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"L'inconnu sur la terre" (littérature)
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2012
Un livre de J.M.G. Le Clézio.
Le livre de mon adolescence, celui que je relis encore, au hasard.
"C'est de la lumière que vient la lumière. Elle est en moi, elle bouge comme une flamme. Elle n'est pas le savoir, ni la conscience, ni rien de ce que le langage ou la raison peuvent donner. C'est une flamme, simplement une flamme, qui brûle et brille tout le temps, à l'intérieur de mon corps. Je regarde le soleil, les étincelles sur la mer, les étoiles, les reflets. Je regarde les champs éclairés, les hautes montagnes qui brillent comme du verre, le ciel immense où il n'y a rien d'autre que la lumière; alors la flamme au fond de moi grandit et brûle plus fort.
L'intelligence, cela ne m'intéresse pas. La connaissance, cela ne suffit pas. C'est autre chose que je cherche, que je veux. Tout le temps, je guette cette flamme, au fond des yeux des hommes et des femmes, cette force qui flamboie, qui est fervente, qui répand sa clarté autour d'elle.
Il n'y a sûrement pas de plus grande beauté possible dans l'homme que cette lumière qu'il porte en lui, qui brille à l'intérieur de sa vie."
DEUX HYMNES DE LE CLÉZIO A LA LIBERTÉ VRAIE
L'inconnu sur la terre & Mondo et autres histoires
http://www.maulpoix.net/clezio.html
Ed Gallimard, 1978.
par Jean-Michel MAULPOIX
SOUVENEZ-VOUS de ce petit poème en prose de Baudelaire qui trace en quelques lignes le portrait de L'Étranger, "homme énigmatique", il aime les nuages... "les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"
Il semble que dans L'inconnu sur la terre, Le Clézio lui réponde: "Nuages, nuages doux, tranquilles, étranges, nuages gris aux formes ductiles, corps de femmes, chevelures, visages d'enfants, dragons, îles. Nuages, je vais vers vous, je me mêle à vous et je file, moi aussi, changeant sans cesse mon corps et mon visage."
C'est la nébuleuse ponctuation de la rêverie qui assure le passage de l'un à l'autre des deux livres que Le Clézio a proposés simultanément (1978) pour chanter à nouveau « la vie étrange, longue, la vie sans fin >, la vraie vie d'ici-bas. Deux livres tellement typiques de leur auteur que les titres de ses précédents romans, essais ou nouvelles pourraient servir à les définir: c'est une série de "voyages de l'autre côté" ou de "fuites" qui proclament avec "fièvre" et dans la plus constante "extase matérielle" que "le monde est vivant".
DEUX OUVRAGES INTIMEMENT LIES
L'Inconnu sur la terre est un essai poétique, coupé çà et là par de petits dessins. Mondo est un recueil de nouvelles. Le Clézio lui-même le précise: ces textes furent écrits ensemble, mais de façon différente. L'Inconnu fut composé « sur plusieurs cahiers d'écolier italiens, en même temps que, selon un autre mode et sur des feuilles de papier 21 X Z7, s'écrivaient les phrases de Mondo et autres histoires. Ces deux ouvrages, très intimement liés, se fondent et se complètent.
Mondo est un enfant-poète et bohème, une sorte d'Indien dont on ignore le passé et la provenance. Dans la ville, sous le grand soleil, au bord de la mer et parmi les gens, il se promène. Il passe son temps à regarder ce qui est beau. Ses amis vivent comme lui dans leurs rêves, en marge des bousculades de la vie sérieuse. Ce sont le Gitan, le Cosaque, le vieux Dadi, Thi Chin, la petite femme vietnamienne, tous ces pauvres dont la beauté pèse sur le coeur des villes, et puis le soleil et la mer, tant il est vrai que la véritable famille des hommes est l'espace de leur amour. Mais un jour Mondo est conduit à l'Assistance...
Chacune de ces histoires raconte à sa manière la recherche et la brève atteinte d'une liberté vraie. Il y a, par exemple, Lullaby qui en a assez des murs et des grillages: elle décide un matin de ne plus se rendre au lycée et s'en va vers la mer. Là elle passe au soleil des heures à rêver. Mais cette sorte d'éternité ne peut durer toujours et Lullaby retournera en classe... Il y a Jon qui escalade le mont Reydarbarmur, où se tient le "dieu vivant", et où l'on peut toucher le ciel... Il y a Juba qui conduit à l'aurore les boeufs vers la noria. Là, ce petit paysan lie les bêtes au joug, il les pousse sur le sentier circulaire et regarde, alors, l'eau qui s'élève en même temps que le soleil et s'illumine. Cela ressemble à une prière ou une musique. Les boeufs et le soleil marchent au même rythme, tandis que Juba, qui a fermé les yeux, rejoint Yol, la ville "de l'autre côté", cité des morts ou cité solaire, dont il est, jusqu'à la tombée de la nuit, le prince imaginaire. Ensuite, dans l'ombre grise, Juba s'en retourne avec ses boeufs... Il y a Daniel, qui n'a jamais vu la mer, et s'enfuira, lui aussi, de l'école... Il y a Martin qui conduira vers une autre terre le peuple du bidonville que l'on va raser... Il y a "Petite Croix", ainsi nommée car elle a coutume de s'asseoir au bout du village, quand le soleil tape très fort, pour faire sans bouger un angle bien droit avec la terre... Il y a, enfin, Gaspar, qui partage un temps la vie de très jeunes bergers sauvages.
LE SEUL ÊTRE MAGIQUE
L'enfant est le ~ petit prince ~ de toutes ces histoires. Il est, dit Le Clézio, le seul être ~ absolument magique ~, c'est-à-dire que lui seul sait parfaitement se fondre dans l'univers. Lui seul peut donc nous apprendre à habiter ce monde qui est le nôtre. Il faut, pour cela, "devenir soi-même petit, si petit qu'on est à l'ombre d'une herbe et d'une fleur, et vivre au soleil, dans la poussière, sous le vent dans une seule journée longue comme une saison". Il faut s'émanciper du savoir, de la rhétorique et de la gravité, quitter l'encombrement des idées abstraites et complexes qui masquent le monde vivant. L'homme clair voyant est aussi vaste et "saturé de lumière" que le ciel. Il réintègre avec l'enfance le tout harmonieux du cosmos.
ÉMERVEILLEMENT ET VERTIGE
Cette transparence est indissociable d'un sentiment aigu de la relativité. Celle-ci est source d'émerveillement autant que de vertige. L'homme qui, par exemple, vient de se rendre compte qu'il est pour l'insecte une montagne, est soudain rendu attentif à la quantité des mondes, si énormes ou minuscules, qui l'entourent. Ainsi se substitue à l'anthropocentrisme le mondo-centrisme. Les choses ont pris l'initiative, et le monde est dans l'homme plus sensible et plus humain que lui. Le regard prend dès lors une valeur quasi-mystique: le monde est vivant et beau, il faut en croire nos yeux. Toujours et partout quelque chose d'important se passe. Les textes qui forment L'inconnu sur la terre, comme les nouvelles de Mondo, sont autant d'hymnes. Les rochers, le soleil, les visages, l'orange, le sillage phosphorescent des avions dans le ciel... telles sont les choses. Elles sont aussi importantes que des per sonnes et il faut prendre parti pour elles en portant sur chacun l'œil innocent, étonné, qui la reconnaît, la recommence.
LES MOTS EN LIBERTÉ
L'écriture même de Le Clézio est fondée par cette ontologie du regard. L'Inconnu sur la terre, ce sont les mots en liberté. Cette parole regard, méticuleusement attentive, déguste le détail de chaque avènement du vivant dans l'espace. Elle obéit souplement à la sensation, la naissance. Jamais elle ne résiste pour s'affirmer à part ou à l'encontre. Car "le langage est dangereux quand il se suffit à lui-même. Aimer ce qu'on écrit, ou s'aimer soi-même, c'est un peu se détruire." Nulle complaisance donc. Il faut parler sans ambages, dans l'ivresse, et peindre directement la lumière: "Les métaphores, les paraboles sont assez haïssables. Elles encombrent, freinent, avec leur air de vouloir signifier quelque chose. Pourquoi tant de détours ? La vérité est immédiate et réelle, elle vient d'un bond, vite comme le regard, précise comme un index qui montre."
LA DÉCHIRURE ET LE CHANT
La parole se déploie donc encore deux extrêmes: d'une part l'amour ou le désir du réel dans son ensemble ou son détail; d'autre part l'étonnement aigu, vertigineux, de la transparence que le langage sans cesse voudrait atteindre. En même temps qu'il s'exclame: "la vie terrestre est plus surprenante que n'importe quel rêve" ou "je ne cherche pas un paradis, mais une terre", Le Clézio établit ses personnages dans des demeures qui ne sont jamais que des états provisoires. Tel est le tragique, que l'écriture exaspère. Mais la déchirure en chant se métamorphose.
© Jean-Michel Maulpoix, 2001.
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Haute technologie
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2012
C'est assez révélateur de l'inertie des mastodontes industriels. Le modèle C1 de Litmotors est une pure merveille. Et je ne suis pas du tout "accro" des bagnoles mais je trouve que là, les recherches aboutissent à de véritables progrès.http://www.presse-citron.net/lumeneo-tesla-lit-motor-c-1-et-si-les-meilleurs-vehicules-netaient-plus-concus-par-les-constructeurs-automobiles
Lumeneo, Tesla, Lit Motor C-1… Et si les meilleurs véhicules n’étaient plus conçus par les constructeurs automobiles ?
Certes, le titre est un peu radical, voire provocateur, mais c’est un peu l’impression qui prévaut quant on voit d’une part les difficultés que rencontre l’industrie automobile aujourd’hui, en tout cas une partie d’entre elle, et d’autre part les innovations plutôt enthousiasmantes proposées par des nouveaux venus n’appartenant pas vraiment au sérail.
Tesla, premium et électrique
Le premier auquel on pense est évidemment Tesla, sorte de pionnier de la voiture électrique aux USA, qui a pris une voie différente des autres constructeurs, à savoir proposer une voiture élégante et sportive là où les autres déclinent en version électrique les modèles les plus banals et utilitaires de leurs gammes. Un pari qui semble réussir à Tesla, puisque son premier modèle, le Roadster, pourtant vendu au tarif d’une Porsche 911 de base (environ 85.000 euros en Europe) et plus performant que cette dernière, s’est arraché au point que la rupture de stock est arrivée très rapidement. Ce qui a permis au constructeur californien d’engranger assez de cash pour travailler sur sa future gamme, élargie mais toujours Premium, et bourrée d’électronique connectée dernier cri, avec notamment un tableau de bord tout en écrans, donc certains tactiles. Tesla ? A l’origine, pas vraiment un constructeur automobile, mais une startup fondée par des anciens du web (l’un des créateurs avait lancé X.com, qui allait devenir Paypal), et qui a son siège à… Palo Alto, à quelques encablures de Facebook, entre autres. Vous voyez l’esprit ? Sans faire offense à Sochaux ou à Billancourt, on est là dans une culture complètement différente.
Lumeneo, le régional de l’étape
Le deuxième est français et nous en avions déjà parlé il y a quelques années sur Presse-citron : Lumeneo propose deux modèles dont le premier en date, la Smerra est une petite merveille, elle aussi électrique, qui évoque un peu la Renault Twizy dans son concept et ses dimensions, en mieux (plus jolie, mieux finie, plus luxueuse). La bonne idée étant de parvenir pratiquement à faire tenir le confort d’une voiture fermée dans les dimensions d’une moto. Je vous laisse imaginer le résultat en termes d’agrément de conduite en ville, le tout sans aucune émission de carbone, et avec un coût au kilomètre dérisoire.
Avec la C-1, Lit Motors réinvente la voiture et la moto !
Le troisième est peut-être le projet le plus incroyablement excitant dans cette redistribution des cartes du paysage automobile. La C-1 de Lit Motors, présentée hier à l’occasion du TechCrunch Disrupt à San Francisco, est une voiture également monoplace/biplace en long dont la technologie pourrait bien totalement révolutionner le genre, si toutefois elle fonctionne réellement comme l’indiquent ses concepteurs. Contrairement à la Twizy ou à la Lumeneo, qui sont des sortes de mots à quatre roues, la C-1 est une voiture à deux roues. Mais contrairement à certains projets déjà existants, qui embarquent ne mécanique complexe de roulettes supplémentaires pour faire tenir l’engin debout aux feux rouges, la C-1 utilise des gyroscopes qui lui permettent de se stabiliser toute seule sans aucune aide extérieure. Résultat : la carrosserie peut être intégralement fermée, ce qui permet de réunir dans un seul véhicule les avantages d’une moto (maniabilité, encombrement) et ceux d’une voiture (conduite intérieure, habitacle chauffé…), avec en bonus une sécurité bien supérieure à celle d’une moto.
De surcroît, le projet C-1 a été dès l’origine conçu et pensé pour le grand public : les prix annoncés, s’ils sont tenus, sont abordables, voire même très économiques quand on sait que là aussi le véhicule est équipé d’un moteur électrique : de 24.000 dollars à son lancement prévu en 2014, elle devrait rapidement tomber aux alentours de 12.500 dollars quand elle aura atteint un marché grand public, une étape prévue pour 2018. Ceux qui l’auront achetée à ses débuts feront sûrement un peu la gueule mais bon c’est le prix du progrès. Et comme on est là aussi pas loin de la Silicon Valley (San Francisco), la voiture est bien sûr dotée de technologie intelligente : en plus des équipements de confort habituels (vitres électriques, climatisation…) elle est dotée d’un système de récupération d’énergie au freinage que l’on connait en F1, mais également de fonctions pré-programmées que l’on pourra actionner de son smartphone.
Trois projets qui ont une chose en commun : ils ne sortent pas des bureaux d’études des grands constructeurs ou de consortiums industriels, mais de petites entreprises récentes et agiles qui ont su intégrer les innovations que nous connaissons sur nos terminaux personnels (tactile, capteurs, gyroscopes…) et que l’on retrouve également sur un Segway ou un… AR.Drone par exemple.
Il serait peut-être temps pour les constructeurs historiques d’observer de près ces jeunes pousses et de se (re)mettre eux-même en mode startup. Microsoft l’a un peu fait pour réinventer sa division mobile avec Windows Phone. Pourquoi pas Renault, PSA ou d’autres ?
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Ecole primaire dans l'OCDE
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/09/2012
L’OCDE relève des inégalités entre l’école primaire et le secondaire

L’OCDE a publié la semaine dernière ses « Regards sur l’éducation 2012 », une étude des systèmes éducatifs d’une trentaine de pays. 583 pages pas toujours accessibles, heureusement pour les médias accompagnées d’une note de synthèse d’une douzaine de page. Rien n’empêche bien sûr de se plonger dans l’œuvre originale pour plus d’information : outre la confirmation que l’école française ne se porte pas franchement bien, on s’aperçoit entre autres qu’il existe de réelles inégalités entre l’école primaire et le secondaire.Les moyens financiers
Si la France est dans la moyenne de l’OCDE pour ce qui est du budget alloué à l’éducation (6,3% du PIB contre 6,2% en moyenne dans l’OCDE), la dépense par élève croit beaucoup moins vite que dans les autres pays : moins de 10% d’augmentation depuis 2000 contre 36% en moyenne dans l’OCDE. Autrement dit, l’effort financier fourni par la France pour son éducation, qui la distinguait de la moyenne des pays de l’OCDE, va s’amenuisant. La preuve : l’éducation ne représente que 10,4% des dépenses publiques en France, classée ici 27ème pays sur 32, bien en-dessous de la moyenne de l’OCDE (13%).
Par ailleurs, il existe un gros écart dans les moyens alloués au primaire et au secondaire. On consacre en France 15% de plus pour un élève de secondaire que dans le reste de l’OCDE (10 696 $ contre 9 312 $). Mais on consacre, pour un élève de primaire, 17% de moins en France qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE (6 373 $ contre 7 719 $). On investit moins en maternelle que dans l’élémentaire dans tout l’OCDE, mais là encore la France investit moins que les autres pays : 6185 $ pour un élève de maternelle français, contre 6670 $ en moyenne.
Le temps de travail des enseignants
Dans la plupart des pays de l’OCDE, les enseignants de primaire donnent plus d’heures de cours que leurs homologues du secondaire. Mais c’est particulièrement vrai en France, où un prof de primaire enseigne plus de 30% d’heures de plus qu’un prof de secondaire.
Un prof de collège français donne 646 heures de cours par an, moins que la moyenne de l’OCDE, 704 heures par an. Un prof de lycée français donne 632 heures de cours par an, moins que la moyenne de l’OCDE, 658 heures par an.
Un instit français donne 918 heures de cours par an, largement plus que la moyenne de l’OCDE, 782 heures. Seuls 4 pays font travailler leurs instits davantage que la France.
Le nombre d’élèves par prof
Alors que le nombre d’élèves par prof dans le secondaire est légèrement plus faible en France que la moyenne des pays de l’OCDE (12,3 contre 13,8), c’est l’inverse dans le primaire (primaire = maternelle + élémentaire). En élémentaire, on compte en France 18,7 élèves par prof contre 15,8 en moyenne dans les pays de l’OCDE, et l’écart est encore plus fort en maternelle avec 21,5 élèves par prof contre 14,4 dans l’OCDE.
Autrement dit, un instit français devra travailler avec une classe bien plus chargée que la moyenne de ses collègues de l’OCDE.
On rappellera ici que 21,5 élèves par prof ne signifie pas des classes de 21 ou 22 élèves en moyenne (LOL). Sont en effet comptabilisés les profs n’ayant pas de classe en responsabilité (remplaçants, profs spécialisés, en formation, en disponibilité, en congé maternité, etc.). Dans les faits, de toute façon on supprime une classe dès qu’une école compte 25 élèves par classe, et on n’ouvre une classe que si la moyenne d’élèves par classe dépasse 28.
Le salaire des enseignants
Les enseignants sont mal payés ailleurs aussi : dans tout l’OCDE, un enseignant touche 82% du salaire moyen à niveau de qualification égal. En France c’est pire : seulement 79% pour un prof du secondaire, et encore pire en primaire, avec 73% du salaire moyen.
Par ailleurs, la France est un des rares pays qui paie moins bien ses enseignants en 2010 qu’en 2000. Alors qu’en moyenne les enseignants de l’OCDE ont gagné 20% de salaire sur cette période, la France paie ses profs presque 10% de moins qu’en 2000, à prix constants. Autrement dit, les profs français sont les seuls de tout l’OCDE (avec les japonais) à s’être appauvris durant la dernière décennie. Partout ailleurs, on a compris que de bons salaires attiraient les meilleurs.
Après 15 ans d’exercice, le salaire par heure d’enseignement (une partie seulement du travail de prof, rappelons-le) est pour un prof de l’OCDE de 65€ en moyenne au lycée, contre 57€ pour un prof français. L’écart est un peu moindre pour un prof de collège : 55€ pour un prof français contre 58€ en moyenne dans l’OCDE.
L’écart se creuse en revanche pour les profs de primaire, encore une fois nettement désavantagés : un instit touchera en France 36€ par heure d’enseignement au bout de 15 ans de carrière, contre 49€ en moyenne dans l’OCDE… Seuls la République Slovaque, la Hongrie, l’Estonie, le Chili, le Mexique font pire, avec un niveau de vie bien moindre…
Le salaire annuel d’un instit français est nettement inférieur (entre 13 et 15%) à la moyenne de l’OCDE, que ce soit en début (24 334$ contre 28 623$) de carrière ou au bout de 15 ans (32 733$ contre 37 603$).
Etat d’urgence
Ces données confirment que l’école française se porte mal, et que l’école primaire est le parent pauvre de l’école française : moins de moyens, trop d’élèves, profs travaillant plus mais moins payés. La situation est encore pire en maternelle, alors que la France peut s’enorgueillir du meilleur taux de préscolarisation de l’OCDE (mais à quoi sert de préscolariser si c’est dans ces conditions ?). Quant au personnel, ainsi que le montre une étude parue cette semaine, il aime toujours son métier mais est au bord de la rupture.
Et encore, la situation réelle est sans doute pire. Les données des Regards 2012 portent en effet sur 2010. Elles ne prennent pas en compte les deux ans qui viennent de s’écouler, durant lesquels le délabrement s’est poursuivi sous la houlette de Luc Chatel.
Hollande a fait du primaire sa priorité. C’était la moindre des choses. Il n’a pas vraiment le droit à l’erreur, vu d’ici.
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Et aujourd'hui...
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/09/2012
LE GENERATEUR DE KAPANADZE
Générateur de Tariel Kapanadzé - JLNlabs... et ailleurs
Depuis le 28/05/2010, Jean-Louis Naudin, que l'on ne présente plus à nos lecteurs, s'est mis à répliquer le générateur de Kapanadzé (notre nouvelle du 01/10/2009)

Independant Energy Device Patent WO2008103129A1 by Tariel Kapanadze June 8, 2007 : Générateur lui-même basé sur Fuelless Generator de Tesla
"C'est seulement un essai de réplication" dit Jean-Louis. II n'est pas inutile de rappeler que "Toutes les informations et schémas sont publiés gratuitement ( freeware) et sont destinés à un usage personnel et non commercial" et que dans le cas précis de ces réplications il convient de suivre les conseils de prudence donnés par Jean-Louis.
Quelques images pour vous inviter à en savoir davantage.

Quelques résultats en chiffres aussi :
De la première version celle du 28/05/2010 à la dernière, le V3.3, les lampes allumées en témoin ont donné 150 W, puis 420, puis 1200, puis 2100 watts. On se demande jusqu'où ça peut aller !
Le Kapagen V3.3 a besoin de 153 watts d'entrée et sort 14 x 150 watts

Des réplications s'allument partout dans le monde !

Personne n'a la prétention de dire que c'est la panacée, mais tout de même quels résultats ! A suivre sur http://jnaudin.free.fr/kapagen
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C'était en 1896...
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/09/2012
L'énergie libre de Nicolas TESLA
« The World Sunday Magazine » du 8 mars 1896
« Le monde est à la veille d’une révélation étonnante»…
« L’électricité gratuite comme l’air »
indique l’article très enthousiaste sur les immenses possibilités offertes par l'exploitation découlant de l'expérience de Tesla.
Cet article date de 1896. En 2010, où en sommes-nous ?
A quelques rares exceptions près de chercheurs travaillant sur des systèmes énergétiques « libérateurs » qu'ils font connaître surtout par le réseau Internet, nous sommes loin de tout ce que l’article annonçait et dont voici quelques aspects grâce à la traduction d'un extrait.
"Un futur où l’énergie serait disponible pour tous quasiment gratuite, permettant aux foyers, aux industries de fonctionner sans se laisser extorquer leur argent par les profiteurs, les avides de toutes sortes – les millionnaires en particulier. Plus besoin de corrompre les politiques lors des élections…
Nikola Tesla a réussi à transmettre du son grâce aux courants électriques de la terre qui fusent de toute part.
Le son circule à une vitesse stupéfiante, mais ces vibrations sont si rapides qu’il est difficile d’évoquer un chiffre pour illustrer cette vitesse. Voici quelque chose qui peut donner une idée.
Imaginez que vous êtes devant une table, un revolver dans une main et un doigt de l’autre main posé sur la touche d’un appareil de télégraphie relié à un fil qui ceinture le globe 7 fois et chevauche le huitième tour sur une distance égale à 11.000 miles.
Appuyez sur la gâchette du revolver en pressant simultanément la touche du télégraphe. Pendant que le son de la détonation du revolver traverse 1100 pieds, l’impulsion électrique donnée par la pression sur la touche circulera 7 fois et demi autour du globe passant par le fil auquel la touche est connectée.
Le son circule à raison de 1250 pieds par seconde et l’impulsion électrique à 186.000 miles par seconde. Si les courants électriques qui emplissent la terre peuvent être captés et exploités, nous sommes à une nouvelle aube de l’ère de l’électricité. C’est sur cette maîtrise du mystère de ces courants terrestres et de leur adaptation que des scientifiques comme Tesla se sont activés.
On dit que Tesla, lors de ses expérimentations, a découvert qu’à la proximité de grandes villes il y avait tellement de courants terrestres conflictuels que l’on ne pouvait obtenir de résultats satisfaisants. C’est pourquoi il est sorti de Denver et a trouvé près de là un nouveau et meilleur lieu d’expérimentation.
C’est là qu’il a rencontré un ami qui s’intéressait à ses recherches sur l’électricité.
Ils se sont rendus à la montagne de Pike. Dans leurs bagages, se trouvaient bien visibles, deux « autoharps. » (voir ci-après)
Tesla et son ami escaladent donc les pentes raides de ce sommet. A l’altitude qu’ils avaient convenue, ils se séparent. Tesla longe le flanc de la montagne et en atteignant l’endroit exactement opposé au point où il avait laissé son ami, il s’arrête. Les deux expérimentateurs se trouvent sur une ligne droite traversant la montagne : 4 miles de roche les séparent.
Les deux autoharps avaient été préalablement finement accordées avant leur départ, et le moment où l’ami de Tesla devait jouer un air sur son autoharp, convenu entre eux. Tesla attend patiemment l’arrivée de ce moment. Ensuite il connecte sa harpe au sol de manière à assurer une résonance harmonique avec le courant terrestre.
De quelle façon est faite cette connexion, par quels moyens, cela reste un secret. *
L’autoharp réceptrice était équipée d’un micro.
Le moment arrive pour que l’ami de l’autre côté de la montagne tapote l’air choisi que Tesla écoute, attentif et ravi.
Enfin, comme un diapason répond à ses harmoniques jouées sur les cordes d’un piano, l’autoharp dans les mains de Tesla fait résonner les accords harmoniques de « Ben Bolt » que son ami placé tout droit en face de lui à 4 miles tire des cordes tendues de son instrument.
Cette expérience est un succès.
Après avoir joué de nombreux airs, Tesla et son ami redescendent de la montagne.
Un rapport, enregistrement scientifique de ces faits avec les résultats de l’expérience est rédigé et attesté devant notaire..
" Les courants électriques sont dans la terre. Leur force est suffisante pour fournir toute l’énergie et la lumière dont les hommes ont besoin. Mr Tesla a surmonté la difficulté initiale et a situé et capté les courants terrestres."
* C'est là où les expérimentations de Kapagen deviennent intéressantes...
Source : http://www.tfcbooks.com/tesla/1896-03-08.htm
Complément d'information (merci à René Flament) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Autoharpe
Une autoharpe dont personne ne joue. Pas parce qu'il lui manque une corde, ni parce qu'elle n'est pas vraiment accordée (comme ne l'indique pas le cliché ! ) mais parce qu'on ne sait pas en jouer ;-(
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Autarcie énergétique à 2000m...
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/09/2012
http://www.refuge7.com/index.html
REFUGE DE SARENNE : énergie positive à 2000m d'altitude.
Le Trésor des montagnes vous accueille toute l'année

Des solutions durables
Le chalet situé sur la commune de Clavans en Haut-Oisans, ne peut accueillir que 18 personnes et il est très souvent complet. Il est fortement conseillé de réserver à l'avance, notamment si vous souhaitez participer à une visite des installations. On en repart avec de la documentation et surtout une furieuse envie d'équiper sa propre maison !
De juin à octobre, l'accès se fait par une route pastorale. L'hiver en revanche, le manteau neigeux et l'entretien de la piste de Sarenne en limitent l'accès au ski de randonnée et aux raquettes. Néanmoins, des transferts depuis l'Alpes d'Huez peuvent être arrangés.
La vue imprenable sur la Meije justifie à elle seule le déplacement ! Vous retrouverez le talent de la décoratrice Hilde Behaeghe qui vous accueille au sein du Trésor des montagnes.
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Comme une forêt noire.
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/09/2012
L'éducation a pour tâche essentielle la formation de la personnalité et cette formation porte sur les attitudes fondamentales de l'homme en face du monde et de lui-même. Il ne s'agit pas de connaissances intellectuelles ou de mémoire mais de choix de valeurs morales au coeur de la spiritualité. Non pas une morale citoyenne au service d'une nation mais des valeurs humanitaires, universelles. Cette spiritualité n'a rien à voir avec la religion. La religion sert de ciment social, elle est totalement dévoyée à une intention cachée, la soumission des esprits dans le même conditionnement que celui du matérialisme. La spiritualité est le ferment de l'homme libre et sert la vie.
Il ne s'agit donc pas d'accumuler des connaissances dans le cadre restreint d'une éducation formatée mais d'accéder à l'observation de soi dans les apprentissages de ces connaissances. Lorsque j'apprends les divisions à mes élèves, je les renvoie constamment à l'observation des phénomènes internes, la peur, l'inquiétude, un trop plein de confiance ou de mésestime, l'attention, la calme, la gestion des émotions, l'observation des pensées parasites. L'acquisition d'une technique cognitive ne peut être envisagée qu'avec ce travail spirituel. C'est ce que certains spiritualistes appellent la pleine conscience.
La connaissance est donc un moyen de parvenir à la compréhension de soi. Et c'est lorsqu'on présente l'enseignement de cette façon aux enfants, qu'on leur montre que l'objectif prioritaire, c'est eux, leur propre maîtrise, cette exploration constante et approfondie du monde intérieur, c'est là que tout devient possible et que les blocages se libèrent.

"Qui est responsable de la détresse en nous ? Qui est responsable de la joie ? Ce ne sont pas les évènements mais l’interprétation que nous en faisons. Mais quand je dis que nous sommes responsables, il ne s’agit pas de se culpabiliser. C’est inutile, malsain et c’est même le meilleur moyen, encore une fois, de ne pas apprendre à comprendre.
-Apprendre à comprendre ?
-C’est la différence entre la connaissance et la compréhension. Prenez une forêt noire, le gâteau. Si vous croquez uniquement les paillettes de chocolat qui le recouvrent, vous optez pour la connaissance. La compréhension, c’est tout ce qui est caché par la connaissance. Il s’agit d’observer ce qui se passe en soi lorsqu’on accède à la connaissance. C’est là qu’on apprend l’indulgence, la patience, la lucidité, la vigilance, le calme, la gestion des émotions et un jour, lorsque le gâteau a été mangé, la sérénité survient. Le gâteau de toute une vie.
-Et la cerise, c’est quoi ? lança-t-il joyeusement.
-La mort bien sûr.
-Pas une mort prématurée mais celle qui vient lorsque le gâteau est fini. Que voudriez-vous faire de plus ?
-En profiter !
-C’est le chemin qui importe, c’est là qu’il s’agit de profiter, d’être impliqué à en saisir l’essentiel, sans être obnubilé par l’objectif. Quand vous mangez un gâteau, vous ne vous dépêchez pas de le finir, vous le savourez, ça n’est pas votre assiette vide qui vous réjouit. Faites-en autant sur le chemin. La mort, en fin de vie, est un cadeau puisque tout au long de votre existence, elle a inséré en vous le désir de vous repaître de la vie. »
Un rire bref, le visage réjoui. Ce bonheur de l’écouter.
« Et que va m’apporter cette mort alors ?
-Je n’en sais rien et je ne croirai jamais celui qui dirait le savoir. C’est un inconnu total. Et tant mieux. Puisque cela nous renvoie encore une fois à cette vie que nous pouvons apprendre à connaître. La seule chose que la mort m’apporte, c’est de savoir qu’elle surviendra et que je dois donc manger le gâteau avant qu’on m’enlève l’assiette ! »
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Explication de la crise
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/09/2012
Sur le net, on trouve une petite histoire avec des ânes qui explique la crise économique de manière (très) simplifiée.
Je la copie ici, car elle a le mérite d’être très pédagogique…
Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.
Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.
Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent
Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.
Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.
Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale… On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts.
C’était, disait-on, inévitable.
Mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.





