui elles sont réellement - ou alors, parce que ça ne les intéresse pas, et qu’elles veulent simplement une vie peinarde et sans histoires.
    Vous, je sais pas, mais pour moi, une vie sans histoires c’est pas la vie.

    On est ce qu’on veut être ?

    Non.

    Si on était ce qu’on veut être, je serais une rock star.

    Bon, assez de taquinerie. La réponse est finalement simple.

    On est ce qu’on OSE être (et dans une certaine mesure, ce qu’on pense être).
    Sans vouloir faire dans le dramatique, prenez 5 minutes pour réfléchir à ça et à ce qui suit.

    On est ce qu’on ose être

    C’est ce que tu oses faire dans / de ta vie qui définit les contours de celle-ci.
    Ta personnalité est délimitée par l’image que tu as de toi : ce que tu crois être, ce dont tu es fier en toi, ce dont tu as honte, tes croyances limitantes (”Je suis un looser”), tes complexes… Ta personnalité va s’épanouir à l’intérieur de ces limites.

    … sachant que c’est l’image que tu as de toi et la richesse / solidité de ta personnalité qui conditionnent ta propension (ta tendance et ta capacité) à prendre des risques et à oser aller de l’avant pour affronter l’inconnu et avancer / évoluer dans ta vie.

    En fait :

    1. On est ce qu’on ose faire et être

    2. On ose faire et être ce qu’on pense AVOIR LE DROIT et ÊTRE CAPABLE d’oser faire et être.
    Un timide qui pense qu’il ne vaut rien, ou que tout est compliqué et que de toute façon, c’est un looser, aura du mal à développer une personnalité riche et équilibrée, et aura du mal à vivre une vie passionnante.

    Une personne qui pense que le monde l’attend, et qu’il lui suffit d’aller chercher ce que la vie a à lui offrir aura une vie bien plus intéressante. Chaque vie se vaut, nous sommes d’accord, mais à choisir, je prends celle-là et pas celle du timide.

    Une autre façon de se définir est de dire qu’on est la somme de ses expériences et de ses rencontres. Oui, c’est vrai - mais finalement, la somme de ses expériences et rencontres, c’est tout ce qu’on a osé faire et être dans sa vie.

    Si les seules limites dans la vie à ce qu’on peut accomplir, construire et conquérir, c’est ce qu’on pense avoir le droit et être capable d’oser faire et être (hormis le facteur « difficulté technique / physique, qui se travaille malgré tout), alors travailler sur ses croyances limitantes et sa perception de soi et du monde ouvre des perspectives quasi illimitées à celui qui veut réussir sa vie.

    Et là, comme toujours, tout est question de courage intellectuel et de volonté.
    A vous de voir :-))

    Pour finir, une réflexion intéressante, lue sur le net en réponse à quelqu’un qui posait la question “est-on ce qu’on veut être” :

    Nietzsche a dit : “Deviens ce que tu es.”
    Pour lui, chaque homme fabrique deux représentations de lui même : ce qu’il est d’une part et ce qu’il voudrait être d’autre part. Pour l’homme qui agit (et cela répond grandement à ta question, à savoir l’acte qui est la mise en œuvre de notre volonté de devenir “ce qu’on veut être”) pour atteindre son idéal, la différence s’estompe et ne reste réelle que dans la représentation que nous avons de nous même. Ainsi, d’une certaine façon, nous nous efforçons à devenir ce que nous sommes déjà en un sens : devenons ce que nous sommes."

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  • L'Amour véritable

    L'amour.
    Faut-il le confondre avec le désir ? L’amour se réduit-il au désir et à la recherche du plaisir ? Le désir engendre l’attachement qui, pour la plupart d’entre nous, est effectivement confondu avec l’amour. On dit que l’on aime quelqu’un tant qu’il répond à notre demande affective, notre demande de sécurité : quand il nous appartient. Au moment où il se détourne de nous, apparaît la jalousie, le mépris et la haine. L’attachement tisse des liens serrés qui étouffent et emprisonne. Il ligote l’un et l’autre, il interdit l’amour. Il interdit la liberté de l’autre, aussi est-il perpétuellement remis en cause. L’attachement engendre l’amour passionnel et l’amour passionnel se mue en haine passionnelle. Ce nous disons en fait, c’est : « Tant que vous m’appartenez, je vous aime, dès l’instant où vous ne m’appartenez plus je vous hais » ! ! L’attachement est possessif, il est aussi prédateur que le désir dont il est la manifestation directe. Est-ce cela l’amour ? Si nous aimions vraiment, nous saurions laisser l’autre libre « lorsque l’on aime, il faut être libre, non seulement de l’autre personne, mais par rapport à soi ».

    Faut-il faire de l’amour un devoir ? Lorsque l’on agit par devoir, y a-t-il de l’amour ? Ce qui est fait par devoir n’est pas fait avec le cœur. L’amour n’est pas comme le respect moral, il ne se commande pas. Tant que l’on s’oblige à agir par devoir, on n’aime pas ce que l’on fait. Inversement, quand l’amour est réellement présent, il y a aussi le respect, car il l'enveloppe. Quand on aime, on respecte celui que l’on aime dans la chaleur de l’affection.

    Cela ne veut pas dire pour autant que l’amour soit émotionnel, au sens d’une réaction sentimentale, telles que les larmes du chagrin. Par exemple, quand nous perdons un être aimé, nous pleurons. Mais pour qui pleurons-nous ? Est-ce sur nous-mêmes, parce que nous sommes privés de l’autre en qui nous avions investi une affection ? Mais se prendre soi-même en pitié et pleurer sur soi n’est pas de l’amour. « Lorsque vous pleurez votre frère mort, que ce soit donc pour lui. Il vous est facile de pleurer pour vous en pensant qu’il est parti. En apparence, vous pleurez parce que votre cœur est blessé, mais ce n’est pas pour votre frère que vous souffrez, c’est pour vous, car vous vous prenez en pitié et cette pitié vous endurcit, vous replie sur vous—mêmes, vous rend terne et stupide ». Le déballage de sentimentalisme émotionnel, quand il n’a d’objet que l’ego, n’est pas de l’amour.

    Si nous pouvons voir toutes ces confusions et laver en quelque sorte notre compréhension de l’amour que reste-t-il ? Sûrement pas une discipline que nous devrions cultiver. Ce qui peut-être cultivé, c’est la politesse, la gentillesse, le respect. L’amour se donne comme sentiment, il ne se cultive pas comme une vertu. L’amour est le don du soi du cœur qui n’attend pas de retour, qui n’exige pas la réciprocité, le don qui trouve sa joie dans le seul fait de se donner. Il est exprimé dans la pensée : « je vous aime, mais cela ne vous regarde pas » : je ne trafique pas des sentiments, je n’attends rien de vous, je n’impose rien. L’amour se répand comme un fleuve qui suit son cours. « l’amour ne peut prendre naissance que dans un total abandon de soi ». La fleur qui offre son parfum le fait sans calcul et sans intention, elle ne cherche pas à profiter du regard que l’on pose sur elle, elle rayonne ce qu’elle est, libre à vous de respirer son parfum et de jouir de sa beauté ou de vous en détourner. La rose donne de sa beauté sans raison, comme l’amour donne sans attendre. Malheureusement, nos relations sont si intéressées, si égocentriques, que nous raisonnons au sujet de l’amour comme nous le faisons avec les valeurs en bourse. Nous « plaçons » de l’affection et nous exigeons que celle-ci « rapporte », nous voulons « profiter » des autres. Si l’autre se détourne, s’il ne répond pas à notre demande, nous éprouvons de l’amertume, de la jalousie, de la haine. Notre interprétation de l’amour est si sensuelle et si personnelle qu’elle exclue par avance le don de soi. Et il n’y a pas d’amour sans don de soi. Le don de soi n’a pas de limite fixe. L’amour est à la fois personnel et impersonnel, il peut sans contradiction aller vers un seul ou le grand nombre.

    L’amour véritable est union et émerveillement, joie du don et de la présence (texte). Le désir ne cesse de demander, l’amour ne cesse de se répandre. L’amour ne saurait être un marchandage avec l’autre afin de lui soutirer de l’affection. C’est pourquoi l’amour peut laisser libre, entourer de soin, aider l’enfant à grandir. L’amour ouvre les yeux, permet de comprendre au lieu de juger. Il révèle en l’autre ce qu’il a de meilleur. Mieux : quand on aime « l’autre » disparaît, il s'efface au sens de la dualité conflictuelle, du face à face. L’amour met l’unité là où d’ordinaire règne la dualité, il nous fait traverser la souffrance de la séparation en donnant l’unité du sentiment.

    Extrait du site Philosophie et Spiritualité
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    Dans le désir il y a une intention, celle de l'accomplissement de ce désir et dès lors il y a une pression qui est exercée sur celui ou celle vers qui se tourne ce désir . Peut-on considérer qu'il y a amour lorsque s'exerce une pression, une attente, une intention ? Ne court-on pas le risque d'être déçu, désillusionné et dès lors faire porter cette déception sur celui ou celle qu'on disait "aimer"?
    Ce que j'aime dans la femme que j'aime c'est sa façon d'aimer la vie. Ce n'est pas le fait que son amour se porte vers moi. Si cet amour se porte vers moi c'est que je réponds à sa vision de l'amour, c'est ce qui m'importe. Dès lors cette osmose dans la conception même de l'amour permet le désir sans qu'il n'y aucune intention. Ca n'est qu'un supplément, pas un objectif ou une fin en soi. C'est la plénitude de l'unité qui porte en elle la source du désir et non le désir qui favorise pour sa part la remontée vers la source.

  • LES ÉGARÉS (roman) 3

     LES ÉGARÉS 

     

    Il écoute le silence de la nuit. Et rêve d’un silence intérieur aussi apaisant. Il s’est réveillé et sans même le vouloir, sans aucun désir, sans aucune volonté, les idées tourmentées ont jailli comme une bourrasque. Cette impression de gâchis qui ne le quitte pas. Cet aveuglement constitué par un amour sans parole. Tous ces non-dits étouffés par des attitudes irréfléchies, des étreintes anxiolytiques, des câlins entretenant les somnolences spirituelles. Ca n’était pas de l’amour. Le mot ne convient plus, il ne veut plus le salir, le couvrir des gravats sombres et froids de son histoire, l’entacher d’intentions secrètes. Il ne veut plus user de cet amour machinal pour cautériser les plaies ardentes. C’est un détournement qui le révolte désormais. L’amour n’a pas de projet, il n’a même pas de désir. Il est là, juste là, dans un don immédiat, une énergie constante qui ne cherche rien. C’est le mental de l’homme incomplet qui l’alourdit, l’asphyxie, le ceint d’armures invalidantes. Il n’avait rien compris. Il devine dans la lente exploration de son inconscient défriché des révélations saisissantes, des découvertes inespérées. Mais il doit accepter la moiteur étouffante des airs viciés par les souvenirs purulents, supporter les dards empoisonnés des cauchemars réactivés, les poisons mielleux des enlacements passionnés. Le mental est une jungle indomptée, un inextricable foisonnement de plantes carnivores se dévorant sans cesse les unes les autres, se nourrissant des cadavres putréfiés, se hissant impitoyablement sur les corps écrasés des idées anciennes, pompant dans le terreau inépuisable des refoulements archaïques les sucs névrotiques, les sèves acides des pensées corrompues.

    Il doit labourer cette terre souillée par les charognes immondes de ses traumatismes. Rien de lumineux ne pourra pousser dans cette mélasse excrémentielle, ces vases putrides, ces mémoires enkystées.

    Le sillon qu’il doit tracer. Il n’a pas le choix. Rien ne pourra guérir tant qu’il refusera de creuser cette tranchée dans la terre brûlée par les anciens incendies, de revivre les drames étouffés par les cendres fossilisées de sa mémoire anesthésiée.

    Il sort du duvet. Il fait nuit. Cinq heures trente-deux. Il allume le réchaud. Un café. Un dernier sursis. Il devine déjà les nausées à venir. Il les connaît si bien. Des années de résistance acharnée. L’armée ennemie lui est aussi familière que ses propres forces.

    Assis en tailleur, il fixe les flammes bleues et cloisonne son esprit dans le ronronnement régulier du gaz. Il parcourt en pensée le labyrinthe de ses muscles. Les épaules talées par les sangles. Les mollets durcis par les longues remontées. Tout va se mettre en place. Il suffit d’être patient. L’expérience a l’avantage de cloîtrer les inquiétudes vivaces dans des écrins de certitudes. Une journée de marche et les douleurs disparaîtront. Mettre un pas devant l’autre ne signifie pas que l’on sait marcher. L’accomplissement ne survient qu’au-delà des contractures lorsque le corps a réussi à trouver le rythme et les nourritures nécessaires pour épurer les muscles engourdis. Il faut puiser dans les sources les plus profondes. Il doit franchir un seuil, dépasser la lassitude, ignorer les fibres plaintives. La vie horizontale n’autorise pas les dépassements. Elle limite l’individu à des mécaniques anxiolytiques. Il a toujours détesté cette insignifiante platitude, cette absence de vie, ce sommeil paralytique. Les défis physiques qu’il s’est imposé devaient prolonger ses éveils, favoriser les envols. L’impression de mort prématurée à travers les jours glauques de la vie quotidienne le dégoûtait, cette léthargie avilissante le révoltait. Cette nausée comateuse insufflait à l’existence des relents de pourriture, il imaginait son corps se délabrer insidieusement, les tissus se flétrir, les chairs se racornir, la mort l’envahir. Il devait lutter pour rester en vie, c’était la seule issue. Il percevait tous les gens rencontrés au fil du hasard comme des vampires assoiffés de vigueur, des monstres camouflés sous des parures sociales, des costumes fabriqués, des masques trompeurs. Pour combler l’horreur de leur néant intérieur, ces zombies voraces multipliaient les rencontres comme autant de festins à prendre. Il les fuyait et calcinait son écoeurement dans des incendies corporels. Toujours des défenses, des protections outrancières. Un mal ancré.

    Des chapelets de bulles remontent du fond de la gamelle. La chaleur insuffle dans le liquide translucide des agitations bénéfiques. Il imagine son esprit clairvoyant animé de pensées lumineuses, des lucidités réveillées par sa vigilance. Le magma de ses traumatismes enfouis bouillonne et cherche une faille. Il ne veut plus cimenter les fissures. Les défis physiques ne doivent plus servir à épuiser les flots révélateurs.

    Il verse l’eau sur le café soluble, ajoute du lait concentré, coupe une tranche de pain, étale de la confiture. 

    Il voudrait dire à Leslie ce qu’il ressent. Les enceintes se craquellent et il s’en réjouit. La peur s’étiole. Une onde de chaleur le parcourt, une vibration qui l’illumine. Il s’abandonne au sourire qui se dessine.

    Il sait qu’il va avancer.

     

    Des embryons de clartés pâles gonflent le tissu opaque du ciel quand il charge le sac sur son dos. Douleurs des épaules. Il s’applique à placer correctement les sangles, il vérifie le laçage des chaussures, la hauteur des bâtons de randonnée, regarde machinalement la carte et lance le premier pas. Des étoiles de rosée gorgées de lumières lunaires parsèment de brillances les tapis d’herbes impassibles. Rien ne bruit.

    Leslie. Une immense bouffée d’amour. Un sourire ébloui. Un bain pétillant de jouvence. Immédiatement s’éveille la certitude qu’il ne peut retourner vers elle que dans l’épuration de son âme, le cisèlement affiné de ses excroissances morbides. Retrouver le diamant pur. Eclater toutes les cristallisations fossilisées au fil du temps et qui l’alourdissent, l’enlaidissent, l’isolent dans une gangue néfaste. Il reconnaît aussitôt que ce polissage le concerne intimement et que vouloir l’entamer pour Leslie est une erreur. Ca ne serait qu’un enfermement supplémentaire, une projection mentalisée, une supplique existentielle, le désir d’une reconnaissance. Il sait que Leslie l’accueillera s’il parvient enfin à être ce qu’il porte, à se libérer de ses fardeaux. Il doit exister pour lui au lieu de vouloir vivre à travers les regards des autres. Et même ceux de Leslie.