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Global warning et climatosceptiques
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2024
- 0 commentaire
Déni de réalité : pourquoi le climatoscepticisme progresse
Les discours niant le dérèglement climatique foisonnent. À force d’outils efficaces, les climatosceptiques prospèrent et sont loin de vouloir s’arrêter, explique le chercheur Albin Wagener.
Albin Wagener est chercheur associé à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco, Plidam) et au laboratoire Prefics de l’université Rennes 2.
C’est un paradoxe de notre époque : alors que les effets du changement climatique sont de plus en plus couverts par les médias et n’ont jamais été aussi saillants pour les populations, le climatoscepticisme reprend lui des forces au gré de l’actualité climatique. D’après un sondage mené par Ipsos et le Cevipof en 2023, ce sont 43 % de Français qui refusent de « croire » au réchauffement du climat.
Plusieurs fois annoncé comme dépassé ou cantonné à des sphères complotistes, le climatoscepticisme n’en finit pas de se régénérer. Si les origines de ce courant remontent aux États-Unis, il prospère chez nous aujourd’hui via des incarnations bien françaises, comme l’a montré le récent documentaire La Fabrique du mensonge sur le sujet. Tâchons donc de revenir un peu en arrière pour comprendre le succès actuel de ces discours niant le dérèglement climatique.
Une narration efficace
Dans les années 1980, aux États-Unis, l’émergence et la propagation d’une « contre-science » du climat ont résulté de la mobilisation de think tanks liés au parti républicain et au lobbying de grandes entreprises, principalement dans le secteur de la production pétrolière, en s’inspirant par ailleurs des pratiques de l’industrie du tabac.
Le terme de « climatoscepticisme » est, à cet égard, lui-même aussi trompeur que révélateur : en liant « climat » et « scepticisme », le terme donne l’impression d’une posture philosophique vertueuse (notamment la remise en question critique et informée), et induit en erreur. Car il s’agit ici bien moins de scepticisme que de déni, voire de cécité absolue vis-à-vis de faits scientifiques et de leurs conséquences, comme le rappelle le philosophe Gilles Barroux.
Mais qu’importe : au moment de l’Accord de Paris et du consensus de plus en plus large sur le climat, le climatoscepticisme semblait réduit à portion congrue : en France, en 2019, la Convention citoyenne pour le climat montrait que le sujet pouvait être pris au sérieux tout en donnant lieu à des expérimentations démocratiques. Puis en août 2021, la loi Climat et Résilience semblait ancrer un acte politique symbolique important, bien qu’insuffisant.
« Je ne crois pas au changement climatique », a écrit l’artiste Banksy sur une façade d’un immeuble de Londres, près d’une eau stagnante rappelant une inondation. Flickr/CC BY-NC 2.0 Deed/Dunk
Pourtant, malgré ces évolutions politiques, le climatoscepticisme prospère aujourd’hui en s’éloignant de son incarnation et champ originel, puisqu’il constitue désormais une forme de discours, avec ses codes, ses représentations et ses récits. C’est précisément en cela qu’il est si dangereux : du point de vue linguistique, narratif et sémantique, il utilise des ressorts hélas efficaces, qui ont pour objectif d’instiller le doute (a minima) ou l’inaction (a maxima).
« Préserver la domination de l’Homme sur ce que l’on appelle abusivement la « Nature » »
Plus clairement, les sphères climatosceptiques vont par exemple utiliser des termes aux charges sémantiques équivoques (climatorassurisme, climatoréalisme, etc.), remettre en question la véracité des travaux du Giec [1], mettre en exergue les variations du climat à l’échelle du temps géologique (la Terre ayant toujours connu des périodes plus ou moins chaudes ou froides), ou bien encore expliquer que toute action mise en œuvre pour lutter contre le changement climatique relèverait en fait de l’autoritarisme liberticide. En d’autres termes, le doute est jeté sur tous les domaines, sans distinction.
De ce point de vue, il est important de noter que le climatoscepticisme peut prendre plusieurs formes : déni de l’origine anthropique du réchauffement, mise en exergue de prétendus cycles climatiques, remise en cause du rôle du CO2 ou technosolutionnisme chevronné sont autant de variables qui donnent sa redoutable vitalité au climatoscepticisme.
Lire aussi : Christophe Cassou : « Le climatoscepticisme a la couleur de l’extrême droite »
Mais que cachent les discours climatosceptiques ? Outre les intérêts économiques, on retrouve également la préservation d’un ordre social et de systèmes de domination spécifiques : domination de l’Homme sur ce que l’on appelle abusivement la « Nature » (incluant les autres espèces, l’intégralité de la biodiversité et les ressources), exploitation des ressources nécessaires à l’activité industrielle et économique, mais aussi domination de certaines communautés sur d’autres — notamment parce que les femmes ou les populations indigènes sont plus vulnérables au changement climatique, tout en représentant également les populations les plus promptes à proposer des innovations pour contrer ses impacts.
Des cibles et intérêts marqués
Au-delà de sa pérennité, les recherches ont montré à quel point le climatoscepticisme restait efficace pour retarder l’action politique. Il ne s’agit pas ici de dire que la classe politique est climatosceptique, mais qu’un certain nombre d’acteurs climatosceptiques finissent par diffuser des discours qui font hésiter les décideurs, retardent leurs actions ou font douter quant aux solutions ou alternatives à mettre en place.
La France n’échappe pas à cette tendance : entre les coups médiatiques de Claude Allègre, l’accueil de Greta Thunberg à l’Assemblée nationale ou encore les incursions de divers acteurs climatosceptiques (se désignant eux-mêmes comme climatoréalistes ou climatorassuristes), le paysage médiatique, politique et citoyen se retrouve régulièrement pollué par ce type de discours.
Doté de solides ressources financières, ce mouvement a pu contester les résultats scientifiques dans la sphère publique, afin de maintenir ses objectifs économiques et financiers.
Le Giec en a, par ailleurs, fait les frais de manière assez importante — et encore aujourd’hui ; régulièrement en effet, des scientifiques du Giec comme Jean Jouzel ou Valérie Masson-Delmotte, qui se sont engagés pour porter de manière pédagogique les travaux collectifs dans l’espace médiatique, se sont retrouvés la cible de critiques, notamment sur la véracité des données traitées, ou la raison d’être financière du groupement scientifique mondial. Cela est notamment régulièrement le cas sur les réseaux sociaux, comme le montrent les travaux de David Chavalarias.
Prôner les certitudes d’un « vieux monde inadapté »
Au-delà de ces constats informatifs, une question émerge : pourquoi sommes-nous si prompts à embrasser, de près ou de loin, certaines thèses climatosceptiques ? Pourquoi cette forme de déni, souvent mâtinée de relents complotistes, parvient-elle à se frayer un chemin dans les sphères médiatiques et politiques ?
Pour mieux comprendre cet impact, il faut prendre en considération les enjeux sociaux liés au réchauffement climatique. En effet, cette dimension sociale, voire anthropologique est capitale pour comprendre les freins de résistance au changement ; si la réaction au changement climatique n’était qu’affaire de chiffres et de solutions techniques, il y a longtemps que certaines décisions auraient été prises.
En réalité, nous avons ici affaire à une difficulté d’ordre culturel, puisque c’est toute notre vie qui doit être réorganisée : habitudes de consommation ou pratiques quotidiennes sont concernées dans leur grande diversité, qu’il s’agisse de l’utilisation du plastique, de la production de gaz à effet de serre, du transport, du logement ou de l’alimentation, pour ne citer que ces exemples.
« Il est le symptôme d’autodéfense d’un vieux monde qui refuse de mourir »
Le changement est immense, et nous n’avons pas toujours les ressources collectives pour pouvoir y répondre. De plus, comme le rappelle le philosophe Paul B. Preciado, nous sommes dans une situation d’addiction vis-à-vis du système économique et industriel qui alimente le changement climatique ; et pour faire une analogie avec l’addiction au tabac, ce ne sont jamais la conscience des chiffres qui mettent fin à une addiction, mais des expériences ou des récits qui font prendre conscience de la nécessité d’arrêter, pour aller vite. Cela étant, le problème est ici beaucoup plus structurel : s’il est aisé de se passer du tabac à titre individuel, il est beaucoup plus compliqué de faire une croix sur le pétrole, à tous les niveaux.
Paradoxalement, c’est au moment où les effets du changement climatique sont de plus en plus couverts par les médias que le climatoscepticisme reprend des forces, avec une population de plus en plus dubitative. Ce qui paraît paradoxal pourrait en réalité être assez compréhensible : c’est peut-être précisément parce que les effets sont de plus en plus visibles, et que l’ensemble paraît de plus en plus insurmontable, que le déni devient une valeur refuge de plus en plus commode. Il s’agirait alors d’une forme d’instinct de protection, qui permettrait d’éviter de regarder les choses en face et de préserver un mode de vie que l’on refuse de perdre.
Si le climatoscepticisme nous informe sur nos propres peurs et fragilités, il est aussi symptomatique du manque de récits alternatifs qui permettraient d’envisager l’avenir d’une tout autre manière. En effet, pour le moment, nous semblons penser la question du changement climatique avec le logiciel politique et économique du XXe siècle. Résultat : des récits comme le climatoscepticisme, le greenwashing, le technosolutionnisme (le fait de croire que le progrès technique règlera le problème climatique), la collapsologie ou encore le colibrisme (le fait de tout faire reposer sur l’individu) nous piègent dans un archipel narratif confus, qui repose plus sur nos croyances et notre besoin d’être rassurés, que sur un avenir à bâtir.
De fait, le climatoscepticisme prospère encore, car il est le symptôme d’autodéfense d’un vieux monde qui refuse de mourir. Sans alternative désirable ou réaliste, alors que nos sociétés et nos économies sont pieds et poings liés par la dépendance aux énergies fossiles, nos récits sont condamnés à tourner en rond entre déni, faux espoirs et évidences trompeuses.
C’est bien là tout le problème : si les chiffres sont importants pour se rendre compte de l’importance du changement et de ses conséquences (y compris pour mesurer les fameux franchissements des limites planétaires), ce n’est pas avec des chiffres seuls que l’on met en mouvement les sociétés et les politiques. Les tenants du climatoscepticisme ont parfaitement compris cette limite, en nous proposant les certitudes confortables d’un vieux monde inadapté, face aux incertitudes paralysantes d’un avenir qui sera radicalement différent du monde que nous connaissons, mais que nous avons le choix de pouvoir écrire.
Cette tribune a été initialement publiée sur le site The Conversation.
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Solastalgie
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/09/2024
- 0 commentaire
Non, je ne suis pas anxieux, je ne suis pas dépressif, je n'ai peur de rien au regard des années à venir. Pour une seule raison : je n'y peux rien.
La haute montagne m'a enseigné le contrôle. Si je décide d'aller risquer ma vie sur un sommet, je dois être dans le contrôle. Il n'y a pas d'anxiété car je suis dans l'action.
Dans le cas de la dégradation continuelle du Vivant, je pourrais être anxieux puisque je ne peux pas agir sur le réchauffement climatique planétaire. Oui, mais je peux agir dans mes choix de vie. Et c'est ce qui me maintient dans un état d'esprit qui ne laisse pas de place à l'éco-anxiété ou à la solastalgie. Il m'arrive par contre d'être en colère ou d'être triste mais ça ne dure pas. Ma colère contre certains, elle ne les changera pas et ma tristesse envers le Vivant ne le soignera pas. Ce sont des émotions qui n'ont pas d'intérêt et par conséquent, je les laisse s'éteindre en ne leur accordant pas mon attention. Elles passent doucement et s'éteignent.
Il n'empêche que lorsque j'avais 17 ans, je n'aurais jamais imaginé que des années plus tard, je sois en train de m'interroger sur la pérénnité du Vivant.
J'étais insousciant et surtout considérablement naïf au regard de la confiance que j'accordais a priori à l'espèce humaine.
Mais, ça, c'est fini.
Qu’est-ce que la solastalgie ?
Le terme solastalgie, ou « dépression verte », provient du mot latin solacium qui signifie « réconfort » et du suffixe grec algia relatif à la douleur. La solastalgie renvoie à la douleur liée à la perte de ce qui nous réconforte, en l'occurrence, notre environnement.
En effet, les personnes atteintes de solastalgie sont dans un processus de prise de conscience par rapport à l’état de la planète en raison de différents maux :
dérèglement climatique ;
migration de populations ;
perte de la biodiversité ;
coût d’extraction grandissant des énergies fossiles ;
système interdépendant ;
effondrement ;
etc.
La solastalgie est une expérience immédiate s’illustrant par des émotions négatives intenses telles que :
la tristesse ;
l’impuissance ;
la dépression.
À l’inverse, l’éco-anxiété est une peur par anticipation qui renvoie à une réaction émotionnelle et ne peut pas donner lieu à une pathologie telle que la solastalgie. Ainsi, toute personne ayant conscience de l’ampleur de l’enjeu écologique actuel, présente de l’inquiétude quant à l’état de la planète et souffre donc d’éco-anxiété. L’incertitude, c’est-à-dire le fait de ne pas réussir à se projeter, ni à imaginer son avenir, fait également partie des symptômes de l’éco-anxiété.
Quels sont les symptômes de la solastalgie ?
La solastalgie, qui touche des millions de gens, impacte psychologiquement et physiquement les personnes qui en sont atteintes.
Différentes émotions, troubles et questionnements sont rattachés à l’état de solastalgie, tels que :
le sentiment d’impuissance ;
le sentiment de perte de contrôle ;
le sentiment de perte de sens ;
le sentiment d’injustice ;
le sentiment de frustration ;
la colère ;
la peur de l’avenir ;
la tristesse ;
le regret ;
l’anorexie ;
l’angoisse ;
le pessimisme ;
les troubles anxieux allant d’une anxiété chronique à des attaques de panique ;
l’insomnie ;
le questionnement autour du projet d’enfant ;
la dépression.
Cette multitude d’émotions et de questionnements peuvent apparaître de façon progressive ou soudaine. Le développement des symptômes de la solastalgie sont liés à un stress dit pré-traumatique.
Qui est touché par la solastalgie ?
La solastalgie peut concerner tout un chacun. Néanmoins, certaines personnes sont plus susceptibles d’être touchées, telles que :
les personnes ayant été directement exposées aux répercussions du réchauffement climatique : inondation, incendie, canicule, etc. ;
les personnes ayant vécu un choc tel qu’un paysage complètement différent comparé à ses souvenirs ;
les climatologues, qui côtoient quotidiennement les catastrophes écologiques et qui sont à l’origine d’un vaste mouvement sur Twitter avec le hashtag #solastalgie en vue de sensibiliser la population ;
la jeune génération qui se montre particulièrement inquiète quant à son avenir.
Il apparaît aujourd’hui que 85 % des Français sont inquiets face au réchauffement climatique et, parmi eux, 29 % se montrent très inquiets. Un chiffre qui monte à 93 % parmi les jeunes âgés de 18 à 24 ans.
Comment faire face à la solastalgie ?
Dans tous les cas, la solastalgie n'est pas à minimiser. Si le besoin s'en fait sentir, elle peut faire l'objet d'un suivi psychologique.
Voici quelques conseils pour faire face à la solastalgie :
Prendre du recul sur la situation
La première chose à faire lorsque les symptômes de la solastalgie se font ressentir est de prendre du recul sur cette situation que nous ne maîtrisons pas. Il est essentiel de ne pas tout prendre à cœur et d’accepter le fait qu’il est impossible d’endosser l’entière responsabilité de la lutte contre le réchauffement climatique. Agir à son échelle constitue déjà un premier pas de taille que ce soit par des actions concrètes ou en sensibilisant son entourage.
S’engager pour l’environnement
Chaque individu préoccupé par la situation climatique peut s’engager en rejoignant une ONG environnementale par exemple. Cette solution permet, non seulement de sensibiliser le plus grand nombre pour faire avancer la cause environnementale, mais aussi de vivre en cohérence avec ses valeurs.
Adopter des écogestes
Que ce soit au sein de sa vie quotidienne, comme sur son lieu de travail. Par exemple : se déplacer via des transports vertueux tels que le bus, le train, le vélo, la trottinette, la marche à pied ou encore le covoiturage ; réduire le gaspillage et diminuer la production de déchets ; maîtriser son impact numérique ; consommer mieux et moins en refusant, réduisant, réutilisant, recyclant et rendant à la terre, c'est-à-dire en compostant ; changer sa manière de voyager notamment en réduisant les vols en avion.
Réduire son empreinte carbone
En s’informant sur les causes du réchauffement climatique, à savoir une trop forte émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, afin de mieux les limiter en adoptant notamment les écogestes précédemment évoqués.
Valérie Dollé
Journaliste scientifique -
Anticipation ou roman historique ?
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/09/2024
- 0 commentaire
Je l'ai déjà écrit ici : je n'écris pas assez vite au regard de l'évolution et de l'accroissement effrayant des phénomènes climatiques d'ampleur.
On a tous entendu parler de la tempête Boris, vaste comme la France mais les medias ne s'y intéressent déjà plus. Elles n'ont d'ailleurs quasiment pas relayé les informations sur les déluges qui se sont abatuus sur le Sahara et les centaines de morts, et les dégâts considérables.
Il est clair de toute façon que si les médias voulaient détailler les phénomènes météorologiques et le dérèglement climatique sur l'ensemble de la planète, elles ne feraient quasiment plus que ça. Il faudrait créer une chaîne dédiée...
Il n'en reste pas moins qu'à la vitesse où ça va, cette quadrilogie en cours d'écriture pourrait bien à la place d'une anticipation devenir une fresque historique. Par contre, il est certain que dans ce cas-là, elle ne serait pas publiée étant donné qu'il n'y aurait plus grand-monde et certainement pas les structures éditoriales et que les lecteurs survivants auraient bien autre chose à aire que de prendre un livre...
Comme je connais bien la vallée du Grésivaudan, j'ai imaginé une tempête Boris s'abattant sur les Alpes :
LE DESERT DES BARBARES
Le soleil avait réchauffé l'atmosphère quand ils aperçurent la croix du sommet, le plateau sommital en pente douce, des nuées évanescentes dérivaient en altitude, une brise légère jouait à animer les dentelles, les sommets de Belledonne flamboyaient, les neiges automnales comme des parures scintillantes.
Dans les derniers mètres avant d'atteindre le bord de la falaise et de découvrir la vallée entière, Théo s'arrêta. Laure dans ses pas.
« Sur cet itinéraire, avant que le monde ne parte en vrille, je rencontrais toujours des randonneurs. Pas des dizaines mais quelques-uns. Aujourd'hui, j'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle, une autre dimension, le monde d'en bas et le monde d'en haut.
- Oui, Théo, mais ce ressenti est influencé par notre statut d'être humain.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Les phénomènes naturels nous impressionnent par rapport aux dégâts qu'ils provoquent sur l'humanité mais est-ce que nous réagissions réellement lorsque la beauté de la création ne nous portait pas préjudice, lorsque la quiétude nous entourait ? On se pâmait devant un beau paysage, un beau coucher de soleil, un champ de fleurs mais sans en être bouleversés, sans que ces spectacles ne déclenchent une rupture radicale dans le simple ébahissement épisodique. On a vécu comme des enfants gâtés, incapables de réellement prendre conscience … je ne sais pas comment l'exprimer ... On vivait à côté de la nature et maintenant qu'elle nous secoue, on ne voit d'elle que sa puissance destructrice. Parce que c'est notre monde parallèle qu'elle bouleverse … Désolé. Je ne sais pas comment l'expliquer.
- Si, je comprends, Laure. Nous n'avons pas témoigné de notre reconnaissance, pas à la hauteur du cadeau inestimable de la création et maintenant, nous ne voyons que les dérèglements qu'elle nous impose.
- Il m'est arrivé de me demander quelle était la probabilité que la vie se développe sur la Terre. Je ne sais pas si un scientifique a déjà répondu à cette question mais j'imagine que c'est absolument bluffant, déconcertant, au-delà du concevable. Et il en est de même avec moi. Pourquoi moi et pas une autre combinaison entre l'ovule et le spermatozoïde ? Je suis une miraculée et nous le sommes tous. Sur une planète qui est elle-même une énigme scientifique et pour l'instant la seule connue. Et il faudrait pourtant que je sois atterrée, dévastée, désespérée, par les événements dramatiques auxquels nous assistons ? Non, je m'y refuse, non par obstination ou par déni mais parce que la vie est infiniment plus puissante que tous les désastres.
- C'est le monde humain qui est parti en vrille, Laure, pas la nature. Ou alors, il faudrait accepter l'idée que la nature accompagne le mouvement, qu'elle nous imite, peut-être même qu'elle pense nous aider, qu'elle participe délibérément au nettoyage.
- Oui, Théo, on l'a déjà évoqué et l'enchaînement des phénomènes plaide pour cette hypothèse.
- Alors, si c'est bien le cas, nous devons changer de regard. Nous devons changer, intérieurement. Le problème, ça n'est pas la nature, c'est nous. »
Il lui tendit la main, la paume vers le ciel.
"L'homme est capable du meilleur comme du pire, mais c'est vraiment dans le pire qu'il est le meilleur. C'est Grégoire Lacroix qui a écrit ça, il y a longtemps. Il nous reste donc à inverser la tendance. »
Elle serra la main de Théo et ils avancèrent jusqu'au bord de la falaise.
La vallée du Grésivaudan, noyée sous les eaux. D'une extrémité à l'autre. Des flots immobiles, terreux, marrons, gorgés de dépôts, les toits des maisons comme des écueils éparpillés, l'autoroute invisible, le lit de l'Isère totalement effacé.
Théo posa son sac et sortit les jumelles. Sidéré. Un lac immense. Les immeubles de Meylan, Grenoble, Saint Martin d'Hères, émergeant des flots comme des amas de phares éteints. Domène, Le Versoud, Villard-Bonnot, englouties. Lorsqu'il porta son observation vers le sud-est, il atteignit Vizille. Il n'en restait rien. Une immense traînée de roches titanesques à l'entrée de la vallée de la Romanche, un mur gigantesque, plusieurs mètres de haut, des blocs colossaux, comme une montagne réduite en miettes, fragmentée, broyée, le déversoir d'une lame de fond s'étendant sur plusieurs centaines de mètres. Il comprit immédiatement. Le barrage de Gavet avait cédé, l'eau avait ravagé les gorges, Séchilienne, Livet, tous les villages balayés. Un tsunami dans les montagnes. Des millions de mètres cubes d'eau déboulant dans le couloir étroit des gorges. Le cours de l'Isère désormais barré par cette digue, un amas de roches, de blocs de béton, les maisons, les usines, les routes, les forêts, des centaines de milliers d'arbres, un conglomérat empli de cadavres. L'eau s'accumulait. Il distinguait le courant boueux de la Romanche descendant des montagnes et alimentant cette mer intérieure. La quantité de débris flottant n'était pas dénombrable. De chaque côté de la vallée, l'eau s'était établie sur les flancs, ligne horizontale au bord de laquelle, quelques hameaux perchés surplombaient les flots.
Jamais, il n'aurait imaginé pareille catastrophe.
Il baissa les jumelles et se tourna vers Laure.
Elle était debout, immobile, le visage impassible.
Le regard lointain.
Levé vers les cimes.
Elle tendit un bras pour désigner un point précis.
Théo balaya le ciel, scruta l'horizon et ses yeux le trouvèrent.
Un rapace tournoyait. De longues arabesques, sans aucun battement d'ailes, léger comme une plume dans le vent mais avec une parfaite maîtrise de son vol. Des cris aigus, prolongés et qui emplissaient le silence.
Théo regarda Laure.
Elle souriait.
« S'aligner sur la résonance. »
Elle se souvenait de cette expression qui l'avait troublée. Elle en comprenait désormais le sens.
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L'incohérence
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/09/2024
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J'avais conseillé une personne de ma connaissance dans une histoire de coupe rase illégale, à laquelle le Maire de la ville s'opposait mais qu'il ne parvenait pas à empêcher.
Il s'agissait d'une très belle forêt que beaucoup de personnes parcouraient sur de jolis chemins.
Cette personne était vraiment remontée et elle avait pris contact avec un journaliste local.
Je ne connais pas la fin de l'histoire car je n'ai plus de contact avec cette personne. J'ai "coupé le fil" le jour où j'ai vu sur FB qu'elle faisait un voyage au Népal...
L'incohérence m'est insupportable.
Défendre une forêt près de chez soi et prendre l'avion pour du tourisme, c'est inconcevable mais c'est très révélateur de la très petite conscience du problème planétaire et c'est tout aussi révélateur quant au fait que beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes ne regardent la nature qu'à travers le filtre de leur propre intérêt.
Tout comme les gens qui critiquent les chasseurs parce qu'ils se sentent en danger quand ils vont en forêt mais qui achètent du poulet d'élevage ou de la viande dont ils ne connaissent aucunement l'effroyable histoire.
Les chasseurs, au moins, mangent ce qu'ils tuent. Non, je ne cautionne pas la chasse. Je dis juste qu'on ne peut pas les critiquer quand on mange de la viande industrielle. On marche beaucoup et on court dans les forêts et dans la Creuse, ça chasse fort. On n'a jamais eu de problèmes de comportement avec les chasseurs et on les a toujours trouvés très prudents. Ils se téléphonent entre eux pour signaler notre présence et on se salue cordialement. Qu'il y ait des "abrutis", c'est certain mais on en trouve partout, dans tous les secteurs de la société... Pas plus, pas moins...Environ 3,2 millions d’animaux issus d’élevages sont, chaque jour, abattus en France pour l’alimentation humaine. Parmi eux, 68 % sont des poulets. Je n'ai pas vérifié si le calcul était juste mais ça représente environ 400 animaux abattus à chaque battement de notre coeur.
Il arrive un moment où l'incohérence est tellement gigantesque qu'on ne la voit plus. L'éducation nous y habitue dès l'enfance.
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"Don't look up" (2)
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/09/2024
- 0 commentaire
On vit vraiment le scénario du film "Don't look up"
Oui, je sais, ce blog est devenu une toute petite vitrine d'un immense désastre.
"Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais, c'est peut-être la fin du commencement." Winston Churchill
De quoi d'autre pourrais-je bien parler ?
Aujourd'hui, je considère ce blog comme des archives. Je ne sais pas combien d'années il me reste à vivre mais je tiens à compiler les données sur l'évolution des phénomènes extrêmes. Je paye 40 euros par an pour que rien ne se perde et que le moteur de recherche me permette de retrouver ce que je veux. Il m'arrive, parfois, de ressortir un ancien article lorsque, dans un échange sur les réseaux sociaux, un interlocuteur me dit "qu'on ne savait pas"...
Nous savons ce qui se passe et nous savons même vers quoi nous allons. Il n'empêche que des millions de gens continuent à prendre l'avion pour des voyages touristiques, à s'offrir des croisières, à rouler en SUV, à consommer à outrance, à manger des animaux d'élevage, à consommer de l'huile de palme parce qu'ils s'en fichent de la déforestation et des orangs-outans.
"Don't look up". Ne levez pas la tête.
Les négationnistes, ne sortez pas de votre déni. Profitez du temps qu'il vous reste et de tout ce qui vous est accessible. Ne pensez pas aux enfants qui ne savent rien encore du monde qu'on leur laisse. Ne vous remettez pas en question, continuez à crier au complot, à cracher sur les scientifiques, à huer les climatologues, à médire sur les lanceurs d'alerte. De toute façon, comme vous le dites, c'est trop tard, il faut se servir avant que ça s'arrête.
Je ne crois aucunement à la transition verte, aux voitures électriques, au nucléaire décarbonné, au tri sélectif, etc etc...
Il n'y a qu'une seule solution et elle ne sera jamais appliquée : la décroissance à marche forcée, une décroissance planétaire. Je rêve au final de ce que j'écris dans la quadrilogie en cours : l'effondrement. Plusieurs scénarios sont envisageables. Il suffirait d'un élément déclencheur et les dominos tomberaient les uns après les autres. Bien sûr que tout le monde en souffrirait. Sauf la planète.
Le covid a été un échec. J'en arrive désormais à le regretter.
Sortie le 4 sept. 2024 #climat #canicule #giec
16 143 vues • Sortie le 4 sept. 2024 • #climat #canicule #giec
Tout au long des derniers mois, ce fut une véritable litanie : des records de température battus aux quatre coins du monde. L'Espagne, l'Australie, le Japon ou certaines provinces de Chine ont tous connu en 2024 le mois d'août le plus chaud de leur histoire. Et la liste continue de s'allonger, avec une nouvelle alerte à la canicule en Californie, sans oublier les vagues de chaleur exceptionnellement sévères qui ont frappé ces derniers mois de nombreuses régions d'Afrique, notamment l'ouest et le centre du continent. Pour en parler, notre invité Jean Jouzel, climatologue et ancien membre du Giec.
Les catastrophes naturelles se sont multipliées durant les douze mois les plus chauds jamais enregistrés
Article rédigé parfranceinfo
France Télévisions
Publié le 05/06/2024 16:30
Temps de lecture : 7 min
Un berger est assis sur une terre aride à Ouled Essi Masseoud, au Maroc, le 6 mars 2024. (FADEL SENNA / AFP)
Sous l'effet des émissions de gaz à effet de serre dues à l'activité humaine, les températures n'ont jamais été aussi élevées sur Terre. Sécheresses, feux de forêt, pluies torrentielles... Les conséquences ont été nombreuses.
En publiant son dernier rapport, mercredi 5 juin, l'observatoire européen Copernicus confirme que le mois de mai qui s'achève a été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré à l'échelle mondiale, depuis le début des mesures. C'est aussi le douzième mois consécutif à établir un nouveau record des températures moyennes sur le globe. La série de records témoigne d'une année rythmée par une fuite en avant climatique, expliquée par la croissance continue des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, ainsi que par l'influence passagère du phénomène naturel El Niño. Les douze mois écoulés ont ainsi vu s'aggraver des phénomènes de sécheresses, d'inondations ou de chaleurs en plusieurs régions du monde.
Des incendies dévastateurs
Dès le 1er juin 2023, la saison des feux de forêt au Canada s'ouvre dans un contexte de températures records et de sécheresse généralisée. Ce jour-là, la foudre allume 120 incendies, selon les autorités canadiennes.
Des images aériennes d'un incendie au Québec (Canada), le 29 juin 2023. (GENEVIEVE POIRIER / SOCIETE DE PROTECTION DES FORETS / AFP)
Sur la côté est des Etats-Unis, les New-Yorkais suffoquent dans le brouillard de fumée en provenance du voisin québécois.
La fumée des incendies canadiens a atteint les Etats-Unis, et enveloppe l'Empire State Building, à New York, le 7 juin 2023. (DAVID DEE DELGADO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Trois mois plus tard, plus de 6 132 incendies ont ravagé 16,5 millions d'hectares, soit plus du double du précédent record établi en 1989. Car "contrairement aux années précédentes", les feux de cette saison, "la plus destructrice jamais enregistrée", "s'étendaient de la côte ouest aux provinces atlantiques, en passant par le nord", résument les autorités.
Ce même été, des feux ravagent aussi le pourtour méditerranéen, soumis à des températures caniculaires, jusqu'à 47,6°C le 24 juillet à Catane, en Sicile. Italie, Grèce, Espagne, France, Algérie, Tunisie, Croatie... Les flammes font des dizaines de victimes.
Des témoins impuissants assistent à la destruction par les flammes du village de Gennadi, sur l'île de Rhodes (Grèce), le 25 juillet 2023. (ANGELOS TZORTZINIS / AFP)
Dans l'hémisphère sud, l'été austral s'accompagne aussi de canicules et de sécheresses. Dès le mois de novembre, le Brésil et la Bolivie suffoquent sous des températures meurtrières, qui entraînent incendies de forêts et des fermetures d'écoles. En février, près de 3 000 feux brûlent toujours à travers l'Amazonie, marquant un nouveau record pour la région. Après la Colombie et l'Argentine, le Chili connaît début février sa "plus grande tragédie" depuis le tremblement de terre de 2010, quand un incendie titanesque provoque la mort de 122 personnes dans la région touristique de Valparaiso.
Des maisons ravagées par les feux de forêt au Chili, le 8 février 2024. (JAVIER TORRES / AFP)
Sans attendre le printemps, sécheresse et chaleur menacent à nouveau dans l'hémisphère nord, comme aux Etats-Unis, où un incendie précoce se déclare en février dans le Texas, ou en Espagne, où ce mois d'avril affiche des températures autour de 30°C, propices à un premier départ de feu.
Des chaleurs extrêmes
La chaleur a pesé sur le quotidien de nombreux habitants de la planète au cours de ces douze derniers mois. Dans l'hémisphère nord, l'Inde, la Chine, le Vietnam et la Thaïlande sont les premiers pays à enregistrer des centaines de décès liés à la canicule, à l'orée de l'été 2023. "Depuis 1951, Pékin a connu onze jours où les températures ont été supérieures à 40°C, dont cinq au cours des deux dernières semaines", écrit CNN le 7 juillet.
Une femme s'abrite sous un masque pour se protéger des fortes températures, à Pékin (Chine), le 16 juin 2023. (WANG ZHAO / AFP)
Dans la capitale chinoise, la chaleur et le recours massif à la climatisation mettent à mal les installations électriques, tandis qu'à l'autre bout du monde, une partie du sud des Etats-Unis, du sud de l'Europe et de l'Afrique du Nord dépassent déjà régulièrement les 40°C.
En Europe, les records absolus de températures tombent les uns après les autres, tandis qu'il faut monter à 5 298 mètres d'altitude, dans les Alpes suisses, pour trouver la limite du "0°C" : un record. En octobre, des arbres fleurissent, s'étonnent des agriculteurs, mais dans le même temps, les coraux se meurent dans presque tous les océans de la planète, touchés par une canicule sous-marine hors norme.
Une biologiste marine documente le blanchiment de la Grande Barrière de corail, au large de l'Australie, le 5 avril 2024. (DAVID GRAY / AFP)
Mer ou montagne, le réchauffement climatique n'a guère de préférence. L'absence de neige entraîne l'annulation d'épreuves et l'aménagement d'une piste sur un glacier, à Zermatt (Suisse), où se déroule en novembre une étape de la Coupe du monde de ski alpin. Pour les Mondiaux de biathlon, quelques mois plus tard, en République tchèque, la neige naturelle est, là encore, portée disparue. Nous sommes en février et les Alpes battent un nouveau record : leur plus faible surface d'enneigement en cette saison (moins de 40%).
Installation de mousse isolante pour éviter que le glacier du Rhône ne fonde davantage, le 24 août 2023. (FABRICE COFFRINI / AFP)
Et alors que l'hémisphère nord fond, les pays du sud étouffent. Des canicules meurtrières s'abattent à nouveau sur le Brésil et sur le nord du continent africain, le Sahel et une partie de l'ouest du continent.
Un berger est assis sur une terre aride à Ouled Essi Masseoud, au Maroc, le 6 mars 2024. (FADEL SENNA / AFP)
Enfin, en Asie, les chaleurs qui précèdent habituellement la mousson, au printemps, atteignent des valeurs inédites. A Bangkok, les Thaïlandais décrivent "l'agonie" de ces mois d'avril et de mai, marqués par des fermetures d'écoles et autres confinements climatiques. En Inde, une vague de chaleur humide fait grimper le mercure à plus de 45°C dans plusieurs grandes villes et entraîne la mort de dizaines de personnes.
Des inondations meurtrières
Le réchauffement climatique n'entraîne pas que la sécheresse. Dans plusieurs régions du monde, les épisodes de chaleurs exceptionnels de ces derniers mois ont été suivis d'inondations dévastatrices. Ainsi, fin juillet, Pékin se relève à peine d'une canicule inédite que le printemps lui apporte un typhon en provenance des Philippines. En 40 heures, 170 mm de précipitations tombent sur la capitale, qui vit son plus fort déluge depuis 140 ans. Les intempéries provoquent l'évacuation d'environ 127 000 personnes (et 847 400 autres dans le Hebei voisin) et font au moins 147 morts.
La rivière Yongding déborde à Pékin (Chine), le 3 août 2023. (STRINGER / IMAGINECHINA / AFP)
Espagne, Grèce, Turquie... Les pays du pourtour méditerranéen, malmenés tout l'été par la chaleur, voient aussi arriver, en septembre, des pluies torrentielles et des inondations sur une partie de l'Europe. La tempête Daniel s'abat sur la ville côtière de Derna, en Libye. Sous la pression de l'eau, deux barrages cèdent, provoquant la destruction immédiate d'une partie de la ville de 100 000 habitants, dont 30 000 sont contraints d'évacuer.
La ville de Derna (Libye) après les inondations provoquées par la tempête Daniel, le 18 septembre 2023. (HALIL FIDAN / ANADOLU AGENCY / AFP)
Tandis qu'à l'automne, une partie de l'Amazone est à sec et que, par manque d'eau, le canal de Panama doit revoir à la baisse le nombre de bateaux qui y transite, l'ouragan Otis apporte des pluies diluviennes sur le Mexique, plusieurs milliers de km plus au nord. "Imprévisible", le monstre balaie la station balnéaire d'Acapulco, tandis qu'en Europe, les tempêtes se multiplient. Ciaran, Domingos... Les alertes orange et rouge aux risques de pluie-inondation et vagues-submersion rythment le quotidien de milliers de Français.
Une place inondée à Arques, dans le Pas-de-Calais, le 4 janvier 2024. (AMEER ALHALBI / ANADOLU / AFP)
Dans le Pas-de-Calais, où les sols sont gorgés d'eau, les précipitations ininterrompues causent des inondations historiques et paralysent des villes entières pendant de longues semaines. Plus au nord, les îles britanniques connaissent l'hiver le plus pluvieux jamais enregistré.
La corne de l'Afrique et le Moyen-Orient, régions volontiers associées aux fortes chaleurs et aux conditions sèches, souffrent elles aussi de précipitations exceptionnelles. En Tanzanie, où la saison des pluies est boostée par le phénomène El Niño, des glissements de terrain font au moins 155 morts. Quarante-cinq autres personnes meurent au Kenya.
Les inondations en Somalie, le 15 novembre 2023. (ABUUKAR MOHAMED MUHIDIN / ANADOLU)
En avril, des pluies torrentielles font une victime à Dubaï et détruisent des infrastructures routières. A Oman, le bilan s'élève à 18 morts.
Au Brésil, les inondations succèdent aussi à la sécheresse dans l'Etat du Rio Grande del Sul, au cœur de l'Amazonie. Les crues, rendues deux fois plus probables par le réchauffement climatique, poussent 600 000 personnes à quitter leur domicile.
Les rues inondées de Porto Alegre au Brésil, à la suite d'inondations, le 6 mai 2024. (CARLOS FABAL / AFP)
Le Bangladesh est frappé par le cyclone Remal, l'un des plus longs de l'histoire du pays. Accompagné de vents violents et de fortes vagues, il provoque inondations et glissements de terrain.
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Points de bascule et boucles de rétroaction
- Par Thierry LEDRU
- Le 16/09/2024
- 0 commentaire
Points de bascule et boucles de rétroaction
https://www.rivaje.fr/blog/points-de-bascule-et-boucles-de-retroaction?
Feb 2023
“Il est indéniable que le système terrestre semble à bout de forces, il semble perdre son aptitude physique à encaisser et à atténuer les pressions, le stress et la pollution que nous lui imposons.”
C’est le propos terrible que fait Johan Rockström dans Le Grand Livre du Climat (Kero, Calmann Levy).
L’aptitude physique que le système terrestre a désormais de plus en plus de mal à encaisser et dont Johan Rockström parle, c’est en d’autres termes ce qu’on appelle les points de bascule, ou points de non-retour.
Selon la définition du Giec, un point de bascule est un seuil “au-delà duquel un système se réorganise, souvent brutalement et/ou de manière irréversible"
Lorsqu’ils sont franchis, ce sont des systèmes entiers qui sont bouleversés, et des réactions en chaîne qui s’orchestrent en modifiant toujours plus rapidement les conditions du climat. Ce sont les boucles de rétroaction.
Zoom sur ces phénomènes qui emballent le climat.
Des points de non retour à ne pas dépasser
Les points de bascule du système terrestre sont des points d’équilibre qui régulent le climat et la biodiversité, nécessaires aux conditions d’habitabilité de la Terre telles que nous les connaissons. Si leurs seuils sont franchis, ce sont des systèmes entiers qui disparaissent.
Ces points d’équilibres joue un rôle majeur sur le bon fonctionnement du système Terre puisqu’ils nous rendent, à nous êtres humains, des services nécessaires à nos conditions d’existence (en nous permettant de nous alimenter ou d’avoir accès à de l’eau potable), mais aussi grâce à leur forte capacité à absorber les tensions faites sur le système Terre (comme le réchauffement climatique conséquence de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre ou la déforestation).
Mais tout a des limites. Ces systèmes ne peuvent pas tout encaisser indéfiniment, et au bout d’un moment, comme n’importe quelle pression exercée sur quelque chose, ça pète.
Et c’est exactement ce qu’il risque de se passer si on ne stoppe pas nos pressions sur les systèmes terrestres en tension, ils basculeront définitivement vers des états nouveaux dont leurs propriétés changeront radicalement.
Mais concrètement, comment ça fonctionne ?
Comment se représenter un point de bascule ?
Prenons une autre définition pour tenter de mieux comprendre comment ces équilibres fonctionnent.
Toujours dans Le Grand Livre du Climat, Johan Rockström définit un seuil de rupture comme “un stade à partir duquel une petite altération suffit à faire brutalement basculer certains éléments du climat et des écosystèmes dans un état radicalement et irréversiblement modifié”.
C’est par exemple, lorsqu’une faible hausse des températures à l’échelle du monde entraîne la transformation d’une forêt tropicale en savane aride (c’est d’ailleurs exactement le scénario qui est en train de se dessiner pour la forêt amazonienne).
Et ces transformations, lorsqu'elles ont lieu, entraînent ce que l’on appelle des boucles de rétroaction. On y revient juste après.
Pour bien comprendre ce qu’on entend par franchissement d’un point de bascule, on peut se référer à un schéma très bien expliqué issu du Grand Livre du Climat.
Le Grand Livre du Climat, Johan Rockström, page 36
Sur les schémas de 1 à 2, tout va bien, on voit que le système absorbe les tensions exercées sur lui-même, il ne change pas d'État.
Sur les schémas de 2 à 3, les tensions sur les systèmes commencent à s’intensifier, ils tiennent le coup, mais il ne faut pas aller plus loin.
Sur les schémas 4 à 5b, le point de bascule est atteint. Les systèmes ont trop été mis sous pression, et on cédé, on assiste alors à un changement irréversible de ce système.
Comme le souligne Carbon Brief dans une analogie, “un point de basculement, c'est un peu comme lorsque vous finissez par retirer la mauvaise brique d'une tour au Jenga. Tout s'effondre !”
Pour résumer, deux choses sont à retenir
Atteindre un point de non-retour revient à enclencher une nouvelle machinerie biophysique, qui pousse un système vers un nouvel état.
Les points de bascule ne sont pas forcément brusques. Si on franchit un point de bascule aujourd’hui ou demain, le plein impact pourrait n’être visible que des centaines ou des milliers d’années plus tard.
16 points de bascule aujourd'hui identifiés
En 2008, une série de points de bascule climatiques potentiels étaient identifiés.
Alors que les politiciens et même certains scientifiques avaient du mal à croire que ces seuils puissent un jour être atteints, c’est avec effroi que même pas 15 années plus tard, de nombreux chercheurs publient dans la revue Science un bien triste constat : cinq points de bascule pourraient être franchis au niveau de réchauffement actuel, et rendraient possible la disparition des glaciers de montagne, le déplacement des forêts boréales et la perte de glace dans la mer de Barents.
Les points de bascule du climat, Reporterre
Les chercheurs du Stockholm Resilience Centre poussent un cri d’alerte à travers cette étude.
“Cette étude fournit un solide soutien scientifique à l’objectif plus ambitieux de 1,5 °C de l’Accord de Paris, qui minimiserait la probabilité de déclencher des points de bascule climatique. Cependant, plusieurs points de bascule sont encore possibles ou même probables à ce niveau, faisant probablement de 1 °C une limite plus sûre. Sachant que les politiques actuelles nous placent sur la trajectoire dangereuse de 2,6 °C.”
Les interactions entre les points de bascule, Les Echos Planète
Le dépassement des seuils de ces points de bascule entraînera des conséquences encore plus néfastes pour le climat, illustrées par les boucles de rétroaction, dont le rôle ne permettrait plus d’atténuer et rafraîchir le climat, mais bien d’accélérer son emballement.
Boucles de rétroaction et emballement du climat
Parfois conséquences du dépassement des seuils des points de ruptures, on définit une boucle de rétroaction comme des phénomènes climatiques entraînant des réactions en chaînes qui s’autoalimentent et s’amplifient au fur et à mesure qu’elles évoluent.
On considère qu’une boucle de rétroaction climatique peut alors soit dérégler le climat et amplifier les perturbations induites par le changement climatique, on parlera alors de boucle de rétroaction positive, soit équilibrer ou atténuer l’effet du changement climatique, on parlera alors de boucle de rétroaction négative.
Pour vulgariser, on parle de boucle de rétroaction lorsque les conséquences du changement climatique sur un système entraînent des conséquences encore plus importantes sur celui-ci.
Bon dis comme ça, ça peut sembler assez flou, c’est vrai.
Prenons quelques exemples pour y voir plus clair !
NB : Dans un esprit de rigueur sur les informations apportées, les scientifiques des différentes études et articles que nous avons stipulent que les dynamiques complexes détaillées ci-dessous et leurs fonctionnements précis sont à l’avant-garde scientifique et ne sont pas encore tous attestés. Mais suscitant l’inquiétude, ils est nécessaire de les évoquer.
La fonte de la banquise
Au niveau des pôles, le réchauffement climatique accélère la fonte de la banquise. Jusque là rien de nouveau.
Sauf que la banquise joue un rôle immense dans l’atténuation du réchauffement climatique grâce à son albédo très élevé.
L’albéQUOI ?
La banquise est blanche et réfléchit l’énergie solaire (de 80% à 90% des rayons solaires). C’est un peu comme quand vous portez un t-shirt blanc en été à la place d’un t-shirt noir, normalement vous avez moins chaud. Pour la banquise c’est pareil, elle réfléchit l’énergie solaire et inhibe donc le réchauffement au sol. C’est ça que l’on appelle l’albédo.
Revenons à notre boucle de rétroaction.
Si la banquise fond à cause de l’augmentation des températures, sa surface va rétrécir, et donc les rayons du soleil seront moins réfléchis.
S’ils sont moins réfléchis, ils pénètrent directement dans les océans, et les océans, c’est sombre ! Repensez à votre t-shirt de tout à l’heure, si vous portez un t-shirt noir en plein soleil, vous avez plus chaud !
Et si la chaleur n'est pas renvoyée, elle est plus captée, donc le réchauffement au sol augmente.
On est sur une belle boucle de rétroaction :
Augmentation des températures → Fonte de la banquise → Les rayons du soleil sont moins réfléchis → Les températures augmentent encore plus.
La boucle est bouclée.
Les feux de forêts : l'exemple de la forêt amazonienne
On l’a vu, le réchauffement mondial accélère la fonte des glaces aux pôles (la calotte du Groenland et les glaces de mer arctiques).
Ce phénomène de fonte entraîne un ralentissement de la circulation méridienne de retournement Atlantique qui se répercute sur la mousson en Amérique du Sud.
La circulation méridienne de retournement Atlantique c’est ce qu’on appelle la circulation thermohaline (dont le Gulf Stream fait partie), il s’agit des grands courants marins de profondeurs, on y reviendra dans un prochain article.
La mousson étant perturbée, cela entraîne une augmentation des sécheresses en Amazonie et donc des incendies dont les émissions brutales de CO2 viennent se réinjecter dans l’atmosphère.
En brûlant, les arbres relâchent d’énormes quantités de CO2 dans l’atmosphère qui viendra s’accumuler dans celle-ci. Cette accumulation de CO2 viendra augmenter l’effet de serre et l’augmentation des températures qui causera l’assèchement croissant des zones, qui aura pour conséquence l’augmentation des incendies. Et ainsi de suite.
La boucle est bouclée, une nouvelle fois, c’est effrayant.
La fonte du pergélisol (ou Permafrost)
Les sols de Sibérie et du Nord du Canada sont des sols qui restent gelés en permanence tout au long de l’année, et ça depuis des centaines de milliers d’années.
Avec le réchauffement climatique, ces sols que l’on connaît sous le nom de pergélisol (ou permafrost), sont soumis à rudes épreuves et menaces de dégeler.
Sauf que dans ces sols, un gaz à effet de serre réside, un gaz dont le potentiel de réchauffement global est d’environ 30 fois supérieur à celui du CO2 : le méthane.
En fondant à cause du réchauffement climatique, ce gaz serait alors libéré.
Sa libération viendrait charger l’atmosphère de nouveaux gaz au pouvoir réchauffant dévastateur, accélérant alors le réchauffement climatique global.
La boucle est de nouveau bouclée, et ça fait froid dans le dos.
Les points de bascule et les boucles de rétroaction sont des phénomènes et des états très complexes largement étudiés par la sphère scientifique.
Plus les recherches avancent, plus on se rend compte qu’il est absolument fondamental de comprendre les interactions entre les systèmes terrestres et leurs boucles de rétroaction, et ceci afin d'évaluer les risques qui se manifesteront si nous poussons la planète trop loin.
Pour aller plus loin
Le Grand Livre du Climat, Greta Thunberg, Éditions Calmann Levy, 2022
Allas de l'Anthropocène, François Gemenne, Aleksandar Rankovic et Atelier de cartographie de Sciences Po, Éditions Presses de Sciences Po, 2021
Feb 2023
Thibaut Gabrillargues
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Goutte froide
- Par Thierry LEDRU
- Le 16/09/2024
- 0 commentaire
Actualités Météo
Goutte froide : qu'est-ce que ce phénomène, responsable du mauvais temps ?
Par La Chaîne Météo
mis à jour le 21/05/24 à 18h02La goutte froide désigne une situation spécifique, dans laquelle une bulle d'air frais vient s'isoler (en se décrochant comme une « goutte » de sa base) au sein d'une masse d'air plus chaude. Cette situation génère des conflits de masses d'air aboutissant à de fortes précipitations, des orages, et à un temps très changeant. Comment ce phénomène fait-il pour perturber la météo ?
Consulter la météo de votre ville
Qu'est-ce qu'une goutte froide ?
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Quand nous nous trouvons sous l’influence ou à proximité d’une goutte froide ou dans son champ d’action, la météo se dégrade et amène des conditions fortement pluvieuses, très orageuses et parfois durables. Elles compliquent également la prévision des météorologues en raison de leur évolution souvent assez aléatoire.
Explication de la goutte froide
© La Chaîne Météo
Notre météorologie est conditionnée par ce qui se passe au niveau moyen de la mer, avec les centres d'action : dépressions et anticyclones. La présence d'une dépression apporte un temps dégradé, pluvieux, orageux et parfois venteux. À l’inverse, l’anticyclone nous apporte généralement le beau temps et nous protège de ces conditions agitées.
© La Chaîne Météo
Mais notre météo est aussi conditionnée par ce qui se passe dans les couches verticales de notre atmosphère, c’est-à-dire en altitude. La goutte froide appartient à ces phénomènes météo d’altitude qui influencent le temps. C'est une poche d’air froid à environ 5 400 mètres au-dessus de nos têtes. Sa présence entraîne généralement un conflit de masses d’air entre la surface du sol et ce qu’il se passe en altitude. Cette situation se traduit par une instabilité importante avec des pluies et des orages sur la zone concernée. Dans l'illustration ci-dessus, la température de la goutte froide en altitude est d'environ -18°C, ce qui est suffisamment froid pour entrainer une forte instabilité et des orages de grêle. Ses dimensions sont très variables : elle peut couvrir de larges zones (un millier de kilomètres) ou, au contraire, une zone très réduite.
Elle rend les prévisions météo difficiles en raison de son déplacement très chaotique. Elle peut parfois stagner plusieurs jours sur une même zone, provoquant des orages à répétition, des pluies continues, des inondations et des crues, avec parfois le passage de certaines cours d'eau en alerte orange ou rouge.
De violentes chutes de grêle, des précipitations potentiellement intenses
Grêle © La Chaîne Météo
Les orages qui se développent et sont provoqués par la proximité d'une goutte froide sont souvent porteurs de grêle. L'air froid en altitude produit la formation de cristaux de glace qui s'agglomèrent et forment ainsi les grêlons qui retombent au sol sous leur propre poids. Bien que les orages restent souvent isolés, ils provoquent des phénomènes localement dévastateurs comme des chutes de grêle, accompagnées également de puissantes rafales liées à l'orage lui-même.
Dans d'autres cas, le blocage d'une goutte froide peut entraîner la persistance de fortes précipitations sur plusieurs heures et augmenter le risque d'intempéries et inondations, comme ce fut le cas en juillet 2021 en Belgique et en Allemagne.
On voit ce que ça donne en ce moment dans l'Europe de l'Est :
La dépression Boris sème la dévastation en Europe centrale et orientale
Article rédigé parfranceinfo
France Télévisions
Publié le 15/09/2024 12:47Mis à jour le 16/09/2024 16:10
Temps de lecture : 1 min
Les images impressionnantes montrent des quartiers entiers inondés, des rues submergées, ainsi que des habitants avec de l'eau jusqu'aux aisselles, en Roumanie ou encore en République tchèque.
Pluies torrentielles, inondations spectaculaires et meurtrières, évacuations par milliers... La dépression Boris continue de frapper l'Europe centrale et orientale, lundi 16 septembre. En Pologne, "nous avons quatre décès sur les terrains touchés par la catastrophe", a déclaré la police locale. En République tchèque, la police a compté un mort et sept disparus. En Roumanie, sept personnes ont péri, selon les secours. En Autriche, un pompier a perdu la vie lors d'une intervention.
Face à cette situation critique, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a annulé lundi ses "obligations internationales", "en raison des conditions météorologiques extrêmes", alors qu'il est attendu mercredi devant le Parlement européen. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a pour sa part annoncé une aide immédiate d'un milliard de zlotys, soit 235 millions d'euros, aux régions polonaises sinistrées par la tempête Boris.
Le niveau de l'eau sous ce panneau de basket, à Bad Schandau (Saxe, Allemagne) donne une idée de l'impressionnante montée de l'Elbe, le 16 septembre 2024.(JAN WOITAS / DPA / AFP)
"Fermé aujourd'hui à cause des préparatifs face aux inondations", est-il écrit sur ce panneau d'un restaurant à Rathen (Saxe, Allemagne). Dans cette localité, le niveau de l'eau continue à monter, le 16 septembre 2024.(JAN WOITAS / AP / SIPA)
Vue du pont Carola à Dresde (Saxe, Allemagne) qui s'est partiellement effondré, à cause des pluies torrentielles de la dépression Boris, le 16 septembre 2024.(ROBERT MICHAEL / DPA / AFP)
Les quais de l'Elbe sous l'eau, à Dresde (Saxe, Allemagne), le 16 septembre 2024.(ROBERT MICHAEL / DPA / AFP)
Un homme face à une rue transformée en torrent par les pluies extrêmes de la dépression Boris, à Opava (République tchèque), le 15 septembre 2024.(MICHAL CIZEK / AFP)
Un homme s'aventurant dans l'eau après les inondations à Opava (République tchèque) se retrouve avec de l'eau jusqu'à la poitrine, le 15 septembre 2024.(JAROSLAV OZANA / AP / SIPA)
Un camion municipal bloqué par l'eau au milieu de la chaussée, à Jelenia Gora (Pologne), le 15 septembre 2024.(KACPER LOCH / EAST NEWS / SIPA)
Des personnes face à des débris et des déchets charriés par les inondations, à Jesenik (République tchèque), le 15 septembre 2024.(LUKAS KABON / ANADOLU / AFP)
Ces membres des équipes de secours ont sauvé un chien des eaux, à Jesenik (République tchèque), le 15 septembre 2024.(LUKAS KABON / ANADOLU / AFP)
Dans la région de Galati, dans le sud-est de la Roumanie, 5 000 foyers sont touchés par les inondations, comme ici le 14 septembre, dans le village de Slobozia Conachi.(DANIEL MIHAILESCU / AFP)
A Pechea (Roumanie), des habitants nettoient le sol de l'église du village, touchée par les inondations, le 15 septembre 2024.(DANIEL MIHAILESCU / AFP)
Les pompiers tentent de limiter les dégâts causés par les inondations qui touchent la ville de Glucholazy (Pologne), en distribuant des sacs de sable, le 14 septembre 2024.(SERGEI GAPON / AFP)
Le centre-ville de Glucholazy (Pologne) est inondé, le 15 septembre 2024.(SERGEI GAPON / AFP)
Des passants dans une rue de Klodzko, dans le sud-est de la Pologne, le 15 septembre 2024.(MACIEJ KULCZYNSKI / EPA / MAXPPP)
Les champs de Neukirchen an der Enknach (Autriche) sont envahis par les eaux, le 14 septembre 2024.(DANIEL SCHARINGER / APA / AFP)
Le village de Lipova-lazne (République tchèque) subit une crue de sa rivière gonflée par les pluies qui s'abattent sur le pays, le 15 septembre 2024.(MARTIN DIVISEK / MAXPPP)
A Prague, les pompiers tchèques ont installé des barrières anti-inondation le long de la Vltava, le 13 septembre 2024, en prévision des intempéries.(MARTIN DIVISEK / EPA / MAXPPP)
Une ligne du métro de Vienne, la capitale autrichienne, a été partiellement fermée le 15 septembre 2024, le réseau étant menacé par la crue de la rivière Vienne et du canal du Danube.(TOBIAS STEINMAURER / APA / AFP)
En Bavière (Allemagne), la rivière Inn menace la commune de Passau, le 14 septembre 2024.(ARMIN WEIGEL / DPA / AFP)
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Un déluge
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/09/2024
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A ceux qui pensent que tout va bien et que le froid de ces jours prouvent que nous ne vivons pas de réchauffement climatique :
« Tous les éléments convergent vers une catastrophe climatique majeure ce week-end sur une surface incroyablement étendue de la Pologne à la Croatie sur 7 pays. Les potentiels dégâts agricoles sont vastes : maïs, tournesol, vigne, arboriculture, sorgho, bâtiments d'élevage inondés (...) et risquent d'être incroyablement étendus dans les basses plaines agricoles et reliefs de Prague à Bratislava en passant par Vienne.
Il devrait tomber entre 100 et 300+mm de pluie sur ces zones densément peuplées entourées d'importantes plaines agricoles.
Pourquoi ? Une goutte froide va puiser son énergie dans la méditerranée surchauffée avant de remonter et stationner sur l'Europe Centrale. Les valeurs d'eau précipitable sont folles.
Une catastrophe est imminente. Elle fera sûrement la une des infos ces prochains jours ». Serge ZAKA