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Des oiseaux et des bassines
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/04/2023
Au tribunal, biodiversité et espèces protégées pourraient couler les mégabassines
https://basta.media/Au-tribunal-la-biodiversite-pourrait-faire-tomber-les-megabassines-Sainte-Soline?
SAINTE-SOLINE
4 avril 2023 par Guy Pichard
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Après la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, la bataille autour de la construction de cette mégabassine se déroule aussi devant les tribunaux. Un nouvel élément pourrait ralentir, voire stopper le chantier : la présence d’espèces protégées.
Publié dansÉCOLOGIE
Temps de lecture : 6 minutes
L’information pourrait être passée sous les radars après la violente réponse policière à la manifestation du 25 mars contre la mégabassine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, qui a fait 200 blessés, dont deux personnes dans le coma. Quelques jours plus tard, mardi 28 mars, le tribunal administratif de Poitiers a examiné une nouvelle fois les requêtes d’associations de défense de l’environnement contre plusieurs projets de mégabassines, dont celle de Sainte-Soline.
L’attention des médias s’est concentrée sur les volumes d’eau des ouvrages en construction. Mais un autre élément, peut-être encore plus important, a été évoqué à l’audience du tribunal administratif : la présence d’espèces protégées. Selon nos informations, les sites de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon seraient concernés par quatre espèces d’oiseaux sous le coup d’une protection du Code de l’environnement : la pie-grièche écorcheur, l’œdicnème criard, le busard cendré et l’outarde canepetière.
« Sur ces projets, la question de biodiversité semble avoir été oubliée par tout le monde, s’étonne Dorian Guinard, enseignant-chercheur et maître de conférences de droit public à Sciences Po Grenoble. Quand la présence d’une espèce protégée est prouvée et qu’un chantier va les détruire ou détruire leur habitat, ou simplement les déranger, une dérogation est potentiellement nécessaire au titre de l’article L-411 du Code de l’environnement. Or à l’heure actuelle, aucune dérogation n’a été demandée. »
Sainte-Soline, au cœur d’une zone Natura 2000
Le 28 mars au tribunal administratif de Poitiers, les associations environnementales ont soulevé « des risques caractérisés » au sujet de l’outarde canepetière, un oiseau des plaines cultivées. « Le rapporteur public du tribunal administratif de Poitiers n’a pas voulu contrer l’arrêté préfectoral, mais c’est le juge qui décidera, explique Pierrot Pantel, ingénieur écologue à l’Association nationale pour la biodiversité (ANB). Aujourd’hui, des travaux ont été réalisés sur des habitats d’espèces protégées. La plainte que nous allons déposer (avec possiblement d’autres associations, ndlr) va poser la question de la destruction d’habitat de ces animaux pour au moins deux espèces, mais peut-être aussi pour d’autres. Car des données naturalistes sont encore en cours de réception et analyse. Si ces infractions sont reconnues par le juge judiciaire, cela rendrait les travaux de fait illégaux », poursuit l’ingénieur.
Les relevés du Groupe ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) sur l’impact de la mégabassine de Sainte-Soline sur l’habitat du busard cendré, qui est une espèce protégée.
GODS
Au centre de ce nouveau volet judiciaire se trouvent les données naturalistes du Groupe ornithologique des Deux-Sèvres (GODS), une association qui a notamment répertorié les lieux de e reproduction des oiseaux en question. Or, certains d’entre eux se trouvent sur les zones actuelles des chantiers ou suffisamment à proximité pour constituer une infraction au Code de l’environnement.
« Le site de la bassine de Sainte-Soline est au cœur d’une zone Natura 2000 et cette commune est l’une des Deux-Sèvres qui abrite le plus d’outardes, insiste Étienne Debenest, coordinateur technique du GODS. Il faut noter, et c’est un bon point, que les travaux ont été faits hors période de reproduction, c’était le bon moment pour les faire. Les quatre espèces en question sont présentes chaque année autour d’une des bassines, même si elles ne nichent jamais au même endroit. »
Je lis, j’aime, je soutiens
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Des travaux entamés avant même d’en connaître la légalité
Considérée comme illégale par ses opposants et légale par les promoteurs du projet, la mégabassine de Sainte-Soline serait en fait plutôt entre les deux. « C’est étonnant comme jusqu’aux plus hautes responsabilités de l’État on affirme publiquement que ce projet est légal, dénonce par exemple Dorian Guinard. Dès lors qu’un préfet prend une décision, ce n’est pas forcément légal, il n’est pas le juge de la légalité en France. C’est le tribunal administratif qui tient ce rôle », défend le maître de conférences de droit public à Sciences Po Grenoble.
Il faut encore attendre une dizaine de jours la décision du tribunal administratif de Poitiers. Mais les travaux ont eux déjà bien avancé : l’immense trou du site est creusé, au prix d’aménagements colossaux. C’est la plus grande bassine du projet global de creuser 16 réserves d’eau artificielles dans le Marais poitevin, avec une capacité, selon l’organisation qui porte le projet, la Coop’ de l’eau, de plus 620 000 m3. La mise en service de l’installation de Sainte-Soline est prévue pour 2024.
« Dans ce genre de projet, les décideurs commencent les travaux avant même d’en connaître la légalité, regrette Dorian Guinard. Le chercheur en est d’autant plus choqué « qu’une partie des financements provient de l’argent public ». Le coût des 16 mégabassines réparties dans les Deux-Sèvres grimpe à 74 millions d’euros, avec une part d’argent public estimée à 70 %. Que se passera-t-il si le tribunal annule les projets en cas d’infraction avérée pour destruction d’habitat d’espèces protégées ?
Une bassine bientôt rebouchée sur ordre de la préfecture
Plus gros enjeu de biodiversité autour de la mégabassine, l’habitat de l’outarde canepetière serait là aussi « dégradé ou altéré », selon Pierrot Pantel, ingénieur écologue à l’Association nationale pour la biodiversité (ANB).
GODS
« Si la présence des espèces est parfaitement reconnue et que, demain, les engins sont sur le terrain, l’Office français de la biodiversité pourrait parfaitement saisir les machines en vertu du Code de l’environnement, avance Pierrot Pantel, ingénieur écologue et chargé de mission à l’Association nationale pour la biodiversité. Si les travaux continuaient dans cette situation, ce serait une infraction pénale et il faudrait qu’elle soit verbalisée. Ensuite, les parties civiles et le juge pénal pourraient exiger, en plus des peines d’amende potentielles, une remise en l’état. En clair, le trou pourrait être rebouché. »
Ce ne serait pas totalement nouveau. La mégabassine de Banthelu (Val-d’Oise) va être prochainement rebouchée sur ordre de la préfecture, car elle ne respectait pas le plan local d’urbanisme.
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Sainte-Soline : « Ils nous attendaient à la bassine, en mode forteresse »
La contestation des mégabassines via les recours juridiques est forcément plus discrète que les manifestations qui réunissent des milliers de personnes. La bataille juridique nécessite aussi de solides connaissances, mais peut s’avérer payante. En Charente-Maritime, cinq bassines ont vu leur légalité contestée. Le 3 février 2023, le Conseil d’État a tranché en interdisant le remplissage en eau de celles-ci, à la suite d’une longue procédure lancée par l’association Nature environnement du département... en 2010.
Depuis, Nature Environnement 17 a vu le domicile de son vice-président vandalisé par les agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs le 22 mars. Tags, pneus, fumier... les mécontents ont même agressé l’épouse du membre de l’association, qui a porté plainte. La pression ne semble pas prête de retomber autour des mégabassines, quelles que soient les décisions de la justice sur leur légalité.
Guy Pichard
Photo : Une outarde canepetière/CC BY-SA 3.0 Pierre Dalous via Wikimedia Commons.
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Chansons françaises
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/04/2023
J'écoute des tas de musiques différentes mais très, très rarement des chansons à textes. Mais j'aime celles-là.
ROBERT CHARLEBOIS : Ordinaire
Paroles de la chanson Ordinaire par Robert Charlebois
Je suis un gars ben ordinaire
Des fois j'ai pu l'goût de rien faire
J'fumerais du pot, j'boirais de la bière
J'ferais de la musique avec le gros Pierre
Mais faut que j'pense à ma carrière
Je suis un chanteur populaire
Vous voulez que je sois un Dieu
Si vous saviez comme j'me sens vieux
J'peux pu dormir, j'suis trop nerveux
Quand je chante, ça va un peu mieux
Mais ce métier-là, c'est dangereux
Plus on en donne plus l'monde en veut
Quand j'serai fini pis dans la rue
Mon gros public je l'aurai puC'est là que je m'r'trouverai tout nu
Le jour où moi, j'en pourrai pu
Y en aura d'autres, plus jeunes, plus fous
Pour faire danser les boogaloos
J'aime mon prochain, j'aime mon public
Tout ce que je veux c'est que ça clique
J'me fous pas mal des critiques
Ce sont des ratés sympathiques
J'suis pas un clown psychédélique
Ma vie à moi c'est la musique
Si je chante c'est pour qu'on m'entende
Quand je crie c'est pour me défendre
J'aimerais bien me faire comprendre
J'voudrais faire le tour de la terre
Avant de mourir et qu'on m'enterre
Voir de quoi l'reste du monde a l'air
Autour de moi il y a la guerre
Le peur, la faim et la misère
J'voudrais qu'on soit tous des frères
C'est pour ça qu'on est sur la terre
J'suis pas un chanteur populaire
Je suis rien qu'un gars ben ordinaireMICHEL JONASZ : Unis vers l'uni
Paroles
On s'balade dans l'atmosphère sur une sphère
une bille une boule un ballon qui tourne en rond
passant des nuits si sombres à la lumière
nous voilà ensemble
unis vers l'uni
unis vers l'uni
unis vers l'uni
unis vers l'uni, unis vers l'uniSur ce minuscule grain d'poussière
sur cet atome cet électron
sur cette particule élémentaire
nous voilà ensemble
unis vers l'uni
unis vers l'uni
unis vers l'uni
unis vers l'uni, unis vers l'unitemporairement locataires sur la terre
émergeant des fonds les plus profonds
attention à ne pas manquer la nécessairevérité de la transformation
vérité de la transformation
vérité de la transformation
vérité de la transformationOn s'balade dans l'atmosphère sur une sphère
une belle voyageuse un vagabond
cellule lancée à travers les airs
nous voilà ensemble
unis vers l'uni
unis vers l'uni
unis vers l'uni
unis vers l'uni
unis vers l'uni, unis vers l'uni
unis vers l'uniFAUVE : Blizzard
PAROLES DE LA CHANSON BLIZZARD PAR FAUVE
Paroles de FAUVE
Musique de FAUVE
© SONY ATV MUSIC PUBLISHING ALLEGRO FRANCE - 2013Chanson manquante pour "Fauve" ? Proposer les paroles
Proposer une correction des paroles de "Blizzard"Je te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles
Trompe-toi, sois imprudent, tout n’est pas fragile
N’attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie
Parce que le plus important n’est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d’être
Oh oh oh qu’est-ce que tu fais ? Arrête !Qu’est-ce qu’il te prend de faire des trucs pareil ?
Pourquoi tu te fais du mal comme ça ?
Qu’est ce qui ne va pas ? Parle-moi, tu sais que tu peux tout me dire
Mais nan mais c’est des conneries tout ça tu le sais
Regarde-moi dans les yeux. Regarde-moi. On s’en branle, c’est pas important
Moi je te trouve magnifique. Depuis la première fois que je t’ai vu
D’ailleurs, je ne m’en suis toujours pas remis
Et puis comment je ferais sans toi moi ?
Et puis comment l’univers il ferait sans toi ?
Ca ne pourra jamais fonctionner. C’est impossible
Alors faut pas pleurer ! Faut pas pleurer. Parce que ça va aller je te le promets, ça va allerParce qu’on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent, de ceux qui croient aux miracles
Pas de ceux qui disent que lorsque les tables bougent, c’est que quelqu’un les pousse du pied
Mais un jour tout ça on n’y pensera même plus
On aura tout oublié, comme si ça n’avait pas existé
En attendant passe tes bras autour de mon cou si tu veux
Pendant que je te répète ces phrases qui nous donnaient de l’élan
Tu te souviens ?.. Tu te souviens ?
Tu nous entends le Blizzard ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends, va te faire enculer
Tu pensais que tu allais nous avoir hein ?Tu croyais qu’on avait rien vu ?
Surprise connard !
Tu nous entends la Honte ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends fais gaffe quand tu rentres chez toi toute seule le soir
On pourrait avoir envie de te refaire la mâchoire avec des objets en métal
Ou de te laver la tête avec du plomb, qu’est-ce que t’en dis ?
Tu nous entends la Tristesse ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends, c’est que toi aussi, tu vas bientôt faire ton sac
Prendre la première à gauche, deuxième à droite, puis encore à gauche et aller niquer ta race
Félicitations ! Bravo !
Tu nous entends la Mort ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends sache que tu nous fais pas peur, tu peux tirer tout ce que tu veuxOn avance quand même, tu pourras pas nous arrêter
Et on laissera personne derrière, on laissera personne se faire aligner
Tout ça c’est fini !
Tu nous entends la Dignité ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends sache qu’on a un genou à Terre et qu’on est désolés
On est désolés de tout ce qu’on a pu te faire, mais on va changer !
On va devenir des gens biens, tu verras !
Et un jour tu seras fière de nous
Tu nous entends l’Amour ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends, il faut que tu reviennes parce qu’on est prêts maintenant, ça y est
On a déconné c’est vrai mais depuis on a comprisEt là on a les paumes ouvertes avec notre cœur dedans
Il faut que tu le prennes et que tu l’emmènes
Tu nous entends l’Univers ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends, attends-nous ! On arrive
On voudrait : tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre
On cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s’y fondre en grand
Tu nous entends toi qui attends ? Tu nous entends ?
Si tu nous entends souviens toi que t’es pas tout seul. Jamais
On est tellement nombreux à être un peu bancals un peu bizarres
Et dans nos têtes il y a un blizzard
Comme les mystiques losers au grand cœur
Il faut qu’on sonne l’alarme, qu’on se retrouve, qu’on se rejoigneQu’on s’embrasse, qu’on soit des milliards de mains sur des milliards d’épaules
Qu’on se répète encore une fois que l’ennui est un crime
Que la vie est un casse du siècle, un putain de piment rouge
Nique sa mère le Blizzard
Nique sa mère le Blizzard
Tout ça c’est fini.FRANCOIS BERANGER : Paris lumière
François Béranger
PARIS-LUMIÈREAutrefois y avait des gens
Qui ont dit faisons des villes
Pour enterrer nos frayeurs
Ce sera plus simple à plusieurs
Ce sera plus simple à beaucoup
Derrière nos murs de pierre
L'œil collé aux meurtrières
De chasser les hordes de loups
De chasser tout ce qu'est pas nous
Étrangers pestiférés
Truands saltimbanques filous
Juifs errants et faux prophètes
Jour et nuit de la lumière
Temples d'or chatoyants
Rumeurs douces de la vie
Tous les samedis la fête
L'âge d'or des villes vint
Villes phares éblouissants
Vers qui vont tous les désirs
Et les rêves de continents
Et puis les villes ont grandi
Sont devenues boulimiques
Monstrueuses et hystériques
Bouffant tout ne rendant rien
Gigantesques tentaculaires
Boursouflées et hydropiques
Pestilentielles et criardes
Villes mutilées dans leur corps
Qui exhalent des senteurs
De mille tortures chimiques
Cadavre très avancé
Nous nous sommes les produits
D'une de ces saloperies
Ça s'appelle Paris Lumière
Ça agonise comme Venise
"Sous les ponts de Paris
Coule la Seine"... et la merde
Nous nous sommes les produits
D'une de ces saloperies
Où l'un est l'ennemi de l'autre
Retranché aveugle et muet
Chacun fait sa propre geôle
Dans un désert surpeuplé
Des millions de morts s'agitent
Dans un flot d'indifférence
Tu me croises je te croise
Et vite nos regards s'évitent
On se frôle par accident
C'est la décharge électrique
Les nourritures éclectiques
Ensachées dans du plastique
Vont faire de nous des mutants
Grosses têtes et corps éthiques
Et bientôt le Centième Plan
Bétonnera notre cerveau
Plus jamais d'insurrection
Grâce au conditionnement
Alors nous naïvement
Pour nous sauver du néant
Par nos guitares fluettes
Nos ridicules voix aphones
On balance nos curieux chants
Chants dérisoires inutiles
Essayant juste un moment
D'être avec vous vous avec nous
Puis après comme si souvent
Dans la salle morte et déserte
La solitude va rentrer
Nous aider à tout ranger
Dans la nuit les bagnoles vont
Vers l'hôtel aseptisé
Dont les murs pissent une musique
De pauvres musiciens châtrés
Et dans le lit seul et froid
Mains en coquille sur le sexe
Comme un fœtus dans un ventre
Rêves enluminés d'enfant.This song is from the album "Best Selection" and "L'Alternative".
LEO FERRE : Préface
Paroles de la chanson Préface par Léo Ferre
La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu´avec des gants
À menstruel, on préfère périodique
Et l´on va répétant qu´il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du codex
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n´employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu´ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-mainCe n´est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse
Ce n´est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes
Le poète d´aujourd´hui doit être d´une caste, d´un parti ou du Tout-Paris
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé
La poésie est une clameur
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n´être que lue et enfermée dans sa typographie n´est pas finie
Elle ne prend son sexe qu´avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l´archet qui le touche
L´embrigadement est un signe des temps, de notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
Les sociétés littéraires, c´est encore la société
La pensée mise en commun est une pensée commune
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d´un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
Rutebeuf avait faim
Villon volait pour mangerTout le monde s´en fout!
L´art n´est pas un bureau d´anthropométrie
La lumière ne se fait que sur les tombes
Nous vivons une époque épique
Et nous n´avons plus rien d´épique
La musique se vend comme le savon à barbe
Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu´à en trouver la formule
Tout est prêt : les capitaux, la publicité, la clientèle
Qui donc inventera le désespoir?
Avec nos avions qui dament le pion au soleil
Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces voix qui se sont tues
Avec nos âmes en rades au milieu des rues
Nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions
N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres
Les plus beaux chants sont des chants de revendication
Le vers doit faire l´amour dans la tête des populations
À l´école de la poésie, on n´apprend pas!
On se bat!GERARD MANSET : Comme un guerrier
Paroles de la chanson Comme Un Guerrier par Manset
Comme un guerrier
Qui perd son bras
Son œil au combat
A chercher le choc
Fendre le roc
Comme un guerrier qui tombe
Un pied dans la tombe
On se fait mal
Et sifflent les balles
Le vent, la mitraille
Le pont, les rails
Dessous la rivière
Rapide et fière
Rapide et fière
Une barque t’attend
Et l’indienne est dedans
Avec ses cheveux noirs
Ses dents d’ivoire
On a rien à se dire
Ensemble, on va fuir
Ensemble, on va fuir
Comme un guerrier,
Le crâne bandé
Qu’a plus qu’une heure à vivre
Sur la toile du sac
Au fond du hamac
Quand la fièvre monte
C’est comme un guerrier qui raconte sa vie
Nous prendrons nos fusils
Marcherons sur l’Asie
Afin de voir s’ils sont heureux
Afin de voir s’ils sont heureux
Comme un guerrier
Condamné, condamné
Le crâne rasé
Sous la pluie, l’averse
Y a le pont qui traverse
Dessous la rivière
Rapide et fière
La barque t’attend
Et l’indienne est dedans
Avec les fusils
De la poudre et du plomb
Et y a le garçon blondQu’on traîne avec soi
Malgré ses cheveux de soie
Nous prendrons nos fusils
Nous savons nous battre aussi
Afin de voir s’ils sont heureux
Afin de voir s’ils sont heureux
Comme un guerrier
Qui perd son bras
Son œil au combat
Mais quand tu t’éveilles
Que tu vois la bouteille
La lampe brisée
Sous la moustiquaire
Alors, t’as perdu la guerre
Et l’indienne est partieElle a jamais vu la mer
Tu lui avais promis
Elle en a marre de la misère
Elle voulait voir les lumières
Elle voulait voir les lumières de la ville
Comme un guerrier
Condamné, condamné
Avec son œil de verre
Mangé par les vers
Percé de flèches empoisonnées
Condamné, condamné
Avec les ailes brisées
Tu resteras seul
Avec des mouches plein la gueule
Les semelles collées
Tu sentiras dans ton dosGlisser les anneaux
Du serpent froid
Ce sera la dernière fois
Sur la grande rivière
Le paradis sur la Terre
T’as l’indienne qui court
Qui hurle à l’amour
Aux pierres et aux ronces
Y’a pas de réponse
Y’a pas de réponse
Alors, tu te sens si vieux
La main devant les yeux
Le mal te guette
Sous le million d’étoiles
Tu pleures
Tu pleures sur le sac de toileKENY ARKANA : Cinquième soleil
Paroles
Mon espèce s'égare, l'esprit qui surchauffe
Les gens se détestent, la guerre des égos
XXIe siècle, cynisme et mépris, non respect de la Terre, folie plein les tripes
Frontières, barricades, émeutes et matraques
Cris et bains d'sang, bombes qui éclatent
Politique de la peur, science immorale
Insurrection d'un peuple, marché des armes
Nouvel Ordre Mondial, fusion de terreur
L'homme, l'animal le plus prédateur
Le système pue la mort, assassin de la vie
A tué la mémoire pour mieux tuer l'av'nir
Des disquettes plein la tête, les sens nous trompent
Troisième œil ouvert car le cerveau nous ment
L'être humain s'est perdu, a oublié sa force
A oublié la lune, le soleil et l'atome
Inversion des pôles vers la haine se dirige
A perdu la raison pour une excuse qui divise
L'égoïsme en devise, époque misérable
Haine collective contre rage viscérale
Une lueur dans le cœur, une larme dans l'œil
Une prière dans la tête, une vieille douleur
Une vive rancœur, là ou meurt le pardon
Où même la voix prend peur, allez viens nous partons
Des lois faites pour le peuple et les rois tyrannisent
Confréries et business en haut d'la pyramide
Ça sponsorise le sang, entre chars et uzis
Innocents dans un ciel aux couleurs des usines
Un silence de deuil, une balle perdue
Toute une famille en pleurs, un enfant abattu
Des milices de l'état, des paramilitaires
Des folies cérébrales, des peuples entiers à terre
Bidonvilles de misère à l'entrée des palaces
Liberté volée, synonyme de pap'rasse
Humanité troquée contre une vie illusoire
Entre stress du matin et angoisses du soir
Des névroses plein la tête les nerfs rompus
Caractérisent l'homme moderne, bien souvent corrompu
Et quand la ville s'endort, arrive tant de fois
Une mort silencieuse, un SDF dans le froid
Prison de ciment, derrière les œillères
Le combat est si long, pour un peu de lumière
Les familles se déchirent et les pères se font rares
Les enfants ne rient plus, se battissent des remparts
Les mères prennent sur elles, un jeune sur trois en taule
Toute cette merde est réelle, donc on s'battra encore
C'est la "malatripa" qui nous bouffe les tripes
Une bouteille de vodka, quelques grammes de weed
Certains ne reviennent pas, le serage est violent
Subutex injecté dans une flaque de sang
Des enfants qui se battent, un coup d'couteau en trop
C'est plus à la baraque que les mômes rentrent tôt
Ils apprennent la ruse dans un verre de colère
Formatage de la rue, formatage scolaire
C'est chacun sa disquette, quand les mondes se rencontrent
C'est le choc des cultures, voir la haine de la honte
Les barrières sont là, dans nos têtes bien au chaud
Les plus durs craquent vite, c'est la loi du roseau
Non, rien n'est rose ici, la grisaille demeure
Dans les cœurs meurtris qui à petit feu meurent
Ne pleure pas ma sœur car tu portes le monde
Noble est ton cœur, crois en toi et remonte
N'écoute pas les bâtards qui voudraient te voir triste
Même Terre-mère est malade, mais Terre-mère résiste
L'homme s'est construit son monde, apprenti créateur
Qui a tout déréglé, sanguinaire prédateur
Babylone est bien grande mais n'est rien dans le fond
Qu'une vulgaire mascarade au parfum d'illusion
Maîtresse de nos esprits, crédules et naïfs
Conditionnement massif, là où les nerfs sont à vifs
Dans la marche et la rage, bastion des galériens
Ensemble nous sommes le monde et le système n'est rien
Prend conscience mon frère, reste près de ton cœur
Méfie-toi du système, assassin et menteur
Éloigne-toi de la haine qui nous saute tous aux bras
Humanité humaine, seul l'Amour nous sauv'ra
Écoute le silence quand ton âme est en paix
La lumière s'y trouve, la lumière est rentrée
Vérité en nous-même, fruit de la création
N'oublie pas ton histoire, n'oublie pas ta mission
Dernière génération à pouvoir tout changer
La vie est avec nous n'aies pas peur du danger
Alors levons nos voix, pour ne plus oublier
Bout de poussière d'étoile, qu'attends-tu pour briller?
Tous frères et sœurs, reformons la chaîne
Car nous ne sommes qu'un divisé dans la chaire
Retrouvons la joie, l'entraide qu'on s'élève
Une lueur suffit à faire fond' les ténèbres
S'essouffle ce temps, une odeur de souffre
La fin se ressent, la bête envoute la foule
Les symboles s'inversent, se confondent les obsèques
L'étoile qui fait tourner la roue se rapproche de not' ciel
Terre à l'agonie, mal-être à l'honneur
Folie, calomnie peu d'cœur à la bonne heure
Ignorance du bonheur, de la magie de la vie
Choqué par l'horreur, formé à la survie
L'époque, le pire, une part des conséquences
Le bien, le mal, aujourd'hui choisis ton camp
L'être humain s'est perdu trop centré sur l'avoir
Les étoiles se concertent pour nous ram'ner sur la voie
Quadrillage ficelé, mais passe la lumière
Aies confiance en la vie, en la force de tes rêves
Tous un ange à l'épaule, présent si tu le cherches
Quand le cœur ne fait qu'un, avec l'esprit et le geste
Le grand jour se prépare, ne vois-tu pas les signes?
La mort n'existe pas, c'est juste la fin des cycles
Cette fin se dessine, l'humain se décime
Espoir indigo, les pléiades nous désignent
Lève ta tête et comprends, ressens la force en ton être
Dépasse Babylone, élucide le mystère
Rien ne se tire au sort, que le ciel te bénisse
Enfant du quinto sol, comprend entre les lignes
Comprends entre les lignes
Enfant du quinto sol
Le soleil est en toi
Fait briller ta lumière intérieure
Pour éclairer le chaos de leur monde
On est pas là par hasard
Les pléiades nous désignent
Lève ta tête, comprends entre les lignes (la vie est grande)
Écoute ton cœur
(Désobéissance) Car la vérité est en nous
Car la solution est en nous
Parce que la vie est en nousParce que la vie est en nous
Parce que la vie est en nous
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Massacre en zone protégée
- Par Thierry LEDRU
- Le 02/04/2023

Comment peut-on parler de zones protégées quand on y autorise la pêche de fond ?
Cette technique consiste à rayer des fonds marins toute forme de vie. Rien ne survit au passage des filets qui râclent le fond.
Tout ce qui ne sera pas exploitable à la vente est rejetée à la mer.
Mort, bien évidemment. Et il faudra des années pour que la vie puisse de nouveau s'y développer.
C'est comme de retourner le sol avec une charrue. Sauf que là, on abandonne le terrain et on va chercher plus loin.
Il n'y a qu'une solution pour que la vie perdure dans les océans et les mers, c'est de ne plus consommer ni poissons, ni crustacés.
Quant aux petits bateaux côtiers tels que je les ai connus enfant, c'est à ces pêcheurs de se battre contre la pêche industrielle avant que tout ait disparu.
Quant aux pêcheurs industriels, ils peuvent bien disparaître.
L'Union européenne "n'imposera pas" une interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées
Le plan d'action pour une pêche durable, présenté en février par la Commission européenne, "propose seulement des orientations aux Etats membres" a rappelé dimanche le Commissaire européen à l'Environnement et à la Pêche.
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France Télévisions
Publié le 02/04/2023 17:17Mis à jour il y a 11 minutes
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Trois pêcheurs travaillant au large de Sète (Hérault), sur un chalutier de fond, le 18 mars 2021. (MAXIME GRUSS / HANS LUCAS / AFP)
Les pêcheurs français vont pouvoir continuer à pratiquer la pêche de fond. Aucune interdiction de l'utilisation du chalutage de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées par l'Union européenne à ses Etats membres, a annoncé, dimanche 2 avril, le secrétaire d'Etat chargé de la Mer, Hervé Berville. Le Commissaire européen à l'Environnement et à la Pêche Virginijus Sinkevicius "a confirmé qu'il n'imposerait pas une interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées, ni en 2024, ni en 2030", a déclaré Hervé Berville, cité dans un communiqué.
En février, la Commission européenne présentait un plan d'action visant à "verdir" le secteur de la pêche et à "éliminer progressivement" le chalutage de fond dans les aires marinées protégées. Hervé Berville a rencontré dimanche à Bruxelles le Commissaire européen, accompagné de représentants des pêcheurs français vivement inquiets pour l'avenir de leur filière devant la perspective d'une telle mesure, estimant avoir déjà consenti des efforts importants pour préserver la biodiversité et les écosystèmes marins.
Le plan d'action pour une pêche durable présenté par la Commission "propose seulement des orientations aux Etats membres" a rappelé le Commissaire cité par le secrétaire d'Etat français, soulignant que "la France ne sera donc pas contrainte de prendre des mesures d'interdiction". Dans une lettre adressée à tous les pêcheurs de France vendredi, le secrétaire d'Etat avait salué les efforts qu'ils déploient depuis plusieurs années en faveur d'une "gestion contraignante et exigeante" des ressources halieutiques. "Plus de la moitié" des stocks de poissons sont exploités durablement aujourd'hui en France contre "11% seulement" il y a vingt ans, a-t-il relevé.
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Les forces de l'ordre
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/04/2023
248 137 vues 31 mars 2023 #Arte #Police #Manifestations
Un nouveau phénomène mondialisé : une police suréquipée face à des foules furieuses et sans défense qui brandissent leurs téléphones portables pour tout enregistrer. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants. Ce volet se concentre sur la police anti-émeute avec des exemples en France, en Allemagne, aux États-Unis…
"Les foules furieuses"... Désolé ARTE mais ça n'est pas vrai. Certains individus sont furieux mais pas la foule. Et la foule est effectivement sans défense.
Un historique qu'il faut connaître.
La violence verbale, physique et psychologique des forces de l'ordre, les fameux Brav-m dont la dissolution est demandée par des milliers de signataires sur le site du Sénat. Des dingues sous couvert de l'Etat.
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"Questions animalistes" de Florence Dellerie
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/03/2023
Un site très intéressant, très documenté, riche et répondant à de multiples questions sur le monde animal et nous.
La rubrique "FICHES INFO" ouvre de nombreux sujets.
Passionnant, instructif, à consommer et à partager sans modération
Réflexions et supports informatifs – Antispécisme, sentientisme, esprit critique | Par Florence Dellerie
ESPRIT CRITIQUE ET MÉTHODOLOGIE
Déclaration de Montréal sur l’exploitation animale
Ces illustrations sont conçues pour militer en faveur des intérêts des autres animaux. Elles peuvent être diffusées sur les réseaux sociaux, être exposées sur un stand, imprimées sous forme de tract, de drapeau, d’affiche, etc. Leur usage est libre et gratuit. Seule l’utilisation commerciale n’est pas autorisée. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à me contacter.
VERSION FRANÇAISE (version texte ici) :










ENGLISH VERSION (full text here) :
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La spirale de la violence
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/03/2023
Un texte qu'il convient de ressortir.
https://blogs.mediapart.fr/lajasse/blog/220516/les-trois-violences
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Dom HelderHélder Pessoa Câmara, ou plus couramment, Helder Camara, né le 7 février 1909 à Fortaleza au Brésil et mort le 27 août 1999 à Recife, est un évêque catholique brésilien, archevêque d'Olinda et Recife de 1964 à 1985, qui est connu pour sa lutte contre la pauvreté dans son diocèse et dans le monde.
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Musique et écriture
- Par Thierry LEDRU
- Le 28/03/2023
Le tome 3 de la tétralogie en cours a été écrit avec comme accompagnement musical toutes les compositions de LOSCIL.
L'album « Clara » a été une découverte particulièrement émouvante et je me suis appliqué ensuite à écouter tout ce que ce musicien a produit.
Je suis toujours impressionné depuis le temps que j'écris en écoutant de la musique de constater la puissance de cet accompagnement.
Malgré les années écoulées, il m'arrive en écoutant une musique de voir défiler les images de ce que j'ai écrit. Tout est définitivement relié.
Je regrette de ne pas avoir mentionné à chacun de mes romans les musiques qui m'ont accompagné. Je le ferai désormais.
LE DESERT DES BARBARES
CHAPITRE 33
Tristan avait pris son poste de veille à vingt-deux heures. Dans le dernier virage avant l’arrivée sur le plateau. David occupait le deuxième poste cinquante mètres plus haut. Fusil, cartouches, poignard, cocktail Molotov, radio, thermos, lampe frontale, un duvet. Quatre bouteilles incendiaires. Moussad les avait confectionnées. Il avait expliqué que l’ajout de produit vaisselle limitait l’évaporation de l’essence et les morceaux de plastique découpées en petites lamelles et glissés à l’intérieur avait pour intérêt de coller à la surface du véhicule en fondant et de renforcer l’emprise de l’incendie. Ils s'étaient tous investis pour le débroussaillage des deux pentes du corridor. Deux arbres, surplombant la piste, avaient été abattus. L'idée était de ne pas mettre le feu à la végétation avec les cocktails Molotov.
L’attente.
Peut-être rien. Peut-être le pire. La conscience aiguë de la survie du groupe.
Tristan avait vérifié le fonctionnement de sa radio en appelant David puis il avait installé ses affaires. Tout à portée de main. Il avait laissé le duvet dans son sac. La nuit était douce, ciel étoilé. L’idée de garder une radio dans le hameau pour prévenir d’une attaque avait été abandonnée. Si une attaque avait lieu, les coups de feu suffiraient à réveiller le groupe. Il était préférable que les guetteurs puissent communiquer entre eux. Ils avaient regretté malgré tout de n'avoir pas assez investi dans le matériel de communication. La maison de Sophie et Tristan avait été choisie pour accueillir l’ensemble de la communauté pendant les nuits. Il était essentiel que le groupe soit réactif. Pas de dispersion dans les diverses habitations. Les décisions devaient être immédiates. Il avait fallu aménager les pièces, enlever des meubles pour installer des couchages. Quatre couples à loger. Martha avait demandé à rester avec Tian et Louna.
Poste de guet en pierres sèches, au sommet de la pente qui dominait la piste, cinq mètres en contrebas. L’autre versant montait en pente douce sur trois mètres. Pas d'endroit adapté pour ériger un poste de guet, la pente n'était pas assez haute, un tireur aurait été trop vulnérable. Moussad avait regretté que les deux pentes ne soient pas à la même hauteur. Un corridor étroit aurait permis de couvrir les deux versants et de croiser les tirs. Des assaillants n'auraient eu aucune échappatoire.
Pendant la construction des deux abris, ils s’étaient tous appliqués à penser au confort. Si tant est qu’on pouvait parler ainsi. Des pierres plates en assise et pour le dos, le corps tourné vers la piste. Un châssis en bois supportant deux tôles. Les pluies étaient rares mais souvent intenses. Il s’agissait de tenir quatre heures, aux aguets. Des assaillants viendraient sans doute avec des véhicules, comme chez les Mangin mais ils pouvaient aussi les laisser plus bas et finir à pied. Il fallait rester vigilant, guetter le moindre bruit de pas sur les pierres de la piste, une lampe frontale, des voix.
Une chouette au loin, pas de vent. La lune en phase ascendante, juste un croissant. Clarté limpide.
Tristan se doutait bien qu’ils auraient tous à vivre des nuits bien plus rudes.
Il se leva pour uriner, s’écarta de quelques mètres puis il décida de pousser jusqu’au point de vue, un promontoire qui dominait l’étendue forestière. Si la piste n’avait pas filé en ligne droite pendant un kilomètre pour bifurquer bien plus bas, il aurait pu voir les phares d’éventuels véhicules. Mais sous lui, s’étendait uniquement un espace sauvage, parcouru par les sentes animales. Avant que le monde ne s’éteigne, on pouvait distinguer les lumières des villes en fond de vallée. Maintenant, la nuit n’avait plus aucune blessure. Pas un seul point lumineux sur tout l’horizon. À vol d’oiseau, Alès devait être à vingt kilomètres. Tristan imagina la ville dans l’obscurité. Comment les habitants se débrouillaient-ils sans courant ? Plus d’eau potable dans les robinets, plus de nourriture dans les magasins, plus de soins dans les hôpitaux. Les forces de l’ordre étaient-elles encore en état d’intervenir ou la loi du plus fort était-elle devenue la norme ? L’entraide, la solidarité, le partage, l’attention aux autres. Que restait-il de ce qui avait permis à l’espèce humaine de se développer alors qu’elle avait représenté pendant des millénaires une proie de choix ? Il se souvenait d’un livre de Kropotkine sur cette entraide. Loin des théories de Darwin et du combat pour la vie, de la sélection naturelle à l’avantage du plus fort, Kropotkine considérait que l’entraide avait eu un rôle considérable dans le maintien et le développement des communautés, qu’elles soient animales ou humaines. Le chaos permettrait-il aux humains de redécouvrir ce que la vie moderne avait effacé ? Non pas juste, le coup de main aux membres de la famille ou aux amis proches, mais un mouvement de masse, un comportement universel. Les villes regorgeaient-elles désormais d’individualistes acharnés ou baignaient-elles dans un amour inconditionnel de l’autre ? Ou était-ce le mélange des deux ? Et qui avaient le plus de chances de l’emporter ?
Lui vint alors l’image de Jean et Delphine. Et la tristesse de Martha.
Il retourna à son poste de guet.
Il restait quinze minutes avant la relève lorsqu’il entendit un moteur. Dans les deux ou trois premières secondes, il pensa à un avion et réalisa que c’était juste un espoir, le déni de l’évidence.
Une voiture arrivait sur la piste. Il saisit la radio et contacta David.
« J’entends un moteur, peut-être deux. On y a droit, David.
- On va y arriver. On est prêt.
- Cocktail Molotov.
- Oui.
- Et on descend tout ce qui sort.
- Bonne chance, Tristan.
- À toi aussi, David. »
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Viande et réchauffement climatique
- Par Thierry LEDRU
- Le 28/03/2023
Oui, je sais, c'est un thème que j'ai déjà servi ici, à maintes reprises.
Mais je sais aussi que c'est une idée qui a besoin d'être répétée pour qu'elle fasse son chemin.
Pourquoi la viande réchauffe le climat ? Avec Pénélope Bagieu
Mardi 28 mars 2023
ÉCOUTER (54 MIN)
Pourquoi la viande réchauffe-t-elle le climat ? ©Getty - VICUSCHKA

Provenant du podcastLa Terre au carré
CONTACTER L'ÉMISSION
Dans le cadre de la semaine "Carte blanche Pénélope Bagieu". Dans les émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation, l’essentiel provient de la viande. Pourquoi la production et la consommation de viande émettent-elles tant de gaz à effet de serre ?
C’est une recommandation que l’on entend de plus en plus : si l’on veut réduire notre empreinte carbone, l’une des premières choses à faire est de manger moins de viande. En effet, la viande pèse lourd dans nos émissions de gaz à effet de serre. Mais pourquoi la viande contribue-t-elle autant au réchauffement ?
Au-delà des émissions de gaz à effet de serre, la viande a un coût environnemental important lié à son mode de production intensif et industriel, entrainant déforestation et pollution des eaux… Selon la FAO, la consommation mondiale de viande a quintuplé depuis les années 1960.
Aujourd’hui en France, nombreuses sont les personnes qui comprennent qu’il faut changer ses habitudes de consommation. Mais dans la pratique, les résistances persistent…. Alors que plus de 60% des Français sont favorables au fait de réduire leur consommation de viande, dont près de 70% des 25-34 ans, seulement 2,2% de la population est végétarienne.
Serons-nous prêts à manger moins de viande pour protéger le climat et la planète ?
Extraits de l'entretien
La diminution de la consommation de viande utile pour le climat
Pénélope Bagieu s'interroge sur les conséquences réelles de la consommation de viande sur le climat. Pour Carine Barbier, ingénieure au CNRS, spécialiste de l'impact de l'alimentation sur le climat : "Se tourner vers des viandes de qualité issues d'élevages extensifs, et réduire la consommation de viande fait partie de la solution contre le dérèglement climatique. Mais le lobby de la viande est encore très actif, en particulier dans les écoles."
Laure Ducos, experte en alimentation : "L'élevage émet beaucoup de gaz à effet de serre. Or, la France s'est engagée à les réduire pour atteindre la neutralité carbone en 2050. L'une des voies majeures est de réduire notre consommation de viande.
La production globale de notre alimentation participe pour un quart des émissions françaises. Et à l'intérieur de cette pollution atmosphérique, la moitié provient de l'élevage. Ces gaz à effet de serre proviennent soit des ruminants, qui émettent du méthane au moment de la digestion, soit de l'alimentation animale faite à partir de grandes cultures de maïs, de blés, d'oléoprotagineux, qui elles-mêmes utilisent des engrais azotés minéraux à l'origine d'émission de protoxydes d'azote qui ont un fort pouvoir de réchauffement climatique."
L'incidence des surfaces agricoles
Et si ces terres étaient consacrées à notre alimentation directement ? Laure Ducos explique : "Si on regarde la surface agricole utile de la France, on s'aperçoit que les trois-quarts servent à alimenter les élevages, que ce soient les ruminants, mais aussi le porc ou les volailles… Or il faut effectivement sept ou huit calories végétales pour faire une calorie animale. L'efficacité du système n'est pas performante.
Alors que si on produit directement des végétaux pour l'alimentation humaine, on libère des terres. Si on a moins de terres utilisées à produire des céréales, ou autres végétaux, pour les animaux, il y aura moins de pression sur les terres. On pourra se permettre d'avoir un élevage un peu plus extensif, meilleur du point de vue de la biodiversité, ou de la consommation d'eau… Et on va pouvoir cultiver en agriculture biologique, qui a des rendements plus faibles, ou produire soit de l'alimentation pour les humains, soit de l'énergie…"
Les consommateurs de viande restent majoritaires
À réécouter : Se passer de viande, est-ce vraiment la solution ?
La chronique "Detox" de Caroline TourbeÉCOUTER PLUS TARD
4 min
Manger moins, mais de meilleure qualité. Laure Ducos : "Aujourd'hui, le problème de l'accès à une alimentation digne n'est pas une question de quantité. Aujourd'hui, la faim en France, n'est pas due à une question de quantité, mais de qualité. On a besoin de redonner à l'alimentation son vrai prix, de mieux rémunérer les agriculteurs, et agricultrices. Le nombre de petites fermes chute. Il y a un profond mal-être dans les campagnes. De plus en plus d'agriculteurs se suicident. Les petites fermes disparaissent au profit des très grandes fermes.
Auparavant, c'étaient les riches qui mangeaient le plus de viande. Aujourd'hui, c'est dans la classe populaire que l'on trouve les plus gros mangeurs d'alimentation carnée. Si on regroupe les protéines (poissons, œufs, viande, fruits de mer, laitage, etc.) ce sont toujours les plus aisés qui en consomment le plus. Donc, quand on dit qu'il faut réduire la consommation de viande, que faut-il diminuer exactement ? La part de tout le monde. Aujourd'hui, les végétariens et végans représentent moins de 2% de la population. Il faut diminuer toutes les formes de viandes, sans oublier la volaille."
Se méfier des produits laitiers
À lire aussi : Quand les fermes laitières œuvrent pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre
Certains se tournent vers les produits laitiers lorsqu'ils abandonnent la viande. Or pour Laure Ducos : "La moitié de la viande consommée en France vient de l'industrie laitière. Une fois que les vaches ont produit du lait, on les envoie en réforme au bout de quelques années. C'est très rapide parce qu'elles sont plus assez productives selon les standards industriels, et donc on les envoie se faire transformées en steaks hachés.
Pour faire des produits laitiers, il faut des bébés : des chevreaux, des agneaux, des veaux… Les vaches ne peuvent pas produire du lait ad hoc. Donc on produit des petits. Les mâles, qui ne vont pas renouveler le cheptel de vaches, comme on ne les consomme pas, on les envoie dans des centres d'engraissement au mieux en France, et au pire dans d'autres pays. Et ils sont transportés sur de longues distances dans des conditions absolument terribles en termes de bien-être animal !
Il faut savoir que la France est une très, très grande productrice de lait. On exporte beaucoup de fromage qui nécessite beaucoup de litres de lait, à tel point que l'industrie laitière en France émet presque autant de gaz à effet de serre que l'industrie de la viande rouge. Ça, c'est peu connu !"
La suite, dont les moyens de se passer de viande, est à écouter...
Avec :
Carine Barbier, économiste et ingénieure de recherche au CNRS, membre du CIRED. En 2022, elle a coordonné une étude intitulée « Simulation prospective du système alimentaire et de son empreinte carbone », qui est une somme de données et d’analyses qui permet d’imaginer à quoi ressembleront nos assiettes (et donc nos vies) en 2050.
Laure Ducos, experte des enjeux environnementaux en agriculture et alimentation





