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  • Les Amérindiens.

    Le destin des Indiens d'Amérique annonçait celui de l'ensemble des habitants de la planète qui assistent impuissants à la destruction de leur environnement, après la confiscation de leur espace et de leurs ressources.

    Le message des Indiens est aussi une source de sagesse, fondée sur le respect de la nature et la compréhension de "l'Esprit qui est en toute chose"...

     

     

    "Mes jeunes gens ne travailleront jamais.
    Les hommes qui travaillent ne peuvent rêver. Et la sagesse nous vient des rêves."

    Smohalla, chef indien Sokulls

     
    "Le Grand Esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre, et des bisons, des daims, des antilopes et autres gibier. Mais vous êtes venus et vous m'avez volé ma terre. Vous tuez mon gibier. Il devient dur alors pour nous de vivre.
    Maintenant vous nous dites que pour vivre, il faut travailler. Or le Grand Esprit ne nous a pas fait pour travailler, mais pour vivre de la chasse.

    Vous autres, hommes blancs, vous pouvez travailler si vous le voulez. Nous ne vous gênons nullement. Mais à nouveau vous nous dites « pourquoi ne devenez-vous pas civilisés? » Nous ne voulons pas de votre civilisation ! Nous voulons vivre comme le faisaient nos pères et leurs pères avant eux."

    Crazy Horse, grand chef Sioux du clan Oglalas

     
    "Vous êtes déjà si misérables que vous ne pouvez le devenir plus. Quels genre d'homme doivent être les Européens? Quelle espèce de créature choisissent-ils d'être, forcés de faire le bien et n'ayant pour éviter le mal d'autre inspiration que la peur de la punition? (...) L'homme n'est pas seulement celui qui marche debout sur ses jambes, qui sait la lecture et l'écriture et montrer mille exemples de son industrie...

    En vérité mon cher frère, je te plains du plus profond de mon âme. Suis mon conseil et devient Huron. Je vois clairement la profonde différence entre ma condition et la tienne. Je suis le maître de ma condition. Je suis le maître de mon corps, j'ai l'entière disposition de moi-même, je fais ce qui me plaît, je suis le premier et le dernier de ma nation, je ne crains absolument aucun homme, je dépends seulement du Grand Esprit.

    Il n'en est pas de même pour toi. Ton corps aussi bien que ton âme sont condamnés à dépendre de ton grand capitaine, ton vice-roi dispose de toi. Tu n'as pas la liberté de faire ce que tu as dans l'esprit. Tu as peur des voleurs, des assassins, des faux-témoins, etc. Et tu dépends d'une infinité de personne dont la place est située au-dessus de la tienne. N'est-ce pas vrai ?"

    Kondiarionk, chef Huron, s'adressant au baron de Lahontan, lieutenant français en Terre-Neuve

     

    "Les hommes blancs annonçaient bien haut que leurs lois étaient faites pour tout le monde, mais il devint tout de suite clair que, tout en espérant nous les faire adopter, ils ne se gênaient pas pour les briser eux-mêmes.

    Leurs sages nous conseillaient d'adopter leur religion mais nous découvrîmes vite qu'il en existant un grand nombre. Nous ne pouvions les comprendre, et deux hommes blancs étaient rarement d'accord sur celle qu'il fallait prendre. Cela nous gêna beaucoup jusqu'au jour où nous comprîmes que l'homme blanc ne prenait pas plus sa religion au sérieux que ses lois. Ils les gardait à portée de la main, comme des instruments, pour les employer à sa guise dans ses rapports avec les étrangers."

    Pachgantschilhilas, chef des Delawares

     
    "Chaque année notre envahisseur blanc devient plus avide, exigeant, oppressif et autoritaire... La misère et l'oppression, tel est le lot qui nous échoit... Ne sommes-nous pas dépouillés jour après jour du peu de liberté qui nous reste ?

    A moins que les tribus ne se liguent unanimement pour modérer les ambitions et l'avidité des Blancs, ils nous auront bientôt tous conquis et désunis, nous serons chassés de notre pays natal et éparpillés comme les feuilles d'automne par le vent."

    Tecumseh, chef Shawnee, en 1812

     
    "Nous ne voulons pas des chariots de feu qui font du bruit (trains à vapeur) sur les terrains de chasse au bisons. Si les Visages Pâles s'avancent encore sur nos terres, les scalps de vos frères seront dans les wigwams des Cheyennes. J'ai dit !"

    Roman Nose, chef-guerrier des Cheyennes, s'adressant au général Palmer en 1866 dans le Kansas

     

    "Regardez mes frères, le printemps est venu, la terre a reçu les baisers du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour. Chaque graine est éveillée, et de même, tout animal est en vie. C'est à ce pouvoir mystérieux que nous devons nous aussi notre existence. C'est pourquoi nous concédons à nos voisins, même nos voisins animaux, autant de droit qu'à nous d'habiter cette terre.

    Cependant écoutez-moi mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race, petite et faible quand nos pères l'ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd'hui, elle est devenue tyrannique. Fort étrangement, ils ont dans l'esprit la volonté de cultiver le sol, et l'amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins. Ils défigurent la terre avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme le torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage."

    Tatanka Yotanka, ou Sitting Bull, grand chef Sioux

     
    "Frère, notre territoire était grand et le vôtre était petit. Vous êtes maintenant devenus un grand peuple, et il nous reste à peine l'espace pour étendre nos couvertures. Vous avez notre pays, mais cela ne vous suffit pas. Vous voulez nous forcer à épouser votre religion.

    Frère, continue à écouter. Tu te dis envoyé ici pour nous apprendre à rendre le culte au Grand Esprit d'une manière qui lui soit agréable. Et tu prétends que si nous n'adoptons pas la religion que vous les Blancs vous prêchez, nous seront malheureux ici-bas. Tu dis être dans le vrai et que nous sommes perdus. Comment pourrions-nous vérifier la vérité de tes paroles? (...)

    Frère, tu dis qu'il n'y a qu'une seule façon d'adorer et de servir le Grand Esprit. Si il n'y a qu'une religion, pourquoi le peuple blanc est-il si partagé à ce sujet? Nous savons que votre religion est écrite dans un livre. Pourquoi n'êtes-vous pas tous d'accord, si vous pouvez tous lire le livre?

    Frère, nous ne comprenons pas ces choses. On nous dit que ta religion a été donnée à tes ancêtres, et s'est transmise de père en fils. Nous aussi nous avons une religion que nos ancêtres ont reçue et nous ont transmise, à nous, leurs enfants. Nous rendons le culte de cette manière. Il nous apprend à être reconnaissants pour toutes les faveurs que nous recevons, à nous aimer les uns les autres et à être unis. Nous ne nous querellons jamais à propos de religion parce que c'est un sujet qui concerne chaque homme devant le Grand Esprit."

    Sa-go-ye-wat-ha, ou Red Jacket, chef Seneca (Iroquois) et grand orateur des Six Nations

     

     

  • La 11eme heure, le dernier virage.


    "La 11è heure, le dernier virage"

    "La 11è heure" est une profonde réflexion sur l'homme et sa relation avec l'environnement, un film qui rejoint "Home" de Yann Arthus Bertrand dans la prise de conscience du parcours de l'humanité.

    Pendant des millénaires, l'homme avait pour seule source d'énergie le Soleil. Les végétaux tirent leur énergie du Soleil, et l'homme utilisait ces végétaux pour se nourrir, pour s'habiller ou pour se chauffer. Il utilisait aussi les animaux, nourris eux-mêmes par les végétaux, donc là encore par le Soleil. La quantité maximale d'énergie disponible pour l'humanité était donc déterminée exclusivement par l'énergie reçue du Soleil et transformée par d'autres organismes vivants. Tant que cette limite a existé, la population humaine est toujours restée en dessous de 1 milliard.

    Puis, l'homme a découvert le moyen d'utiliser des énormes réserves d'énergie solaire: les carburants fossiles, c'est à dire "l'énergie de millions d'arbres pendant des millions d'années", comme le dit très bien Yann Arthus Bertrand dans "Home". Il y eut d'abord le charbon, puis une énergie encore plus concentrée avec le pétrole et le gaz.

    Dès lors, en 150 ans (c'est à dire une fraction de seconde dans l'histoire de la Terre), les moyens de la civilisation humaine ont été décuplés, permettant à l'homme d'améliorer radicalement son confort matériel, de voyager ou de transporter des marchandises facilement d'un bout à l'autre de la planète, d'édifier de gigantesques mégapoles, d'exploiter encore plus de ressources naturelles, de transformer des milliards de tonnes de matières premières en objets matériels, et même d'aller sur le Lune.

    Mais cette énergie a aussi donné à l'humanité davantage de puissance destructrice, rendant possible des guerres et une pollution de l'environnement à une échelle inédite.

    Enfin, ce pactole énergétique a permis d'augmenter considérablement la production agricole, ce qui a rendu possible l'augmentation exponentielle du nombre d'humains sur la planète.

    Toute la société que nous connaissons a été édifiée sur le pétrole. Or le pétrole est en voie d'épuisement, et son utilisation massive est en train de provoquer un réchauffement climatique (bien réel) dont les conséquences seront la disparition de l'humanité (ou son retour à l'âge de pierre) dans le cas d'un emballement probable de ce réchauffement si la température globale augmente de plus de 2°.

    Beaucoup de choses concernant le futur sont incertaines. Mais il existe un petit nombre de choses absolument certaines et prévisibles. Et l'une de ces certitudes est que notre modèle de société fondé sur le pétrole est condamné à brève échéance.

     

    Sur ce site, vous pouvez voir le film.

    http://blog.syti.net/index.php?article=236

     

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  • Conscience.

    Il y a une chose qui m'interpelle. Dans l'évolution de l'enfant, il existe une période, la petite enfance, pendant laquelle l'enfant parle de lui à la troisième personne.
    "Thierry a faim, Thierry veut aller jouer dans la neige ^^."
    En fait, le langage est en majeure partie, il me semble, le reflet des ressentis, des sentiments, des désirs, de tout ce qui est "corporisé"( le corps émotionnel).
    Et puis l'enfant évolue et finit par se représenter lui-même, par s'identifier, par se conscientiser...La socialisation et l'acquisition du langage sont prépondérants. (il n'est qu'à voir les "enfants sauvages")
    C'est à cette période que s'installe le dualisme, ce qui est moi et ce qui n'est pas moi. La rupture avec l'immanence du "petit animal" est consommée. L'enfant est une personne.
    Cette évolution ne s'est pas faite par les perceptions corporelles mais par la pensée. Ce n'est pas un phénomène inné mais généré par l'environnement. La conscience se construit par la pensée.
    Bon, c'est très sommairement résumé évidemment...
    Maintenant, ce qui m'embête, c'est que cette évolution de la conscience se fige dans ce dualisme et ne fusionne pas avec la "conscience" primaire du corps émotionnel.
    N'y aurait-il pas une troisième étape à franchir dans l'osmose consciente de ces deux entités ?
    Ces gens qui se guérissent eux-mêmes et pour lesquels la médecine n'a aucune explication ne sont-ils pas entrés dans une conscience "supérieure", comme une étape supplémentaire reliant la conscience émotionnelle et la conscience réflexive. Bien au-delà de celle vécue par le petit enfant bien évidemment. Une certaine forme de complétude, comme si au lieu de rester segmentés, ils parvenaient à créer une conscience énergétique.
    Je ne suis pas celui qui se pense, je ne suis pas celui qui se ressent, je suis celui qui créé la fusion de toutes les consciences.

     

  • L'illumination.

    Etre capable d'expérimenter la réalité telle qu'elle est, sans interférence, sans distorsion, sans apport personnel, dans une complète acceptation, sans projection, sans peur, sans attente, sans espoir, est un état d'illumination. Cela revient à déposer ses charges, ses fardeaux, son passé et toutes les identifications qui s'y sont greffées. Il s'agit des fardeaux d'ordre mental. Ils peuvent bien entendu avoir des répercussions sur le physique. Cette conscience temporelle dont nous disposons peut se retourner contre notre plénitude. Elle installe une charge émotionnelle, majoritairement inconsciente. Pour entrer dans cette acceptation libératrice il est indispensable d'établir la liste de ces fardeaux, de les identifier et de prendre conscience qu'ils ne sont pas ce que nous sommes. Ils sont l'image que nous avons donné de la vie mais ils ne sont pas la vie. La vie n'est rien d'autre que l'énergie qui vibre en chacun de nous. Elle ne doit pas être salie, alourdie, morcelée par cette vision temporelle à laquelle nous nous attachons. Les pensées que nous avons établi comme l'étendard de notre puissance est un mal qui nous ronge. L'égo y prend forme et se détache dès lors de la conscience de la vie. L'individu se couvre d'oripeaux comme autant de titres suprêmes. Ca n'est que souffrance et dans la reconnaissance que nous y puisons nous créons des murailles carcérales. L'illumination consiste à briser ce carcan. L'individu n'en a pas toujours la force, il manque de lucidité, d'observation, il est perdu dans le florilège d'imbrications sociales, familiales, amoureuses, professionnelles. Il se fie à son mental nourri inlassablement par les hordes de pensées.

    Survient alors, parfois, le drame. L'évènement qui fait voler en éclat les certitudes, les attachements, les conditionnements. La douleur physique se lie à la souffrance morale. Les repères sont abolis, les références sont bannies. L'individu sombre dans une détresse sans fond, il en appelle à l'aide, il cherche des solutions extérieures, condamne, maudit, répudie, nie, rejette, conspue, insulte le sort qui s'acharne sur lui alors qu'il est lui-même le bourreau, le virus, le mal incarné. Il a construit consciencieusement les murs de sa geôle et jure qu'il n'est pour rien. Dieu, lui-même, peut devenir l'ennemi juré alors qu'il avait jusque là été totalement ignoré. Tout est bon pour nourrir la révolte.  

     

    S'installe alors peu à peu l'épuisement. Le dégoût de tout devant tant de douleur. Ca n'est qu'une autre forme de pensée, une autre déviance, une résistance derrière laquelle se cache l'attente d'une délivrance, un espoir qui se tait, qui n'ose pas se dire. Une superstition qu'il ne faut pas dévoiler. La colère puis le dégoût, des alternances hallucinantes, des pensées qui s'entrechoquent, des rémissions suivies d'effondrements, rien ne change, aucune évolution spirituelle, juste le délabrement continu des citadelles. Cette impression désespérante, desctructrice de tout perdre, de voir s'étendre jour après jour l'étendue des ruines.

     

    Il ne reste que l'illumination. Elle est la seule issue. Car lorsqu'il ne reste rien de l'individu conditionné, lorsque tout a été ravagé jusqu'aux fondations, lorsque le mental n'est plus qu'un mourrant qui implore la sentence, lorsque le corps n'a plus aucune résistance, qu'il goûte avec délectation quelques secondes d'absence, cette petite mort pendant laquelle les terminaisons nerveuses s'éteignent, comme par magie, comme si le cerveau lui-même n'en pouvait plus, c'est là que les pensées ne sont plus rien, que le silence intérieur dévoile des horizons ignorés.

    Révélation. Illumination.

    Je ne suis pas ma douleur, je ne suis rien de ce que je veux sauver. Je ne suis rien de ce que j'ai été.

    Je suis la vie en moi. Je suis l'énergie, la beauté de l'ineffable.  

     

     

     

     

     

     

     

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  • Free rider

    L'esprit freerider.

    http://www.skipass.com/videos/la-grave-ski-bum-freeski-tv--1.html

    Et la beauté des cimes.

     

     

  • La maladie du bonheur.

    Attention ! Une épidémie mondiale est en train de se propager à une allure vertigineuse. L'OMB (Organisation Mondiale du Bien-être) prévoit que des milliards d'individus seront contaminés dans les dix ans à venir.
     
    Voici les symptômes de cette terrible maladie :
     
     
     
    1.
     
    Tendance à se laisser guider par son intuition personnelle plutôt que d'agir sous la pression des peurs, idées reçues et conditionnements du passé.
     
     
     
     
     
     
    2.
     
    Manque total d'intérêt pour juger les autres, se juger soi-même et s'intéresser à tout ce qui engendre des conflits.
     
     
     
     
     
     
    3.
     
    Perte complète de la capacité à se faire du souci (ceci représente l'un des symptômes les plus graves).
     
     
     
     
     
     
    4.
     
    Plaisir constant à apprécier les choses et les êtres tels qu'ils sont, ce qui entraîne la disparition de l'habitude de vouloir changer les autres.
     
     
     
     
     
     
    5.
     
    Désir intense de se transformer soi-même pour gérer positivement ses pensées, ses émotions, son corps physique, sa vie matérielle et son environnement afin de développer sans cesse ses potentiels de santé, de créativité et d'amour.
     
     
     
     
     
     
    6.
     
    Attaques répétées de sourire, ce sourire qui dit "merci" et donne un sentiment d'unité et d'harmonie avec tout ce qui vit.
     
     
     
     
     
     
    7.
     
    Ouverture sans cesse croissante à l'esprit d'enfance, à la simplicité, au rire et à la gaieté
     
     
     
     
     
     
    8.
     
    Moments de plus en plus fréquents de communication consciente avec son âme, ce qui donne un sentiment très agréable de plénitude et de bonheur.
     
     
     
     
     
     
    9.
     
    Plaisir de se comporter en guérisseur qui apporte joie et lumière plutôt qu'en critique ou en indifférent.
     
     
     
     
     
     
    10.
     
    Capacité à vivre seul, en couple, en famille et en société dans la fluidité et l'égalité, sans jouer ni les victimes ni les bourreaux.
     
     
     
     
     
     
    11.
     
    Sentiment de se sentir responsable et heureux d'offrir au monde ses rêves d'un futur abondant, harmonieux et pacifique.
     
     
     
     
     
     
    12.
     
    Acceptation totale de sa présence sur terre et volonté de choisir à chaque instant le beau, le bon, le léger, le vrai et le vivant.
     
     
    Si vous voulez continuer à vivre dans la peur, la dépendance, les conflits, la maladie et le conformisme, évitez tout contact avec des personnes présentant ces symptômes. Cette maladie est extrêmement contagieuse ! Si vous présentez déjà des symptômes, sachez que votre état est probablement irréversible.
     
     
     
     
     
     
    Les traitements médicaux peuvent faire disparaître momentanément quelques symptômes mais ne peuvent s'opposer à la progression inéluctable du mal. Aucun vaccin anti-bonheur n'existe. Comme cette maladie du bonheur provoque une perte de la peur de mourir, qui est l'un des piliers centraux des croyances de la société matérialiste moderne, des troubles sociaux graves risquent de se produire, tels des grèves de l'esprit belliqueux et du besoin d'avoir raison, des rassemblements de gens heureux pour chanter, danser et célébrer la vie, des cercles de partage et de guérison, des crises de fou rire et des séances de défoulement émotionnel collectives !
     
    Texte extrait de « Vivre sa colère sans violence » de Johanne RAZANAMAHAY et de Christian Tal SCHALLER, paru aux éditions Marco Pietteur
     
     

  • La retraite.

     

     

    La retraite.
    Au bord de l’eau dans un petit village côtier mexicain. Un bateau rentre au port, contenant plusieurs thons. Un Américain complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses poissons et lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer.
    Pas très longtemps, répond le mexicain.
    Mais alors, pourquoi n’êtes vous pas resté en mer plus longtemps pour en attraper plus ? demande l’Américain.
    Le mexicain répond que ces quelques poissons suffiront à subvenir aux besoins de sa famille. L’Américain demande alors :
    Mais que faites-vous le reste du temps ?
    Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir je vais au village voir mes amis. Nous buvons du vin et jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie.
    L’américain l’interrompt :
    J’ai un MBA de l’université de Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre vos poissons à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l’usine, et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico city, Los Angeles, puis peut-être New York, d’où vous dirigeriez toutes vos affaires.
    Le mexicain demande alors :
    Combien de temps cela prendrait-il ?
    15 à 20 ans, répond le banquier.
    Et après ?
    Après, c’est là que ça devient intéressant, répond l’américain en riant, Quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions.
    Des millions ? Mais après ?
    Après, vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme, et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis.

  • LES ÉGARÉS (roman) 2

     

     

    Où est Leslie ? Que font les enfants ? Est-ce que son sac n’est pas trop lourd ?

    Il s’approche du premier col. Durant toute la montée dans la forêt, puis la traversée des alpages, les pensées se sont entrechoquées follement dans son esprit troublé.

    Que fait-il là ? Est-ce qu’il s’agit d’une certaine forme de rupture ? Est-ce que Leslie a cherché à lui montrer qu’elle avait besoin de distance, de liberté, de solitude ? Par rapport au monde en général ? Ou avait-elle surtout besoin de s’éloigner de lui ?

    Il a cherché à retrouver toutes les paroles réconfortantes dont elle a usé, toutes les explications qu’elle a avancées. Elle avait toujours parlé d’amour. D’une autre façon de l’éprouver en cherchant à retrouver celui qui aime.

    « Qui es-tu quand tu m’aimes ?

    Est-ce moi que tu aimes ?

    Qui suis-je quand je t’aime ?

    Celle que ton amour pour moi constitue ou suis-je toujours moi-même.

    Est-ce que cet amour me détourne de mon être réel ou m'enseigne-t-il ce que je suis ? »

    Elle avait parlé de l’être réel qu’elle voulait tant rencontrer. L’expression lui avait montré qu’elle considérait donc leur vie de couple comme un obstacle. Il avait difficilement accepté l’idée qu’il puisse être un frein à l’évolution de sa compagne puis il avait convenu que cette réaction n’était que la part narcissique de son ego et qu’il devait tout simplement être heureux de voir que Leslie le considérait capable d’entendre ce genre de remarque. Elle avait confiance en lui et l’estimait suffisamment pour lui faire part de ses intentions les plus intimes. C’était une preuve d’amour bien plus forte qu’un silence craintif. Qu’un non-dit protecteur.

    Qui suis-je quand je l’aime ? Est-ce que notre amour nous transforme, est-ce qu'il nous éloigne de ce que nous sommes ?

    Il s’arrête au basculement de la pente. De l’autre côté du col s’ouvre un long plateau dénudé. Il pose son sac et prend la gourde.

    Est-ce moi ou juste celui qui tient le rôle de l’amant avec l’intention secrète d’obtenir en retour l’amour qu’il prodigue, de trouver un renforcement dans l’identification que la passion amoureuse favorise ?

    Mais si je ne suis pas moi quand je l’aime, elle peut aussi ne pas être elle. Les gens savent-ils réellement qui ils aiment dès lors qu'ils ne savent pas eux-mêmes qui ils sont ? La vie en couple se résume-t-elle à une cohabitation entre voisins mais nullement entre deux êtres conscients ? Conscients d'eux-mêmes et donc de l'autre.

    Le désir d’amour est-il si puissant que l’être réel succombe à des stratégies machiavéliques ?

    Et s’agit-il d’amour ? Ou l’amour est-il ailleurs ?

    Est-il possible d'aimer sans être modelé par les amours passés, ces emportements émotionnels auxquels nous attribuons le verbe aimer ? Est-il envisageable de redevenir émotionnellement vierge de tout souvenir, de ne rien projeter de connu dans l'amour présent ? Est-il raisonnable de croire que l'amour ancien ne souffre d'aucun essoufflement, que les cœurs continueront indéfiniment, jusqu'au dernier instant, à battre en mesure ? Est-il possible finalement d'inventer l'amour à chaque instant et de l'oublier aussitôt pour que naisse l'amour suivant ?

    Les questions s’enchaînent comme des maillons brûlants.

    L’imbrication complexe révélée par les mots. Comment parler d’amour tant que le concept n’est pas clairement établi ? Mais comment l’établir s’il n’est pas ressenti, vécu, dévoré ? Comment savoir s’il s’agit bien de lui et pas d’une hallucination mentale, intellectualisée, un dérivé perverti, un conditionnement social, une représentation éducative, une copie conforme, une répétition trompeuse ? Ne conviendrait-il pas avant de prétendre vivre dans l’amour être certain que celui qui l’affirme sait déjà qui il est ? Car comment aimer quand on n’existe pas, quand rien de solide n’est constitué, quand l’individu fluctue et se modèle au fil des rencontres ?

    L’état de pleine conscience. Une évidence. L'ultime solution. Toutes les autres n'étant de toute façon que des soins palliatifs à un mourant qui s'ignore.

    Impossible de vivre réellement en dehors de cette exigence.

    Il suppose que Leslie ressent l’amour avec une force inimaginable parce qu’elle est sans doute pleinement ce qu’elle est, qu’elle est devenue totalement ce qu’elle porte, que s’est révélée en elle sa vérité la plus intime alors qu’il est enfermé dans des geôles aux murs si vastes que les horizons offerts par l’amour lui restent étrangers, inaccessibles, qu’il est un prisonnier juste concentré sur le maintien et l’embellissement de son enceinte. Et que l’amour dont il parle n’est juste qu’une engeance malfaisante.

    Il n’est pas dans l’amour parce qu’il n’est pas en lui-même.

    Il range la gourde. Un nœud dans la gorge.

    Une vague de frissons interminables. Il ne peut rien comprendre de l’amour tant qu’il n’aura pas atteint ce niveau de conscience. Tant qu’il n’aura pas épuré son être réel, arraché les vieilles peaux mortes qui l’enserrent. Il les sent depuis si longtemps, il étouffe depuis tant d’années.

    Croire que l’amour peut se construire sur un champ de ruines sans qu’il ne soit souillé, qu’il aura même le pouvoir de tout restaurer.

    Effroyable erreur de celui qui ne sait rien de lui.

    Il s’assoit sur une grosse pierre plate. Les jambes molles.

    La force des questionnements.

    Il croyait avoir fondé sa vie sur la protection des êtres chers alors qu’il se protégeait lui-même et par ce subterfuge sournois se privait de toute évolution réelle.

    Le réel. La vigilance. La lucidité. La conscience.

    Il sait qu’il doit atteindre ce summum de lui-même, se nourrir du réel et se détourner des réalités inventées. Cette solitude offerte par Leslie est une ouverture et non un enfermement. C'est cela qu'il doit valider s'il veut avancer.

    Le col qu’il vient d’atteindre est une première étape.

    C’est en lui qu’il marche.

    Avec Leslie et les enfants, ses absences n’étaient qu’une fuite édulcorée, une plongée hallucinogène dans les abysses de son ego. Il pensait pouvoir découvrir dans ces confins hospitaliers des vérités supérieures alors qu’il succombait à la supercherie de son mental. Il se forçait au silence.

    Aucune sérénité, aucune paix intérieure, l'étouffoir prétentieux des émotions anciennes, un cache-misère qui ne dit pas son nom.

    Toxicomane de l’absence.

    Des mirages stupéfiants.

    Stupéfiants … Le mot le révulse.

    Toxicomane de l’absence.