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  • Lisa Gerrard

    Musique : Lisa Gerrard

    Vidéo : Gregory Colbert

     

    http://www.youtube.com/watch?v=ZfCHIzBFY6o

     

    http://www.youtube.com/watch?v=DGv_8ns6FDI&feature=related

     

    http://www.youtube.com/watch?v=CcrmJdgizq4&feature=related

     

    http://www.youtube.com/watch?v=lHAUH8fF_2Q&feature=related

     

    Et puis en direct avec Peter Bourke.

    http://www.youtube.com/watch?v=BoXsxYf2UMA

     

    Et dans le film "Gladiator" avec Hans Zimmer

    http://www.youtube.com/watch?v=eBszRs0zZlc&feature=related

     

    Un film magnifique, une musique inoubliable.

    "Force et honneur."

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  • La mort.

    La mort...

    Le fait que nous ayons l'opportunité de parler de la mort prouve que nous sommes en vie.

    Est-ce que quand je serai mort je parlerai de la vie ? Ça serait tout aussi absurde dès lors que je passerai mon temps à parler de quelque chose qui n'est pas. Je suis en vie et donc pas mort ou je suis mort et donc pas en vie. Alors je dois m'atteler à parler de ce que je suis.


    Pour ce qui est de la mort en elle-même, je ne la vois pas comme ayant une "existence" propre. Ça n'est pas la mort qui survient, c'est la vie qui s'en va, ça n'est pas un phénomène qui survient mais un phénomène qui nous quitte. On appelle ça la mort mais elle n'est rien en elle-même. On devrait plutôt dire une "non vie".

    On me dira que ça ne change rien mais pour moi ça change beaucoup. Il n'y a pas cet "ennemi" effrayant qui peut nous tomber dessus à tout instant. Il n'y a qu'une vie qui peut s'échapper. C'est la vie envolée qui nous fait mort. Et si cette vie que nous adorons (ou pas) contient en elle-même la non vie, je me dois de l'aimer de la même façon. Je ne peux pas aimer un aspect de la vie et en refuser un autre. C'est tout ou rien. À moins d'être un bel hypocrite.

    De quoi devrions-nous nous plaindre d'ailleurs ?

    Ce qui nous effraie le plus, fait en sorte que lorsqu’elle sera là, nous n’y serons plus.

    Fantastique création.

    Imaginons un instant que nous découvrions la mort tout en restant vivant. Là, on pourrait se plaindre. Ca serait par exemple la putréfaction de notre corps mais sans que nous ayons été privés de notre conscience. Là, effectivement, on aurait de quoi gémir. Mourir de son vivant. Plus aucun mouvement, aucun battement cardiaque, rien, le sang figé, la peau glacée, rigidité du cadavre.

    Mais en totale conscience. Durant un temps infini.

     

    La création s’est arrangée pour nous épargner ça. Et nous parvenons encore à lui reprocher la sentence finale. Incroyable mésestime.

     

    Nous sommes là. Puis nous n’y sommes plus. L’espace et la durée entre les deux peuvent bien entendu être diversement éprouvés. C’est là que se trouvent les difficultés. Pas dans le basculement lui-même.

     

    D’ailleurs, étrangement, nous ne sommes pas angoissés de ce que nous étions avant notre naissance. Quel était mon visage avant la naissance de mes parents ?

    Absurde ? En quoi serait-ce plus absurde que cette angoisse du « néant » que nous imaginons après la mort ? Est-ce qu’avant ma naissance j’étais mort ? Où étais-je ? Nulle part ? Il n’y avait rien de moi ? Des éléments séparés dans les corps de mes parents ? Rien d’autre ? Vraiment ? Qui en est certain ? Les mêmes qui disent qu’après la mort il n’y a rien ? Ou un Paradis ? Ou une réincarnation ? Ou  un enfer ? Des chromosomes, uniquement ça ? D’où vient l’énergie qui les anime ?

     

    Rien, il n’y a rien d’autre que le néant de notre « inconnaissance. »

    Et à chaque réponse, à chaque avancée, s’agrandit proportionnellement la distance à parcourir.

    De quoi devrions-nous nous plaindre ? Il reste tellement de chemin à faire. Rien n’est plus déstabilisant, voire déprimant, qu’un voyage achevé. Celui-là, nous n’en connaissons pas la fin. Nous savons uniquement qu’à un moment il se passe quelque chose de totalement nouveau. 

     

    Quelque soit la direction que prend notre imagination, ça n’est toujours qu’une excroissance de notre mental et de tous les a priori, les conditionnements, les cultures, les histoires, les religions, les éducations que nous transportons.

    Il n’y a rien de réel. Ni, pour avant ma naissance, ni, pour après ma mort.

     

    Et là, maintenant, qu’y a-t-il de réel ? Tiens, c’est vrai que la question peut paraître absurde elle aussi.

    Moi. Je suis réel. C’est indéniable. D’ailleurs si je mourais je ne serais plus là, c’est donc que je suis réel. Ah, mais non, ça ne tient pas ça étant donné que je ne sais pas ce que je serai après la mort. Je ne peux donc pas me convaincre d’être réel en usant de l’image que j’ai de la mort.

    Imaginons qu’après la mort je sois dans un état de conscience beaucoup plus profond que celui de mon « vivant ». J’aurais l’air malin d’avoir affirmé que j’étais réel en étant vivant…Ça n’est peut-être ici qu’une antichambre de la conscience, une certaine forme d’hallucination collective dont la mort est la sortie. C’est ensuite que s’ouvre le monde réel.

    Oui, mais tout ça n’est encore une fois qu’un amalgame d’hypothèses, un jeu intellectuel, une rhétorique.

     

    Puisque je ne connais pas la réalité de la mort, je ne peux pas en user pour me convaincre que je suis vivant. Ni encore moins réel.

    Je ne peux pas me faire une idée du blanc sans avoir éprouvé le noir de la nuit mais que pourrais-je bien saisir du noir de la nuit sans avoir au préalable pu goûter à la clarté du jour. Rien n'existe hors du tout. 

     

    Cet espace et ce temps de vie ne pourraient-ils donc n’être qu’une "irréalité partagée" et la mort l’apparition de la réalité dans un espace d’éternité ?

     

    Et voilà, c’est reparti… Des questions, des questions…  

     

    Mais puisque je m’interroge, il faut bien qu’il y ait en moi une réalité capable d’éprouver cette éventuelle irréalité. Est-il possible que je sois suffisamment manipulateur envers moi-même pour aller me prouver que j’existe réellement en m’interrogeant sur ma propre réalité ?

    Conscience auto réfléchie. Ah, oui, la fameuse théorie de Descartes.

    "Je pense donc je suis."

    Je panse et je m’essuie.

    Au fil de mes souffrances, de mes blessures, de mes traumatismes. Le sang coule et les idées sombrent. Tout ça est bien réel. Je ne peux pas en douter.

    Ah, mais si justement, Descartes a dit que je dois douter de tout. C’est la preuve que je pense et donc que je suis. Mais si j’en viens à douter que je pense…Que se passe-t-il ? Cela signifie-t-il que je ne suis pas puisque je ne sais pas qui pense malgré que je doute ? Mais qu’en est-il du doute ? Il s’agit bien d’une pensée pourtant. Tout ça est bien réel.

    Sauf que je ne sais toujours pas si cette vie est bien réelle étant donné que je ne peux pas la comparer à sa finitude à travers l’idée de la mort. Tout ça n’est donc pas plus réel que la mort. Il n’y a rien de réel, sinon les certitudes que je me fabrique. Certitudes sur la mort et par balancier certitudes sur la vie.

    Juste le jeu infini des pensées pour me prouver que j’existe.

    Trop fort le gars !

    De quoi éclater de rire.

    Quelle mascarade !

    Tiens, c’est peut-être ça la réalité.

    L’éclat de rire.

    J'ai une certitude malgré tout. C'est que je peux jouir, là, maintenant de ce miracle de pouvoir écrire sur ce jeu des pensées, jouir du spectacle merveilleux du monde, jouir de mon existence, ressentir et jouir intégralement, sans aucune distorsion, sans aucune retenue, sans aucune pudeur, rire encore ou pleurer de bonheur, courir, marcher, nager, être dans l'amour avec mon aimée, sentir les parfums des fleurs, siffler avec un oiseau, frissonner dans le vent glacial de l'hiver, me réchauffer dans les coulées lumineuses du soleil, jouir de l'absence provisoire des pensées quand je contemple le ciel.

    Il n'y a de noirceurs que si je choisis d'ignorer la lumière.

     

     

  • Avatar.

    En espérant que la fortune amassée par Cameron servira à une cause essentielle...

     

    http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18592018.html

     

    Quand la réalité rejoint la fiction.

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  • La réalité signifiante et le réel.

    Réalité matérielle.

    Réalité signifiante.

    Réel.

    L'ordinateur sur lequel je travaille existe. Je ne peux pas le nier, il est là, dans sa matérialité. Il disparaîtra d'ailleurs quand il ne fonctionnera plus, c'est à dire lorsque ce que pour quoi il a été créé ne lui concèdera plus ce statut de "réalité matérielle".

    Cette réalité matérielle est générée par nos besoins. Certains sont vraiment essentiels, d'autres très superficiels. Cette réalité matérielle a une telle incidence sur notre vie quotidienne qu'elle finit même par influer sur les phénomènes liés à la "réalité signifiante".

    Notre conscience dispose de deux manières pour se représenter le monde. L'une correspond à la représentation exacte d'une réalité connue, la réalité matérielle, l'autre symbolise la perception intérieure de quelque chose d'impossible à voir.

    Cet ordinateur n'aurait aucune réalité signifiante pour un Inuit ou un Aborigène. Il faudrait qu'ils changent leur représentation intérieure pour que cette réalité matérielle devienne tangible et prenne du sens. De la même façon, dans la jungle de Bornéo, nous serions confrontés à une réalité matérielle (environnementale) tellement déstabilisante que nous n'y trouverions qu'une durée de vie très limitée.

    La réalité du monde n'est pas la même pour tous.

    La réalité signifiante a tendance à unifier les individus les uns aux autres. Il s'agit du monde des significations construites par la pensée, par l'intermédiaire du langage, de l'imaginaire social institué, de l'imaginaire religieux ou de l'inconscient collectif, cette fabuleuse "matrice" qui agit sur nous comme un virus indécelable. 

    Ce monde est un espace signifiant et limité par des cadres très précis.   

    Dans la réalité signifiante, nous fonctionnons par accumulation de savoirs et par l'analyse rationnelle des phénomènes. C'est un monde conceptuel indispensable pour créer du sens. Les hommes y trouvent bien entendu toutes les marques d'appartenance qui leur sont si chères...Chacun se reconnaît et s'identifie à diverses catégories de sens. Les castes, les groupes, les peuples y prennent forme, nourris par les religions, les philososophies, les comportements sociaux, les idéaux, les fanatismes...

    La réalité matérielle a une influence considérable sur cette réalité signifiante. Il est reconnu par les Occidentaux par exemple que la BMW apporte une image sociale ou mieux encore la Rollex...Le matériel permet d'entrer dans une catégorie et d'être reconnu. Le signifiant que l'homme a donné à cette réalité matérielle qui n'en avait pas à priori a fini par apporter à cette réalité matérielle un pouvoir d'influence sur la réalité signifiante...Etrange échange de "bons" procédés qui s'entretiennent et sont renforcés à tous prix (très cher le prix bien entendu...). Les "maîtres" de la réalité signifiante savent user de la dialectique, des médias, de la "people attitude" pour abreuver la réalité matérielle et manipuler les masses.

    "J'existe parce que je possède une belle maison, que je roule en BMW et que je donne l'heure avec une Rollex. J'aime cette réalité signifiante et j'y adhère corps et âme. Et tant pis pour ceux qui doivent se contenter d'un HLM, d'une 4L et de la pendule de la cuisine. Nous ne sommes pas du même monde, nous n'avons pas les mêmes valeurs."

    La mondialisation est une oeuvre de déliquescence intellectuelle. Elle consiste à construire une réalité signifiante planétaire. L'imagination doit être restreinte afin de répondre aux lois du marché. L'inconscient collectif se doit d'être régulé à des fins bien précises.

    La création artistique elle-même entre dans des cadres de reconnaissance très précis. La rentabilité est son tuteur. À moins de créer pour soi et de ne pas chercher à diffuser aux autres étant donné que ça nécessite des structures financières, économiques, concurrentielles.

    Soit on l'accepte, soit on créé pour son propre bonheur. Ultime liberté ?

    Cette création solitaire favorise l'émergence d'une autre conscience. En s'extirpant des modèles et des phénomènes générés par la réalité signifiante, l'individu peut accéder à une dimension spirituelle qui n'est pas gangrénée par la pensée commune.  

    C'est là qu'apparaît le réel. Il a toujours été là d'ailleurs. Mais on ne le voyait plus.

    Le réel serait donc ce qui reste lorsque la réalité matérielle aurait retrouvé sa place originale, qu'elle ne servirait plus à constituer une réalité signifiante dissimulant des objectifs innommés... Je devrais par conséquent jeter cet ordinateur portable qui n'a aucune nécessité autre que celle que je lui ai donnée, cette réalité qui me permet d'entrer en contact avec quelques uns de mes semblables et de leur proposer cette réflexion qui me valorise...Hum, hum... La réalité signifiante de cet appareil est donc de me permettre d'exister dans une réalité que j'ai créée à des fins peu louables... Je me suis fait piéger... J'aurais mieux fait d'aller voir mes voisins immédiats, d'allumer un feu de camp, de les inviter à discuter sous les étoiles. Pas d'ordinateur, pas d'électricité, pas d'abonnement téléphonique et la fibre...Ah, la fibre , mais comment j'ai pu vivre sans ça pendant aussi longtemps ?... Autrefois ils faisaient une veillée auprès de la cheminée. Les Anciens racontaient des histoires, les enfants grandissaient dans la réalité signifiante de leurs aînés. Une réalité signifiante aussi simple que la réalité matérielle... D'ailleurs, nous aussi on aime ces vieux refuges de montagne avec leur vieux poêle à bois. 

    Mais on ne resterait pas y vivre.

    Qu'est-ce qui s'est passé ?

    Pourquoi a-t-on laissé le réel disparaître ? Pourquoi la réalité matérielle a-t-elle pris une place si importante que la réalité signifiante s'en nourrit et simultanément l'entretient ?

    C'est la perte du silence.

    "Nous ne nous connaissons pas encore parce que nous n'avons pas encore commencé à nous taire ensemble." Albert Camus.

    Aujourd'hui, des gens partent dans des retraites bouddhistes ou autres pour entrer dans le silence, dans la méditation, dans la quête spirituelle... Je commence à craindre dans tout ce mouvement l'apparition d'une réalité signifiante peu glorieuse, une recherche identitaire pour combler un vide bien compréhensible. "Tu sais quoi, maintenant je suis Bouddhiste, tu sais, tu devrais t'y mettre, c'est vraiment chouette..."

    Les lois du marché ne sont jamais loin de ce genre de "quête"... Robe rouge, tonsure, sandales et moulins à prières, stages et séminaires, conférences, livres et DVD...Bon, j'exagère...Un peu...Il y a bien entendu des gens honnêtes...Un peu...

     Alors, où il est ce réel ? Comment je dois m'y prendre pour rétablir l'équilibre entre une réalité matérielle qui doit être à mon service et non l'inverse, comment je dois m'y prendre pour me nettoyer des réalités signifiantes (et souvent insignifiantes...) qui me servent de balises ou de projecteurs ?

    Le silence.

    Le silence du monde, de la nature, des espaces vides d'hommes ou tout du moins de tout ce qui aujourd'hui représente l'homme.

    Pas de séminaires bouddhistes, taoistes, zen, zazen, pas d'églises catholiques, protestantes, musulmanes, scientologistes, survivalistes, et autres dérives en tous genres.

    Le silence du désert, le silence des montagnes, de l'Océan, des forêts profondes.

    Un feu de camp sous la lune et les étoiles. Peut-être un autre voyageur qui viendra attiré par les flammes, la chaleur, la communion d'âmes. Ils parleront d'autres territoires, des baies qu'il a trouvées sur la piste, du poisson qu'il a pris, de la cabane qu'il va construire, des villes qu'il a aperçues au loin, sous le brouillard...

    Nous vivons dans la cacophonie de nos cerveaux rentabilisés par des réalités signifiantes. Et dedans, ça cause en permanence.

    L'humanité s'est perdue en perdant le silence. Et chaque individu devrait apprendre à se taire. Pour enfin découvrir qui est à l'intérieur.       

  • Passion. (spiritualité)

    http://www.youtube.com/watch?v=wDOVTtPZm3U

    Ce que j'aime là, c'est la simplicité de la passion. Une planche et le monde pour terrain de jeu. Un jeu formateur, la maîtrise et la fluidité comme objectif. Quelque soit l'environnement, le regard est porté sur l'opportunité à saisir : un banc, un trottoir, une rampe, un parking, une poubelle renversée. La passion transforme l'espace. Elle donne à la vie une énergie fantastique.
    Le monde n'existe qu'à travers le regard qu'on lui porte.
    Entre le groupe de jeunes le cul posé sur le banc de l'abri bus et qui moisit en se plaignant de l'inanité de la vie et les jeunes engagés dans une passion, le regard n'est évidemment pas le même...Il y a ceux qui vieillissent déjà et ceux qui naissent un peu plus chaque jour.
    Choisis ton camp camarade.

  • Amérindiens

    Un site incroyablement riche.

     

    http://amerindien.e-monsite.com/rubrique,sagesse-amerindienne,1015476.html

     

    Des heures de lecture et d'enrichissement.

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  • "Pieds nus sur la terre sacrée." (spiritualité)

    Un livre de Teri C. McLuhan

    Un recueil de paroles et de discours provenant d'indiens de diverses tribus et de diverses époques. En préambule, chaque texte est expliqué par les circonstances qui l'ont provoqué.
     

     

    http://www.syti.net/MessageIndiens.html

     

    "Enfant, je savais donner. J'ai perdu cette grâce en devenant civilisé. Je menais une existence naturelle, alors qu'aujourd'hui je vis de l'artificiel. Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux. Chaque arbre était un objet de respect. Aujourd'hui, j'admire avec l'homme blanc un paysage peint dont la valeur est exprimée en dollars !"

    Chiyesa, écrivain indien contemporain

    http://www.amazon.fr/Pieds-nus-sur-terre-sacr%C3%A9e/sim/2207220028/2

     

    D'autres sites importants.

    http://terresacree.org/parole3.htm

     

    Tellement de beaux textes, tellement de sagesse.

    "Le Lakota était empli de compassion et d'amour pour la nature, et son attachement grandissait avec l'âge. (...) C'est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S'asseoir ou s'allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement. Ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient.

    Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le coeur de l'homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l'oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l'homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature."

    Standing Bear, chef Lakota (Sioux)

  • Bouddhisme et Zen

    Présentation

    Le bouddhisme, l'une des principales religions du monde, apparut au nord de l'Inde et fut fondée sur les enseignements de Bouddha.

    Il y aurait 361 985 000 bouddhistes (56% mahayana, 38% theravada et 6% lamaïstes) à travers le monde (« Britannica Book of the year 2001).
    Le bouddhisme compterait 300.000 à 400.000 fidèles en France (2006).

    Vie du Bouddha

    Les premières informations disponibles sur la vie du Bouddha (v. 563 -v. 483 av. J.-C.) ne sont que des comptes rendus.

    Le Bouddha (de son vrai nom Siddhârta Gautama, prince des Sakya), dit Shakyamuni (« sage des Sakya »), serait né, sous un figuier, à Lumbini (Rupendehi) au Népal. Son père, Suddhodana, aurait gouverné le petit royaume de Kosala.

    La légende dit qu'à sa naissance des maîtres de renom le reconnurent comme un être exceptionnel, né, sans coopération d'aucun homme, de la reine Mayadévi à l’extraordinaire beauté [d’où son surnom de « Maya » (illusion)] qui possède les 32 espèces de qualité (« aucune autre femme n’est capable de porter ce premier des hommes »).

    L'enfant se serait mis aussitôt debout, aurait « pris possession » de l'Univers en se tournant vers les points cardinaux, puis aurait fait 7 pas vers le nord.

    Le jeune prince fut élevé dans le luxe jusqu'à l'âge de 29 ans.

    Puis il réalisa combien sa vie avait été vide et partit en quête de la paix et de l’Eveil, cherchant à s'affranchir du cycle des renaissances.

    Pendant quelques années, il pratiqua le yoga et se soumit à de rigoureuses pratiques ascétiques.

    Après 7 années d'efforts, il abandonna cette approche qui ne le satisfaisait pas et suivit une voie à mi-chemin entre une vie d'acceptation du monde et une vie de total renoncement.

    Il s'asseyait sous un figuier pippal (connu depuis comme l'arbre de la Sagesse), méditait, expérimentait des états de conscience de plus en plus subtils ; il était « bodhisattva », c'est-à-dire candidat à la dignité de Bouddha.

    Au cours d'une nuit, assis sous son figuier, il reçut l’Eveil et devint le Bouddha (« l’Eveillé »).

    Il se mit à prêcher, allant de village en village, et, rassemblant un groupe de disciples, il forma une communauté de moines mendiants.

    Il consacra le reste de sa vie à un enseignement purement oral (ce n'est qu'après sa mort que sa doctrine fut retranscrite par ses disciples).

    Il mourut, âgé de 80 ans, dans une forêt, à Kusinagara (aujourd’hui Kasia, à 175 km au nord-ouest de Patna) où il avait fait halte au cours d’un long voyage à pied.

    Une légende chinoise, réfutée par les hindous, identifie le Bouddha à Lao-Tseu.

    La doctrine

    Le bouddhisme fut à l'origine un mouvement monastique au sein de la tradition brahmanique.

    Il prit rapidement une orientation bien différente puisque le Bouddha rejeta les aspects fondamentaux de la philosophie hindoue, récusa l'autorité sacerdotale, ne reconnut pas la validité des Ecritures védiques et renia le culte des divinités sur lequel elles étaient fondées.

    De plus, la Voie qu'il prêchait était ouverte aux hommes et aux femmes de toutes castes car il refusait d'admettre que la valeur spirituelle d'une personne dépende de sa naissance.

    Dans sa doctrine, le bouddhisme regarde le Bouddha comme un sage ayant montré le chemin du « nirvana » (l’extinction de tout désir et de toute peur), la libération de la roue (dharmaçakra) des incarnations (karma) appelée roue de la loi (dharmaçakrapravartana), l’abandon de la matière (sangsara) et la sérénité absolue.

     

    Selon la pensée tibétaine, l'univers expérimentable de la conscience est constitué de 6 grands royaumes dans lesquels se répartissent les âmes suivant leur attachement aux illusions du monde.
    Ces royaumes sont représentés, dans la branche tibétaine du bouddhisme, par la Roue de la Vie à 6 rayons, tenue par le dieu Yama, personnification de la mort et juge des âmes.
    Lorsque le dernier souffle s'évade du corps du mourant, il fait tourner cette Roue de Vie à laquelle il communique son énergie, faite des expériences positives et négatives qu'il vient de vivre.

    Pour le bouddhisme, toute mort donnée est un sacrilège et le respect dû à la vie s'étend à toute existence animale, ce qui entraîne l'obligation d'une nourriture végétarienne.

    Le fait qu'il n'exige pas de culte à un dieu ne signifie pas qu'il soit athée mais simplement que dieu et les divinités étant les maîtres ordonnateurs du monde, il n'est pas nécessaire de leur rendre un culte.

    Les 4 vérités

    L'enseignement du bouddhisme peut se présenter par ces 4 grandes vérités fondamentales :

    - La Première Vérité énonce que tout est éphémère ; les joies momentanées que nous éprouvons ont nécessairement une fin, ce qui occasionne de nouvelles douleurs. Le moi n'est que temporaire et subit naissance et mort, tandis que la conscience est seule soumise aux enchaînements karmiques qui occasionnent les réincarnations.

    - La Seconde Vérité précise que le malheur des êtres provient de leurs désirs des choses de la vie et de leur volonté de vivre toujours.

    - La Troisième Vérité est le résultat de l'acquisition des deux premières. Si l'on parvient à supprimer les désirs, les frustrations et souffrances qui en découlent disparaîtront.

    - La Quatrième Vérité enseigne comment réaliser sa libération de l'enchaînement karmique, comment parvenir à la méditation pure, comme celle qui permit à Siddhârta de devenir Bouddha.

    Petit Véhicule et Grand Véhicule

    Le bouddhisme est scindé en deux grandes tendances :
    - la doctrine primitive ou Theravada, dite encore Hinayana ou « Petit Véhicule »
    - le Mahayana ou « Grand Véhicule » qui se développa dès le Ier siècle.

    Le philosophe de l'Inde du Sud, Nagarjuna (fin du IIème s. apr. J. C.), le plus grand théoricien de la doctrine madhyamika (la voie du milieu), donna au bouddhisme du Mahayana une orientation décisive.
    Nagarjuna exposa huit préceptes proches du jainisme : "S'abstenir de tuer, de voler, de commettre l'acte sexuel, de mentir, d'ingérer de l'alcool, de manger à des heures indues, de s'asseoir avec plaisir sur des sièges élevés, de chanter, de danser et d'arborer des ornements" (D. Hiilsman / M.-A Malfray, op. cit).

    Le bouddhisme mahayana admet un paradis, un enfer et un juge souverain : Ksitigarbha.

    Le bouddhisme s'est répandu en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Cambodge, en Birmanie et au Laos, où la forme dominante a été le Theravada ; le Mahayana a surtout été représenté en Chine, au Japon, à Taïwan, au Tibet, au Népal, en Mongolie, en Corée, au Viêt-Nam, ainsi qu'en Inde.

    Le zen

    Le zen, une des formes les plus tardives du bouddhisme, est l'école de la méditation « dhyâna » apportée de Chine au Japon par des moines qui reçoivent les laïcs dans leurs monastères.

    Le zen consiste à rechercher la sagesse et la maîtrise de soi par la méditation, une vie simple et naturelle, une discipline rigoureuse et la pratique de toutes sortes de travaux physiques (le zen considère les travaux manuels comme un support à la méditation).

    Le but du zen est de parvenir à l'illumination « satori » sans que soit exigé un travail intellectuel ni une recherche spirituelle ou philosophique.

    Il suffit de découvrir intuitivement la nature de Bouddha comme le dévoilent les « koans », sorte de problèmes insolubles qui démontrent que le raisonnement et l'intelligence ne sont pas nécessaires pour que s'éveille la « prajna » (sagesse) qui sommeille dans tout être humain.

    L'intuition est jugée supérieure au raisonnement intellectuel, car le zen n'a pour objectif que le développement de l'être et la connaissance de soi selon l'aphorisme : « Regarde en toi, tu es le Bouddha ».

    Historique

    68 : l'empereur Mingdi (58-75) fait construire le premier temple bouddhiste de Chine : le monastère du Cheval Blanc à Luoyang (Hénan).

    Vers 127/147. Sous le règne de Kanishka Ier [127(1)-147], le « concile » bouddhique de Kundalavana (Cachemire), définit les fondements du bouddhisme du « Grand Véhicule » : il est à l’origine de la division entre Grand et Petit Véhicule

    277 : le lundi 26 février, Mani (ou Manès), fondateur du manichéisme, autoproclamé dernier prophète de la lignée des Zoroastre (ou Zarathoustra), Bouddha et Jésus, est mis à mort par le roi de Perse.

    Vers 350 : apparition du bouddhisme zen au Japon.

    448 : en Chine, le bouddhisme devient religion d’état.

    502-549 : l’empereur de Chine, Liang Wudi, fervent bouddhiste, proscrit le taoïsme.

    552 : année traditionnelle de l’introduction du bouddhisme au Japon.

    607 : au Japon, le shintoïsme est détrôné par le bouddhisme.

    641 : le prince tibétain Srong-btsan Sgam-po succède au roi Nam-ri (empoisonné) ; il épouse 2 princesses bouddhistes (l’une chinoise, l’autre népalaise) ; il fonde Lhassa et fait construire la forteresse (le Potala) et des monastères (religion Bôn).

    Le 5 mai 685, le bouddhisme devient religion d'État au Japon.

    731 : 16 juillet, sur ordre de l’empereur de Chine, Xuanzong, un « évêque » manichéen compose le « Catéchisme de la religion du Buddha de Lumière, Mani » (Moni guangfo jiao fa yi liüe) : ce texte, adroit mélange de taoïsme, de bouddhisme et de manichéisme et présentant Laozi et Sakya-muni comme des précurseurs ou des avatars antérieurs de Mani, est destiné à renseigner les autorités sur les dogmes, les Écritures, la discipline de la secte afin de la faire agréer officiellement. En 732, un édit accorda la liberté de culte à la « doctrine de Mo-mo-ni » (Mar Mani).

    792 : au Tibet, le bouddhisme devient la religion officielle.

    845 : en Chine, l’empereur Wuzong étant favorable au taoïsme, toutes les religions étrangères sont interdites et plus particulièrement le bouddhisme (sécularisation des moines, monastères détruits).

    847 : l’empereur de Chine rouvre des couvents bouddhistes.

    850 : disparition du bouddhisme dans le Nord de l’Inde ; l’hindouisme et le jaïnisme le remplacent.

    1192 : en Inde, Mohammed de Ghor commence l’élimination des moines bouddhistes.

    1197 : à Nâlandâ (Inde), le centre d’études bouddhiques est détruit par les musulmans.

    1281 : en Chine, le taoïsme est proscrit par l’empereur Kubilay Khan au profit du bouddhisme.

    1863 : en avril, en Perse, Mirza Husayn-Ali (+1892), dit « Baha Allah » (la Gloire de Dieu) d’où « Foi Baha’ie » ou « bahaïsme », déclare être la manifestation divine annoncée par le Bab. Les bahaïs croient qu’il est le dernier d’une série après Zoroastre, Bouddha, Jésus et Mahomet ; leur communauté religieuse est reconnue par les Nations Unies.

    1950 : le 7 octobre, Mao Zedong donne l’ordre à l’armée de la République populaire de Chine d’envahir le Tibet considéré comme une province chinoise. Dès cette occupation, la région souffre de la violente politique d’assimilation chinoise : persécution des nombreux adeptes du bouddhisme lamaïque (le dalaï-lama part en exil en 1959), répression sanglante de toute velléité d’indépendance ou d’opposition au régime communiste, imposition du mandarin comme langue officielle, sinisation forcée.

    1955. En octobre, proclamation de la République du Vietnam du Sud ; les catholiques s’opposent aux bouddhistes.

    2009. Le 17 mai, des reliques du Bouddha (trouvées en Inde au XIXème siècle, lors de l'écroulement d'un stupa) sont installées à la Grande Pagode de Vincennes, un des pavillons construits pour l'Exposition coloniale de 1931, qui devient ainsi le haut-lieu spirituel du bouddhisme en Occident. L'Union bouddhiste de France (UBF) assure que l'installation en France de ces reliques a fait l'objet d'une prédiction et qu'elle symbolise un passage de relais du bouddhisme entre l'Orient et l'Occident. Il existe plusieurs reliques du Bouddha : pour remercier l'ONU d'avoir décrété jour férié la fête du Vesak, la Thaïlande, le Sri Lanka, ainsi que le Myanmar ont transféré douze de ses ossements au siège des Nations unies, à New York.

    Citations

    J'ai peine à croire qu'on puisse faire un Français d'un bouddhiste. (Xavier Saintine)
    L'humanité a été tour à tour, fétichiste, idolâtre, chrétienne et bouddhiste, juive et mahométane, déiste et panthéiste. (Proudhon)
    Si le bouddhisme est prôné de nos jours avec tant de faveur dans certains milieux européens, c’est que tous les esprits qui veulent tirer de l’humanitarisme une morale de bonté pour un monde sans Dieu sont déjà virtuellement bouddhistes (Jacques Maritain, Eléments de philosophie)

    Note

    (1) La découverte d'une inscription dans les années 1990 a permis de situer avec certitude l'an 1 de Kanishka en 127.

    Auteur : Jean-Paul Coudeyrette.

     

    http://pagesperso-orange.fr/compilhistoire/bouddhisme.htm

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