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Méditer dans son cercueil
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/12/2025
Un exercice que je pratique régulièrement.
Le soir. Après avoir lu.
J'éteins, je suis allongé sur le dos, je place mes bras le long du corps. Si la température n'est pas suffisante, je laisse un drap sur moi mais si je ne risque pas d'avoir froid, je retire tout. L'idéal est d'avoir le moins de contact possible avec des éléments extérieurs.
Lumière éteinte, yeux fermés.
L'objectif est de se défaire des sensations corporelles, les points de contact du dos sur le matelas, le drap sur soi s'il est en place, de suspendre totalement les mouvements, jusqu'à la moindre vibration, de ne plus penser, de respirer avec la plus petite dépense d'énergie. Et de ne pas s'endormir.
L'idée est d'être comme mort en sachant pertinemment que c'est impossible. L'idée est de tout limiter, tout rappel à la vie. Puis, lorsque ce "vide" est instauré et malgré les soubresauts infimes qui peuvent survenir, cet orteil qui vient de frotter son voisin, ce point de l'omoplate droite qui gratte, ce gargouillis dans les intestins, il est temps d'engager la suite, la visualisation d'une boule lumineuse, une boule sans matière, juste une énergie condensée, elle a la taille d'un oeuf de poule mais avec la capacité à se réduire selon le lieu où elle se trouve. Cette boule va être guidée pa la pensée, juste une pensée, une volonté, un contrôle permanent, elle va circuler dans l'intégralité du corps, visiter les moindres recoins, des pieds à la tête. L'objectif est de conscientiser à travers cette énergie chaque point du corps, chaque zone, chaque ressenti en sachant que simultanément à cette énergie diffusée par cette boule d'énergie, le reste du corps est "éteint".
Faire en sorte que la vie rayonne dans un corps mort à travers un cheminement guidé.
Je peux vous assurer que les effets sont fascinants. Il m'est arrivé à de multiples reprises de pratiquer cet exercice avec une douleur précise, un point, un noeud, une irradiation, une contracture et m'apercevoir en me réveillant le lendemain que la boule d'énergie l'avait absorbé, effacé, dilué.
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Se préparer au pire
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/12/2025
Bien évidemment que ça n'a rien de dépressif et c'est même un moyen extrêmement efficace de saisir pleinement le miracle d'être en vie.
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Se préparer au pire, praemeditatio malorum
Auteur/autrice de la publication :Ali Sanhaji
Post published:16 juin 2019
Post category:Exercices spirituels / Stoïcisme
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Les exercices spirituels des stoïciens sont une pratique mentale qui a pour but de nous aider à mieux vivre tous les jours. On les appelle des exercices car il faut s’entraîner à les faire pour récolter les fruits de leurs effets sur notre santé et notre bien-être. Un des exercices les plus célèbres chez les stoïciens est le pré-exercice des maux (praemeditatio malorum). Il consiste à se projeter dans l’avenir avec pour but d’imaginer tout ce qui peut mal se passer afin d’être préparé au cas où le mal arrive.
À première vue, on dirait un exercice de dépressif et d’hyper-anxieux. Certains diront qu’ils pensent déjà au pire naturellement, et que cela ne fait que les rendre encore plus anxieux. Mais le but de l’exercice n’est pas de déprimer davantage. Ce n’est pas juste de visualiser la situation qu’on craint, et ce n’est certainement pas de penser ensuite qu’on est condamné et impuissant.
Car la situation que l’on craint ne va peut-être pas arriver et les stoïciens diront qu’il ne faut pas souffrir du mal avant qu’il n’arrive. Et si jamais le mal arrive, le fait d’y avoir pensé permet déjà de ne pas être jeté dans l’inconnu car on aura au moins imaginé la situation au préalable, et cela permet aussi de réfléchir à l’avance à comment agir dans ces circonstances malheureuses et de ne pas être complètement sans ressources. En ayant fait l’exercice, on peut savoir ce qui est en notre contrôle et ce qui ne l’est pas, afin d’agir ce qu’il l’est et accepter ce qui ne l’est pas.
Voici ce que dit Pierre Hadot sur la pratique du praemeditatio malorum dans Qu’est-ce que la philosophie antique :
« En le pratiquant, le philosophe ne veut pas seulement amortir le choc de la réalité, mais il veut plutôt, en se pénétrant bien des principes fondamentaux du stoïcisme, restaurer en lui-même la tranquillité et la paix de l’âme. Il ne faut pas avoir peur de penser à l’avance aux événements que les autres hommes considèrent comme malheureux, il faut même y penser souvent, pour se dire, tout d’abord, que des maux futurs ne sont pas des maux, puisqu’ils ne sont pas présents, et surtout que les événements, comme la maladie, la pauvreté et la mort, que les autres hommes perçoivent comme des maux, ne sont pas des maux, puisqu’ils ne dépendent pas de nous et ne sont pas de l’ordre de la moralité.1 »
En vous projetant dans l’avenir et en déroulant toutes les conséquences que vous craignez, vous pouvez vous rendre compte que finalement même si cela arrive, vous pouvez garder votre calme et essayer de vous en sortir car il dépend de vous de réagir avec fermeté devant tout mal dans toute situation. Votre vision de vous-mêmes est que vous êtes capables d’être courageux, que vous avez la volonté de faire le meilleur possible, et que vous n’allez pas être déstabilisés aussi facilement car vous pouvez démontrer toute votre résolution face aux épreuves que les autres n’arrivent pas à surmonter. Le stoïcisme est une construction de soi, et on ne construit pas des châteaux de sable mais des forteresses et des citadelles.
1 Pierre Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique ? Les écoles hellénistiques, le stoïcisme.
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La nature côtée en bourse
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/12/2025
Cet article date de 2022 et il est depuis rangé dans mes archives. De temps en temps, je relance des recherches pour voir si d'autres articles seraient sortis entre-temps. Car l'idée doit plaire sur les marchés financiers et donc, il s'agit de rester en veille...Je rappelle que les financiers ont bien réussi à instaurer les crédits-carbone, système qui a abouti à un fameux scandale. Je vous laisse chercher, tout est sur le net.
"Car c’est de notre capacité à imposer une vision anti-utilitariste de la nature que dépendra au final notre survie."
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La nature bientôt cotée en Bourse?
Face au déclin alarmant de la faune et de la flore, l’Union européenne s’est déclarée résolue à protéger et restaurer la biodiversité d’ici à 2030. Mais, au cœur de sa stratégie, se trouve un projet extrêmement inquiétant : la possible création de marchés sur la destruction de l’environnement. Une mesure qui aboutirait, ni plus ni moins, à la financiarisation de la nature.

Photonews
Carte blanche -
Par Philippe Lamberts, coprésident du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen; Marie Toussaint, eurodéputée EELV et membre de la Commission de l’environnement; Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme
Publié le 8/12/2022 à 17:00 Temps de lecture: 6 min
La finance ne connaît aucune frontière. Après avoir étendu son emprise à l’ensemble du champ économique et social, elle s’apprête à conquérir un nouvel eldorado : la nature.
Sous l’impulsion notamment de la Commission européenne, la création de marchés sur la destruction de l’environnement pourrait en effet être promue à l’issue de la COP15 de la biodiversité de Montréal, qui s’est ouverte ce mercredi 7 décembre.
Dans un futur proche, donc, les entreprises pourraient avoir la possibilité d’acheter et de vendre en bourse de véritables « permis de détruire » la nature. Concrètement, au lieu d’arrêter la destruction de la nature, ces instruments financiers donneraient à leur détenteur le droit de causer des dommages à la biodiversité dans un lieu donné car ceux-ci seraient « compensés » par la conservation ou la restauration d’un écosystème de « valeur » équivalente ailleurs.
Ces futurs marchés sur la destruction de la nature reposent pourtant sur une double fiction, qui rend leur utilité plus que douteuse.
Illusion de substituabilité
La première est l’idée qu’il serait possible de « compenser » la destruction de biodiversité. Selon cette approche, une entreprise souhaitant, par exemple, construire un aéroport en Espagne à un endroit où se trouve un habitat de flamants roses pourrait en compenser la destruction en plantant des arbres en Roumanie. Or, les écosystèmes ne sont pas substituables : il ne suffit pas de recréer des milieux artificiels pour compenser la destruction de milieux naturels. La biodiversité est en effet une réalité biophysique unique et complexe. Et, à supposer même que les restaurations envisagées soient jugées équivalentes, d’autres problèmes se posent. Tout d’abord, si les dégâts causés sont immédiats et irrémédiables, les restaurations sont par essence progressives et bien souvent temporaires. On ne compte d’ailleurs plus les projets de compensation carbone (boisement, reboisement, etc.) qui sont déjà partis en fumée ces dernières années sous l’effet du changement climatique.
En outre, ces futurs marchés financiers sur la nature poseraient un véritable problème de justice : en suscitant une forte demande pour de vastes espaces naturels destinés à accueillir des projets de compensation biodiversité, ils donneraient lieu à des accaparements de terres et à des expulsions de peuples autochtones et communautés locales. Sans parler du risque de flambée des prix alimentaires mondiaux qui en résulterait, compte tenu de la concurrence accrue pour les terres arables et l’eau.
Marchandisation du vivant
La seconde fiction sur laquelle reposent ces nouveaux marchés est l’idée qu’il est possible de mettre un prix sur la nature. À l’opposé de la logique des écosystèmes, cette approche purement financière s’attache à découper la nature en différents services environnementaux indépendants (tels que la pollinisation, l’épuration des eaux, la protection contre les inondations, etc.), qui peuvent être quantifiables et monnayables. La valorisation monétaire de la nature est en effet un préalable à la compensation : pour pouvoir neutraliser les pertes en biodiversité via des actions de restauration d’une « valeur » équivalente, il est nécessaire de décomposer la nature en unités comparables et échangeables.
Dans un rapport publié en juin 2021, la Commission européenne a ainsi évalué la valeur totale des dix principaux services environnementaux en Europe à 234 milliards d’euros pour l’année 2019. Soit un montant équivalent aux revenus générés chaque mois par l’industrie pétrolière et gazière au niveau mondial. Ce qui démontre l’absurdité d’un tel exercice. En réalité, la nature n’a tout simplement pas de prix, car elle est la condition même de la vie humaine sur Terre. Ce sens commun se heurte néanmoins à l’approche néolibérale de la biodiversité défendue par la Commission, selon laquelle tout doit être mesuré en « valeur de marché ». Elle transparaît notamment très clairement dans son récent projet visant à introduire de nouveaux comptes environnementaux sur les forêts et les écosystèmes dans les statistiques de l’UE.
À ces problèmes conceptuels intrinsèques aux futurs marchés sur la destruction de l’environnement s’ajoute la réalité des faits : dans les pays où des projets de compensation biodiversité ont déjà été mis en œuvre, les résultats sont très largement négatifs. En Australie, par exemple, un rapport du Nature Conservation Council a conclu que dans 75 % des cas, les compensations donnaient lieu à des résultats « pauvres » ou « désastreux » pour la vie sauvage et les terres non cultivées, avec 25 % seulement de résultats « adéquats ». Aucune n’a donné lieu à un résultat « bon » pour la nature. Ce même constat d’échec a été observé pour des projets similaires réalisés aux États-Unis et au Canada.
À tel point qu’aujourd’hui, la compensation biodiversité est devenue très difficile à « vendre » politiquement. C’est la raison pour laquelle la Commission européenne n’y fait plus directement référence dans ses propositions législatives. Elle l’a remplacé par un nouveau terme doté d’un grand capital sympathie : les « solutions fondées sur la nature ». Une pirouette discursive qui lui permet de pousser son agenda en faveur de la financiarisation de la nature, tout en contournant la vigilance citoyenne.
Réguler, interdire, protéger
Alors qu’une sixième vague d’extinction des espèces se dessine, nous ne pouvons pourtant plus nous permettre de privilégier des dispositifs de marché voués à l’échec. La compensation « à la découpe » prônée par la Commission n’est en réalité qu’une diversion visant à maintenir le statu quo, tout en créant de nouvelles opportunités de profits pour le secteur financier. Les scientifiques nous alertent sur l’importance d’une gestion durable des terres, fondée sur le maintien d’une biodiversité dans les sols leur permettant de remplir leurs fonctions dans le stockage du carbone et dans le cycle de l’eau : au lieu de cela, les projets de « compensation » ne sont qu’une continuation de la tendance à exploiter les terres en vue d’objectifs économiques, pour en rentabiliser l’usage autant que possible, aux dépens des communautés locales.
Le déclin massif de la biodiversité appelle à protéger l’existant, plutôt que de recréer artificiellement la nature. D’où la nécessité de revenir à des politiques environnementales traditionnelles et contraignantes : plus simples et moins coûteuses, elles ont déjà prouvé par le passé leur efficacité, que ce soit l’interdiction des gaz aérosols pour stopper le trou dans la couche d’ozone, l’interdiction de l’amiante ou encore des pots catalytiques.
L’année qui vient sera donc cruciale. Car c’est de notre capacité à imposer une vision anti-utilitariste de la nature que dépendra au final notre survie.
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Octobre rose
- Par Thierry LEDRU
- Le 09/12/2025
Une autre demande de dons qui m'interpelle, tous les ans. Evidemment que c'est hypocrite, évidemment que c'est commercial, évidemment que ça ne règle pas le problème à la source.
https://reporterre.net/Bisounours-Des-malades-du-cancer-critiquent-Octobre-rose
« Bisounours ! » Des malades du cancer critiquent Octobre rose

Des membres du collectif Cancer Colère, postés devant un hôpital parisien, appelaient à politiser la campagne Octobre rose, jugée « bisounours ». Dans leur viseur, l’agro-industrie et ses pesticides cancérogènes.
Paris, reportage
Posté devant l’hôpital, il porte une casquette bleu nuit un poil trop grande, sous laquelle poussent à nouveau de fins cheveux un temps dérobés par la chimiothérapie. Les premiers éclats d’une renaissance : « Il est en rémission d’un cancer du cerveau », sourit sa mère en attrapant le tract que lui tend une dame.
En cette matinée d’octobre, le parvis de l’Institut Curie — centre hospitalier spécialisé en cancérologie du 5e arrondissement de Paris — s’est mué en forum. Cinq bénévoles du collectif Cancer Colère apostrophent les passants, d’abord un brin fuyant face à ce qu’ils imaginent être une énième prospection publicitaire.

Pour Cancer Colère, Thérèse sensibilise les passants au lien entre cancers et pesticides. © Mathieu Génon / Reporterre
« La dernière fois que j’ai mis un pied ici, c’était pour fermer le cercueil d’une de mes meilleures amies », confie Julie. Extirpant de son sac à dos un pavé de dépliants à distribuer, la militante décrit la démarche de cette opération éminemment politique : « La célèbre campagne de communication Octobre rose [contre le cancer du sein] est précieuse à bien des égards, mais regorge d’angles morts. Elle multiplie les injonctions culpabilisatrices, notamment à la féminité, et met uniquement l’accent sur les comportements individuels. Pas un mot n’est consacré aux causes structurelles du cancer. Nous devons briser ce silence. »
Pesticides : la colère monte
Destiné à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la science, Octobre rose est né en 1985 aux États-Unis sous l’impulsion de l’association American Cancer Society et d’Imperial Chemical Industries, une société britannique. Cotée en bourse jusqu’à son rachat en 2008, cette entreprise aux milliards d’euros de chiffre d’affaires fabriquait certes un médicament contre cette maladie… mais surtout des produits chimiques et des insecticides.
Quatre décennies plus tard, la campagne automnale n’a rien perdu de son aspect commercial. Bien au contraire, elle est pour certaines entreprises un alibi béton pour s’assurer une image progressiste. En communiquant à gogo sur l’émoi que suscite le cancer chez elles, des marques l’utilisent comme véritable levier marketing.
Inès est l’une des bénévoles mobilisées ce jour. Une discrète ligne de maquillage permanent, esquissée sous ses sourcils, témoigne de l’épreuve affrontée ici même « il y a deux ans tout pile ». La trentenaire se remémore les intervenants venus lui dispenser des conseils pour soigner sa peau, fortement abîmée par la chimio. Une fois terminé le cours de make-up, un coffret rempli de produits cosmétiques lui avait été offert. « Pas un seul n’était bio… Seulement des marques comme L’Oréal. Et ça ne choquait personne. »
Et ce alors que les produits toxiques contenus dans les cosmétiques jouent un rôle dans l’apparition des cancers du sein.
Lire aussi : Des produits toxiques dissimulés dans les cosmétiques
La monotonie des injonctions médicamenteuses qu’elle affrontait en cette période a offert à Inès le terreau d’une colère, longtemps restée silencieuse : une obsession pour la responsabilité des pesticides et des perturbateurs endocriniens dans l’apparition de cancers.
Deux ans plus tard, le déclic lui est venu d’une vidéo. Celle dans laquelle Fleur Breteau, perchée sur un balcon de l’Assemblée nationale, hurlait aux députés de droite et d’extrême droite : « Vous êtes les alliés du cancer, et nous le ferons savoir. » La bénévole poursuit : « À ce moment-là, j’ai su que je voulais en être. »

© Mathieu Génon / Reporterre
Face à la viralité de cette séquence, intervenue le jour de l’adoption de la loi Duplomb au Parlement, Fleur Breteau est devenue le visage d’une révolte. En quelques mois, son collectif s’est structuré en une constellation d’antennes locales aux plus de 450 têtes pensantes.
Lire aussi : Des produits toxiques dissimulés dans les cosmétiques
Des malades, et ex-malades, fatigués que seuls le tabagisme et l’alcoolisme soient jugés coupables alors même que les études scientifiques montrant la corrélation entre les cancers et exposition aux pesticides se multiplient. [1] Fatigués que les lobbies et les politiques continuent de cultiver la fabrique du doute pour préserver les intérêts de l’agrochimie.
6 milliards d’euros versés par l’Assurance maladie
En 2021, près de 6 milliards d’euros ont été versés par l’Assurance maladie aux sociétés privées fabriquant des médicaments contre le cancer — et bien souvent, en parallèle, des pesticides et produits chimiques. C’est le cas de Bayer qui commercialise des substances comme le Larotrectinib — une molécule utilisée dans le traitement contre le cancer de la thyroïde par exemple — et dont la filiale Monsanto produit du Round-up, contenant du glyphosate.
« Ce coût [déboursé par l’Assurance maladie] a doublé en quatre ans et augmente de 20 % chaque année, détaille le tract que Thérèse brandit aux passants. L’épidémie explose et les laboratoires imposent des prix exorbitants pour leurs anticancéreux. »
« Les laboratoires imposent des prix exorbitants pour leurs anticancéreux »
Psychologue de profession, cette bénévole a adopté une stratégie bien à elle pour convaincre les inconnus de l’écouter… Les poursuivre, où qu’ils aillent. Tout sourire, elle détaille les combats de Cancer Colère, aborde le scandale du chlordécone et ponctue ses conversations d’un appel au soutien : « Suivez-nous sur Instagram, ce sera déjà un sacré coup de pouce. » Comme Marianne et Inès, elle aussi a eu un cancer. « Du rein, précise-t-elle sans épiloguer. Je m’en suis bien sortie. »
Épandage à l’hélicoptère
Un pin’s à l’effigie du collectif accroché au gilet, Marianne, ancienne professeure d’arts plastiques, interpelle une coquette septuagénaire prête à s’engouffrer dans l’institut. « Le cancer ? Oui, je ne le connais que trop bien malheureusement », lui rétorque cette dénommée Brigitte. Fille d’un éleveur de vaches de Bourgogne, elle énumère ses proches emportés par la maladie. Son père et son grand-père ont succombé au cancer de la prostate. Son cousin céréalier, au cancer du rectum. « Je le vois encore survoler ses champs en hélicoptère pour balancer des cochonneries. L’épandage n’avait aucune limite, regrette cette infirmière retraitée. C’était hallucinant. »
Sa sœur et elle ont aussi eu un cancer du sein. « J’avais 35 ans et venais d’accoucher de mon troisième enfant, poursuit Brigitte. J’ai dû arrêter mon travail. » Une fois achevée la mastectomie, elle a dû changer à plusieurs reprises de prothèse. Traité en 1982, son cancer la poursuit encore aujourd’hui.
« Le plus difficile, c’est cet inconnu, abonde Inès. Mon oncologue m’a prévenu que les risques de récidives demeureraient toute ma vie. Comment avancer paisiblement en sachant que cette épée de Damoclès plane au-dessus de votre tête ? »

Le nombre de cancers chez les moins de 50 ans a bondi de 80 % en trente ans. © Mathieu Génon / Reporterre
À ses yeux, la campagne Octobre rose revêt en ce sens un aspect « bisounours » : « Le cancer du sein est évoqué comme un petit cancer. Non, c’est le cancer le plus meurtrier chez les femmes. » Et lorsqu’il ne tue pas, il pousse parfois les victimes au divorce, au licenciement ou à l’abandon de projets. Débarrassée depuis deux ans de la tumeur, la militante est toujours sous traitement. Des piqûres et des comprimés annihilant ses hormones, jusqu’à placer son corps en ménopause. « Résultat : j’ai dû renoncer pour l’heure à avoir un enfant », déplore-t-elle.
Un « tsunami » de cancers
« Personne ne se sent vraiment concerné par le cancer, avant d’avoir rendez-vous chez l’oncologue, poursuit Inès. Lorsque le mien m’a été diagnostiqué, un immeuble m’est tombé sur la tête. Pour moi, ça n’arrivait qu’aux autres. »
Dans une enquête publiée en mars, Le Monde dévoilait que le nombre de nouveaux cas de cancers chez les moins de 50 ans avait bondi de près de 80 % en moins de trente ans. Les tumeurs digestives et du sein sont les plus concernées par ce que certains chercheurs qualifient déjà d’« épidémie ». Un mois plus tôt, le Pr Fabrice Barlesi, directeur général de l’Institut Gustave Roussy, appelait même à se préparer à « un tsunami » de cancers chez les jeunes. « Ce n’est plus juste la faute à pas de chance », dit Marianne.

En 2022, plus de 164 000 personnes sont mortes du cancer en France. © Mathieu Génon / Reporterre
La bouille débordante d’entrain, Candice contorsionne sa poupée sous l’œil amusé d’un taxi. Il y a un an, un rétinoblastome — tumeur cancéreuse intraoculaire — a été diagnostiqué à la fillette qui soufflera en janvier sa deuxième bougie. « J’ai aperçu un reflet blanchâtre dans sa pupille, témoigne Ingrid, sa mère. Le même que l’on observe chez les chats la nuit. » Dès le lendemain, un pédiatre l’invitait à sauter dans un avion en direction de Paris pour procéder aux analyses. « Nous avons multiplié les allers-retours entre ici et La Réunion le temps du traitement. Et par bonheur, son œil a pu être sauvé. »
Enfouissant le tract de Cancer Colère dans une pochette de la poussette, Ingrid salue les bénévoles et disparaît. Comme pour bien des passants croisés ce jour-là, la polémique entourant la loi Duplomb et le rôle des pesticides dans l’émergence de cancers ne lui étaient guère familiers.
« À force de sensibilisation, ces sujets seront incorporés dans le débat public », espère Thérèse. À la nuit tombée, une autre équipe du collectif s’en ira d’ailleurs placarder les murs de la ville d’affiches appelant à briser le silence.
On ne va pas vous le cacher : à Reporterre, on est inquiets.
Les gouvernements se succèdent, la confiance s’effrite, le débat public se polarise : tout semble instable.
Le vent peut tourner très vite. Et quand l’extrême droite arrive au pouvoir, les médias indépendants en sortent rarement indemnes.Mais au milieu de la tempête, Reporterre garde le cap.
Nous refusons de céder au sensationnalisme, à la panique et aux raccourcis.
Chaque jour, nous enquêtons, nous expliquons, nous documentons avec une ligne claire : informer plutôt qu’enflammer les esprits.Chez Reporterre, il n’y a ni actionnaire, ni propriétaire milliardaire : le média est à but non lucratif. Nous sommes financés à 98% par 1,6% de nos lectrices et lecteurs.
Concrètement, ça veut dire que :
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Nous ne cherchons pas à capter votre attention mais à traiter les sujets qui méritent votre attention.
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Il n’y a pas d’action collective sans information libre.
Et c’est grâce à vous qu’elle peut exister. -
Des entreprises engagées
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/12/2025
Bien évidemment que les grandes entreprises ont les moyens de financer des mouvements oeuvrant pour la planète et donc pour l'humanité, tout comme elles peuvent le faire pour la recherche médicale.
1 % par an ne les met pas en danger. On peut même imaginer que ces 1 % seraient inscrits dans une rotation sectorielle de la protection de la nature à la protection de l'humanité. Les missions à mener sont si nombreuses qu'elles ne sont justement pas dénombrables, malheureusement. Imaginons 1% des revenus de Total, LVMH, la sphère Bolloré, Hermès, regardez l'évolution des cours de bourse de ces entreprises... N'ont-elles pas les moyens de subvenir annuellement aux besoins de la recherche médicale par une donation de 1 % ?... Le Téléthon ne devrait pas exister, tout comme les Restos du coeur. Ils existent parce que les individus lambda ont encore en eux la notion de solidarité, d'empathie, de compassion, d'humanité.
S’engager pour le vivant
et pour la Planète.Les entreprises membres 1% for the Planet s’engagent à reverser 1% de leur chiffre d’affaires annuel directement aux associations agréées de leur choix.
Nous facilitons leurs choix philanthropiques en les mettant en relation avec les organisations qui leur correspondent.
Et nous vérifions chaque année que la promesse est bien tenue.
Tous ensemble pour la Planète.
https://www.onepercentfortheplanet.fr/
1 % for the Planet France est un fonds de dotation français, affilié au mouvement international 1% for the Planet, qui encourage les entreprises à reverser 1 % de leur chiffre d'affaires à des associations oeuvrant pour la protection de l'environnement. Créé en 2014[2], il constitue la première structure du réseau en dehors de l'Amérique du Nord.
Origines du mouvement
Le mouvement[3] 1% for the Planet a été fondé en 2002 par deux entrepreneurs américains : Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia, et Craig Mathews, créateur de Blue Ribbon Flies. Souhaitant systématiser leur engagement en faveur de la nature, ils ont décidé que leurs entreprises reverseraient 1% de leur chiffre d'affaires annuel à des causes environnementales. Leur initiative a donné naissance à un réseau mondial d'entreprises engagées dans la philanthropie environnementale.
En 2024, le mouvement comptait plus de 4 800 entreprises membres dans plus de 110 pays.
Création de la structure française
En 2014[2], face à la dynamique croissante en France, l'organisation décide de créer un fonds de dotation local. 1 % for the Planet France devient ainsi la première antenne hors Amérique du Nord du réseau. Son siège situé à Bluffy, en Haute-Savoie, et une antenne complémentaire est ouverte à Paris depuis 2022. Le réseau français regroupe plus de 1 100 entreprises membres réparties sur l'ensemble du territoire.
Fonctionnement
Les entreprises membres du collectif s’engagent à reverser 1 % de leur chiffre d'affaires annuel à des associations agréées. Environ 70 % des dons sont versés directement aux associations, tandis que le reste peut transiter par le fonds de dotation. Des contrôles sont effectués chaque année afin de vérifier la conformité des engagements.
L'équipe 1% for the Planet France, dirigée par Isabelle Susini [archive], est composée de professionnels de la philanthropie, de la communication, du développement commercial et de la gestion de projets environnementaux. Un conseil d'administration [archive] composé de personnalités issues du réseau mondial et local encadre l'organisation.
Mission
La protection de l’environnement reste encore marginale dans le domaine de la philanthropie, ne représentant qu’environ 3 % des montants issus du mécénat aux États-Unis et 7 % en France.
Pourtant, les enjeux environnementaux sont considérables. La mission de 1% for the Planet France est de favoriser le développement de la philanthropie environnementale et de renforcer l’impact des actions menées par les associations œuvrant pour la protection de l’environnement, en facilitant notamment leur accès aux financements.
Face aux dérèglements climatiques visibles, à la fragilisation des systèmes alimentaires, à la dégradation des milieux naturels ou encore à la raréfaction des ressources en eau, le modèle proposé par 1% for the Planet se veut simple et accessible, avec pour objectif de permettre une action concrète face à ces défis.
Impact : des actions concrètes, un changement global
Depuis sa création, 1% for the Planet prouve qu’un modèle simple peut produire des effets puissants : celui de rassembler des entreprises pour financer des solutions concrètes à la crise environnementale. Grâce à ce mouvement, plus de 728 millions de dollars ont déjà été reversés à des associations environnementales partout dans le monde.
Ce financement a un impact direct sur le terrain :
Des lois ont été modifiées ou empêchées grâce à la mobilisation d’associations.
Des écosystèmes et des espèces menacées ont été protégés.
Des communautés locales ont pu renforcer leur résilience face aux dérèglements climatiques.
Ces avancées sont rendues possibles par des acteurs de terrain convaincus et compétents. Les associations soutenues par 1% for the Planet sont des expertes des enjeux écologiques et mènent des actions ciblées, au plus près des causes des déséquilibres.
En France, l’impact est tout aussi significatif.
Depuis 2004, 74,5 millions d’euros ont été mobilisés au profit de plus de 853 associations agréées [archive] qui agissent pour la préservation de la nature, la transition écologique, la justice environnementale ou la régénération des écosystèmes.
Aujourd’hui, plus de 1122 membres français [archive] s’engagent chaque année à reverser 1 % de leur chiffre d’affaires pour soutenir ces actions. Cela représente 14 millions d’euros par an pour la France à elle seule, sur près de 100 millions à l’échelle mondiale.
Ce 1 % symbolique mais significatif est une preuve d’engagement fort, qui donne naissance à un impact durable, visible et mesurable.
L'impact ne se limite pas à l'aspect financier. Les événements permettent aux entreprises mécènes et aux associations de se rencontrer et de co-créer des projets. De nombreuses collaborations fructueuses voient le jour, telles que celle entre l'association ASPAS et l'entreprise Nümorning [archive], ou entre l'association Water Family et l'entreprise SRDI [archive], parmi d'autres. Ces partenariats et leurs retours d'expérience enrichissent les moments-clés du collectif.
Une démarche simple, transparente et à impact
Un engagement concret pour la planète
Adhérer à 1% for the Planet, c’est bien plus qu’un soutien financier : c’est un engagement à reverser 1 % de son chiffre d’affaires annuel à des associations environnementales agréées, tout en s’impliquant activement dans la transition écologique. Ce modèle simple et transparent permet de soutenir des actions concrètes en faveur du climat, de la biodiversité, de la préservation des ressources naturelles et d’une transition écologique juste.
Soutenir des causes qui ont du sens
Les membres du collectif ont la possibilité de choisir les causes et les projets qu’ils souhaitent soutenir, en fonction de leurs valeurs et de leur ancrage territorial. Ce fléchage permet de redonner du sens à l’impôt, en orientant une partie de ses ressources vers des initiatives environnementales locales ou internationales.
Mobiliser ses équipes autour d’un engagement partagé
Rejoindre 1% for the Planet permet également d’impliquer ses collaborateurs, notamment via du mécénat, dans une démarche porteuse de sens. L’adhésion devient ainsi un levier d’engagement interne, en cohérence avec la raison d’être ou les valeurs de l’entreprise.
Accéder à une communauté active et engagée
Les membres sont invités à participer à des événements tout au long de l’année (cafés, afterworks, webinaires… [archive]), favorisant les échanges, la montée en compétences et les synergies entre acteurs engagés. L’événement phare du collectif, les Rencontres pour la Planète [archive], a lieu chaque année début octobre. Pendant deux jours, des associations environnementales présentent leurs projets directement devant des mécènes, dans une logique de mise en relation et de financement direct. C’est un temps fort de la communauté, propice à la rencontre, à l’inspiration et à la création de liens durables.
Un mouvement mondial, un impact global
Intégrer le collectif 1% for the Planet, c’est rejoindre un mouvement mondial d’entreprises et d’individus déterminés à avoir un impact positif pour la planète. C’est aussi renforcer la crédibilité et la transparence de son engagement environnemental grâce à un modèle reconnu, efficace et accessible.
Modalités d'adhésion
Pour rejoindre le collectif 1% for the Planet France, les entreprises suivent un processus en trois étapes :
Définir un plan philanthropique : il s’agit pour l’entreprise d’évaluer son engagement actuel ou de construire une première démarche de mécénat, en lien avec ses valeurs et ses capacités financières.
Choisir le périmètre d’engagement : l’entreprise décide si l’engagement du 1 % de son chiffre d’affaires concerne l’ensemble de sa structure, une marque spécifique ou une gamme de produits.
Compléter le formulaire d’adhésion : une inscription en ligne est à effectuer, suivie de la signature d’une lettre d’engagement et du règlement d’une contribution annuelle, incluse dans le calcul du 1 %. Cette contribution, appelée « proportion minimale », est due dès l’entrée dans le collectif. Elle permet notamment de soutenir les actions de l’organisation et le développement du réseau.
Une fois membre, l’entreprise peut répartir ses dons sur l’année et bénéficier des avantages liés à son engagement, tels que des réductions fiscales, une visibilité renforcée ou encore la participation à des événements du réseau.
L’ensemble des modalités de versement, des délais de dons et du calcul du 1 % est détaillé sur le site de l’organisation.
Voir aussi
Site officiel de 1% for the Planet France [archive]
Les entreprises et associations du collectif [archive]
Les belles histoires de nos membres et associations [archive]
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L'effondrement de l'éducation nationale
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Je viens de recevoir une notification pour un commentaire posté à la suite du mien. Le mien date de deux ans, je l'avais oublié. Bon, bien évidemment, depuis ce temps, rien ne s'est arrangé. Et croire que ça va aller mieux dans les années à venir est juste risible. Si tant est que ça soit drôle...
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L'imposition des milliardaires
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Si par hasard des lecteurs, lectrices ont trouvé déplacé le texte sur le Téléthon, je les invite à regarder l'émission de cash investigations sur Bernard Arnault, un milliardaire parmi d'autres. Personnellement, c'est ça que je trouve déplacé et j'en veux à l'état qui laisse ce système de "non imposition" en place et j'en veux à tous les avocats fiscalistes et aux milliardaires et à tous ceux ou celles qui truandent le pays et vivent avec des fortunes que nous n'arrivons même pas à imaginer. Tant mieux si l'argent récolté par le Téléthon permet de faire avancer la médecine et de sauver des vies, bien évidemment, mais dans un pays fiscalement juste, ces soirées de dons ne seraient pas nécessaires.
Enquête France 2
"Les impôts finalement acquittés sont très faibles par rapport aux revenus totaux" : "Cash Investigation" a eu accès aux données fiscales de Bernard Arnault
Publié le 04/12/2025 09:38 Mis à jour le 04/12/2025 14:30
Temps de lecture : 4min - vidéo : 3min
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Bernard Arnault est-il un contribuable comme les autres ? "Cash Investigation" a pu consulter le montant de l’impôt payé en 2023 par le milliardaire à la tête de LVMH. Les holdings qui abritent sa fortune lui permettent de payer moins d'impôt. Une enquête à voir dans "Cash Investigation" le 4 décembre 2025, sur France 2.
Après des mois d'enquête, "Cash Investigation" a fini par mettre la main sur les données fiscales de Bernard Arnault. Comme cette information est couverte par le secret fiscal, le magazine ne révélera pas le montant exact de cet impôt payé personnellement, mais a choisi, pour donner des ordres de grandeur, de réaliser une démonstration à l’aide de perles, dont chacune vaut 100 000 euros. Elles seront versées dans trois différentes boîtes — respectivement nommées "holdings", "revenus" et "impôts".
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Le salaire que déclare Bernard Arnault est de quelques millions d’euros chaque année. Mais ce n’est qu’une partie infime de ses revenus. Ils sont surtout composés des dividendes touchés en tant qu’actionnaire principal de LVMH. Selon les calculs de "Cash Investigation", la famille Arnault a touché, en 2023, 3,17 milliards d'euros de dividendes qui sont remontés dans les holdings familiales. Ce sont ces holdings qui abritent l’immense majorité de leur fortune, c’est-à-dire les millions d’actions LVMH que Bernard Arnault possède avec ses cinq enfants. Selon Le Monde, le milliardaire leur a déjà transmis une majorité de ses parts. Mais jusqu'à sa mort, c'est lui qui en garde les bénéfices et en touche les dividendes.
Si les dividendes demeurent dans les holdings que détient le milliardaire, elles sont très peu taxées : seulement à hauteur de 1,25%. Bernard Arnault laisse la grande majorité de ses dividendes dans ses holdings faiblement taxées et n'en place qu'une infime partie sur son compte bancaire. Cette petite partie sera taxée à hauteur de 30%, c'est la flat tax.
"Le taux d'impôt des milliardaires est vraiment beaucoup plus faible que ce qu'il serait s'ils jouaient les règles du jeu fiscal "
Selon l'économiste Lucas Chancel, professeur à Sciences Po, qui codirige également le Laboratoire sur les inégalités mondiales de l'Ecole d'économie de Paris, le milliardaire n'a aucune raison de sortir ses milliards de dividendes de ses holdings : "L'enjeu, c'est quoi ? C'est avoir un revenu pour financer un train de vie, une consommation, explique-t-il. Mais une fois qu'on a sorti 30 millions d'euros d'une holding, on a un train de vie qui est quand même déjà assez exceptionnel. On ne va pas avoir besoin de se verser 1 milliard, ou 2 milliards, sur un compte bancaire chaque année. On peut laisser le reste dans la holding. Et donc, c'est cela qui va vraiment permettre aux détenteurs des holdings d'optimiser leur impôt."
Concernant le salaire annuel déclaré par Bernard Arnault en 2023 à l'administration fiscale, il est de plusieurs millions d’euros. Là, c’est le taux d'impôt marginal de 45% qui s’applique. Les perles dorées sont ensuite versées dans la boîte "impôts" et l'on peut alors visualiser la totalité des impôts payés par Bernard Arnault et ses holdings, comparée à ce qu’il a gagné en 2023.
Qu'en conclut Lucas Chancel ? "Eh bien, que les impôts finalement acquittés sont très faibles par rapport aux revenus totaux. Les chercheurs qui s'intéressent à ces questions ont démontré depuis de nombreuses années que le taux d'impôt des milliardaires, et des centi-millionnaires, est vraiment très faible, beaucoup plus faible que ce qu'il serait s'ils jouaient les règles du jeu fiscal comme le commun des mortels." La démonstration fiscale de "Cash Investigation" ne s'arrête pas là, la suite est à découvrir ce soir, à 21h10 sur France 2.
Depuis des mois, "Cash Investigation" a sollicité LVMH à de nombreuses reprises, en vain. L’équipe a envoyé au groupe de luxe un mail avec de nombreuses questions, auxquelles LVMH n’a pas répondu.
Extrait de "Bernard Arnault, ombre et lumière d’un empire(Nouvelle fenêtre)", une enquête de Mathieu Robert à voir dans "Cash Investigation" le 4 décembre 2025.
> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo, rubrique "Les émissions(Nouvelle fenêtre)".
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Telethon
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/12/2025
J'espère bien que des gens ont été sauvés par la science et que les financements obtenus par le Telethon y ont contribué mais il n'en reste pas moins que c'est hallucinant que ça existe encore au regard des fortunes pharaoniques qui sont enregistrées en France et qui ne contribuent que très, très, très moyennement à l'imposition. Que l'état leur prenne 1 % par an pour le Telethon et ça dépassera très, très amplement les dons issus des individus lambda.
Christophe Khider
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Suivi(e)
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France-Inter: " N'oubliez pas d'appeler le 36 37 et de participer au Téléthon afin de battre le record de 96 millions d'euros de dons et faire progresser la recherche...".
ahahaha non pardon: AHHAHAHAHHAHHAHAHAHHAHA !
Le Téléthon, cette étrange émission où pendant 30 heures, des artistes et des présentateurs TV grugeurs du Fisc se succèdent toutes les demi-heures afin de demander à des smicards, des RMistes ou des chômeurs de donner à des Lobbys Pharmas blindés à milliards afin d’aider la “ recherche “ à trouver des solutions face à des maladies rares.
Orwell n'aurait pas imaginé mieux.
Un genre de messe laïque sponsorisée par les mêmes types qui pleurent la main sur le cœur mais facturent leurs prestations au tarif PDG, le tout sous des projecteurs qui éclairent davantage leur ego que les avancées scientifiques.
Le Téléthon, au fond, c’est un peu Netflix version misère humaine: ça raconte chaque année la même histoire, avec les mêmes séquences calibrées, mais jamais de final. Et si tu regardes bien, on te vend de l’espoir sous cellophane, alors qu’en coulisses c’est surtout l’industrie pharmaceutique qui turbine comme une centrifugeuse à dividendes.
MERDE.
On pourrait applaudir le concept si on était un peu naïf, un peu beaucoup bête MAIS force est de constater que depuis plus de 30 ans que cette grande messe télévisuelle existe, et MALGRÉ le fait que les millions de dons succèdent aux millions de dons chaque année, cette fameuse “ recherche “ avance autant qu’un myopathe livré à lui-même.
Que les enfants de la Lune sortent toujours avec des combis à la Pesquet en plein soleil pour éviter de finir aussi grillé qu'un steak oublié par un cuistot en plein burn-out, que les gens qui ont la mucoviscidose ont des chances de survie aussi élevées qu’un type ayant bossé à Tchernobyl le jour où le réacteur a décidé de se faire la malle, que ceux qui ont la maladie des os de verre continuent à se casser au moindre contact comme de la porcelaine posée sur une machine à laver.
MERDE.
Les cancers ? Toujours les mêmes suites dégueulasses, avec des chimios et des séances de laser game qui te pètent plus qu’ils ne te réparent, un peu comme si on tentait d’éteindre un incendie au napalm. J'ai vu mon père et Grand-père en mourir à 30 ans de distance c'est dire si j'en suis témoin, aucune avancée majeure à part pour te foutre dans le coltard avant de claquer avec des cocktails de médocs digne d'un camé Porte de La Chapelle !
On va rire avec l'histoire de ma tante, je te le promets, elle, radine comme un Pape qui négocierait le litre d'eau bénite. Quand elle me filait 10 balles pour Noël, elle avait les doigts tellement crispés sur le biffeton, que pour lui prendre, t'avais l'impression de lui arracher son âme.
Cette gourgandine qui avait une partie du même ADN que moi, c'était mis en tête début des années 2000 de sauver le Grégory Lemarchal atteint de mucoviscidose. Donc tous les ans elle filait du blé au téléthon en croyant sauver le Greg alors que Nikos refaisait les peintures de sa baraque en Grèce avec son pèze.
Dix ans plus tard, lors d'un hommage à Lemarchal sur TF1, elle avait notifié toute la famille en hurlant que c'était grâce à ses putain de dons à ELLE que le Greg chantait encore, on a eu beau lui expliquer que le Greg était six pieds sous terre depuis longtemps déjà, elle n'en démordait pas, il était devant lui à la téloche, il était vivant, elle avait gagné ! Un moment, même quand c'est ta propre famille, devant la connerie, t'abdique comme Napoléon après Waterloo. Plus rien à faire.
BREF : avec les tunes donnés, à part les résidences secondaires de Drucker et Sophie Davant D'après, on n’a pas vu l’ombre du commencement d’un début de progrès. Des sommes stratosphériques et indécentes qui servent à tout sauf à leur but initial.
MERDE.
Et Big Pharma dans tout ça ?
Ces mecs-là, c’est le seul secteur au monde capable de transformer la souffrance en business model.
Ils classent les maladies non pas par urgence médicale mais par rentabilité au kilo, si ça ne rapporte pas, ça n’existe pas.
Ils te parlent compassion, mais ils gèrent leurs priorités comme un trader sous adrénaline: ce qui paie avance, ce qui ne paie pas crève.
Et quand il s’agit de maladies rares, ils deviennent soudain aussi motivés qu’un livreur Uber quand il reste deux minutes pour qu'il touche sa prime, et aussi transparents qu'un Maire corrompu quand on retrouve le Marché public dans son coffre !
Eux, c’est simple : plus la maladie est grave, plus ils voient un marché comme un vautour voit un corps encore tiède.
Et chaque année, ils découvrent miraculeusement une nouvelle “ piste prometteuse ”… juste au moment où ils renégocient leurs budgets. MOUAHAHAHHAHAHAHHA.
Comme par hasard.
Là où un Ponte qui dirigeait un labo m’avait avoué il y a trois ans qu’effectivement les dons servaient déjà en majorité, et prioritairement, à payer les FAMEUX “ frais de fonctionnement “ avant de servir à la recherche et aux Chercheurs…par " frais ", il fallait comprendre: ses vacances à Rio, son SUV Cayenne et l'appart de sa Maîtresse !
En gros, le Téléthon, c’est comme filer de l’eau dans une passoire et espérer remplir une baignoire: ça coule, ça gaspille, et ça sert surtout ceux qui tiennent la passoire.
Alors, y a un moment, HEIN : je dirai quand on a commencé à comprendre que rien que pour avoir un masque en période de pandémie, on avait plus de chance d’en choper un en découpant le bonnet d’un soutif de nos grands-mères que d’attendre derrière l’État et son pseudo soutien, on a compris que les lobbys pharmas servaient plus leurs propres intérêts ET LEURS DIVIDENDES que les pauvres gus atteints de maladies graves, rares ou orphelines…
Ces mecs-là, c’est comme un GPS cassé: ça promet la meilleure route mais ça t’emmène systématiquement dans un cul-de-sac où eux seuls encaissent les péages.
MERDE.
La bise et bon week-end à tous
