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A COEUR OUVERT : L'apparence
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/09/2012
"Il est indispensable, en vue de la réalisation de soi-même, qu'un être apprenne à se différencier de l'apparence qu'il a incarnée aux yeux des autres et à ses propres yeux. "
Carl Gustav Jung.
Voilà l'idée sur laquelle je travaille dans l'écriture de " À coeur ouvert."
Un individu, suite à un infarctus, est sauvé par l'implantation d'un coeur totalement artificiel, celui mis au point par le Professeur Carpentier.
Sachant que nos principaux organes disposent de neurones, tout comme le cerveau, quels sont les conséquences pour l'individu d'avoir perdu la "mémoire" de ce coeur ?
Je pars de l'hypothèse que notre coeur mémorise ce que nous aimons ou ce qui nous déplaît car il est l'organe auquel est attribué l'amour. Le cerveau est une boîte noire qui enregistre les données reçues. Mais cet amour se constitue au fil des expériences de vie et est par conséquent conditionné par l'environnement, l'éducation, l'histoire personnelle, les mouvements de masse, les pensées partagées. L'individu s'éloigne inexorablement de l'amour originel, celui pour la Terre, le silence, l'introspection, celui de choses simples et dématérialisées.
En perdant ce coeur alourdi de données sociales, l'individu peut saisir l'opportunité de retrouver cet amour originel. Passé le désoeuvrement de la perte des repères habituels, il entre dans une dimension inconnue...
Au cours des récentes années, des neuroscientifiques ont fait une découverte stimulante : le cœur a son propre système nerveux. Il possède au moins 40 000 neurones (cellules nerveuses), soit autant que dans divers centres sous-corticaux du cerveau. Le cerveau du cœur et son système nerveux relaient de l’information au cerveau du crâne, créant un système de communication à double sens. Les signaux envoyés du cœur au cerveau affectent bien des régions et fonctions de l’amygdale cérébelleuse, du thalamus et du cortex, qui fonctionnent étroitement ensemble.

« Je me souviens de soirées parisiennes pendant lesquelles, tous les gens présents s’efforçaient de raconter quelque chose, tout et n’importe quoi, sans aucune continuité ni même la plupart du temps, le moindre intérêt. Aujourd’hui, je m’imagine là-dedans comme un poisson jeté sur le bord de la rive et crevant d’asphyxie, parlant sans fin pour retarder la mort.
-Et se taire aurait été jugé comme un affront, je connais ce marasme existentiel des logorrhées et le rejet de celui qui s’isole. C’est quand on parle pour ne rien dire qu’on se montre irrespectueux. Pour les autres et pour soi. Pour les mots aussi. C’est comme les jeter en pâture dans le chaos. Combien d’enfants se retrouvent chez le psychologue parce qu’ils aiment le silence et la solitude ? C’est effrayant ce formatage des âmes. On dit de l’homme qu’il est grégaire et c’est devenu une condamnation.
-Jamais les techniques de communications n’ont été aussi performantes et j’ai pourtant l’impression que nous n’avons jamais été aussi peu à l’écoute. Et j’ai pourtant passé une grande partie de ma vie à vendre les produits les plus évolués dans le domaine. D’ailleurs, j’ai vu qu’ici, le réseau téléphonique est des plus aléatoires et je le vis comme une délivrance.
-Les médecins aimeraient bien que ça s’améliore pourtant. Et même une bonne partie des habitants. C’est toujours le même problème de toute façon dans l’évolution technologique. Ce ne sont pas les progrès qui sont néfastes mais l’absence de réflexion quant à leur usage. Mais si on donne à des individus incomplets l’opportunité de renforcer leur égarement, ils ne peuvent pas s’en apercevoir et ils le vivent comme une chance.
-Incomplets ?
-La dimension spirituelle. Celle qui est bannie dès l’enfance et qui ne ressurgit bien souvent que dans le drame.
-Pourquoi est-ce que pour moi, j’ai l’impression d’avoir été effacé comme un disque dur ? Tu parles de complétude alors que j’ai plutôt le sentiment d’avoir été vidé de mon contenu.
-Il fallait bien faire de la place ! lança-t-elle en riant.
-C’est affreux de penser que j’étais déjà saturé.
-Certainement pas en fait mais parasité comme tout le monde.
-Oui, ça doit être ça. Impossible d’obtenir une réception de qualité, des ondes insoumises qui brouillaient l’émission.
-Entre l’être réel et l’ego, l’incompatibilité est chronique et comme ce monde moderne a tout misé sur l’ego, le conflit est permanent et déséquilibré dès l’origine. »
Il pensa soudainement à Chloé. Non seulement, il n’avait pas su la protéger mais il avait activement propagé le virus en elle.
« Tu sais Paul, le cœur est bien autre chose qu’une pompe. J’ai lu pas mal de choses sur le sujet. J’avais rencontré un scientifique dans un colloque que je suivais pour un article, des discussions passionnantes qui m’avaient donné envie d’en savoir davantage. Mais tu as bien dû te documenter toi aussi.
-Absolument pas Diane, rien du tout, j’ai posé là-dessus une chape de béton. Je serais même incapable de t’expliquer clairement ce qui est arrivé à mon cœur et tout autant pour te dire comment celui-ci fonctionne. J’ai vécu tout ça comme si je n’étais pas concerné et je ne comprends pas vraiment pourquoi. Et d’un point de vue technique, ça ne m’intéresse toujours pas. De toute façon, je ne maîtrise rien là-dedans, je suis complètement dépendant de cette technologie. Avant, j’en étais dépendant d’un point de vue professionnel et maintenant, il s’agit de ma survie. Qu’est-ce que tu voulais me dire à propos du cœur ?
-Et bien, il y a beaucoup à dire en fait. Et il est possible que ça puisse t’aider à comprendre ce trouble qui te poursuit.
-Je n’en souffre pas en tout cas. Aujourd’hui, c’est juste une impression étrange. Mais je t’écoute.
-Est-ce que tu sais que le cœur a des neurones ?
-Comme dans le cerveau ? Non, je l’ignorais.
-En fait, la plupart de nos organes en disposent. Le dicton populaire qui parle de « l’intelligence du cœur » avait raison. En Occident, la science considérait que notre pensée résultait de la somme des interconnexions entre les neurones et les synapses baignant dans une centaine d’agents chimiques. Et puis, les dernières avancées de la neurobiologie ont découvert ce que la médecine chinoise traditionnelle enseignait depuis des millénaires.
-C'est-à-dire ?
-Pour eux, l’activité mentale est répartie au sein de l’organisme. Le cœur en a une part importante. Chaque organe assume une facette de la vie intérieure. Et pas seulement physiologique. Selon eux, les poumons sont le siège de la vie végétative, le foie contrôle l’imagination, la créativité, les reins assurent la détermination, la rate assimile les expériences et la connaissance, les reins génèrent l’esprit de décision, la volonté et le cœur entretient la conscience, l’énergie centrale qui gouverne les quatre autres, il est le nœud, c’est le Shen, le discernement dans les pensées, l’intelligence du cœur n’est pas qu’une expression populaire, c’est une réalité profonde. Mais si un de ces esprits viscéraux est déficient, il aura une influence néfaste sur le Shen. Tout est lié et interdépendant. Le cerveau apparaît comme un centre de tri, un récepteur qui coordonne, il gère les cinq sens mais reste sous l’emprise des esprits viscéraux. Il n’est pas ce super ordinateur que nous imaginons ici.
-Est-ce que ces interprétations ont une base scientifique ou sont-elles juste des traditions ?
-Je me méfie considérablement des preuves apportées par la science. C’est une entité subjective qui ne valide bien souvent que ce qui lui permet de renforcer le paradigme en cours et par conséquent les démonstrations antérieures. Une question d’argent dans le fond. Il vaut mieux pour les chercheurs travailler sur des projets qui seront subventionnés par les laboratoires. Mais tout le monde ne subit pas ce genre de pressions heureusement. Certains chercheurs ont découvert que l’intestin et le cœur ont leurs propres réseaux de quelques dizaines de milliers de neurones. C’est une découverte qui remet beaucoup de croyances sur le grill. Ces cerveaux sont capables d’avoir leurs propres perceptions et d’agir en sorte.
-Tu veux dire que de m’avoir enlevé mon cœur et en plus de m’avoir équipé d’un cœur artificiel pourrait expliquer ce changement radical dans ma vie ? Non pas simplement parce que j’ai eu un infarctus mais parce que je vis sans ces neurones du cœur ?
-Je ne sais pas mais c’est une piste.
-Tu disais que pour les Chinois, le cœur est le siège de la conscience ?
-Oui, c’est ça. Et c’est logique d’un point de vue symbolique. Il est le souffle vital.
-Mais alors, pourquoi est-ce que je suis bien plus conscient aujourd’hui que dans toute ma vie ? Pourquoi est-ce que j’ai réalisé avec une violence infinie que tout ce qui me portait en avant était dérisoire ? Puisque je n’ai plus de cœur, je devrais être privé de cette lucidité. »
Elle s’arrêta et le fixa. Comme figé intérieurement.
« Qu’est-ce qu’il y a Diane ?
-Une idée soudaine.
-C’est quoi ?
-Attends, c’est tout mélangé. »
Il se tut et attendit. Les yeux rivés sur son visage.
« Est-ce que ça voudrait dire que cette conscience originelle est détournée au fil du temps, à travers l’éducation, l’environnement familial, scolaire, sociétal, professionnel et que les neurones du cœur finissent par absorber des données qui les pervertissent et que, désormais, étant donné que tu en as été nettoyé, cette conscience originelle ressurgit. »
Elle s’arrêta.
« Mais que ton cerveau ayant géré tout ça pendant cinquante ans a gardé en mémoire l’ensemble des données. Par contre, ces données ne sont plus alimentées par ton cœur. Alors, elles s’effacent ou elles perdent de leur importance. Tu vois ?
-Le cœur influencerait le cerveau ? La façon dont on vit, tout ce que le cœur perçoit, toutes les expériences contribuent donc à donner au cerveau les éléments favorables à la constitution de l’ego ? C’est ça ? Le cerveau reçoit, trie, dissèque, interprète, il se fait son film.
-Et selon l’interprétation, il va conduire l’individu à vivre de nouvelles expériences similaires, des nourritures identiques ou en tout cas destinées à développer cet individu. Mais au départ, le cœur a une importance considérable, primordiale. La petite enfance nourrirait le cœur et formerait le cerveau.
-Et donc, j’ai perdu tout ça. Ou en tout cas, ça n’est plus alimenté et c’est pour ça que je me suis retrouvé aussi paumé.
-Pas paumé mais en décalage. Tu t’es peut-être plutôt retrouvé. C'est-à-dire l’individu originel que la vie avait l’intention de promouvoir.
-Ça nous amène très loin tout ça.
-Effectivement. C’est même assez effrayant."
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Ca devrait être une blague...
- Par Thierry LEDRU
- Le 28/09/2012
Sur une route de montagne, 3 voitures se suivent :
Une Dacia suivie d'une Ferrari, elle même suivie par une Porsche.
Soudain, à la sortie d'un virage sans visibilité, un CAMION !!
La Dacia se plante dans le camion...
La Ferrari se plante dans la Dacia ....
et la Porsche se plante dans la Ferrari.
Les trois voitures sont détruites....
François Pinault sort de la Porsche en s'exclamant !! ....
"Oh la la ! 2 jours de salaire !"
Bernard Arnault sort de la Ferrari en criant
"Et voilà! 3 heures de salaire détruites!"
Et enfin, en pleurant, Fernand Dupont, le chauffeur de la Dacia
"Catastrophe!!! 3 ans de salaire !"
Et les deux autres de lui répondre ......
"Faut vraiment être bête pour acheter une voiture aussi chère".
On ne vit pas dans la même réalité...
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Rien.
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/09/2012
N’être identifié à rien, agrippé à aucun passé, projeté dans aucun futur, être soi, juste là, attentif et observateur, épuré, nullement encombré, un réceptacle vide dans lequel chaque instant est reçu dans son intégralité, dans son intégrité, dans sa pureté, plus aucune souillure.
Rien.
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"Tous cobayes"
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/09/2012
Jean-Paul Jaud: «L'humanité est en sursis»
http://www.20minutes.fr/planete/1002328-jean-paul-jaud-l-humanite-sursis
INTERVIEW - Le réalisateur engagé sort un nouveau film,
"Tous cobayes", où il alerte sur les dangers du nucléaire et des OGM...
C’est le premier film de Jean-Paul Jaud sans le mot «enfants» dans le titre. Mais malgré cela, le réalisateur militant nous parle encore une fois des générations futures et des dangers auxquelles nous les exposons, à l’image du petit garçon de l’affiche qui se balade au milieu d’un champ d’organismes génétiquement modifiés (OGM), une centrale nucléaire en ligne de mire. Tous cobayes, le troisième film de Jean-Paul Jaud après Nos enfants nous accuseront et Severn, la voix de nos enfants, sort le 26 octobre et promet de jeter un pavé dans la mare des industriels qui mettent l’humanité en péril.
Pourquoi avoir choisi de faire un film sur les OGM et le nucléaire?
Parce que ce sont deux technologies irréversibles qui hypothèquent l’avenir des générations futures. Elles vont laisser des traces sur des milliers d’années et nous ne les maîtrisons pas. Quand il y a un accident OGM ou nucléaire, on ne sait pas l’arrêter. L’actualité m’a convaincu encore plus de la similitude de ces deux technologies: j’avais commencé à tourner sur les OGM et une semaine après, c’était Fukushima, donc c’était évident pour moi de tourner sur le nucléaire.
Pourquoi affirmez-vous qu’on ne maîtrise pas le nucléaire?
Tchernobyl et Fukushima, ils maîtrisent quoi? Démontrez-moi! Ils ont maîtrisé quatre personnes de Greenpeace qui sont rentrées sur un réacteur? Ils ont maîtrisé la tempête de Blaye où la centrale a failli exploser et Bordeaux a failli être évacué? Ils ont maîtrisé les fuites de plutonium dans la Loire quand à Saint-Laurent-des-Eaux en 1984 il y a eu un emballement dans le réacteur? Fukushima ça dégueule tous les jours dans le Pacifique, sur la terre, dans le ciel. Comment peut-on développer une technologie quand on sait qu’on ne peut pas réparer? Une explosion majeure d’un réacteur en France, c’est le quart du pays qu’il faut évacuer. Et pas pour deux ou dix ans, mais des décennies, voire des siècles. Je pense que l’humanité est en sursis, mais il ne faut pas rester les bras ballants pour autant et c’est pour ça que j’ai mis toute mon énergie à faire ce film.
Dans vos autres films, il y avait toujours beaucoup d’espoir. Y en a-t-il aussi dans celui-ci?
Oui, l’espoir c’est l’agroécologie, par exemple. Aux Nations unies, un rapport selon lequel elle pourrait nourrir neuf milliards d’humains a été légitimé et applaudi par toutes les délégations. Et on peut lutter contre le nucléaire. Nous avons tourné sur une petite île japonaise de 500 habitants où depuis trente ans Tepco veut construire une centrale nucléaire. Et bien depuis trente ans, tous les lundis, des mamies se retrouvent sur le port et manifestent avec des slogans anti-nucléaires. Aujourd’hui le projet n’a pas avancé et cette centrale ne se fera pas car le Japon va sortir du nucléaire, le peuple japonais ne veut plus et je les comprends.
Quel poids peut avoir un rapport des Nations unies ou une manifestation de mamies face à des industries puissantes?
Il n’y a pas que ça, je suis aussi allé filmer dans une ferme en agroécologie au Sénégal, au cœur de la brousse. Là, ils démontrent qu’en deux ou trois ans on peut être autonome en agriculture, il suffit de creuser un peu, de les aider à trouver de l’eau. Les Africains refusent les OGM et il faut leur donner la parole. Ce film est fait pour que tous les citoyens de la planète disent stop, on ne veut plus être cobayes.
C’était votre intention, donner envie aux gens d’agir?
Bien sûr, car ce sont eux qui ont le pouvoir. On peut encore donner notre argent à qui notre conscience nous dit de le donner: tout ce qui n’est pas respectueux des générations futures, on peut boycotter. D’autre part, il faut influencer les politiques. J’encourage les gens à réclamer au maire de leur commune de faire une cantine bio. Il faut dire aux élus: «Si vous continuez à empoisonner nos enfants avec l’alimentation et le nucléaire, au prochain coup on ne votera pas pour vous».
Qu’est-ce qui vous a le plus choqué dans ce que vous avez découvert en faisant le film ?
Fukushima, car c’est la première fois que j’allais dans une zone radioactive. L’homme, depuis toujours, a découvert des espaces, des territoires, et ce qui m’a choqué à Fukushima c’est un territoire qu’on abandonnait pour le nucléaire. Les OGM vont créer des terres invivables et des plantes qui généreront des pathologies qu’on ne connaît pas encore.
Propos recueillis par Audrey Chauvet -
L'Espagne
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/09/2012
Les vacances, le soleil, les belles plages...
LA CRISE.
Comme disait Coluche autrefois: "ça va, c'est encore loin de chez moi".
Non, juste de l'autre côté des Pyrénées. Ici, la seule différence, c'est que la rue se tait. En Espagne, elle gronde, elle enfle, elle se révolte. La confiance est ruinée. Quand les menteurs sont découverts, c'est la violence de la réalité qui est la plus insupportable, pas le fait d'avoir été bernés. A quand notre tour ?
"Dis Papa, c'est où qu'on va ?"
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OGM et Monsanto
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2012
Les médias en ont beaucoup parlé et en mal. Les choses évoluent dans le bon sens. A croire que les grandes multinationales n'arrivent plus à museler les médias. Etonnant...
Il faut voir ce qui se passe en Inde depuis longtemps avec les OGM et ces salauds de MONSANTO.
Ces dernières semaines, 1500 fermiers se sont suicidés collectivement en Inde, dans la province de Chattisgarh. Un phénomène récurrent, puisque les chiffres officiels font état de 1000 suicides mensuels… depuis plus de quinze ans. En cause, l’endettement des paysans lié à l’achat de semences OGM miraculeuses… qui se révèlent catastrophiques.
Depuis le milieu des années 80, l’Inde a accepté d’ouvrir totalement son marché en contrepartie de l’aide du Fonds Monétaire International. Une révolution économique s’en suivit, qui en fit un terrain d’expérimentation mondial en matière agricole. Depuis lors, les paysans sont livrés aux promesses des vendeurs de semences magiques : les rendements devaient être exceptionnels, et les insectes et parasites rangés dans les tiroirs de l’histoire. Les variétés traditionnelles ont même été interdites dans de nombreuses banques de semences gouvernementales. Mais pour toucher le Graal, il fallait débourser 10 fois plus pour la même quantité de semences. Le prix de la gloire. Et les paysans se sont massivement endettés.
What a wonderfull world (Company)…
Sauf que les semences OGM de coton Bt (de Monsanto, faut-il le préciser) sont tombées malades, infestées par le vers (vorace) de la capsule. Les semenciers avaient juste oublié de préciser que les plantes n’étaient pas résistantes aux maladies locales et qu’il fallait donc épandre des tonnes de pesticides en plus. Ils avaient aussi omis d’indiquer que les variétés en question buvaient deux plus d’eau et dégradaient les sols à grande vitesse. Du coup, les sécheresses ont été amplifiées et les rendements réduits à peau de chagrin. Les paysans se retrouvent à sec, paralysés par leurs dettes et sans le sou pour acheter les semences de l’année suivante, puisque les plantes OGM – dotés d’une technologie révolutionnaire affectueusement nommée “Terminator” – sont calculées pour que les grains ne puissent pas se replanter… D’où de nouvelles dettes. Etc.
Disparition des variétés traditionnelles
“Certains des fermiers qui se sont suicidés avaient réalisé jusqu’à cinquante pulvérisations d’herbicide et de pesticide sur leurs champs de coton, mais cela n’a pas empêché leur récolte de dépérir”, affirme le professeur Nanjundaswamy, fondateur du Mouvement pour la Défense des Fermiers du Karnataka (Karnataka Rajya Ryota Sangha – KRRS). Autre conséquence, l’utilisation de ce coton génétiquement modifié aurait “éliminé par pollinisation nombre de nos plantes indigènes qui possédaient par exemple des qualités de résistance à la sécheresse et à certains parasites propres à l’Inde, résistance que n’ont pas les plantes hybrides” affirme le même spécialiste. Pour les défenseurs des OGM, les vraies raisons de cette catastrophe sont la pauvreté rurale, l’alcoolisme, les sécheresses et le “désespoir agraire”.
En 2006, le ministère indien de l’agriculture déclarait que la moitié des foyers paysans étaient endettés. Selon les ONG, le taux de suicide parmi les fermiers pauvres atteint actuellement des records. 150 000 d’entre eux se seraient donnés la mort depuis 1993. Entre 60% et 75% de la population indienne (contre 10% pour la France et 2% pour les États-Unis), qui compte plus d’un milliard d’habitants, vit de l’agriculture, qui représente un quart du Produit intérieur brut indien.
