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Pacte pour le climat
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/11/2025
Un site que je trouve très intéressant.
Le réchauffement climatique et ses effets
La géopolitique du climat
Qu’est-ce que la Convention Climat de l’ONU ?
En 1992 se tient une conférence de l’Organisation des Nations unies, à Rio de Janeiro, au Brésil. Elle est surnommée…
Quelles sont les forces et les faiblesses de la Convention sur le climat ?
Le premier point fort de la Convention est son existence. Derrière l’apparence de lapalissade du propos se cachent deux aspects…
L’Accord de Paris, en 2015, résout-il le problème climatique ?
Lorsque fut signé l’Accord de Paris, en conclusion de la 21e COP en décembre 2015, nombre d’observateurs et de diplomates ont cru…
Pourquoi l’objectif des 1,5 °C a-t-il été inscrit dans l’Accord de Paris ?
Le texte de l’Accord de Paris précise que l’objectif climatique des pays signataires est de tenter de se rapprocher au…
Qu’appelle-t-on la justice climatique ?
Depuis le début des débats sur le changement climatique, la notion de « justice » est au cœur des controverses…
Serait-il plus pertinent de mesurer l’empreinte carbone de chaque pays ?
Depuis la signature de la Convention, chaque pays doit tenir à jour un « inventaire » de ses émissions de gaz à…
Le GIEC, expertise de la science
Comment a été créé le GIEC ?
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est créé en novembre 1988. À la demande des chefs d’État et…
Comment fonctionne le GIEC ?
La fonction du GIEC est de publier des rapports d’expertise rédigés par des scientifiques à la demande des gouvernements et…
Le GIEC est-il indépendant des gouvernements ?
On pouvait craindre que cette organisation uniquement chargée de fournir une expertise aux gouvernements en soit le jouet, surtout des…
Comment le GIEC analyse-t-il les impacts du changement climatique ?
Le groupe 2 du GIEC1 s’intéresse à la vulnérabilité des sociétés face au changement climatique et à leurs capacités d’adaptation….
Y a-t-il un consensus chez les économistes sur la politique climatique ?
Le groupe 3 du GIEC étudie les scénarios possibles des évolutions démographiques, économiques et technologiques, et donc d’émissions de gaz…
Qui sont les climatosceptiques et que disent-ils ?
Dès le premier rapport du GIEC, des lobbys industriels ont engagé le fer contre les climatologues, en dénigrant leur travail…
Le Climategate a-t-il mis en cause le GIEC ?
En 2010, une formidable campagne de dénigrement du GIEC a été lancée par les lobbys climatosceptiques. Elle diffuse les mensonges…
Le prix Nobel de la paix du GIEC est-il justifié ?
En octobre 2007, le GIEC fut récipiendaire (avec l’ex-vice-président américain Al Gore) du prix Nobel de la paix. Cette récompense peut…
Les risques du changement climatique
Existe-t-il une science des risques climatiques ?
Évaluer les risques du changement climatique ne constitue pas une discipline scientifique mais fait appel à de nombreuses sciences –…
Peut-on s’adapter aux risques climatiques ?
Des changements sont désormais inéluctables, induits par le réchauffement climatique déjà survenu et celui, d’au moins 0,5 °C de plus…
Des écosystèmes sont-ils menacés ?
Le changement climatique provoqué par l’homme est environ quinze fois plus rapide que ceux, d’origine naturelle, du dernier million d’années….
La hausse du niveau marin déclenchera-t-elle des migrations massives ?
La hausse du niveau marin d’ici 2100 sera de l’ordre de 50 centimètres à un mètre selon le rapport 2014…
La sécurité alimentaire est-elle en danger ?
Si une partie de la population mondiale souffre de trop manger, près de 800 millions de personnes souffrent de la…
La mousson africaine disparaîtra-t-elle ?
Cette question illustre une notion cruciale pour la mesure des risques climatiques : l’incertitude. En effet, les climatologues ne savent pas…
Les ressources alimentaires que nous tirons des océans se tariront-elles ?
Les océans se transformeront sous le double effet du réchauffement climatique des eaux et de leur acidification. Les conséquences en…
Quels sont les dangers des vagues de chaleur ?
Les épisodes caniculaires vont se multiplier, à toutes les latitudes. Dans les pays tropicaux – en Afrique subsaharienne, en Inde, en…
Quels seront les effets de la fonte des glaciers de montagne et du pergélisol ?
Voies de chemins de fer qui ne tiennent plus droit, fissures dans les bâtiments qui menacent de s’écrouler, oléoducs qui…
Manquera-t-on d’eau ?
Cette question peut sembler étrange puisque la quantité d’eau que contient l’atmosphère sera amplifiée par son réchauffement. Mais cette augmentation…
Y aura-t-il des guerres à cause du climat ?
Cette question est déjà l’objet de controverses virulentes. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré en 2007…
L’extinction de l’espèce humaine est-elle en cause ?
Les slogans lors des manifestations de jeunes inquiets de la menace climatique pour leur vie, les cris d’alarme lancés par…
Les énergies et le climat
Y a-t-il assez d’énergies fossiles pour changer le climat au-delà des 2 °C ?
Les ressources en charbon, gaz et pétrole sont certes limitées puisque leur reconstitution par la nature prendrait des millions d’années….
Pourquoi est-il si difficile de se passer des énergies fossiles ?
Les manifestants qui réclament des actions efficaces de la part des gouvernements pour lutter contre le changement climatique ciblent souvent,…
Pourquoi est-il si difficile de se passer du pétrole ?
Aux débuts de son exploitation, le pétrole est surtout utile pour… se passer des graisses et huiles animales. Pour s’éclairer,…
Comment ont évolué les émissions de CO2 liées aux énergies fossiles depuis 1990 ?
En 1990, les émissions mondiales de CO2 liées à l’usage des énergies fossiles étaient d’environ 20 milliards de tonnes. En 2018,…
Que révèlent les prospectives énergétiques ?
Les études prospectives des spécialistes et de l’AIE montrent que les décideurs économiques et politiques n’ont pas du tout intégré…
Quelles décisions urgentes prendre pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
Les analyses du groupe 3 du GIEC alertent sur l’un des pièges les plus dangereux qui guettent les gouvernements, les…
Pourquoi doit-on décarboner l’électricité ?
L’électricité représente près de 40 % des émissions mondiales de CO2. La raison ? Les milliers de centrales électriques au charbon (40 %…
Le gaz naturel est-il une énergie climato-compatible ?
Les entreprises qui produisent et commercialisent le gaz naturel le présentent souvent comme une énergie propre. Cette publicité est en…
Les électricités éoliennes et solaires sauveront-elles le climat ?
Parmi les sources d’électricité bas carbone, le solaire et l’éolien sont celles qui se sont développées le plus rapidement ces…
Peut-on capturer et stocker le CO2 produit par les usines ?
Dans nombre des scénarios analysés par le groupe 3 du GIEC qui permettent d’atteindre l’objectif des 2 °C, une part significative…
L’énergie nucléaire peut-elle contribuer à décarboner l’économie ?
Oui… mais pour une part minoritaire à l’échelle mondiale, et qui dépendra des décisions futures. L’énergie nucléaire permet en effet…
Les économies d’énergie pourraient-elles être suffisantes ?
Les rapports du GIEC notent qu’économiser l’énergie et améliorer l’efficacité énergétique des équipements constitue une réponse efficace et indispensable au…
L’économie du changement climatique
Quels outils économiques peuvent favoriser la transition énergétique ?
Depuis plus de vingt ans, des économistes font des propositions aux gouvernements pour la mise en œuvre de politiques visant…
Pourquoi taxes et marchés du CO2 ne fonctionnent-ils pas bien ?
Le plus grand « marché du carbone » du monde a été mis en place par l’Union européenne en janvier…
Les énergies fossiles sont-elles subventionnées ?
En 2017, selon l’AIE, les subventions soutenant la consommation des énergies fossiles, principalement destinées au pétrole et à l’électricité obtenue…
La lutte contre les émissions est-elle compatible avec le libéralisme économique ?
Depuis 1992, les débats font rage entre économistes spécialistes du climat, de l’énergie et du développement, mais aussi entre militants…
L’agriculture et les forêts peuvent-elles limiter le changement climatique ?
L’agriculture joue un double rôle dans le futur climatique de la planète. Elle fait partie des émetteurs de gaz à…
Peut-on atteindre les objectifs climatiques sans diminuer les consommations ?
La réponse à cette question suppose de revenir sur la notion de justice climatique. Puisque les 10 % les plus riches…
Faut-il choisir entre le climat et l’emploi ?
Ce dilemme est à la base des retards à agir pour lutter contre le changement climatique. La plupart des dirigeants…
Pourquoi et comment aider les pays pauvres ?
La responsabilité des pays anciennement industrialisés dans le changement climatique leur confère une obligation morale d’aider les populations pauvres qui…
La France
Quelles sont les émissions de gaz à effet de serre de la France ?
Au regard des émissions mondiales (près de 40 milliards de tonnes de gaz à effet de serre), celles de la France…
La France est-elle un bon élève du climat ?
Parmi les pays industrialisés et riches, la France fait partie des plus faible émetteurs de gaz à effet de serre…
Est-ce que les Français comprennent le changement climatique ?
La démocratie politique signifie que les citoyens, en choisissant leurs gouvernants et législateurs, déterminent la politique de la nation. Mais…
Puisque la France pèse 1 % de la population, que peut-elle faire ?
L’argument est souvent avancé par des militants climatosceptiques. Pourquoi agir puisque notre avenir climatique dépend surtout des autres ? Ce raisonnement…

Newsletter Pacte pour le Climat
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Un monde en burn out
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/11/2025
Je n'ai jamais parlé ici du génocide en Palestine, ni celui au Soudan, ni de la guerre en Ukraine, ni de toutes les aberrations folles de l'humain.
Je ne vais pas dire que ça ne m'intéresse pas mais c'est juste que je n'y peux rien, absolument rien. Je ne vais pas aller en Palestine, ni au Soudan, ni en Ukraine et je pourrais toujours clâmer haut et fort ma colère, ça n'y changera rien.Sur le problème écologique de la planète, j'ai une possibilité d'intervention. Non pas au niveau planétaire, ni même au niveau national, ni même régional... mais juste là où je vis. On a planté aujourd'hui le centième arbre ( chênes, châtaigners, bouleaux, hêtres, tilleul, pawlonia, saule, frênes, robiniers, divers résineux etc...) depuis notre arrivée au mois de mars. Durant l'automne et l'hiver, on va doubler encore ce nombre. L'agroforesterie, c'est ce qui occupe nos journées, nos pensées, nos réflexions. Que la biodiversité soit la plus riche possible, que le potager nous nourrisse, que nos arbres greffés nous donnent de beaux fruits. Il ne s'agit pas seulement de "profiter" des richesses de la nature dans le cadre alimentaire mais de rendre à la nature plus que ce qu'elle nous offre et donc de faire en sorte que le terrain soit un refuge, un lieu préservé. Donnant-donnant.
Pour ce qui est des anticipations sur un futur chaotique, je n'en ai aucun doute. Il n'y a que la date que nous ne connaissons pas. Le monde humain ne m'intéresse que dans cette optique et je pense même que tout le reste est anecdotique. Ca n'enlève rien à l'aspect dramatique des guerres, des crises sociales, de la violence, etc ... mais au regard de ce vers quoi nous allons, c'est dérisoire.
112 720 vues 2 nov. 2025 ✪ Priorité aux membres le 2 novembre 2025 GÉOPOLITIQUE
L'humanité entre dans une phase chaotique. Un monde instable. Pour Olivier Hamant, le monde va radicalement changer dans les années à venir. Notre monde, basé sur un climat stable, va en grande partie s'effondrer. L'économie globalisée, reposant sur des infrastructures, des transports, ou des technologies ultra-performantes va être violemment percutée par un climat chaotique comme par l'effondrement du vivant. Pour Olivier Hamant, le paradigme de la performance va être remplacé par celui de la robustesse.
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L'hôpital en urgence
- Par Thierry LEDRU
- Le 15/11/2025
On parle de soins, de santé, de survie parfois. Et les gens censés assurés cette priorité absolue sont eux-mêmes dans une situation si lourde que leurs compétences ne suffisent plus.
Il y a bien longtemps déjà, j'avais écrit ici que deux secteurs seraient considérablement attaqués par les directives gouvernementales : l'éducation nationale et le milieu hospitalier.
Est-ce que les alertes lancées depuis bien longtemps ont été entendues ? On peut supposer que oui.
Est-ce qu'elles ont été suivies de décisions positives ? Non
"Je croisais les doigts pour que rien de grave n'arrive" : des internes en médecine racontent la rudesse de leurs stages aux urgences
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Article rédigé par Florence Morel
France Télévisions
Publié le 15/11/2025 07:06
Temps de lecture : 8min
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Un soignant à l'hôpital de Périgueux (Dordogne) le 20 novembre 2020. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)
Les urgences du CHU de Caen sont contraintes de travailler sans internes pendant six mois, faute de médecins expérimentés pour les encadrer. La crise traversée par l'hôpital normand illustre les difficultés rencontrées par les étudiants en médecine dans d'autres établissements.
Une situation exceptionnelle qui trahit les maux de l'hôpital public. Au CHU de Caen, les urgences sont contraintes de fonctionner sans internes pour les six prochains mois. Faute de médecins expérimentés pour encadrer ces étudiants en médecine, l'agrément a été suspendu, et les stages avec. Face à cette crise, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a annoncé qu'elle faisait appel à la réserve sanitaire, d'ordinaire mobilisée pour des épidémies ou des catastrophes naturelles, afin que des praticiens viennent en renfort assurer l'accueil des patients 24 h/24 et sept jours sur sept. Au CHU de Caen, "les internes étaient arrivés au bout du bout, avec une surcharge de travail, psychologique et émotionnelle. Il y avait un risque de burn-out", affirme Mélanie Debarreix, présidente de l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), à l'origine de la procédure.
"Les difficultés des urgences de Caen ne sont malheureusement pas isolées et les services d'urgences à gros volume d'activité [comme les CHU] connaissent actuellement des tensions sans précédent sur les ressources médicales", ont dénoncé dans un communiqué(Nouvelle fenêtre) plusieurs organisations de médecine d'urgence. "Ce sont les internes qui portent les CHU à bout de bras. On représente 40% des effectifs et 70% des actes médicaux, évalue Mélanie Debarreix. L'hôpital de Caen est juste une illustration des difficultés de notre système de santé." Franceinfo a interrogé des internes en poste dans plusieurs régions. Ils décrivent un manque d'encadrement, un sentiment de solitude et une surcharge de travail qui peuvent affecter leur santé mentale et la qualité des soins.
"L'interne doit s'occuper de tout"
A seulement 23 ans, Charly* a choisi d'effectuer son premier stage d'internat aux urgences d'un petit centre hospitalier, "bien réputé", car "à cheval sur les horaires et les heures dédiées à la formation, ce qui n'est pas le cas partout". La nuit, le service est composé de "trois médecins, dont un de Smur", le service mobile d'urgence et de réanimation, qui est envoyé sur le terrain avec une ambulance quand le patient se trouve dans un état grave. Charly se souvient que, lors de gros accidents de la route, quand deux des trois médecins de garde sont dépêchés sur place et que le troisième dort, "l'interne doit s'occuper de tout". "On peut essayer de rappeler celui qui est en train de dormir, mais ça dépend lequel, explique-t-il. Certains sont à l'écoute, mais d'autres moins et quand on les appelait, ils refusaient de venir. Plus la nuit avance, plus il y a de chances qu’on se retrouve seul, alors que ça n’est pas censé se produire. Pendant ces situations, je croisais les doigts pour que rien de grave n’arrive."
Des moments de solitude également vécus par Redwan*, qui se serait bien vu urgentiste en commençant ses études de médecine. Au moment d'entamer son troisième semestre d'internat, il n'en est plus si sûr. "Je n'évolue qu'avec des adultes tristes, qui ne sont pas forcément malveillants à la base, mais le deviennent", déplore-t-il.
"Ce n'est pas normal d'appeler un médecin à 2 heures du matin pour une chirurgie viscérale, qui te répond : 'Pourquoi tu m'appelles ? Tu me casses les c... !'"
Redwan, interne
à franceinfo
Une violence verbale que Redwan a du mal à accepter, même s'il est conscient que ses supérieurs sont aussi sujets au stress et à la fatigue. "Dans un service où il faudrait cinq médecins seniors, ils ne sont parfois qu'un ou deux et ont déjà fait deux ou trois gardes dans la semaine, ils sont épuisés", précise Atika Bokhari, présidente du Syndicat des internes en médecine générale (Isnar-IMG).
"J'ai laissé un patient repartir avec une fracture"
Son stage aux urgences, Agathe* aimerait même l'oublier. "Je l'ai très mal vécu, même si on était bien formés et encadrés", se souvient-elle. Les urgentistes plus âgés étaient disposés à répondre à ses questions (et à se lever la nuit), mais il était généralement impossible de les solliciter. "Notre médecin référent était souvent en train de gérer des urgences vitales, et nous, on devait faire la petite traumatologie, se remémore la future généraliste. Une fois, je me suis dit : 'Fais-toi confiance'. J'ai laissé un patient repartir avec une fracture. Il a dû revenir se faire opérer quelques semaines plus tard." Depuis, quand elle sélectionne ses stages, elle veille à ce qu'aucune garde aux urgences ne soit prévue.
En choisissant la médecine générale, les internes doivent effectuer au moins un stage aux urgences pour valider leur diplôme. Ils peuvent aussi en choisir deux en médecine de ville (dans un cabinet libéral ou une maison de santé, par exemple). "On chérit ces stages, confie Atika Bokhari. Contrairement aux centres hospitaliers, on a un encadrant qui a une responsabilité pédagogique et qui a été formé. Dans les hôpitaux, ce sont les services qui ont les agréments de stage. Il faudrait que l'ensemble des personnes qui encadrent les internes aient été formés, ce qui n'est pas le cas", déplore-t-elle. Car les internes peuvent prescrire des médicaments et des examens médicaux, mais ils doivent le faire sous la supervision d'un médecin senior. Et cet encadrement est essentiel, surtout lorsque le jeune médecin fait ses premiers pas à l'hôpital.
"J'ai dépassé les 80 heures hebdomadaires"
Comme Agathe, Jonathan* s'est d'abord estimé chanceux lors de son premier stage aux urgences d'un centre hospitalier de la côte Atlantique. Avec une "équipe très à l'écoute des internes", soucieuse de les "encadrer, surtout au début, en leur offrant de l'autonomie au fur et à mesure". Toutefois, cette "bienveillance" n'a pas évité le surmenage. "J'ai lâché, souffle-t-il deux ans plus tard. J'avais des difficultés lors de certaines gardes, alors j'ai dû me mettre en arrêt de travail. Ce sont des journées denses, l'environnement est stressant, contrairement à d'autres services." Lors d'une enquête réalisée en 2023(Nouvelle fenêtre) par plusieurs syndicats d'internes (dont l'Isni), 80% de ces étudiants disaient dépasser les 48 heures de travail hebdomadaires réglementaires, avec une moyenne à 59 heures, et 10% affirmaient même aller au-delà de 80 heures travaillées en sept jours. Le tout pour un salaire compris entre 1 763 euros net mensuels en première année et près de 2 300 euros en cinquième année (hors primes et gardes), selon les données de l'Isni.
Inès*, qui vient d'entamer son troisième stage d'internat en urologie, "aime toujours" ce métier qu'elle exerce et apprend avec passion, même s'il lui arrive de "craquer".
"Lors de la dernière semaine de mon précédent poste, j'ai fait trois gardes de 24 heures et ensuite trois journées, donc j'ai dépassé les 80 heures hebdomadaires. Et c'est un stage réputé plutôt cool."
Inès, interne
à franceinfo
"Parfois, je me dis que j'ai fait trop d'efforts pour subir tout ça, lâche la future chirurgienne. La charge de travail, le fait de ne pas être en confiance... Et cette impression qu'on ne m'aide pas comme il faudrait."
Jonathan, Charly et Agathe se disent "écœurés" de l'hôpital. "Je suis encore plus convaincu de m'en éloigner le plus possible, affirme Charly, qui nuance : "Cela ne m'empêchera pas de faire des gardes jusqu'à minuit en tant que médecin généraliste." Redwan, lui, a déjà fait quelques recherches pour s'expatrier. Inès, quant à elle, a "encore envie d'y croire et de transmettre". Elle l'assure : "Tant que je tiendrai et qu'on voudra de moi, je resterai à l'hôpital."
*Les prénoms ont été modifiés à la demande des intéressés.
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Vendredi noir : 13 novembre 2015
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/11/2025
Il ne faut pas laisser ces vidéos se perdre. Et toutes les autres.
Maintenant, je sais qu'elles sont archivées ici.
Les otages, les hommes du BRI, les soignants.
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Pris dans la nasse
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/11/2025
Avec Nathalie, on ne voit quasiment personne.
Jamais de resto, jamais de cinéma, le moins possible de "sorties" en ville pour les courses et quand c'est inévitable, on a une liste, on s'y tient. L'idée, c'est de repartir le plus vite possible.
Mais là, on a été invités par les gens qui nous ont vendu la maison pour une représentation théâtrale, une pièce dans laquelle, l'ancien propriétaire jouait deux rôles. Ce sont des gens qu'on aime bien, qu'on estime. On a accepté l'invitation.
La salle des fêtes était pleine comme un oeuf, principalement des gens de notre âge, le troisième âge.
Dans notre dos, on a entendu deux personnes qui toussaient.
La pièce de théâtre était bien amusante et on a trouvé très impressionnant pour ces acteurs et actrices d'assumer des rôles bien atypiques, de se lâcher, de se mettre en scène devant une salle bondée. Quelque chose que je serais incapable de faire.
C'était un samedi soir.
Dimanche, on a travaillé sur le terrain.
Lundi, Nathalie a commencé à se sentir mal.
Mardi matin pour moi.
Et maintenant, depuis onze jours, on se bat avec le covid. Et c'est rude... Très, très grosse fatigue, difficultés à respirer juste à monter l'escalier, perte partielle de l'odorat et du goût et de l'appétit, des nuits très agitées, des quintes de toux jusqu'à en vomir, des frissons, des bouffées de chaleur et des tremblements, des courbatures, partout, et pour moi des crampes dans les jambes encore plus fréquentes et violentes que d'habitude.
On n'avait pas de médecin généraliste. On n'en avait pas eu besoin depuis qu'on est arrivé. Je comprends pourquoi les urgences sont débordées. Pour avoir un RDV chez un médecin, il faut être persévérant. On pourra voir un généraliste la semaine prochaine... En attendant, c'est huiles essentielles, artémisia, miel et citron.
Le problème, en fait, c'est de voir dans quel état psychologique, ça nous met. Onze jours, sans aucune activité physique, sans même s'occuper du potager, c'est un calvaire, une épreuve morale. Et ça me renvoie à la fin de vie de mes parents. Ma mère est morte le 12 septembre, grabataire, démence sénile, alzheimer, elle avait 89 ans. Deux ans qu'elle ne me reconnaissait plus, ni même son mari, elle appelait juste sa mère, plus aucune relation sociale, le regard vide ou empli d'une terreur sans nom. L'équipe médicale m'avait demandé l'autorisation d'arrêter les traitements médicamenteux (multiples pathologies) Des anxiolitiques géraient les angoisses au mieux. Elle est morte dans son sommeil.
Quand à mon père, il a 90 ans, lui aussi en fauteuil roulant, aveugle, démence sénile, plus aucune autonomie, il pense que je suis son petit-frère. Il ne lui reste rien de son passé. Il dort. Il peut même s'endormir quand je suis en train de lui parler. Parfois, il comprend ce que je raconte. Quand je lui parle de son travail de représentant de commerce. Il adorait son métier. Il ne sait plus rien du reste, ni de la mort de mon frère, ni de celle de sa femme, ni de leurs nombreux voyages, tout a été effacé. Il suffirait que le traitement chimique qui le maintient en vie soit stoppé pour que ça s'arrête. J'en ai déjà parlé avec l'équipe médicale mais pour les professionnels de la santé, tant qu'il y a encore un semblant de "relation", on ne parle pas d'acharnement thérapeutique.
Ma mère avait des angoisses très, très importantes et des crises de hurlements. Elle n'entendait plus les intervenants, elle était ailleurs. Mon père a encore une "conscience" qui fait que la question du maintien en vie ne se pose pas.
Bon, ok, je les laisse gérér mais je ne veux pas de cette nasse pour moi, je la refuse catégoriquement. Il me suffit de voir déjà combien il m'est douloureux de rester inactif, physiquement, pour savoir que la fin de vie de mes parents, je n'en veux pas.
Onze jours à me traîner de la chaise à mon lit.
Je lis et je dors.
Je n'écris plus, j'ai tout arrêté. Aucun retour sur "Jarwal", c'est bon, j'ai compris, j'attends les retours chiffrés des ventes de l'année 2025 pour dire à l'éditrice si je lui envoie les deux romans finis et pour me décider à terminer celui en cours. Il est fort probable que ça sera un arrêt final.
Je n'ai pas l'énergie pour regarder un documentaire, trop fébrile, trop de toux, d'éternuements, de frissons, je peux lire dix minutes puis je ferme les yeux et je pense aux montagnes, je m'accroche à l'idée que c'est une sale période, que ça va s'arranger. Oui, il est probable que ça va s'arranger mais ça ne sera plus jamais le cas pour mon père.
Il est pris dans une nasse.
Et j'en arrive donc à la conclusion de tout ça : si un jour, au bout d'un an, il n'y a pas eu de publication d'au moins un article sur le blog, c'est que je serai mort. Probablement en montagne ou sur mon vélo.
Et il restera à vous réjouir pour moi puisque ça signifiera que j'aurai échappé à la nasse.
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Manifeste pour une science post-matérialiste
- Par Thierry LEDRU
- Le 31/10/2025
Ce manifeste a dix ans et même si le chemin à parcourir est encore très long, il est certain que la médecine est davantage réceptive à la spiritualité.
Manifeste pour une science post-matérialiste
Publié le 26/01/2015 - Enquêtes 8min
https://www.inexplore.com/articles/Manifeste-science-Beauregard
La science matérialiste ne serait-elle pas un peu dépassée aujourd’hui ? Un comité de scientifiques, participants au Sommet international sur la science post-matérialiste, la spiritualité et la société, a élaboré un Manifeste arguant pour une ouverture des esprits scientifiques, au delà du matérialisme et vers une meilleure compréhension de l’esprit comme un aspect majeur de la fabrique de l’univers.

Sciences
f1.online
Nous sommes un groupe de scientifiques reconnus internationalement et œuvrant dans divers champs d'expertise (biologie, neurosciences, psychologie, médecine, psychiatrie). Nous avons participé à un Sommet international sur la science post-matérialiste, la spiritualité et la société. Ce sommet, qui était co-organisé par Gary E. Schwartz, PhD, et Mario Beauregard, PhD, de l’Université de l’Arizona, ainsi que Lisa Miller, PhD, de l’Université Columbia, a été tenu à Canyon Ranch (Tucson, Arizona, É-U) du 7 au 9 février 2014.
L’objectif de ce sommet était de discuter de l’impact de l’idéologie matérialiste sur la science et de l’influence du paradigme post-matérialiste émergent sur la science, la spiritualité et la société. Nous sommes arrivés aux conclusions suivantes, qui forment notre Manifeste pour une science post- matérialiste. Ce Manifeste a été préparé par Mario Beauregard, PhD (Université de l’Arizona), Gary E. Schwartz, PhD (Université de l’Arizona), et Lisa Miller, PhD (Université Columbia), en collaboration avec Larry Dossey, MD, Alexander Moreira-Almeida, MD, PhD, Marilyn Schlitz, PhD, Rupert Sheldrake, PhD, et Charles Tart, PhD.
1. La vision du monde scientifique moderne repose en grande partie sur des postulats étroitement associés à la physique classique. Le matérialisme—l’idée que la matière est la seule réalité—est l’un de ces postulats. Un autre postulat est le réductionnisme, la notion selon laquelle les choses complexes ne peuvent être comprises qu’en les réduisant à l’interaction de leurs parties ou à des choses plus simples ou fondamentales telles que des particules matérielles.
2. Durant le 19e siècle, ces postulats se changèrent en dogmes et s’unirent pour former un système de croyances qui devint connu sous le nom de « matérialisme scientifique ». Selon ce système de croyances, l’esprit n’est rien de plus que l’activité physique du cerveau, et nos pensées ne peuvent avoir aucun effet sur nos cerveaux et nos corps, sur nos actions et sur le monde physique.
3. L’idéologie scientifique matérialiste devint dominante dans le milieu académique au cours du 20e siècle. Tellement dominante qu’une majorité de scientifiques se mirent à croire que cette idéologie reposait sur des évidences empiriques et qu’elle représentait la seule conception rationnelle possible du monde.
4. Les méthodes scientifiques basées sur la philosophie matérialiste se sont avérées hautement fructueuses car elles ont permis une meilleure compréhension de la nature, ainsi qu’un plus grand contrôle et une liberté accrue par le biais des avancées technologiques.
5. Toutefois, la dominance quasi absolue du matérialisme dans le milieu académique a étouffé les sciences et entravé le développement de l’étude scientifique de l’esprit et de la spiritualité. La foi en cette idéologie, comme cadre explicatif exclusif de la réalité, a amené les scientifiques à négliger la dimension subjective de l’expérience humaine. Cela a conduit à une conception fortement déformée et appauvrie de nous-mêmes et de notre place dans la nature.
6. La science est d’abord et avant tout une méthode non dogmatique et ouverte d’acquisition de connaissances au sujet de la nature. Cette méthode est basée sur l’observation, l’investigation expérimentale et l’explication théorique de phénomènes. La méthode scientifique n’est pas synonyme de matérialisme et ne doit être influencée par aucune croyance, dogme ou idéologie.
7. Vers la fin du 19e siècle, les physiciens découvrirent des phénomènes qui ne pouvaient être expliqués par la physique classique. Cela mena au développement, durant les années 1920 et le début des années 1930, d’une nouvelle branche de la physique appelée mécanique quantique (MQ). La MQ a remis en question les fondations matérielles du monde en montrant que les atomes et les particules subatomiques ne sont pas réellement des objets solides—ils n’existent pas de manière certaine en des endroits et des temps définis. Plus important encore, la MQ a introduit l’esprit dans sa structure conceptuelle de base puisqu’il a été découvert que les particules observées et l’observateur—le physicien et la méthode utilisée pour l’observation—sont liés. Selon l’une des interprétations de la MQ, ce phénomène implique que la conscience de l’observateur est vitale pour l’existence des événements physiques mesurés, et que les événements mentaux peuvent influencer le monde physique. Les résultats d’études récentes supportent cette interprétation. Ces résultats suggèrent que le monde physique n’est pas la composante unique ou primaire de la réalité, et qu’il ne peut être pleinement compris sans faire référence à l’esprit.
8. Des études en psychologie ont montré que l’activité mentale consciente peut affecter causalement le comportement, et que la valeur explicative et prédictive des processus mentaux subjectifs (par exemple : croyances, buts, désirs, attentes) est très élevée. De surcroît, des travaux en psychoneuroimmunologie indiquent que nos pensées et nos émotions peuvent grandement influencer l’activité des systèmes physiologiques (par exemple : immunitaire, endocrinien, cardiovasculaire) connectés au cerveau. Par ailleurs, les études de neuroimagerie de l’autorégulation émotionnelle, de la psychothérapie et de l’effet placebo, démontrent que les événements mentaux affectent significativement l’activité du cerveau.
9. L’étude des soi-disant « phénomènes psi » indique que nous pouvons parfois recevoir de l’information significative sans l’utilisation des sens ordinaires, d’une manière qui transcende les contraintes habituelles d’espace et de temps. De plus, la recherche sur le psi démontre que nous pouvons mentalement influencer à distance des appareils physiques et des organismes vivants (incluant les êtres humains). La recherche sur le psi montre également que l’activité mentale d’individus éloignés peut être corrélée de manière non-locale. En d’autres termes, les corrélations entre l’activité mentale d’individus éloignés ne semblent pas être médiatisées (elles ne sont pas liées à un signal énergétique connu); en outre, ces corrélations n’apparaissent pas se dégrader avec une plus grande distance et elles semblent immédiates (simultanées). Les phénomènes psi sont tellement communs qu’ils ne peuvent plus être vus comme anormaux ou des exceptions aux lois naturelles. Nous devons plutôt considérer ces phénomènes comme un signe que nous avons besoin d’un cadre explicatif plus large, qui ne peut être basé exclusivement sur le matérialisme.
10. Une activité mentale consciente peut être expérimentée durant un état de mort clinique induit par un arrêt cardiaque (une telle activité mentale consciente est appelée « expérience de mort imminente » [EMI]). Certains expérienceurs ont rapporté des perceptions véridiques (c’est- à–dire, des perceptions dont on peut attester qu’elles ont coïncidé avec la réalité) durant des expériences hors du corps survenues durant un arrêt cardiaque. Les expérienceurs rapportent aussi de profondes expériences spirituelles durant les EMI déclenchées par un tel arrêt. Il est à noter que l’activité électrique du cerveau disparaît après quelques secondes suite à un arrêt cardiaque.
11. Des études en laboratoire dans des conditions contrôlées indiquent que des médiums (individus affirmant qu’ils peuvent communiquer mentalement avec des individus décédés) doués peuvent parfois obtenir de l’information hautement précise au sujet de personnes décédées. Cela s’ajoute aux autres évidences supportant l’idée que l’esprit peut exister séparément du cerveau.
12. Certains scientifiques et philosophes matérialistes refusent de reconnaître ces phénomènes parce qu’ils ne s’intègrent pas à leur conception exclusive du monde. Le rejet d’une exploration post-matérialiste de la nature ou le refus de publier de solides travaux de recherche supportant une vision post-matérialiste, sont contraires au véritable esprit d'investigation scientifique, selon lequel toutes les données empiriques doivent être considérées. Les données qui ne sont pas compatibles avec les théories et croyances des scientifiques ne peuvent être rejetées a priori. Un tel rejet appartient au domaine de l’idéologie, pas à celui de la science.
13. Il est important de réaliser que les phénomènes psi, les EMI durant un arrêt cardiaque et les évidences reproductibles provenant des études de médiums doués, n’apparaissent anormaux que lorsqu’ils sont appréhendés à travers les lentilles du matérialisme.
14. Les théories matérialistes échouent à expliquer comment le cerveau pourrait générer l’esprit et elles sont incapables de rendre compte des évidences empiriques discutées dans ce manifeste. Cet échec indique qu’il est maintenant temps de nous libérer des chaînes de la vieille idéologie matérialiste, d’élargir notre conception du monde naturel et d’embrasser un paradigme post-matérialiste.
15. Selon le paradigme post-matérialiste:
a) L’esprit représente un aspect de la réalité tout aussi primordial que le monde physique. L’esprit joue un rôle fondamental dans l’univers, il ne peut être dérivé de la matière et réduit à quelque chose de plus basique.
b) Il existe une interconnexion profonde entre l’esprit et le monde physique.
c) L’esprit (la volonté/l’intention) peut affecter l’état du monde physique et opérer de manière non-locale, c’est- à–dire qu’il n’est pas confiné à des points spécifiques dans l’espace (tels que le cerveau et le corps) et le temps (tel que le présent). Puisque l’esprit peut influencer non-localement le monde physique, les intentions, émotions et désirs d’un expérimentateur peuvent affecter les résultats expérimentaux, même lorsque des approches contrôlées expérimentales (par exemple, en double aveugle) sont utilisées.
d) Les esprits individuels ne sont apparemment pas limités et peuvent s’unir. Cela suggère l’existence d’un Esprit qui englobe tous les esprits individuels.
e) Les EMI survenant durant un arrêt cardiaque suggèrent que le cerveau agit comme un transcepteur de l’activité mentale, c’est- à–dire que l’esprit se manifeste à travers le cerveau mais qu’il n’est pas produit par cet organe. Les EMI survenant durant un arrêt cardiaque, combinées aux évidences provenant des études de médiums doués, suggèrent la survie de la conscience après la mort et l’existence de domaines de réalité qui ne sont pas physiques.
f) Les scientifiques ne devraient pas être effrayés d’étudier la spiritualité et les expériences spirituelles car elles constituent un aspect central de l’existence humaine.
16. La science post-matérialiste ne rejette pas les observations empiriques et la grande valeur des accomplissements scientifiques réalisés jusqu’à présent. Elle cherche plutôt à accroître notre capacité à comprendre les merveilles de la nature et, ce faisant, à nous permettre de redécouvrir que l’esprit est un aspect majeur de la fabrique de l’univers. La science post-matérialiste est inclusive de la matière, qu’elle perçoit comme un constituant fondamental de l’univers.
17. Le paradigme post-matérialiste a de profondes implications. Il change fondamentalement la vision que nous avons de nous-mêmes, nous redonnant dignité et pouvoir en tant qu’êtres humains et en tant que scientifiques. Ce paradigme encourage des valeurs positives telles que la compassion, le respect et la paix. En mettant l’emphase sur la connexion intime entre nous-mêmes et la nature, le paradigme post-matérialiste promeut aussi la conscience environnementale et la préservation de notre biosphère. Ce paradigme nous permet également de redécouvrir ce qui a été oublié pendant 400 ans, à savoir qu’une compréhension transmatérielle vécue peut être la pierre angulaire de la santé et du bien-être. Cela a été enseigné pendant longtemps par les anciennes approches corps-esprit ainsi que par les traditions religieuses et contemplatives.
18. Le passage de la science matérialiste à la science post-matérialiste peut être d’une importance vitale pour l’évolution de la civilisation humaine. Ce passage peut être encore plus crucial que la transition du géocentrisme à l’héliocentrisme.
Nous vous invitons, scientifiques du monde entier, à lire le Manifeste pour une Science Post-Matérialiste et à le signer si vous désirez montrer votre appui. -
Médecine et spiritualité
- Par Thierry LEDRU
- Le 31/10/2025
Mario BEAUREGARD est médecin.
Je le précise afin que ses propos ne soient pas perçus comme venant d'un "illuminé" quand ce terme est associé à un état pathologique, voire psychiatrique.
Un lien vers un ancien article : Mario Beauregard
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TERRE SANS HOMMES (6)
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/10/2025
Je relis et travaille et je repensais à l'article que j'ai posté sur la concordance entre l'état d'esprit d'un personnage et la nature qui l'environne.
TERRE SANS HOMMES
chapitre 7
Francis aimait tenir la barre, une roue comme dans les navires de corsaire. Le compas devant les yeux, à l’abri du cockpit, il avait bien compris le système, juste garder le cap, le réglage des voiles, la surveillance, ne pas les laisser faseyer, jouer avec les winchs, les écoutes, les drisses, il avait appris des dizaines de termes de marin, les haubans, les barres de flèches, la trinquette, le génois, le foc, le tangon, le spi, le safran, ça lui plaisait, une expérience qu’il n’aurait jamais engagée de lui-même. Mais qu’aurait-il pu imaginer de tout ce qu’il avait vécu depuis le jour où il avait volé l’argent de Laure ? Rien, impossible.
Il était parti pour vivre tranquille sous les tropiques, avec le poker, les filles, le soleil, une vie de rentier. Une vie de rentier. Putain, comme il se serait fait chier. Il en éclata de rire, intérieurement. Et maintenant, il naviguait dans le Pacifique, il allait passer le Cap Horn, rentrer en France, avec un gars complètement imprévisible, capable de tout plaquer pour un projet démentiel qui aujourd’hui le ravissait. L’aventure. Il était devenu flic parce qu’il voulait de l’aventure et de l’adrénaline, des rencontres qui secouent, des gens hors cadre.
De quoi aurait-il pu se plaindre ?
Il balaya l’horizon et contempla la masse liquide, cette immensité qui est au-delà du connu. Les risées du soleil sur la houle, le bleu du ciel coulant dans celui de l’océan, des nuages blancs comme des flocons géants, le scintillement de la lumière sur les crêtes des vagues, ce parfum iodé qui collait à sa peau et le souffle léger du vent comme une comptine murmurée, la simplicité des gestes répétés, cette sérénité des choses simples. Un sourire de bienheureux sur son visage.
Depuis combien de temps n’avaient-ils pas vu de terres et combien de temps encore avant que ça arrive. La planète bleue. Oui, il comprenait l’expression. Et lui, le terrien n’avait jamais pris conscience de cette présence, de ce monde si beau, si étrange, si absorbant. Le terme lui plût. Il se sentait absorbé, comme dilué, effacé, comme s’il n’était plus qu’un point vivant, insignifiant, dérisoire, il aurait pu disparaître que rien autour de lui n’en aurait été affecté et simultanément à cette conscience, il éprouvait une sorte de puissance, une énergie étrange, quelque chose dont il ignorait l’existence. De n’être rien que ce point vivant et de survivre pourtant et de rester maître de chaque instant, c’était fascinant et il en arriva à se dire que l’humanité, dans ses premiers temps, chaque individu, chaque point vivant, avait dû ressentir cette puissance de vie au cœur de l’immensité, dans la matrice. Nous étions emplis encore de cette effervescence de l’homme préhistorique qui se réjouissait, parfois, d’être encore en vie et parvenait à se projeter sur le jour à venir, sur les espaces à explorer, sur la nourriture à trouver et sur les combats remportés et le courage à trouver pour ceux à venir. De la petitesse de chacun dans un monde illimité naissait le goût de la lutte.
Il guidait maintenant un voilier de quinze mètres à travers l’océan Pacifique sans rien savoir de ce qu’il advenait du reste de l’humanité. Lui, infime point vivant, au milieu de nulle part, tenait la barre et des frissons de bonheur l’électrisèrent.
C’était donc ça l’aventure, l’exploration des grands marins qui étaient partis sur des navires fragiles, peu manœuvrables, sans aucune carte, avec les étoiles pour se guider, sans aucune certitude de retour, partir pour conquérir des terres nouvelles. Il ne connaissait pas grand-chose à ces époques de découvertes mais il savait bien que les soifs de richesse en avaient été le moteur essentiel. Et que les massacres et les pillages et l’esclavage et les dévastations de peuples entiers traçaient une ligne sanglante à travers l’histoire. Lui ne cherchait aucune terre à piller et découvrait en lui un espace délaissé. L’immensité liquide révélait l’immensité du territoire intérieur. Des idées inconnues qui jaillissaient, des pensées dont il se serait moqué dans sa vie passée, des réflexions qui le plongeaient dans un état méditatif, une bulle qu’il aimait désormais, ni joie, ni mélancolie, ni bonheur, ni détresse, ni euphorie, ni désœuvrement, rien d’exagéré, rien de déstabilisant, rien qui ne l’emportait au-delà de lui-même mais bien au contraire l’entraînait dans une exploration délicieuse. Oui, le mot lui plaisait. Délicieuse, ni trop puissant, ni trop fade. Un état de conscience qui favorisait le saisissement de tout, loin de l’excitation, loin de l’apathie. Il repensait à son travail, à l’adrénaline et à cette fièvre qu’il adorait puis à ces moments de naufrage quand après une mission de long cours et les risques assumés, il s’offrait des nuits d’alcools forts et de filles, suivies de journées nauséeuses parsemées de cafés forts avant de remonter au front. Cette alternance qui ne connaissait jamais cet état de plénitude qu’il ressentait maintenant en balayant des yeux l’immensité du ciel couché sur la mer. Et surgit alors l’évidence ignorée, l’incommensurable profondeur sous ses pieds et l’immensité de surface lui parut dérisoire. Les noirceurs des abysses où la lumière du soleil n’arrivait pas, combien de kilomètres sous lui, combien d’animaux qu’il ne verrait jamais, cette masse gigantesque de vie, il lui était impossible de la quantifier, que connaissait-il de la vie dans les océans en dehors du nom des poissons qu’il lui arrivait de manger et que connaissait-il d’ailleurs de la vie toute entière sur la planète, hormis celle de sa propre existence et le vertige l’obligea à serrer la barre, cette vie qu’il avait toujours limitée à son environnement immédiat, n’était-ce pas le symbole de nos limites humaines, de notre égocentrisme, de l’insignifiance de notre conscience, n’était-ce pas la raison première de notre indifférence pour la dévastation que nous menions, les éléments vitaux que nous arrachions à la terre, nous ne les jugions pas démesurés parce que nous limitions ce fait à notre existence. Le poisson que je mange n’est qu’un poisson et il ne me vient pas à l’idée d’imaginer que des millions d’êtres humains en font tout autant, au même instant. Un dialogue en sourdine qui ne voulait plus se taire. Nous étions des individus limités par une conscience personnelle, juste un regard tourné vers nous-mêmes, un point d’ancrage qui nous privait des horizons, c’était ça la cause du désastre. Il s’obligea à bouger la tête, à regarder la direction indiquée par le compas, à observer le gonflement du gennaker. Puis le vertige apaisé, l’observation intérieure reprit son cheminement, la plongée dans l’abîme, le soulèvement de l’inconscience, le déchirement de l’indifférence, et lui vint l’idée que la mort du poisson qu’il allait manger était ressenti par la totalité du vivant, qu’il existait un lien, un contact jamais identifié, que la terre et l’ensemble du vivant étaient, elles deux réunies, une entité indissociable, insécable, que nous n’avions rien compris, que nous étions enfermés dans une vision terriblement limitée, cette chaleur dans son ventre, là, maintenant, au milieu de ce rien empli de vie, de ce néant humain où il se sentait plus vivant que jamais, est-ce que la planète le ressentait, est-ce que la vie sentait en elle l’amour qu’il éprouvait pour elle à cet instant, l’émerveillement devant son gigantisme, la richesse cachée dans cette démesure liquide ? La vie toute entière avait-elle conscience de son éveil ? S’en réjouissait-elle ? Il faillit crier son bonheur, cette joie inconnue qui le transperçait, courait en lui comme un flux électrique, clamer à la planète sa reconnaissance, était-ce le symptôme d’une folie passagère ou le silence dans lequel nous nous tenions au regard de cet amour représentait-il le pire des outrages ?
Il essuya des larmes qui le ravirent.