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  • Le temps de lecture en France

    Tous les soirs, on lit pendant une heure, en moyenne.

    Si j'ajoute le temps que je passe à lire ce que j'écris, alors là, je suis sur le podium ^^.

    Bon, par contre, écrire des romans en étant Français, ça n'était pas le bon plan. J'aurais mieux fait de naître en Estonie.

     

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    En minutes par jour…

    La France est le pays d’Europe qui consacre le moins de temps à la lecture de livres ! Tous les dix ans une enquête est réalisée pour connaître le temps consacré à la lecture. La dernière a été effectuée dans 15 pays de la communauté européenne entre 2008 et 2015 (la prochaine sera diffusée en 2025). En tête de cette liste se trouve l’Estonie dont les habitants de 20 à 74 ans consacrent en moyenne 13 minutes par jour à la lecture d’un ouvrage, suivi de près par la Finlande et la Pologne avec 12 minutes par jour. Viennent ensuite, la Hongrie, la Grèce, l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Espagne avec 6 à 10 minutes par jour. La Roumanie, l’Autriche et l’Italie n’investissent quotidiennement que 5 minutes dans cette activité. Et à la fin de ce classement, tout en bas de la liste se trouve la France. Les habitants du pays de Molière, de Voltaire, de Balzac, de Flaubert, de Proust ne consacrent en moyenne que deux minutes par jour à la lecture d’un livre. Un bien triste record pour un pays qui compte 16 prix Nobel de littérature sur 119, et représente la nationalité la plus primée de l'histoire de ce prix, devant les États-Unis (12 lauréats) et le Royaume-Uni (10 lauréats).

    Sources : World Economic Forum 2018 (Forum économique mondial plus communément appelé Forum de Davos).

    https://weforum.org/.../chart-of-the-day-where-europeans.../

    Euronews 2023 (chaîne de télévision pan-européenne multilingue d'information internationale).

    https://euronews.com/.../world-book-day-which-european...

    Important : Une enquête australo-américaine datant de 2021 tenant compte de la crise Covid modifie ce classement pour certains pays, sans changer pour autant la position de la France qui reste la dernière de la liste :

    https://geediting.com/world-reading-

    Philippe Roi

  • Rhinocéros blanc

     

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    La photographie qui fait tourner le monde. Un des deux derniers spécimens de rhinocéros blancs restés sur la planète, surveillé 24/7 par un militaire pour que les braconniers ne le tuent pas. Avec cette photo, prise dans une réserve naturelle du centre du Kenya, Matjaz Krivic a remporté le prix du « Meilleur photographe de voyage 2022 ».

    Najin, 33 ans, l'une des deux dernières rhinocéros blancs du nord (Ceratotherium simum cottoni) et son gardien, Zachary Mutai, à Ol Pejeta Conservancy au Kenya.
    Najin est surveillée par un militaire pour que les braconniers ne la tuent pas.
    Comme il n’y a plus de mâle et que l’espèce voisine : le rhinocéros blanc du sud (Ceratotherium simum simum) est moins menacée, des ovules prélevés sur les deux dernières femelles : Najin et Fatu ont été envoyés en Italie dans un laboratoire spécialisé dans la fertilisation. Celui-ci utilise le sperme de deux rhinocéros mâles décédés. Les douze embryons viables proviennent de la plus jeune des deux femelles : Fatu. Ces embryons seront ensuite confiés à des mères porteuses de la sous-espèce voisine, le rhinocéros blanc du sud.

    Pour mémoire, le rhinocéros blanc du nord vit sur Terre depuis 26 millions d’années et ils étaient encore plus d’un million à la fin du XIXe siècle.

     

    Et il aura donc fallu attendre qu'il n'en reste que deux pour qu'une surveillance soit instaurée ?

    Avec un militaire ?

    Mais la solution la plus radicale c'était la prison à vie pour ceux qui font commerce de la poudre de corne. Et non pas s'en prendre uniquement aux braconniers. Si vous attrapez un braconnier, il en viendra un autre tant qu'il y a aura des acheteurs. Donc, c'est une protection internationale qu'il faut instaurer. Et ça n'arrivera jamais.

    On trouvera des oeuvres d'art qui coûtent des millions, des monuments classés par l'UNESCO, des budgets pharaoniques pour reconstruire Notre dame de Paris, mais un rhinocéros blanc, ça intéresse qui ? Pour la plupart des humains, la nature n'est pas une oeuvre d'art, juste un terrain d'exploitation.

     

  • Le déclin de l'empire romain

    C'est un sujet qui m'intéresse grandement puisque je travaille à l'écriture de ma dystopie, non pas sur le déclin de l'empire romain mais sur le déclin de l'humanité toute entière. Pour moi, la pandémie de covid n'était qu'un aperçu de ce qui pourrait advenir. On sait par exemple que le dégel du permafrost est susceptible de libérer des pathogènes mortels, on sait que le phénomène de "plastisphère" est susceptible de développer des mutations de maladies connues, comme celle du choléra par exemple ou d'autres. L'imagination de la nature n'est pas à notre mesure.

    "Plastisphère"

     

    Pourquoi l’Empire romain, qui a dominé l’Europe et la Méditerranée pendant cinq siècles, s’est-il inexorablement affaibli jusqu’à disparaître ? Archéologues, spécialistes des pathologies anciennes et historiens du climat accumulent aujourd’hui des indices convergeant vers les mêmes facteurs : un puissant refroidissement et des pandémies. Une maladie, dont les symptômes décrits par le médecin grec Galien rappellent ceux de la variole, aurait ainsi frappé Rome en 167, ravageant bientôt son armée, avant qu’une probable fièvre hémorragique venue d’Égypte ne décime à son tour la population à partir de 251. Parallèlement, un brusque désordre climatique en cours jusqu’en Eurasie aurait fait chuter les rendements agricoles et entraîné la migration des Huns vers l’ouest. En proie à des difficultés économiques et militaires, attaqué de toutes parts par les tribus barbares, l’édifice romain s’est alors peu à peu fissuré. Puis, en 536, lorsque Justinien partit de Byzance pour reconquérir la partie occidentale de l’Empire, c’est une catastrophe naturelle qui stoppa net sa marche sur Rome : en plongeant l’Europe dans le noir, une éruption volcanique aurait provoqué une baisse spectaculaire des températures. Ce refroidissement et la terrible épidémie de peste bubonique qui se déclara en 541 pourraient avoir sonné le glas d’un Empire qui tentait pour la dernière fois de se relever.

     

     

    Imaginons maintenant qu'une pandémie s'étende dans un monde qui ne dispose plus des moyens techniques pour la juguler...

     

    "TOUS, SAUF ELLE"

    CHAPITRE 59

    C’est à l’hôpital de Bangkok que fut répertorié le premier cas. Une femme prise de vomissements et de vertiges, des douleurs aiguës dans le ventre, une violente diarrhée, une déshydratation foudroyante. Elle fut admise aux urgences puis placée en réanimation suite à des difficultés respiratoires critiques. Elle mourut le lendemain.

    L’autopsie et des analyses poussées révélèrent un probable empoisonnement par une bactérie : le vibrion.

    Le deuxième cas fut enregistré la semaine suivante, un lundi.

    Deux autres le mercredi.

    Dix, dans le week-end.

    Le dimanche soir, le responsable du laboratoire d’analyses médicales, diligenté par le gouvernement thaïlandais, appela un numéro d’urgence mis à sa disposition.

    « Vibrio choleare O139, Monsieur le Ministre mais avec quelques singularités, une évolution inattendue et particulièrement agressive. Nous en sommes certains et c’est pour cela que je me permets de vous déranger. »

    Le lendemain, les hautes sphères de l'OMS furent alertées.

    Deux jours plus tard, la même alerte sanitaire fut envoyée par les Philippines.

    Puis par le Bangladesh.

    Puis l'Inde.

    Et tout le monde se mit à attendre le pays suivant.

    En quelques jours, des réunions ministérielles, dans tous les États concernés, permirent aux scientifiques d’expliquer le concept de plastisphère, un terme initié en 2003 par deux chercheurs, le couple Zettler. La dégradation du plastique dans les océans avait engendré l’apparition de bactéries exclusives et une contamination inconnue jusque-là. Ces bactéries nées de cette pollution par les plastiques avaient abouti à une transformation du vibrio choleare et cette évolution paraissait redoutablement dangereuse pour l’humain.

    On assistait, semble-t-il, maintenant, à une propagation fulgurante de la bactérie et probablement à un renforcement brutal de sa dangerosité.

    Aucun scientifique ne pouvait présager d'un possible traitement à court terme. Il fallait lancer de nombreuses études immédiatement.

    Il ne restait que l'alerte sanitaire et les mesures d'hygiène et de sécurité alimentaire.

    Et la gestion de crise, autrement dit, de la panique.

    Le choléra... Sous une forme mutante.

    Tous les politiciens connaissaient l'impact dévastateur d'un mouvement de masse sur la croissance. La peur serait plus néfaste sur l'économie que le nombre de morts lui-même.

    L'OMS demanda aux pays touchés de ne plus consommer de crustacés et rappela les mesures élémentaires d'hygiène : boire de l'eau en bouteille ou utiliser des systèmes performants de filtration, se laver les mains, manger des aliments bien cuits.

    Autant dire l'impensable pour des millions d'individus.

     

  • Edward ABBEY : l'écrivain rebelle

     

     

     

     

     

    EDWARD ABBEY (1927-1989), personnage emblématique et contestataire, est le plus célèbre des écrivains de l'Ouest américain.

    Le succès du Gang de la Clef à Molette, paru en 1975, a fait de lui une icône de la contre-culture et le pionnier d'une prise de conscience écologique aux États-Unis.

    À sa mort, il demanda à être enterré dans le désert. Aujourd'hui encore, personne ne sait où se trouve sa tombe.

    Le gang de la clef à molette (Ne meurs pas, ô mon désert) par Abbey
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    Le gang de la clef à molette tome 1 sur 2

    EAN : 9782351785690
    491 pages

    GALLMEISTER (03/10/2016)

    ★★★★★

    ★★★★★

    3.95/5   842 NOTES

    Résumé :

    Révoltés de voir la somptueuse nature de l'Ouest américain défigurée par les industriels, quatre insoumis décident d'entrer en lutte contre la « Machine ». Un vétéran du Vietnam accro à la bière et aux armes à feu, un chirurgien incendiaire entre deux âges, sa superbe maîtresse et un mormon nostalgique et polygame se mettent à détruire ponts, routes et voies ferrées qui balafrent le paysage. Armés de simples clefs à molette - et de quelques bâtons de dynamite - ils affrontent les représentants de l'ordre et de la morale dans une folle course-poursuite à travers le désert.
    Traduit de l'américain par Jacques Mailhos
    Un chef-d’œuvre où rage se marie au rire.

     

     

     

    Seuls sont les indomptés par Abbey
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    EAN : 9782351780923
    349 pages

    GALLMEISTER (30/11/-1)

    ★★★★★

    ★★★★★

    4.09/5   92 NOTES

    Résumé :

    Au milieu des années 1950, Jack Burns reste un solitaire, un homme hors du temps. Il s’obstine à parcourir le Nouveau-Mexique à cheval, vit de petits boulots et dort à la belle étoile. Lorsqu’il apprend que son ami Paul vient d’être incarcéré pour avoir refusé de se soumettre à ses obligations militaires, Jack décide de se faire arrêter. Retrouver Paul en prison et s’évader ensemble, tel est son plan. Mais il n’imaginait pas que son évasion déclencherait une traque d’une telle ampleur. Nul ne peut impunément entraver la marche de l’ordre et du progrès.
    Seuls sont les indomptés est un chef-d’œuvre d’Edward Abbey, auteur insoumis et emblématique de l’Ouest américain, qui dévoile avec cette échappée sauvage le prix à payer pour la liberté.

    Désert solitaire par Abbey
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    EAN : 9782351786819
    346 pages

    GALLMEISTER (23/08/2018)

    ★★★★★

    ★★★★★

    4.16/5   404 NOTES

    Résumé :

    Peu de livres ont autant déchaîné les passions que celui que vous tenez entre les mains. Publié pour la première fois en 1968, Désert solitaire est en effet de ces rares livres dont on peut affirmer sans exagérer qu'il “changeait les vies” comme l'écrit Doug Peacock. À la fin des années 1950, Edward Abbey travaille deux saisons comme ranger dans le parc national des Arches, en plein cœur du désert de l'Utah. Lorsqu'il y retourne, une dizaine d'années plus tard, il constate avec effroi que le progrès est aussi passé par là. Cette aventure forme la base d'un récit envoûtant, véritable chant d'amour à la sauvagerie du monde, mais aussi formidable coup de colère du légendaire auteur du Gang de la clef à molette.

    Chef-d'œuvre irrévérencieux et tumultueux, Désert solitaire est un classique du nature writing et sans conteste l'un des plus beaux textes jamais inspirés par le désert américain.

  • Résonance de Schumann : harmonie naturelle et influences cachées

     

     

    Résonance de Schumann : harmonie naturelle et influences cachées

     

    - Catégories : Santé et bien-être

    https://mandalashop-online.com/fr/blog/resonance-de-schumann-harmonie-naturelle-et-influences-cachees-n123

    Au croisement entre la science et le bien-être, la Résonance de Schumann suscite un intérêt grandissant au sein de la communauté scientifique et des chercheurs du monde entier. Cette fréquence naturelle, également connue sous le nom de la résonance de Schuman, est liée à des effets surprenants sur le corps humain et son état de conscience. Dans cet article, nous plongeons dans les aspects scientifiques et thérapeutiques de la Résonance de Schumann, explorant sa corrélation avec les états de bien-être et les effets bénéfiques qu'elle peut avoir sur les individus.

    Qu'est-ce que la fréquence de Schumann ?

    La fréquence de Schumann, également appelée la Résonance de Schumann ou la résonance de Schuman, est une fréquence électromagnétique naturelle qui se produit dans la cavité formée entre la surface de la Terre et l'ionosphère, une couche de la haute atmosphère. Elle a été prédite pour la première fois par le physicien allemand Winfried Otto Schumann en 1952 et est nommée en son honneur.

    La fréquence de Schumann se situe principalement autour de 7,83 hertz (cycles par seconde), bien que les variations puissent se produire en fonction de la géométrie de la cavité ionosphérique. Cette fréquence est générée par les décharges électriques provenant des éclairs qui se produisent constamment à travers le globe terrestre. Ces éclairs agissent comme une sorte de battement de cœur naturel de la planète, générant une onde électromagnétique qui est emprisonnée et réfléchie entre la surface terrestre et l'ionosphère.

    La fréquence de Schumann est une partie intégrante de l'environnement électromagnétique de la Terre. Elle est influencée par divers facteurs géophysiques, tels que la topographie, la composition atmosphérique et les activités électriques dans l'ionosphère. Elle peut également être modifiée temporairement par des événements tels que les éruptions solaires, les tempêtes géomagnétiques et d'autres phénomènes.

    Bien que la fréquence de Schumann soit à peine perceptible par nos sens, certains chercheurs et praticiens croient qu'elle peut avoir des effets sur les êtres vivants, en particulier sur les humains. Des études ont suggéré des corrélations entre les fréquences cérébrales humaines, comme les ondes alpha (8 à 12 Hz), et la fréquence de Schumann. Certains pensent que s'harmoniser avec cette fréquence peut favoriser des états de relaxation profonde, de 
    méditation et de bien-être.

    Il est important de noter que la recherche dans ce domaine est encore en cours, et il existe des opinions divergentes sur les effets exacts de la fréquence de Schumann sur les êtres vivants. Cependant, son rôle en tant qu'élément naturel du paysage électromagnétique terrestre continue d'être exploré et étudié par les scientifiques et les praticiens intéressés

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    Les origines scientifiques de la résonance de Schumann

    La Résonance de Schumann se manifeste naturellement dans la cavité formée entre la surface de la Terre et l'ionosphère, une couche de la haute atmosphère. À une fréquence d'environ 7,83 Hz, la Résonance de Schumann est influencée par les éclairs qui se produisent continuellement à travers le monde, créant ainsi une onde stationnaire caractéristique.

    Comment mesurer la résonance de Schumann (7.83 hz) ?

    La mesure de la Résonance de Schumann implique l'utilisation d'instruments de mesure spécifiques capables de détecter les champs électromagnétiques à différentes fréquences. Étant donné que la Résonance de Schumann se situe principalement autour de 7,83 hertz (Hz), elle est en réalité située dans la gamme des basses fréquences (BF) du spectre électromagnétique. Voici comment la Résonance de Schumann est mesurée :

    •   Antennes Schumann : Les antennes Schumann sont conçues pour capturer les signaux électromagnétiques à basse fréquence provenant de l'espace et de l'ionosphère. Les antennes utilisées pour mesurer la Résonance de Schumann sont généralement des antennes dipôles ou des antennes à cadre. Ces antennes sont conçues pour être sensibles aux fréquences basses et sont souvent installées dans des endroits éloignés de toute interférence électromagnétique pour obtenir des mesures précises.

    •   Analyseurs de spectre : Les analyseurs de spectre sont des instruments de mesure qui décomposent un signal électromagnétique complexe en ses composantes fréquentielles individuelles. Ils sont utilisés pour afficher le spectre des fréquences présentes dans le signal capturé par les antennes Schumann. Cela permet de visualiser la dominance de la fréquence de Schumann à environ 7,83 Hz.

    •   Sites de mesure : Pour obtenir des mesures précises de la Résonance de Schumann, il est essentiel de placer les antennes de mesure dans des endroits à faible pollution électromagnétique, éloignés des sources de perturbations électromagnétiques artificielles, telles que les équipements électroniques et les lignes électriques. Des emplacements éloignés des zones urbaines et industrielles sont souvent préférés.

    •   Analyse temporelle : En plus de l'analyse spectrale, l'analyse temporelle est également importante pour étudier les variations de la Résonance de Schumann au fil du temps. Les enregistrements à long terme permettent de suivre les fluctuations de la fréquence et de l'intensité de la résonance en fonction des conditions environnementales et des activités solaires.

    Il est important de noter que la mesure de la Résonance de Schumann peut être délicate en raison des interférences électromagnétiques provenant de sources artificielles, telles que les transmissions radio, les dispositifs électroniques et la pollution électromagnétique en général. Cependant, malgré ces défis, les chercheurs parviennent à obtenir des données précieuses sur cette fréquence naturelle et son interaction avec l'environnement terrestre et les êtres vivants.

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    Pourquoi la résonance de Schumann augmente ?

    Pour certains, depuis 1987 cette fréquence vibratoire se serait accélérée lentement puis, à partir de 1997, de plus en plus vite. Aujourd’hui, elle atteindrait la valeur record de 13 hertz ! Cette élévation de la fréquence vibratoire de la Terre agirait sur plusieurs niveaux et en particulier sur le temps. Autrement dit, plus la vibration s’élève, plus la notion de temps s’accélère.

    Pour d'autres, la résonance de Schumann n'augmenterait pas de manière significative en soi. Elle est généralement considérée comme une fréquence relativement stable qui oscille autour de 7,83 hertz (Hz). Cependant, il peut y avoir des variations mineures et temporaires dans la fréquence de la Résonance de Schumann en raison de facteurs environnementaux et solaires.

    Certaines des raisons pour lesquelles les fluctuations temporaires peuvent être observées incluent :

    •   Activité Solaire : Les éruptions solaires et les tempêtes géomagnétiques peuvent influencer les propriétés de l'ionosphère, qui joue un rôle dans la réflexion de la Résonance de Schumann. Lorsque l'activité solaire est élevée, elle peut perturber les couches ionisées de l'ionosphère, ce qui peut entraîner des variations temporaires de la fréquence de la Résonance de Schumann.

    •   Conditions Atmosphériques : Les variations dans la composition et la densité de l'atmosphère, ainsi que d'autres conditions atmosphériques, peuvent influencer la propagation des ondes électromagnétiques, y compris la Résonance de Schumann. Les conditions météorologiques et les changements dans la ionosphère peuvent jouer un rôle dans les fluctuations temporaires.

    •   Activité Électrique de la Terre : L'activité électrique de la Terre, comme les éclairs, influence directement la Résonance de Schumann. Les variations dans la fréquence et l'intensité des éclairs à travers le globe terrestre peuvent entraîner des variations temporaires de la résonance.

    •   Effets de la Lumière du Jour et de la Nuit : Les variations dans la quantité de lumière solaire atteignant l'ionosphère pendant la journée par rapport à la nuit peuvent également jouer un rôle dans la propagation des ondes électromagnétiques. Cela peut entraîner des fluctuations mineures de la Résonance de Schumann.

    Il est important de noter que ces variations temporaires sont généralement subtiles et ne conduisent pas à des changements significatifs dans la fréquence de base de la Résonance de Schumann. La stabilité de cette fréquence est soutenue par les processus naturels qui se produisent dans l'environnement électromagnétique de la Terre.

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    La résonance de Schumann et la fréquence de la terre aujourd'hui

    Le mode principal a une longueur d'onde égale à la circonférence de la Terre et une fréquence de 7,83 Hz. Cette fréquence est influencée par divers facteurs environnementaux, tels que l'activité électrique dans l'ionosphère, les éclairs et les conditions atmosphériques.

    La fréquence de rotation de la Terre, connue sous le nom de jour sidéral, est d'environ 0,004167 Hz. Cela signifie qu'il y a environ 0,004167 rotations de la Terre par seconde. Cependant, la Résonance de Schumann n'est pas directement liée à la fréquence de rotation de la Terre, mais plutôt à la cavité formée entre la surface de la Terre et l'ionosphère.

    Si vous recherchez des informations actualisées sur la Résonance de Schumann et la fréquence de la Terre, je vous conseille de consulter des sources scientifiques spécialisées dans le domaine de la géophysique, de l'électromagnétisme et de la physique atmosphérique. Des instituts de recherche, des universités et des sites web spécialisés dans ces domaines pourraient avoir les données les plus récentes à ce sujet.

    Les bienfaits de la résonance de Schumann

    L'interaction entre la Résonance de Schumann et les êtres humains a suscité de nombreuses recherches et études au fil des années. Des chercheurs, dont Nikola Tesla et le chercheur australien Lewis B. Hainsworth, ont exploré le lien entre cette fréquence et les êtres vivants. Une corrélation entre les fréquences cérébrales humaines, en particulier les ondes alpha (8 à 12 Hz), et la Résonance de Schumann a été observée, suggérant un lien entre cette fréquence et les états de conscience calmes et méditatifs.

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    Résonance de Schumann : source de bien-être et de santé

    De plus en plus de gens se tournent vers la Résonance de Schumann à des fins thérapeutiques. Une pratique quotidienne, telle que la méditation de pleine conscience, peut permettre une synchronisation avec les rythmes naturels de la Terre, favorisant ainsi un état de relaxation profonde et de bien-être. Certains prétendent également que l'exposition à la Résonance de Schumann peut avoir des effets bénéfiques tels que la réduction du stress, des maux de tête et même une amélioration de la qualité du sommeil.

    La Résonance de Schumann, bien qu'elle fasse l'objet de recherches continues, est souvent associée à des bienfaits potentiels pour le bien-être et la santé. Cependant, il est important de noter que les preuves scientifiques concernant ces bienfaits ne sont pas toujours concluantes et que les effets peuvent varier d'une personne à l'autre. Voici quelques-uns des bienfaits associés à la Résonance de Schumann :

    •   Relaxation Profonde : La Résonance de Schumann est parfois considérée comme une fréquence apaisante et relaxante. S'harmoniser avec cette fréquence peut aider certaines personnes à atteindre des états de relaxation profonde, ce qui peut contribuer à réduire le stress et l'anxiété.

    •   Amélioration du Sommeil : Certaines personnes ont rapporté une amélioration de la qualité du sommeil après avoir été exposées à la Résonance de Schumann. Il est possible que cette fréquence favorise un état de calme propice à un sommeil réparateur.

    •   Soutien à la Méditation : La Résonance de Schumann est souvent associée à des états de conscience méditatifs et calmes. Les pratiquants de la méditation peuvent trouver utile de s'harmoniser avec cette fréquence pour favoriser des expériences méditatives plus profondes.

    •   Réduction du Stress : L'exposition à des environnements électromagnétiques naturels, y compris la Résonance de Schumann, est parfois considérée comme bénéfique pour réduire le stress et promouvoir une sensation générale de bien-être.

    •   Équilibre Émotionnel : Certains soutiennent que la Résonance de Schumann peut contribuer à l'équilibre émotionnel en favorisant des états de relaxation et de tranquillité.

    •   Harmonisation avec la Nature : En s'harmonisant avec la fréquence naturelle de la Terre, les individus peuvent se reconnecter avec leur environnement et se sentir plus en phase avec les rythmes naturels de la planète.

    Il est important de noter que la recherche dans ce domaine est en cours et que les preuves scientifiques solides pour certains de ces bienfaits ne sont pas toujours disponibles. Certaines expériences positives rapportées peuvent être dues à des effets placebo, à des facteurs psychologiques ou à d'autres influences.

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    Comment s'harmoniser avec la résonance de Schumann pour une meilleure qualité de vie

    La Résonance de Schumann n'est que le début d'une exploration plus vaste. Des scientifiques tels que R. Wever ont étudié les effets de la fréquence sur le corps humain, mettant en évidence des conséquences cognitives et des corrélations avec des milliers de sujets. L'idée que les éclairs et les orages ont un impact sur cette résonance ouvre la voie à de nouvelles découvertes sur notre lien profond avec les éléments naturels qui nous entourent.

    Au-delà des recherches scientifiques, la Résonance de Schumann a également trouvé sa place dans diverses écoles de pensée ésotériques et spirituelles. Certains considèrent cette fréquence comme la vibration originelle de l'univers, une énergie vitale qui peut être utilisée pour améliorer notre état de conscience et notre santé. Que ce soit dans les pratiques de méditation, les arts martiaux ou d'autres domaines, la Résonance de Schumann continue d'inspirer et de fasciner.

    Travailler avec la Résonance de Schumann implique généralement d'explorer des moyens d'harmoniser votre corps et votre esprit avec cette fréquence naturelle. Voici quelques approches que certaines personnes adoptent pour travailler avec la Résonance de Schumann :

    •   Méditation et Pratiques de Pleine Conscience : Certaines personnes intègrent la Résonance de Schumann dans leurs pratiques de méditation et de pleine conscience. En vous concentrant sur cette fréquence pendant la méditation, vous pouvez favoriser des états de calme et d'introspection profonde.

    •   Écoute de Fréquences Similaires : Des enregistrements audio de la Résonance de Schumann ou de fréquences similaires sont disponibles en ligne. Certaines personnes écoutent ces enregistrements pour favoriser la relaxation, la méditation et la détente.

    •   Expositions Contrôlées : Certaines personnes exposent volontairement leur corps à la Résonance de Schumann à des moments spécifiques. Cela peut se faire en écoutant des enregistrements, en passant du temps dans des environnements naturels où cette fréquence est plus présente, ou en utilisant des appareils émettant des signaux similaires.

    •   Équilibrage des Rythmes Cérébraux : Comme la Résonance de Schumann est parfois corrélée aux ondes cérébrales alpha (8 à 12 Hz), certaines personnes utilisent des techniques de synchronisation cérébrale pour entrer dans des états d'ondes alpha. Cela peut inclure l'utilisation de la méditation, de la respiration consciente ou même des technologies d'entraînement cérébral.

    •   Bien-Être Général : Certains recherchent simplement une exposition naturelle à la Résonance de Schumann en passant du temps à l'extérieur, en pieds nus sur le sol, en entrant en contact avec la nature et en s'efforçant de maintenir un équilibre avec les rythmes naturels de la Terre.

    •   Rituels Spirituels et Ésotériques : Dans certaines écoles de pensée ésotériques et spirituelles, la Résonance de Schumann est considérée comme une vibration sacrée ou comme une source d'énergie vitale. Des pratiques rituelles ou méditatives peuvent être utilisées pour se connecter avec cette fréquence dans le cadre de quêtes spirituelles plus larges.

    Il est essentiel de comprendre que les effets de la Résonance de Schumann peuvent varier selon les sujets et que les preuves scientifiques solides à l'appui de ces approches ne sont pas toujours disponibles.

    Quel est le lien entre la résonance de Schumann et la géométrie sacrée ?

    Les interprétations de la corrélation entre la fréquence de Schumann et la géométrie sacrée varient considérablement d'une personne à l'autre et dépendent souvent des croyances et des perspectives individuelles. Certains voient cette corrélation comme une manifestation de l'harmonie et de l'ordre universels, tandis que d'autres peuvent considérer cela comme relevant davantage de la philosophie ésotérique.

    Il est important de garder à l'esprit que la science n'a pas encore établi de lien solide entre la fréquence de Schumann et la géométrie sacrée.

    Les ondes électromagnétiques de basse fréquence qui constituent la Résonance de Schumann, se propagent à travers l'atmosphère terrestre partout sur la planète. De la même manière, les symboles de géométrie sacrée génèrent des 
    ondes de forme qui dépendent de la forme, de la couleur de chaque symbole. Chaque symbole a un taux vibratoire qui lui est propre et qui peut être mesurée avec l'échelle de Bovis.

    La résonance de Schumann et la géométrie sacrée sont toutes les deux basées sur le phénomène d'ondes. Dans les deux cas, les ondes, qui peuvent être mesurées scientifiquement, ne sont pas perceptibles par nos sens normaux, car elles ne produisent pas de sensations perceptibles comme le son ou la lumière. Cependant, les effets de ces ondes sur les êtres vivants et la conscience humaine continuent d'être explorés et étudiés.

     

     

    En conclusion

    La Résonance de Schumann incarne une convergence intrigante entre la science et le bien-être. Son impact sur le corps humain, les états de conscience et la bonne santé globale offre un terrain fertile pour des études plus poussées. Que vous soyez un scientifique passionné ou un individu en quête de tranquillité intérieure, la Résonance de Schumann offre un aperçu captivant de notre lien profond avec les rythmes naturels de notre planète, ouvrant ainsi la voie vers une meilleure harmonie intérieure et une connexion renouvelée avec notre environnement.

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  • LE DÉSERT DES BARBARES : résonance de Schumann

     

    Re sonance de schumann terre

     

    LE DÉSERT DES BARBARES

     

    CHAPITRE 23

    Francis avait traversé la ville à l’aube. Il avait dû emprunter plusieurs déviations. Des barrages consécutifs à l’explosion de la veille.

    Il avait un plan pour sortir Tim de l’hôpital. Un plan dérisoire, pitoyable mais qui pouvait fonctionner au vu du désordre.

    Il entra dans le hall d’accueil. Des gens dans tous les coins, des files d’attente, des brancardiers, des infirmiers, des ambulanciers, une sirène de pompier à l’extérieur. Branle-bas de combat.

    Deux femmes à l’accueil. Débordées, téléphone à la main, répondant en même temps à des demandes directes.

    Francis repéra une femme, blouse blanche, un dossier à la main, le pas pressé. Elle sortait d’un couloir et se dirigeait vers un autre. Il traversa le hall en évitant au mieux de bousculer quelqu’un et la rejoignit avant qu’elle ne disparaisse.

    « Excusez-moi, inspecteur Howard. »

    Il montra furtivement sa carte de flic. La femme ne la regarda même pas.

    « Mon chef m’a demandé de passer pour une attaque au couteau sur un certain Tim Bonpierre. J’ai besoin de son témoignage. Est-ce que vous pourriez me donner son numéro de chambre, s'il vous plaît ? »

    Poli mais ferme, froid, pas de refus possible. Il la regardait fixement.

    «  Avec tout ce qui se passe en ce moment, vous trouvez encore le temps de faire une enquête pour une agression au couteau ?

    - Ce gars pourrait être mêlé à un réseau terroriste. Il faut qu’on vérifie. D’autres attentats sont peut-être prévus. »

    L’argument choc, imparable.

    La femme sortit un appareil téléphonique. Un modèle interne à l’hôpital.

    « Tim Bonpierre, c’est ça ?

    - Oui, il est entré hier. »

    Elle pianota sur le clavier.

    « Chambre 18, quatrième étage. Vous prenez ce couloir, là-bas, à gauche, l’ascenseur, vous y arriverez direct.

    - Merci pour votre aide. »

    Il avait à peine fini sa phrase qu’elle était partie.

    Porte d’ascenseur. Une femme à ses côtés. Un dossier dans les mains. Il chercha à éviter son regard. Ne pas laisser davantage d’indices.

    Elle lui demanda l’étage. Il répondit en baissant les yeux. Elle aussi montait au quatrième.

    L’ascenseur entama sa montée et c’est là que la première secousse eut lieu. Arrêt immédiat, un voyant rouge sur le tableau digital.

    « Earthquake ! annonça la femme. Une voix à peine surprise.

    Francis n’en avait jamais connu. Cette impression que l’immeuble tout entier venait de bouger. La cabine vibrait de toute sa masse. Instinctivement, il avait pris appui sur la paroi du fond et réalisa immédiatement que c’était absurde. S’accrocher à une cabine qui tombe ne la retient pas.

    La femme appuya sur un bouton d’alerte. Puis elle expliqua que le générateur de l’hôpital allait s’enclencher.

    « Five secondes. It’s a securit system ».

    Une deuxième secousse.

    Plus forte que la précédente. Un ronflement métallique au-dessus de leurs têtes. Francis imagina la tension dans les câbles.

    Il mourait d’envie de tambouriner sur la porte mais l’attitude stoïque de la femme le figeait.

    « Five secondes after, it’s normal. »

    Et cette fois, effectivement, la cabine reprit son ascension. Quatrième étage. Francis jaillit dans le couloir dès que la femme fut sortie.

    Il s’adossa contre le mur et souffla longuement.

    Il chercha le numéro de la chambre, croisa deux infirmières pressées. Elles entrèrent dans une chambre d’où il perçut un bip répétitif. Il évita leurs regards.

    18.

    Il frappa et entra. Un lit au milieu de la chambre. Vide. Les draps et la couverture minutieusement lissés, comme si le lit avait été inoccupé.

    Sur le côté, une porte fermée.

    « Tim, tu es là ? »

    La porte s’ouvrit en grand.

    Tim. Dans la salle des toilettes.

    « Salut Francis. Content de te voir. Je me barre. C’est bien que tu sois là. »

    Il expliqua qu’il avait pris ses vêtements dans le placard, qu’il avait fait le lit au cas où quelqu’un serait venu, faire croire à une erreur de numéro de chambre, qu’il s’habillait sans qu’on le voie.

    « Si ça tombe, je veux pas être dedans. Faut se barrer. Même un hôpital, ça s’écroule. »

    Francis lui expliqua sa combine.

    «  J’ai dit que j’étais un inspecteur de police, que je devais t’interroger, que tu étais suspecté d’avoir participé à l’attentat, que c’était une mesure d’urgence, au cas où d’autres attentats seraient programmés. Et c’est ce que je pense répéter si quelqu’un nous arrête. L’idée, c’est que tu gardes les mains dans ton dos, sous ton manteau, comme si je t’avais menotté, je te tiens par le bras, on avance sans lever les yeux. »

    Francis remarqua le sourire ironique de Tim.

    « Oui, je sais, c’est complètement foireux comme plan mais j’ai rien trouvé d’autre. Je voulais déjà savoir si tu te sentais en état de sortir.

    - Même avec le bide ouvert, je serais sorti. C’est un très bon plan, Francis et vraiment, ça me fait chaud au cœur que tu sois venu me chercher. »

    Francis savait combien cette phrase était exceptionnelle dans la bouche de Tim. « Chaud au cœur ». Une expression qu’il n’imaginait même pas entendre.

    « Ils ont dit quoi les toubibs ?

    -Rien de grave, c’était pas une grosse lame, pas d’organes touchés, juste de la viande mais c’était pas loin de l’intestin grêle. Du repos, surveiller la cicatrisation, les infections. Je devais pouvoir sortir dans deux jours. Marcher normalement dans huit à dix jours, courir dans un mois.

    - Tu peux marcher ?

    - Si le bâtiment se met à danser, tu vas même me voir courir. 

    - Tu as déjà connu des secousses comme ça ?

    - Si un gars te dit qu’il a passé un an en Nouvelle-Zélande sans avoir ressenti de secousses, c’est qu’il était bourré du matin au soir ou qu’il n’était pas là.

    - OK, ça explique que ça ne panique pas plus que ça.

    - Ouais, ils sont blindés ici. C’est la routine. N’empêche que parfois, ça valdingue. Et faut pas être dans une ville. On remonte au chalet. Tu as mon sac ?

    - Oui, Tim.

    - Et tu sais ce qu’il y a dedans ?

    - Oui, Tim.

    - Bon, alors tu connais un de mes secrets. À ton tour de me raconter le tien.

    - Quand on sera là-haut.

    - Oui, évidemment, on va pas aller boire une bière maintenant. On se casse. »

    Ils traversèrent le couloir en direction de l’ascenseur. Ils croisèrent deux personnes du service, trop occupés pour s’intéresser à eux.

    «  Tu te sens capable de descendre tous les escaliers ? Je me suis retrouvé coincé dans l’ascenseur à la première secousse. J’ai pas vraiment envie de revivre ça.

    - Moi non plus. On prend les marches. On va y aller doucement. »

    Ils rejoignirent la voiture et démarrèrent immédiatement. Ils sortirent du parking et s’engagèrent sur la route.

    « Putain, j’y croyais pas ce matin. Mais je ne voulais pas te laisser là.

    - Je m’en souviendrai, Francis. »

    Francis espéra profondément qu’il s’en souviendrait. C’était même sa seule chance.

    « Tu me racontes cette explosion d’hier ?

    - Attends, d’abord, une question, ta bagnole ?

    - On y passe, j’ai des affaires dedans mais on la laisse là. Je peux pas conduire. Franchement, ça serait trop risqué. Les escaliers, ça m’a suffi.

    - Tu as mal ?

    - Depuis le moment où je suis sorti du lit.

    - Ah, ouais, d’accord. T’es un dur au mal.

    - On peut dire ça.

    - Bon, alors, donc hier... »

    Francis expliqua le peu qu’il savait. Tim l’écoutait en regardant la ville, les quartiers vidés de leurs habitants, plus d’activité, des vitrines de magasins brisées, quelques véhicules, des piétons portant des sacs de ravitaillement.

    « Toute la zone touchée par l’explosion est barrée, il y a des déviations plus ou moins indiquées, c’est le bordel. Et avec ce que j’ai entendu sur les radios, je peux t’assurer que ce bordel, ici, c’est rien comparé à ce qui se passe dans d’autres coins du monde.

    - C’est que le début, juste un petit aperçu mais ça va accélérer.

    - Juste un aperçu ? Tu as entendu parler de l’épidémie de choléra et du phénomène acoustique, le Hum, eh bien, ces deux trucs-là, c’est déjà des centaines de milliers de morts.

    - Bien plus que ça. Beaucoup plus. Tu peux parler en millions. C’est une certitude mais aucune instance officielle ne le dira. Pour la bonne raison qu’il n’y a plus d’instances capables de comptabiliser. Les chiffres que tu as entendus, c’est juste n’importe quoi. Pour donner l’illusion à la populace qu’il y a encore des dirigeants.

    - Comment tu sais ça ?

    - Je ne le sais pas sur un plan informatif. Je le calcule. C’est de la probabilité et de la statistique. Mais je ne me trompe pas. Dans un mois, l’humanité aura perdu un tiers de sa population. Minimum. »

    Tim avait cinq bidons de carburant dans le coffre et ils transvasèrent le carburant de la voiture de Tim dans celle de Francis.

    « Toujours avoir une pompe à carburant avec soi et de quoi péter un bouchon de réservoir, c’est la base du survivaliste. Avec ça, tu peux rouler en te servant dans les voitures abandonnées. »

    Francis avait suivi les instructions de Tim, un tuyau dans le réservoir du 4X4 de Tim, un bidon pour recevoir le carburant, une pompe à aspiration manuelle, puis verser dans le deuxième véhicule avec un entonnoir. Basique, simple, efficace.

    Ils vidèrent le 4X4, une caisse à outils, une couverture, un duvet, des bouteilles d’eau, des biscuits de survie, une lampe frontale, une hache, un réchaud à gaz et divers ustensiles.

    «  Ça me sidère à quel point tu étais prêt au grand bordel et à quel point, je ne l’étais absolument pas. J’ai l’impression d’être un petit garçon perdu quand je me compare à toi.

    - Il y a des milliards de petits garçons et de petites filles perdus aujourd’hui. Mais toi, tu vas apprendre. Tu as eu de la chance de croiser ma route. »

    Francis ne répondit pas, tiraillé entre la justesse de cette affirmation et l’insupportable réalité. Jusqu’ici, il avait eu de la chance d’avoir rencontré Tim. Mais dans quelques heures ?

    « De quoi tu voulais me parler, Francis ?

    - Pas ici, pas maintenant. Là-haut, je te raconterai. Promis.

    - T’en as vraiment lourd sur la caboche.

    - Oui. Plus que tu penses. Parle-moi de tes recherches. Vraiment, ça m’intéresse.

    - OK. »

    Un moment de silence.

    Francis était soulagé d’avoir détourné l’esprit de Tim de la révélation qu’il attendait. Tout en sachant très bien qu’au chalet, le malaise serait encore plus puissant. Réduire la distance kilométrique amplifiait la douleur en lui. C’était comme s’approcher inexorablement d’un gouffre, à pleine vitesse, avec l’impossibilité de s’arrêter.

    « Nous sommes la Terre et la Terre est ce que nous sommes, reprit Tim, avec une voix déterminée, une intonation appuyée.

    - Qu’est-ce que tu veux dire ?

    - Tant qu’il y a aura l’idée d’un ministère de l’environnement, quel que soit son nom, c’est que les humains n’auront toujours rien compris. Il n’y a pas nous d’un côté et la Terre de l’autre. Il y a nous, Terre et humains, dans une même entité, englobée par la galaxie, elle-même englobée par l’univers. Et tout ça forme un tout. Les humains exploitent la Terre sans aucune modération parce que les humains s’exploitent eux-mêmes sans aucune modération depuis des siècles mais maintenant la dégradation spirituelle des humains a des effets sur la vie spirituelle de la Terre.

    - La vie spirituelle de la Terre ? reprit Francis, dubitatif.

    - Je t’ai dit il y a quelques temps que mes travaux personnels n’entrent pas dans la logique cartésienne et dans l’esprit formaté des humains. Je suis au-delà. Est-ce que tu veux vraiment que je continue ?

    - Oui, je t’écoute, désolé, je ne t’interromps plus.

    - La Terre est un être vivant, les anciens grecs l’appelaient Gaïa. Elle est dotée d’ondes, des vibrations, une fréquence électromagnétique, imagine des vagues qui enveloppent la planète, des vagues de pulsations, on ne les voit pas mais on sait les enregistrer, c’est ça la résonance de Schumann dont je t’avais parlé. C’est le nom du scientifique qui les a identifiées et ça date des années 1960. »

    Tim était parti dans son univers, Francis le sentait, un débit mesuré mais une voix affirmée, un esprit délié, une parfaite connaissance de son sujet. Il émanait de lui un plaisir évident, une forme de joie profonde qui le transformait et le rendait passionnant. Il rappelait à Francis un professeur d’université qu’il avait beaucoup apprécié.

    « La Terre émet des ondes et notre cerveau entre en résonance avec ces ondes. Les humains sont des antennes cosmo-telluriques. Les animaux également et les plantes. Tout ce qui est animé par la vie. Nous sommes tous dans un état de perception des phénomènes électromagnétiques de la Terre. Le cerveau, lorsqu’il est en mode d’ondes alpha, est particulièrement réceptif. Pendant la méditation par exemple. Ou dans l’usage de drogues pour d’autres, le LSD particulièrement. Tout ça se passe dans l’ionosphère et bien que l'existence de la résonance de Schumann soit un fait scientifique établi, il y a très peu de scientifiques qui sont conscients de l'importance de cette fréquence mais ça n’a rien d’étonnant. Le développement de cette connaissance balayerait une bonne partie de l’industrie pharmaceutique. C’est toujours pareil. On ne trouve que ce qu’on cherche et pas grand-monde n’explore cet espace parce que financièrement, ça ne serait pas rentable et ça contesterait très fortement l’hégémonie de la médecine allopathique. Ces découvertes ont été reprises par d’autres scientifiques en 1979. Tu imagines le temps perdu. Et ça n’est pas parce que ça ne tenait pas debout mais uniquement parce qu’il n’y a pas de subventions pour des études qui ne rapporteraient pas dix fois ce qu’elles ont coûté.

    - Et donc, toi, tu as repris tout ça ?

    - Oui, mais sans en parler. Je profite de mon job. Le gouvernement met à ma disposition tout ce que je demande. Je leur file ce qui les intéresse et je garde le reste.

    - Bon, et c’est quoi le problème avec cette résonance ?

    - Tu as entendu parler des orages dernièrement ?

    - Oui et j’en ai même connu certains, des phénomènes surpuissants.

    - Pas grand-chose puisque tu es toujours en vie.

    - Ah, oui, d’accord. Et donc ?

    - Depuis plusieurs mois la recrudescence des orages et leur ampleur est reconnue par tous les organismes chargés de les enregistrer. Partout sur la planète et plus étrange encore à des périodes inhabituelles. L’ionosphère se charge de l’énergie propagée par les éclairs. Le niveau vibratoire s’amplifie. La résonance n’est plus de 7,83 hertz mais aux environs de 30. Les scientifiques qui bossent là-dessus ont des explications rationnelles. Moi, j’en ai une autre. Mais il faut que je t’explique en détail le phénomène pour que tu comprennes bien mon hypothèse. 

    - Ah, parce que là, tu n’as pas encore expliqué ?

    - T’es un marrant. J’ai à peine commencé. Tu crois peut-être que je vais te résumer dix ans de mes recherches en trois phrases ?

    - Ouais, évidemment. Vas-y, je t’écoute. »

    La route était déserte. Francis conduisait avec application mais l’esprit captivé par les paroles de Tim.

     « Il y a des milliers d’orages à chaque instant sur la planète. Ils produisent environ des dizaines d’éclairs par seconde. Chacune de ces décharges électriques crée des ondes qui se combinent et s’amplifient, donnant naissance à la résonance de Schumann. On la mesure en continu dans plusieurs stations. Les Russes s’y intéressent depuis plusieurs décennies. La NASA également. Un problème qui concerne les voyages dans l’espace, une mise en danger des mecs là-haut. Il existe une variation normale de plus ou moins 0.5 Hertz non significative ainsi que des pics au courant d’une journée. Hans Berger, l’inventeur de l’électroencéphalogramme, découvre et nomme les ondes alpha, en mesurant l’activité électrique du cerveau. Ces ondes, qui correspondent à un état éveillé, calme et détendu, se situent dans la fourchette de fréquence de 8 à 12 Hz, en quasi osmose avec les mesures de la résonance de Schumann. La découverte ne concerne pas que l’humain mais l’ensemble des mammifères. Et peut-être d’autres êtres vivants et même les plantes. Je m'intéresse beaucoup aux travaux d'un chercheur français, Joël Sternheimer, il a créé une discipline, la protéodie, ça concerne les effets de la musique sur les plantes. Tout ça est une question d'ondes. La matière est corpusculaire et vibratoire. Les vibrations sont spécifiques à chaque type de molécule. Quand on propose certaines musiques aux plantes, elles croissent mieux. On peut aussi au contraire les faire dépérir avec des musiques dont les vibrations sont incompatibles avec leur matière. Tu vois où je veux en venir ?

    - Le Hum est une vibration spécifique qui affecte les humains ?

    - Voilà, c'est ça. En tout cas, l’hypothèse d'une fréquence essentielle à l’apparition et au maintien de la vie, a été posée. »

    Tim ne s’arrêta quasiment pas. Trois heures de route. ADN, niveau de fréquences vibratoires, atomes, particules, univers, champs électromagnétiques, analyse de l’ionosphère, utilisation de la résonance en climatologie terrestre et spatiale.

    Francis ignorait tout de ces connaissances scientifiques et il s’amusait intérieurement du déferlement de paroles de Tim. De temps en temps, il demanda une explication supplémentaire car il avait rapidement réalisé que tout s’emboîtait, que chaque élément dépendait d’un autre, qu’il n’était possible de suivre qu’à partir du moment où aucune étape n’était occultée ou restée incomprise.

    Il sentait combien Tim se réjouissait de son intérêt.

    « Mais bon, tout ça, c’est l’état des lieux des connaissances actuelles mais ça ne va pas assez loin pour moi. Toujours les problèmes des scientifiques. Ils avancent à petits pas et décident d’envisager le pas suivant qu’à partir du moment où ils ont très fortement ancré leurs connaissances. Ils n’avancent jamais dans un équilibre précaire.

    - Heureusement, non ? Tu n’es pas d’accord avec cette façon de travailler ? C’est un gage de sérieux pour moi.

    - Oui, je suis d’accord mais on est dans un état d’urgence et l’urgence appelle des méthodes plus radicales.

    - Et c’est quoi ton idée alors ?

    - Nous sommes la Terre et la Terre est ce que nous sommes.

    - Oui, tu l’as dit tout à l’heure mais il faut que tu m’expliques.

    - Nous sommes un Tout, une seule entité. Toi, moi, les autres, tout ce qui vit, les animaux, les plantes, nous sommes des formes matérielles de l’énergie. Et cette énergie est en nous. La Terre est un être vivant, elle aussi. Pour beaucoup, la Terre nous influence, la lune, le magnétisme, l’atmosphère, la lumière, tous les phénomènes naturels terrestres ont un impact sur nous, les humains et sur tout ce qui vit.

    - Oui, je n’y connais pas grand-chose mais ça me semble évident.

    - D’accord mais si tu considères que tout ce qui vit est intrinsèquement lié, que tout ce qui vit expérimente exactement les mêmes phénomènes, à l’échelle de son état matériel, de sa dimension moléculaire, de son activité, de ses interrelations avec l’ensemble du vivant, alors imagine l’humanité comme une entité unique, libère-toi de toutes les dissemblances de couleurs, de langues, de cultures, pense uniquement à une masse unique, celle de tous les humains.

    - Oui, OK, et alors ?

    - Puisque la Terre est un être vivant, elle est susceptible, elle aussi, d’être impactée, spirituellement, par le comportement de cette masse humaine, prise dans son entièreté.

    - Tu veux dire que le bordel actuel dans l’humanité a un effet néfaste sur la Terre elle-même ?

    - Voilà, c’est ça. La Terre reproduit ce que nous sommes, à son échelle. Non pas ce que nous sommes, en tant qu’individus esseulés mais en tant que masse indissociable.

    - L’épidémie de choléra, le Hum, les attentats, les conflits, les destructions, tout ça serait un ensemble ?

    - Oui. Tout ça est un ensemble, les actes de l’humanité elle-même et celle de la Terre, une forme de partenariat spirituel dévastateur. Il n’y a pas d’un côté l’environnement et l’humanité, pas plus qu’il n’y a d’un côté la Terre et de l’autre cette humanité. Tout fonctionne dans une totale interconnexion. Et c’est la source même du dérèglement climatique, de l’émergence d’épidémie et maintenant de ce phénomène acoustique qui rend fou. L’humanité est spirituellement pervertie par des mouvements de pensées destructeurs, un égocentrisme qui l’a totalement persuadée qu’elle était hors du monde, profitant de la planète sans lui attacher d’autres intérêts que le développement de son pouvoir, de son confort, de sa richesse, de son hégémonie. Le chaos actuel déclenché par je ne sais qui n’est que la suite logique de cette folie, à une échelle que personne n’aurait imaginée.

    - Et la Terre suit le mouvement, c’est ça ?

    - Exactement. La résonance de Schumann n’est plus équilibrée. L’ionosphère est contaminée par la perversion de l’humanité entière. On sait depuis longtemps que l’atmosphère est polluée par des particules chimiques. Une pollution matérielle. Désormais, c’est une pollution électromagnétique mais elle n’est que l’effet physique d’un effondrement spirituel à l’échelle de la planète toute entière.

    - Mais beaucoup de gens se comportent de façon respectueuse avec la planète, je ne peux pas croire que tout le monde est irresponsable. Il y a forcément des individus qui sont engagés dans une voie spirituelle. Je n’en fais pas partie, d’ailleurs, soit dit en passant. Je ne me suis jamais intéressé à tout ça.

    - Oui, il y en a mais ils ne représentent qu’une toute petite frange de la population totale. Essaie d’imaginer le nombre d’individus dont le seul objectif de vie est d’ordre matériel, une maison, une ou deux voitures, la consommation, les voyages, la mode, les gadgets technologiques, toujours plus de nouveautés, une fête permanente, effrénée. Je te parle de milliards d’individus. Et ceux qui n’ont pas accès à ce mode de vie sont prêts à tout pour y accéder. C’est le modèle, la référence, l’objectif suprême.»

    Sa passion pour les grosses cylindrées, les femmes, les fêtes, le poker, les voyages exotiques, l’argent… Il ne pouvait contester l’analyse de Tim. Ni pour lui, ni pour toutes les connaissances et amis qu’il avait en France. Et au vu du développement économique de la Nouvelle-Zélande et du modernisme des villes, il en était de même ici. Tout le monde courait dans la même direction. Alors, oui, il était acceptable d’envisager l’hypothèse que cette masse émettait quelque chose, une forme de vibration, de fréquence, des ondes. Il ne savait pas l’exprimer. Aussi étranges que puissent paraître les propos de Tim, il n’avait aucune donnée incontestable à lui opposer. Il se dit que c’était peut-être justement la particularité de la dimension spirituelle. Tout et n’importe quoi pouvait y être développé. Rien n’était vérifiable. Et il admit aussitôt que la conclusion était trop simpliste et qu’il aurait déjà fallu posséder davantage de connaissances dans le domaine pour pouvoir argumenter. Devenait-il dès lors une proie idéale pour des individus manipulateurs, des individus illuminés possédant une dialectique capable d’envelopper leurs théories fumeuses dans des discours convaincants ? Tim était-il un scientifique illuminé et lui un béotien crédule ou Tim était-il totalement lucide, un précurseur et lui un auditeur privilégié d’une découverte majeure ? La Terre et l’humanité intrinsèquement liées dans une direction identique. Et que faudrait-il pour inverser le phénomène ?

    « Donc, pour toi, le phénomène acoustique du Hum, c’est un dérèglement de l’ionosphère et de la résonance de Schumann ?

    - Non, c’est un dérèglement simultané de l’humanité et de la Terre, c’est ça qu’il faut comprendre. Tout est lié. Ce qui se passe dans l’ionosphère n’est qu’une conséquence.

    - Et c’est quoi alors ce bruit qui rend fou ? Je veux dire, techniquement parlant.

    - C’est une souffrance, un cri à l’échelle de la planète, la masse humaine et la Terre, un cri qui va s’étendre, qui va toucher de plus en plus de gens, indifféremment, n’importe qui.

    - On peut donc être atteint, toi et moi ?

    - Oui, peut-être, même si, d’après ce que j’ai entendu, les cas semblent concentrés dans les zones urbaines. Ce qui est normal, après tout.

    - Les lieux les plus « hors sol », c’est ça ?

    - Oui, c’est comme ça que je le vois. Les mégapoles, tu sais ce que ça représente comme émissions polluantes ? Je ne te parle pas que des gaz et polluants atmosphériques mais également de tout ce qui concerne les ondes. Les villes sont devenues des zones de concentration d’ondes. Les cerveaux humains dans cette mélasse sont bombardés. Les ondes alpha, tu peux tirer un trait dessus.

    - C’est quand on est détendu, c’est ça ?

    - Oui, disons, dans un état de lucidité sereine. C’est pas une phase d’endormissement mais de plénitude. Va trouver des gens dans cet état-là en pleine journée, dans l’agitation d’une ville. Et je ne parle pas que de l’agitation physique des humains mais de celle des ondes qui les enveloppent. Tu connais le nombre de burn-out ou de dépressions dans les zones urbaines, l’intensité du stress liée à un mode de vie d’où est exclu toute sérénité, tout apaisement, autre que quelques récréations dans des centres de remise en forme, de yoga, de bien-être. Foutaises tout ça et surtout un gigantesque business. Apprendre à supporter un monde de dingues, c'est le meilleur moyen pour que ce monde reste dingue. Ce ne sont que des récréations comme celles des gamins à l’école. Mais le stress est toujours là et ces récréations ne sont que des paravents, des marchandisations de la souffrance spirituelle des individus. Tout ça, je te dis, c'est un énorme marché au service de la machine capitaliste. Il faut sauver le soldat Ryan, c’est à dire l’employé, l’ouvrier, l’ingénieur, tous les individus qui font tourner le moteur. Adoucir l'existence d'humains malades, ça ne les guérit pas, ça les renvoie juste au travail.

    - Bon, OK, mais tu ne m’as toujours pas dit ce que c’est ce Hum.

    - Si, je te l’ai dit mais ça ne rentre pas dans ta tête parce que, pour toi, ça ne tient pas la route. C’est un cri, une souffrance. Celle de la masse humaine associée à celle de la planète. L’humanité est folle, la Terre suit le mouvement. Nous sommes la Terre et la Terre est ce que nous sommes. Tu comprends maintenant ? »

    Silence.

    « Nous ne sommes qu’un, non pas uniquement en tant qu’individus dans la masse mais un avec la Terre, elle-même.

    - Voilà, c’est ça. Et donc, désormais, au vu de tout ce qui se passe sur la planète, on est qu’au début de ce que la Terre est susceptible de déclencher pour accompagner l’humanité.

    - Et ce Hum, en montant au chalet, on s’en met à l’abri ?

    - Si tu veux être à l’abri, c’est à l’intérieur de toi que tu trouveras le refuge.

    - Comment ça ?

    - La paix. Trouve la paix. »

    Il s’en sentit incapable, à peine la phrase de Tim achevée. La paix. Avec ce qu’il avait fait, avec tout ce mal, toute cette souffrance, cette honte qui le rongeait.

    « Tu es en paix, toi ?

    - Non, absolument pas. Mais j’en ai conscience et je travaille sur moi pour régler le problème. Ce qui n’est pas le cas de millions d’individus. Les gens sont endormis, spirituellement parlant.

    - Et pourquoi, tu n’es pas en paix ?

    - Je te le dirai un jour. Peut-être. »

    Tim avait donc, lui aussi, un secret. Et de le découvrir, Francis se sentit réconforté.

    « Donc, si la Terre s’est mise à l’unisson de l’humanité, elle pourrait déclencher d’autres phénomènes qu’on n’a pas encore vus.

    - Oui, évidemment. Tremblements de terre, éruptions volcaniques, tsunami, méga tempêtes, des orages dévastateurs, pas des tempêtes du siècle comme on en voit parfois mais des tempêtes jamais vues de toute l’histoire de l’humanité. On pourrait même imaginer une forme de révolte chez les animaux. Depuis le temps que les humains les maltraitent, ça serait parfaitement justifié. D'ailleurs, si le bordel est installé pour une durée indéterminée, tu vas voir les villes progressivement englouties par les plantes. Il y a plein d'endroits sur la planète où la végétation a pris le dessus. Il suffit que les humains disparaissent pour X raisons. Les plantes qu'on arrache, qu'on empoisonne, qu'on brûle, elles ont une puissance de vie qu'on n'imagine pas.

    - Donc, tout est possible ?

    - Et même ce qu’on ne peut pas encore imaginer. »

  • Le foodscaping ou jardin comestible

    Peut être une image de carte

    Genève, Suisse. Chaque cour est un potager et les voisins se consultent et planifient ce que chacun cultivera afin de pouvoir l'échanger.

     

    CMONJARDINIER VOUS EN DIT PLUS SUR CETTE NOUVELLE TENDANCE PAYSAGÈRE.

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    Connaissez-vous le foodscaping ou encore le jardin comestible ? 100% bio et 100% écolo, on est sûr que cet aménagement paysager innovant vous plaira.

    Avoir un beau jardin c’est agréable... Avoir un beau jardin comestible c’est encore mieux ! Cmonjardinier vous fait découvrir aujourd’hui le foodscaping ou l’art d’intégrer des comestibles dans son jardin !

    Le principe du foodscaping

    L’idée de cultiver des légumes dans son jardin et plus particulièrement dans un milieu urbain n’est pas nouvelle... Mais, en raison du contexte actuel, l’envie d’avoir un jardin comestible est de plus en plus forte chez les particuliers...

    Mais qu’est-ce que le foodscaping ?

    Eh bien, c’est un principe assez simple ! Il s’agit en effet, de créer un jardin aussi beau que bon en remplaçant vos plantes d’ornement par des plantes comestibles mais esthétiques.

    En d’autres termes, c’est l’aménagement et la création d’un jardin comestible permettant de cultiver des légumes de saisons, des fruits, des aromatiques mais aussi des fleurs comestibles. Vous créez un environnement écologique qui vous permet de produire et de consommer des produits bios, frais, gouteux et bien sûr, presque gratuits !

    L’un des principes forts du foodscaping est  de créer une culture durable respectueuse de l’environnement.

    Bien choisir et organiser son jardin comestible

    Qui dit jardin comestible, ne dit pas forcément grand espace. En effet, la clef  du foodscaping c’est aussi savoir organiser et structurer son espace extérieur. Ainsi, quelques pots ou jardinières, une petite cours avec quelques bacs vous suffiront pour vous lancer dans cette nouvelle activité.

    Si votre espace est réduit, vous pouvez vous spécialiser dans la culture des herbes aromatiques  ou bien de certains fruits comme les fraises ou encore les tomates.

    Pour en savoir plus sur comment cultiver les fraises hors-sol cliquez ici.

    Certains légumes peuvent également se prêter au jeu : la carotte, le radis mais aussi le fenouil et le brocoli sont idéals pour commencer.

    Encore mieux ! Faites poussez des fleurs comestibles ! Elles égaieront tout autant votre intérieur que vos plats. Parmi ces fleurs, vous retrouverez les pensées, les violettes et les capucines.

    De manière générale, il faudra éviter les légumes et fruits à enracinement profond.

    Si votre espace est plutôt étendu, diversifiez vos plantes comestibles, variez les hauteurs et apportez du volume à vos massifs !

    Pour vos massifs, les légumes et les plantes aromatiques font leur effet :

    Légumes :

    Choux (rouge, vert, frisé ou encore gris bleuté)

    Blette

    Artichaut

    Carotte

    Courgette

    Plantes aromatiques :

    Thym citron

    Angélique

    Romarin

    Menthe

    Citronnelle

    Pour varier la hauteur, pensez aux arbres et arbustes fruitiers :

    Pommier nain

    Vigne

    Framboisier

    Cassissier

    Figuier

    Cerisier

    Myrtille

    Fraisier

    Tout savoir plus sur la taille des arbres fruitiers.

    Pour le plaisir des yeux et de l’odorat n’oubliez pas les fleurs comestibles :

    La pensée

    La capucine

    La bourrache

    La lavande

    L’hibiscus

    Les fleurs de courges et courgettes et bien d’autres encore !

    Les bienfaits du foodscaping pour vous et pour l’environnement

    Pour vous :

    Se convertir au foodscaping c’est l’occasion de faire de son jardin un endroit de bien-être et de partage. En plus d’être beau, il permet à chacun d’en apprendre un peu plus sur le cycle des végétaux et de partager de bons moments en famille.

    Car oui, entretenir un jardin comestible c’est une activité interactive pour toute la famille !

    Cela nous permet également de manger des produits sains et bios à moindre prix ! Conséquence, c’est bon pour la santé et pour le porte-monnaie.

    Le foodscaping nous apporte également beaucoup de satisfaction... Qui ne prend pas plaisir à manger sa propre production ?

    Pour l’environnement :

    Les jardins comestibles sont un plus pour l’environnement.

    En effet, dans un premier temps, avoir un potager chez soi est synonyme de retour au naturel. Fini les pesticides et autres produits mauvais pour l’environnement. Fini également les déchets plastiques ou cartons liés aux emballages trouvés dans les commerces.

    On recréé une sorte d’équilibre et de biodiversité qui nous évite de gâcher et qui nous permet de consommer local et de saison.

    En effet, saviez-vous que nos fruits et légumes achetés dans le commerce parcourent plusieurs milliers de kilomètres pour arriver dans nos assiettes ?

    Entre les tomates venues d’Espagne, les avocats venus d’Amérique Latine ou encore les patates douces récoltées au États-Unis... On ne s’y retrouve plus ! L’empreinte carbone est extrêmement élevée à cause de l’acheminement par cargo, avion ou même encore train...

    Alors essayons-nous au foodscaping, c’est bon pour notre corps et bon pour la planète.

     

  • Peter Russel : une nouvelle conscience

    Qui se moque de qui ?

    Le développement durable est-il compatible avec la civilisation occidentale ?

     

    https://www.peterrussell.com/Speaker/Talks/WBA.php

    par Peter Russell

    Publié initialement dans Perspectives , la revue de la World Business Academy

     

    Le développement durable est l'un de ces termes qui semblent être apparus de nulle part dans notre vocabulaire. Il y a cinq ans, personne, à l'exception de quelques philosophes verts, n'en avait jamais entendu parler. Aujourd'hui, grâce en grande partie à la publicité qu'il a reçue lors du « Sommet de la Terre » de Rio en 1993, il est devenu un langage courant. Les politiciens parlent avec passion de sa nécessité et des mesures que nous devons prendre pour y parvenir ; les entreprises se mettent en quatre pour montrer leur dévouement ; tandis que les médias tentent avec enthousiasme d'expliquer ce que signifie le développement durable.

    Mais qu'est-ce que ça veut dire exactement? Lors du dernier décompte, il existait plus d'une centaine de définitions différentes du terme, et leurs mérites et leur pertinence ont fait l'objet de nombreux débats. Mais un principe commun à la plupart d’entre eux est que si nous laissons la planète dans le même état où nous l’avons trouvée. La définition du rapport Brundtland est typique. Il définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

    L’objectif en vaut certainement la peine. Beaucoup soutiennent que c’est aussi un impératif. Si ces principes ne sont pas mis en pratique, nous pourrions causer des dommages irréparables au biosystème de la planète. Mais au milieu de toutes les clameurs en faveur du développement durable, rares sont ceux qui se demandent si cela est possible. Les conséquences d’une catastrophe environnementale sont si effrayantes : la fin de la civilisation telle que nous la connaissons ; peut-être la fin de l’humanité elle-même – le fait que les gens se demandent rarement si nos conceptions actuelles du développement durable sont adéquates ou réalistes.

    Ici, je souhaite remettre en question certaines de nos hypothèses profondément ancrées sur la durabilité et ce qu’elle impliquera. La raison pour laquelle nous procédons ainsi n’est pas de créer un sentiment de désespoir – même si je dirai en effet que les approches actuelles ne sont pas très prometteuses – mais de mettre en lumière des aspects critiques de la question que nous aurions pu autrement négliger.

    Remettre en question les hypothèses

    La remise en question des hypothèses est une partie essentielle du processus créatif. Face à un problème, la plupart d’entre nous sont tellement désireux de trouver une solution, et ainsi mettre fin à l’incertitude et à la frustration de ne pas savoir quoi faire, que nous avons tendance à nous précipiter sur la première solution qui nous vient à l’esprit. Ce n’est que plus tard, souvent lorsque nous essayons de mettre notre solution en pratique, que nous nous rendons compte que nous n’avons pas entièrement réfléchi à notre solution et que nous avons probablement formulé des hypothèses invalides.

    Le problème suivant fournit un exemple très simple de la facilité avec laquelle nous faisons des hypothèses et de la manière dont elles limitent notre réflexion. Imaginez qu'on vous demande de couper un gâteau en huit morceaux égaux – de même signification, exactement de même forme et de même taille – mais vous devez y parvenir avec seulement trois coupes.

    Si vous n’avez jamais rencontré ce problème auparavant, vous découvrirez probablement que ce n’est pas facile tel qu’il apparaît à première vue. C'est parce que vous faites des hypothèses invalides sur la nature du problème. la plus courante consiste à supposer que le gâteau est bidimensionnel, c'est-à-dire qu'on ne peut le couper que par le haut. C'est ainsi que nous coupons habituellement les gâteaux, mais vous découvrirez vite qu'il est impossible d'utiliser cette approche pour couper le gâteau en morceaux égaux sans tricher. Une solution consiste à inclure la troisième dimension et à couper également le gâteau horizontalement.

    La plupart des gens trouvent très difficile de remettre en question leurs hypothèses. Ce n’est pas seulement que les hypothèses sont difficiles à voir ; nous ne voulons généralement pas les voir. Nous devenons émotionnellement attachés à nos croyances et les remettre en question peut sembler très menaçant. Néanmoins, aussi inconfortable que puisse être le processus, il rapporte presque toujours des dividendes. Cela conduit généralement à une compréhension plus approfondie de la nature du problème et souvent à de meilleures solutions.

    Cela est vrai pour tous les types de résolution créative de problèmes : le problème du gâteau ; rédiger un article; élaborer une nouvelle stratégie d'entreprise, prendre des décisions de politique étrangère. Et cela s’applique également à nos efforts pour répondre à la crise environnementale.

    Nous sommes confrontés à la crise la plus grave de l’histoire de l’humanité. Il ne s’agit pas d’une crise à laquelle nous avons été confrontés auparavant et il n’existe pas de solutions éprouvées. De plus, la manière dont nous répondrons à ce défi déterminera l’avenir de la race humaine, et il est extrêmement important que nous ne nous précipitions pas vers la première solution qui nous vient à l’esprit. Pour garantir que nous choisissons des voies appropriées et efficaces pour traverser cette crise, nous devons prendre un instant de recul et, aussi inconfortable que puisse être le processus, remettre en question certaines de nos hypothèses profondément ancrées sur la compatibilité du développement durable avec notre culture.

    La croissance est-elle durable ?

    La première hypothèse qu’il faut remettre en question à propos du développement durable est qu’il est compatible avec la croissance. Pourtant, c’est la croissance – la croissance démographique ainsi que la croissance industrielle – qui est au cœur de notre crise.

    Ces derniers temps, les pays les plus développés ont connu une croissance économique sans précédent. L’Occidental moyen consomme aujourd’hui plus de 100 fois plus de ressources qu’une personne vivant il y a 200 ans, à l’aube de la révolution industrielle. Sur la même période, la population a été multipliée par dix. Combinez ces deux croissances et le résultat est une multiplication par 1 000 de la consommation, et avec elle une augmentation correspondante des déchets et de la pollution.

    Ces deux croissances devraient se poursuivre. La population humaine devrait doubler au cours des trois prochaines décennies. Cela signifie non seulement deux fois plus de bouches à nourrir et de corps à loger ; mais aussi deux fois la production industrielle, deux fois la consommation et deux fois la pollution.

    Ce serait le cas si la croissance industrielle par habitant était nulle. Mais c’est extrêmement improbable. Les pays du tiers monde ont besoin de développement économique. Les gens veulent de l’eau potable, de la nourriture, des installations sanitaires, un logement, des médicaments et un emploi. Leur intérêt actuel est d’élever leur niveau de vie à un niveau supportable.

    En outre, il est dans l’intérêt de l’humanité dans son ensemble d’élever son niveau de vie. La pauvreté du tiers monde contribue largement au surpâturage, à la déforestation, à la contamination de l’eau et à l’érosion des sols.

    Pendant ce temps, les pays les plus développés soutiennent qu'eux aussi ont besoin d'une croissance économique continue. Chaque nouveau rapport sur la croissance économique d'un pays est célébré comme si un nouveau sauveur était arrivé. "Production industrielle mensuelle en hausse de 0,4%", titrait récemment un titre. Une bonne nouvelle selon tous les experts économiques défilés à la télévision. Mais je me demande combien ont pris le temps de réfléchir à ce que cela signifie à long terme ? Cinq pour cent par an extrapolés sur les trente prochaines années équivaut à une augmentation de 250 % de la production – accompagnée d’une augmentation correspondante de la consommation et de la pollution. Extrapolé sur cent ans, cela revient à une augmentation de la production de 13 000 %.

    Les taux de croissance des entreprises devraient être encore plus élevés. De nombreuses grandes entreprises américaines, y compris certaines des plus vertes, se sont engagées à atteindre des taux de croissance compris entre 10 et 15 %. À ce rythme, les entreprises qui réalisent actuellement un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars atteindront les mille milliards de dollars dans trente ans. Comment cela peut-il être durable à long terme ?

    Certains technologues soutiennent qu’avec des technologies plus efficaces et plus propres, une production accrue n’entraîne pas nécessairement autant de consommation ou de pollution. Au cours du prochain siècle, nous pourrions voir l’efficacité technologique être multipliée par dix. Cela pourrait aider, mais cela ne résoudrait pas le problème. Cela réduirait simplement une augmentation de 13 000 % de la consommation à une augmentation de 1 300 %. De plus, cela suppose que nous utiliserions l’efficacité accrue pour faire la même chose avec moins. Les augmentations d’efficacité passées ont généralement conduit à une augmentation de la production.

    Il est également vrai que le passage de l’industrie manufacturière au traitement de l’information réduira le rythme de croissance de notre consommation de produits. Mais ralentir le taux de croissance n’élimine pas le problème ; cela ne fait que déplacer le point de crise de quelques années dans le futur – ce qui n’est guère du développement durable, quelle que soit la définition du terme.

    Croissance zéro

    Dans son livre récent, The Growth Illusion, l’économiste Richard Douthwaite soutient de manière convaincante que la seule économie véritablement durable est celle avec une croissance matérielle nulle.

    Il montre comment, malgré toutes ses promesses, la croissance n’a que très peu contribué à améliorer la qualité de vie ces dernières années. La promesse de davantage d’emplois a été contrebalancée par le chômage généré par l’efficacité et la productivité accrues grâce aux nouvelles technologies engendrées par la dynamique de croissance.

    Peu de gens dans les pays développés sont plus épanouis qu’il y a trente ans. Une étude réalisée en 1955 a montré qu’un tiers de la population américaine se disait satisfaite de sa vie. La même étude, répétée en 1992, a révélé qu'exactement la même proportion de personnes étaient satisfaites de leur vie – malgré le fait que la productivité et la consommation par habitant ont toutes deux doublé au cours de cette période.

    La croissance économique continue a rendu quelques personnes plus riches et beaucoup plus pauvres. En 1980, le PDG moyen d’une grande entreprise gagnait 42 fois le salaire horaire moyen. En 1992, il gagnait 157 fois plus. Le même schéma s’est produit dans le monde entier, entraînant un flux net de richesses du tiers monde vers le premier monde. Au cours des années 80, les revenus ont chuté dans plus de 40 pays en développement, dans certains cas jusqu'à 30 pour cent. Au cours de la même période, la dette du tiers monde a augmenté de 10 % par an, ce qui signifie qu'elle double tous les sept ans.

    Le plus dangereux est que la croissance économique continue a gravement endommagé l’environnement ; appauvrissant les sols, polluant les mers, souillant l’air, alimentant l’effet de serre mondial, appauvrissant la couche d’ozone et déclenchant une série de catastrophes environnementales.

    Douthwaite conclut que « plus tôt nous abandonnerons la croissance de notre réflexion et reviendrons à nous fixer des objectifs spécifiques et finis qui nous mèneront à notre état stable, meilleur sera notre avenir ».

    Herman Daly, de la Banque mondiale, l'exprime plus crûment dans son essai publié dans le livre The Sustainable Society :

    Il est évident que dans un monde fini, rien de physique ne peut croître éternellement. Pourtant, notre politique actuelle semble viser à augmenter indéfiniment la production physique.

    Mais une croissance zéro est bien trop inconfortable pour que la plupart des économistes et des hommes politiques l’acceptent. Et c’est tout à fait compréhensible. Le capitalisme occidental ne peut survivre sans croissance. Les économies nationales et celles des entreprises sont obligées de se développer si elles veulent éviter l’effondrement. Il y a là un conflit fondamental. Nous voulons garantir l’avenir de l’humanité, mais nous voulons également garantir le système même qui contribue à sa chute.

    Comme le souligne Willis Harman, l'un des fondateurs de la World Business Academy, « c'est un peu comme un patient qui implore son médecin de le guérir, mais à condition que le médecin ne l'empêche pas de boire, de fumer, de manger ou de attitudes génératrices de stress. Pourtant, nous faisons quelque chose de similaire lorsque nous admettons la gravité de notre mode de vie moderne non durable et insistons pour que le remède soit recherché sans perturber nos conceptions de la nécessité du progrès technologique et de la croissance économique.

    En conséquence, la plupart des définitions du développement durable ne font guère plus que rendre la croissance économique plus équitable et plus respectueuse de l’environnement. Ils remettent rarement en question l’hypothèse selon laquelle la croissance économique est bénéfique.

    La libre entreprise est-elle durable ?

    Remettre en question la durabilité de la croissance implique de remettre en question la durabilité de notre système capitaliste de libre entreprise. Cela peut être encore plus difficile. Dans l’esprit de beaucoup de gens, elle occupe le statut d’une religion ; et le contester est une quasi-hérésie. Pourtant, si nous sommes sincères dans notre désir de garder la planète habitable, nous devons être prêts à remettre en question nos hypothèses les plus fondamentales et les plus fermement ancrées. (Rappelez-vous cependant que le but de remettre en question nos hypothèses n’est pas de les invalider ou de les rejeter – les hypothèses sont là pour de bonnes raisons et ont certainement de la valeur. Mais considérer l’hypothèse comme un article de foi incontestable nous empêche de voir au-delà d’elle. en remettant en question nos hypothèses fondamentales, nous pouvons commencer à apprécier le problème dans une perspective plus large et voir certains des pièges de nos solutions actuelles.)

    L’un des principaux défauts de notre système actuel est qu’il ne prend pas pleinement en compte la psychologie humaine. Le psychothérapeute Kenneth Lux l'a clairement expliqué dans son livre Adam Smith's Mistake. Il montre comment Smith se préoccupait des mérites relatifs de l’intérêt personnel et de la bienveillance, et soutenait que la main invisible de l’intérêt personnel faisait généralement plus pour le bien commun (et pour le bien individuel) que la bienveillance altruiste et altruiste.

    Son erreur, comme Lux le souligne si clairement, a été de plaider en faveur du seul intérêt personnel, en écartant la bienveillance. Si nous étions tous des êtres humains éclairés, cela pourrait fonctionner. Mais nous ne le sommes pas. Par exemple, nous ne sommes pas tous honnêtes. Si un commerçant peut tromper un client (par exemple en utilisant des poids courts sur sa balance) et s'en tirer, alors est-il dans son intérêt de le faire. L’intérêt personnel n’exclut pas la tricherie ; il décrète seulement qu'il faut être assez bon pour ne pas se faire prendre.

    Il en va de même pour la corruption, le vol, la fraude et autres actes trompeurs. Les sociétés du monde entier sont remplies de personnes dont les intérêts personnels les ont amenées à se comporter d’une manière qui ne favorise clairement pas le bien commun. Et ce ne sont que des gens assez malchanceux ou malhabiles pour se faire prendre.

    La corruption ne mine pas seulement notre société, elle mine également nos efforts en matière de protection de l’environnement. Quel grand projet de développement en Afrique, en Amérique latine ou en Asie au cours des trois dernières décennies a pu être réalisé sans que les politiciens en subissent de lourdes conséquences ? Les pays en développement se plaignent du lourd fardeau de leur dette. Le Brésil, par exemple, doit payer les intérêts de plus de 100 milliards de dollars de prêts. Mais le « capital de fuite » (les liquidités qui s'échappent du pays vers divers comptes bancaires étrangers) s'élève à 50 milliards de dollars par an – suffisamment pour rembourser la majeure partie de sa dette en quelques années.

    S'en sortir avec le minimum

    La main cachée de l’intérêt personnel invite les individus et les entreprises à contourner la loi ou à faire le minimum possible ; ne pas faire le maximum possible.

    L’histoire de CFC en est un bon exemple. Les CFC sont nés il y a plus de vingt-cinq ans de la recherche de gaz inertes, non toxiques, inflammables, stables et compressibles, autrement dit sans danger pour l'homme et l'environnement. Ce n'est qu'après le début de leur fabrication que certains ont soupçonné qu'ils pourraient endommager la couche d'ozone qui protège la surface de la Terre des rayons ultraviolets nocifs.

    Aujourd’hui, nous réalisons que ce danger est bien réel, et chaque nouveau rapport sur la diminution de la couche d’ozone est accueilli par les médias avec des estimations de l’augmentation probable des cancers de la peau et des cataractes oculaires. Mais si le trou de la zone se développe, les cancers de la peau et les cataractes oculaires seront probablement le moindre de nos soucis.

    Qu’arrivera-t-il aux autres créatures qui ne peuvent pas profiter d’un tel luxe ? Nous ne pouvons pas équiper les abeilles de lunettes de soleil. Mais les abeilles aveugles ne seront pas d’une grande utilité en tant que pollinisateurs des plantes. Les conséquences pourraient être catastrophiques. Considérez également l’effet direct de l’augmentation de la lumière UV sur les plantes. Les parties les plus vulnérables sont les pointes des plantes. Détruisez l’ADN de ces cellules et la plante n’atteindra pas sa maturité et ne germera pas – avec des conséquences tout aussi catastrophiques. Ou pensez aux effets sur le phytoplancton microscopique de la mer, qui n'a pas de peau pour le protéger et est très vulnérable aux rayons ultraviolets. Détruisez-les et la chaîne alimentaire de la planète s'effondrera.

    Si nous endommageons gravement, voire détruisons, la vie dans la couche d’ozone sur terre deviendra presque impossible. Nous aurons détruit un demi-milliard d’années d’évolution – et nous-mêmes avec. C’est dire à quel point la situation est dangereuse.

    Est-il déjà tard ? Personne ne sait. Soixante pour cent des CFC jamais produits dérivent encore vers la couche d’ozone. Il faut 10 à 15 ans pour y parvenir et une fois là-bas, une molécule de CFC continuera à détruire les molécules d'ozone pendant cinquante ans.

    Était-il trop tard, il y a quinze ans, lorsque nous avons commencé à prendre conscience du potentiel désastreux des CFC ? Non. Si nous avions agi dans notre intérêt à long terme, nous aurions alors arrêté la production. Mais cela n’était pas dans l’intérêt des entreprises concernées – ni, faut-il ajouter, de leurs actionnaires – et elles ont donc caché l’information pendant encore une décennie.

    Maintenant que nous disposons enfin de preuves, la plupart des pays ont convenu d’interdire les CFC et d’autres produits chimiques appauvrissant la couche d’ozone, tels que le tétrachlorure de carbone et les halons utilisés dans les extincteurs, d’ici la fin du siècle. En 1992, après des progrès plus rapides que prévu dans le développement de produits de remplacement, des contrôles encore plus stricts ont été instaurés. Désormais, la production de la plupart de ces gaz sera interdite à partir de 1996 – à l'exception du bromure de méthyle, une substance utilisée comme fumigant pour tuer les parasites dans le sol et les cultures stockées. Pourtant, le bromure de méthyle serait responsable d’une destruction de la couche d’ozone aussi importante que les CFC. Pourquoi est-il exclu ? Des pays comme Israël, le Brésil, la Grèce, l'Espagne et l'Italie, dont les industries agricoles dépendent fortement de ce produit chimique, ont bloqué toute interdiction du bromure de méthyle. Ce n'était pas dans leur intérêt

    La main cachée de l’intérêt personnel a peut-être favorisé le bien-être général des communautés à l’époque d’Adam Smith, et l’économie de libre entreprise à laquelle elle a donné naissance a peut-être été très efficace dans la mise en œuvre de la révolution industrielle. Il a élevé le niveau de vie général et a offert aux Occidentaux de nombreux luxes personnels tels que des voitures privées, la climatisation et des caméras vidéo portatives. Mais nous devons maintenant nous demander si elle est toujours valable dans une communauté mondiale confrontée à des problèmes mondiaux. Le développement durable est clairement dans l’intérêt à long terme de l’humanité – des individus comme des entreprises. Le problème est que les mesures nécessaires pour y parvenir ne sont pas dans notre intérêt immédiat – et c’est notre intérêt immédiat qui tend à prévaloir.

    L’intérêt est-il durable ?

    Une autre façon dont notre système économique peut involontairement exacerber notre crise mondiale est l’imposition d’intérêts. Cette réalité est si profondément ancrée dans notre société que remettre en question cette réalité relève presque d’une hérésie. Nous verrons cependant qu'il s'agit de l'un des principaux moteurs du besoin de croissance économique continue de notre système économique.

    Même si nous pouvons tenir pour acquis l’imposition d’intérêts, ce n’est que relativement récemment qu’elle est devenue une pratique largement acceptée. L’usure – comme on appelle souvent cette pratique – était à l’origine interdite dans le judaïsme ; l'Ancien Testament contient plusieurs avertissements à son encontre. Les cultures de la Grèce antique et de Rome ont également dénoncé cette pratique. Aristote l’appelait le plus contre nature et le plus injuste de tous les métiers. Pendant des siècles, le droit canonique de l’Église de Rome l’a interdit. Et c’est interdit par le Coran, et il existe aujourd’hui plusieurs pays islamiques dont les banques n’ont pas le droit de facturer des intérêts.

    Pourquoi les enseignements spirituels et les philosophes ont-ils à maintes reprises argumenté contre l’usure ? Il y a plusieurs raisons – à la fois morales et économiques.

    Premièrement, l’accumulation d’intérêts composés n’est pas économiquement viable à long terme. Un dollar investi à 10 % d’intérêt composé vaudrait 2,59 $ après dix ans ; 13 780 $ après cent ans ; et environ 2,473 milliards de dollars après mille ans – ce qui représente environ dix mille milliards de fois la valeur du poids de la Terre en or. Essayez de percevoir les intérêts dus sur cet investissement !

    Deuxièmement, ce sont ceux qui ont de l’argent qui le prêtent et ceux qui n’en ont pas doivent emprunter et payer les intérêts. Cela tend à rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres.

    Troisièmement, l’usure consiste à vouloir quelque chose pour rien. L’acte de prêter de l’argent n’implique aucune intervention humaine – hormis peut-être la signature d’un accord et la saisie de certaines données dans un ordinateur. L’emprunteur peut très bien utiliser l’argent pour faire quelque chose d’utile, mais le prêteur n’a rien fait. Pourtant, il espère toujours recevoir quelque chose en retour. C'est le désir séculaire d'un déjeuner gratuit.

    Mais d’où vient ce petit plus ? La plupart des prêteurs sont tellement préoccupés par leurs propres gains qu’ils ne réfléchissent pas à cette question – ou ferment les yeux. Pour que les intérêts de tous ces prêts puissent être payés, il faut que la quantité de monnaie en circulation augmente. Mais cela alimente l’inflation : plus d’argent pour la même quantité de biens diminue la valeur de l’argent. Les gouvernements s’efforcent donc de compenser autant que possible l’argent supplémentaire en augmentant la richesse réelle. Le résultat? La nécessité d’une croissance économique continue.

    Compte tenu des conséquences désastreuses à long terme d’une croissance économique continue, nous devons nous demander si l’imposition d’intérêts est compatible avec les objectifs du développement durable. Dans le cas contraire, nous devons chercher à créer un système économique radicalement différent. Celui qui n’est pas basé sur le désir de gagner de l’argent avec de l’argent – ​​l’essence même de l’usure.

    La démocratie occidentale est-elle durable ?

    Une autre question que nous devons nous poser est de savoir si le développement durable est compatible avec un système démocratique dans lequel les dirigeants doivent se plier aux intérêts de ceux qui les ont portés au pouvoir. Les dirigeants élus ont besoin du vote populaire, et le vote populaire est fortement influencé par ce que les gens pensent que les politiciens leur donneront à court terme plutôt qu'à long terme. Dans la plupart des cas, ce n’est pas ce qui est requis pour le développement durable.

    Prenons par exemple le refus de George Bush de signer la Convention sur la biodiversité lors du Sommet de la Terre à Rio. Il a défendu sa position en affirmant que cela mettait en danger les droits de brevet des entreprises et n'était pas dans l'intérêt des entreprises américaines. Malgré le fait qu'un certain nombre de scientifiques des industries biotechnologiques « menacées » ont fait pression sur le président de l'époque, essayant de le persuader que sa décision était à courte vue et que la perte de biodiversité constituait une menace bien plus grande que la protection des entreprises américaines. intérêts, il est resté fidèle à sa position. Était-ce simplement une coïncidence si Bush était candidat à sa réélection cette année-là et si une grande partie des fonds de sa campagne politique provenait du monde des affaires ?

    Ou pensez à la lenteur des gouvernements du monde entier à prendre des mesures réalistes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’une des raisons souvent invoquées pour expliquer leur manque d’action ferme est que les scientifiques sont actuellement divisés sur la question de savoir si le réchauffement climatique se produira ou non. C'est vrai. Quatre-vingt-dix-huit pour cent pensent que cela se produira ; deux pour cent pensent que ce ne sera pas le cas.

    Prétendre que nous ne devrions donc pas agir est ridicule. À l’approche d’un virage sans visibilité sur une route de campagne étroite, le « principe de précaution » imposerait à une personne de ralentir. Ce serait un conducteur insensé qui continuerait à la même vitesse, voire à une vitesse supérieure, jusqu'à ce qu'il ait la preuve irréfutable qu'un autre véhicule se dirigeait droit sur lui.

    Pourquoi n’appliquons-nous pas le même principe de précaution aux émissions de gaz à effet de serre ? Le coût pour la société serait trop élevé. Cela ralentirait la croissance économique. Cela créerait trop de désagréments et d’inconforts individuels.

    Regardez ce qui est arrivé à Ross Perot lors de l’élection présidentielle américaine de 1992 lorsqu’il a suggéré une augmentation de 50 % de la taxe sur l’essence (étalée, devrait-on ajouter, sur cinq ans) – une mesure qui laisserait quand même les États-Unis avec l’essence la moins chère du monde. l'ouest. Ses notes dans les sondages ont subi l’une des plus fortes baisses de toute sa campagne.

    Les intérêts matérialistes et à court terme des électeurs sont l’une des raisons pour lesquelles les partis verts européens n’ont pas tenu leur promesse initiale. Les gens ont commencé à réaliser que voter vert ne signifiait pas seulement voter pour un environnement plus sain ; c’était aussi, en dernière analyse, voter pour la fin de la croissance, la fin de la consommation effrénée, la fin des faibles impôts et la perte de nombreux conforts et commodités personnels. Qui voterait pour ça ? Le fait que nous ne serons peut-être plus là dans vingt ans si nous ne le faisons pas est une considération trop lointaine.

    La liberté individuelle est-elle durable ?

    Cela m'amène à la dernière hypothèse que je souhaite explorer ; l’hypothèse selon laquelle les gens opteront pour un programme de développement durable une fois qu’ils en auront compris la nécessité. Peut-être le ferions-nous si nous étions tous des êtres humains véritablement libérés. Mais beaucoup d’entre nous sont devenus tellement attachés à leur mode de vie que nous risquons de tomber dans l’oubli plutôt que d’abandonner les choses que nous considérons comme si importantes. Cela conduit à toutes sortes de réflexions alambiquées.

    Une des réactions consiste à nier catégoriquement l’existence même d’un problème. J'ai rencontré cela récemment lors d'une émission de radio à Dallas. Dès que j’ai évoqué la question environnementale, les téléphones se sont mis à sonner. On m’a répété à plusieurs reprises, et en termes clairs, qu’il n’y avait pas la moindre preuve d’un réchauffement climatique, que l’appauvrissement de la couche d’ozone faisait partie d’une conspiration environnementaliste et que si je voulais connaître la vérité, je devrais aller parler à des scientifiques.

    J'ai été, je dois l'admettre, d'abord bouleversé par une telle hostilité ; ce n'était pas quelque chose que j'avais rencontré auparavant. Mais à mesure que j’explorais leur position plus en profondeur, les raisons qui la sous-tendaient devenaient claires. « Ne me dites pas, disaient-ils, que je dois changer ma façon de vivre. Ce n'est pas nous le problème, c'est en Europe de l'Est et dans le tiers monde que des changements doivent être apportés.

    La vérité est que nous sommes tous responsables. Aujourd’hui, presque tout le monde sait que les automobiles sont un important producteur de dioxyde de carbone. Mais combien d’entre nous ont arrêté de conduire une voiture ? Très peu en effet. Et parmi ceux d’entre nous qui affirment qu’ils doivent avoir une voiture, combien ont choisi de conduire la voiture la plus économe en carburant du marché ? Encore une fois, très peu.

    Pourquoi pas? L’une des raisons est que la plupart d’entre nous ne croient pas que cela fasse réellement une différence. Pourquoi faire de tels sacrifices personnels si la grande majorité des gens continuent comme avant ? Ils ne feront aucune différence mesurable pour la planète ou le reste de l’humanité. La seule différence sera une diminution du confort et de la commodité personnels. Et ce n’est pas dans notre intérêt.

    L'équation intérieure

    Alors, où nous a mené cette remise en question des hypothèses ? Cela a-t-il simplement montré que nous devrions abandonner tout espoir de parvenir un jour à un système véritablement durable et nous résigner à une série de catastrophes écologiques de plus en plus graves ? Non, il y a encore de l'espoir. Comme je l’ai souligné plus tôt, le but de remettre en question des hypothèses n’est pas d’invalider les hypothèses, mais de découvrir des aspects du problème qui autrement auraient pu rester cachés, et ainsi d’arriver à des solutions plus appropriées et plus efficaces.

    Ce qui ressort de notre questionnement est un aspect psychologique critique. L’un des principaux obstacles à la durabilité n’est pas « là-bas » dans le système mondial complexe que nous essayons de gérer ; c'est à l'intérieur de nous-mêmes. C'est notre cupidité, notre amour du pouvoir, notre amour de l'argent, notre attachement à notre confort, notre refus de nous déranger. D’une manière ou d’une autre, l’intérêt humain crée le problème ou nous empêche de le résoudre.

    Ainsi, si nous voulons faire passer le développement durable d’un grand idéal à une réalité pratique, il est absolument impératif que nous prenions en compte cette dynamique psychologique interne.

    De nombreux commentateurs ont préconisé la nécessité d’appliquer la pensée systémique à la crise mondiale. Nous ne pouvons plus considérer des problèmes tels que l’appauvrissement de la couche d’ozone, la décimation des forêts tropicales, les changements climatiques, l’extinction des espèces, la rareté des ressources, la pollution, la famine, de manière isolée. La rareté des ressources, par exemple, pourrait encourager les Indiens d’Amazonie à couper la forêt tropicale, ce qui pourrait entraîner de nouvelles extinctions d’espèces et accentuer l’effet de serre, contribuant peut-être à des pénuries alimentaires à long terme. Les nombreux aspects différents de notre crise mondiale sont liés dans le cadre d’un système plus vaste – un système qui inclut non seulement tous les paramètres environnementaux, mais également nos systèmes économiques, nos modèles politiques et nos tensions sociales.

    Ce qui apparaît désormais clairement, c’est que l’approche systémique doit être encore élargie pour inclure non seulement tous les facteurs matériels externes, mais également les divers facteurs psychologiques internes qui affectent la manière dont nous réagissons à la crise.

    Dans l'exemple du « problème de la coupe du gâteau », nous ne pourrions parvenir à une solution satisfaisante qu'en élargissant notre cadre de référence et en incluant la troisième dimension. De la même manière, avec la crise environnementale à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui, nous devons élargir notre cadre de référence et inclure la dimension supplémentaire de l’intérêt personnel.

    Intérêt personnel

    Permettez-moi de préciser que je ne souhaite pas dénigrer les intérêts personnels. C’est absolument essentiel à notre survie. L’intérêt personnel garantit que nous prenons soin de notre moi biologique, trouvons une nourriture, de l’eau et un abri adéquats et évitons les situations mettant notre vie en danger. Cette forme d’intérêt personnel est quelque chose de commun à toute vie.

    Afin de garantir que les créatures prennent soin de leurs intérêts personnels, la nature a développé un moniteur interne très simple. Si une situation n’est pas dans notre intérêt, nous cessons de nous sentir bien. Si j'ai faim, je ressens une certaine gêne au ventre. De même, si j'ai froid ou si j'ai soif, je commence à souffrir. Ou si mon corps est endommagé et a besoin d’attention, je ressens de la douleur. De telles expériences sont, de par leur nature même, désagréables et malvenues, et notre tendance naturelle est de trouver un moyen de revenir à un état d’esprit plus agréable.

    Éviter la souffrance et retrouver un état de bien-être intérieur est notre motivation la plus fondamentale. Il s’agit de notre intérêt personnel le plus fondamental – le véritable objectif par rapport auquel nous mesurons toutes nos actions. Selon les mots du Dalaï Lama, « l'espoir de tous, en dernière analyse, est simplement la tranquillité d'esprit ».

    Une hypothèse erronée

    La tranquillité d’esprit est peut-être notre objectif principal, mais il est également clair que la grande majorité d’entre nous ne vivons pas dans cet état. Parfois, des événements inattendus interfèrent avec nos plans les mieux conçus. Si la voiture ne démarre pas un matin d'hiver pluvieux et que nous arrivons tard et mouillés à un rendez-vous, nous ne pouvons guère nous attendre à nous sentir au sommet du monde. D’autres fois, nous calculons mal ce qui nous fera nous sentir mieux. Une cuillerée de glace peut stimuler suffisamment nos papilles gustatives pour nous faire du bien ; par contre, un pot entier de glace peut ne pas être aussi bien accueilli par l'estomac et nous finissons par nous sentir plus mal qu'avant.

    Nous pourrions constater que nos attentes sont remises en question. Si je crois que tout le monde doit être honnête et faire preuve de la plus haute intégrité, je pourrais très bien me retrouver bouleversé lorsque je serai confronté à la réalité. Ou bien nous pouvons nous inquiéter de savoir si nous nous sentirons bien ou non à l’avenir. Les gens nous traiteront-ils équitablement ? Va-t-il pleuvoir? La bourse va-t-elle encore s’effondrer ? Et tant que nos esprits sont occupés par l’inquiétude et l’inquiétude, ils ne sont pas en paix.

    Dans presque tous les cas, la raison pour laquelle nous ne trouvons pas la paix que nous recherchons est parce que nous la cherchons au mauvais endroit. Nous sommes un peu comme Nasrudhin, le « sage-fou » des contes soufis, qui a perdu sa clé quelque part dans sa maison. Mais il le cherche dans la rue « parce que, dit-il, il y a plus de lumière dehors ». Nous aussi, nous recherchons la clé de l’épanouissement dans le monde qui nous entoure, car c’est le monde que nous connaissons le mieux. Nous savons comment changer ce monde, comment rassembler nos biens, comment faire en sorte que les gens et les choses se comportent comme nous le souhaitons – de la façon dont nous pensons qu’elle nous apportera le bonheur. Nous en savons beaucoup moins sur notre esprit et sur la manière de nous épanouir en nous-mêmes. Il semble y avoir « beaucoup moins de lumière là-dedans ».

    Dépendances matérielles

    C’est cette croyance erronée selon laquelle notre bien-être intérieur dépend de la façon dont les choses se passent dans le monde qui nous entoure qui est à l’origine d’une grande partie de notre comportement égocentrique et à courte vue. C’est pourquoi nous consommons bien plus que ce dont nous avons besoin – bien plus que ce dont nous avons physiquement besoin. La plupart de ce que nous consommons, nous le consommons dans la conviction que cela nous rendra plus heureux. Si seulement nous en avions assez, nous disons-nous, nous serions heureux.

    Une personne qui se sent déprimée ou insécurisée peut, par exemple, essayer de se sentir mieux en sortant et en s'achetant une nouvelle veste. Et pendant un certain temps, ils se sentiront peut-être effectivement mieux. Mais l’effet ne dure pas longtemps – quelques jours ou semaines peut-être. Il finit vite par être accroché dans le placard avec toutes les autres choses que nous avons achetées en quête de satisfaction.

    Nous sommes devenus dépendants du monde matériel. Comme une personne dépendante aux produits chimiques, nous voulons nous sentir bien à l’intérieur. Nous rassemblons donc pour nous-mêmes tout ce qui, selon nous, nous aidera à nous sentir mieux. Mais comme aucune « chose » ne pourra jamais satisfaire ce besoin intérieur, l’effet « high » s’estompe rapidement et nous partons à la recherche d’une autre « solution ».

    Cette dépendance aux choses est l’une des principales raisons pour lesquelles nous résistons aux changements que nous devons absolument opérer si nous voulons créer une civilisation durable. C'est pourquoi nous aimons tant l'argent. L’argent nous donne le pouvoir d’acheter des choses, des expériences ou même des relations qui, selon nous, nous rendront heureux. Et plus nous avons d’argent, plus nous serons heureux – du moins c’est ce que nous pensons.

    C’est une autre raison pour laquelle notre système économique est si attaché à la croissance. Nous pensons que la prospérité matérielle est synonyme de paix intérieure. Cela peut être vrai pour une personne qui ne dispose pas de nourriture adéquate, d’un abri ou d’eau potable. Mais la majorité des habitants des pays les plus développés voient ces besoins pleinement satisfaits. Mais nous ne semblons pas savoir quand nous arrêter. Nous sommes coincés dans la mentalité selon laquelle si seulement nous avions plus de richesse, plus de pouvoir d’achat, plus d’opportunités et plus de luxe, nous serions encore plus heureux.

    Cet état d’esprit se cache derrière tant d’avidité humaine ; nous voulons avoir autant de choses que possible qui, selon nous, nous apporteront la paix intérieure. C’est la raison pour laquelle nous voulons nous sentir maîtres de notre monde ; nous voulons savoir que le monde de demain réalisera nos désirs. C’est pour cela que les gens s’accrochent au pouvoir. Et c’est la raison pour laquelle nous résistons au changement ; nous ne voulons rien faire qui puisse diminuer notre situation financière, notre sentiment de contrôle ou notre sentiment de pouvoir. Nous craignons les changements qui nous sauveront parce que nous craignons de perdre certaines des choses ou des expériences que nous pensons si importantes.

    Une crise de conscience

    La véritable crise à laquelle nous sommes confrontés n’est pas une crise environnementale, une crise démographique, une crise économique, une crise sociale ou une crise politique. Il s’agit, à la base, d’une crise de conscience.

    Une crise est le signe que l’ancien mode de fonctionnement ne fonctionne plus et qu’une nouvelle approche est nécessaire. Cela est vrai d'une crise personnelle, d'une crise familiale ou d'une crise politique. Dans le cas de l’environnement, l’ancienne méthode qui ne fonctionne plus est notre conscience matérialiste et égocentrique. Cela a peut-être bien fonctionné dans le passé, lorsque nous devions nous procurer les produits de base nécessaires à notre bien-être individuel – mais cela ne fonctionne clairement plus aujourd’hui.

    Cela ne fonctionne plus pour l’individu, comme Wendel Berry le précise dans son livre The Unsettling of America :

    Un Américain est probablement le citoyen le plus malheureux de l’histoire du monde. Il soupçonne que sa vie amoureuse n'est pas aussi épanouissante que celle des autres. Il souhaite être né tôt ou tard. Il ne sait pas pourquoi ses enfants sont comme ils sont. Il ne comprend pas ce qu'ils disent. Il ne s'en soucie pas beaucoup et ne sait pas pourquoi il s'en fiche. Il ne sait pas ce que veut sa femme ni ce qu'il veut. Certaines publicités et photos dans les magazines lui font soupçonner qu'il est fondamentalement peu attrayant. Il estime que tous ses biens sont menacés de pillage. Il ne sait pas ce qu'il ferait s'il perdait son emploi, si l'économie s'effondrait, si les entreprises de services publics faisaient faillite, si la police se mettait en grève, si les camionneurs se mettaient en grève, si sa femme le quittait, si ses enfants s'enfuyaient. , s'il s'avère qu'il est incurablement malade. Et pour ces angoisses, bien sûr, il consulte des experts certifiés qui, à leur tour, consultent des experts certifiés sur leurs angoisses.

    Cela ne fonctionne pas pour les pays en développement. Notre cupidité matérielle conduit à un flux net de ressources et de richesses du tiers monde vers le premier monde. Les peuples autochtones, qui vivaient auparavant une vie heureuse et en équilibre avec leur environnement, voient leurs terres envahies par des entreprises multinationales et, pour survivre, sont contraints de s'installer dans des villes où le manque de biens se traduit par la pauvreté et le sans-abrisme.

    Cela ne fonctionne clairement pas pour la planète dans son ensemble. Notre recherche incessante de satisfaction externe nous amène à consommer des ressources comme s’il n’y avait pas de lendemain. Notre désir d'efficacité économique nous amène à déverser des déchets dans les océans, l'atmosphère et le sol, surchargeant ainsi les capacités naturelles de recyclage du biosystème. Ne voulant pas supporter certains inconforts et inconvénients à court terme, nous continuons à produire et à rejeter dans l’atmosphère des substances qui menacent de détruire la couche d’ozone et, avec elle, toute vie sur terre.

    Et cela ne fonctionnera certainement pas à l’avenir. Si cette planète a déjà du mal à subvenir aux besoins d’un milliard d’êtres humains avides d’argent, en quête de statut et avides de pouvoir, comment pouvons-nous espérer qu’elle puisse soutenir cinq milliards de personnes cherchant sans relâche à s’épanouir à travers ce qu’elles ont ou ce qu’elles font ?

    De plus, sachant que la population ne cesse de croître, comment pouvons-nous espérer que notre planète puisse accueillir une population de dix ou douze milliards d’êtres humains en quête de satisfactions matérielles toujours plus grandes ?

    C'est notre mode de conscience actuel qui n'est pas durable. Cela conduit à des besoins à court terme intrinsèquement incompatibles avec les besoins à long terme des générations futures. C’est la raison sous-jacente pour laquelle les pratiques commerciales, les économies et les sociétés actuelles ne sont pas durables. Si nous voulons développer des politiques véritablement durables, nous devons changer non seulement notre comportement mais aussi le mode de conscience qui les sous-tend.

    Le vrai défi

    Est-il possible de se débarrasser de ce mode de conscience dépassé ? Je pense que oui. Nous n’exigeons rien d’extraordinaire de nous-mêmes, seulement une accélération du processus normal de maturation.

    Lorsque nous pensons aux aînés d'une société, nous pensons à la sagesse née de nombreuses années d'expérience. Cette sagesse nous amène à réaliser que les choses que nous possédons ou faisons dans le monde n’ont plus autant d’importance qu’avant. Le désir de s’épanouir matériellement a cédé la place à une acceptation de la façon dont les choses se passent.

    Le défi de notre époque est de trouver des moyens d’accélérer ce processus naturel de maturation afin que nous puissions commencer à exploiter cette sagesse au début de notre vie d’adulte plutôt qu’à l’approche de sa fin.

    Une telle sagesse a été le but de toutes les grandes traditions spirituelles. Ils ont chacun essayé, à leur manière, de nous aider à dépasser nos attachements matériels ; trouver en nous la tranquillité d’esprit que nous recherchons éternellement ; et nourrir la sagesse que nous portons chacun dans notre cœur afin qu'elle puisse briller à travers nos paroles et nos actes.

    Un nouveau projet Apollo

    Même si beaucoup d’entre nous s’efforcent déjà de se libérer de leurs attachements matériels et de trouver la paix intérieure, il est également clair que les approches actuelles dans ce domaine soit prennent beaucoup de temps, soit ne fonctionnent pas du tout.

    Au cours des deux mille dernières années, nous avons fait d’énormes progrès dans notre compréhension et notre maîtrise du monde extérieur. Mais notre compréhension et notre maîtrise de notre propre esprit n’ont pratiquement pas progressé. En ce qui concerne le défi du développement de la sagesse, nous n’en savons pas beaucoup plus aujourd’hui que les anciens Grecs et Indiens.

    Peut-être avons-nous besoin de l’équivalent psychologique du projet Apollo. John Kennedy s'est fixé comme défi d'aller sur la Lune en dix ans. Les ressources étaient là, les connaissances s'acquéraient, la technologie devait être développée. Le dévouement à la mission a porté ses fruits et neuf ans plus tard, le premier être humain se tenait sur la lune.

    La nouvelle frontière que nous devons désormais maîtriser de toute urgence n’est pas l’espace extra-atmosphérique mais l’espace intérieur. Encore une fois, les ressources sont là – il suffit de considérer les milliers de milliards de dollars dépensés chaque année pour nous défendre les uns contre l’avidité et la jalousie des autres. Les connaissances s'acquièrent. On en trouve des germes dans les grands enseignements spirituels, dans de nombreuses philosophies, dans diverses psychothérapies et dans les domaines émergents de la psychologie humaniste et transpersonnelle. Ce qu’il faut, c’est un effort dédié de recherche et de développement pour explorer la manière dont nous pouvons le plus facilement libérer notre esprit de cet état d’esprit matérialiste et passer à un mode de fonctionnement plus mature.

    Je ne pense pas non plus que la tâche soit si difficile. La seule raison pour laquelle la plupart d’entre nous sont encore pris dans l’ancien mode de conscience est que nous avons été tellement pris dans notre conditionnement matérialiste que nous ne nous sommes pas appliqués à la tâche. Si nous le faisions, nous pourrions probablement atteindre notre objectif très rapidement. Au tournant du millénaire, nous pourrions voir notre société passer de son mode de conscience égocentrique actuel à un mode plus mature et durable.

    Les bénéfices d’un tel changement iraient bien au-delà de la capacité de développer des systèmes sociaux, économiques et politiques véritablement durables. Les êtres humains commenceraient enfin à trouver la tranquillité d’esprit qu’ils recherchaient depuis toujours. Cette augmentation du bien-être intérieur entraînerait non seulement une diminution de nos besoins matériels et la possibilité d'abandonner beaucoup de choses que nous croyons aujourd'hui si importantes, mais aussi une amélioration de nos relations personnelles, une meilleure santé et une meilleure santé. une vie plus satisfaisante.

    Nous guérir nous-mêmes

    En conclusion, permettez-moi de clarifier une chose. Je ne suggère pas que nous devrions nous concentrer uniquement sur notre développement intérieur. Nous devons faire tout notre possible pour empêcher d’autres dommages à la couche d’ozone, arrêter la destruction des forêts tropicales, réduire les émissions de gaz à effet de serre, réduire la pollution, etc. Mais nous devons également garder à l’esprit que ce ne sont là que les symptômes d’un problème sous-jacent plus profond.

    Pour revenir à l'analogie avec le médecin, supposons que votre peau ait provoqué une éruption cutanée, que nous ayons des maux de tête et que nous nous sentions fatigués. Vous souhaiterez peut-être qu’un médecin vous donne quelque chose pour réduire l’inflammation, vous débarrasser des maux de tête et restaurer votre énergie. Mais si c’était tout ce qu’il faisait, vous ne seriez pas pleinement satisfait. Un bon médecin voudra également diagnostiquer et traiter la cause de votre maladie. Avez-vous attrapé un virus, mangé des aliments contaminés ou subi un stress excessif ?

    Il en va de même pour notre malaise mondial. Oui, il faut traiter les différents symptômes qui nous menacent tant. Mais nous devons également regarder plus en profondeur, diagnostiquer et traiter les causes profondes de notre situation difficile. C’est seulement alors que nous aurons une réelle chance de créer une société véritablement durable.