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Il ne reste qu'à applaudir.
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/07/2010
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Lettre de Jacques Bouveresse, philosophe français, à Mme Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, en réaction à l’attribution d’une Légion d’honneur qu’il n’a jamais demandée, Jacques Bouveresse nous a transmis la lettre (en date du 17 juillet 2010) par laquelle il a refusé cet « honneur ».
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Madame la ministre,
Je viens d’apprendre avec étonnement par la rumeur publique et par la presse une nouvelle que m’a confirmée la lecture du Journal officiel du 14 juillet, à savoir que je figurais dans la liste des promus de la Légion d’honneur, sous la rubrique de votre ministère, avec le grade de chevalier.
Or non seulement je n’ai jamais sollicité de quelque façon que ce soit une distinction de cette sorte, mais j’ai au contraire fait savoir clairement, la première fois que la question s’est posée, il y a bien des années [1], et à nouveau peu de temps après avoir été élu au Collège de France, en 1995, que je ne souhaitais en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre. Si j’avais été informé de vos intentions, j’aurais pu aisément vous préciser que je n’ai pas changé d’attitude sur ce point et que je souhaite plus que jamais que ma volonté soit respectée.
Il ne peut, dans ces conditions, être question en aucun cas pour moi d’accepter la distinction qui m’est proposée et – vous me pardonnerez, je l’espère, de vous le dire avec franchise – certainement encore moins d’un gouvernement comme celui auquel vous appartenez, dont tout me sépare radicalement et dont la politique adoptée à l’égard de l’Éducation nationale et de la question des services publics en général me semble particulièrement inacceptable.
J’ose espérer, par conséquent, que vous voudrez bien considérer cette lettre comme l’expression de mon refus ferme et définitif d’accepter l’honneur supposé qui m’est fait en l’occurrence et prendre les mesures nécessaires pour qu’il en soit tenu compte.
En vous remerciant d’avance, je vous prie, Madame la ministre, d’agréer l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
Jacques Bouveresse
Source : http://blog.agone.org/post/2010/07/26/Il-ne-peut-etr e-question-en-aucun-cas-po ur-moi-d%E2%80%99accepter- l-honneur-suppose-qui-m-es -
Discours de la servitude volontaire
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/07/2010
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Etienne de la Boétie en 1549
Un texte d'actualité...
"L’état de nature voudrait donc que les sociétés soient « égalitaires » où personne ne pourrait détenir du pouvoir sur les autres. C’est-à-dire le contraire de la servitude que connaissent les peuples. La première cause de la servitude est donc l'oubli de la liberté, et la coutume de vivre dans une société hiérarchisée où règne la domination des uns sur les autres. "La première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude"; "la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c'est qu'ils naissent serfs et qu'ils sont élevés dans la servitude".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire
L’une des raisons de ce maintien de la servitude est que les tyrans usent de plusieurs stratagèmes pour affaiblir le peuple. D'abord, le peuple est engourdi par le théâtre et les passe-temps ludiques. La Boétie condamne ainsi ces « drogueries » : Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie. Le tyran allèche ses esclaves pour endormir les sujets dans la servitude. Il accorde des largesses à son peuple sans que celui-ci se rende compte que c'est avec l'argent même soutiré à ses sujets que ces divertissements sont financés. Ils font parfois, avant de commettre leurs crimes, de beaux discours sur le bien général et la nécessité de l'ordre public. D'autres utilisent l'artifice de la religion pour susciter la crainte du sacrilège, utilisant la tendance de l'ignorant à la superstition. La Boétie, dans un siècle pourtant marqué par les guerres de religion, distingue Dieu du pouvoir. Le pouvoir n’est pas d’origine divine, mais vient bien de la servitude des hommes.
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L'expérience de ma vie
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/06/2010
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Le match de tennis Mahut-Isner à Wimbledon, 11h de match sur trois jours, 70 à 68 au cinquième set, tous les recodres pulvérisés mais surtout une attitude extraordinaire des deux hommes et puis cette itw.
http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2010/20100629_200600_mahut-l-experience-de-ma-vie.html
En tout humilité je sais de quoi il parle. Cette sensation indéfinissable d'être au meilleur de soi, dans une dimension inconnue et pourtant qui transcende l'individu, c'est là, en nous, et seule quelques expériences, quelques situations particulières parviennent à le mettre à jour.
Merci, merci, merci à ces deux joueurs, à ces deux hommes.
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Un gouvernement monarchique
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/06/2010
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Le principe fondamental du gouvernement démocratique et populaire, c’est-à-dire le ressort essentiel qui le soutient et le fait mouvoir (…), c’est la vertu (…)." C’est en ces termes qu’en 1794 Robespierre définissait les principes de morale politique devant présider à la conduite des affaires publiques. Ce n’est pas pêcher par anachronisme que d’affirmer que cette logique garde, aujourd’hui encore, toute sa validité. Pourtant, le dernier ouvrage d’Yvan Stefanovitch, La caste des 500. Enquête sur les princes de la République, tend à mettre en lumière la tendance de la classe politique hexagonale à former un microcosme de plus en plus fermé et fort de privilèges exorbitants. Quelles sont la signification et les implications de l’existence même de la "Caste", cette excroissance que l'on ne retrouve pas sous une telle forme dans les autres démocraties occidentales? S’il est difficile de contester que cette "Caste" existe en soi, existe-t-elle pour soi ? Si à l’évidence les "500 princes de la République" ont en commun divers vues, parcours et intérêts, partagent-ils réellement une conscience de "Caste" ?
La politique, un métier à part entière ?
Yvan Stefanovitch renforce le constat selon lequel la politique est devenue un métier. Il n’est d’ailleurs pas le seul à le penser et à l’écrire, à l’étranger comme dans l’Hexagone. C’est, par exemple, le cas de Peter Oborne en Grande-Bretagne. Ce journaliste politique a, en effet, publié en 2007 un livre au titre éloquent : The triumph of the political class. Cette professionnalisation de la vie politique est allée de pair avec une certaine oligarchisation, laquelle n’est toutefois ni un phénomène récent ni propre à la politique. Elle représente la tendance manifestée par un groupe social restreint, collectivement défini à travers la naissance, la fonction et les possessions, à se réserver l’essentiel du pouvoir, sous la forme d’une oligarchie. En grec, d’ailleurs, oligarchia signifie commandement de quelques uns. L’oligarchie s’oppose, par définition, à la fois à la monarchie et à la démocratie. Pourtant, c’est ce qui semble se passer en France avec l’émergence de véritables dynasties républicaines, avec tous les paradoxes que l’expression suppose et toutes les virtualités antidémocratiques que la généralisation du phénomène implique.
Particulièrement discrète, cette "Caste" compterait environ 500 membres cumulant mandats parlementaires et territoriaux. Ils vivent pour et de la politique. Certes ils incarnent la Nation, mais depuis les années 1970 les membres de ladite caste ne font l’objet d’aucune forme de contrôle. "Conjuguant la visibilité de leurs fonctions avec l’opacité de leurs moyens, de leurs privilèges et de leur pouvoir" , les informations les concernant ne sont pas pléthore. Bien qu’opaque et relativement officieuse, la "Caste" serait incontournable. L’essence de son pouvoir est "monarchique". Yvan Stefanovitch avance, à cet égard, deux éléments explicatifs : d’une part, les évolutions de la législation n’ont pas suffi à enrayer la montée en puissance du cumul des mandats ; de l’autre, les lois de décentralisation adoptées depuis 1982 ont élargi les champs de compétence des collectivités territoriales et ont permis aux parlementaires de se hisser à la tête d’exécutifs locaux. "Ainsi débarrassés du contrôle tatillon des préfets, continue Y. Stefanovitch, ces énarques, fonctionnaires et apparatchiks de parti sont devenus les princes de la République, parlementaires respectés à Paris, voire ministres, et roitelets féodaux dans leur lointaine province."
Titre du livre : La Caste des 500. Enquête sur les princes de la République
Auteur : Yvan Stefanovitch
Éditeur : Jean-Claude Lattès
Collection : T'as pas cent balles
Date de publication : 20/01/10
N° ISBN : 2709629879L’incroyable défense d’Eric Woerth
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-incroyable-defense-d-eric-woerth-77237
On savait que Nicolas Sarkozy était un champion de la défausse, voilà qu’il vient d’être rejoint par Eric Woerth qui vient de gagner la médaille d’or du cynisme et de l’invraisemblable. Ce cher (ah ah) homme a utilisé deux arguments :
- il n’est au courant de rien (classique)- ce n’est pas un hasard si l’affaire sort maintenant (archi-classique) c’est parce qu’il est en première ligne dans le dossier des retraitesNotre cher ex-ministre du budget et toujours trésorier de l’UMP et ex-trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy prend les Français pour le peuple le plus bête de la terre.Revenons au second argument : il n’y a aucune coïncidence si cette affaire sort maintenant. En effet avec un courage admirable il se bat comme un lion pour la cause des retraites - que n’oublions pas avait été déjà résolu avec brio par un certain Fillon du gouvernement Villepin - pour le bien de la nation et des générations futures. Ses ennemis politiques, honteux et acerbes adversaires, usent de toutes les armes les plus immondes pour l’attaquer, et c’est pour cette raison que l’affaire famille Woerth-Bettencourt sort maintenant, à la date D et à l’heure H. N’ayant rien à reprocher à ce valeureux ministre on le traîne dans une fange épaisse et malodorante, lui qui est propre comme un sou neuf, lui qui est innocent comme l’enfant qui vient de naître.Le simple constat des faits démonte comme à la foire au trône cet argument - s’il est classique il n’en est pas moins odieux et une insulte à l’intelligence - foireux. En effet si l’on croit le ministre cela voudrait dire - suivez bien mon raisonnement - :- que cet enregistrement du majordome de madame Bettencourt n’a été fait qu’en prévision de la future réforme des retraites, tout en sachant à l’avance que ce serait un an et demi plus tard Woerth le futur ministre ;
- que la fille de Liliane Bettencourt n’a remis à la police cet enregistrement qu’uniquement pour mettre des bâtons dans les roues du cher ministre et certainement pas pour servir ses intérêts ;
- que le procès, qui va avoir lieu début juillet, n’a eu sa date fixée qu’uniquement en prévision anticipée de la future nomination de Woerth au ministère du travail et que la justice avait calculé la date en regard de celle de déclaration d’Eric Woerth des décisions sarkozyennes pour régler le problème des retraites.
Passons maintenant au premier. Woerth ignore tout. Il ne sait même rien de la fortune de madame Bettencourt, la femme la plus riche de France, lui qui a été tout à la fois ministre du budget - ce qui est moralement complètement incompatible - et trésorier de l’UMP, ce qu’il est toujours, ayant été temporairement trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Il est bon de rappeler comme l’a noté le Matin, que ce même Woerth est allé en Suisse récupérer des fonds pour le candidat Nicolas (un prénom qui doit être le point commun des insulteurs majeurs) Sarkozy au début de l’année 2007 :Ce 23 mars 2007, Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, était venu en ami à Genève. Patrick Devedjian, à l’époque député des Hauts-de-Seine, l’accompagnait. Cette visite en Suisse avait un but : récolter de l’argent pour financer l’« effort de guerre » du candidat de la droite, opposé à sa rivale socialiste, Ségolène Royal. Le comité de soutien UMP Suisse avait vu grand pour accueillir les émissaires de Sarkozy : une réception à l’Hôtel Crowne Plaza en début de soirée, suivie d’une réunion au Caviar House, dans la très chic rue du Rhône, avec le « premier cercle », autrement dit, les donateurs les plus fortunés.Il paraît d’une absurdité totale qu’un trésorier de parti, ministre, dont la femme travaille dans la finance ignore qu’en Suisse il y ait de l’argent qui provienne de la fraude fiscale et que vraisemblablement des chèques reçus pour la campagne de Nicolas Sarkozy venaient de banques qui y participent.Woerth atteint dans cet argument l’Himalaya du mépris de l’intelligence des Français. De plusieurs choses l’une :- soit en tant que ministre il est d’un incompétence rare car il ignore tout de la première fortune de France - qu’est-ce qu’il faisait donc au ministère du budget ? - soit il ment ;
- soit en tant que trésorier de l’UMP il avait un poste fictif soit il connaissait d’évidence les plus grands donateurs à son parti - comme le prouve l’article du Matin ainsi que le repas offert au Bristol à ceux-ci avec la présence de Nicolas Sarkozy, alors Président de la République(ce qui n’est qu’un scandale de plus) et il ment ;
- soit son épouse (que les conversations enregistrées donc libres et par évidence ne pouvant être un jeu pour accuser l’un ou l’autre), engagée à sa demande (selon ces mêmes conversations enregistrées) dans la société qui gère la fortune de la fortunée dame, n’ignorait rien de ce à quoi sert ce genre d’officine (la fraude fiscale massive) - et le double fait d’être l’épouse d’un ministre et que celui-ci fût celui du budget ne fait qu’empirer les choses - et cela est gravissime (je serais Hermès, je ne serais pas très heureux de cette nouvelle recrue) soit c’est un engagement fictif pour complaire à un ministre du budget et c’est à nouveau gravissime. L’un c’est dire que la femme du ministre - au passage il ment quand il dit qu’il a révélé la liste des fraudeurs, il n’a fait qu’en parler et n’a fait que négocier avec certains fraudeurs - qui a pour vocation de lutter contre l’évasion fiscale, l’organise, l’autre c’est dire que l’on a engagé sa femme fictivement pour obtenir en échange un retour de son ministre de mari car c’est sur son insistance que cela fut fait.
Ce cher ministre semble de tous les coups. N’oublions pas au passage que ce même Woerth avait pour collaboratrice dans son cabinet la femme d’Imad Lahoud, celui qui a accusé Villepin, ce qui au moins aurait dû faire dresser les oreilles de Zig et Puce les deux juges qui ont oublié aussi d’interroger MAM, dans cette fameuse affaire Clearstream (20 minutes) : Plus loin, on apprend que le 5 mai 2005, c’est l’actuel ministre du Budget, Eric Woerth, qu’invite Imad Lahoud, dont l’épouse, Anne-Gabrielle Heilbronner, dirige alors le cabinet. De même, l’actuelle secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a partagé à deux reprises avec son époux, à l’époque cadre chez EADS, la table d’Imad Lahoud.On ne peut que se joindre aux diverses voix (comme Eva Joly par exemple traitée d’extrême gauche par le Woerth - et si demander que la justice soit faite et qu’un peu de probité habite le pouvoir est d’être d’extrême gauche je le serais volontiers, mais il y a d’autres petites détails de l’extrême gauche qui ne conviennent pas à mon petit esprit) qui demandent une mise à l’écart de Woerth du pouvoir en y ajoutant une note spéciale pour nous avoir pris pour les plus demeurés de la planète. Il suffit (comme l’on disait au XIXème siècle) ! Il y en a plus qu’assez de ces hommes de pouvoir qui mentent comme il respirent, qui vont au pied du mur de Berlin avant même que les faits ne se soient passés, qui ignorent tout de la la fortune de la plus fortunée famille de France tout en recevant d’elle des chèques (légaux) pour leur campagne électorale, don que la moralité, étant donné le poste de ministre, aurait dû faire refuser. Il y en a plus qu’assez de ces officines de communication qui pour tout fait odoriférant ressortent les mêmes rengaines (on ne sait rien, ce n’est pas le hasard si on m’attaque c’est que je suis au plus fort du combat pour l’honneur et la gloire de la France et des Français), avec leurs story tellings, leurs éléments de langage et l’immense mépris qu’ils ont de nous et l’insulte insupportable à notre intelligence.J’allais oublier : les cris d’orfraie, les grandes et bruyantes déclarations d’honneur (détruit), de probité (souillée), de moralité (bafouée), d’intégrité (dégradée), d’âme pure et salie. Un peu comme les vases communicants : plus les voix sont fortes, plus il y a de chance que le mal soit profond.Les journaux étrangers sont effarés. Les journaux français sont effarants. Dans certains pays ce serait le déchaînement massif et de longue durée. Nous on a des Santini qui restent au ministère poursuivi par la justice, des fraudeurs du fisc directeur de cabinet de la ministre du budget, un président qui touche un salaire illégal pendant 3 mois et s’inscrit illégalement après la date de clôture des listes.Que la justice passe ! -
Etre informé.
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/06/2010
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Toujours cette alternance en moi du désir d'être le plus possible informé et un rejet de ce monde...
Est-il si essentiel d'être informé, conscient de la "réalité" de cette humanité étant donné que j'y évolue ? Est-ce que j'ai besoin de ces "connaissances" pour pouvoir me positionner et adapter mes actes, m'engager à mon niveau dans des luttes incessantes ? Le vomi constant des médias qui se repaissent de tout et de rien ne contribue-t-il pas à une certaine forme d'aliénation ? Toutes ces pensées qui se bousculent ne deviennent-elles pas un obscurcissement d'un cheminement intérieur ? Mais si ce cheminement s'exclut de son environnement et se concentre sur une dimension intérieure, est-il dans une illusion forcenée, une fuite édulcorée par des relents de "sagesse", de connaissance spirituelle ? A quoi cela va-t-il servir dans le marasme de l'environnement ? Est-ce que cela va contribuer à améliorer la situation ou ne va-t-elle pas contribuer à la valider par une absence d'engagement ?
Il faudrait sans doute établir un équilibre...Mais dans ce cas là, ne vais-je pas manquer par l'inconstance et la faiblesse des engagements un cheminement potentiel, comme un sportif qui chercherait à progresser un peu en vélo et un peu en course à pied alors que musculairement les deux activités sont antinomiques...Spirituellement parlant, est-il envisageable d'avancer puissamment dans les deux dimensions ? Vont-elles se nourrir mutuellement ou s'annihiler ? Comme un contre poison qui viendrait réduire les effets du poison mais agirait lui-même comme un élément toxique dans l'organisme...
Interrogations sans fin...Mais peut-être que l'interrogation elle-même est favorable à l'évolution de l'individu. Le questionnement n'est-il pas le seul remède au sommeil ? Les réponses ne sont peut-être qu'une illusion. Comme si l'épuisement venait instaurer la fin des dilemmes.
Quelle sera la prochaine question ?
Et bien, voilà, elle vient elle-même de se poser...
C'est reparti pour un tour.
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La longue route.
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/06/2010
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LE livre de ma vie.
http://www.jmrw.com/News/Moitessier/Moitessier.html
Je l'avais trouvé à la bibliothèque du lycée, j'étais en seconde, en Bretagne, j'ai commencé à le lire, pendant le cours de math, en cachette, sur les genoux, des pages au hasard et puis j'ai senti comme un four en moi, une chaleur inconnue, des frissons, les larmes, j'ai demandé à sortir, l'infirmerie, le prof m'a laissé partir, devait bien voir que ça n'allait pas, je suis allé m'asseoir dans un coin planqué et j'ai lu.
Je n'avais pas de voilier, juste une planche à voile.
Alors je me suis tourné vers les montagnes pour trouver ma longue route. -
Le néant.
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/06/2010
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Je me demande parfois ce qui fait que je parviendrais à vivre même si ceux que j'aime disparaissaient. Je sais que j'y parviendrai. Aussi douloureux que ça soit. En fait, je considère que cette "vie" en moi ne m'appartient pas. Ce "je" n'existe pas. Il n'est qu'une image. Comme le sont les autres. Même ceux que j'aime. Juste des images qui se sont rencontrées et qui ont construit, artificiellement, des liens de toutes sortes. Mais, intrinsèquement, il ne s'agit que d'un phénomène dont je ne comprends rien, ou pas grand-chose. De quel droit pourrais-je juger de son utilité ? C'est comme si je possédais le droit de m'ériger en censeur. Comme si le néant pouvait comprendre le plein. -
Les enseignants qui prennent des cours...
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/06/2010
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On n’arrête plus la privatisation des études. Longtemps réservée aux lycéens et étudiants, le « cours de soutien payant » s’adresse désormais aux…enseignants eux-mêmes ! La logique est la même : surfer sur la crise du système éducatif public en « offrant » de pallier à ses manques. Puisqu’il est de notoriété publique que les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) ne préparent pas les futurs profs à la réalité de leur métier, il n’est pas étonnant que des établissements privés se soient engouffrés dans la brèche.
Selon un sondage CSA publié cette semaine, seuls 16% des enseignants débutants estiment que l’IUFM leur a fourni des outils et des méthodes directement applicables en classe. Les autres, ces milliers de jeunes profs parachutés en ZEP qui éclatent en sanglots en plein cours deux jours après la rentrée, seront autant de clients potentiels : on imagine déjà les bénéfices que ces écoles pourront tirer de leurs cessions « gestion de votre première classe »…
Car ces leçons sont loin d’être gratuites. Chez Forprof, comptez 600 euros pour 30 heures de cours répartis sur une semaine avant la rentrée. C’est moins cher chez Prépa-Public, qui demande 275 euros pour 25 heures. Les deux organismes se défendent de profiter d’un système en déshérence, quand ils n’affirment pas agir par pur altruisme. « Moi aussi, je préférerais que le public joue son rôle et forme correctement les futurs enseignants !, s’insurge Carol Huron, directrice de Prépa-Public. Mais ce n’est pas le cas. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On ferme les yeux et on laisse nos enfants face à des profs mal formés, sacrifiant ainsi plusieurs générations d’entre eux, en attendant que l’Etat se réveille ? »
Les établissements privés accompagnant les aspirants profs dans la préparation du concours existent depuis très longtemps. Certains proposaient déjà des stages pour les lauréats s’estimant mal préparés à la tenue d’une classe, mais ils ne rencontraient que peu de succès. La récente réforme de la formation des enseignants, la fameuse « masterisation », leur a permis d’augmenter leurs effectifs. Concrètement, l’année d’alternance, partagée entre stages sur le terrain et cours théorique, a été supprimée : dès septembre, les jeunes profs seront envoyés devant des élèves… sans bénéficier de séances de débriefing. C’est là que les établissements privés interviennent : « refus de l’autorité, violence physique et verbale, relations avec les collègues et les parents d’élèves, tous les problèmes qui se posent à un jeune professeur seront abordés à travers des cas concrets et avec l’intervention d’une psychologue, d’enseignants en exercice et professeurs de l’IUFM », explique Carol Huron. Qui ajoute : « les jeunes enseignants savent ce que le concours réformé leur fait perdre. Du coup, on a beaucoup de retours positifs pour le stage d’août prochain ».
En supprimant l'alternance, le gouvernement a sans doute réalisé de belles et bonnes économies. Mais il a du même coup, ouvert la voie à un marché de formation privée, créneau immédiatement occupé. Seuls perdants : les jeunes profs qui devront désormais payer pour être correctement formés, ou du moins se sentir un peu plus armés pour gérer nos adorables enfants
Source: Marianne2.fr