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Une spiritualité malsaine.
- Par Thierry LEDRU
- Le 24/05/2023
- 0 commentaire
Je préviens tout de suite que je ne suis non seulement pas d'accord avec le texte qui suit mais je considère même que ce genre de texte "spirituel" est le meilleur moyen pour faire fuir les gens de cette démarche d'observation, d'analyse et de compréhension de l'existence.
Je m'en explique sous le texte.
LES QUATRE LOIS D'UN SHAMAN
Le premier dit :
"La personne qui entre dans notre vie est la bonne personne"
En d'autres termes, personne n'entre dans notre vie par hasard, toutes les personnes autour de nous, qui interagissent avec nous, sont là pour une raison, pour nous faire apprendre et avancer dans chaque situation.
La deuxième loi dit :
« Ce qui arrive est la seule chose qui aurait pu arriver. "
Rien, mais rien, absolument rien de ce qui nous arrive dans notre vie n'aurait pu être autrement.
Même pas le détail le plus insignifiant.
Il n'y a pas : " si j'avais fait une telle chose, une telle autre serait arrivée... ".
Non, non.
Ce qui s'est passé était la seule chose qui aurait pu arriver et il a fallu que nous apprenions cette leçon et que nous passons à autre chose.
Chacune et chacune des situations qui nous arrivent dans nos vies sont parfaites, même si notre esprit et notre ego résistent et ne veulent pas l'accepter.
Le troisième dit :
« Chaque fois que ça commence est le bon moment. "
Tout commence au bon moment ni avant ni après.
Lorsque nous sommes prêts à quelque chose de nouveau qui commence dans notre vie, c'est à ce moment que cela commencera.
Et le quatrième et dernier :
"Quand quelque chose se termine, ça se termine. "
Juste comme ça.
Si quelque chose a pris fin dans nos vies, c'est pour notre évolution, donc mieux vaut la quitter, avancer et avancer déjà enrichi par cette expérience.
Je pense que ce n'est pas par hasard que vous lisez ceci, si ces mots sont entrés dans nos vies aujourd'hui ; c'est parce que nous sommes prêts à comprendre qu'aucun flocon de neige ne tombe jamais au mauvais endroit. " Franck Facts
C'est le genre de texte "spirituel" que je trouve limite injurieux. Le genre d'auteur qui doit sacrément planer et être perché si haut qu'il en a perdu le lien avec l'humanité..
Juste un exemple : l'infirmière qui est morte poignardée par un déséquilibré. L'auteur de ce texte irait-il lui dire que "tout est parfait ? Ou à son mari ou à ses deux enfants qu'elle a rencontré la "bonne personne" ?
Ces textes de gens qui vivent dans leur bulle spirituelle sont ceux qui font le plus de mal à la spiritualité. Ils poussent leurs "réflexions" tellement loin qu'ils en deviennent inhumains. Et si la spiritualité n'est plus humaine alors elle n'a pas lieu d'être.
"Chacune et chacune des situations qui nous arrivent dans nos vies sont parfaites, même si notre esprit et notre ego résistent et ne veulent pas l'accepter."
Non, non, définitivement non. C'est juste du délire. Elles ne sont pas parfaites et vouloir les considérer comme telles quand elles sont dramatiques, ça serait rejeter au tréfonds le traumatisme et faire en sorte qu'il pourrisse notre vie jusqu'à notre mort.
Dans une situation dramatique, il y aura nécessairement des émotions surpuissantes, dévastatrices, un écroulement spirituel, existentiel, philosophique, le "Pourquoi moi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi le monde est-il dans cet état ? Pourquoi autant de douleurs, de souffrances, de misère, de dévastation ?" Ce questionnement est une voie de salut et aucun chaman digne de ce nom n'irait dire à celui ou celle qui se les pose que "tout est parfait". Et d'ailleurs, j'aimerais bien connaître la source réelle de ces quatre lois... J'ai un sérieux doute sur leur véracité.
Elizabeth Kübler Ross, une femme immensément estimable, avait élaboré un processus qu'elle a appelé "les étapes du deuil" et jamais elle ne serait allé affirmer que tout est parfait. Mais par contre, l'individu confronté à un deuil ou à une situation dramatique similaire à la mort de ses certitudes et de sa sérénité peut parvenir à rendre les choses meilleures, non pas parfaites mais utiles. Par un long processus.
"Quand tu les acceptes, les choses sont ce qu'elles sont ; quand tu ne les acceptes pas les choses sont ce qu'elles sont."
Voilà un précepte auquel j'adhère car effectivement, l'émotion est la mienne et n'a rien à voir avec les faits et n'y changera rien. Mais il n'en reste pas moins que les situations dramatiques, jamais, je ne les qualifierai de "parfaites". Si la spiritualité insère dans l'esprit des gens une donnée irréalisable, elle n'est rien d'autre que la source d'un mal-être nourri par une culpabilité inévitable.
Quant aux situations heureuses, il s'agit de ne pas perdre de vue qu'elles ne sont pas nécessairement durables et qu'il convient par conséquent de ne pas les poser sur un piédestal mais bien de rester dans la même lucidité d'observation. Le bonheur n'est jamais que l'idée que je me fais d'une situation donnée et qui répond à mes attentes. Il est juste que j'en profite mais il serait faux de croire qu'il est là à tout jamais. L'instant présent est à la source de la joie. Projeter cette joie au-delà de l'instant contribue à la détruire.
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L'intrication quantique
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/05/2023
- 0 commentaire
J'ai relu cinq fois et je n'y comprends rien. En tout cas, je ne suis aucunement en mesure de faire unr ésumé ni d'en tirer la moindre conclusion.
Quel intérêt me diriez-vous de lire et relire quelque chose qui est pour soi incompréhensible ?
Pour sortir de ma zone de confort, pour quitter la routine des lectures dans des domaines que je connais quelque peu, dans lesquels mon intellect interragit, pour m'obliger à prendre conscience de l'immensité de mes limites actuelles et de l'exploration que je peux encore tenter d'accomplir, pour ne pas me contenter de ce que je sais parce que ce fonctionnement est mortifère. Il faut que je continue à apprendre avant que l'âge ne me mène à l'effacement de ce que je sais. Que l'urne continue à se remplir et que le vide ne soit pas encouragé à venir creuser dans la masse des connaissances acquises. Je suis admiratif de ces chercheurs et en même temps quelque peu effrayé qu'ils puissent y avoir de tels écarts de compréhension d'un esprit à un autre.
Est-ce donc que le potentiel était là, dès le premier jour, est-ce donc que le développement de l'enfant a été si admirablement mené que l'adulte puisse atteindre le sommet de son art ? Y a -t-il par conséquent une condamnation immédiate de l'enfant naissant dans une famille désoeuvrée ou le potentiel inséré trouvera-t-il malgré tout le chemin vers la connaissance ?
Je n'ai pas eu une éducation intellectuellement stimulante. C'est à l'école que j'ai découvert le bonheur de la lecture et l'envie d'apprendre. Mais de là, à me lancer dans des lectures scientifiques de ce niveau, il aura fallu que j'atteigne la soixantaine pour tenter l'aventure.
L’intrication quantique confirmée par une expérience de Bell sans faille
De nombreuses expériences ont testé la réalité de l’intrication quantique et de la non localité. Mais jusqu’à présent, toutes souffraient de failles subtiles. Une nouvelle expérience évite ces écueils et confirme la réalité de l’intrication quantique.
29 octobre 2015| Temps de lecture : 5 mn
https://www.pourlascience.fr/sd/physique/l-intrication-quantique-confirmee-par-une-experience-de-bell-sans-faille-12185.php
Partie du dispositif expérimental qui héberge l'un des diamants.
Frank Auperle
Une bonne partie de sa vie, Einstein n'a cessé d'essayer de mettre la physique quantique en faute. Il critiquait en particulier le concept d’intrication quantique, selon lequel l’état de particules peut être lié quelle que soit la distance qui les sépare. En 1935, avec Boris Podolsky et Nathan Rosen, il a formulé ses objections sous forme d’un paradoxe, aujourd'hui nommé paradoxe EPR. Selon ces trois physiciens, l’intrication quantique implique qu’il existe entre deux particules intriquées des interactions qui se propagent plus vite que la lumière. La seule façon d’éviter ce conflit avec la relativité restreinte est de supposer que la physique quantique décrit la réalité de façon incomplète et qu’il existe des « variables cachées », inconnues des physiciens, qui donnent l’illusion de l’intrication quantique. Pour le physicien danois Niels Bohr, principal contradicteur d’Einstein, il n’y a pas de conflit avec la relativité restreinte car l’intrication quantique est un phénomène non local : il ne dépend pas des positions des particules dans l’espace ; un système intriqué forme un tout dont on ne peut pas décrire séparément les composants. De nombreuses expériences ont été conçues pour confirmer la non-localité de l’intrication. Mais toutes comportent de subtiles failles logiques, ou échappatoires. Une équipe menée par Ronald Hanson, de l’université de Delft aux Pays-Bas, a enfin conçu une expérience sans faille qui confirme la réalité de l’intrication quantique.
Revenons d'abord sur la notion d'intrication quantique. En physique quantique, l’état d’une particule est décrit par une « fonction d’onde ». Celle-ci décrit par exemple le spin de la particule (son moment cinétique intrinsèque). La fonction d'onde correspond à une superposition d'états. Le spin (que l’on peut se représenter comme une petite flèche attachée à la particule) est ainsi une somme des états « vers le haut » et « vers le bas ». Lorsqu'on mesure l’orientation du spin, la fonction d’onde est modifiée (ou « réduite »), la superposition d'états disparait et le spin observé prend, de façon aléatoire, la valeur « haut » ou la valeur « bas », comme on s’y attend pour un objet usuel.
Des particules forment un système intriqué lorsque leurs états sont liés, et ce même si elles sont éloignées les unes des autres. Que se passe-t-il lors de la mesure dans un système intriqué ? Considérons par exemple un système intriqué formé de deux particules dont les spins sont toujours opposés. Le spin de chaque particule est une superposition indeterminée des états haut et bas. Lorsque l’on mesure le spin de la première particule, sa fonction d’onde est réduite et on obtient une valeur de spin de façon aléatoire. Instantanément, l'orientation du spin de la seconde particule prend l’état opposé, même si les particules sont trop éloignées l’une de l’autre pour avoir le temps d’échanger une information (à la vitesse de la lumière). L’intrication peut être vue comme une généralisation de la superposition d’états à plusieurs particules.
Qui a raison, Bohr ou Einstein ?
Pour Einstein, cette transmission d'information plus rapide que la lumière est inacceptable : il doit exister des variables cachées pré-établies qui portent l’information de l’issue de la mesure et qui donnent l’impression d’une communication immédiate. Le débat en reste là jusqu’en 1964. Cette année là, le physicien nord-irlandais John Bell propose le principe d’une expérience qui permet de résoudre le problème. Il formalise la question par des inégalités, dites de Bell, qui sont évaluées au cours de l’expérience. Si l’inégalité n’est pas respectée, alors le résultat de l’expérience ne peut pas être expliqué par l'existence de variables cachées, et il faut se résoudre à admettre le caractère non local de la nature.
En 1982, l’équipe d’Alain Aspect, de l’Institut d’optique, à Orsay, met au point une expérience pour vérifier les inégalités de Bell. Dans le dispositif, des paires de photons intriqués sont produites, puis chacun des photon d’une paire est dirigé vers un détecteur pour mesurer sa polarisation. Les deux instruments sont suffisamment éloignés l’un de l’autre pour éviter qu'une communication à la vitesse de la lumière puisse fausser le résultat de la mesure (On parle d'échappatoire de communication, ou échappatoire de localité).
Alain Aspect et ses collègues montrent que, dans ce dispositif, les inégalités de Bell sont violées, confirmant ainsi le caractère non local de la physique quantique. Cependant, cette expérience souffre d’une « échappatoire de détection ». Les photons sont en effet facilement absorbés durant leur trajet et tous ne sont pas détectés. On peut imaginer que les photons détectés violent les inégalités de Bell, mais que ce n'est pas le cas pour l'ensemble des photons émis. Pour pouvoir tirer une conclusion de l'expérience, il faut faire l’hypothèse que l'échantillonnage des photons observés est représentatif des photons émis. Cette échappatoire est difficile à maîtriser.
Néanmoins, en 2013, les équipes d’Anton Zeilinger, de l’université de Vienne, et de Paul Kwiat, de l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign, ont montré qu’il était possible de contrôler l'échappatoire de détection à l'aide de détecteurs supraconducteurs qui limitent les pertes de photons. Mais ce dispositif ne résolvait plus l’échappatoire de communication...
Vue grand angle du dispositif, les deux diamants sont installés dans les sités marqués à gauche et en haut à droite. Les photons sont conduits vers le site à droite. (crédit : université de Delft)
Ronald Hanson et son équipe ont aujourd'hui mis au point un système qui traite les deux failles en même temps. L’idée était déjà suggérée par John Bell : il faut ajouter un sous-système qui s’assure que le dispositif quantique est prêt à être mesuré. L'expérience comprend deux diamants distants de près de 1,3 kilomètre, qui présentent des défauts dans leur réseau cristallin. Ces défauts agissent comme des systèmes quantiques individuels (ou « atomes artificiels ») qui possèdent un spin électronique que les chercheurs peuvent contrôler au moyen de lasers et micro-onde. On peut notamment forcer les diamants à émettre des photons intriqués avec l'état de spin du défaut cristallin. Ces photons sont ensuite guidés vers un dispositif placé entre les deux sites initiaux afin d'être détectés. En vertu de l'intrication, la mesure de la polarisation de ces photons se répercute instantanément sur les spins des défauts du diamant, même si ceux-ci sont distants de plus d'un kilomètre. La détection des photons permet d’assurer que les spins des défauts sont maintenant intriqués entre eux et que le système quantique est prêt à être mesuré. Ainsi, l’échappatoire de détection est résolue, car la mesure des spins se fait sur les défauts cristallins et non plus sur les photons, comme dans l'expérience d'Aspect. En outre, la mesure ne sera effectuée que si les spins des défauts sont bien intriqués. Les mesures sont effectuées en moins de 4 microsecondes pour empêcher la communication entre les défauts, ce qui ferme l'échappatoire de communication. Les physiciens ont ainsi étudié 245 paires de spins de défauts au cours de cette expérience et ont confirmé que les inégalités de Bell étaient violées. Notre monde est bien non-local !
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Rester serein
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/05/2023
- 2 commentaires
L'épidémie de coronavirus aurait pu déclencher quelque chose de beau, de durable, de significatif mais il n'en est rien.
La société easyjet fait état de ventes historiques de billets d'avion pour les destinations les plus lointaines. Non, rien n'a changé dans les mentalités et les voyages en avion ne sont qu'une partie du problème.
Les gens ont peur de la prochaine canicule mais continuent à manger de la viande. Et ceux qui se demandent quel est le rapport, je les invite à s'informer.
Moi, je fatigue. Le nombre de fois où j'ai eu envie de fermer ce blog en me disant qu'au moins, je ne viendrai plus y écrire des informations déprimantes. Je les garderai pour moi. Et je les enterrerai dans le jardin en plantant des arbres. Cette volonté d'écrire et de transmettre des informations, de partager des réflexions, quel est donc le sens réel et plus encore quelle en est l'utilité ? Y a-t-il un seul lecteur ou lectrice de ce blog qui peut affirmer que la lecture d'un article a eu un effet profond sur lui ? Car sinon, en dehors de ça, quel est donc l'intérêt ? Quand je parle d'un effet profond, j'entends par là une mise en acte et non seulement une réflexion.
Il ne s'agit pas de mon ego, celui-là s'éteint progressivement avec l'âge et je l'en remercie. On pourrait me dire que je n'ai rien à attendre de mes articles au regard des gens, que c'est leur problème, que c'est à eux d'en faire quelque chose ou rien et que je ne fais que participer à la communauté humaine tout comme je lis les livres des autres ou des articles sur des blogs. Mais je sens que je fatigue. Je me suis déjà accordé des pauses par le passé, des éloignements provisoires, comme si ce blog m'empoisonnait. Je n'arrive pas à lui donner une image plus positive. Il n'y a bien que les articles sur le potager qui soient lumineux. Et pourtant, je pourrais trouver des informations positives. Elles existent mais elles me semblent si dérisoires par rapport au reste. Alors, oui, ce sont des graines qui se dispersent et qui donneront de belles choses, ailleurs, avec d'autres gens, tout va aller de mieux en mieux, il faut y croire, avoir confiance, rester serein.
Je parviens à rester serein quand je suis dans le jardin, quand je marche dans la nature, quand je fais du vélo, quand je nage. C'est à dire lorsque je m'éloigne du monde humain.
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"Reconnaître facilement les animaux"
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/05/2023
- 0 commentaire
Un achat immédiat pour moi.
Les dessins sont de Florence DELLERIE et ils sont magnifiques.
Je trouve que c'est plus "parlant" que des photographies dans lesquelles il n'est pas évident d'identifier les caractéristiques de l'animal selon la prise de vue. Un dessin permet de vraiment mettre en évidence l'animal.
Accueil / Animaux domestiques / Autres / Reconnaître facilement les animaux
RECONNAÎTRE FACILEMENT LES ANIMAUX
Le premier guide d’animaux POUR TOUS ! Qui sait distinguer une grenouille d’un crapaud, nommer nos papillons les plus familiers ou reconnaître l’âge d’un goéland ? Simple et accessible, idéal pour les débutants, ce guide d’initiation vous permettra d’identifier facilement les animaux sauvages. D’un coup d’œil, vous saurez distinguer les principaux insectes, amphibiens, oiseaux ou mammifères de France métropolitaine, et même leurs traces ! Ce livre fonctionne même dans les endroits sauvages sans réseau ! Il ne se contente pas de vous livrer des indications immédiates, il vous apprend à apprendre. Vous deviendrez vite autonome sur le terrain grâce aux ruses de pros qui fourmillent dans cet ouvrage. Celles-ci resteront utilisables partout où vous serez, et feront de vous un naturaliste averti. À vos jumelles !
12,90 €
Nouveauté
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Paru le 19/05/2023
80 pages
Broché
EAN13 : 9782603030103
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Umâ AUM : Le sexe de l'homme
- Par Thierry LEDRU
- Le 16/05/2023
- 0 commentaire
Un article de Umâ AUM dont j'ai déjà partagé des textes ici.
J'aime son écriture et la profondeur de ses témoignages.
https://umaaum.be/le-sexe-de-lhomme/
LE SEXE DE L'HOMME
Depuis des mois cet article mûrit en moi, l’idée a germé suite à des discussions avec des hommes et des femmes, des confidences touchantes.
Le mot Sanskrit désignant l’organe sexuel masculin est Lingam (symbôle ou signe).
Il est généralement traduit par « Baguette de Lumière ». Le lingam dans le tantra (ou sexualité sacrée) est vu comme un catalyseur d’énergies créatrices et de plaisirs et est honoré avec respect. Certaines théories font remonter le lingam aux anciens cultes de la fertilité. Bâton de jade dans le Tao, le pénis possède plus de 800 synonymes!
Le culte du phallus en érection (culte ithyphallique) apparait aussi dans la culture grec ancienne où jadis existaient des pierres appelées hermès que l’on plaçait aux carrefours, devant l’entrée des maisons ou aux limites d’une propriété. ces pierres étaient censées avoir un effet disuasif, comme si de montrer un sexe en érection faisaient fuir les adversaires un peu comme lorsqu’un singe mâle exhibe ses organes afin de montrer sa force et impressionner. Priape, dieu grec de la fertilité, célèbre à Rome, était représenté avec un gigantesque pénis rouge, a donné le mot “priapisme” désignant aujourd’hui une érection prolongée, pathologique et souvent douloureuse.
En de nombreux endroits de l’Europe, de l’Asie, nous retrouvons des pierres phalliques adorées comme symbole d’universalité et de puissance.
Près d’Angkor au Cambodge, l’on retrouve une pierre érigée au 6ème siècle par un prince Khmer, elle est considérée comme le symbole du dieu Shiva et est toujours un lieu de pèlerinage, où les femmes continuent de se rendre pour améliorer leur fécondité en lavant la pierre avec un tissu humide.
Différentes coutumes à travers le monde célèbrent le culte ithypahallique comme à Komaki au Japon, où le 15 Mars, les hommes traversent la ville en portant un pénis en bois de cyprès pesant 450kg transporté jusqu’au temple Tagata Jinja où les fidèles chantent des prières de fertilité et d’abondance pour tout ce qui vit et pousse.
La tribu Samia en Papouasie-Nouvelle-guinée, propose un rituel de passage pour les jeunes garçons. Ceux-ci sucent le sexe de leur ainés et boivent une partie de leur sperme afin d’absorber la puissance et la vitalité de l’ancienne génération. De même la tribu des Baruyas, toujours en Papouasie, propose de faire boire le sperme aux femmes qui sont affaiblies par leurs règles ou un accouchement.
En Norvège depuis les années 90, a lieu une fête de la fécondité sur l’île de Dønna, l’on célèbre le retour d’une pierre phallique érigée au 6ème siècle de notre ère. Celle-ci serait la plus grande de toute l’Europe.
Considérons l’anatomie du sexe masculin qui comporte plusieurs parties et prend naissance dans le périnée:
– le gland de forme conique. Le sillon sur le gland est appelé le méat urétral (l’orifice par lequel sortent l’urine et le sperme) et descend sur la partie antérieure vers le frein du prépuce ou filet de la verge. Le prépuce est la partie de peau mobile entourant le gland et qui est retirée lors de la circoncision.
– le corps ou la hampe-les bourses ou le scrotum contenant les testicules.
Cet organe à deux états : la flaccidité quand le pénis est mou, l’érection lorsqu’il augmente de volume et devient rigide. Deux états de cet organe souvent interprétés et parfois mal-interprétés.
Il existe selon le Tao, une réflexologie sexuelle, tout comme en réflexologie plantaire, l’on retrouve sur le sexe de l’homme des zones correspondant à différents organes :
Comme vous l’observez sur cette illustration:
– l’extrémité (le gland) correspond au coeur
– les côtés du gland représentent les poumons
– la partie supérieure de la hampe correspond à la rate
– le milieu de la hampe avec le fois et sa racine avec les reins
Et magie de la nature, chez la femme c’est l’inverse! L’entrée du vagin correspond aux reins, en avançant à l’intérieur du vagin vers l’utérus, l’on retrouve dans l’ordre les zones mises en relation avec le foie, la rate, les poumons et le cœur. Par la pénétration de la femme par l’homme, les différents organes sont stimulés réciproquement comme lors d’une réflexologie plantaire par exemple. Belle illustration de cette complémentarité des sexes masculins et féminins et de comment utiliser la sexualité en conscience pour entretenir voire améliorer sa santé.
Nécessité et désir de narrer mon chemin à l’écriture de ce texte qui se déploie sous vos yeux (ébahis je l’espère).
Victime d’un abus il y a plus de 30 ans de cela, perpétré par un homme de ma famille, tous mes repères s’effondrent sans que je m’en aperçoive. Cet homme était mon idole, mon exemple. Début de la faille dans ma perception du masculin dans laquelle je m’engouffre à mon insu.
J’entre alors quelques années plus tard dans la vie amoureuse, femme cisgenre hétérosexuelle, je rencontre des hommes.
Mes premières relations furent chaotiques, violentes, je suis trompée, battue… et je me soumets à tout cela, ne comprenant pas vraiment les mécanismes à l’œuvre en moi.
J’ai bien entendu trouvé une majorité de femmes qui entrait en résonance avec la représentation que je me faisais du masculin (mauvais, méchant, obsédé…) et dont en même temps, je ne pouvais me passer. Dépendante affective, je voulais à tout prix aimer un homme et être aimée de lui en retour. J’utilisais la relation à l’autre et à l’homme comme un moyen de réassurance voire d’assurance.
Quelque chose n’était pas juste dans mon comportement, il m’a fallu des années, des dizaines d’année pour comprendre ce qu’il se passait en moi, pour accepter d’avoir été victime, pour pardonner et comprendre. Comprendre est un terme important, comprendre le pourquoi de l’abus a été salvateur et fut le premier pas. Un pas capital pour pardonner.
Une phrase entendue il y a des années m’a accompagnée depuis dans la compréhension de ma mécanique interne; reçue d’abord très violemment comme un coup de poing en pleine figure: “On est pleinement responsable de là où on est”. Je n’ai d’emblée pas compris. Un mouvement de révolte interne a émergé car je ne me considérais pas comme responsable des attitudes violentes, irrespectueuses voire dégradantes que je subissais de mes partenaires à l’époque.
Je n’avais pas encore compris ni intégré, que je refusais cette place de victime abusée que j’étais. Refoulée, cette position suait par tous les pores de ma peau et j’attirais les hommes qui me renvoyaient cette image que je m’interdisais d’incarner, incapable de supporter l’intensité de la douleur ressentie alors, au moment de cet abus. Cette idée, cette responsabilité qui était mienne, je l’ai intégrée peu à peu, pas à pas.
Toujours en cheminant clopin-clopant, une autre idée a retenu mon attention, celle de la projection, de ce mouvement qui nous pousse à transposer un objet, un concept interne au monde extérieur. Je me suis posée la question, cette question: “Etais-je en train de projeter inconsciemment une vision, un ressenti interne sur ces hommes qui jalonnaient ma vie?” Formulée autrement: “Est-ce qu’inconsciemment je projette sur les hommes, quelque chose qui se passe en moi?”. Il y avait trop de similitudes, de ressemblances, de répétitions, parfois jusque dans certains détails troublants, ceci n’était pas que le fruit du hasard. Einstein a dit: “Le hasard est le nom qu’emprunte Dieu pour rester anonyme”. Je ne croyais pas en un côté totalement aléatoire face à ces redondances. Je me faisais détective de ma propre existence, je sentais que je m’approchais du nœud sans savoir encore vers quoi j’avançais. Sans savoir que j’avais totalement refoulé cet abus qui est revenu à ma mémoire presque 20 ans plus tard.
Lors d’une séance chez une thérapeute il y a environ 10 ans, ce souvenir a jailli. D’abord avec “légèreté” (entendez-le sur un ton cynique), je relatais cela en rigolant, récusant d’avoir été affectée par cela. Et puis peu à peu, apprivoiser ce choc, s’autoriser à descendre dans “les flammes les plus hautes de l’enfer”, dans ces émotions tellement intenses, insupportables, que l’on croit ne pouvoir y survivre si on s’y abandonne. Comme une décharge extrême qui pourrait faire griller notre circuit si on laisse celles-ci circuler en nous, et surtout trop intenses pour notre cœur.
Ajouté à ceci, l’éducation, les croyances transmises probablement d’une génération à l’autre, le poids de la culture à l’encontre de l’homme: cet abuseur, dominateur, despote, égoïste, insensible, détraqué sexuel qui utilise la femme pour son propre plaisir sans la considérer. J’ai obéis à ces croyances si longtemps que j’en ressens encore beaucoup de tristesse en écrivant ces mots aujourd’hui, en réalisant comment ces convictions ont façonné mon monde à l’époque. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’abuseur, de despote, de détraqué… dans la gente masculine tout autant que féminine. Je dis que victime de cela, il est facile ensuite de projeter ces attributs sur tout un genre, de faire des généralités et de déformer la réalité, de ne plus voir les hommes tendres, à l’écoute, compatissants, doux, respectueux.
Ces projections que j’ai faites sur les hommes, tous les hommes, m’ont permis d’éviter de voir une réalité, ma réalité pendant si longtemps.
Le tantra dans sa proposition d’authenticité par rapport à nous-même d’abord et surtout, dans son travail par rapport aux limites, à la conscience, au consentement, au fait de se dire dans nos ouvertures et verrous, au masculin et avec les hommes, à l’énergie sexuelle, au ressenti… m’a permis de déconstruire les dernières croyances mensongères que je gardais encore en moi face aux hommes. Je me suis sentie réconciliée avec ce genre, avec mon histoire et avec mon abuseur en mon fort intérieur également.
Je sais aujourd’hui dans ma chair que ceci fait partie de mon histoire et de la femme qui écrit ces mots aujourd’hui. Cet abus fut simplement un expérience, sur base de cela l’on choisit son positionnement, on en fait son miel, on la transcende ou pas.
En progressant, en démêlant, décortiquant mes comportements pendant de nombreuses années, je me suis trouvée, reconnue et peu à peu je me suis aimée avec cet incident, cette blessure, cette cicatrice.
J’ai pu sortir de schémas de pensées tout tracés, égrégores puissants à l’encontre du masculin, comprendre ce qui s’était vécu en moi et en faire une richesse.
Je ne peux plus aujourd’hui agréer aux phrases toutes faites et courantes: “Tous les hommes sont des salauds…”, “Haaaa les hommes, tous les mêmes…”, “Tous les hommes pensent comme cela…”, je ne m’y retrouve plus du tout.
Aujourd’hui j’aime l’homme, le masculin dans ce qu’il a de puissant de sensible et fragile. J’aime le corps de l’homme dans son côté plus anguleux que le mien, plus robuste, plus poilu aussi. J’aime les poils qui repoussent au matin sur leur visage, drus et piquants, les barbes de plusieurs années. J’aime les dessins des poils sur leur poitrine, leurs jambes. J’aime les carrures plus larges que la mienne dans lesquelles je peux me réfugier. J’aime l’homme qui prend refuge en moi et me fait réceptacle de son aleph lorsqu’il en ressent le besoin. J’aime l’homme suffisamment confiant qui n’a pas peur de montrer sa fragilité, ses blessures, ses larmes. J’aime la complémentarité des sexes comme symbolisé dans le Shiva-Lingam.
J’aime les mains des hommes, rugueuses, douces, carrées, costaudes, des mains qui ont travaillé la terre, griffées, qui ont sculpté, qui ont utilisé leur force. Et celles plus délicates, épargnées d’un travail physique qui les marquent, les mains de l’artiste ou du tailleur allongées, comme celles d’un pianiste. J’aime sentir la main d’un homme dans ma main ou sur ma hanche alors que je m’endors, ou lorsque nous marchons côte à côte. J’aime les doigts qui glisse sur ma peau dans l’admiration de mon corps de femme plus gracile et fait de courbes.
J’aime l’amplitude de leurs cages thoraciques larges, l’épaisseur de leur thorax, découvrant une capacité pulmonaire bien plus vaste que la mienne. J’aime la courbe sous les côtes vers leur ventre, celle près de la crête de la hanche vers les plis de l’aine.
J’aime leurs dos musclés, la tonicité dense de leurs corps. J’aime voir dans leurs yeux des regards enfantins derrières des visages forts. J’aime leurs voix graves et basses murmurer des mots d’amour doux et tendres. J’aime leur attitude dans l’intimité lorsqu’ils s’abandonnent au plaisir partagé sans retenue ou gène. J’aime qu’un homme puisse me porter dans ses bras et me poser dans le lit avant la nuit, m’emportant d’une pièce à l’autre, chose que je ne pourrai jamais faire. J’aime leurs confidences, les secrets qu’ils partagent, les regrets qu’ils énoncent. J’aime leur pudeur langagière même si elle me met à rude épreuve parfois, elle dénote d’une sensibilité dont ils prennent soin, un exemple dont j’aimerais m’inspirer.
J’aime l’homme qui reste homme, je ne veux pas que l’homme se féminise, tout autant que je souhaite conserver les caractéristiques qui font que je suis femme et ne pas devenir masculine à l’excès. Le déni de la différence entre hommes et femmes, voire son refus, justifie la tendance à la féminisation de certains de ceux-ci, ne pouvant plus assumer les qualités masculines et viriles.
J’aime les caractéristiques des hommes que je ne possède pas étant femme. Conjuguées aux miennes, elles permettent un nouveau dynamisme, une autre façon d’inventer l’instant, d’être en lien, une nouvelle polarité dynamique, une synergie. Je parle des caractéristiques physiques, physiologiques, psychologiques intrinsèques au sexe que nous possédons et naturelles, car pour le reste, hormis le conditionnement sociétal, culturel et familial, nous sommes tous des êtres humains et sensibles. Nous ne sommes pas notre genre, nous sommes bien plus que cela et nous devons en même temps expérimenter cette condition de genre dans cette incarnation, différences et ressemblances conjuguées.
Dans ma profession, je suis amenée à toucher des femmes et des hommes, je reçois beaucoup de confidences très intimes de part et d’autres et j’ai pu constater que des deux côtés les blessures sont nombreuses, les abus fréquents, la sensibilité similaire.
Des hommes m’ont confié les violences, agressions, injustices et inconduites dont ils ont été victimes de la part d’hommes et de femmes. Ils m’ont révélé leur sensibilité, avec la peur de ne plus être considéré comme un homme car ne répondant pas au stéréotype masculin monolithique de base: macho, dominant la femme, sexiste voire misogyne…
Plusieurs de ces confidences masculines m’ont touchée, ébranlée, laissant deviner une belle fragilité très éloignée des clichés masculins habituels, et m’ont invitée en tant que femme à parler de la souffrance des hommes. Ne sachant plus très bien quelle place laisser à leur sexe ni comment le vivre dans tous ses états (flaccidité ou érection), l’envie de me faire leur relais en toute humilité.
Dans un article précédent, j’évoquais le massage du yoni ou sexe de la femme. Ecrire aujourd’hui sur le sexe de l’homme s’inscrit dans une continuité logique à mes yeux.
L’on voit facilement de belles représentations de yoni, de clitoris et à raison vu la mal-information ou sous-information quant au sexe de la femme (et principalement du clitoris) comme par exemple son absence dans les livres d’anatomie jusque fin des années 80. Peu de représentations positives, artistiques ou poétiques du pénis, j’ai pourtant cherché et n’ai quasiment rien trouvé de beau sauf quelques rares exceptions.
L’envie de parler du sexe des hommes pour arrêter d’associer la masculinité toxique à la masculinité singulière de chaque homme.
L’envie de parler du sexe des hommes car je vois au quotidien des hommes délicieux (amis, partenaire, frère, beau-père, collègues, voisins…) qui souffrent également des attributs basiques que l’on associe à leur genre tout comme les femmes souffrent face à la féminité.
Nombreuses sont les problématiques que les hommes rencontrent en lien avec leur pénis: éjaculation prématurée, érections involontaires, impuissance, taille… D’autres hommes qui ont des problèmes médicaux en lien avec leur pénis (ablation du pénis suite à un cancer, peyronie ou déviation du pénis en érection, priapisme ou érection involontaire et prolongée qui peut entraîner l’impuissance) et qui repensent fondamentalement toute leur sexualité et ce qui fait réellement d’eux des hommes.
Des pathologies plus rares en lien avec le pénis comme le “Koro”, la peur que le pénis ne disparaisse en se rétractant à l’intérieur du corps ou qu’il soit volé.
Par surcroît, les hommes témoignent de ne pouvoir contrôler leur érection, ni la provoquer, ni l’empêcher; situation qui peut devenir problématique face à toutes les projections sur l’état de l’organe.
Tantôt l’érection est souhaitée voire quasi obligatoire. Elle atteste majoritairement et à tort de la puissance et de la virilité de l’homme. Si elle ne survient pas l’homme est jugé dans son intégrité à être un homme, un vrai. La performance exigée autour de l’érection lors des rapports sexuels induit une pression…
Tantôt, elle est perçue comme perverse voire dangereuse, ressentie comme une offense ou une agression, une perversion de la part de l’homme catalogué alors comme vicieux ou dégoûtant.
Certains ont un rapport paradoxal avec leur sexe, source de fierté et de honte à la fois, il reste tout de même un indicateur important de leur vitalité, de la qualité de leur connexion à leur corps, à leur énergie libidinale: réceptacle d’une énergie de vie et de création. Énergie de base, qui pourrait les guider si elle n’était pas pervertie par des morales ancestrales, des tabous et des peurs d’être mauvais.
Beaucoup d’entre eux aiment bander tout simplement, pour le plaisir de la sensation sans attente particulière, sans désir précis. L’érection pouvant survenir au réveil, dans un moment de détente, dans une sensorialité du plaisir d’être en vie et d’être présent à son corps tout simplement. Ils aiment être nus et sentir le contact de leur sexe sur leur cuisse, avec l’air, l’eau, le vent.
Beaucoup d’hommes parlent de la sensibilité à fleur de peau de leur sexe, souvent ignorée en raison des généralisations inexactes au sujet de la sexualité masculine. L’on projette trop souvent sur l’homme l’envie de relations sexuelles intenses et brutales. Nombreux sont ceux qui expriment qu’en raison de la sensibilité de leur sexe, ils aspirent à des échanges plus tendres, des caresses plus légères, des moments plus sensuels que sexuels, liés au doux plaisir de l’échange entre deux peaux, entre deux sensibilités entre deux personnes plutôt qu’à la performance mécanique. A travers leur sexe et le rapport à l’autre, ils parlent d’envie de se connecter au mystique, au divin, de désir de transe et de transcendance.
Je remarque un plus grand malaise dans les nouvelles générations, les hommes plus jeunes ayant plus de mal à assumer leur sexe, leur sexualité, leur libido. Peut-être que les hommes qui ont vécu la révolution sexuelle de mai 68, en ont appris quelque chose et vivent leur sexualité et corporalité plus aisément que les génération suivantes qui ont été inondées de pornographie suite à cette libération sexuelle? Ce véritable tsunami de représentations pornographiques ne permet plus aux jeunes de s’inventer, d’être créatif, dans l’exploration de leur sexualité. Ils pensent tout simplement que c’est comme cela que cela se fait, que c’est à ces représentations qu’ils doivent correspondre et ne perçoivent même plus que l’érotisme et la sexualité, sont des moyens d’expression de soi qui s’inventent et se recréent à chaque relation, moment, période de vie, avec chaque partenaire. Correspondre aux modèles véhiculés par la production massive pornographique accessible à tous, balaye impunément le caractère singulier de la sexualité de chaque individu.
Une phrase que j’ai lue récemment, s’applique parfaitement à la sexualité: “Si je ne suis pas moi, qui le sera?”, si dans l’intimité de la sexualité, je suis aussi conditionné par des modèles (mises en scène, acteurs sélectionnés), dans quel registre de ma vie puis-je être moi avec toutes mes singularités et différences? Besoin de correspondre plutôt que d’expérimenter, qui retire toute la substance de cet échange intime qui si nous le vivons entièrement nous ramène entièrement dans le moment présent, comme une célébration de la vie dans le partage avec l’autre.
Petit détour professionnel: le massage tantrique, en incluant le corps de l’homme dans sa globalité par un toucher affectueux et respectueux, lui permet de se détacher de sa zone génitale et des tensions qu’elle peut générer, le sexe faisant alors partie d’un tout, d’une personne sensible. L’homme peut se sentir comme une unité et arrêter de focaliser sur son sexe, sur son état…
En adaptant mes comportements par la compréhension de ceux-ci, je suis à même d’accueillir l’homme, de l’écouter, de le comprendre ce qui engendre une boucle vertueuse. Car compris, l’homme peut mieux comprendre la femme et vice et versa.
Accueilli sans jugement, n’étant pas associé à des comportements généralisés qui ne lui correspondent peut-être pas, se sentant honoré et compris, il peut à son tour mieux accueillir la femme qui se présente à lui et sortir de vulgarisations trompeuses à son égard.
L’importance de se placer au-delà de ce clivage homme/ femme dont le lien est jalonné de blessures, surtout en tant que praticienne tantrique, s’est imposée à moi. Comment proposer à l’homme de se réconcilier si je ne le suis pas avec moi-même, en moi-même? Comment l’inviter à apprivoiser l’animus et l’anima (pour citer Jung) en lui, si ce n’est déjà réalisé en moi?
Avec un toucher empreint d’affectivité, d’attention, l’homme peut voir toutes les parties de son corps touchées avec précaution, en l’état présent, sans jugement. Cela peut lui permettre de vivre mieux sa corporalité, son sexe et de retirer tout le poids de l’abuseur qui lui est souvent inculqué, qui plus est s’il y a érection. Nous sommes dans ce cadre en présence d’un toucher qui peut être réparateur et invite à (ré-)apprivoiser cette vitalité naturelle qui tend spontanément alors à circuler (à nouveau) dans tous les canaux énergétiques.
L’éventuelle érection (sans en faire quelque chose systématiquement) n’est plus diabolisée et est vue comme un état naturel, non offensif. L’éventuelle flaccidité trouve également son espace et permet à l’homme de sortir de l’impératif de l’érection, d’être performant et actif.
Masser un homme dans son intégralité, dans un tel cadre, permet une réconciliation, donc un plus grand lâcher-prise, en conséquence un vécu (au quotidien) des deux archétypes masculin/ féminin dans ce qu’ils ont d’actif/ réceptif, de dynamique et de passif.
“La femme, par sa beauté-qui-ouvre-le-cœur, nous offre à nous les hommes le plus beau des cadeaux. Celui de pouvoir contacter celui que nous sommes réellement dans nos profondeurs, au-delà de nos écrans.” Jean-Philippe Ruette
Pour conclure, parmi les témoignages que j’ai reçu, voici celui avec lequel je souhaite terminer cet article, beau résumé, belle conclusion:
J’aimerais jouer à tenter de définir le pénis. Si les mots ne conviennent pas, le définir en signe de ponctuation? Petite virgule? Gros point d’exclamation? Bof bof. Ah mais après tout, pourquoi pas… Trait d’union entre le mâle physique et son masculin sacré, trait d’union entre le masculin sacré et le féminin sacré. Trait d’union entre le Yin et le Yang, entre le Ciel et la Terre.”
Une petite chanson sur le sujet de Jeanne Cherhal, “Cheval de feu”:
https://www.youtube.com/watch?v=xV0rssh_isk
Vous avez aimé et lu jusqu’au bout, peut-être avez-vous envie de partager.
Merci à Enzo, Chistophe, Ilwan, Cédric, Baudoin, , Olivier, Stuart, Didier, Bertrand, Thierry pour leurs témoignages sincères.
Auteur : Umâ Aum
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"D'âme bio".
- Par Thierry LEDRU
- Le 16/05/2023
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L'énergie musicale
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/05/2023
- 0 commentaire
Eric Prydz est une pointure dans le registre de la musique techno.
Une de ses plus célèbres compositions est jouée ici par un orchestre symphonique.
Je n'irais jamais me mêler à une foule aussi dense et les effets spéciaux ne m'intéressent aucunement mais il existe en dehors de ces paramètres une puissance magique dans cette interprétation.
C'est à vélo que cette puissance se révèle pour moi : les écouteurs du MP3 sur les oreilles, ce morceau dans une bosse et j'ai de nouveau vingt ans et plus rien ne me limite, j'écrase les pédales et je mêle mes souffles au rythme de la musique.
Ce sont nos deux garçons qui m'ont initié à la musique techno alors que je n'en écoutais jamais. La première fois que j'ai entendu ce morceau, c'était sur le film qu'ils avaient fait de leur séjour de ski alpinisme en Norvège.
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STALKER d'Andreï Tarkovski
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/05/2023
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STALKER
Un film d'Andreï TARKOVSKI (1979)
« Dans un pays et une époque indéterminés, il existe une zone interdite, fermée et gardée militairement. On dit qu'elle abrite une chambre exauçant les désirs secrets des hommes et qu’elle est née de la chute d'une météorite, il y a bien longtemps. Les autorités ont aussitôt isolé le lieu, mais certains, au péril de leur vie, bravent l’interdiction. Leurs guides se nomment les «stalker», êtres déclassés, rejetés, qui seuls connaissent les pièges de la zone, en perpétuelle mutation… »
Je devais avoir vingt ans quand j'ai vu ce film.
Je n'avais pas lu le roman des frères Strougatski « Pique-nique au bord du chemin ». Je l'ai lu plus tard.
Je n'imaginais pas à quel point ce film allait me marquer. Et encore aujourd'hui, quarante ans plus tard. C'est étrange d'ailleurs comme il suffit d'une impression, d'une image, d'un son, d'une ambiance, du passage d'un roman. Et même, oh plaisir immense, de ce que parfois je parviens à écrire, pour réactiver la mémoire et que jaillisse le souvenir flou, étrange, presque onirique de ce film.
La lenteur est si présente, entêtante, hypnotique qu'elle en devient un rythme adoré. Il faudrait presque pouvoir regarder ce film dans un état de rêve ou accepter que le film génère lui-même cet état. Mais alors qu'est-ce qui rend, à mes yeux, ce film si fascinant pour que sa lenteur ne soit aucunement rédhibitoire mais une nécessité ?
Les images assurément, parce que je n'avais jamais rien vu de tel avant ce film. Chaque plan est une œuvre d'art.
C'est lorsque j'ai vu les films de Terrence Malick que j'ai enfin retrouvé la beauté infinie des images de Tarkovski. Et la dimension métaphysique, l'arborescence gigantesque que le récit génère dans l'esprit, parce que malgré cet état de rêve inhérent aux images, la recherche de sens est inévitable.
Il existe maintes analyses de ce film sur la Toile. Il faut savoir que Tarkovski a considérablement marqué l'histoire du cinéma avec cette œuvre. Et que beaucoup de cinéastes lui portent une estime immense.
Je lisais tous les livres de Krishnamurti à cette époque. « Se libérer du connu » ne me quittait pas. Quel est le rapport avec ce film ? Il s'agit là aussi de se libérer du connu, de ne rien chercher d'identifiable, aucune référence, aucune similitude parce que l'esthétisme est au-delà du connu. La quête du sens elle-même, si elle se tourne vers des références connues, crée une entrave, une enceinte, une limite. Il faut se laisser porter, comme on le fait dans un rêve qu'on ne maîtrise aucunement et dont on ne cherche pas à sortir. Je sais que j’ai cherché à saisir les messages durant le film mais je sais aussi que parfois, j’ai quitté la sphère intellectuelle, totalement, comme hypnotisé, avalé, absorbé par l’ambiance. J’ai lâché prise et c’est ce qui donne à ce film une puissance incomparable. Il ne s’agit pas d’un cheminement intellectuel mais avant tout d’une voie esthétique et cet esthétisme génère un état qui est au-delà de la réflexion. Et c’est là que le sens se révèle.
Alors qu'est-ce que j'ai compris de ce film, ensuite, quel sens lui ai-je donné ?
La chambre des souhaits est cachée dans un lieu interdit, un lieu qui pour être rejoint requiert d'accepter de vivre une exploration dangereuse, d'éviter de multiples pièges.
La quête du bonheur relève-t-elle de l'assouvissement des souhaits ? On peut le supposer. Mais encore faut-il que ces souhaits soient justes, c'est à dire honorables et qu'ils ne soient pas trahis par des souhaits égotiques et intéressés.
Dans le film, l'histoire d'un ancien stalker est évoqué. Il est mort pendant une exploration et son frère qui a pris la relève a décidé de rejoindre la chambre des souhaits pour demander la renaissance de son frère aîné et au final, il obtient une somme d'argent considérable. Et une fois que cet argent est en sa possession, il comprend que ce souhait caché était plus puissant que celui qui concernait son frère. Cette « impureté lui est insupportable et il se suicide.
Sommes-nous, au plus profond, des êtres purs ou des êtres qui cachent leur impureté?
Une des questions que le film soulève.
La chambre des souhaits ne fonctionne que pour les plus démunis, ceux qui n’attendent plus rien, qui ont tout perdu, ceux qui ne connaissent plus que le malheur et qui ont abandonné tout espoir.
Le stalker est un homme torturé qui lutte pour donner un sens à sa vie. La zone, dangereuse et fascinante de beauté et de mystères, lui offre le lieu de son élévation.
J'étais amoureux des montagnes à cette époque, passionné par l'alpinisme. Une zone fascinante et dangereuse, une zone qui réclame des rituels, des techniques, des maîtrises, des apprentissages, une exploration qui cumule les déboires et les bonheurs, les doutes et les certitudes, les intuitions et les manques de lucidité, une zone qui élève et qui détruit, parfois.
Est-ce qu'il faut être un alpiniste pour aimer ce film ? Non, bien évidemment. Peut-être, par contre, faut-il considérer l'existence comme une exploration fascinante et parfois dangereuse et que l'acceptation du danger est une clause du contrat. La chambre des souhaits symbolise-t-elle l'objectif que l'on se fixe, au fil du temps, selon les circonstances ? L'essentiel ne serait-il pas dès lors de s'interroger à chaque étape sur la justesse de ce souhait.
Est-ce qu'il était juste et donc honorable que je risque ma vie pour atteindre un sommet ? Ce que je retirais de l'expérience compensait-il la menace ? Oui, je l'ai toujours pensé jusqu'au jour de la naissance de notre fille. Là, ce souhait n'était plus juste, ni honorable. Et j'ai arrêté.
Tarkovski ne parle pas de ça. Mais ce film m'en parlait.
Et c'est là toute l'extraordinaire richesse de l'art quand il atteint des sommets. Lui aussi.
Ce film parle de la foi, non pas la foi religieuse, mais de la foi en soi, la capacité à se transcender mais aussi à se contenir. Les trois personnages du film sont des êtres tiraillés, imparfaits, complexes. Nous le sommes tous.
Il s'agit de l'espoir aussi. L'espoir d'une vie meilleure, d'une vie accomplie, d'une vie utile, d'une vie qui transcende.
Est-ce qu'il est indispensable de s'engager dans des explorations redoutables alors que la contemplation d'un lac et de la verdure qui l'environne apaise autant que le sein d'une mère qui allaite.
La dernière fois que « Stalker » m'est revenu en mémoire, c'était devant un lac de la Creuse. « Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée » écrivait André Gide. Voilà aussi ce que « Stalker » enseigne. Saisir la beauté et donc se libérer du connu, c'est à dire désapprendre ce que l'on sait pour regarder avec l’œil de l'enfant qui découvre. Regarde-t-on encore la nature ? Non pas uniquement un coucher de soleil, l'océan depuis la plage, une montagne enneigée mais également une goutte d'eau au bout d'un brin d'herbe, la traversée déterminée d'un scarabée sur le chemin, le vol déluré d'un papillon, est-ce qu'on écoute le silence, le souffle du vent dans les arbres, le chant d'un oiseau, le cristal du ruisseau. Non pas voir ou écouter en répétant un acte déjà accompli mais voir, écouter, sentir, toucher comme si c'était la première fois, comme lors d'une découverte, comme au premier jour de chaque chose. Rgarder sans inclure dans le regard la moindre connaissance, le moindre ancrage intellectuel, regarder jusqu'à se fondre et devenir ce qui est vu.
C'est ça pour moi « Stalker » au-delà de tous les mystères qui s'y trouvent, de toutes les images qu'il faudrait comprendre, de toutes les paroles qu'il faudrait retenir, pour les disséquer et en saisir le sens le plus infime. Il s'agit de se laisser porter. D'écouter les pas du « Stalker » dans le tunnel tapissé d’eau et de devenir ses pas.
« Stalker » est un voyage hors du temps, dans un espace inconnu, qu'il ne faut pas chercher à tous prix à cartographier au risque d'en perdre la magie.
Cet espace d'ailleurs est un personnage à lui tout seul, il a une existence, des sons, des couleurs, des silences : la maison du Stalker, le village, le bar, des images en noir et blanc, les usines, la voie de chemin de fer, puis la zone, les couleurs qui jaillissent, les forêts, les prés, un ruisseau, la mousse sur des roches, les tunnels où l'eau suinte continuellement, la salle avec les dunes de sable, les couloirs sombres, tout est d'une incroyable beauté, un esthétisme sidérant.
J'imagine Terrence Malick au cinéma, auscultant Stalker.
Un film que l'on trouve répertorié dans les registres fantastique, science-fiction, drame, aventure. On pourrait ajouter mystique, ésotérique, philosophique. J’imagine Tarkovski adepte du panthéisme tant la nature est emplie de vie, d’esprit, une matière au-delà de la matière.
Un film des années 1970 où ne se trouve aucune image de synthèse, aucun humanoïde, pas d'effets spéciaux, aucune scène d'action, aucun combat, aucune explosion, mais une ambiance inconnue jusqu'alors et c'est ce qui explique l'aura qui entoure cette œuvre. Tarkovski disait d’ailleurs en parlant de « Solaris », un de ses films, celui qu’il aimait le moins : « Les stations orbitales, les appareils, tout cela m'agace profondément. Les trucs modernes et technologiques sont pour moi des symboles de l'erreur de l'homme. »
Effectivement, toute la technologie visible dans Stalker est dégradée, abandonnée, bringuebalante, en ruines, effondrée ou sur le point de l’être. Les empreintes humaines sont des dégradations. La nature garde par contre son aspect originel malgré tout ce qui la souille. La nature envahit, recouvre, dissout, inonde, délabre, démantèle, sa puissance prend sa source dans la patience qui est en elle. Rien ne lui résiste. Les constructions humaines sont périssables. Y chercher le sens de la vie, c’est se condamner à l’errance.
Et il y a longtemps maintenant que l’humanité s’est égarée.