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Eunice Newton Foote
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/10/2024
- 0 commentaire
Quand on pense que certains et certaines affirment que l'effet de serre est une trouvaille toute récente pour nous faire peur et justifier des décisions irrecevables...
"En 1856, Foote étudie l'effet du rayonnement solaire sur le réchauffement de l'air, et l'influence de la concentration de certains gaz, dont le dioxyde de carbone (CO2), sur ce phénomène. Ses expériences sur ce sujet ont ouvert la voie à la découverte de l'effet de serre."
Eunice Newton Foote, née Eunice Newton le 17 juillet 1819 à Goshen (Connecticut) et morte le 30 septembre 1888 à Lenox (Massachusetts, États-Unis), est une scientifique et inventrice américaine, également militante pour les droits des femmes. Elle a observé que la lumière solaire chauffe davantage le dioxyde de carbone et la vapeur d'eau que l'air. Reprenant une hypothèse (confirmée depuis) selon laquelle l'atmosphère terrestre a, par le passé, été plus riche en dioxyde de carbone qu'à son époque, elle en déduit que cette atmosphère était également plus chaude. Elle est l'une des signataires de la convention de Seneca Falls, une des premières conventions américaine de droit des femmes.
Biographie
Vie personnelle
Son père, Isaac Newton Junior, est originaire de Goshen (Connecticut) agriculteur à East Bloomfield (New York), et sa mère se prénomme Thirza1. Eunice Newton Foote a six sœurs et cinq frères2.
Eunice est décrite comme « un génie inventif et une personne à l'insolite beauté3 ». Son éducation et sa formation sont mal connues, même si ses expériences témoignent d'une formation scientifique avancée4.
Elle se marie le 12 août 1841 à Elisha Foote, juge, statisticien et inventeur, à East Bloomfield5. Ils vivent à Seneca Falls, sur Nord Park Street6. Ils ont deux enfants : Mary Foote Henderson, artiste et écrivain, née le 21 juillet 18427, et Augusta Newton Arnold, née en octobre 1844, écrivain, auteur de The Sea at Ebb Tide, et membre du conseil d'administration du Barnard College. Augusta épouse Francis B. Arnold le 6 mars 18698. Eunice et Elisha ont six petits-enfants, trois de chaque fille. Ils déménagent ensuite à Saratoga, New York. Elisha Foote meurt en 1883 et Eunice Newton Foote cinq ans plus tard, le 30 septembre 1888.
Recherche
En 1856, Foote étudie l'effet du rayonnement solaire sur le réchauffement de l'air, et l'influence de la concentration de certains gaz, dont le dioxyde de carbone (CO2), sur ce phénomène. Ses expériences sur ce sujet ont ouvert la voie à la découverte de l'effet de serre. Elle réalise des expériences à l'aide d'un dispositif expérimental qui comprend deux cylindres en verre, dans chacun desquels elle place deux thermomètres, avant de faire un vide partiel dans l'un des cylindres à l'aide d'une pompe à air, et en transférant l'air vers le second cylindre où l'air est condensé. Elle place alors les deux cylindres, dont la température initiale est identique, au soleil et suit l'évolution de leur température et de leur taux humidité. Elle constate que la température augmente davantage dans le cylindre où l'air est condensé. Elle répète ensuite ces expériences en modifiant la nature du gaz, testant l'air sec et l'air humide, puis le dioxyde de carbone. Elle montre que le phénomène est plus important dans l'air humide et dans le dioxyde de carbone, et décrit ses résultats dans un article intitulé Circumstances affecting the heat of the sun’s rays9,10,11.
Parce qu'elle est une femme, elle n'est pas autorisée à présenter son article auprès de l'Association américaine pour l'avancement des sciences, ceux-ci sont donc présentés par le professeur Joseph Henry lors de la réunion annuelle de l'association le 23 août 18564. La lecture de l'article précédée d'une préface rédigée par celui-ci, dans laquelle il indique « Science was of no country and of no sex. The sphere of woman embraces not only the beautiful and the useful, but the true. » (littéralement : « La science n'a ni pays ni sexe. La sphère de la femme englobe non seulement le beau et l'utile, mais aussi le vrai. »)4. L'article de Foote est cependant écarté de la revue Proceedings de l'association, qui rassemble normalement toutes les publications présentées lors de sa réunion annuelle sans exception. L'unique copie de l'article de Foote est publiée dans The American Journal of Science and Arts4.
Le travail de Foote est antérieur de trois ans à celui de John Tyndall12, généralement crédité pour la découverte de l'effet de serre13. Tyndall établit que les gaz en question ne réagissaient pas tant aux effets du soleil qu’à des rayonnements infrarouges10 et ses travaux font l'objet d'une série de publications en 18594. Des expériences similaires sont utilisées dans les écoles contemporaines pour enseigner ce phénomène14. John Perlin, biographe d’Eunice Newton Foote, explique que Tyndall, misogyne et ambitieux15, s’est très certainement inspiré des travaux de Foote sans la mentionner10.
Elle travaille également sur l'excitation électrique des gaz, à l'origine d'une publication en août 1857 dans les actes de l'Association américaine pour l'avancement de la science16,17. Elle dépose également un brevet en 1860 concernant le « remplissage des semelles de chaussures et de bottes18 ».
Les travaux d’Eunice Newton Foote sont principalement ignorés par la communauté scientifique, jusqu'à leur redécouverte en 2011 par un géologue américain retraité10. L’historien américain Roland Jackson estime que « Eunice Foote a été désavantagée non seulement par le manque de communauté universitaire en Amérique et une mauvaise communication avec l'Europe, mais par deux autres facteurs : son sexe et son statut d'amateur »19.
Militantisme
Elle est l’une des signataires, avec son mari Elisha Foote, de l'une des premières conventions des droits des femmes, la Convention de Seneca Falls, qui demande l’égalité entre hommes et femmes en termes de statut social et de droits légaux10.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eunice_Newton_Foote?fbclid=IwY2xjawF4_VJleHRuA2FlbQIxMQABHVYoaoXn8GEyfIBOkhsu7leWeaCplGUNrLHnFm7S7fZhFXoA2HKKZ6sTMw_aem_cTyUcf55nFeJRdrgieH56w
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Return to life
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/10/2024
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J'ai d'abord recommencé à marcher.
Puis j'ai repris la course. Pas trop parce que les douleurs sont toujours là.
Pas encore le vélo.
Mais la musique est toujours là.
Même à la piscine, je pars avec une musique en tête et je la tourne en boucle.
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Pourquoi ?
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/09/2024
- 0 commentaire
Pourquoi les états n'agissent-ils pas drastiquement contre le déréglement climatique anthropique ? Pourquoi condamnent-ils par leurs discours mensongers des millions d'individus dans les décennies à venir ?
Parce que cela n'impacte pas encore la croissance, l'économie, le PIB, le fonctionnement marchand. On peut même envisager que les dégâts occasionnés par les cyclones, les tempêtes, les inondations sont de précieuses occasions pour les entreprises chargées de la reconstruction.
Non, je ne suis pas en train d'envisager un complot issu des hautes sphères. Je considère qu'il s'agit juste d'un fait. Les gouvernants et les financiers n'ont encore, pour l'instant, aucune raison de s'inquiéter pour la sacro-sainte croissance. Ils savent très bien que les dégâts sont importants, ils n'ont pas décidé de les ignorer, ils peuvent même être compatissants, déclencher des mesures de catastrophe naturelle, des ministres peuvent même aller serrer les mains des survivants ou des sauveteurs... C'est bon pour l'image...
Si je reprends les réactions des états au regard de l'épidémie de covid, leurs réactions ont été très fortes parce que cette épidémie empêchait le fonctionnement des marchés, parce qu'elle impactait l'économie, parce qu'elle immobilisait une partie consdiérable de la masse travailleuse. Il ne s'agissait pas de limiter le nombre de morts mais de limiter le ralentissement économique en limitant le nombre de personnes atteintes.
Le réchauffement climatique ou son déréglement n'ont pas encore ces effets. Il y a bien des phénomènes surpuissants et des dégâts considérables mais ils sont réparables... Et les vies perdues ne ralentissent pas le rouleau compresseur des marchés. Croire que les états vont se soucier si fortement des vies perdues qu'ils vont se décider à agir est utopique et très naïf...
Le réchauffement climatique sera pris en compte par les gouvernants le jour où la croissance sera impactée. Pas avant. Mais ça sera trop tard.
Alors, que faire ? Je ne vois qu'une solution : que les peuples eux-mêmes optent pour la décroissance, avant même que les états ne la jugent nécessaire. Et c'est là que, de nouveau, je sais que c'est utopique. Parce que les populations disposant déjà d'un confort de vie honorable ne l'abandonneront jamais et que les populations des pays en voie de développement rêvent d'une vie plus douce et confortable. Et que cette imagerie populaire d'une vie douce passe par l'accession au confort le plus vaste possible. Je ne parle pas des besoins vitaux mais de tout ce qui apporte le supplément. Les Américains n'abandonneront jamais leurs 4X4 et les Chinois continueront à alimenter leurs climatiseurs avec une électricité produite par le charbon et les Européens continueront à voyager en avion pour aller passer les saisons froides sous les tropiques et la mondialisation continuera à lancer sur les océans des milliers de cargos chaque jour et les croisièristes continueront à construire des paquebots de plus en plus gigantesques et les gens à consommer de la viande d'élevage etc etc etc. Quelques exemples. Il y en a d'autres, des milliers.
Un degré, deux degrés, quatre degrés… Au cours du siècle à venir, la température de la planète va continuer de monter. Plus l’humanité émettra de gaz à effet de serre, plus le réchauffement climatique sera important.
Les rapports du GIEC alertent sur cette situation et les conférences internationales comme la COP26 promettent des solutions.
Mais en quoi ce dérèglement du climat est-il un problème ? Pourquoi doit-on se soucier de quelques degrés de plus ?
Naturellement, la hausse des températures va avant tout entraîner des canicules de plus en plus fréquentes et meurtrières. Et ces épisodes de chaleur s’accompagneront de sécheresses très problématiques pour l’agriculture.
Mais ce n’est pas tout. Un autre mécanisme risque d’être mis à rude épreuve : le cycle de l’eau. Entre la fonte des glaciers, la montée des eaux et les inondations, les conséquences pourraient bien être meurtrières pour les humains, mais aussi pour l’ensemble de la biodiversité.
Cette vidéo, conçue en collaboration avec Rodolphe Meyer (de la chaîne Le Réveilleur : https://bit.ly/3k2eoIA), présente certaines des conséquences les plus problématiques du changement climatique et permet de comprendre pourquoi c'est un défi majeur du XXIe siècle.
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La beauté et la mort
- Par Thierry LEDRU
- Le 25/09/2024
- 4 commentaires
LES ÉGARÉS
Ce livre-là n'est pas un roman, c'est une autobiographie.
La nuit dernière, j'ai rêvé d'un grand cèdre. C'était doux, apaisant, il était immense, ses branches me surplombaient et je m'y sentais en sécurité. Et puis, ça s'est arrêté.
Je savais avec certitude que je l'avais déjà vu. Et le souvenir m'est revenu. C'était à l'hôpital. Je veillais mon frère.
J'ai retrouvé le passage.
Pourquoi est-ce que j'ai rêvé de cet arbre ? Est-ce dû à mon état actuel, à ces flots de questions sur le fonctionnement mortifère de l'humanité ?
Mortifère... La mort. Ce que j'ai vécu là-bas s'est ancré en moi. Et, plus tard, les hernies discales qui me tuaient ont nourri cette présence de la mort. J'ai connu des périodes où je n'étais plus conscient de rien, sinon de la douleur physique et de la soufrance morale. Comme un condamné qui creuse son trou.
Mais la beauté de la nature a toujours été l'élément salvateur. La beauté des arbres, la beauté du ciel, la beauté des femmes, quelques-unes.
Celle que j'ai croisée sur un trottoir de Brest, je pourrais la croiser aujourd'hui et la reconnaître.
J'espère que le cèdre est toujours debout.
LES ÉGARÉS
27 août. Le jour de son anniversaire, dans la chambre d’hôpital, au chevet de son frère.
Ses parents lui avaient donné de quoi acheter un disque. Keith Jarret. The Köln Concert. Il en rêvait depuis longtemps.
« Vas-y mon chéri, prends ton temps, promène-toi, écoute des disques, ça fait si longtemps que tu es là. »
Cette voix adorée.
« Merci Maman. »
Il avait glissé le billet dans sa poche. Il avait embrassé ses parents.
« À tout à l’heure Christian, avait-il dit en se tournant vers son frère. Je vais chercher Keith Jarret. »
Il espérait qu’intérieurement l’évocation du piano cristallin le réjouisse, que la pureté des notes l’investisse, adoucisse ses luttes.
« T’inquiète, je te le prêterai ! »
Deux mois qu’il n’avait pas quitté son frère, deux mois qu’il n’était pas sorti de l’hôpital. Il avait veillé son frère comme on surveille une bougie et il avait fait de son amour pour lui une réserve de cire, l’interdiction de l’usure des forces, l’interdiction de l’affaiblissement de la flamme. Il ne savait pas si cela avait contribué au maintien de la lumière dans l’âme de Christian mais il percevait dans son propre espace intérieur l’émergence d’une force qui le bouleversait, une révélation dont il ne pouvait encore mesurer l’importance.
En quittant le couloir des urgences, il avait réalisé qu’il allait sortir de l’enceinte de l’hôpital. Depuis combien de jours, depuis combien de semaines, était-il là ?
Il s’était arrêté, le cœur battant. Il avait réalisé alors que cet espace ne se mesurait pas en temps mais en émotions. Combien d'émotions s'étaient-elles fossilisées en lui ? Voilà l'exploration qu'il aurait dû entreprendre. Mais il n'en avait aucunement conscience.
Une autre vie.
Un autre monde.
Des gens heureux, affairés, perturbés, inquiets, amoureux, insouciants, des voitures, des vitrines, le bruit de la ville, les couleurs, des odeurs.
Plus de murs aux peintures délavées, les effluves écœurants des désinfectants, les blouses des infirmières, les visages abattus des visiteurs, les voix mesurées ou les pleurs, le roulement des chariots, les appels dans les chambres, les sonneries sur le panneau lumineux des salles de veille, les émanations rebutantes des nourritures industrielles, les fenêtres closes, les horizons limités, le silence interminable des nuits, l’ombre invisible de la mort.
Une nuit, il avait imaginé être dans la mort elle-même. La vie luttait à l'intérieur pour survivre, se reproduire et s'étendre... La vie était comme un cancer pour la mort. Elle la rongeait. Il était fier de participer à cette lutte, à cette multiplication acharnée des cellules vivantes dans le corps de la mort.
Il avait traversé le parc de l'hôpital puis l’immense parking. Son trouble avait enflé conjointement à la rumeur des rues. Il avait pensé au prisonnier qu’on lâche dans la ville après des années d’enfermement.
Premier trottoir.
Il s’était dirigé vers le centre-ville.
Un autre monde.
Tous ces gens pressés qui ne savaient rien de l’hôpital, qui ne voulaient sûrement pas en entendre parler, qui géraient leurs existences agitées comme si tout devait durer.
Un groupe de jeunes croisés sur un passage-piétons. Ils riaient. Il suffisait pourtant d’un chauffard pour que certaines vies s’arrêtent, que d’autres soient projetées dans un monde de douleurs, d’opérations, de rééducations, de médicaments, de dépendance, de dépressions. Ils ne savaient rien de la vie. Parce qu’ils ignoraient que la mort les guettait. Et pire que la mort encore : la souffrance.
Il avait senti avec une force immense qu’il n’appartenait plus à ces groupes humains, à cette frivolité juvénile, qu’il ne pouvait plus supporter cet aveuglement entretenu, il avait eu envie de crier, de leur dire de se taire, de penser à tous les corps brisés qui luttaient jours et nuits sans connaître l’issue du combat, qui s’accrochaient désespérément au goutte à goutte suspendu au-dessus du lit, l’attente d’une opération de la dernière chance, le corps qui se morcelle, la lucidité de l’esprit qui enregistre chaque dégradation, chaque symptôme, la moindre douleur autopsiée, les médecins qui défilent avec leurs contingents d’adorateurs, leurs dossiers et leur suffisance, leur inhumanité diplômée.
Il n’était plus de ce monde.
C'est de ce jour qu'il avait toujours marché en ville les yeux baissés et les yeux levés dans la nature.
Tous ces gens mourraient un jour, demain ou dans vingt ans, quelle importance. La mort était déjà dans leurs cellules, elle les dévorait, insidieusement. Nous n’étions jamais seul. La mort, en nous, était une compagne fidèle.
À moins, comme il l'avait imaginé, que nous naissions au cœur de la mort et que nous devions apprendre à y survivre. Certains ne tenaient pas longtemps et nourrissaient très vite le terreau des cimetières. D'autres s'acharnaient. Par défi. Vivre de toutes ses forces et épuiser la mort de l'intérieur.
Centre-ville, rue de Siam. Il descendait vers le port militaire. Des parfums iodés. Le cri d’un goéland par-dessus les toits.
C’est là qu’il l’avait vue.
Elle marchait vers lui. Une tenue, une grâce, une fluidité qui l’avait bouleversé. Un choc inattendu, inespéré, comme si elle évoluait au cœur du monde sans en être aucunement atteinte, comme si le monde n’avait aucune emprise sur elle. Toutes les pensées avaient jailli comme un éclair, une fulgurance qui avait effacé en lui deux mois de cauchemar.
Une longue robe blanche, une chemisette bleu ciel, froissée comme du papier crépon, elle marchait les yeux baissés, de longs cheveux blonds flottant sur ses épaules, le balancement mélodieux de ses bras, la rondeur de ses seins sous le tissu, pieds nus dans des sandales à lanières qui remontaient sur ses chevilles, dix mètres, il allait la croiser, il s’était arrêté pour retarder l’échéance, le souffle coupé, plus de bruits, plus de mouvements, la ville avait disparu, il ne restait qu’une bulle protectrice, un espace protégé, elle avait levé le visage, elle l’avait regardé, la profondeur d’océan de ses yeux, immenses, bleus, lumineux, il n’avait plus bougé, catalepsie contemplative, elle avait souri, un soleil sur la peau lisse de ses joues, une fleur épanouie, le galbe rosé de ses lèvres, toute la beauté du monde, une envie immense de pleurer, de tomber dans ses bras et de pleurer, de vider toute cette horreur accumulée auprès de son frère, là, sur l’épaule de cette jeune fille, sans bouger, respirer le parfum de sa peau, s’enivrer de douceur, laisser couler les douleurs et s’abandonner à la quiétude, aucun désir, juste la paix, tout oublier.
« Bonjour. »
Elle était passée en l’enlaçant de sa voix.
Le miel de ses notes avait ruisselé en lui et s’était lové au creux de sa mémoire.
Il pourrait la retrouver aujourd’hui au milieu d’une foule, juste sa voix, deux notes comme une mélodie soyeuse, une caresse indicible, au-delà des choses connues.
Il s’était adossé à une vitrine, les jambes tremblantes, il ne savait même pas s’il avait répondu, il l’avait regardée s’éloigner, elle flottait au milieu des arabesques de sa robe, suspendue par la grâce, intouchable, intemporelle, une fée.
Un cadeau d’ange.
Retour.
Il avait acheté le disque tant désiré. Il avait demandé à en écouter les premières notes dans le magasin.
Dom… dom… dom, dom, dom…
Cristallin.
Les bâtiments de l’hôpital. Si grands.
Il s’était arrêté dans la traversée du parking. Il avait levé les yeux.
Combien d’âmes en souffrance, combien de corps brisés, de vies sur le départ ? Certains en sortaient, aussitôt remplacés, certains y restaient, on les descendait à la morgue, la famille venait chercher le corps, une camionnette noire, le cimetière, des fleurs, des prières, le trou dans la terre, les proches qui pleurent.
Évaluer le nombre de fenêtres. Le nombre de patients. Deux par chambre, le plus souvent.
Combien allait mourir avant la fin de la journée ?
Il avait repris son avancée vers la ligne de front, le couloir d’entrée des urgences puis l’escalier vers le service de neurochirurgie.
Les cris, les pleurs, les drames, les horreurs, tout était contenu dans les murs blancs, il le sentait, rien ne disparaîtrait jamais.
Il faudrait raser et brûler chaque pierre, tout réduire en poussière puis tout disperser dans l’océan. Et puis planter des arbres et que les oiseaux viennent y chanter.
Il marcha dans les couloirs. La jeune fille flottait dans son âme.
Elle dansait sur les notes de piano.
La grâce d’un ange.
Septicémie.
La broche qui consolidait le fémur. Infection nosocomiale. Les chirurgiens avaient décidé de recommencer. Nouvelle anesthésie. Combien Christian en avait-il eue ? Sept, huit, dix ? Il ne savait plus. Nouvelle attente, les poings serrés. Cette concentration des forces.
Il savait désormais parfaitement s’y prendre.
Aucune déperdition d’énergie, une limitation des pensées, juste le maintien du contact avec Christian, il était avec lui, en lui, au cœur de sa survie, dans le courant de son sang, chaque pulsation de son âme, une sollicitation constante de son esprit, ne pas le laisser partir.
« Je suis là Christian, je suis là, avec toi, je t’attends. »
Il avait imaginé se glisser dans une artère et remonter au cerveau, murmurer au cœur des cellules la nécessité de tenir, de ne rien lâcher, il était là, à l’intérieur, sa vie comme un don, son énergie comme une réserve inépuisable, une offrande, enlacer la vie éreintée de Christian, la réconforter, lui prodiguer tout son amour, toute sa force, établir un barrage contre la Mort, dresser des murailles, consolider les brèches, être à l’intérieur comme un guerrier farouche. Le sabre de l’amour prêt à trancher les armées de la Faucheuse.
Il s’était installé dans le parc, sur un banc. Face à un cèdre majestueux. Adossé, les jambes étendues, il avait basculé la tête en arrière, les yeux fixés sur l’horizon vertical, une échappée par-delà les murs immenses des bâtiments, le ciel translucide semblait imiter les espaces océaniques, quelques risées écumeuses, des courants résistants à la dilution dans le corps immense, des chapelets de récifs cotonneux, la rumeur de la ville montait comme une houle indocile, quelques éclats parfois comme des vagues à l’assaut des écueils, des oiseaux blancs dérivaient sur les grands fonds, leurs arabesques lentes suivaient les vents solaires, des chemins invisibles qu’ils savaient deviner, tant de paix, cette douceur du monde par-delà les enceintes.
Christian ne pouvait pas partir, il devait replonger dans cet amour, goûter encore aux bonheurs simples, à la vie câline, sans intention, juste la contemplation, l’abandon, la quiétude des émotions originelles, la connivence, l’osmose.
« Ne pars pas Christian, je t’en prie. La vie a besoin de toi.»
Toutes ces prières, cette force diffusée, cet attachement fraternel qu’il maintenait.
Le cèdre lançait vers la lumière son sommet tabulaire, enivrant l’espace de senteurs résinées, des peuples de branches s’étalaient sur des plages de vide, dominaient la pesanteur comme des tapis suspendus, les aiguilles avides captaient les jus nourriciers, le tronc fiché dans la terre jaillissait telle une aiguille rocheuse, une colonne végétale, massive, compacte, dressée contre le temps, des arrondis de racines couraient sous la surface, étendant leurs ancrages, tellement de forces, tellement de vie. Née d’une graine infime. Il avait pensé au germe de vie que ses parents avaient créé, Christian unifié dans le secret intime de sa mère, la fusion émotionnelle de deux amours au service de la vie. Il était impossible que ça s’arrête. Pas maintenant.
Christian était remonté du bloc. Placé immédiatement dans une chambre stérile. Ils ne pouvaient aller le voir que deux heures par jour. Ils enfilaient une longue blouse, des chaussons en papier, ils cachaient leurs cheveux sous un fichu, portaient un masque devant la bouche. Tout devait être jeté à chaque fois. Christian ne réagissait à aucune sollicitation, il maigrissait, cinquante kilos pour un mètre quatre-vingt-seize. Branché sur des perfusions aux aiguilles épaisses.
Charlotte passait prendre des nouvelles.
« Ne désespérez pas, il est bien suivi. On sait traiter ce genre de problème désormais. Mes collègues m’ont dit que les médicaments étaient efficaces. »
Ils ne la croyaient pas vraiment.
Ils regrettaient les crises de folie. Christian y était plus vivant que dans ce sommeil mortuaire.
L’épuisement de ses parents. Tous ces allers-retours, leur travail, les heures d’angoisse, l’inquiétude d’une sonnerie téléphonique, un appel qu’ils avaient sûrement imaginé. Ils les avaient vus vieillir, perdre le sourire, le goût de la vie.
La masse solide de son père fléchissait, les épaules tombaient, le visage sombre, abattu.
Sa mère semblait tendue à se rompre, aux aguets, comme un filament fragile, juste préservé par la vie suspendue de Christian.
Comme un cordon ombilical restauré et le refus de la lame qui le tranche.
Tenir, tenir. Ne pas couler en entraînant les autres, ne pas être celui qui perd pied, tenir, tenir, pas de faiblesse, l’interdiction de sombrer. On ne coule pas devant un rescapé. On le veille, on lui transmet son énergie, on résiste à tous les courants sombres, on lutte, on se bat, on le maintient à la surface.
Cette impression de flotter au milieu d’un océan d’incertitudes et de ne pas avoir le droit de s’enfoncer. Penser constamment à celui qui reste, à la détresse de sa solitude intérieure, à cette lutte viscérale contre l’invasion morbide.
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Acidification des océans
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2024
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Tout comprendre sur : l'acidification des océans
L'excès de dioxyde de carbone a des effets profonds dans l'eau, et met notamment en danger les animaux à coquille.
https://www.nationalgeographic.fr/environnement/tout-comprendre-sur-lacidification-des-oceans
L'acidification de l'océan entraîne un stress supplémentaire pour les créatures marines.
PHOTOGRAPHIE DE Cassie Jensen, National Geographic Your Shot
Les océans deviennent de plus en plus acides et le changement se produit plus rapidement qu'à tout autre moment de l'histoire géologique.
C'est une mauvaise nouvelle pour la plupart des créatures qui vivent dans l'océan, dont beaucoup sont sensibles aux changements subtils de l'acidité de leur habitat aquatique.
C'est particulièrement problématique pour les coraux, les huîtres et d'autres créatures dont la coquille ou le squelette carboné est délicat, et qui sont fragilisés par des changements, même minimes, de l'équilibre acide de l'océan, un peu comme les pluies acides corrodent les gargouilles de pierre et les bâtiments en calcaire.
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Environnement 101 : les océans
Le coupable de l'acidification est le dioxyde de carbone supplémentaire que l'Homme a fait s'accumuler dans l'atmosphère en brûlant des combustibles fossiles, en abattant des forêts... entre autres.
LE COUPABLE, C'EST LE CARBONE
Les océans ont toujours absorbé et rejeté du dioxyde de carbone, faisant la navette entre l'atmosphère et l'eau. Mais l'échange se fait lentement, généralement sur des milliers voire des dizaines de milliers d'années.
L'Homme a perturbé ce lent échange. Depuis le début de la révolution industrielle, au milieu du 18e siècle, les humains ont ajouté quelque 400 milliards de tonnes de carbone dans l'atmosphère. C'est un sous-produit des grandes quantités de combustibles fossiles que nous avons brûlées pour produire de l'énergie, des arbres qui ont été abattus, du ciment que nous avons produit, etc.
La majeure partie de ce carbone, sous forme gazeuse de dioxyde de carbone (CO2), reste dans l'atmosphère, où il piège la chaleur et contribue au réchauffement planétaire. Mais chaque année, l'océan absorbe environ 25 % de tout le CO2 supplémentaire émis. Au cours des dernières centaines d'années, environ 30 % de tout le dioxyde de carbone supplémentaire que les humains ont ajouté à l'atmosphère se sont infiltrés dans les océans.
C'est une bonne chose pour l'atmosphère. Sans cette réduction supplémentaire de dioxyde de carbone, la planète se serait réchauffée encore plus qu'elle ne l'a déjà fait. Mais c'est une mauvaise nouvelle pour les océans.
UN CLIN D'ŒIL À L'ÉCHELLE DES TEMPS GÉOLOGIQUES
À la fin des années 1700, les océans s'étaient équilibrés pour être légèrement alcalins, avec un pH d'environ 8,1 – à peu près le même niveau d'acidité qu'un blanc d'œuf. (Les choses plus acides se situent plus bas sur l'échelle du pH. L'eau parfaitement distillée a un pH d'environ 7 ; le jus de citron et le vinaigre ont un pH de 2 à 3).
Diaporama
Le pH de l'océan a changé à l'échelle du temps géologique. Pendant les phases froides de l'histoire de notre planète, le pH a augmenté (est devenu plus alcalin) d'environ 0,2 unité, et il a diminué (est devenu plus acide) d'environ la même quantité lorsque la planète s'est réchauffée. Mais il a fallu des dizaines de milliers d'années pour que ces changements se produisent - beaucoup de temps pour que les créatures vivant dans les mers s'adaptent au changement.
Les eaux de surface des océans ont enregistré une baisse d'environ 0,1 unité de pH depuis le début de la révolution industrielle - un clin d'œil dans les temps géologiques ou évolutifs. Même si 0,1 unité ne semble pas être un grand changement, c'est significatif : l'échelle de pH étant logarithmique (comme l'échelle de Richter pour les tremblements de terre), ce petit changement signifie en fait que l'eau est environ 28 % plus acide qu'auparavant.
UN AVENIR SOMBRE
Ce changement rapide est un véritable stress pour tout ce qui vit dans la mer. Il ramollit les coquilles des coquilles Saint-Jacques. Il ralentit la mue des crabes et des homards. Il affaiblit les coraux. Il trouble les poissons, perturbant leur sens de l'odorat. Il peut même modifier la façon dont les sons se transmettent dans l'eau, rendant les environnements sous-marins légèrement plus bruyants.
L'avenir nous réserve encore plus de défis. D'ici 2050, les scientifiques prévoient que 86 % de l'océan mondial sera plus chaud et plus acide que jamais dans l'histoire moderne. D'ici 2100, le pH de l'océan de surface pourrait chuter à moins de 7,8, soit plus de 150 % par rapport à l'état déjà corrosif d'aujourd'hui, et potentiellement encore plus, dans certaines parties particulièrement sensibles de la planète, comme l'océan Arctique.
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Réchauffement des océans
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2024
- 0 commentaire
Dans les océans, les records de chaleur menacent la vie marine
https://reporterre.net/Dans-les-oceans-les-records-de-chaleur-menacent-la-vie-marine?
Les eaux de surface des océans du globe atteignent sans interruption, depuis mars 2023, des températures jamais enregistrées auparavant.
Voilà maintenant un an que l’océan global ondule en terrain inconnu. Depuis le 13 mars 2023, la température moyenne à la surface des océans bat quotidiennement des records, selon les données de l’Agence atmosphérique et océanique américaine (NOAA), traduites en courbes sur la plateforme Climate Reanalyzer de l’Université du Maine (États-Unis). Le 10 mars 2024, les eaux de surface mondiales atteignaient, toujours selon la NOAA, 21,2 °C. Du jamais-vu à cette période de l’année.
Les services météorologiques européens tirent eux aussi la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié jeudi 7 mars, l’observatoire Copernicus constate que la température moyenne de surface des eaux, au mois de février, s’est élevée à 21,06 °C. Un niveau supérieur au précédent record mensuel (20,98 °C), établi en août 2023.
Un coup d’œil à la carte mise au point par les experts donne une idée de la gravité de la situation : du Pacifique à l’océan Indien, en passant par la Méditerranée et la mer des Caraïbes, l’immense majorité des eaux tirent vers l’orange, traduisant une température moyenne supérieure, voire « très supérieure », à celle habituellement enregistrée en février au cours de la période 1991-2020. De très larges zones sont couvertes de rouge, indiquant le dépassement d’un record de chaleur.
Les écarts de température de la surface des océans en février 2024 par rapport à la moyenne de 1991-2020. climate.copernicus.eu
L’Atlantique nord, en particulier, a connu une année hors norme. À la fin du mois d’août, ses eaux de surface dépassaient les 25 °C, avec des anomalies de température supérieures de 1,3 °C à la moyenne 1982-2011. Les eaux irlandaises et britanniques ont été frappées par des canicules marines stupéfiantes, les températures pouvant dépasser de 5 °C les normales estivales.
« Une année complète comme ça, avec des records journaliers, c’est exceptionnel », note Thibault Guinaldo, chercheur en océanographie spatiale au Centre national de recherches météorologiques (CNRS-Météo France). Le changement climatique en est le principal responsable, explique-t-il : « Les océans absorbent une très grande partie de l’excès de chaleur dans l’atmosphère, ce qui se traduit par leur réchauffement constant d’une année sur l’autre. »
L’évolution quotidienne de la température mondiale à la surface des océans, de 1981 à 2024. climatereanalyzer.org
À ce dérèglement d’origine humaine s’est superposée, en 2023, la perturbation naturelle El Niño. Ce phénomène climatique, qui réapparaît tous les trois à sept ans, s’est traduit par un réchauffement du Pacifique tropical. El Niño devrait normalement s’éclipser à la mi-2024, faisant légèrement redescendre le thermomètre. Du moins à court terme. « Tant qu’on émettra des gaz à effet de serre, l’océan continuera de se réchauffer » , dit Laurent Bopp, océanographe et chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique.
« On perturbe le fonctionnement du système climatique »
Le réchauffement des océans a des conséquences majeures sur les sociétés humaines, le système climatique et la biodiversité. Il est notamment parmi les principaux responsables de l’élévation du niveau des mers, souligne Thibault Guinaldo : « Lorsqu’un fluide se réchauffe, il prend davantage de volume. Et donc, plus l’océan se réchauffe, plus son niveau augmente. »
« Lorsque l’eau est plus chaude, il y a davantage d’évaporation, dit également Laurent Bopp. Il y a un lien entre la température de l’eau de mer, l’abondance de l’eau dans l’atmosphère et donc, les épisodes de précipitations extrêmes sur les continents. » Ce phénomène est notamment documenté en Méditerranée. La hausse des températures modifie également les grands courants océaniques, qui redistribuent l’énergie entre l’Équateur et les pôles. « On perturbe le fonctionnement du système climatique », note-t-il.
La vie marine paie elle aussi un lourd tribut. Plus l’eau est chaude, moins elle peut contenir d’oxygène. Cela peut durement affecter le développement des poissons. Lorsque la température des eaux de surface augmente, elles deviennent par ailleurs moins denses, et se mélangent donc plus difficilement avec les eaux plus froides et lourdes situées en profondeur. Ce phénomène, appelé « stratification de l’océan », freine les échanges de chaleur, de carbone et d’oxygène entre les différentes couches d’eau salée. « Plus l’océan est stratifié, moins les éléments nutritifs de l’océan profond peuvent être amenés en surface et fertiliser le plancton », alerte le chercheur.
« Peut-être les prémices d’un bouleversement de l’habitabilité de l’océan »
À cela s’ajoutent les épisodes de blanchiment massif des coraux. Dans une étude publiée l’été dernier dans la revue scientifique Global Change Biology, une équipe d’une soixantaine de chercheurs internationaux a montré que les canicules marines qui ont frappé la région entre 2015 et 2019 avaient provoqué des « mortalités massives » chez une cinquantaine d’espèces de poissons, d’éponges, d’algues ou encore de mollusques, jusqu’à 40 mètres sous la surface de l’eau. « C’est comme si l’on se trouvait en face d’une forêt cramée », expliquait en juin 2023 à Reporterre Joaquim Garrabou, chercheur à l’Institut des sciences de la mer de Barcelone et co-auteur de cette étude.
Lorsque les eaux de surface deviennent trop chaudes pour eux, les organismes qui y vivent peuvent être contraints de migrer vers les pôles. Ce phénomène pourrait n’être « que la partie émergée de l’iceberg », selon le chercheur Météo-France au Centre national de recherches météorologiques Roland Séférian. Une étude à laquelle il a contribué, publiée en 2022 dans la revue scientifique Nature Climate Change, suggère que les écosystèmes situés à plus de 50 mètres de profondeur pourraient eux aussi être bouleversés par l’accumulation de chaleur dans l’océan.« Ce qu’on voit aujourd’hui, ce sont peut-être les prémices d’un bouleversement complet de l’habitabilité de l’océan. »
Seul espoir de mettre au pas ce phénomène meurtrier : « couper nos émissions de gaz à effet de serre », rappelle Thibault Guinaldo. « C’est la principale cause du réchauffement, et celle sur laquelle on peut jouer. »
Océan de surface, océan profond, quelle différence ?
L’océan est divisé en plusieurs couches. En surface, sa température peut être suivie de manière très précise et régulière grâce aux satellites. Ces derniers sont cependant incapables de mesurer la température de l’eau au-delà d’une certaine profondeur. Pour étudier le réchauffement de la zone située à plus de 200 mètres de fond, les scientifiques ont recours à un réseau de bouées autonomes. Leurs données suggèrent que l’océan profond se réchauffe lui aussi, quoique moins vite et de manière plus hétérogène que l’océan de surface, décrit Laurent Bopp.
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THÈME : le climat (18)
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2024
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Un thème que je devais créer pour retrouver les articles. De tout archiver dans ce thème-là est vraiment essentiel. Il faut compiler les données, les études, les écrits pour pouvoir dans dix ans, vingt ans, trente ans relire ce qui avait annoncé.
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