Revenu universel de base

Quelques économistes prédisent dans les décennies à venir la disparition de 30 à 40% des professions. Elles seront remplacées par des algorithmes et des "robots". 

Se posent dès lors bien évidemment notre rapport au travail comme étant une nécessité vitale et le moyen de pallier à sa disparition. 

Le revenu universel de base est une idée de plus en plus évoquée.

Son Histoire est déjà ancienne. Thomas Paine l'avait longuement détaillée dans un de ses livres.

 

http://www.revenudebase.info/2016/03/02/lire-paine-gauche/ 

Agrarian Justice (« La Justice Agraire »), écrit en 1795-1796, fut son dernier grand pamphlet et marqua l’achèvement du projet de protection sociale qu’il avait proposé à Philadelphie en 1775. Ce pamphlet réitère dans un langage simple la théorie de Paine selon laquelle les inégalités et la pauvreté ne sont pas naturelles mais issues de la société. De manière plus nette que dans Rights of Man tome II, et largement inspiré des Babouvistes, il lie les origines des inégalités à la propriété privée. La cause des inégalités dans Agrarian Justice n’est plus désormais liée au système des privilèges aristocratiques, comme dans ses précédents travaux, mais à la propriété.

L’auteur déclare : « Il y a deux types de propriété. Premièrement, la propriété naturelle, la terre, l’air, et l’eau de la Terre, que le Créateur a données à l’humanité d’une manière équitable. Deuxièmement, la propriété artificielle ou acquise, les produits du labeur pour lesquels l’égalité est impossible, puisque cela nécessiterait que tout le monde ait contribué dans les mêmes proportions, ce qui ne saurait jamais être le cas. L’égalité de la propriété naturelle est le sujet de ce petit essai. Chaque individu de ce monde est à cet égard né avec un droit légitime à réclamer ce type de propriété, ou un équivalent. »

Il poursuit en arguant, comme John Locke avant lui, qu’à l’état de nature la Terre et toutes ses ressources sont « la propriété commune de l’espèce humaine ». Mais contrairement à Locke, Paine insiste sur le fait que ce droit n’est pas perdu quand la terre est revendiquée comme propriété privée pour le but de l’agriculture — « c’est seulement le mérite de l’amélioration, et non la terre elle-même, qui est une propriété individuelle. »

Il explique que ce système de propriété privée est justifié parce que la culture de la terre augmente très fortement la productivité du sol, mais que « tous ceux qui ont été chassés de leur patrimoine naturel par l’introduction du système de la propriété foncière » ont droit à une compensation pour cette perte.

« Tout propriétaire de terre cultivée, doit à la communauté une rente agricole… du fait de la terre qu’il possède », dont les fonds doivent être orientés  vers un nouveau projet de sécurité sociale. Une fois encore, Paine insiste : « c’est un droit et non de la charité que je défends. »

L’argent recueilli par cette rente foncière serait distribué sous forme de paiement égal à « chaque personne, riche ou pauvre » dès l’âge de 21 ans, ce qui garantirait à chaque citoyen un modeste héritage, « un moyen de ne pas tomber dans la pauvreté ». Cette proposition a souvent été interprétée comme la première suggestion pour un revenu de base universel, mais cela ne semble pas être exactement ce que Paine avait à l’esprit.

Alors que le revenu de base est généralement considéré comme une mesure anti-pauvreté conçue pour aider les pauvres à assumer leurs frais de subsistance avec des paiements réguliers en espèces, la proposition de Paine prend la forme d’une unique subvention forfaitaire accordée à chaque individu quand il atteint l’âge adulte. Il poursuit en disant : « Avec cette aide, ils pourraient acheter une vache, et l’utiliser pour cultiver quelques acres de terre ; et [travailler pour eux-mêmes] au lieu de devenir des fardeaux pour la société ». Paine espère que les bénéficiaires utiliseront leur héritage social non pas pour acheter des biens de consommation, mais pour s’acheter des moyens de production, et sortir complètement de la vie précaire et misérable du salariat.

Il s’agit d’une subvention universelle en capital, non pas d’un revenu de base. Paine veut rendre tout le monde propriétaire des biens produits. La liberté républicaine, après tout, exige l’indépendance économique et la sécurité matérielle pour tout le monde."


 

"Toutes ses ressources (la terre) sont « la propriété commune de l’espèce humaine ».

Cette phrase porte à mon sens les raisons actuelles (et à venir) du désastre écologique sur la planète. Les Amérindiens ne considéraient pas que la terre leur appartenait mais que eux, appartenaient à la terre. Les êtres humains, n'étant que des "locataires".

Un propriétaire fait ce qu'il veut de sa propriété. Un locataire, moralement intègre, ne se l'accorde pas. Nous ne reviendrons sans doute jamais à une vision aussi respectueuse et durable envers la planète.

Il est par contre envisageable, à défaut de devenir humbles, de faire entendre, comme l'écrivait Paine, que le droit à la terre lorsqu'il a été retiré par la propriété territoriale encadrée par l'Etat, aboutisse à une rente compensatoire. Je sais très bien, que même en étant "propriétaire" de la maison où nous vivons, l'Etat par les impôts qu'il prélève, reste le propriétaire réel de l'endroit. Jusqu'à la saisie si ma situation financière sombrait. Il en a le droit.

Nous ne sommes "propriétaires" pour notre part que du droit, moyennant finances, à nous installer sur le territoire de la Nation, "propriété de l'Etat"... 

Bon, tout ça n'est que de la rhétorique. Il reste le problème majeur du financement de cette "rente compensatoire" et, plus difficile encore, de la prise de conscience par l'ensemble de la population que le "travail"  dans l'ancien français désignait une souffrance et que plus loin encore, son étymologie remonte aux Romains : "tripalium" qui signifie "supplice"...

Tripalium :

(Antiquité) Instrument d’immobilisation et de torture à trois pieux utilisé par les Romains pour punir les esclaves rebelles.

(Antiquité) (Maréchalerie) Instrument servant à ferrer de force les chevaux rétifs.

 

C'est assez parlant comme étymologie...

Combien de gens sont totalement "dépendants" de leur travail, existentiellement ? 

Combien de gens sont persuadés que cette rente conduirait au chaos, à la paresse, au désoeuvrement ? 

Il faudra du temps...

 

 

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