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Une illusion organisée.
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/04/2010
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"Le monde mental
ment
monumentalement."
Jacques Prévert.
"En vérité, ce que tu vois cache ce que tu dois voir et ce que tu entends brouille ce que tu dois entendre."
Jaffar le Berbère.
C'est assez effrayant le nombre de textes, de citations de poésies qui dénoncent cette illusion dans laquelle nous évoluons...
S'agit-il d'une tournure d'esprit, d'un jeu dialectique, existe-t-il réellement une voie de lucidité ?
Si cet état hallucinatoire est prouvé, d'où vient-il ? Pourquoi sommes-nous ainsi fermés à la réalité ?
Depuis plusieurs jours, je cherche à établir ce qui pourrait condenser cet état hallucinatoire, comme un résumé de nos errances. Mais systématiquement j'en reviens toujours à cette capacité à analyser la situation et à ne pas entrer tête baissée dans une impasse. Mais s'il n'y a pas cette lucidité, cette observation constante, qu'en est-il ?
L'impression qu'une bonne partie de l'humanité court après des enluminures pour cacher les murs de la geôle.
Education formatée par l'Histoire. Nos parents vivant dans les conditionnements générés par leurs parents, eux-mêmes conditionnés par leur environnement immédiat, l'inconscient collectif, leurs traumatismes transmis ou transférés sous d'autres formes dans leur progéniture et ainsi de suite en remontant à l'envers dans le temps. Nous ne sommes jamais libres au départ. Nous naissons en accrochant sur nos dos fragiles les fardeaux de nos aïeux. Parfois même à un niveau plus vaste encore que notre famille immédiate : Rwandais, Cambodgiens, Vietnamiens, Algériens, Amérindiens, Tibétains, Tziganes, Inuits, Sames, Aborigènes, Papous, Wayanas, Alakalufs... Une liste effroyablement longue.
Education formatée par les états et les idées directionnelles. Sans aller jusqu'au Stalinisme ou au Nazisme, nous vivons dans un environnement construit par quelques individus. Les médias par exemple, j'en ai déjà parlé. L'enseignement. Les modes commerciales. J'entends depuis quelques jours des élèves de ma classe parler de l'ipad d'Apple et penser déjà qu'à Noël ils vont en demander un...Les autres veulent savoir ce que c'est et se mettent à rêver de la même chose...Des enfants de dix, onze ans... Le consumiérisme à outrance, créer un besoin par un martelage médiatique, les médias s'enrichissant eux-mêmes par les budgets publicitaires.
Ecoeurement.
Cette humanité vit dans le poids de son passé en se projetant sans cesse dans un avenir à acheter. Sans s'apercevoir que ce fonctionnement détruit l'instant, le présent, la vie réelle. Conditionnement. Jusqu'à détruire même la planète qui l'accueille. Tout est à vendre, il faut pouvoir acheter. Travaillons, travaillons...Dépensons, dépensons...Travaillons, travaillons...
"Pourvu que mes enfants aient un bon salaire."
Effectivement je pense sans le moindre doute que ce que nous voyons n'est pas ce que nous devons voir, que ce que nous entendons n'est pas ce que nous devons entendre. Pas besoin de m'interroger longtemps.
Mais alors, que devons-nous voir, que devons-nous entendre ? Et d'ailleurs s'agit-il d'un "devoir" ? Ou d'une chance à saisir ? Dans le mot "devoir" il y a une obligation générée par une instance supérieure. Comme une obligation nourrie par une morale ambiante. Mais justement il n'y a aucune instance dirigeante qui s'en préoccupe. Sinon, celle que nous possédons nous-mêmes. Notre propre morale que je préfère imaginer sous la forme d'une conscience.
Conscience du phénomène vivant, conscience que je ne suis que la forme en évolution d'un projet qui me dépasse. Que sera l'homme dans dix mille ans si jamais il n'a pas fait disparaître ce phénomène vivant ? La vie est une intelligence dont la dimension ne m'est pas accessible. Même si je comprends accessoirement les "comment", je n'aurais sans doute jamais accès aux "pourquoi." La finalité de l'ensemble m'échappera toujours. Quel est le projet du phénomène vivant ? Je ne peux que tenter de répondre au phénomène qui est en moi en donnant à cette énergie une direction verticale,comme une ascension spirituelle. Sans comprendre pour autant la raison fondamentale de cette énergie en moi. Je peux lui donner une direction sans pour autant accéder à la compréhension totale de sa présence. Un hasard ? Ce mot n'est jamais que l'étiquette apaisante de mon incompréhension.
Bon. Et alors ? Faut-il donc s'extirper de cette mélasse humaine ?
Oui, sans doute.
C'est effroyable mais je n'ai pas d'autre solution. Soit je plonge dans le courant et je me laisse emporter, bercé dillusions et soutenu par mes compatriotes de misère, soit j'envisage la lévitation. Une lévitation spirituelle. Je participe, mentalement à ce maëlstrom mais je tente par un effort constant de garder la tête hors de l'eau. Il ne me suffit pas de prendre quelques bouffées d'air pour survivre. Ma survie, je veux en être le seul responsable. Je sais aujourd'hui que ce goût de l'altitude, de mon engagement physique et moral au coeur des montagnes n'était que le symbolisme vécu de cette démarche.
Mais qu'il est douloureux parfois de supporter le dégoût...
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Les quatre accords toltèques
- Par Thierry LEDRU
- Le 25/04/2010
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source wikipédia.
Miguel Ángel Ruiz (ou Don Miguel Ruiz) (né en 1952) est un auteur mexicain, chamane et enseignant. Son ouvrage, les quatre accords toltèques est un best-seller de la littérature New Age.
Né d'une mère curandera (guérisseuse) et d'un grand-père nagual (chaman toltèque), il fait des études de médecine et devient chirurgien. Sa vie bascule lors d'une expérience de mort imminente qui l'aurait inspiré à chercher des réponses aux questions de l'existence dans la tradition toltèque.
Son livre s'est vendu à plus de 4 millions d'exemplaires. Il a été reçu par l'animatrice de télévision américaine Oprah Winfrey dans son émission à ce sujet.
En 2002, il subit une crise cardiaque à laquelle il a survécu.
Les quatre accords
Les quatre accords en question se résument à :
- Que votre parole soit impeccable.
Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez. N'utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire autrui.
- Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.
Ce que les autres disent et font n'est qu'une projection de leur propre réalité, de leur rêve. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n'êtes plus victime de souffrances inutiles.
- Ne faites pas de suppositions.
Ayez le courage de poser des questions et d'exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.
- Faites toujours de votre mieux.
Votre "mieux" change d'instant en instant. Quelles que soient les circonstances faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d'avoir des regrets.
Le cinquième accord Toltèque
- Soyez sceptique, mais apprenez à écouter
Ne vous croyez pas vous même, ni personne d'autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est ce vraiment la vérité ? Ecoutez l'intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message.
Sans pour autant minimiser les quatre premiers accords, pour ma part, le cinquième accord revêt une importance particulière. Il correspond à une attitude qui n'est pas très fréquente. Ne pas considérer que les évènements, les connaissances, les avancées, les enseignements puissent à un moment se figer et ne plus changer. La "vérité" intérieure n'existe que dans le changement. Considérer que l'individu ait pu atteindre un niveau ultime d'évolution et être uniquement nourri de vérité est un mensonge. Cela voudrait dire qu'il n'y aurait plus besoin d'observation, de vigilance, que les acquis n'ont plus de raison d'être modifiés. Etre sceptique ne signifie pas être angoissé et s'interroger constamment sur la fragilité des pensées, des idées, des raisonnements mais de toujours se tenir à une certaine distance de ces phénomènes internes, en position d'observateur critique. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas une implication totale mais qu'il s'agit de préserver en soi la sérénité d'un observateur indépendant, une entité de la conscience qui ne participe pas à ce travail intérieur. C'est le maître intérieur.
Il faut toujours lui laisser une place, l'inviter, l'accueillir. Il ne s'impose jamais. S'il n'est pas désiré, il ne se révèle pas. Le maître intérieur ne vit que dans l'amour qu'on lui accorde. Etre sceptique, c'est montrer que l'on a besoin de lui, de sa lucidité, que l'on ne se laisse pas emporter par les conditions de vie mais qu'on a besoin d'un observateur attentionné et impartial.
Ce qui me semble le plus extraordinaire aujourd'hui, c'est d'éprouver l'aspect universel de ce maître intérieur. Il n'est pas identifié, il n'a pas de nom, aucune appartenance, il n'a pas besoin de moi pour exister, il n'est pas en ma possession, il n'attend rien. Ce qui explique d'ailleurs qu'on rencontre si peu de personnes vivant pleinement dans cette osmose. Très souvent, il peut apparaître dans une situation particulière mais il ne sera pas perçu dans sa réalité mais comme une réussite personnelle de l'individu qui va s'en glorifier.
L'essentiel n'aura pas été saisi :
Le détachement envers l'évènement (ce n'est pas une affaire personnelle mais un évènement qui ne porte pas atteinte à ce que je suis, le Soi, c'est le Moi qui peut être blessé)
Je me suis parfaitement exprimé, sans insérer dans mes propos des sous-entendus pernicieux, des non-dits criants.
Je n'ai fait aucune supposition envers mon interlocuteur ou envers l'évènement lui-même, je suis resté impliqué dans l'instant sans me détacher de ce que je dois y faire.
J'ai vraiment fait de mon mieux sans jamais me laisser emporter par un enthousiasme hallucinatoire, une colère insoumise, un regret inutile, tout ce qui émotionnellement vient perturber l'acte lui-même.
Lorsque cette analyse est faite, lorsque cette observation a été maintenue, il reste enfin à garder en soi un certain scepticisme, non pas comme une atteinte à la beauté de cet instant, à la satisfaction d'avoir mené au mieux ce travail intérieur mais juste pour ne pas s'égarer dans les dérives de la suffisance... Rien n'est jamais acquis, cela signifie qu'il est toujours possible d'aller voir plus loin, l'horizon recule quand on avance, ce qui compte c'est de continuer à marcher. Cette conscience, c'est le maître intérieur qui en dispose. Et c'est là que j'y perçois une entité étrange, comme un parfum subtil, une source inconnue, cette impression merveilleuse d'être envahi par des particules extérieures, cette idée que la Nature dispose elle-même de cette beauté intérieure et qu'elle l'offre comme un parfum... Les champs morphogénétiques de Ruppert Sheldrake...Nous sommes des calices dès lors que nous avons vidé de nous les eaux troubles. Les sages orientaux disent qu'il s'agit de maintenir la paix afin que les salissures restent au fond. Ce qu'il faut aimer c'est l'immobilité du lac.
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Le maître intérieur.
- Par Thierry LEDRU
- Le 24/04/2010
- 0 commentaire
"En chacun de nous vit quelque chose, une promesse, une connaissance essentielle, une mission qui dépasse l'horizon de l'homme ordinaire : c'est le maître intérieur."
Karkfried Graf Dürckheim.
Je me souviens avoir lu ce texte au lycée. Des jours entiers à y penser. J'avais déjà connu une première "cassure" à travers les épreuves vécues par mon frère.
J'avais seize ans.
J'étais sorti du déroulement linéaire de l'existence. Il y avait un "avant" et un "après."
Entre les deux il y avait l'hôpital. La souffrance, la mort de Roger, mon ami de classe, la survie inexpliquée de mon frère. Ce monde parallèle de la souffrance, de la destruction de l'individu. Et puis parfois de sa renaissance. A moins même que ça soit une naissance réelle, pas l'accession à la lumière du jour mais à la lumière intérieure.
Mais dans mon cas, ça n'avait été que des flashs épisodiques, éphémères. Je les avais éteints par mon ignorance, mon incapacité à saisir ce qu'ils pouvaient m'apprendre. Je restais accroché à ma vie linéaire. Mes études, mes histoires d'adolescent, la quête de l'amour, le sport, la lecture, une petite vie parfaitement normale alors que ce que j'avais vécu n'avait rien de normal.
Tout est resté en moi. Et je l'ignorais. Et parce que j'avais refusé de "naître", la vie s'est chargée de briser encore une fois le placenta dans lequel j'étais enfermé.
Encore une fois.
A vingt-cinq ans.
Insuffisant.
Alors une autre fois.
A trente-sept ans.
Insuffisant.
Tant pis, une fois de plus.
A quarante-deux ans.
OK. C'est bon.
Quarante deux ans... C'est long tout de même. La vie est patiente.
J'ai compris.
Je ne sais rien, je n'ai rien appris,rien saisi,rien découvert, je suis chargé de matériaux qui ne me bâtissent pas mais m'alourdissent, ce ne sont pas mes fondations mais les sables mouvants d'une conscience commune, fluctuante, je ne suis rien.
Mais, là, il y a un maître intérieur qui attend que je l'écoute.
Ca n'est pas moi. Je ne suis pas un maître, sinon celui de ma classe et de mes élèves. Etrange symbolique d'ailleurs. Un maître de classe qui ne sait rien de lui-même. Il fallait bien que ça s'arrête. Il y avait en moi une promesse, une mission.
Ecouter le maître.
Qui parle ainsi ? Qui est là ? Qui vient frapper à la porte close de notre mental ?
La conscience bien entendu.
Mais ça n'est pas une entité individuelle à mon sens, ça n'est pas une excroissance interne de notre cerveau.
C'est un "maître" extérieur qui vient nous visiter. Comme quelque chose d'inneffable flottant dans l'Univers. Je n'ai rien construit de ce que je suis. Tout ça m'a été donné. Les milliers de pages lues, j'aurais aussi bien pu toutes les oublier, elles auraient pu toutes s'effacer, les milliers de pages écrites, elles sont toujours nées d'une osmose, un état de connexion, pas d'une simple réflexion mais d'un embrasement intérieur que je ne produisais pas moi-même mais qui tombait en moi comme dans un puits ouvert. C'est toujours ainsi que j'écris d'ailleurs. Il faut que cette flamme vienne me nourrir.
Mais je ne parviens pas à imaginer que ce maître m'appartient, encore moins que je le suis. J'ai trop de défauts pour ça, trop d'errances, de dérives, de fluctuations. Je les accepte. Elles sont ce que je suis.
Mais il y a toujours cette promesse : le maître est là. Dans un coin, il veille, il sait choisir le bon moment, il ne faut pas avoir peur, s'abandonner, s'ouvrir, tout oublier pour apprendre.
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Diversité et unité.
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/04/2010
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"Il n'y a en réalité ni vérité, ni erreur, ni oui, ni non, ni autre distinction quelconque, tout étant un, jusqu'aux contraires. Il n'y a que des aspects divers, lesquels dépendent du point de vue. Moi et autrui sont deux positions différentes qui font juger et parler différemment ce qui est un."
Tchouang-Tseu.
Cette diversité, au lieu d'être vécue comme l'opportunité d'un enrichissement global, est perçue comme la nécessité d'une lutte entre les égos. Le mental, façonné par des éducations fondées sur la reconnaissance, ne cesse de lutter à travers des jugements pour défendre son "territoire", son image, ses certitudes. Les pensées deviennent des outils de guerre, les convictions sont des étendards. Tout n'est que lutte même dans le dialogue. Il faut absolument se faire entendre, avoir le dernier mot si possible et si ça n'est pas le cas tourner le dos dédaigneusement. L'autre n'est pas l'opportunité d'un échange mais la possibilité de mettre en avant son propre discours. On veut bien l'écouter pourvu qu'on puisse asséner ses propres vérités. Ecouter mais pas entendre. De l'autre il ne restera rien. C'est l'esprit de compétition instauré depuis l'école maternelle :il faut être le meilleur, avoir une image, un bon carnet de notes, répondre ce que l'adulte attend. A ces âges là, il ne s'agit pas de développer ses idées mais d'adhérer à celles de la masse tout en parvenant à être le plus fidèle possible à la connaissance diffusée, quelle soit insignifiante n'a aucune importance, ce qui compte c'est la reconnaissance.
Et puis avec l'âge, on apprend à se démarquer un peu sans réaliser qu'on continue à oeuvrer pour des idées générales auxquelles on reste soumis. La diversité reste une illusion mais le paravent de l'ego continue à s'épaissir. On rentre dans des clubs, des partis, des religions, des castes, des groupes de toutes sortes, on y trouve les échos identiques aux cris que l'on jette à tue-tête, c'est réconfortant, les "équipiers" deviennent des renforts, les autres restent des adversaires. Diversité de surface, embrigadement permanent.
On a subi les années de formation scolaire, personne n'a jamais parlé de conscience de soi, ni d'unité... Ce sont des données inconnues, ésotériques, tout juste bonnes à être placardées sur les portes des temples bouddhistes, moqueries, railleries, il n'est pas possible de sortir de la meute, c'est politiquement incorrect, comme un rejet global de tout ce qui nous a construit. Ou dé-construit.
Et puis il y a les "autres"...
Bien souvent, ils ont été détruits à un moment de leur vie. Un drame, une cassure, un choc dont l'écho perdurera indéfiniment. Parfois, "ça" leur est tombé dessus, sans aucun signe précurseur, une incompréhensible révélation, une illumination totale, durable,inexplicable. L'unité. Une réalité intangible. Un autre regard, une perception inversée. L'individu n'a pas d'existence, il est une image matérialisée, un jeu du phénomène vital. Imaginons que la nature se soit développée sous une seule forme. Ce serait un cauchemar. Le drame vient du fait que les images sont magnifiées au détriment de la source. La Nature ne l'avait pas prévu semble-t-il... Les voies de l'humain sont impénétrables...
Qu'en est-il de la diversité dès lors ? Comment est-elle vécue ?
Pour ma part, j'ai quasi totalement tiré un trait sur les relations humaines. Je vis dans une solitude adorée. La femme que j'aime, mes enfants. ce sont les seules personnes que je vois tous les jours, que j'aime, avec lesquels j'échange. Je ne vois jamais les enseignants de mon école en dehors des jours de classe. Chose étrange, je m'entends bien avec certains d'entre eux mais je ne cherche pourtant pas à les retrouver. Je peux passer une semaine de classe sans aller discuter une seule fois avec eux pendant les récréations. Et parfois, j'aurai du plaisir à aller discuter. Mais je sais que ça n'est pas un besoin, une nécessité, juste l'opportunité d'un moment de détente. En dehors de ces gens là, il n'y a personne d'autre. Absolument personne.
Et pourtant j'ai un contact facile, on ne me fuit pas. Et surtout, le plus surprenant, c'est cette impression très forte parfois, dans certaines circonstances, d'être connecté avec l'autre, une osmose, un immense bonheur dans le partage... Un sentiment très puissant d'unité. Cette envie irrépressible de me livrer totalement, d'échanger sur des données fondamentales, de partager nos expériences, il m'est arrivé d'avoir envie de pleurer parfois, comme une marée montante, c'était si puissant ce bonheur...
C'est sans doute cette émotivité qui m'a amené à cet isolement. Bien plus que l'énervement occassionnel devant la superficialité de certains échanges. Je me suis protégé...
Et ce blog est devenu peu à peu une autre "ouverture". Tout comme le sont mes romans. Une tentative d'unité.
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Thalassa
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/04/2010
- 0 commentaire
Pour ceux qui auraient manqué cette émission sur les pieuvres.
Fascinant.
http://www.thalassa.france3.fr/
L'évolution d'une espèce.
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Chaque conscience comme une étoile. (spiritualité/conscience)
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/04/2010
- 0 commentaire
"Notre esprit a une tendance naturelle à rejeter ce qui n'entre pas dans le cadre des croyances scientifiques ou philosophiques de notre époque."
Alexis Carrel.
Pas étonnant que cet homme ait écrit ça.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_Carrel
On ne peut pas dire que son parcours de vie soit irréprochable par contre...Pétain et l'eugénisme ternissent considérablement la vie d'un homme qui a eu la légion d'honneur... Bon, en même temps, on sait que n'importe qui peut l'avoir cette breloque. Imaginons pour rire (très fort) que l'équipe de France gagne la coupe du monde, même Ribéry pourrait en avoir une. ( Je précise que je n'aime pas le foot ^^).
Bon. Je m'égare.
Qu'en est-il aujourd'hui de cette tendance à rejeter ce qui n'entre pas dans le cadre de la science ou de la philosophie ?
Pour la philosophie, c'est vite vu, elle n'intéresse plus grand-monde... C'est assez mérité d'ailleurs. L'intellectualisme, ça fatigue et quand je vois que les cours, les enseignements, les thèmes sont les mêmes pour mes enfants ou mes anciens élèves que ceux que j'ai étudiés, ça montre bien l'immobilisme de la chose. En même temps, quand je les vois étudier en Français, Molière ou la Comtesse de Ségur, là, ça fait hurler. Et pas de rire. Le Clézio, prix Nobel, n'est toujours pas entré dans les manuels... Fichue éducation nationale.
Et la science ? J'ai l'impression là que les gens s'en détournent de plus en plus. La grippe H1N1 a été le fiasco le plus retentissant de la décennie... L'allopathie, les hôpitaux dans lesquels il vaut mieux ne pas rentrer, les bio technologies, Monsanto et autres monstres destructeurs... La science... Dans toutes ses errances et aberrations. La liste est longue.
Ils sont nombreux aujourd'hui à chercher d'autres voies. Elles ne sont pas toutes respectables d'ailleurs. Les exagérations restent l'apanage de l'humanité.
J'ai entendu sur une radio un cardinal dire que les gens attendaient le retour du Christ et qu'en guettant ce jour les églises restaient le lieu sacré dans lequel les âmes pouvaient préparer l'accès au paradis... Mon Dieu, pourrait-on dire... Quelle horreur.
Alors où peut-on aller ?
Krishnamurti disait qu'il n'y a pas de sentier tout tracé, aucune voie commune et que le chemin était individuel. Pas de gourou, aucune religion, aucune secte, aucun embrigadement ne peut remplacer le travail sur soi.
J'appelle ça la philosophie spirituelle. Elle englobe la philosophie occidentale et orientale mais surtout elle créé une ouverture d'esprit, une démarche que Thoreau ou Emerson nommaient le transcendantalisme.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transcendantalisme_(%C3%89tats-Unis)
"La publication en 1836 de l'essai d'Emerson, Nature, est habituellement considérée comme un tournant à partir duquel le mouvement transcendantaliste devient un mouvement culturel majeur, à la hauteur de l'ambition de l'écrivain : « C'est sur nos propres pieds que nous marcherons, c'est avec nos propres mains que nous travaillerons, ce sont nos propres idées que nous exprimerons… Une nation d'hommes existera pour la première fois, parce que chacun se croit inspiré par l'âme divine, qui inspire aussi tous les hommes ». L'essai se termine par un appel à une révolution de la conscience humaine à partir de la nouvelle philosophie idéaliste."
Voilà un exemple. Mais c'est une voie commune et pas encore une voie individuelle. C'est un chemin déjà parcouru par certains hommes remarquables. Ca n'est pas le mien, ça n'est pas le vôtre. Il n'y a pas de guide, pas de pages à tourner, pas de prières à réciter, aucun manuel, aucune leçon à apprendre, aucun précepte à adopter, aucun conditionnement à accepter.
Révolution de la conscience... De ma conscience, de la vôtre. En fonction de mon propre parcours, de mes idéaux, de mes convictions, de mes inspirations, de mon instinct, de ma lucidité, de ma vigilance. Tout dépend de moi. Rien ne viendra de l'extérieur. Rien ne me sera donné. Je pourrais manquer une opportunité qui se présente. Il suffirait justement que je manque de lucidité. Aucun gourou, aucun livre, aucune religion ne pourra me dire que tout est là parce que ça ne serait pas moi mais un autre qui influencerait ce que je dois parvenir à être.
Lorsque cette révolution de ma conscience sera établie, il est possible que je puisse vivre parmi les autres sans en subir les influences. Je serai là et non pas en devenir. Tout le problème de notre existence vient du fait que nous sommes justement conditionnés tout au long ce notre enfance, de notre adolescence et que ça peut très bien continuer toute la vie. Nous commençons irrémédiablement notre chemin par une voie commune.
La révolution de la conscience consiste à sauter le fossé et à tracer la route à travers des étendues vierges. Celles qui nous concernent. Ce choix impose l'idée d'une certaine marginalité. Chez certains individus, elle se nourrit de violence. Ça n'est toujours pas une voie de liberté puisque l'autre reste la source du conflit qui me ronge. La marginalité positive prend sa source dans la plénitude, l'apaisement, l"acceptation.
Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va.
"Quand tu les acceptes, les choses sont ce qu'elles sont. Quand tu ne les acceptes pas, les choses sont ce qu'elles sont."
Comprendre que la réaction à l'évènement n'est pas la réalité de l'évènement mais ce que mon mental en fait.
Révolution de la conscience. De ma conscience. De la vôtre.
"Soit nous gagnons en tant qu'équipe, soit nous mourrons en tant qu'individu."
Al Pacino dans le film "L'enfer du dimanche."
C'est vrai aussi pour l'humanité.
Mais l'humanité "réelle" n'est pas une conscience commune. Elle est un ensemble d'individus qui agissent en toute conscience. Et c'est cette lucidité qui les unit. Dans l'idée d'une conscience commune, je vois poindre au contraire l'eugénisme. C'est tout le cauchemar généré par l'idée d'un "Ordre Mondial".
Dans la notion de "Tout" délivrée par les philosophies orientales, il n'est pas question d'une conscience commune, ni encore moins d'une pensée commune mais de la perception ultime, totale, constante d'une appartenance au phénomène vital, moléculairement parlant. Quelque soit la forme prise par la matérialisation de ce phénomène vital. Cette perception est à la source d'un respect absolu. Il ne sera possible que lorsque les individus atteindront cet état de conscience interne. Alors l'unité sortira de son carcan.
Pour atteindre l'unité, il faut que la révolution de chaque conscience se fasse, que les individualités se libèrent, que les egos ne soient plus les fragments amalgamés d'un cloaque mais les étoiles individualisées du cosmos.
Le cosmos est un chaos magistralement bien ordonné dans lequel chaque étoile brille de sa propre lumière dans une noirceur qui les unit.
L'humanité devrait prendre l'Univers comme exemple.
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Terra éco.
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/04/2010
- 0 commentaire
Un site passionnant.
http://www.terra-economica.info/Les-lecons-du-volcan-d-Eyjafjoll,9775
Sur l'actualité économique dans une vision écologique.
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Le centre
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/04/2010
- 2 commentaires
Il existerait à l'intérieur de nous "un point central." Pour les scientifiques modernes, il s'agirait du cerveau. Dans l'Egypte antique et plus tard la Grèce puis Rome, il s'agissait du coeur ou du foie. Ailleurs on le situe à la base de la colonne vertébrale, tantôt au niveau du nombril, la glande pituitaire (Angleterre du XIX è siècle), l'hypothalamus (pour les Indiens). L'hypothalamus est un organe du cerveau. Dans certaines religions orientales on le considère comme le siège de l'âme. Il se trouve là où beaucoup d'anciens situaient "le troisième oeil". Il contrôle les émotions, les perceptions et de nombreuses fonctions mentales. Il est responsable des symptômes du stress mais c'est lui aussi qui inverse le processus. Il fait baisser le rythme cardiaque et la pression sanguine, régule la température et contrôle le métabolisme. Il nous tient en état de conscience et de veille, il contrôle les influences psychosomatiques sur la santé.
Tout ça relève de la science. Je ne le nie pas mais ça m'importe peu en fait. Et d'ailleurs, ça ne reste que des études scientifiques, on sait combien elles restent soumises au passé...Quand on travaille sur des acquis antérieurs on avance dans la voie de ces acquis...
Lorsque je suis dans le calme, lorsque je suis assis au sommet d'une montagne, que je sens dans mon corps le flux sanguin qui s'apaise, le ryhtme cardiaque qui se cale sur le silence de la Terre, lorsque mes yeux s'amusent des chevelures de poudre sur le fil tranchant d'une arête, ça n'est pas mon hypothalamus qui vibre mais mon amour de la vie. Il n'y a pas de centre de réception mais un abîme intérieur dans lequel tombent en cascade les émerveillements, les bénédictions, les hommages pour cette Terre.
Le coeur, l'hypothalamus, le foie, le nombril, la colonne vertébrale, le troisième oeil où mes oreilles, mes yeux, mon cerveau, mes entrailles, les picotements dans mes jambes harassées de pentes raides, la peau de mes joues piquetées de froid, que m'importe de savoir s'il y dans tout ça un centre, un organe récepteur, un processeur ultra performant et qui gère l'ensemble...
Que serait ce centre sans les montagnes, la neige, le ciel, les nuages, ma sueur, les paysages, le froid, le vent, le soleil, la soif, la fatigue, le désir d'altitude, le goût de l'effort, le bonheur de suivre mes deux garçons, de marcher désormais dans leurs traces, de surprendre parfois leurs regards attentifs sur "le père" ?
Que serait cet organe sans ces nourritures ?
Un ordinateur sans flux électrique.
L'amour de la vie comme connexion. Du haut débit.