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  • Ce potentiel inexploité.

    L'homme pourra parler de liberté lorsqu'il ne sera plus enfermé dans son incapacité à explorer tous les horizons qui sont en lui.


    Extase et sports de l’extrême

    par Rob Schultheis

     

    http://www.cles.com/dossiers-thematiques/psychologies/psychologie-des-profondeurs/article/extase-et-sports-de-l-extreme

    Dépasser ses limites, trancender l’espace-temps, décupler ses énergies, un rêve ? Non. Une réalité, contenue en nous.

    Comment pouvais-je rejeter la force et l’authenticité de ce qui m’était arrivé là-haut ?

    J’avais éprouvé Cela, ce vide sans nom qui fit écrire à Lewis Carroll un jour :

    Quand la vie devient un Spasme,

    Et l’Histoire un Sifflement :

    Si ce n’est une Sensation,

    Je ne sais ce que c’est.

    J’avais éprouvé Cela, et je Le voulais à nouveau. Cela, cette magie,et c’est ce qui me tourmentait, se trouvait quelque part en moi, avait toujours été là, et y perdurerait jusqu’à ma mort : assoupi, attendant d’être éveillé par un instant de panique, de danger, de désespoir total.

    Eh bien, je trouverais un moyen de l’éveiller à nouveau, de le saisir, de l’utiliser, ou, du moins, j’essaierais. Le jeu en valait la chandelle. Mon corps et mon esprit m’apparaissaient comme le Nouveau Monde en 1491 : un continent perdu aux trésors inconnus, attendant d’être exploré, cartographié, amené à la lumière. Il y avait, bien sûr, nombre de cartes potentielles - physiologique, psychologique, biochimique, théologique et anthropologique, pour n’en pommer que quelques-unes ; je les parcourrais toutes, et d’autres encore si nécessaire, jusqu’à ce que je trouve la bonne, jusqu’à ce que je trouve le chemin du retour.

    Mes premiers indices, je les cherchai au sein du territoire le plus évident, l’expérience d’autres aventuriers et athlètes de l’extrême. Si le risque et le stress avaient fait jaillir en moi une forme de satori sur le Neva, d’autres, à l’évidence, avaient dû éprouver la même expérience en des circonstances semblables ; si tel était le cas, en examinant chacune de ces expériences, je pourrais dresser une véritable étiologie des performances record et des extases induites par le stress : une grammaire de l’abracadabra.

    En l’occurrence, il existait un grand nombre de cas semblables. Par exemple, John Muir : ce grand pionnier, coureur des bois et naturaliste, escaladait en solitaire le mont Ritter dans la Sierra Nevada, lorsqu’il se retrouva bloqué sur la face d’un à-pic. Incapable de monter ou de descendre, paralysé par la terreur, "il me semblait soudain que je possédais un sens nouveau, écrivit Muir. L’autre moi, expérience accumulée, Instinct ou Ange gardien - appelez-le comme bon vous semble - apparut et prit le contrôle. Mon tremblement cessa, chaque fente, chaque fissure (dans la roche), m’apparaissait comme vue au microscope, et mes membres bougeaient avec une telle sûreté, une telle précision qu’il me semblait que je n’avais plus à intervenir. Eussé-je été muni d’ailes, ma délivrance n’eût pas été plus complète." Il atteignit le sommet avec une incroyable facilité.

    Le géologue suisse Albert von St. Gallen Heim rassembla des dizaines de comptes rendus sembla-bles dans une monographie originale de 1892, Remarques sur les chutes fatales (Notizen über dem Tod durch Absturz). Après avoir rapporté les propos de ceux qui avaient survécu à de telles chutes ou d’autres accidents, St. GalIen Heim conclut : "Il n’y avait ni anxiété, ni trace de désespoir, ni douleur ... L’activité mentale était devenue stupéfiante, cent fois plus rapide et plus intense. La relation entre les événements et leurs conséquences probables était analysée avec une clarté objective... L’individu agissait à la vitesse de l’éclair..." Athlètes et aventuriers ont rencontré ces formes d’expérience pendant des siècles, mais il fallut attendre les années 60 et 70 pour qu’un petit nombre de coureurs, de grimpeurs, de kayakistes, de surfeurs, de pilotes de deltaplane et de skieurs, notamment sur la.côte Ouest, tentât délibérément de sonder les possibilités magiques du sport. Nombre de ces athlètes chercheurs et visionnaires étaient des vétérans du LSD et des adeptes de gourous orientaux ; ils découvrirent que les états high engendrés par les hallucinogènes et la méditation pouvaient être retrouvés dans les sports extrêmes, sous une forme plus stable et plus profonde. Dans un article intitulé "Le grimpeur visionnaire", publié dans le numéro de mai 1969 de la revue Ascent, l’alpiniste californien Doug Robinson écrit : "... nous ressentons à présent chaque chose autour de nous. Chaque cristal individuel dans le granit se découpe en un puissant relief. Les formes infinies des nuages captent sans cesse notre attention. Pour la première fois, nous avons remarqué la présence de minuscules insectes sur les parois, si minuscules qu’ils en étaient presque invisibles. Alors que je m’assurais, j’en contemplai un durant un quart d’heure, surveillai ses mouvements en admirant sa brillante couleur rouge. Comment peut-on s’ennuyer alors qu’il existe tant de choses sublimes à voir et à sentir ? Cette unité avec la joie de notre environnement, cette perception pénétrante, nous donnait un sentiment de plénitude que nous n’avions pas éprouvé depuis des années."

    "Cette vision n’était pas un accident, conclut Robinson. Elle était le résultat de plusieurs jours d’ascension. On avait dû passer par toutes les difficultés techniques, la déshydratation, les efforts violents, le désert sensoriel, la fatigue, la perte progressive du moi."

    Certains skieurs découvrirent dans leur propre sport cette même forme d’extase déclenchée par le stress. Gil Harrisson, grand skieur professionnel dans les années 60, puis patrouilleur à ski, adepte de la méditation indienne et propriétaire d’un gros ranch, décrivit les sensations éprouvée lors d’une descente : "Lorsque vous entendez siffler les bosses et les portes, que le vent hurle dans votre casque protecteur, il n’y a plus de temps pour penser à quoi que ce soit - j’en oubliais même de respirer - vous vous retrouvez brusquement et de facto dans un autre monde, sans pensées, traversé de perceptions sensuelles, toute votre vision concentrée en un seul point. Puis, la porte d’arrivée, le vent qui s’arrête, et vous voilà revenu. Mais vous êtes toujours high, et vous savez que ce monde plus brillant, plus intense, est toujours là.

    Où vais-je ?

    Mais est-ce que je vais vraiment quelque part ?

    Je repense au syndrome du Livre des records , cette volonté imbécile d’être le premier, de sauter le plus haut, d’aller le plus loin, de souffrir le plus possible. Qu’est-ce que l’aventure, une des plus pures et fondamentales constantes de l’homme, est devenue dans notre âge d’ignorance ? "Si l’aventure a une finalité globale, écrit Wilfred Noyce, l’explorateur et alpiniste britannique, c’est sûrement celle-ci : nous partons parce qu’il est dans notre nature de partir, d’escalader des montagnes, de descendre des rivières, de voler vers les planètes et de plonger dans les profondeurs des océans... Lorsque l’homme n’agira plus ainsi, il ne sera plus un homme." Une phrase à méditer. (Extrait de Cimes, éd. Albin Michel.)

    La réponse du corps

    Pour une biochimie du stress et de l’extase : la bêta-endorphine.

    La réponse du corps à des situations de stress, comme celles que l’on rencontre en pratiquant les sports les plus durs, est orchestrée par un dispositif global complexe de messages chimiques entre les cellules nerveuses, de combinaisons chimiques correctes, d’appels et de réponses. Au commencement, une hormone, que les biochimistes appellent "grande HACT" (hormone adrénocoticotropique), est libérée ; en se décomposant, elle donne naissance à un large spectre de substances actives qui agissent toutes en vue de mobiliser l’esprit et le corps.

    La bêta-endorphine semble constituer le premier déclencheur dans l’équation biochimique du stress. "Elle se tient exactement au centre du réseau de contrôle, dit le biologiste Derek Smyth. Elle est capable de produire une analgésie ou même une catatonie, d’abaisser le taux de sucre dans le sang, de moduler par inhibition les neuro-transmetteurs du cerveau, et de stimuler la décharge d’une multitude d’hormones pituitaires qui, en elles-mêmes, jouent un rôle déterminant dans le co portement." L’histoire de la découverte de l’endorphine est particulièrement remarquable : un véritable travail de détective. Les neurobiologistes qui travaillaient sur l’accoutumance aux narcotiques découvrirent des sites récepteurs sur les cellules nerveuses qui s’adaptaient à des substances opiacées exogènes (c’est-à-dire en dehors du corps humain) comme l’opium, la morphine et l’héroine. Comment de tels sites, se demandèrent-ils, avaient-ils pu se développer, alors que l’homme n’utilise des opiacés que depuis trois ou quatre mille ans ? (Le pavot somnifère, Papaver somni-ferum, fut probablement utilisé pour la première fois, à des fins thérapeutiques et/ou récréatives, sur les rives orientales de la Méditerranée durant le Néolithique). Il devait exister des substances endogènes, secrétées par le corps humain lui-même, qui s’adaptaient à ces mêmes sites récepteurs, similaires en forme et en fonction aux opiacés. Elles existaient effectivement, les neuro-biologistes découvrirent ainsila bêta-endorphine et d’autres peptides semblables quoique moins puissants appelés enképhalines.

    Pour en revenir à. la réponse au stress, le rôle le plus important de la bêta-endorphine est celui d’un "destructeur" de la douleur ; des tests ont montré que son pouvoir analgésique est cent fois supérieur à celui de la morphine. D’autre part, les enképhalines, outre leurs qualités analgésiques, favorisent la modulation des substances chimiques modificatrices de l’humeur comme la sérotonine, la dopamine, la norépinéphrine (noradréaline) et l’épinéphrine (adrénaline) : elles aident en quelque sorte à rétablir et à maintenir l’équilibre émotionnel.

    De façon intéressante, la bêta-endorphine peut être divisée en deux composants chimiques "Jekyll et Hyde", l’alpha-endorphine et la gamma-endorphine. La première, euphorique et analgésique, apporte un bien-être et supprime la souffrance. La gamma-endorphine, d’après des expériences menées sur des animaux de laboratoire, induit des effets exactement opposés : irritabilité, excitabilité, sensibilité accrue à la douleur. Dans des situations de stress ou de survie, les deux composants se révèlent complémentaires : une dose d’alpha pour surmonter la douleur et la peur, et une dose de gamma pour vous maintenir en contact avec la réalité de la situation afin d’y réagir correctement.

    Mais les endorphines et les enképhalines ne constituent pas les seuls éléments de l’équation bio-chimique. La "grande HACT" contient également une sorte de "petite HACT" qui déclenche la stimulation de substances chimiques telles que l’épinéphrine (adrénaline) et la noré- pinéphrine (noradréna- line), lesquelles produisent une conscience mentale et sensorielle accrue et une rigidité musculaire. Dans le catalogue de la "grande HACT", on trouve aussi la "HSM" (hormone stimulant la mélanocyte), une substance qui a la propriété d’augmenter la vigilance et d’accélérer le processus d’apprentissage chez les animaux de laboratoire. Cette dernière peut permettre d’expliciter les histoires rapportées par tant de survivants, selon les- quelles leur vie se déroulait devant eux comme un film en accéléré ; le bio- computer du cerveau est sans doute en train de conduire une recherche rapide à travers ses banques de mémoire, en quête d’une information susceptible de le sortir d’une impasse. Mais il y a plus : lorsque le corps manque d’oxygène, comme c’est le cas après un grand effort, le taux d’oxyde de carbone s’élève ; celui-ci se décompose en acide lactique, lequel provoque, on le sait, une modification des états de conscience. Déshydratation, variations du taux de sucre dans le sang - la diversité des conséquences chimiques du stress est pratiquement illimitée.

    Qu’est-ce que tout cela signifie, au regard des performances et des expériences sportives extrêmes, ou de toute autre situation qui outrepasse les limites de l’animal humain ? On peut avancer différentes hypothèses. Il semblerait que la biochimie et les performances fussent directement reliées ; à bonne bio-chimie, bonne performance ; à mauvaise biochimie, mauvaise performance. Revenons à notre sujet. Est-il déraisonnable de suggérer que les chamanes contrôlent effectivement leur réaction biochimique au stress et peuvent fabriquer à volonté le juste mélange endocrinien ? Le Dr Raymond Prince, psychologue canadien, entrevoit une telle possibilité dans un article de 1980 intitulé "Chamanisme et endorphines : facteurs endogènes et exogènes en psychothérapie". Il y décrit un état psychophysiologique optimal dû à ce qu’il appelle "l’adresse omnipotente", un sentiment de contrôle absolu et parfait d’une situation dangereuse et, partant, de n’importe quelle situation. Prince croit que la réponse endocrinienne du corps au stress est à la racine de cette sensation. Les chamanes apprennent-ils à déclencher cette réponse en eux-mêmes et transmettent-ils ensuite celle-ci à. leurs disciples par le truchement de situations d’angoisse ritualisées, de crises soigneusement programmées ? Cette possibilité permettrait de penser ensemble des éléments aussi disparates que mon expérience sur le Neva, l’escalade du mont Kenya par M’Ikiara et les exploits gymnastiques impossibles du jeune sorcier Tenzing sur le Zatr Og.

    "Dans une situation de stress, écrit le Dr Prince, un état d’hyperconscience surgit et engendre les endorphines ou autres neu-roendocrines appropriées en quantités suffisantes pour provoquer un sentiment de tranquillité et de paix cosmique." Cet état d’esprit (et de corps) est vraisemblablement à l’origine des grandes performances ; lorsque vous vous sentez complètement relaché bien que parfaitement concentré sur la tâche à. accomplir, vos actions et vos réactions sont les plus parfaites qui soient. Et si quelqu’un pouvait se plonger dans cet état à volonté (ce que les chamanes et leurs semblables sont capables de faire), il apparaîtrait au reste de l’humanité comme un surhomme. Les êtres humains atteignent parfois cet accord parfait au moyen d’une pratique continue, et parviennent à contrôler ce qui est normalement incontrôlable. Pensez à cette splendide question que posa un jour Shirley Temple, âgée de dix ans, à son metteur en scène : "Lorsque je pleure, voulez-vous que les larmes descendent jusqu’au bas de mon visage, oû qu’elles s’arrêtent au milieu des joues ?"

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  • Agir ou réagir ?

    "Le monde des hommes a oublié les joies du silence et la paix de la solitude qui sont, dans une certaine mesure, nécessaires à la plénitude de la vie. Si tous les hommes ne sont pas appelés à devenir ermites, tous ont besoin d’assez de silence et de solitude pour permettre à la voix intérieure secrète de leur être véritable de se faire entendre, au moins de temps en temps. Et lorsque cette voix n’est pas entendue, lorsque l’homme ne peut arriver à la paix spirituelle qui vient d’une union totale avec son être vrai, sa vie est toujours malheureuse et épuisante.

    Car il ne peut vivre longtemps heureux s’il n’est en contact avec les sources de vie spirituelle cachées au fond de son âme. S’il est constamment exilé de chez lui, dans l’impossibilité de retrouver sa propre solitude spirituelle, il cesse d’être une personne. Il ne vit plus en être humain. Ce n’est même plus un animal sain. Il devient une sorte d’automate, fonctionnant sans joie parce qu’il a perdu toute spontanéité. Il n’est plus mû de l’intérieur, mais seulement de l’extérieur de lui-même. Ce n’est plus lui, ce sont les autres qui décident pour lui. Au lieu que ce soit lui qui agisse sur le monde extérieur, c’est le monde extérieur qui agit sur lui. Il avance dans la vie par une suite de collisions avec les forces du dehors. Sa vie n’est plus celle d’un être humain, mais celle d’une boule de billard sensible, d’un être sans but et sans aucune réponse vraiment valide à la réalité."

    Thomas Merton
    La vie silencieuse p 174, 175. Ed du Seuil, la vigne du carmel


     

     

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    JUSQU 'AU BOUT

    "On peut considérer les choses de deux façons : soit vous voyez la conscience comme unique mais possédant différents niveaux, comme si elle habitait dans un immeuble. Vous démarrez au rez-de- chaussée et vous essayez de gravir les étages. Le risque dans ce genre de métaphore, c’est de pouvoir à tout moment retomber aux étages inférieurs. Si par contre, vous considérez que les consciences sont multiples, vous les voyez comme possédant chacune une maison. Pour progresser, vous devez quitter la première demeure et intégrer la suivante. La distance vous séparant de la première demeure abandonnée vous protègera quelque peu du risque de faire demi-tour. Il faut en fait établir une séparation importante pour ne pas céder à la tentation. Et les tentations sont extrêmement nombreuses et perverses. Pour notre part, nous voyons quatre niveaux de conscience séparés. Le premier, c’est celui de l’homme endormi. C’est un état passif. Même si l’individu garde quelques souvenirs de ses rêves, il n’a rien contrôlé. Il s’est abandonné et ne cherche rien d’autre dans cet état que le repos. Le deuxième état, c’est celui de l’homme réveillé. A première vue, c’est un état de conscience actif, l’individu semble prendre des décisions, faire des projets, rencontrer d’autres personnes. Il s’agit en fait d’un état de sommeil agité. On dit « agité » car effectivement il connaît des moments d’activité. Mais il n’a toujours pas conscience de son moi profond, de son essence, de sa place comme participant dans une nature identique à lui-même. Il est toujours dans son moi enveloppé. Il n’existe qu’à travers sa personnalité qui n’est pas un état d’existence, ni de conscience. C’est un état d’inconscience où l’individu est actif mais jamais pensif. Tout arrive à cet homme là, ce qui fait qu’en réalité, il n’agit pas. Il réagit ! Malgré tout, il reste persuadé d’être conscient, ce qui rend extrêmement difficile toute tentative de l’attirer sur une autre voie. Le troisième état laisse entrevoir à de brefs instants des halos de clarté, la prescience que quelque chose de supérieur existe, qu’il est possible de le découvrir, qu’on se dirige vers une illumination. Mais tout cela provient de l’extérieur, c’est par exemple une musique, un paysage, une relation amoureuse, un regard d’enfant, parfois l’usage de drogues. Comme il n’y a aucune maîtrise de ces états, tout s’effondre désespérément, parfois au bout de quelques secondes. Nos conditions de vie sont beaucoup trop difficiles et abrutissantes pour permettre à l’individu de se mouvoir durablement dans ces états sublimes. Ce n’est pas l’homme lui-même qui est coupable mais ce que l’homme en général a fait de la vie. Une course effrénée. Il existe néanmoins un grand espoir lorsque l’individu a pu goûter à ce bref instant de bonheur. Si une aide extérieure peut le guider, un professeur ou un livre, à la demande bien sûr de cet individu, il est possible qu’il parvienne peu à peu à s’engager dans une voie nouvelle. C’est un travail très long. Voilà la difficulté principale. Quant au quatrième état, il existe lorsque l’individu parvient à contrôler ces états d’illumination, lorsqu’il a conscience de lui-même, hors de toutes pressions extérieures, baignant dans une paix absolue, et qu’il reçoit l’ensemble des émotions et des connaissances relatives à l’essence de l’être et à sa communion avec l’univers. Ce sont souvent des états décrits par des religieux, des mystiques, des ermites, quelques écrivains, des maîtres yogis, des sportifs parfois lorsque leurs activités impliquent un engagement dans une nature sauvage. Bien souvent, les hommes ne dépassent pas les deux premiers états, ceux qui éprouvent parfois quelques moments de clairvoyance en sont souvent effrayés et rejettent cela sur le compte de la fatigue, de l’alcool, du stress ou de toutes autres excuses réductrices. Le troisième état leur reste donc fermé. Quant au quatrième état, il ne peut être atteint qu’après avoir éprouvé durant de longues années de terribles échecs et quelques moments de sérénité et d’éblouissement, mais surtout après avoir réalisé un considérable travail sur soi."

  • BOYCOTT

     

    Sur la page Facebook de Nestlé, j'ai écrit le mot BOYCOTT. C'est resté vingt secondes. Ici, au moins, ils ne peuvent rien faire.

    L'exploitation de l'huile de palme est une catastrophe écologique monstrueuse.

    Le boycott est une arme redoutable.

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  • A vous pour la suite...

    Je n'en suis pas l'auteur.


    Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?

    La scène: Un poulet au bord d'une route. Il la traverse.

    La question: Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?

     

    RENÉ DESCARTES : Pour aller de l'autre côté.

    PLATON : Pour son bien. De l'autre côté est le Vrai.

    ARISTOTE : C'est la nature du poulet de traverser les routes.

    KARL MARX : C'était historiquement inévitable.

    CAPITAINE JAMES T. KIRK : Pour aller là où aucun autre poulet n'était allé auparavant.

    HIPPOCRATE : En raison d'un excès de sécrétion de son pancréas.

    MARTIN LUTHER KING JR. : J'ai la vision d'un monde où tous les poulets seraient libres de traverser la route sans avoir à justifier leur acte.

    MOISE : Et Dieu descendit du paradis et Il dit au poulet : " Tu dois traverser La route". Et le poulet traversa la route et Dieu vit que cela était bon. 

    RICHARD M. NIXON : Le poulet n'a pas traversé la route, je répète, le poulet n'a JAMAIS traversé la route.

    NICOLAS MACHIAVEL : L'événement important c'est que le poulet ait traversé la route. Qui se fiche de savoir pourquoi ? La fin en soi de traverser la route justifie tout motif quel qu'il soit.

    SIGMUND FREUD : Le fait que vous vous préoccupiez du fait que le poulet ait traversé la route révèle votre fort sentiment d'insécurité sexuelle latente.

    BILL GATES : Nous venons justement de mettre au point le nouveau Poulet Office 2003", qui ne se contentera pas seulement de traverser les routes, mais couvera aussi des oeufs, classera vos dossiers importants, etc...

    BOUDDHA : Poser cette question renie votre propre nature de poulet.

    GALILEE : Et pourtant, il traverse.

    ERIC CANTONA : Le poulet, il est libre le poulet. Les routes, quand il veut il les traverse.

    CHARLES DE GAULLE : Le poulet a peut-être traversé la route, mais il n'a pas encore traversé l'autoroute !

    JACQUES CHIRAC : Parce que je n'ai pas encore dissous la route.

    L'EGLISE DE SCIENTOLOGIE : La raison est en vous, mais vous ne le savez pas encore. Moyennant La modique somme de 10 000 F par séance, plus la location d'un détecteur de mensonges, une analyse psychologique nous permettra de la découvrir.

    BILL CLINTON : Je jure sur la constitution qu'il ne s'est rien passé entre ce poulet et moi.

    EINSTEIN : Le fait que ce soit le poulet qui traverse la route ou que ce soit la route qui se meuve sous le poulet dépend uniquement de votre référentiel.

    ZEN : Le poulet peut vainement traverser la route, seul le Maître connaît le bruit de son ombre derrière le mur.

    JEAN-PIERRE RAFFARIN : Le poulet n'a pas encore traversé la route, mais le gouvernement y travaille.

    JEAN ALESI : Je ne comprends pas, théoriquement, le poulet il avait le temps de passer.

    NELSON MONTFORT : J'ai à côté de moi l'extraordinaire poulet qui a réussi le formidable exploit de traverser cette superbe route: " Why did you cross the road ? " " Cot cot !" "eh bien il dit qu'il est extrêmement fier d'avoir réussi ce challenge, ce défi, cet exploit. C'était une traversée très dure, mais il s'est accroché, et..."

    RICHARD VIRENQUE : C'était pas un lapin ?

    ORANGINA ROUGE : PASKEEEEEEUUUUUHHHH

    KEN LE SURVIVANT : Peu importe, il ne le sait pas mais il est déjà mort.

    JEAN-CLAUDE VANDAMME : Le poulet la road il la traverse parce qu'il sait qu'il la traverse, tu vois la route c'est sa vie et sa mort, la route c'est Dieu c'est tout le potentiel de sa vie, et moi Jean Claude Super Star quand je me couche dans Timecop quand le truck arrive je pense à la poule et a Dieu et je fusionne avec tout le potentiel de la life de la road Et ça c'est beau !

     FOREST GUMP : COURS POULET COURS !!!

     STALINE : le poulet devra être fusillé sur le champ, ainsi que tous les témoins de la scène et 10 autres personnes prises au hasard, pour n'avoir pas empêché cet acte subversif

    GEORGE W. BUSH : Le fait que le poulet ait pu traverser cette route en toute impunité malgré les résolutions de l'ONU représente un affront à la démocratie, à la liberté, à la justice. Ceci prouve indubitablement que nous aurions dû déjà bombarder cette route depuis longtemps.

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  • La liberté. (spiritualité)

    Je tourne toujours cette idée de l'intuition.

    Mais ce qui me tracasse au-delà de cette absence de réponse quant à la source de cette intuition, c'est la notion de liberté qui vient s'y greffer.

    On considère habituellement l'idée de liberté comme étant la possibilité d'agir comme bon nous semble, dans la mesure de notre positionnement à l'égard d'autrui.

    Je ne reviendrai pas là-dessus, c'est incontestable, même si c'est éminemment difficile à réaliser en toutes circonstances.

    Mais je vois cette liberté comme étant également la possibilité d'user pleinement de mon potentiel. J'entends par là de ne pas subir de limites quant aux capacité dont je dispose. Il ne s'agit donc pas de chercher à m'extraire d'un enfermement imposé par des contingences extérieures ni d'user de mon libre arbitre dans la mesure de son insignifiance mais de parvenir à explorer la totalité des horizons qui existent en moi. Il s'agit dès lors de m'échapper de mes propres limitations. Limitations générées par ma propre incapacité à posséder clairement l'ensemble de ce potentiel. Je suis donc enfermé dans la geôle de mes insuffisances alors que la liberté existe par elle-même en moi mais que je ne parviens pas à la saisir. Non pas en raison des autres mais uniquement de moi.

    Si je ne parviens pas à saisir pleinement l'extraordinaire potentiel offert par l'intuition, je ne peux pas dire que je suis libre. Je suis bien au contraire enfermé en moi ou bien il y a en moi une part d'un Soi emprisonnée. Ce qui n'est pas mieux...

     

    Et quand on pense que certains individus essaient d'acquérir leur liberté en gagnant de l'argent et en accumulant des biens matériels. Et qui osent certainement dire à leurs enfants qu'ils doivent "grandir"...

  • Lortheugrafe de Lailysé.

    Il me reste quelques places dans ma classe de CM2... Ces fautes-là sont au programme. Si la notion de travail et d'effort ne leur sont pas incompréhensibles, ils pourraient éventuellement y arriver...
    http://www.lepost.fr/article/ 2011/11/22/2643963_cinq-fautes-d-orthographe-dans-le-communique-de-presse-de-l-elysee-a-daniele-mitterrand.html

     

    Incroyable mais vrai : dans le communiqué de presse d'une douzaine de lignes, rédigé par l'Elysée en guise d'hommage à Danièle Mitterrand, on trouve 5 grosses fautes d'orthographe, relevées par L'Express.fr :

    Communiqué de presse de l'Elysée.

    Pour commencer, le président présente comme il se doit ses "plus profondes condoléances à ses enfants, à ses petits enfants et à l'ensemble de sa famille", en oubliant le tiret entre petits et enfants. Encore, cette faute est-elle plutôt bénigne en comparaison avec celles qui suivent...

    Pour l'Elysée, Danielle Mitterrand est "une femme qui (...) poursuivi (sic) jusqu'au bout de ses forces les combats qu'elle jugeait justes."

    "Jamais, ni l'épreuve, ni la victoire ne la firent dévier du chemin qu'elle s'était tracée (sic)".

    Elle "su (sic) faire preuve d'une indépendance d'esprit, d'une volonté et d'une dignité exceptionnelle (sic)".

    Inquiétant, non ?

    Note de la rédaction

    Si la com' de l'Elysée a du mal avec la relecture, elle en a un peu moins avec la rapidité. Peu de temps après l'envoi du communiqué truffé de fautes aux rédactions, le site de l'Elysée remettait en ligne une version corrigée, non sans oublier encore le tiret entre "petits" et "enfants", ainsi que les virgules entre "le président François Mitterrand" (!)... :

    Communiqué corrigé.

    Sur Twitter, les internautes se sont déchaînés, comme souvent quand l'Elysée se déchire...

    Précédents

    A noter que ce n'est pas la première fois que l'Elysée se rate de la sorte sur l'orthographe. Au mois de juin, Le Petit Journal de Canal+ l'avait épinglé sur la retranscription du discours d'inauguration de Nicolas Sarkozy lors du Salon de l'Aéronautique et de l'Espace. Là encore, 5 à 6 fautes d'orthographe et de français...

    De son côté, Eric Besson, alors qu'il était au ministère de l'Identité nationale en novembre 2009, avait aussi pondu une circulaire certifiée sans bescherelle...

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  • La mémoire et l'intuition. (spiritualité)

    Même si la mémoire est indispensable, il se pose le problème de son empreinte sur l'instant présent. Se pose également son emprise sur l'intuition dès lors que cette mémoire consciente dont nous usons continuellement ne permet pas en raison de cette omniprésence d'user de cette perception inconsciente d'une vérité qui est en nous et qui surgit sans que nous ayons eu la volonté de nous en servir. J'ai l'impression que cette mémoire attachée au phénomène des pensées obéit à l'ego et à cette obligation d'imposer à l'existence son empreinte. La mémoire consciente est au service du mental, elle utilise le réseau des pensées pour exister et entretient cette impression de maîtrise.La mémoire a un fonctionnement temporel étant donné qu'elle est inscrite dans le passé, c'est en cela d'ailleurs qu'elle répond aux exigences du mental. L'intuition pour sa part ne prend forme que dans l'instant présent en percevant des éléments qui nous échappent et qui lui permettent d'établir la justesse d'un acte. Un acte qui n'est pas décidé volontairement mais qui s'impose.

    L'intuition a ceci de déstabilisant qu'elle ne répond pas à cette "maîtrise" illusoire du mental mais qu'elle existe par elle-même, sans aucune intervention consciente. Il ne s'agit pas d'une mémoire mentalisée se nourrissant d'un effort cognitif ou expérimental mais d'un flux de perceptions détachées de la raison et des pensées. Il est probable que ces perceptions se soient inscrites en nous à travers le champ des expériences mais qu'elles ne soient pas restées inventoriées au niveau de la mémoire et de la pensée. Elles sont "tombées" dans une dimension bien plus profonde jusqu'à intégrer notre inconscient.

    Même si l'intuition a une part expérimentale inexpliquée, elle n'est pas d'ordre conscient et la mémoire n'en a gardé aucune trace.

    Ce qui me tracasse, c'est la présence de cette intuition extrêmement forte chez les jeunes enfants. Une espèce de connaissance immédiate, irraisonnée, démentalisée. J'en ai plus d'une fois été le témoin à travers mon métier. L'étendue des expériences étant trop faible pour expliquer cette prescience, il faut bien situer cette faculté dans un champ intemporel...La capacité naturelle a être impliqué dans l'instant présent et par conséquent à se libérer de la contrainte de la mémoire et de la pensée est sans doute un élément favorable. Il n'y a qu'un enfant pour pouvoir faire d'un bâton une fusée au milieu d'un cercle agité d'adultes babillant...

    Il est détaché de ce fardeau temporel, cognitif, expérimental, historique, sociétal, il est libre, encore pour quelques temps, de ce formatage et de cette raison restrictive qui vont lui être imposés par les adultes qui l'entourent et "l'éduquent"...

    Cette intuition ou cet instinct (une dimension encore plus puissante) existe par conséquent à priori... C'est ça qui me fascine. Ce qui m'effraie par contre, c'est de constater l'effacement progressif de cette intuition au fil du temps. Elle est plus présente chez les femmes, c'est une réalité bien connue. Elle est également chez elles plus durables.

    Peut-être que cet ego tentaculaire est moins présent chez les femmes et qu'elles parviennent dès lors à rester en prise avec cet inconscient profond. Les hommes sont éduqués à être plus cartésiens ou obtus... C'est selon...

    Les femmes donnent la vie aussi. C'est un avantage indéniable sur les hommes au regard de la perception intime de ce que la vie propose...

     

    Tout cela ne me dit pas quelle est la source de cette intuition.

    S'il ne s'agit pas de la mémoire consciente, ni du phénomène des pensées, s'il ne s'agit pas d'un raisonnement, il faut trouver un autre émetteur.

     

    Je me demandais par rapport à quelques expériences en montagne si cette intuition ne serait pas insérée dans la totalité du corps. Comme une "mémoire" corporelle ajoutée à une mémoire cérébrale. Je ne m'explique pas en effet certains "réflexes" intuitifs que j'ai eus dans l'expérience du canyoning, de l'avalanche, de chutes de pierres, de chutes à vélo etc etc...Comme si mon corps n'avait absolument pas besoin d'être soutenu par une unique intervention cérébrale mais qu'il était capable d'oeuvrer seul à sa survie. J'ai bien pensé au cerveau reptilien. Mais alors, ce qui est effrayant, c'est de  se dire que notre évolution existentielle ne met en oeuvre qu'une partie précise de notre potentiel et nous prive d'un autre. Et que seules, quelques expériences précises, souvent inattendues et parfois même dangereuses, peuvent rétablir cette connexion bridée.

    C'est peut-être aussi cela que recherchent les alpinistes, escaladeurs, explorateurs, bikers, free riders et autres adeptes de l'adrénaline. Bien plus qu'un simple "shoot" d'endorphines mais des retrouvailles avec ce cerveau englué sous les synapses du néo cortex.

  • La souris qui raconte

    UNE BIEN BELLE INTERVIEW  sur le site de MES PREMIERES LECTURES
    http://mespremiereslectures.com/Interview-La-Souris-qui-raconte.html
    Et finalement, je me demande si ça n'est pas ça l'avenir...Et pourtant, je les aime mes livres en papier.
    Interview La Souris qui raconte
    A la Une
    Pour les 6 à 11 ans
    Type

    Françoise Prêtre, fondatrice et directrice, présente sa maison d’édition 100 pour 100 numérique.

    (Photo : DR Laurence de Terline)

     

    Les éditeurs ont la parole ....

    La Souris qui raconte … INTERVIEW de la directrice fondatrice

     

    Françoise Prêtre :


    Votre nom et prénom (ou l’inverse) : Françoise Prêtre
    âge (si vous le voulez bien) : 55 ans (2 x 5 avec des rêves d’enfant)
    Vos casquettes au sein de la Maison : Créatrice de La souris qui raconte, j’y suis directrice éditoriale, directrice artistique et de production, mais pas que… Petite société créée en juin 2010, je me dois d’être multi casquettes !

    Votre top 5 ou 10
    Des auteurs que vous aimez de la littérature classique en général
    (si possible jeunesse) réponse très subjective…..
    En vrac, Michel Tournier, Roald Dahl, J. R. R. Tolkien, J. Prévert, M. Pennac, Saint Exupéry, Romain Gary, E.-E. Schmitt et tant d’autres, dont je découvre les livres au fur et à mesure de mes lectures.

    Vos passions : En vrac, lire, écrire, cuisiner, jardiner, aimer, observer !

    RACONTEZ-NOUS VOTRE HISTOIRE…

    Mes Premières Lectures : Quand, où et par qui a été fondée la Souris qui raconte ?
    Françoise Prêtre LSQR : Création de la SARL en juin 2010 par Françoise et Michel Prêtre (époux à la ville et associés dans la société) et mise en ligne du site marchand www.lasourisquiraconte.com le 27 octobre 2010.

    M.P.L : Pourquoi cette création ?
    Françoise Prêtre LSQR : Plusieurs raisons dont la première, indépendante de ma volonté, a été un licenciement à 52 ans. Plutôt que de chercher un nouveau travail salarié en production prépresse (ce que j’ai fait pendant 11 ans) ou en direction artistique (ce que je n’avais plus vraiment fait depuis 11 ans), j’ai réfléchi au moyen le plus pertinent de cumuler expertise métier, envie du moment, et conjoncture. Un petit stop par l’écriture de plusieurs manuscrits, et hop ! Idée ! Je tenais le bout de ma pelote, il n’y avait plus qu’à dérouler.

    M.P.L : Quelle est la ligne éditoriale et quelle est son évolution si il y en a une, depuis le début ?
    Françoise Prêtre LSQR : Je ne me sens pas bien dans le monde dans lequel je vis. Ce qui malheureusement aujourd’hui n’est pas rare. Puisque je créais cette maison d’édition, je me suis dis qu’à un tout petit niveau, je pouvais essayer de faire passer des messages aux enfants lecteurs, au travers de textes engagés. La ligne éditoriale de La souris qui raconte est citoyenne et humaniste avec des valeurs tournées vers le partage et l’échange. L’autre existe et mérite d’être considéré, quel qu’il soit. Je parle de tout. Exclusion, différence, deuil… J’essaie de le faire de façon bienveillante, sans misérabilisme, en interrogeant simplement l’enfant, en le considérant comme un être intelligent doué de raison et capable d’analyse.

    M.P.L : Quels ont été les étapes marquantes de son histoire ..Expliquez le pourquoi du comment….
    Françoise Prêtre LSQR : L’étape le plus marquante de la longue vie de La souris qui raconte est sa création d’abord ! Premier éditeur jeunesse 100% numérique web et tablettes, avec des contenus enrichis de ce type. Plus sérieusement, chaque mise en ligne est une étape marquante, mais les deux plus importantes ont été « Louise ou la vraie vie », histoire d’école créée et réalisée par des enfants dans le cadre de leur programme de cours et sous titrée en LSF, et « Conte du haut de mon crâne » pour l’aboutissement de l’œuvre, tant au niveau du texte, que de l’illustration et de ses enrichissements, mais aussi la partie audio, particulièrement soignée. Enfin, la sortie de « Antiproblemus, veut sauver la Terre » sur l’AppStore, a également été un grand moment.
    Lorsque nous avons créé La souris qui raconte, il nous apparaissait comme une évidence que les histoires pour enfants, pour être attractives sur ordinateur, se devaient d’être interactives. Nous avions fait le choix de Flash©, et lorsque l’iPad© est arrivé en France, à peine deux mois avant la création de LSQR, nous n’allions pas tout arrêter pour une simple question de format et de compatibilité. Il fallait contourner le problème, et nous l’avons fait. Une petite victoire en somme !


    M.P.L : Combien de salariés comptaient la Maison à sa création et aujourd’hui ?
    Françoise Prêtre LSQR : 27 octobre 2010 - 27 octobre 2011, en un an, nous avons édité (mis en ligne) 21 titres, c’est plutôt cela que je veux mettre en avant. Comme je le disais plus haut, nous sommes une petite équipe polyvalente et multi tâche. Nous devons beaucoup aux auteurs et illustrateurs qui nous font confiance. Plus d’une trentaine maintenant.


    M.P.L : Quel est le territoire couvert (vos lecteurs viennent ils des 4 coins du monde ?)
    Françoise Prêtre LSQR : Francophone pour l’instant, avec un bon public au Canada, Belgique et Suisse, mais aussi dans les pays du Maghreb. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sont dans le top 10 de la fréquentation du site.

    M.P.L : Quelles sont les originalités, les spécificités de la Maison ? Et pourquoi ce positionnement ?
    Françoise Prêtre LSQR : « Pure-player » (Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture). Ce que j’aime dans cette proposition de définition donnée par Lorenzo Soccavo, c’est qu’il parle d’entrepreneurs. C’est bien sous cette casquette-là que je me sens la plus légitime. Les « pure-players » sont trop souvent regardés comme des bêtes curieuses, ils ne sont pas reconnus comme éditeurs, dans le monde très fermé de l’édition papier. Si j’ai fait le choix du numérique, c’est pour apporter à la génération des « digital native » des lectures différentes, plus en adéquation avec leurs aspirations et l’utilisation qu’ils font des ordinateurs. Il n’en reste pas moins que ce sont des livres que nous éditons, avec une vraie dimension narrative !

    M.P.L : La crise est elle palpable pour vous ? Et comment luttez-vous ?
    Françoise Prêtre LSQR : La crise que je ressens n’est pas apparentée à LA crise. Je pense plutôt à la crise due à la discrimination faite par l‘édition classique au regard de l’édition numérique, qui est catastrophique pour les « pure-players ». Pour essayer de s’extraire de l’indifférence imposée par les éditeurs, les « pure-players » se sont regroupés autour d’un événement initié par Actualitté et Walrus, qui ont créé « Une autre rentrée littéraire », pour qu’au moins, quelque part, soit évoqué les sorties littéraires numériques !


    M.P.L : Quelle est votre actualité jeunesse ? Les temps forts de l’année pour vous (Salons, évènements etc…)
    Françoise Prêtre LSQR : La souris qui raconte a été invitée à différents événements. A Troyes d’abord, au salon régional du livre pour la jeunesse « Les tablettes : un nouveau genre littéraire » était le thème de la table ronde à laquelle je participais. Le 16 novembre, à la Cantine Numérique Rennaise il était question « De l’imprimé au numérique, une nouvelle génération d’éditeurs » et enfin le 24 novembre au Gœthe Institut nous débattrons « Internet pour découvrir la littérature jeunesse ». Notez que sur ces trois rendez-vous, un seul mentionne la littérature jeunesse. Serai-je plus pressentie experte dans un secteur que dans un autre ? Et puis pour finir l’année en beauté, il y aura le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil, où j’aurai le plaisir d’exposer en numérique, toutes les œuvres éditées sur le site www.lasourisquiraconte.com et celle(s) sortie(s) sur l’iPad.

    M.P.L : Quels sont les projets à venir ?
    Françoise Prêtre LSQR : Prendre un vrai positionnement sur les tablettes iPad & Androïd et viser les marchés anglophones et hispanophones en traduisant site et histoires. Et puis comme je le disais en préambule, j’ai des rêves, et la Chine en est un ! Un marché colossal avide de numérique ! Voyage à découvrir sur le blog de La souris qui raconte. Jour 1, jour 2 et jour 3 !

    M.P.L : A propos de la jeunesse : pourquoi viser ce public, que lui offrez vous de spécifique ?
    Françoise Prêtre LSQR : La souris qui raconte, des histoires plaisir à lire autrement ! C’est mon credo !

    M.P.L : LA SOURIS QUI RACONTE se trouve à quel(s) endroit(s) géographiquement ? Et pourquoi ?
    Françoise Prêtre LSQR : Nous sommes installés chez nous, à Clamart. Nous habitons l’une des trois maisons des « trois petits cochons » ! Le bois n’est pas loin, et le loup non plus !

    M.P.L : « Un éditeur gagne beaucoup d’argent sur le dos des auteurs » voilà une phrase que l’on entend souvent… un commentaire ?
    Françoise Prêtre LSQR : Le rôle de l’éditeur est essentiel, mais pas plus que celui de l’auteur (ou de l’illustrateur pour ce qui est de la jeunesse). Un éditeur sans auteur est un non sens, alors pourquoi la répartition des gains est-elle si disproportionnée ? Les auteurs vivant de leur art sont rares. Ce n’est pas le cas des éditeurs !

    M.P.L : Quels sont vos liens avec vos auteurs et illustrateurs ? Et comment les choisissez-vous ?
    Françoise Prêtre LSQR : Je les aime, tout simplement. Au delà d’être des personnes faites de chair, elles ont du talent (ce que je leur jalouse un petit peu). Mais le fait de les remarquer, de les éditer, participe à leur émanation non ? Je vais vous raconter une anecdote.
    Alors que je déambulais dans les ateliers de mon ancienne école d’art, à l’occasion des diplômes de fin d’année, je croise un Monsieur que je reconnais. Il était le directeur de l’école lorsque j’étais moi-même étudiante. Vieux Monsieur sage, aujourd’hui ! Je me rappelle à lui et il me demande ce que je deviens. Je lui dis que je ne crée malheureusement plus et que je suis directrice de production dans une maison d’édition prépresse. Je me raconte un peu en laissant transpirer ma frustration, c’est alors qu’il me dit : — « Ne regrettez rien car il nous faut des gens comme vous pour révéler des gens comme eux ! ». Je n’avais pas encore créé La souris qui raconte, mais j’y réfléchissais, et cette phrase a dû travailler tout au fond de ma tête !
    Pour ce qui est de les choisir, c’est une question de résonnance (et de ligne éditoriale). Les textes doivent raconter plus qu’une histoire, il doit transporter de vraies valeurs avec Amour et Respect comme principaux protagonistes.

    M.P.L : Avez vous du coup un fonctionnement différent des maisons d’édition classiques et si oui quelles sont ces différences ? 
    Françoise Prêtre LSQR : Editorialement parlant, je ne crois pas qu’il y ait de différence. Je travaille avec des auteurs-illustrateurs sous contrat d’édition et payés en droits d’auteurs. Par contre je n’édite pas de livre. Le support de mes histoires est l’écran d’ordinateur. Le plus large choix d’écrans possible. Je ne fais pas non plus appel au circuit de diffusion du livre papier. Les livres numériques sont vendus grâce au web : lasourisquiraconte.com, immateriel.fr, appstore…

    M.P.L : Combien de manuscrits (en jeunesse et au global) recevez-vous chaque jour ou mois… ?
    Françoise Prêtre LSQR : C’est très variable et en rapport direct avec l’actualité des médias. Mais je dirais entre 10 et 20 par mois et j’édite un titre toutes les trois semaines environ.

    M.P.L : Quels sont vos souhaits et ambitions pour votre Maison ?
    Et comment voyez vous son avenir ?
    Françoise Prêtre LSQR : Mon premier souhait est de tenir sur la durée. Une création est toujours difficile. Lorsqu’on se positionne sur un marché neuf et par conséquent immature, les risques de ne pas pouvoir tenir sont nombreux (surtout lorsqu’aucune aide publique ne vous est accordée compte tenu de votre spécificité). Lorsque ce postulat sera rempli, j’ai de grandes ambitions pour La souris qui raconte. Cela pourrait faire une deuxième interview, qu’en pensez-vous ?

     

    La souris qui raconte .... le Site ICI, le BLOG ICI. et APPSTORE ICI.

     

    La souris qui raconte, c’est :

     

    Trois types de livres :

    Les histoires pour enfants collection à lire ,

    Les histoires pour enfants collection à jouer ,

    Les histoires pour enfants collection à inventer .

     

    Des tarifs compris entre entre 4.95euros et 9.50 euros

    Quelques exemples d’ouvrages :


    Adhi le petit porteur de soufre

    (Histoire à jouer)
    Auteur : Françoise Prêtre
    Illustrateur : Laure du Faÿ
    Lu par : Jean-Marco Montalto

    ISBN : 978-2-36302-004-8

    Antiproblemus veut sauver la terre

    (Histoire à jouer)
    Auteur : Patrice Quélard
    Illustrateur : Romain Egea
    Lu par : Pierre Scarella

    ISBN : 978-2-36302-016-

     

     

    Chabada

    (Histoire à lire)
    Auteur : Lionel Larchevêque
    Illustrateur : Lionel Larchevêque
    Lu par : Pierre Scarella

    ISBN : 978-2-36302-006-2

    Chacun cherche papy

    (Histoire à inventer)
    Auteur : Séverine Vidal
    Illustrateur : Berengere Le Gall
    Lu par : Cécile Givernet

    ISBN : 978-2-36302-029-1
    Animateur : Ivan Timsit

    Conte du haut de mon crâne

    (Histoire à jouer)
    Auteur : Séverine Vidal
    Illustrateur : Claire Fauché
    Lu par : Cécile Givernet

    ISBN : 978-2-36302-036-9

    Dagobert et sa famille à...

    (Histoire à lire)
    Auteur : Ingrid Chabbert
    Illustrateur : Emilie Michaud
    Lu par : Jean-Marco Montalto

    ISBN : 978-2-36302-040-6


    Dans mon cœur

    (Histoire à lire)
    Auteur : Valérie Weishar Giuliani
    Illustrateur : Nouchine Arbogast
    Lu par : Jean-Marco Montalto

    ISBN : 978-2-36302-012-3



    En quête d’espace

    (Histoire à inventer)
    Auteur : Karine Gottot
    Illustrateur : Maxim Cyr
    Lu par : Jean-Marco Montalto

    ISBN : 978-2-36302-033-8
    Animateur : Farah Allegue

    Je suis le nombril du monde

    (Histoire à jouer)
    Auteur : Séverine Vidal
    Illustrateur : Flambi
    Lu par : Pierre Scarella

    ISBN : 978-2-36302-025-3
    Animateur : Christèle Marty

    La bulle d’Elodie

    (Histoire à lire)
    Auteur : Laetitia Etienne
    Illustrateur : Emilie Dedieu
    Lu par : Mélodie Brault

    ISBN : 978-2-36302-021-5
    Animateur : Ivan Timsit

     



     

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