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    La dangereuse récupération politique du GIEC

     

    Bon Pote

    March 27, 2023

    Mis à jour le 27 March 2023

    8 Comments

    Récupération politique du GIEC VIGNETTE

    Le rapport de synthèse du GIEC est sorti lundi 20 mars 2023 et est, comme les trois derniers, passé à la trappe médiatique. Plutôt que de revenir sur ce manque de couverture comme ce fut le cas pour les précédents rapports, revenons ici sur un autre phénomène particulièrement préoccupant : la récupération politique des travaux de synthèse du GIEC par certains acteurs.

    Ce n’est pas forcément un phénomène nouveau. Dans les années qui ont précédé le 6e rapport, certaines grandes entreprises se servaient du GIEC pour justifier leur politique ou business model, principalement pour justifier leur méthode de compensation carbone. Pourquoi changer de modèle quand vous pouvez tout simplement écrire que vous allez compenser vos émissions en plantant des arbres, comme “le GIEC l’évoque” ?

    Air France avait été directement épinglé par Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du 1er groupe de travail du GIEC, et avait mis à jour son site dans les 48h. Mais ici, ce sont directement des journalistes, politiques et autres comptes influents sur les réseaux sociaux qui sèment la désinformation pour servir leurs intérêts politiques et/ou financiers.

    A droite comme à gauche, des politiques pas au niveau

    Notre monde n’est plus celui de nos parents. Les enfants nés aujourd’hui ne connaitront jamais le monde tel que nous le connaissons. Le choix de garder une Terre habitable pour le plus grand nombre dépend des choix que nous faisons aujourd’hui. C’est l’une des conclusions du rapport de synthèse qui vient d’être publié, et illustrée dans ce graphique :

    Si aucun parti politique français d’envergure n’est aujourd’hui climatosceptique, la majorité d’entre eux sont climato-rassuristes. Ils reconnaissent que l’homme est responsable du changement climatique, mais vous diront plutôt que ce n’est pas si grave, que l’on exagère et que l’homme s’est toujours adapté, ou que la solution est technique et que l’innovation et la croissance verte vont tout solutionner.

    C’est le cas David Lisnard, maire de Cannes et à la tête du parti Nouvelle Energie. Une semaine avant la sortie du rapport du GIEC, il avait multiplié les mensonges et approximations sur le plateau de Quotidien. Lors de la sortie du rapport, il a mis en avant les notions de “TECHNOLOGIE” et FINANCES” pour surmonter les problèmes climatiques, en citant Hoesung Lee, et présentant le rapport du GIEC comme un message d’espoir.

    C’est un exemple de cherry-picking, procédé qui consiste à mettre uniquement les faits ou les données qui soutiennent une thèse en délaissant ou cachant celles qui la contredisent. D’après David Lisnard, la croissance verte est la solution. Comme il lui plait de parler d’idéologie, rappelons que la croissance verte est également une idéologie qui se révèle être un échec pour éviter un réchauffement mondial de +1.5°C. Mais visiblement celles et ceux qui le soulignent, y compris des scientifiques, sont des idéologues.

    Des attaques sur des autrices et auteurs du GIEC

    Plus inquiétant, David Lisnard lui-même et certains membres de son parti politique s’en sont pris directement à des autrices et auteurs du GIEC :

    Ces attaques reproduisent les mêmes procédés que les climatosceptiques : attaquer directement les scientifiques et les discréditer, eux et/ou leurs travaux. Ici, Yamina Saheb et sa “croyance collectiviste totalitaire”, et “le GIEC est un lobby”. Des mots particulièrement injustes et infondés lorsque l’on sait les centaines d’heures de travail bénévole que les autrices et auteurs ont passé afin de synthétiser la littérature scientifique. Pour comprendre le fonctionnement du GIEC, lire cet article.

    Servir son agenda politique avant tout

    David Lisnard n’est pas un cas isolé lorsqu’il s’agit de se servir du dernier rapport du GIEC et de servir son agenda politique. A droite comme à gauche, nous avons pu constater le même procédé de cherry-picking.

    Ci-dessous, deux exemples avec Julie Laernoes et Cyrielle Chatelain :

    En aucun cas le GIEC n’a dit qu’il fallait privilégier les ENR au nucléaire ou que le nucléaire n’était pas “la solution face au réchauffement climatique”. Dans un article dédié au GIEC et au nucléaire, j’avais expliqué que le GIEC ne recommandait rien, qu’il ne faisait pas de modèles, qu’il n’était ni POUR ou CONTRE le nucléaire et que cela dépendait des modèles et hypothèses de départ, et qu’enfin et surtout, ce sont aux politiques de dire comment arriver à X ou Y type de société, en recommandant et en prenant des décisions. Pas au GIEC.

    Le gouvernement a lui aussi tenté de récupérer le rapport du GIEC, notamment par le biais de Bruno Le Maire sur LinkedIn, qui a directement interpellé Thomas Wagner et Bon Pote. La réponse est claire. Malgré les promesses et discours, le gouvernement français est loin, très loin de faire ce qu’il faudrait pour respecter les engagements climatiques de la France et protéger les Françaises et Français des aléas climatiques.

    Source : Linkedin

    L’urgence d’agir pour baisser nos émissions est au moins dans les discours un constat partagé par l’ensemble de la classe politique (mis à part Eric Zemmour et Marine Le Pen, qui n’ont par exemple jamais évoqué le GIEC dans leur communication sur Twitter, pourtant réseau social préféré des politiques).

    Mais la science ne doit pas servir d’alibi pour faire perdurer le système mortifère dans lequel nous sommes. Combien de limites planétaires faudra-t-il officiellement franchir pour reconnaître que nous ne pouvons pas continuer ainsi ?

    Méga-bassines, nucléaire… la désinformation en hausse depuis une semaine

    Chaque actualité autour du GIEC donne lieu à une recrudescence de la désinformation autour du rapport. Il y a bien sûr les climatosceptiques qui en profitent pour exister, comme l’ont rappelé David Chavalarias et son équipe sur les antivax complotistes. Mais le plus inquiétant est l’utilisation du rapport par des journalistes et comptes influents pour justifier tout et n’importe quoi.

    Le 19 mars 2023, Géraldine Woessner (journaliste au Point) attaquait Bon Pote sur LinkedIn en indiquant “qu’informer est un métier et que cela implique des méthodes et une déontologie qu’il a choisi de ne pas respecter“.

    Il est certain que les méthodes de Bon Pote ne sont pas dire que “le GIEC recommande”, comme elle le fait ci-dessous.

    Pour cela, il faut comprendre le fonctionnement du GIEC, lire les rapports, et/ou ne pas mentir sur son rôle. Mais que voulez-vous, c’est sûrement la très grande déontologie journalistique qui a poussé Géraldine Woessner à interviewer Sylvie Brunel pour un dossier sur l’eau sorti le 16 mars dans Le Point. Peut-on réellement donner des leçons aux autres quand on interviewe des climatosceptiques en 2023 ?

    “Le GIEC recommande les méga-bassines !!”

    Sujet d’actualité et particulièrement électrique, les méga-bassines ont été le sujet brûlant du week-end. Et comme à peu près tous les sujets, le GIEC a à nouveau été instrumentalisé, comme le souligne Christophe Cassou, auteur du groupe 1 du GIEC :

    A nouveau, le GIEC ne fait aucune recommandation, y compris sur les méga-bassines. C’est ce que rappelle également Gonéri Le Cozannet, co-auteur du rapport du GIEC sur les conséquences du changement climatique et les stratégies d’adaptation. Il rappelle entre autres que “les bassines coûtent cher, ont des impacts environnementaux négatifs et ne seront pas suffisants partout au-delà de certains niveaux de réchauffement climatique“.

    Celles et ceux qui disent “le GIEC recommande les méga-bassines” mentent et ont probablement un intérêt à le faire. Même chose pour les personnes qui citent le rapport du BRGM. Les autrices et auteurs du rapport du BRGM ont eux-mêmes réfuté les arguments des personnes qui disaient “basé sur le BRGM et donc la science, les méga-bassines dans les Deux-Sèvres est une bonne idée”.

    Bien sûr, les démystifications des autrices et auteurs du GIEC feront 10 à 100 fois moins de réactions sur les réseaux sociaux que la désinformation, y compris lorsqu’elle vient de journalistes TV comme Pascal Perri sur LCI ou directement des ministres Christophe Béchu et Marc Fesneau.

    Pour aller plus loin sur le sujet des méga-bassines, vous pouvez lire cet article co-écrit par Magali Reghezza et Florence Habets, et écouter l’audition de Michèle Rousseau, Présidente du BRGM.

    Le mot de la fin

    Si l’urgence climatique fait plutôt consensus, les moyens de lutter contre le réchauffement climatique vont probablement faire débat jusqu’à ce que le réchauffement ne soit plus une réalité. L’un des risques principaux est l’instrumentalisation des propos des scientifiques par des politiques ou journalistes qui ont des intérêts à le faire. Le cherry-picking est de mise, bien souvent pour défendre à tort une vision biaisée sur le nucléaire ou les ENR.

    Les politiques, de droite comme de gauche, devraient tout faire pour que les citoyennes et citoyens puissent vivre dans une société soutenable et juste. Comprendre que la justice sociale et climatique sont indispensables pour atteindre nos objectifs climatiques. Comprendre la responsabilité historique des émissions et comprendre que la France doit faire bien plus que ce qu’elle fait actuellement dans la lutte contre le réchauffement climatique.

    Aucun parti politique n’a un programme crédible pour atteindre nos objectifs climatiques. Pendant que certains pratiquent la langue de bois et le greenwashing, des milliers de Français meurent de votre inaction. Femmes et hommes politiques français, soyez à la hauteur.

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  • Météorologie

     

    C'est assez consternant de voir le nombre de gens qui confondent, météorologie, climatologie, tendances saisonnières, projections, modélisations etc...

    Un article qui fait le point. 

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    Vers un été 2023 très chaud ? Quel crédit accorder aux tendances saisonnières ?

     

    vendredi 7 avril 2023

    Les principaux modèles de prévisions saisonnières envisagent un été potentiellement chaud sur la France, laissant craindre de nouvelles périodes caniculaires successives sur notre pays.

    Mais quel crédit accorder à ces prévisions à plusieurs mois sachant qu'il est parfois difficile d'envisager le temps prévu à seulement quelques jours ?

    Tendance saisonnière et prévision à court terme : Quelles différences ?

    Des différences de temporalité :

    Une tendance saisonnière est établie, comme pour les prévisions classiques, via des modèles (simulation informatique) planétaires. Toutefois, en plus des paramètres utilisés pour les prévisions à court terme, les modèles prennent également en compte le comportement d'autres milieux en forte interaction avec l'atmosphère comme l'océan ou la fonte des glaces ainsi que leur évolution avec le temps.

    En effet, l'évolution de l'atmosphère terrestre est fortement influencée par les variations océaniques en fonction des saisons comme la modification des courants ou encore les réchauffements ou les refroidissements locaux. Ces variations pourront en effet favoriser certains flux dominants sur une partie du monde durant une période donnée, ce qui pourra permettre d'établir une tendance à long terme, différent donc d'une prévision à plus court terme.

    Flux dominants engendrant un risque de chaleur sur la France durant le mois de juin 2023 - ECMWF

    Ainsi, contrairement à la prévision à court terme qui se voudra plus précise, parfois à l'heure près, la tendance saisonnière va établir une prévision du temps moyen sur une période donnée en la comparant aux moyennes déjà établies, en général de façon mensuelle ou trimestrielle. Il ne sera pas possible d'établir une prévision au jour près mais plutôt une moyenne du temps sur plusieurs semaines.

    Par exemple, si le mois de juin est prévu plus chaud que la normale par un modèle de prévision saisonnière au début du printemps, il sera impossible de dire que le 10 juin ou le 21 juin sera précisément une journée chaude. Au contraire, ces journées pourraient bien se montrer plus fraîches qu'à l'accoutumée, seulement ce mois de juin devrait présenter bien plus de journées chaudes que de journées fraîches et donc être en moyenne plus chaud.

    Ce fut par exemple le cas pour le mois de mars 2023, qui a présenté quelques journées plus fraîches que la normale mais où les périodes de douceur ont largement dominé. 

    Evolution de l'indicateur thermique national durant le mois de mars 2023 - Infoclimat.fr

    A l'inverse, la prévision à court terme va envisager le temps d'un jour donné et non pas d'une période en prenant également bien plus de paramètres météorologiques en compte comme la nébulosité, la variation des températures en fonction des heures de la journée, le risque de précipitations en fonction des fronts, etc,...

    C'est également pour cela que les tendances saisonnières se concentrent sur peu de paramètres météorologiques, en général les températures moyennes, les précipitations moyennes ou encore les pressions moyennes, car les autres paramètres ne sont techniquement pas prévisibles à aussi long terme. Il est en effet impossible de savoir plusieurs semaines voire mois à l'avance si une journée sera plus nuageuse qu'une autre.

    Des différences d'échelle :

    Les prévisions à court et moyen terme sont considérées comme fiables jusqu'à une échéance d'environ 3 à 5 jours et assez fiables entre 7 et 10 jours (variant en fonction des situations) car de nombreux paramètres météorologiques et atmosphériques sont pris en compte pour envisager l'évolution des centres d'actions et ainsi établir le temps sur un secteur précis.

    Les prévisions à court et moyen terme permettent en effet de prévoir le temps à une échelle relativement réduite, par exemple à l'échelle d'une ville, d'un département ou d'une région.

    Comparaison des différentes échelles pour les prévisions à court/moyen terme et les tendances saisonnières - Météo-Villes

    A l'inverse, les tendances saisonnières envisagent le temps moyen à l'échelle d'un pays ou même d'un continent et il est quasiment impossible aujourd'hui d'envisager des prévisions plus précises à une telle échéance. Il sera en effet très difficile voire impossible d'établir le temps dominant sur une saison entière à l'échelle d'une région, encore mois à l'échelle d'un département ou même d'une ville.

    Ainsi, l'été 2023 est prévu comme chaud sur la France par les principaux modèles de prévisions saisonnières car les conditions atmosphériques se montreront favorables à des températures plus élevées que la moyenne durant cette période de l'année. Cela ne voudra donc pas dire que toutes les journées s'étendant de juin à août seront chaudes, mais seulement que les températures seront plus élevées que la moyenne sur cette période. Des coups de frais resteront possibles, mais ceux-ci devraient être bien moins nombreux que les coups de chauds, sinon les modélisations envisageraient des températures plus basses que la moyenne sur notre pays.

    Également, cette prévision est établie à l'échelle de la France voire même de l'Europe et il est pour le moment impossible d'établir quelle région sera plus concernée par la chaleur qu'une autre sur cette période. Il convient juste de retenir que la tendance sera plus chaude que la normale à l'échelle du pays d'après les dernières modélisations.

    Anomalies de températures sur l'Europe pour le trimestre juin/juillet/août 2023 - ECMWF

    Quelle fiabilité accorder à la prévision saisonnière ?

    En moyenne, les prévisions saisonnières sont considérées comme relativement fiables avec toutefois une marge d'erreur se situant en général autour de 40 à 50%, ce qui reste élevé par rapport aux prévisions à court et moyen terme.

    Toutefois, ces tendances sont en constante amélioration et les résultats de plus en plus probants. L'important est de retenir que celles-ci font état d'une probabilité d'occurrence d'un type de temps dominant sur une période. Si la majorité des modèles de prévisions saisonnières s'orientent vers un été 2023 chaud, alors la probabilité que celui-ci soit effectivement plus chaud que la normale se montre élevée comme c'est le cas actuellement. A l'inverse, si des désaccords sont observés entre ces différents modèles, alors la probabilité d'un été chaud restera présente mais se montrera plus faible et la tendance saisonnière en sera donc plus incertaine.

    Pour rappel, l'été 2022 était prévu comme chaud et sec au début du printemps par la majorité des modèles de prévisions saisonnières et celui-ci s'est finalement terminé comme l'un des plus secs jamais observés en France ainsi que le deuxième plus chaud depuis 1900

    Néanmoins, des ratés restent possibles comme pour l'été 2021. Prévu comme chaud et également sec, celui-ci fut au contraire très instable, humide et même plutôt frais en raison d'un simple décalage de quelques centaines de kilomètres des centres d'actions principaux par rapport à la prévision initiale.

    Comparaison entre la position du blocage au printemps dernier et la réalité - Météo Villes

     

  • Le réseau d'eau potable en France

    Un énorme problème et un chantier pharaonique.

    Là aussi, il faut connaître les chiffres pour en prendre conscience.

    Dans le hameau où nous habitons, le réseau d'eau a été installé entre 1956 et 1957. C'est toujours le même. En deux ans, nous avons eu quatre coupures d'approvisionnement dont une qui a duré quasiment cinquante heures. Les techniciens de la SAUR avec qui j'ai discuté sont effarés de l'état des canalisations et de la multiplication exponentielle des pannes. C'est partout pareil en France dans les zones rurales. Dans le VAR, plusieurs municipalités ont décidé de bloquer les permis de construire pour les cinq prochaines années, par manque d'eau et parce que le réseau est dans un état déplorable. Deux été de suite, des communes du Massif Central ont été ravitaillées par les camions de pompiers. Ils allaient chercher l'eau à cinquante kilomètres.

    Entre la pluviométrie insuffisante et un réseau d'eau en très mauvais état, il faut anticiper. 

    On est qu'au début des problèmes.

     

    Les 40 chiffres à connaitre sur les 7 grandes thématiques incontournables des réseaux d’eau potable en France en 2021

     

    par  | 30 Sep 2021

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    Les 40 chiffres à connaitre sur les 7 grandes thématiques incontournables des réseaux d’eau potable en France en 2021

    Les réseaux d’eau potable ont commencé à se développer à la fin du 19e siècle pour desservir la population des villes, mais ce n’est qu’en 1960/80 que la plupart des ménages ont été approvisionnés en eau potable.

    L’eau destinée à la consommation humaine est un enjeu majeur de santé publique pour les industriels et les pouvoirs publics concernés.

    Pour bien répondre à tous les enjeux du monde l’eau, nous vous donnons les 40 chiffres qui nous semblent les plus importants à connaitre. 

    40 chiffres à savoir sur les réseaux d'eau potable en France en 2021

    40 chiffres à savoir sur les réseaux d’eau potable en France en 2021

    La valeur patrimoniale

    135 milliards d’euros : c’est la valeur à neuf du patrimoine du réseau d’eau potable en France (soit 10 fois le budget des JO 2020 de Tokyo)

    27 600 000 : c’est le nombre estimé d’abonnés à un service d’eau potable en France, soit 2,43 habitants par abonnement en moyenne.

    Le poids économique

    5,36 Mds d’euros : c’est le chiffre d’affaires en projet de pose de canalisation en France dont 4,97 liés à l’eau et à l’assainissement (dont 44% eau potable)

    14% : c’est la part que représente les réseaux par rapport au chiffre d’affaires total des travaux publics

    Les performances du réseau d’eau potable

    996 000 km : c’est la longueur estimée du réseau Eau Potable en France

    79,8% : c’est le rendement du réseau d’eau Potable

    954 000 000 m³ : c’est le nombre perdus par les fuites

    18,5 millions d’habitants : c’est l’équivalent en consommation de ce que devrait alimenter les fuites d’eau

    4 causes principales des fuites :

    l’âge des canalisations (facteur aggravant mais pas toujours déterminant) ;

    le type de canalisation (souvent corrélé avec une période historique de pose) ;

    la corrosion des canalisations causée naturellement par l’eau distribuée (corrosion interne, notamment si l’eau est «agressive»), ainsi que par l’humidité du terrain dans lequel est implantée la canalisation (corrosion externe);

    le vieillissement des joints d’étanchéité entre les canalisations ou sur les branchements ;

    La consommation

    150 litres : c’est la consommation moyenne par habitant et par jour en France en 2021. La consommation est passée de 106 litres en 1975 à 165 litres en 2004. La diminution de la consommation démontre une prise de conscience du grand public sur la préservation de la ressource.

    54 m³ : c’est la consommation moyenne par habitant et par an en France en 2021 (On en a consommé 39 l'an passé)

    L’organisation des services des eaux

    31 409 : c’est le nombre de Services publics d’eau potable et d’assainissement (Services publics d’eau potable, d’assainissement collectif et d’assainissement non collectif)

    Répartition des services Eau Potable en pourcentage de la population desservie :

    Opérateurs Publics 33.9%

    Veolia 33.8%

    Suez 19.3%

    Saur 11.8%

    Autres exploitants privés 1.3%

    L’organisation française des services d’eau et d’assainissement est complexe : 29 374 services, portés par 18 028 collectivités, assurent les compétences d’eau potable et/ou d’assainissement.

     En 2018, 12 098 services publics d’eau potable assurent au moins une des trois missions principales (production, transfert, distribution).

    Les services d’eau potable selon leur taille et leur collectivité d’appartenance :

    Les services de moins de 1 000 habitants sont majoritaires : 55 %

    Les services de moins de 3 500 habitants : 76 % de services mais concernent que 9 % de la population.

    Les services de plus de 3 500 habitants : 24 % des services mais concernent 91% de la population.

    Par ailleurs, le service d’eau potable dominant en France est majoritairement de type communal (64 % des services au total), mais concerne une faible part de la population (19 % de la population totale couverte).

    123 : c’est la moyenne de service d’eau potable par département

    1110 : c’est le nombre total de services d’eau potable des 3 départements hébergeant le plus grand nombre de services (l’Aude, la Haute-Marne et la Haute-Saône)

    10 : c’est le nombre de services pour chacun des départements hébergeant le plus petit nombre de services (la Vendée, la Vienne, le Territoire-de-Belfort, la Martinique et Mayotte)

    Les enjeux principaux

    L’amélioration des rendements des réseaux représente un enjeu pour les services d’eau potable, premièrement pour limiter la sollicitation, préserver les milieux aquatiques et deuxièmement pour réduire les charges de prélèvement et de potabilisation de volumes d’eau qui ne seront pas consommés.

    Engagement 111 du grenelle de l’environnement de 2007 : Réduire les fuites dans les réseaux d’eau potable

    Décret du 27 janvier 2012 : Enjeu de réduction des fuites poursuivi lors du plan règlementaire par les collectivités qui doivent améliorer le rendement du système de distribution d’eau potable et progresser dans la connaissance patrimoniale de leur réseau

    Les assises de l’eau 2019 : Une volonté d’augmenter le renouvellement des réseaux en zone rural prioritairement.
    Les Assises de l’eau permettront d’accélérer le renouvellement des installations d’eau en divisant par deux la durée du cycle de renouvellement des canalisations. Les Assises de l’eau visent la relance des investissements (usines d’eau potable ou d’assainissement, canalisations…) qui passeront à 41 milliards d’euros sur la période 2019-2024 (contre 36 milliards prévus avant les Assises sur la même période).
    Des aides financières seront mobilisées prioritairement à destination des territoires ruraux qui ne parviennent plus à investir pour améliorer leurs services d’eau et d’assainissement. Pour garantir le niveau de service aux usagers, le Gouvernement s’engage à accompagner les collectivités compétentes dans leurs investissements pour l’avenir en proposant des financements efficaces, adaptés aux situations et solidaires

    Autre enjeu principal : Maintenir une distribution d’une eau potable en quantité et en qualité (98% pour la conformité microbiologique de l’eau au robinet, 97,7 % pour la conformité physico-chimique de l’eau au robinet)

    Le renouvellement des réseaux

    50% : c’est le pourcentage des réseaux posés avant 1972.

    50 à 60 ans : c’est la durée moyenne de vie des réseaux AEP.

    0,63 % : c’est le taux moyen de renouvellement des réseaux. Le taux de renouvellement des réseaux sur cinq ans est un indicateur exigé pour tous les services d’eau potable (de distribution et/ou de transfert), contrairement à son homologue pour l’assainissement (obligatoire uniquement pour les grands services).

    Allez plus loin !

    Découvrez le descriptif complet du marché de l’eau en France, et Téléchargez nos publications d’où proviennent l’essentiel des informations ci-dessus :

  • "Mais qui aurait pu le prévoir ?"

    Anticiper.

    Ni le gouvernement actuel, ni les précédents, qu'ils soient de gauche ou de droite ne l'ont jamais fait. Il ne s'agit pas de bords politiques mais de deni de réalité pour une seule et unique raison : la croissance. Et deuxièmement parce que la masse a toujours refusé de changer ses habitudes. 

    Donc, maintenant, que la prise de conscience commence à faire son chemin dans les esprits, les politiques vont commencer à réfléchir. Ils vont donc organiser des commissions qui étudieront les tenants et les aboutissants pour écrire un rapport. Rapport qui sera lu, critiqué, contesté par tous ceux qui trouveront les restrictions beaucoup trop lourdes et qui crieront à l'atteinte à la liberté d'exploiter la planète : FNSEA, industriel de l'alimentaire, éleveurs, céréaliers, industrie chimique, nucléaire, etc etc... Et donc, une deuxième commission d'enquête sera créée... Et ainsi de suite. 

    Que les consommateurs franchissent le pas en acceptant l'idée que l'élevage intensif et la consommation de viande contribuent à la crise de l'eau et qu'ils rejettent en masse cette pratique relève de l'utopie. Combien de personnes connaissent quelque peu le dossier de l'eau ? En dehors d'une hausse énorme du prix de l'eau, le problème ne sera pas pris en compte par la majorité des gens. 

    De notre côté, je viens d'installer la douzième citerne de mille litres pour la récupération d'eau pluviale. Toute cette eau sert au potager et au verger, elle retourne donc à la terre. Le puits (cinq mètres de hauteur d'eau) complète l'ensemble. Même en pleine sécheresse, il reste opérationnel si on ne tire pas trop dessus. 

    Pour ce qui est de la rupture en approvisionnement en eau potable, on a acheté un filtre BERKEY, gros investissement pour nous mais une sécurité totale. 

     

    Sécheresse : un rapport gouvernemental appelle à "un changement radical" pour éviter de futures ruptures d'approvisionnement en eau potable

     

    La mission interministérielle formule de nombreuses recommandations pour mieux connaître l'étendue du problème, anticiper et informer.

    Article rédigé par

    franceinfo avec AFP

    France Télévisions

    Publié le 08/04/2023 14:03Mis à jour le 08/04/2023 14:47

     Temps de lecture : 1 min.

    Le lac de Serre-Ponçon (Alpes-de-Haute-Provence) partiellement asséché, le 16 mars 2023. (NICOLAS TUCAT / AFP)

    Le lac de Serre-Ponçon (Alpes-de-Haute-Provence) partiellement asséché, le 16 mars 2023. (NICOLAS TUCAT / AFP)

    Le "pire" a été évité lors de la sécheresse de l'été 2022 en termes de rupture d'approvisionnement en eau potable et des "mesures fortes" s'imposent pour éviter un tel scénario à l'avenir, selon le rapport d'une mission interministérielle dont Libération s'est fait l'écho samedi 8 avril. La mission évoque une "prise de conscience" qui "appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l'eau et nos pratiques", dans ce rapport commandé par le gouvernement. La publication officielle est prévue mardi.

    Cette mission interministérielle relève que la catastrophe a été évitée en 2022 "grâce, d'une part, à la mobilisation exceptionnelle de l'ensemble des acteurs, et, d'autre part, à un niveau de remplissage élevé des nappes et des retenues à la sortie de l'hiver 2021-2022". Mais elle ajoute : "De telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans les prochaines années, voire dès 2023".

    Un "cadrage plus précis" pour aider les préfets

    La période de plus d'un mois sans pluie début 2023 en France et l'organisation d'événements exceptionnels, "susceptibles d'agir sur la pointe de consommation d'eau potable dans plusieurs grandes villes à la même période, comme à l'été 2023 la Coupe du monde de rugby, puis en 2024, les Jeux olympiques et paralympiques, imposent une vigilance particulière quant au risque de rupture d'approvisionnement en eau potable", peut-on encore lire dans le rapport.

    L'administration formule 18 recommandations destinées à mieux connaître l'étendue du problème, anticiper et informer. Les auteurs s'attaquent notamment à l'épineuse question de la sobriété, rappelant l'objectif d'une réduction de 10% des prélèvements d'ici 2024, un objectif désormais repoussé à 2030 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation du "plan eau", le 30 mars.

    Les auteurs suggèrent aussi un "cadrage national plus précis" pour aider des préfets submergés de demandes de dérogation en cas de restrictions de prélèvement, et face à des mesures perçues par le public comme trop sévères ou trop laxistes, comme par exemple l'arrosage des golfs.

    L'usage de l'eau en chiffres : qui prélève et qui consomme quoi en France ?

     

    30/03/2023

    L'irrigation, l'eau potable et le refroidissement des centrales nucléaires sont les principaux usages de l'eau douce en France, susceptibles de causer des conflits d'usages en cas de pénuries. Le point secteur par secteur.

     

    La France prélève en moyenne 33 milliards de mètres cubes d'eau par an sur les près de 208 milliards disponibles en moyenne chaque année dans les cours d'eau, les lacs ou les nappes, selon le ministère de la Transition écologique. Mais cette abondance n'est qu'apparente. D'une part, l'essentiel de la ressource doit impérativement rester dans les milieux naturels pour préserver un équilibre satisfaisant. D'autre part, ce renouvellement est soumis à de fortes variations annuelles (142 milliards de m3 seulement en 2019) et surtout saisonnière. Car l'essentiel de la consommation a lieu l'été, quand la disponibilité est au plus bas, provoquant des conflits d'usages voire des pénuries, comme dans les quelque 700 communes privées d'eau lors de la canicule en 2022.

    Et si les prévisions du Giec ne permettent pas d'affirmer que les précipitations vont diminuer, il est établi que l'augmentation des canicules se traduira par des sécheresses plus sévères. Pour bien mesurer l'usage de l'eau, il faut toutefois distinguer les "prélèvements" et la "consommation". Les prélèvements correspondent à l'ensemble des volumes puisés dans les rivières, les lacs ou les nappes, dont plus de 85 % retournent ensuite dans ces milieux aquatiques. La consommation, c'est la part restante de ces prélèvements, environ 15 %, qui sont absorbés par les plantes irriguées, les sols ou qui s'évaporent, interrompant le cycle qui conduisait ces volumes d'eaux vers la mer.

    Prélèvements : près de la moitié pour refroidir les centrales nucléaires

    Les prélèvements sont mesurés avec précision, étant soumis dans la plupart des cas à déclaration. Hors hydroélectricité, les 32,84 milliards de m3 prélevés en moyenne sur la période 2010-2019, derniers chiffres connus, se répartissaient ainsi :

    - 16,8 milliards de m3 d'eau douce utilisés pour le refroidissement des centrales électriques, essentiellement les centrales nucléaires

    - 5,3 milliards pour l'eau potable

    - 5,2 milliards pour l'alimentation des canaux

    - 2,9 milliards dévolus à des usages principalement agricoles

    - 2,6 milliards pour les autres usages, essentiellement industriels

    Consommation : 4,1 milliards de m3, essentiellement pour l'irrigation et l'eau potable

    La consommation d'eau en France s'établit à 4,1 milliards de m3 en moyenne par an sur la période 2010-2019, selon la nouvelle estimation publiée mercredi par le Service des données et études statistiques (SDES) du Ministère de la Transition écologique. Celle-ci revoit considérablement à la baisse l'estimation jusqu'à présent retenue de 5,3 milliards de m3.

    L'intégralité de la différence s'explique par la réévaluation de la consommation des centrales nucléaires. La nouvelle estimation - 0,5 milliard de m3 par an - se fonde sur les rapports environnementaux d'EDF, qui a fourni au ministère ses chiffres depuis 2010. "Les données d'EDF sont jugées fiables car elles ont déjà été rendues publiques dans ses rapports environnementaux" où l'énergéticien "explique bien ses trois méthodologies", a expliqué Béatrice Sédillot, cheffe du SDES, selon qui les précédentes estimations reposaient sur des "hypothèses fragiles".

    Cette réévaluation majeure de ces chiffres, régulièrement brandis dans les débats sur l'impact environnemental du nucléaire, intervient au moment où le gouvernement tente de relancer cette source d'énergie en France.

    En conséquence, l'agriculture reste la première activité consommatrice d'eau avec 58 % du total, devant l'eau potable (26 %), le refroidissement des centrales nucléaires (12 %) et les usages industriels (4 %). Dans la précédente estimation, l'agriculture était déjà la première consommatrice, mais avec seulement 45 % du total, tandis que les centrales comptaient pour 31 % et l'eau potable pour 21 %.

    Cette prévalence de l'agriculture s'explique par le fait que l'eau utilisée pour irriguer les cultures est considérée par le SDES comme "consommée à 80 %". "On estime que 100 % de l'eau prélevée est absorbée par les plantes ou les sols, sauf pour la technique d'irrigation gravitaire où 82 % de l'eau retourne au milieu aquatique", explique Mme Sédillot.

    La part de l'agriculture irriguée - environ 7 % des surfaces cultivées - est relativement limitée en France, mais la majeure partie de la consommation se fait en été. L'eau consommée naturellement par les plantes n'est pas comptabilisée.

    Avec AFP.

  • Darmanin et la violence politique.

    16 155 vues 6 avr. 2023 #Démocratie #Police

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    « Dans le long entretien qu’il a accordé au Journal du dimanche, le ministre de l’Intérieur tient en effet des propos extrêmement inquiétants. Lorsqu’il est interrogé sur les violences policières dont les images ont fait le tour du monde, il répond par exemple, après avoir déjà menti en soutenant que les gendarmes n’avaient pas utilisé d’armes de guerre à Sainte-Soline, qu’il - je cite - « refuse de céder au terrorisme intellectuel de l’extrême gauche qui consiste à renverser les valeurs » en faisant passer « les casseurs » pour des « agressés », et « les policiers » pour des « agresseurs ».

    Plus loin, il dénonce – je cite encore – des « fake news » et des « manipulations de l’information ». Et plus loin encore, il déclare très sérieusement que la NUPES - au sein de laquelle se sont réunis les écologistes, La France insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste – est, je cite toujours, « un mouvement qui prend la pente de l’ultragauche des années 1970 », c’est-à-dire d’une ultragauche qui pratiquait éventuellement la lutte armée.

    Tranquillement, Darmanin passe donc de la gauche à l’extrême gauche, puis de l’extrême gauche à l’ultragauche, puis de l’ultragauche à l’ultragauche pratiquant la lutte armée – pour nous suggérer que tout ça ne forme finalement qu’un seul et même ensemble de quasi-terroristes.

    Et il faut s’attarder sur ces hallucinantes déclarations, car bien sûr : on pourrait se contenter d’en rire, en imaginant Olivier Faure en train de s’acheter un pistolet automatique pour attaquer la Banque de France. Mais en réalité, les propos du ministre de l’Intérieur ne sont pas du tout rigolos : ils sont au contraire lourds de très graves menaces pour la démocratie »

    Nouvel épisode de Quelle époque formidable, la chronique politique de Sebastien Fontenelle, à retrouver tous les jeudis sur Blast ! Journaliste : Sébastien Fontenelle Réalisation : Mathias Enthoven Montage : Melanie Ciais Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Adrien Colrat Production : Sophie Romillat Directeur du développement : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaissa Directeur de la rédaction : Denis Robert Le site : https://www.blast-info.fr/ Facebook : https://www.facebook.com/blastofficiel Twitter : https://twitter.com/blast_france Instagram : https://www.instagram.com/blastofficiel/ Mastodon : https://mamot.fr/web/@blast_info Peertube : https://video.blast-info.fr

  • L'argumentarium

    19 416 vues 28 mars 2023

    Mégabassines : que dit la science ? L'Argumentarium #1

     

    Depuis quelques mois, vous n'avez pas pu y échapper : les mégabassines, ces ouvrages de stockage de l'eau pour l'agriculture, ont été mis à l'agenda politique. Comme toujours, on fait souvent parler la science pour valider telle ou telle position politique. Mais qu'en est-il vraiment ? Que dit la science sur ces aménagements controversés ? Entre science, société et politique, on fait le point sur les bassines : bienvenue dans l'Argumentarium...

    CHAPITRES : 00:00 Introduction 01:50 Générique 02:05 Qu'est-ce qu'une bassine ? 02:49 Bassine : pour quoi faire ? 04:34 La caution scientifique 06:13 La caution démocratique 07:05 Argumentaire en faveur des bassines 08:03 La(pré)caution scientifique 11:37 Le rapport d'étude du BRGM 18:13 Conclusion 19:15 Conclusion ?

    ERRATUMS : 3:22 : Il ne pleut pas forcément moins en hiver qu'en été partout en France, même si c'est le cas dans certaines régions : c'est surtout l'importante évapotranspiration qui est à l'origine du déficit d'eau en été. 6:10 : Il s'agit du label Haute Valeur Environnementale, et non Haute Qualité Environnementale (qui est un autre label dans le bâtiment)

    SOURCES (entre autres) : Quelques contributions de scientifiques au débat médiatique : https://bonpote.com/les-mega-bassines... https://bonpote.com/analyse-peut-on-s... https://www.radiofrance.fr/franceinte... https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/... https://www.lemonde.fr/planete/articl... https://france3-regions.francetvinfo.... https://www.ouest-france.fr/nouvelle-... https://www.ouest-france.fr/environne... Florence Habets sur Twitter : https://twitter.com/florencehabets Emma Haziza sur Twitter : https://twitter.com/HazizaEmma Magali Reghezza sur Twitter : https://twitter.com/MagaliReghezza https://basta.media/megabassines-ce-t... https://france3-regions.francetvinfo.... https://reporterre.net/La-pertinence-... Documentation : Qu'est-ce qu'une bassine en 1 minute :    • Qu'est ce qu'une ...   Le rapport du BRGM : http://infoterre.brgm.fr/rapports/RC-... Le rapport du modèle Jurassique : https://infoterre.brgm.fr/rapports/RP... Le protocole d'accord du Marais Poitevin : https://marais-poitevin.org/wp-conten... Communiqué de presse du BRGM : https://www.brgm.fr/fr/actualite/comm... Contre-étude d'Anne-Morwenn Pastier : https://reporterre.net/IMG/pdf/me_gab... A retrouver également en vidéo :    • Conférence publiq...   Interview d'Anne-Morwenn Pastier sur Blast :    • NO BASSARAN ! LA ...   Chapitre du dernier rapport du GIEC consacré à l'Europe : https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg2/do...

  • Créer une mare

    Depuis qu'on est installé, on a toujours eu dans l'idée de creuser une mare sur le terrain. Cette année, le jardin-potager-verger est bien avancé, quelques deux-cents plantations en deux ans, grands arbres, feuillus et résineux que nous récupérons en forêts dans des endroits où ils sont condamnés, piste forestière, piste de bûcheronnage, bords de routes élagués par la DDE, arbres fruitiers que Nathalie fait pousser à partir de noyeau ou pépins (elle a une pépinière miniature impressionnante, pommes, poires, abricots, cerises, pêches, plaqueminiers, prunes, mirabelles, etc ... puis ensuite les arbustes fruitiers ou "haies fruitières", framboises, cassis, groseilles, groseilles à maquereaux, baies de goji, de multiples espèces... Maintenant, il s'agit d'entretenir. On sera mort avant que tous les grands arbres aient atteint l'âge adulte mais ça servira aux suivants. Quant aux arbres fruiters et haies fruitières, dans deux ou trois ans, ils seront tous productifs. Les framboisiers nous ont déjà copieusement réjoui l'an passé. 

    On s'est lancé dans les greffes l'année dernière, 60 % de réussite sur les arbres fruitiers, on vient de finir la deuxième série, quelques-uns ont déjà débourré, on fera le bilan dans quelques semaines.

    J'avais déjà enterré deux baignoires récupérées (dont une qui a fait le voyage depuis la Savoie ^^). On y a mis des plantes aquatiques récupérées au bord de tous les étangs et ruisseaux qui coulent dans le secteur. Les insectes aquatiques s'y sont installés mais la surface est vraiment trop petite pour d'autres animaux comme les grenouilles.

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    Ces deux baignoires sont alimentées par le trop plein des citernes de mille litres et les intempéries. 

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    Donc, je me suis lancé dans le creusement d'une mare. Pelle, pioche, brouette et beaucoup de sueur ^^. Quatre mètres de long, trois mètres de large, des paliers à vingt, quarante, cinquante et soixante centimètres de profondeur. Des cailloux en pagaille bien entendu mais je suis habitué maintenant vu tout ce que j'ai déjà sorti. C'est le genre de travail où il ne faut pas penser à ce qui reste à faire, juste rester concentré sur la zone en cours. C'est comme un sommet à gravir : si on passe son temps à lever la tête, on est assommé, il faut juste anticiper sur les mètres suivants et se concentrer sur le pas en cours. 

    Je l'ai creusée au fond de la prairie, sur une zone qui reste très verte, même en été, même pendant les sécheresses. J'espérais tomber sur un fil d'eau mais il n'y a rien. Je pense que c'est juste le fait qu'il s'agisse d'une "cuvette" naturelle et que l'eau s'y accumule davantage quand il pleut. J'ai creusé un premier trou à 90 centimètres et j'ai attendu deux jours mais il n'y a pas eu d'eau au fond.

    Donc, pour l'alimenter, je vais construire un toit et installer une gouttière qui se déversera directement dans la mare. La chute d'eau aura un effet bénéfique sur l'oxygénation de l'eau. Et sous ce toit, je mettrai une terrasse avec deux bains de soleil ^^

     

     

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    L'idée, c'est toujours celle de la biodiversité. Une mare, c'est tout un peuple de petits animaux aquatiques qui vient y vivre : libellule, dytiques, notonectes, planorbes, gyrins, argyronètes, puis les grenouilles, les crapauds, les salamandres, les hérissons viennent y boire, les oiseaux s'y baigner. 

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    La mare - faune et flore

    La mare - faune et flore

    Autrefois indispensable à la campagne, elle est aujourd’hui menacée de pollution et accusée d’être une réserve à moustiques. Pourtant elle a un rôle à jouer dans l’équilibre de la nature.
    Au  19e siècle, il y avait souvent une mare communale dans les villages.

    La  mare avait beaucoup d’importance dans la vie de la ferme. Les animaux d’élevage venaient y boire. Les habitants avaient une réserve d’eau proche de chez eux en cas d’incendie par exemple ! Les bords de la mare pouvaient servir de lavoir. Puis le réseau de distribution d’eau s’est développé, il était moins nécessaire d’avoir une mare près de chez soi. Les champs se sont agrandis, les constructions et les routes se sont multipliées. Il a fallu détruire des haies et des mares.

    Heureusement, petit à petit, l’homme a compris l’utilité de la mare tout comme celle des haies, des zones herbeuses, des marais : retenir les eaux de pluie, empêcher les inondations et aussi profiter d’un coin agréable et vivant.

    Les eaux dormantes

    Lorsque l’eau s’écoule très doucement ou reste au même endroit, on dit qu’elle dort, qu’elle stagne : c’est une eau « dormante ».

    La vie qui s’y développe est différente de celle d’une eau « vive » comme celle des torrents, des ruisseaux, des rivières ou des fleuves.

    La flaque d’eau abrite une vie intéressante à observer. Dans les eaux stagnantes de plus grande dimension (mares, marécages, marais, étangs ou lacs) on trouve encore plus d’espèces végétales et animales, en particulier des insectes.

    Il est facile de trouver une mare près de chez soi, si on habite à la campagne. On peut aussi pour le plaisir créer une mare dans son jardin !

    Les plantes de la mare

    Selon la hauteur du niveau de l’eau, lors des périodes de pluie ou de sécheresse, des plantes différentes s’installent.

    Du bord de la mare jusqu’au milieu, elles forment des « ceintures végétales ». La végétation est importante et diverse selon la superficie de la mare. Elle dépend aussi de la pente de ses berges.
    Près du point d’eau, des arbres comme les saules ou les aulnes assèchent les rives : ils aspirent l’eau avec leurs racines et en rejettent par les feuilles.

    Plus près de l’eau, on trouve des plantes ayant besoin de beaucoup d’humidité.

    Les joncs poussent en groupe.

    Les roseaux, très hauts, présentent au printemps des fleurs en épis.

    Les feuilles de carex ont des bords si fins quelles coupent la peau comme des lames de rasoir !

    Les iris ont des fleurs jaunes remarquables. On trouve aussi des massettes, des renoncules.

    Certaines plantes flottent à la surface de la mare  mais leurs racines sont fixées dans la vase :

    Les renoncules aquatiques,

    Les nénuphars jaunes ou blancs,

    Les potamots qui laissent flotter leurs feuilles ovales ; ils fleurissent en été.

    Les lentilles d’eau forment des nappes avec leurs toutes petites feuilles rondes. Leurs racines minuscules ne touchent pas le fond : les lentilles d’eau poussent sans terre. Elles colonisent la surface de la mare très rapidement et étouffent les autres espèces. Ce sont de bons aliments pour les têtards.

    D’autres plantes sont complètement immergées, c’est-à-dire sous l’eau.

    Sur une même plante, la forme des feuilles varie selon qu’elles sont aériennes, flottantes ou immergées.

    Enfin, au fond de la mare, des algues microscopiques se développent.

    Au printemps, les feuilles apparaissent sur les plantes aquatiques, les graines germent. En été les plantes atteignent leur taille adulte, elles produisent des fleurs dont le nectar attire les insectes. En automne, les feuilles des arbres tombent au fond de la mare. Les fleurs produisent fruits et graines. En hiver, la plupart des feuilles et des tiges ont disparu.

    les principales plantes de la mare

    Les animaux de la mare

    Au printemps et en été, au-dessus de l’eau, on peut voir des insectes et des oiseaux. Libellules et demoiselles attirent l’œil par leur vol rapide et gracieux. Chacun de ces insectes, à l’âge adulte, défend son territoire au bord de l’eau. Leurs pattes ne servent pas à marcher mais à capturer un autre insecte en plein vol !  Les gerris avancent par saccades à la surface de l’eau.

    Des oiseaux sont familiers de ce lieu, par exemple des passereaux comme les fauvettes, des poules d’eau. Un héron cendré peut faire une halte pour se nourrir de grenouilles, de petits poissons et d’insectes.

    Autres familiers de la mare, les amphibiens : la grenouille verte y vit en permanence, tandis que d’autres espèces de grenouilles et de crapauds n’y viennent que pour se reproduire. Ils vivent dans l’eau aussi bien que sur terre, mais les têtards, eux, ne vivent que dans l’eau.
    On peut trouver aussi des reptiles comme les couleuvres et des mammifères comme le rat musqué.

    Différents animaux vivent dans l’eau de la mare et sur ses végétaux immergés. On peut y observer des vers, des sangsues, des mollusques, des crustacés comme les daphnies (puces d’eau) les aselles, les cyclopes, les gammares… Les larves de moustiques passent leur vie sous l’eau avant de devenir adultes.

    Tous les animaux ont besoin d’oxygène pour vivre. Certains remontent à la surface pour respirer, d’autres aspirent l’air par un tube respiratoire situé à l’arrière de leur corps et d’autres encore emportent avec eux, sous l’eau, une réserve d’air dans une bulle.

    Dans la mare, s’il n’y a plus assez d’oxygène, la vie disparaît peu à peu.
     

    La reproduction

    De nombreux animaux se reproduisent dans la mare mais selon les espèces, les étapes de développement sont différentes.

    Grenouilles et crapauds pondent dans l’eau et les têtards sortent des œufs et vivent sous l’eau jusqu’à leur métamorphose en grenouille.

    Les œufs de libellule et de dytique donnent des larves nageuses qui se transformeront progressivement en insectes adultes.

    Amphibiens et insectes pondent au printemps et en été. En automne les amphibiens quittent la mare et la plupart des insectes meurent. Les larves survivent et se métamorphosent en adultes l’année suivante. En hiver les animaux aquatiques hibernent ou sont en phase de repos car il y a moins de lumière.

    Reproduction animaux dans la mare

    La mare : un écosystème

    Dans une mare, comme dans tout écosystème* chaque espèce doit trouver de quoi se nourrir en quantité suffisante pour pouvoir vivre.

    Les décomposeurs (bactéries, microbes) décomposent la matière organique des végétaux et des animaux morts. Cette décomposition dégage des sels minéraux.

    Grâce à l’énergie solaire, les plantes utilisent ces sels minéraux pour fabriquer de la matière végétale. On les appelle les producteurs.

    La matière végétale est utilisée par les animaux herbivores, comme l’hydrophile adulte et les jeunes têtards... On les appelle les consommateurs primaires.

    Les consommateurs secondaires mangent d’autres animaux : ce sont des carnivores (dytiques, larves de libellule, grenouilles…).

    * Un écosystème est un tout, constitué par un milieu (endroit précis : ici la mare) et par la totalité des êtres vivants (végétaux et animaux) qui y vivent. Dans un milieu équilibré, il y a toujours plus de proies que de  prédateurs.

    L'évolution de la mare

    Au début, il y a un trou d’eau.

    Petit à petit, des espèces animales et végétales arrivent naturellement :

    En volant ou en marchant pour les animaux,

    Grâce au vent ou aux animaux qui les transportent involontairement pour les végétaux.

    L’eau de ruissellement amène beaucoup de sels minéraux. La décomposition des matières mortes en apporte aussi. Grâce à ces substances nutritives, les plantes se développent bien : il y a donc de plus en plus de déchets à décomposer !

    Les bactéries qui font ce travail consomment beaucoup d’oxygène. Finalement, il y a trop de matières à décomposer et les bactéries sont asphyxiées par manque d’oxygène. Les autres habitants de la mare aussi.

    Les cadavres des animaux augmentent encore la quantité de matière à dégrader, la vase s’accumule, la mare se comble lentement, se remplit… et finit par disparaître.

    Les scientifiques appellent ce phénomène "eutrophisation" (résultat normal de l’évolution d’une mare non entretenue).

    Pour éviter l’eutrophisation  et sauver la mare, on doit  faucher chaque année  les plantes du bord de l’eau et retirer les débris. Tous les 5 ans on peut retirer délicatement la moitié de la vase accumulée au fond de la mare afin de laisser tranquille une partie de ses habitants !

    Les mares sont utiles et doivent être protégées ainsi que leurs habitants.

     

     

    Il y a plein de vidéos sur youtube sur l'intérêt des mares. En voilà une.

     

  • Un reporter à Sainte Soline

     

    372 962 vues 31 mars 2023 #SainteSoline

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    Contre le projet de mégabassine A Sainte-Soline le 25 mars dernier on compte des milliers de manifestants, 3200 gendarmes, plus de 4000 grenades lancées en 2H et des tirs de LBD entre autres. Le résultat ? Des centaines de blessés et surtout à cette heure deux manifestants toujours dans le coma. Entre violences inouïes et scènes de guerre, Blast vous propose le récit de notre reporter José Rexach pour faire face au déni médiatique et aux mensonges du gouvernement.