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"Bonne chance pour la suite."
- Par Thierry LEDRU
- Le 31/12/2023

Je vais finir l'année avec ce résumé du GIEC.
Et plutôt que de souhaiter une bonne année, je me contenterai de vous souhaiter bonne chance.

Getty-Images
Changement climatique : 10 points clés pour comprendre le 6e rapport du Giec
09/08/2021
Notre planète se réchauffe sous l’effet de nos activités. Chaque année, nous vivons de nouvelles catastrophes climatiques. Pour limiter le réchauffement en cours, chaque degré compte. Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a rendu public cet été 2021 la première partie du 6e rapport qui s’intéresse aux bases physiques du changement climatique.
Que faut-il en retenir ?Le rapport du Giec sur les bases physiques du changement climatique
Retrouvez l'intégralité du rapport et le résumé pour décideurs.
https://www.ipcc.ch/assessment-report/ar6/Ce que l'on constate
Les principales constations scientifiques du rapport.
1. Il fait de plus en plus chaud sur le globe
La température mondiale a déjà augmenté de plus de 1 °C par rapport à la période préindustrielle (1850-1900). Et ce réchauffement s’accélère. Durant les 50 dernières années, la température globale à la surface de la Terre a connu une augmentation sans équivalent depuis 2000 ans.
Ce degré de réchauffement global a déjà des conséquences partout sur le globe. Les terres se réchauffent plus vite que les océans. Et certaines régions se réchauffent plus vite que d’autres. C'est le cas du bassin méditerranéen par exemple qui pourrait subir 3 °C de chaleur supplémentaires l'été dès 2050 pour un réchauffement global de 2 °C.2. Le climat change à un rythme sans précédent
Les évolutions du changement climatique sont rapides et de plus en plus intenses. Elles sont sans précédent dans l’histoire de notre climat moderne.
Ces changements affectent tous les composants de notre système climatique. Les indicateurs des changements climatiques dans l'atmosphère, les océans et la cryosphère atteignent des niveaux et évoluent à des rythmes jamais vus depuis des siècles ou des milliers d'années.
Le taux d'élévation du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale depuis 1900 environ a augmenté plus rapidement qu'au cours de tout autre siècle précédent depuis au moins 3 000 ans
Au cours de la dernière décennie, la couverture annuelle de la glace de mer arctique a atteint son niveau le plus bas depuis au moins 1850 et la couverture à la fin de l'été n'a jamais été aussi faible depuis au moins 1 000 ans. La perte de masse des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique a été quatre fois plus importante au cours de la période 2010-2019 que pendant la période 1992-1999.+1,09 °C : le réchauffement de la température de surface de la planète sur la période 2011-2020 par rapport à 1850-1900. Sur ces 1,09 °C, 1,07 °C sont dûs aux activités humaines.
+20 cm : l’élévation du niveau moyen mondial de la mer entre 1901 et 2018.
3. Des extrêmes plus fréquents et plus intenses
Sécheresses, feux de forêts, canicules, submersions marines, pluies intenses… les extrêmes climatiques sont de plus en plus fréquents et puissants. Ils n’épargnent désormais aucune région du globe.
Il est pratiquement certain que l'intensité et la durée des vagues de chaleur ont augmenté dans la plupart des régions terrestres depuis 1950, tandis que les extrêmes de froid sont devenus moins fréquents et moins graves.
Et ces extrêmes ne surviennent souvent pas seuls. La superficie des terres touchées par des phénomènes extrêmes simultanés a augmenté. Vagues de chaleur et sécheresses se produisent plus souvent simultanément, la fréquence des incendies augmente dans la région méditerranéenne, le nord de l'Eurasie, aux États-Unis et en Australie, de même que celle des inondations composées.
4. Les activités humaines sont responsables de ce réchauffement
L’Homme est responsable de ce réchauffement. Il est établi que l'influence humaine a réchauffé le système climatique. Les concentrations actuelles de CO2 n'ont pas été observées depuis au moins 2 millions d'années.
La fourchette probable du réchauffement net de la surface dû à l'activité humaine est de 0,8 °C-1,3 °C, avec une estimation centrale de 1,07 °C pour un réchauffement de 1,09 °C à la surface du globe.
C’est une des importantes avancées scientifiques de ce rapport depuis le précédent : on sait désormais attribuer la part imputable aux activités humaines dans les extrêmes climatiques grâce à des méthodes statistiques complexes.
Ce qui nous attend
Les avenirs possibles du climat.
5. Le réchauffement s’accélère
La température à la surface du globe vers 2050 sera plus élevée qu'aujourd'hui dans tous les scénarios d'émissions envisagés dans ce rapport.
5 nouveaux scénarios
Pour parvenir à ces résultats, la communauté internationale en climatologie a réalisé un important exercice de simulations numériques du climat passé et futur. Un ensemble central de cinq nouveaux scénarios d'émissions est utilisé de manière cohérente dans ce rapport pour explorer la réponse du climat à un éventail plus large de gaz à effet de serre, d'utilisation des terres et de polluants atmosphériques que celui évalué dans le précédent rapport (AR5).
Selon le scénario le plus « pessimiste » (SSP5 8,5 – croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles), l'augmentation de la température moyenne globale atteindrait 3,3 °C à 5,7 °C en 2100. Le scénario le plus vertueux, le SSP1 1,9 – marqué par une forte coopération internationale et donnant priorité au développement durable – permet de contenir le réchauffement sous l'objectif des 2 °C (1,0 °C-1,8 °C) au prix d'efforts d'atténuation très importants.
Cet ensemble de scénarios est à l'origine des projections de l'évolution du système climatique réalisées à l'aide d'une hiérarchie de modèles, allant des modèles climatiques simples aux modèles complexes. Ces projections tiennent également compte de l'activité solaire et le forçage de fond à long terme des volcans.
6. Chaque degré compte
De nombreux changements dans le système climatique, comme les vagues de chaleur sur terre et dans les océans, les fortes précipitations, les précipitations abondantes, les sécheresses et la perte de la glace de mer arctique, du manteau neigeux et du pergélisol, s'accentuent avec l'augmentation du réchauffement climatique.
Chaque demi-degré supplémentaire de réchauffement climatique entraîne des augmentations significatives des extrêmes de température, de l'intensité des fortes précipitations et des sécheresses dans certaines régions.
L'occurrence d'événements extrêmes, rares dans le climat actuel, augmentera avec le réchauffement planétaire. L'intensité des extrêmes de température sera d'autant plus marquée que le réchauffement climatique sera fort.
7. Des extrêmes accentués par le réchauffement
• Températures
L'augmentation la plus importante de la température des jours les plus chauds est prévue dans certaines régions de latitudes moyennes et semi-arides, à un rythme environ 1,5 à 2 fois supérieur à celui du réchauffement planétaire. La plus forte augmentation de la température des jours les plus froids est prévue dans les régions arctiques, à environ 3 fois le taux de réchauffement global.• Fortes pluies
Les événements de fortes précipitations s'intensifieront et deviendront plus fréquents. À l'échelle mondiale, les fortes précipitations s'intensifieront d'environ 7 % pour chaque degré de réchauffement.• Cyclones tropicaux
La proportion de cyclones tropicaux intenses et les vitesses maximales des vents des cyclones tropicaux les plus intenses augmenteront à l'échelle mondiale avec l'augmentation du réchauffement climatique.• Sécheresse
La superficie des terres touchées par l'augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses augmentera avec le réchauffement climatique.• Niveau de la mer
La fréquence des événements extrêmes de niveau de la mer augmentera au cours du XXIe siècle, de sorte que des événements extrêmes de niveau de la mer ne se produisant qu'une fois par siècle se produiront chaque année dans les régions côtières en 2100.La moyenne annuelle des précipitations terrestres mondiales augmentera. Les précipitations augmenteront très probablement aux hautes latitudes et pour les océans tropicaux, mais diminueront probablement sur une grande partie des régions subtropicales.
Au cours du XXIe siècle, les précipitations de la mousson terrestre mondiale devraient augmenter en réponse au réchauffement climatique.
8. Toutes les régions seront touchées
Toutes les régions connaîtront de nouveaux changements climatiques à court ou moyen terme dans les 30 prochaines années.
D'ici 2050, si le réchauffement climatique atteint 2 °C, les seuils de chaleur extrême connus pour être critiques pour la santé, l'agriculture et d'autres secteurs, seront plus fréquemment dépassés.
Pour un réchauffement planétaire de 1,5°C, les changements régionaux comprennent : une augmentation de la température annuelle de surface et, par conséquent, l'allongement des saisons chaudes et le raccourcissement des saisons froides, l'augmentation des extrêmes de chaleur et une diminution des extrêmes de froid.
Les fortes précipitations et les inondations devraient augmenter par rapport aux 20-40 dernières années dans la plupart des régions d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Nord et en Europe. Plus le réchauffement sera élevé, plus ces changements seront importants.
9. Des conséquences irréversibles
De nombreuses conséquences du changement climatique en cours sont irréversibles à l'échelle du siècle ou du millénaire, en particulier pour les changements dans les océans, les calottes glaciaires et le niveau global de la mer.
Les émissions passées ont entraîné des changements futurs inévitables de la température des océans et de l'élévation du niveau de la mer due à l'expansion thermique des océans, qui sont irréversibles à des échelles de temps centennales à millénaires.
Les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique continueront, par exemple, à perdre de la masse tout au long de ce siècle.
10. L’avenir de notre climat dépend de l’évolution de nos émissions
Il existe une relation quasi linéaire entre les émissions cumulatives de CO2 et le réchauffement climatique qu'elles provoquent.
Des réductions strictes des émissions influencent fortement les changements des facteurs d'impact climatique au-delà de 2040. D'ici la fin du siècle, cette atténuation limite fortement la fréquence des niveaux extrêmes des mers, réduit considérablement la fréquence des événements dépassant les seuils de chaleur dangereuse et limite le nombre de régions où ces dépassements se produisent.
Des réductions rigoureuses des émissions de CO2 et d'autres gaz entraîneront des effets perceptibles sur la composition de l'atmosphère et la qualité de l'air en quelques années.
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L'effet Dunning-Kruger.
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/12/2023
Pourquoi est-ce que lorsque je lis des études sur ce phénomène, systématiquement, la première catégorie de personnes auxquelles je pense, ce sont les politiciens...? Et l'autre question inévitable qui survient, c'est celle qui concerne les formations scolaires de ces individus. Comment est-il possible que des gens incompétents puissent parvenir à des postes élevés ? La réponse est simple et effrayante : leur incompétence correspond au paradigme sociétal le plus fortement ancré, celui du pouvoir et comme les études pour atteindre ces postes élevés nécessitent de bénéficier d'un niveau de vie élevé au regard du coût de ces études, les gens qu'on y trouve viennent tous d'une frange identique de population. Il est donc hors de question pour eux de remettre en question la légitimité de leur position. Ils sont là "parce qu'ils le méritent".
Quant à ceux que les puissants gouvernent, ils sont là parce qu'ils ne peuvent pas faire mieux.
On retrouve bien évidemment ce fonctionnement dans les entreprises privées, dans le secteur public, partout où la "hiérarchie" instaure les règles. Et ce système de pensées prend son envol à l'école, là où la compétition, le classement, le formatage, le conditionnement ont des impacts surpuissants dans les jeunes esprits.
"Mettre l'école sous le signe de la compétitivité, c'est inciter à la corruption qui est la morale des affaires." Raoul Vaneigem
« L'un des principes de notre vie est l'effet Dunning-Kruger.
L'effet est comme ceci : « Les gens peu qualifiés font de mauvaises conclusions et échouent aux décisions, mais ne peuvent pas réaliser leurs erreurs à cause de leur faible qualification. "
L'incompréhension des erreurs conduit à la confiance en soi-même et donc à augmenter la confiance dans ses décisions et en soi-même, ainsi qu'à la conscience de son avantage.
Ainsi, l'effet Dunning-Krueger est un paradoxe psychologique que nous rencontrons souvent dans la vie : les gens moins compétents se considèrent comme des professionnels, et les gens plus compétents ont tendance à douter d'eux-mêmes et
Plus le niveau de compétence est bas - plus la confiance en soi est élevée.
Le point de départ de leur recherche Dunning et Krueger ont nommé les fameuses citations de Charles Darwin « L'ignorance produit plus souvent la confiance que la connaissance » et Bertran Russell : « L'une des caractéristiques désagréables de notre époque est que ceux qui se sentent confiants sont stupides, et ceux qui ont de l'imagination et de la compréhension sont pleins du doute et de l'indécision. "
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Une jeunesse fragile
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/12/2023
"Ils ne parviennent plus à courir, au bout d’une minute, ils sont essoufflés". Médecin-conseil, elle démissionne pour alerter sur la santé des jeunes
Publié le 16/12/2023 à 07h30 • Mis à jour le 16/12/2023 à 07h46
Écrit par Séverine Breton

Sophie Cha quitte la Délégation Régionale Académique Jeunesse Engagement et Sport de Bretagne pour tirer la sonnette d'alarme • © S. Breton/FTV
Il y a quelques jours, Sophie Cha a adressé une lettre de démission à sa direction. Le 31 décembre, elle quitte ses fonctions de médecin-conseiller à la DRAJES, la délégation "jeunesse et sport" de Bretagne. Un geste fort pour alerter. Enfants et adolescents ne bougent plus suffisamment dit-elle. Si rien n’est fait, ils auront une espérance de vie inférieure à la nôtre.
Au pied de son bureau, quelques cartons posés indiquent l’imminence de son départ. Sophie Cha quitte son poste. La mort dans l’âme, " je ne vais pas continuer à venir tous les matins pour faire des rapports et des recommandations qui ne servent à rien ".
Depuis 8 ans, elle occupait le poste de médecin-conseiller à la DRAJES, la Délégation Régionale Académique Jeunesse Engagement et Sport de Bretagne. C'est ce qu'on appelle plus communément la direction "jeunesse et sport", qui est rattachée au ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
Au fil des années, et dans une indifférence quasi-générale, elle a vu la situation se dégrader. " En 40 ans, les jeunes ont perdu 25% de condition physique. Le constat est terrible, car cela veut dire qu’ils vont mourir plus vite. "
" Les professeurs d’EPS nous disent que les jeunes ne parviennent plus à courir. Au bout d’une minute, ils sont essoufflés. Ils ne savent plus faire une roulade, ni marcher sur une poutre. C’est inquiétant ", explique la médecin.
LIRE : Pas assez de sport, trop d’écrans. Nos enfants se préparent des maladies de vieux… à 30 ans
Les professeurs d’EPS nous disent que les jeunes ne parviennent plus à courir, ne savent plus faire une roulade, ni marcher sur une poutre.
Sophie Cha,
médecin-conseiller à la DRAJES
Dans une tribune publiée cet automne dans la Revue du praticien, Sophie Cha rappelait les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) sur le volume d’activité physique nécessaire à une bonne santé. " Les enfants et les adolescents de 5 à 17 ans devraient consacrer en moyenne 60 minutes par jour à une activité physique d’intensité modérée à soutenue tout au long de la semaine. Des activités d’endurance plus intenses, ainsi que celles qui renforcent le système musculaire et l’état osseux, devraient être pratiquées au moins 3 fois par semaine."/regions/2023/12/14/asport-657b2cd89751f809011330.jpg)
Enfants qui font du vélo • © BELPRESS/MAXPPP J.L. Flémal
" Pourtant, constate-t-elle, depuis plus de vingt ans, on assiste à un effondrement du niveau d’activité physique de la population. À l’adolescence, 77% des garçons et 85% des filles sont en deçà des préconisations."
Depuis les années 1970, tous les dix ans, les enfants perdent en moyenne 5 % de leurs capacités cardiorespiratoires.
Les risques de l'inactivité
" Et la perte du goût de l’effort commence dès le plus jeune âge, remarque la médecin. Regardez dans la rue ou devant les écoles, indique-t-elle. Aujourd’hui, on voit dans des poussettes des enfants qui sont grands, en tout cas, qui sont en âge de marcher. Ils prennent l’habitude de se laisser promener et ne découvrent pas le plaisir de cheminer sur leurs deux jambes."
Les professeurs d’EPS signalent aussi que les enfants sont de plus en plus souvent dans le plâtre. " Comme on fabrique notre capital osseux en bougeant et notamment en multipliant les activités à impacts, course, sauts à la corde, moins on bouge, moins on a des os solides et cela n’augure rien de bon pour l’avenir", souligne Sophie Cha. " Notre capital osseux est à son maximum au début de l’âge adulte vers 20-22 ans et commence dès lors à décroître. Mais si on part avec un capital osseux bas, on ira plus vite vers l’ostéoporose, vers des problèmes de fractures."
LIRE : Santé publique : "La sédentarité des jeunes, c'est le même problème que le tabac il y a 60 ans"Ma fille a commencé à fumer, elle est essoufflée quand elle fait du sport, je vous remercie de ne plus la faire courir !
Mot de dispense de sport écrit par une mère d'élève
Sophie Cha tire la sonnette d’alarme depuis longtemps. Dans une autre tribune, publiée cette fois dans Café pédagogique, Sophie Cha appelait à dire "Stop aux dispenses d’EPS."
Dans les faits, ces dispenses d’EPS n’existent officiellement plus depuis 1988 ! Elles ont été supprimées par un décret 88-977. " L’Éducation physique et sportive est comme les autres une matière obligatoire et vitale" insiste la praticienne. En cas de difficultés d’un élève pour telle ou telle activité, un certificat médical devra comporter des indications utiles à l’adaptation de la pratique, précise le texte. " Mais on ne dispense pas de maths un élève dyscalculique s’agace Sophie Cha, au contraire, on cherche à l’aider, à le faire progresser. Ce doit être pareil pour le sport"
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Image d'illustration • © PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP N. Creach
"On sait que l’adolescence est un moment difficile où les jeunes ne se sentent pas très bien dans leurs corps, reconnaît Sophie Cha, mais justement, le sport pourrait les aider. Au lieu de cela, observe-t-elle, les médecins cèdent à la pression et signent des dispenses, les parents font des mots d’excuse."
Sophie Cha travaille sur la question avec un sociologue. " On a un florilège, témoigne-t-elle. L’autre jour, il y a une maman qui a écrit : 'Ma fille a commencé à fumer, elle est essoufflée quand elle fait du sport, je vous remercie de ne plus la faire courir !' Et ça ne heurte personne !"
Des effets sur la santé mentale des jeunes
Sur l’écran de son ordinateur portable, la médecin fait défiler les enquêtes épidémiologiques et les rapports qui s’inquiètent de l’état des enfants et des adolescents. "C’est comme le réchauffement climatique, on sait ce qui va se passer, tous les arguments scientifiques sont là, écrits noir sur blanc sous nos yeux. "
"On a des jeunes qui à 11 ans font des tentatives de suicide. C’est quelque chose que l’on ne voyait pas avant", s’alarme Sophie Cha.
Le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge a publié une étude en mars 2023, "Comment venir en aide à nos enfants ?" " Les chiffres sont à peine croyables, s’inquiète-t-elle. On met les enfants sous anxiolytiques dès 9 ans. Entre 2014 et 2021, les prescriptions d’antidépresseurs ont augmenté de 62%, celles de psychostimulants de 78% et celles d’hypnotiques et de sédatifs de 155%."
La faute aux écrans ?
La médecin ne cherche à incriminer personne, mais elle constate." Quand on interroge les adolescents sur leurs occupations, on en voit qui nous disent qu’ils passent parfois 12 à 13h par jour devant les écrans le week-end et 7 à 8h par jour dans la semaine. "
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Les dangers des écrans sur les enfants • © Pierre ROBERT / Maxppp/MAXPPP
" Souvent les parents baissent les bras et démissionnent. Ils n’ont pas envie de batailler sur les téléphones portables, les jeux vidéo et les heures devant les séries. Alors, ils laissent faire."
" Biologiquement, explique Sophie Cha, notre cerveau est programmé pour être attiré par ce qui bouge. À certains moments, c’est notre survie qui en dépend." Quand une bête féroce ou un ennemi arrive en trombe ou quand une voiture débouche à toute allure, nous sommes programmés pour le voir rapidement. Mais aujourd’hui, notre cerveau est bombardé d’images qui bougent à toute vitesse, dans tous les sens et il est captivé.
Nous passons 60% de notre temps libre devant un écran, quand nous consacrons 4% de ce temps à la pratique sportive.
La faute à l’époque ?
Tout semble s’additionner pour laisser aux petits une chance de ne pas sauter dans leurs baskets regrette la médecin. L’épidémie de Covid qui a cloué tout le monde à la maison, l’aménagement des villes qui fait craindre le pire. " Qui peut laisser aujourd’hui des petits jouer dans la rue ou dans les squares ? interroge Sophie Cha. On a peur qu’ils se fassent mal, qu’ils soient écrasés par les voitures ou kidnappés. On fait des enfants bulle. "
Mais en surprotégeant nos chères têtes blondes, on risque de leur faire courir de plus graves dangers. Dans les cours d’école, par exemple, aujourd’hui, on a peur que l’enfant se blesse s’il joue à chat ou à n’importe quoi. " Tout est paralysé, cingle Sophie Cha, mais en empêchant un enfant de bouger aujourd’hui, on met sa santé présente et future en danger et c’est beaucoup plus nocif pour lui."
Les maladies chroniques sont devenues première cause de mortalité dans le monde. "Les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, les cancers et les maladies respiratoires sont les fléaux modernes. Leur apparition est consécutive, pour 25 % des cas en moyenne, au manque d’activité physique et à la sédentarité, écrit Sophie Cha dans la tribune, et elle tend à se produire de plus en plus tôt dans la vie. Même si le niveau d’activité physique des jeunes se maintenait au niveau actuel, il faudrait s’attendre à l’émergence de 6 millions de nouveaux cas de maladies chroniques en France d’ici à 2030. "
Tous les ans, le nombre d’adolescents qui entrent dans des diabètes de type 2, (normalement diabète de l’adulte) augmente de 2%, ajoute-la médecin. " Le fait que tout cela soit documenté par des milliers d’articles scientifiques, c’est encore plus rageant."
Car Sophie Cha s’inquiète pour les années à venir. "Notre système de soins est à bout de souffle, confie-t-elle, nous n’avons plus suffisamment de médecins et nous manquons de médicaments. Comment ferons-nous pour soigner les gens s’ils sont beaucoup plus malades ? Nous aurons des populations qui vont développer des diabètes, de l’hypertension et on ne pourra pas les soigner. "
Bougez, bougez, bougez !
" La première chose à faire, c’est de dire aux jeunes de bouger, répète donc Sophie Cha. Il faut qu’ils sortent de leurs chambres, qu’ils sortent de chez eux, qu’ils rencontrent des gens, voient la lumière du jour. "
Car c’est aussi en courant que l’on devient coureur. "Souvent, quand on fait une activité sportive, on est fier de l’avoir fait, on gagne en estime de soin, en confiance. On reprend possession de son corps et on secrète des endorphines et de la dopamine qui sont des hormones du bonheur " décrit la médecin.Dans quelques jours, au mois de janvier, l’activité physique doit devenir "Grande cause nationale". Ce sera sans Sophie Cha. " De toute façon, on dit blanc et on fait noir ! "
Elle espère que sa démission invitera parents, médecins et autorités à réfléchir. "Il faut faire bouger les jeunes et le faire vite parce que d’années en années, la situation s’aggrave."
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Le savoir est salvateur
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/12/2023
Sur ces photogtaphies, on voit des personnes qui observent l'arrivée du tsunami sans avoir aucune idée qu'il leur reste quelques instants à vivre.
D'autres ne sont pas restés sans réagir.
Pourquoi ?
Tilly Smith avait 10 ans lorsqu’elle était en vacances avec sa famille en Thaïlande en décembre 2004. Elle était en train de jouer avec sa petite sœur, lorsqu’elle s’est rendue compte que la mer se comportait d’une façon étrange, l’eau a en effet régressé d’une manière spectaculaire à cause du séisme qui s’est produit dans l’océan Indien avec une magnitude de 9,3.

La fille s’est tout de suite souvenue de ce qu’elle avait appris en classe de géographie en Angleterre seulement deux semaines plus tôt. Elle a expliqué à ses parents qu’un tsunami est sur le point de se produire, ces derniers sont vite allés avertir le personnel de l’hôtel ce qui a permis l’évacuation à temps de plus de 100 personnes.
Quelques minutes plus tard, l’hôtel où résident la fille et sa famille a été frappé par le tsunami le plus violent et le plus meurtrier de l’histoire tuant plus de 220 000 personnes.
J'avais vu un reportage sur cette histoire et la jeune enfant racontait que ses parents ne la croyaient pas et qu'elle avait eu du mal à les convaincre. C'est lorsqu'elle a parlé de son professeur de géographie que le père a décidé de remonter vers l'hôtel.
Quelle conclusion ?
Le savoir est salvateur.
L'ignorance est mortelle.
Quel rapport avec le monde actuel ?
Le GIEC et des centaines de scientifiques à travers le monde dispensent des savoirs qui sont indispensables et ils ne sont pas réellement entendus.
Faudra-t-il donc que ce soit les enfants qui montrent la voie ?
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Un calme vertigineux
- Par Thierry LEDRU
- Le 16/12/2023

Le calme ou l'indifférence ou le déni. Plusieurs options en fait. C'est le groupe des négationnistes. Le négationnisme écologique, cette fois.
Et puis, il y a ceux et celles qui ont ouvert les yeux depuis un moment et qui ont une idée de plus en plus précise de ce futur qui arrive à grands pas. C'est le groupe des citoyens prévoyants ou des survivalistes.
Ceux qui ont opté pour le calme, l'indifférence ou le déni, c'est à dire les négationnistes les appellent, les "catastrophistes" ou les "écolo-bobos," ou "les Khmers verts".
Il est certain en tout cas que le groupe des négationnistes est appelé à s'affaiblir au fil des années et des événements. Peut-être opteront-ils alors pour le groupe des "J'en foutiste" qui est très peuplé également, c'est à dire ces individus qui ne s'intéressent à rien, ni d'un côté, ni de l'autre. Ils ne critiquent pas les survivalistes et ils n'écoutent pas les critiques des négationnistes. Ils s'en foutent de tout, ils ont décidé de profiter au mieux sans se soucier d'autre chose que de leur personne. On les appelle aussi les "Après moi le déluge".
Pourquoi les négationnsites ne basculeraient-ils pas dans le camp des suvivalistes lorsque la conscience du désastre leur sautera aux yeux ? Parce qu'il leur faudrait faire preuve d'humilité et que ça n'est pas une donnée à laquelle ils sont habitués. L'acceptation de leurs erreurs leur serait insupportable. Choisir le groupe des "J'en foutiste" est beaucoup plus acceptable.
Pourquoi le groupe des négationnsites serait malgré tout amener à s'affaiblir ? Parce que leurs enfants seront moins cons.
C'est le dernier espoir.
Les enfants d'aujourd'hui.
La question est de savoir s'ils auront le temps nécessaire pour sauver ce qui reste.
Non, cette dernière phrase n'est pas exagérée.
Il faudra dans un prochain article que je tente de compiler les dégâts connus, répertoriés, ceux en cours et ceux à venir. Mais pour l'instant, je n'en ai pas le courage.
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LE DÉSERT DES BARBARES : la création
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/12/2023

LE DESERT DES BARBARES
"Que reste-t-il du monde humain ? Cette question qui tournait en boucle dans la tête de Laure, depuis le premier jour, et qui disparaissait, peu à peu. Comment la nature vit-elle cette période ? L'autre interrogation, prioritaire désormais. Cette nature outragée depuis si longtemps par une masse inconsciente, indifférente, prétentieuse, cupide, avide, juste bonne à dilapider les biens de tous, juste bonne à dévaster la création, que ressentait-elle cette Terre libérée ? Les phénomènes naturels, même s'ils témoignaient d'un dérèglement probable, restaient malgré tout des phénomènes naturels. La nature ne se détruisait pas elle-même. Elle vivait ainsi depuis la création. L'homme avait exploité la planète mais il était toujours resté le même. Au regard de la nature, il n'y avait eu aucune évolution spirituelle d'ampleur. Quelques individus œuvraient à une existence juste et respectueuse du vivant. Trop peu, beaucoup trop peu. La masse avait grandi inexorablement et la quête des biens avaient servi de fil conducteur. Comme si l'être dépendait essentiellement de l'avoir. Oui, le confort vital offrait la sérénité nécessaire à l'émergence du bien-être, elle ne pouvait le nier mais la limite avait été dépassée, l'équilibre rompu et cette course avait pris l'allure d'une perdition.
Et maintenant, le ciel était vide et aucun bruit ne remontait de la vallée.
Existait-il au cœur de la nature une réjouissance ?
Le bonheur de courir, avec Théo. Elle en aimait chaque instant, chaque foulée, chaque souffle, chaque appui sur les pierres, ce jeu précis de l'équilibre et de la puissance. La détresse n'apportait aucune solution, elle nourrissait l'effondrement quand le bonheur de vivre soutenait la résilience. Ce lever de soleil dévoilait l'étendue d'un désastre consommé et il révélait simultanément une abondance de merveilles. L'état des lieux ne pouvait se limiter à l'impact des catastrophes sur les humains. Cette auscultation ciblée reproduisait le fonctionnement spirituel mensonger de la masse. Il ne s'agissait pas de la fin du monde, cette expression mensongère, cet accaparement révélateur du positionnement de l'humain. Comme si le monde avait besoin de l'humanité. Il n'y aurait plus aucun humain que le monde serait toujours là. Bien sûr qu'il était juste d'honorer la mémoire des morts mais il était plus important encore de bénir la création au risque de n'être qu'un humain limité à sa courte existence, à son petit moi agité, à son ego formaté, à une appartenance limitée.
« Attention à la branche », prévint Théo.
Elle se baissa pour passer sous l'obstacle et réalisa à quel point ses pensées ouvraient de perspectives. L'effondrement ne concernait qu'une frange de la création, une part infime du vivant. D'où venait cette injonction à hurler de douleur ou à verser des océans de larmes parce que des millions d'humains périssaient ? Un instinct grégaire, une reconnaissance cellulaire ? Non, non, non. Cet amour inconditionnel envers ses semblables, elle n'en avait jamais éprouvé la réalité profonde. Des données familiales, sociétales, éducatives. « Tu aimeras ton prochain... » Et la Terre alors, la création, la nature, l'intégralité du monde vivant ? Combien pleurait le mal qu'elle subissait depuis des siècles ? La Terre ne comptait-elle pas parmi nos proches ? Pour les peuples premiers, elle était notre Mère à tous. Cet attachement à la douleur humaine nourrissait depuis des siècles l'indifférence envers la planète.
« Tu m'as parlé ? interrogea Théo.
- Non, non, je parle toute seule, répondit Laure en réalisant que les pensées étaient si puissantes qu'elles s'extirpaient elles-mêmes de son crâne. Vas-y, cours, je te suis !
- On va bifurquer dans cinq minutes, faut qu'on descende, ça ne passe pas tout droit, on franchit la cheminée du paradis et on monte au sommet de la dent de Crolles. »
Elle ne répondit rien. L'esprit envahi par un déluge de pensées. Un déluge délicieux, comme des pluies nourricières, des moussons salvatrices, une eau qui nettoie, qui épure, qui ravine et emporte les choses mortes, des vents qui dispersent les pollens, des lumières qui attisent les croissances, des chaleurs qui exaltent, des fraîcheurs qui apaisent.
Elle continua à épouser les foulées de Théo, parfaitement calée sur son rythme, le corps libre, sans qu'aucun objectif rapporté ne vienne entraver cette liberté intérieure.
Ils quittèrent les crêtes et basculèrent dans la pente, dans l'ombre de la face est. Ils franchirent un ressaut rocheux et reprirent les foulées, ils atteignirent le pied de la dent de Crolles et entamèrent la montée finale.
Le soleil avait réchauffé l'atmosphère quand ils aperçurent la croix du sommet, le plateau sommital en pente douce, des nuées évanescentes dérivaient en altitude, une brise légère jouait à animer les dentelles, les sommets de Belledonne flamboyaient, les neiges automnales comme des parures scintillantes.
Dans les derniers mètres avant d'atteindre le bord de la falaise et de découvrir la vallée entière, Théo s'arrêta. Laure dans ses pas.
« Sur cet itinéraire, avant que le monde ne parte en vrille, je rencontrais toujours des randonneurs. Pas des dizaines mais quelques-uns. Aujourd'hui, j'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle, une autre dimension, le monde d'en bas et le monde d'en haut.
- Oui, Théo, mais ce ressenti est influencé par notre statut d'être humain.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Les phénomènes naturels nous impressionnent par rapport aux dégâts qu'ils provoquent sur l'humanité mais est-ce que nous réagissions réellement lorsque la beauté de la création ne nous portait pas préjudice, lorsque la quiétude nous entourait ? On se pâmait devant un beau paysage, un beau coucher de soleil, un champ de fleurs mais sans en être bouleversés, sans que ces spectacles ne déclenchent un bouleversement radical, une rupture dans le simple ébahissement épisodique. On a vécu comme des enfants gâtés, incapables de réellement prendre conscience … je ne sais pas comment l'exprimer ... On vivait à côté de la nature et maintenant qu'elle nous secoue, on ne voit d'elle que sa puissance destructrice. Parce que c'est notre monde parallèle qu'elle bouleverse … Désolé. Je ne sais pas comment l'expliquer.
- Si, je comprends, Laure. Nous n'avons pas témoigné de notre reconnaissance, pas à la hauteur du cadeau inestimable de la création et maintenant, nous ne voyons que les bouleversements qu'elle nous impose.
- Il m'est arrivé de me demander quelle était la probabilité que la vie se développe sur la Terre. Je ne sais pas si un scientifique a déjà répondu à cette question mais j'imagine que c'est absolument bluffant, déconcertant, au-delà du concevable. Et il en est de même avec moi. Pourquoi moi et pas une autre combinaison entre l'ovule et le spermatozoïde ? Je suis une miraculée et nous le sommes tous. Sur une planète qui est elle-même une énigme scientifique et pour l'instant la seule connue. Et il faudrait pourtant que je sois atterrée, dévastée, désespérée, par les événements dramatiques auxquels nous assistons ? Non, je m'y refuse, non par obstination ou par déni mais parce que la vie est infiniment plus puissante que tous les désastres.
- C'est le monde humain qui est parti en vrille, Laure, pas la nature. Ou alors, il faudrait accepter l'idée que la nature accompagne le mouvement, qu'elle nous imite, peut-être même qu'elle pense nous aider, qu'elle participe délibérément au nettoyage.
- Oui, Théo, on l'a déjà évoqué et l'enchaînement des phénomènes plaide pour cette hypothèse.
- Alors, si c'est bien le cas, nous devons changer de regard. Nous devons changer, intérieurement. Le problème, ça n'est pas la nature, c'est nous. »
Il lui tendit la main, la paume vers le ciel.
"L'homme est capable du meilleur comme du pire, mais c'est vraiment dans le pire qu'il est le meilleur. C'est Grégoire Lacroix qui a écrit ça, il y a longtemps. Il nous reste donc à inverser la tendance. »
Elle serra la main de Théo et ils avancèrent jusqu'au bord de la falaise." -
"Touche pas à mon école".
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/12/2023

Donc, parce que ces œuvres déplaisent aux intégristes, elles devraient disparaître aux yeux de tous, n'être jamais présentées, jamais étudiées, jamais contemplées, tous les élèves de France devraient en être privés parce que cela choque ces intégristes ?
Il faudrait donc que les enseignants acceptent le risque d'être égorgées, décapités, brûlés vifs ? Que leurs familles soient menacées ?
Les panneaux publicitaires dans les villes présentent en ce moment des femmes en lingerie dans tous les abris bus et sur les trottoirs des rues commerçantes, des starlettes de pacotille gagnent des fortunes en tenue très légère, les journaux-poubelles du type "Voici", "Gala" et toute la bande multiplient les photos de starlettes à moitié dénudées etc etc...Personnellement, je m'en fiche, tout ce commerce ne m'intéresse évidemment pas mais d'un autre côté les œuvres d'art de notre culture devraient disparaître ? Mais on va où là ?
Il y a un moment où il va falloir se poser une question très importante : l'intégration signifie-t-elle la désintégration de notre patrimoine culturel ? Jusqu'où doit-on supporter cet intégrisme ? Peut-être, en fait, qu'il n'y a que les enseignants qui en souffrent et il est clair que même à la retraite, je me sens concerné. "Touche pas à mon école".



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Cahiers de doléances version 2023
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/12/2023
En 2010, j'ai écrit sur mon blog que dans les années 2020, il n'y aurait plus assez de profs, école élémentaire, collège et lycée. C'est arrivé encore plus vite que ça puisque les absences de profs ont commencé à devenir vraiment nombreuses dès 2015 et que ça s'aggrave année après année. A tous les étages. Donc, maintenant, il faut que les élèves écrivent à Mme la Reine pour être entendus. Non, mais on va où là ?..
« Eksusé nou pour lai fote » : la lettre coup de gueule de collégiens de Valençay privés de prof de français
Publié le 08/12/2023 à 16:42 | Mis à jour le 11/12/2023 à 10:45

Le texte de la lettre des élèves du collège Alain-Fournier.
© (Copie du courrier des élèves du collège Alain-Fournier)Trois classes de 6e et une classe de 3e du collège Alain-Fournier de Valençay, dans l’Indre, n’ont plus de professeur de français depuis le 17 octobre 2023. Les élèves ont alerté les instances et Brigitte Macron par une lettre… truffée de fautes !
Voilà une lettre qui interpelle. Depuis le 17 octobre 2023, trois classes de 6e et une classe de 3e du collège Alain-Fournier de Valençay n’ont plus de professeur de français. Leur enseignante attitrée, gravement malade, a en effet dû être arrêtée.
Pour alerter sur leur situation, quatre élèves de 6e – Morgane, Maëly, Cléa et Eugénie – ont eu l’idée de rédiger un courrier (volontairement) truffé de fautes qu’ils ont fait signer par tous les camarades, pour ensuite l’envoyer « à toutes les instances » et même à Brigitte Macron, ancienne professeure de… français !

Dans leur courrier (volontairement) truffé de fautes, les collégiens de Valençay, privés de professeur de français depuis le 17 octobre 2023, entendaient interpeller les instances de l’Éducation nationale et Brigitte Macron, elle-même ex-professeure de français.
© (Copie du courrier des élèves du collège Alain-Fournier)L’initiative a semble-t-il fonctionné, puisque le service presse de l’académie d’Orléans-Tours fait savoir que deux professeurs de français à mi-temps ont été trouvés pour pallier ce manque de manière pérenne. « Ils sont dans l’établissement ce vendredi après-midi (8 décembre) pour faire le point et prendre leur poste dès mardi prochain (12 décembre) », précise l’académie.

