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  • Toujours plus et toujours moins

    Alors, bon, voilà, voilà...

    "Ils" ont le culot de nous parler de "ruissellement"...

    Plus les riches sont riches, plus les pauvres en bénéficient.

    Il y a donc d'un côté les "toujours plus" et de l'autre les "toujours moins". Et tout va bien, tout est normal... 

    "La théorie du ruissellement estime qu'une politique favorisant les revenus des plus riches, notamment par une réduction de leurs impôts, profite à toute l'économie. Cette réduction d'impôts permettrait de dégager des revenus auparavant ponctionnés par l’État, qui seraient réinvestis par les plus riches dans l'économie. Ce réinvestissement « ruissellerait » ainsi jusqu'aux classes populaires1."

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  • Un GPS mental

     

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    Quand on conduit sa voiture, c'est le GPS qui nous dit où il faut tourner, quand il faut s’arrêter, quelle rue prendre ou au contraire quelle rue ne pas prendre etc. On se laisse diriger et c’est relaxant. Néanmoins, à force de « déléguer » notre sens de l'orientation, celui-ci diminue petit à petit et finit par s’atrophier. Ainsi, si au beau milieu du trajet, quelqu’un nous demande notre position, notre premier réflexe est de jeter un coup d'œil sur celui à qui on a délégué notre sens de l’orientation : le GPS. Cet outil devient le vrai maître à penser à bord. D’une certaine façon, c’est lui qui conduit.

    Eh bien concernant la soumission intellectuelle, c'est la même chose : on délègue son esprit critique à l’autorité qui nous explique les pensées à avoir et surtout à ne pas avoir. On se laisse guider. Cela nous épargne l'effort de réfléchir. Comme pour le conducteur qui suit son GPS, c’est relaxant et apaisant. Néanmoins, petit à petit, la paresse intellectuelle augmente et l’esprit critique diminue. Et le jour arrive où l’on n’a même plus la force intérieure de méditer sur les récits qui parviennent à notre esprit, ni de se demander si l’on ne serait pas en état de soumission intellectuelle.

    Ce jour là, on pense par procuration, on est sous tutelle intellectuelle. On croit qu’on conduit mais on se fait conduire ; on croit qu’on pense mais on répète le discours d’un autre."

    Alexis Haupt Philosophie

  • TERRE SANS HOMMES (3)

     

    Je n'avais pas encore rêvé de ce roman. Juste une fois, avec une aurore boréale. Mais pas des nouveaux personnages.

    Pour tous les autres, c'est un phénomène que j'ai connu et qui se reproduit parfois.

    Dans l'écriture de la quadrilogie, j'ai "vu" Laure et Figueras. Je sais exactement à quoi ils ressemblent.

    Mais rien n'était arrivé encore pour l'écriture du tome 4.

    C'est fait. La nuit dernière.

    J'ai vu Josh Randall et Joachim Nichols.

     


     

     

     

    CHAPITRE 8

    Pour la troisième fois, Joachim Nichols quittait son fortin. Ravitaillement en eau à la source de Deer water. Crocheron road longeait la côte. Au sud se trouvait le Blackwater national wildlife refuge, puis deux kilomètres plus loin, par la Bishop road le centre d’accueil de Karen Noonan. Il n’avait jamais pris le temps de visiter ces lieux. Il savait juste qu’il s’agissait d’établissement œuvrant à la conservation des espèces, à la protection de l’environnement. Est-ce que ces deux structures seraient encore habitées ? Pourrait-il y trouver du ravitaillement, des humains bienveillants ? Dans le secteur proche de Crocheron, il avait entendu parler d’une église méthodiste. Un des jardiniers qui venait entretenir le parc du fortin en était adepte. Au final, il avait peu de risques de rencontrer du monde. La densité humaine devait avoisiner les dix habitants au kilomètre carré. Avant le chaos. Combien en restait-il ? Combien de survivants ? Et dans quel état ? À l’affût d’une proie pour le délester de ce qu’il a, de la nourriture, une arme, de l’eau, des vêtements, des cigarettes. Il se félicitait de n’avoir jamais fumé. Il ne connaîtrait pas ce manque. Est-ce que le manque de son travail était plus douloureux que le manque de tabac pour un fumeur invétéré ? Il devait bien l’admettre. Ce qu’il vivait désormais relevait de la cure de désintoxication. Et elle n’avait rien, absolument rien de volontaire. Il aurait donné dix ans de sa vie pour pouvoir revivre ne serait-ce qu’une année au Pentagone.

    Il approchait de la fontaine de Deer water. Des arbres en bord de route, feuillages d’automne, palettes de couleurs vives et en fond d’écran des étendues d’eau, immenses, des marécages, des rosières, l’eau terreuse, la végétation des zones humides, aucune ondulation dans le paysage. Il avait mis des années à comprendre que cet horizon illimité le reposait des géométries cubiques et verticales de la ville, que cette rupture totale avec le gigantisme urbain l’apaisait. Un jour ou deux, parfois trois. Les horizons ouverts finissaient immanquablement par lui donner le tournis. Pas assez d’ancrages, pas de points particuliers, pas de repères. Les gratte-ciel de Washington, les bâtiments du Pentagone, les immensités de béton, tous ces piliers plantés dans le ciel, plus enracinés que des sequoias millénaires, ils lui étaient nécessaires. Il n’était pas fait pour les grands espaces.

    Et maintenant, il roulait à vingt kilomètres à l’heure, sur une route déserte, dans un espace où seuls les arbres exploraient l’altitude.

    C’est à la sortie d’une courbe qu’il l’aperçut, à deux cents mètres, marchant au milieu de la chaussée. Une silhouette étrange, massive, un chargement sur le dos, comme des bois dépassant de ses épaules. L’individu se retourna, alerté par le bruit du moteur. Et il tendit aussitôt le bras, geste reconnaissable de l’auto-stoppeur.

    Joachim ralentit encore davantage, prenant le temps d’observer l’homme. Car c’était bien un homme avec un cerf sur le dos. Et un fusil en bandoulière.

    Joachim s’arrêta à quelques mètres, coupa le moteur et sortit. Le pistolet à la main, caché derrière la portière.

    « Salut, mec, lança le colosse. Ça fait bien longtemps que j’ai pas vu rouler une caisse, d’où tu viens ? »

    Deux mètres de haut, plus de cent kilos, une masse musculaire, une voix grave, enrouée, comme de la grenaille dans la gorge, bottines de l’armée, pantalon kaki, une veste assortie, un bonnet roulé au-dessus des oreilles, pas un cheveu n'en dépassait. Une barbe sombre descendait jusqu'à couvrir sa gorge. Une quarantaine d’années. Il portait un cerf sika, une belle bête, entre quatre-vingts et cent kilos. La tête sur son épaule droite, les pattes nouées par devant. Stupéfiant. L’homme ne semblait même pas écrasé par la masse.

    « Salut, chasseur, de quoi manger un moment ! lança Joachim.

    - Tu peux laisser ton flingue sur le fauteuil, tu ne risques rien avec moi. Sinon, tu serais déjà mort. »

    L’homme montra un pistolet qu’il tenait caché sous les pattes du cerf.

    « Je voulais juste voir ta tête et ça va, elle me plaît », continua-t-il.

    Joachim déposa son arme sur le fauteuil et se dégagea du véhicule, quelque peu interpellé par l’intuition du bonhomme.

    « Tu vas où avec ton bestiau ? » demanda-t-il en s’avançant.

    Il tendit la main que le colosse écrasa. Il devait lever les yeux pour croiser son regard. L'individu tenait du géant, des proportions surpassant le commun des mortels. La peau tannée du visage, une écorce de vieux chêne, des yeux d'un noir flamboyant, deux fentes, l'impression de passer sous le faisceau d'un scanner.

    « Je suis au centre de Karen, à un kilomètre, au bout du bout.

    - Joachim Nicholson.

    - Comme l’acteur.
    - Ouais, c’est ça.

    - Josh Randall. Ouais, comme Steve Mac Queen dans Au nom de la loi. Mes parents étaient fan. Et je peux t’assurer que personne ne m’a fait chier avec ce nom, lança-t-il, en bombant le torse.

    - Oui, je m’en doute.

    - Tu nous ramènes, mon bestiau et moi ? Ça fait une heure que je le trimballe. Et je te présenterai à l’équipe. »

    Joachim Nichols n’hésita pas. L’homme lui plaisait mais par-dessus tout, il réalisait à quel point il était bon de parler avec quelqu’un d’autre que soi.

    Ils chargèrent le cerf après avoir baissé la banquette.

    « Une balle en pleine tête, remarqua Joachim, un beau carton.

    - Josh Randall était tireur d’élite chez les Marines. Mais les cerfs sika ne le savent pas. »

    Un ancien militaire. Joachim se félicita d’avoir modifié son nom.

    «  Et toi, tu fais quoi dans le coin ? T’es nouveau ?

    - J’étais à Washington, je vendais des bagnoles. Je me suis barré, c’est l’enfer là-bas. J’ai une maison à trois, quatre kilomètres d’ici.

    - T’es venu en bagnole jusqu’ici ?

    - Non, j’ai un cabin-cruiser et ma bagnole était là.

    - Putain, un bateau, c’est cool ça.

    - Ouais mais c’est le carburant que je n’ai pas.

    - On en a, nous. Trois gars pêcheurs dans la baie, leur citerne est pleine, on pompe en manuel.

    - Vous êtes beaucoup là-bas ?

    - Vingt-cinq, je crois bien. J’ai des problèmes de mémoire, y’a des trucs qui me restent pas. »

    Joachim tourna la tête.

    L'homme retira son bonnet et le fixa quelques secondes. Une cicatrice courait sur son crâne nu, partant d'une oreille pour rejoindre l'autre. Trépanation. Atteinte neurologique. Un militaire, tireur d’élite, blessé en mission. Une intuition qui contracta son ventre.

    « J’étais en Irak. Mon humvee a sauté sur une mine, il a basculé dans un ravin. Je ne me rappelle de rien. En fait, je me suis réveillé à l’hôpital, ici, au pays, trois semaines de coma. On était cinq à bord, trois y sont restés, l’autre était en fauteuil, j’ai su qu’il s’est tiré une balle dans la tête six mois après. L'armée m'a pas lâché, j'ai eu droit à tous les médecins du pays, des psychologues, le syndrome du survivant qu'ils m'ont dit, je pouvais même bosser encore mais pas sur le terrain, en fait, c'était le bordel dans ma tête alors je me suis barré, j'avais plus rien, j'ai jamais rien fait d'autre, j'ai une pension, enfin, je l'avais parce que maintenant y'a plus personne pour me filer mon pognon, j'ai retapé une grange pas très loin d'ici, un ancien hangar abandonné, personne pour me faire chier, chasse, pêche et un petit jardin. Trois potes que je voyais de temps en temps. Ils sont au centre maintenant. Mais bon, en fait, j'allais pas bien fort, beaucoup de migraines, des cauchemars, je m'étais mis à boire, des caisses à faire crever un régiment entier, j'en avais plus rien à foutre de rien. Mes cheveux n’ont jamais repoussé. Personne ne sait pourquoi. Et ma mémoire est une vraie passoire, y’a des trucs ça va, je les garde et d’autres qui passent en coup de vent. J’ai longtemps cru que j’allais devenir une épave plus capable de se rappeler de son nom. C’est le pasteur qui m’a sauvé. Tu vas le rencontrer. C’est un gars bien. Autant que tu le saches tout de suite, sa femme et sa fille sont mortes, elles étaient dans l’avion qui a été descendu au début du bordel. Il n’a même pas pu récupérer les corps. Tu vas voir, il est spécial comme pasteur, je lui donnerai ma vie. En fait, quand je te raconte ça, je me dis que ça va mieux pour moi, maintenant, parce qu'en fait….

    Il s’arrêta deux secondes...

    putain... je dis toujours en fait, c’est complètement con, on dirait un débile... maintenant tout ce qui reste, en fait, c'est des survivants. Je suis plus tout seul. »

  • Changement climatique à l'école

    Je vous invite à aller lire les commentaires de cet article en cliquant sur le lien en bas de page.
    C'est juste hallucinant ce qu'on peut lire. Il y a une frange de la population française qui me révulse.

     

    Comment l'enseignement du changement climatique fait petit à petit son nid à l'école

    Article rédigé par Lucie Beaugé

    France Télévisions

    Publié le 25/03/2024 06:02

    Temps de lecture : 7 min Des enfants de la ville de Poitiers (Vienne) font école dehors, le 9 mars 2023. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

    Des enfants de la ville de Poitiers (Vienne) font école dehors, le 9 mars 2023. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

    Si l'éducation au développement durable progresse dans les manuels, les professeurs s'emparent encore peu des projets pratiques et manquent de formation sur le sujet.

    "Il faut donner des clés aux élèves pour qu'ils comprennent la complexité du climat. Aujourd'hui, on trouve des aberrations sur internet. En parler en classe, c'est faire en sorte qu'ils ne tombent pas dans des certitudes ou des théories complotistes." Pour David Boudeau, président de l'Association des professeurs de biologie et de géologie, l'école a un rôle clair à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Face à l'urgence, les projets pédagogiques sur le sujet gagnent en popularité ces dernières années.

    Exemple avec la Fresque du climat : depuis sa création en 2018, 300 000 élèves ont été sensibilisés aux causes et aux conséquences du changement climatique grâce à l'outil, selon l'association. Du lundi 25 au vendredi 30 mars, une semaine sur le thème "J'peux pas, j'ai climat" est organisée par l'Agence du service civique et l'Agence de la transition écologique (Ademe), en lien avec l'association Unis-Cité. En appui des enseignants, des jeunes engagés viennent animer de courtes séances de sensibilisation des élèves.

    à lire aussi Rentrée scolaire : dans les coulisses du chantier pharaonique de la rénovation des écoles "passoires thermiques"

    Dans les programmes scolaires, la sensibilisation aux enjeux environnementaux a fait son apparition dès 1977 dans sous l'appellation "éducation à l'environnement". A partir de 2004, on a parlé d'éducation au développement durable (EDD), selon un rapport parlementaire sur le sujet rendu public en décembre 2023, porté par les députées Francesca Pasquini (Nupes) et Graziella Melchior (Renaissance). "A la suite d'une lettre de saisine du ministère de l'Education nationale, adressée au Conseil supérieur des programmes en 2019, des évolutions notables ont été introduites dans tous les cycles", précise Anne-Françoise Gibert, référente pédagogique "culture scientifique et durabilité" du réseau Canopé, chargé de la formation des enseignants. 

    En fin de maternelle, comme le prévoit le programme (PDF), il est désormais attendu que les enfants commencent à "adopter une attitude responsable en matière de respect des lieux et de protection du vivant". En langage adapté aux tout-petits, cela signifie par exemple éteindre la lumière en sortant d'une pièce ou jeter un emballage en carton dans la bonne poubelle. En terminale, les trois thèmes abordés dans l'enseignement scientifique sont liés au changement climatique : "Science, climat et société", "Le futur des énergies" et "Une histoire du vivant".

    Un besoin d'interdisciplinarité

    Face aux effets de plus en plus visibles du changement climatique, l'urgence se fait ressentir. Au lycée, "on évoque de plus en plus les rapports du Giec et les différentes COP", illustre David Boudeau. Mais l'enseignant constate que les conséquences sur la biodiversité restent "trop peu" présentes dans les manuels. Il observe aussi que l'interdisciplinarité est difficile à mettre en œuvre, alors que les enjeux climatiques peuvent infuser dans toutes les matières enseignées. "Au collège, les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), créés durant la réforme de 2015, disparaissent progressivement, car on n'a plus les moyens de les assurer", regrette David Boudeau.

    "Les disciplines manquent de lien entre elles, y compris sur l'éducation au développement durable."

    Anne-Françoise Gibert, référente pédagogique du réseau Canopé

    à franceinfo

    Des syndicats, comme SUD Education, relèvent par ailleurs un manque de cohérence dans les manuels scolaires. Ils dénoncent un "verdissement des programmes" et réclament une "refonte en profondeur des programmes scolaires, qui cesse de faire de la croissance un modèle économique incontournable". Le syndicat critique des "solutions technophiles" présentées "comme seules issues à la crise environnementale", ce que contestent les rapports du Giec, qui soulignent l'importance de la sobriété et de la réduction de la consommation d'énergies émettrices de gaz à effet de serre.

    Du concret pour rendre l'urgence réelle

    Pour intéresser les enfants aux enjeux climatiques, une approche concrète est indispensable, selon tous les interlocuteurs interrogés par franceinfo. Depuis le début des années 2000, les circulaires sur l'école "encouragent les chefs d'établissement et l'ensemble de la communauté éducative à mettre en place des projets pédagogiques" autour du développement durable, note le rapport de Francesca Pasquini et Graziella Melchior. Mais l'impulsion donnée à ces projets dépend de la sensibilité de l'école et de ses professeurs, ainsi que du temps et des moyens mis à leur disposition pour s'en emparer.

    à lire aussi Éducation : quand les enfants font classe dans la forêt

    Benjamin Gentils, président de La Fabrique des communs pédagogiques, fait partie des fervents militants de l'école du dehors. L'association forme des cadres de l'Education nationale à cette pratique de l'enseignement en extérieur et son confondateur estime qu'"il n'y a pas à avoir un choix exclusif entre dehors et dedans, mais [que] l'extérieur reste une approche primordiale pour parler de l'éducation au développement durable". Les enfants peuvent ainsi aborder des questions environnementales de manière indirecte (faire des maths en comptant des insectes, par exemple), ou grâce à des activités directement liées aux enjeux climatiques.

    Fin décembre, relate Benjamin Gentils, "dans une école à Bagnolet, des élèves ont réalisé des relevés de pollution grâce à un capteur. Ils doivent bientôt se rendre à la montagne et pourront comparer. On les met dans une position scientifique pour qu'ils prennent conscience des risques à proximité de chez eux, tout en abordant des notions du programme". Il assure que de plus en plus d'académies se montrent "intéressées" par l'initiative.

    Dans celle de Poitiers, une demi-journée par semaine, près de 14 000 élèves ont classe dehors, dans la forêt, un parc ou encore la cour de récréation. Depuis la victoire municipale en 2020 de Léonore Moncond'huy (EELV), cette initiative d'éducation à la nature fleurit partout dans la préfecture de la Vienne. "On fournit à qui le veut un kit nature, comprenant une bâche pour s'asseoir en extérieur, des outils de jardinage ou encore des outils d'observation de la nature", illustre Hélène Paumier, adjointe éducation à la mairie de Poitiers, à laquelle chaque kit coûte entre 600 et 800 euros. 

    Une formation des profs insuffisante

    Pour aborder aisément le sujet du changement climatique en classe autant que pour monter des projets pédagogiques, les enseignants sont en quête de connaissances. Dans leur rapport, Francesca Pasquini et Graziella Melchior pointent un accompagnement largement insuffisant des professeurs, qu'il s'agisse de leur formation initiale ou continue. Dans le premier degré en particulier, "les enseignants ont du mal à s'engager, car ils ont moins cette culture scientifique" sur les enjeux climatiques, note Anne-Françoise Gibert. Seuls 14% des professeurs des écoles ont reçu une formation universitaire scientifique, selon une étude de l'Académie des sciences et de l'Académie des technologies publiée en 2020 (PDF).

    S'il existe de nombreuses ressources sur des plateformes destinées aux enseignants, comme Eduscol, Guislaine David, co-secrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU, estime que la consultation de "fiches techniques dans l'urgence" ne peut pas se substituer à une formation au contact de professionnels. Selon Francesca Pasquini, les professeurs ressentent in fine "un manque de légitimité".

    Pourtant, tous peuvent être concernés par les questions liées au changement climatique. Autant qu'un enseignant de SVT ou de physique-chimie, "un professeur de lettres est tout aussi légitime à en parler durant son cours", plaide Anne-Françoise Gibert. Durant le cycle 4 (5e, 4e et 3e), le thème "Imaginer des univers nouveaux" en français peut, par exemple, être une porte d'entrée. Signe que la transition écologique s'immisce dans toutes les matières, la technologie et l'enseignement moral et civique intègreront ses enjeux dès la rentrée 2024, a annoncé le ministère en juin.

    à lire aussi TEMOIGNAGES. Ils veulent être "utiles", "sensibiliser" au réchauffement climatique : quels choix d'orientation professionnelle pour la jeunesse écolo ?

    Les objectifs d'une sensibilisation aux enjeux environnementaux à l'école sont de taille : réduire l'éco-anxiété des élèves, lutter contre la désinformation climatosceptique en ligne et, bien sûr, en faire des citoyens responsables. "Plus tôt on les sensibilise, plus tôt ils auront une conscience et pourront agir sur leur environnement", souligne Guislaine David. "Il ne faut pas oublier qu'ils peuvent devenir des décideurs plus tard : ingénieur, chef d'entreprise, responsable politique...", se projette même Francesca Pasquini.

    Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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  • Jasmin Paris, au bout de la Barkley

     

    Il lui restait 99 secondes pour franchir la ligne, avant dépassement de la barrière horaire des 60 heures de course...

     

    La Barkley (un ancien article)

     

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    Jasmin Paris première femme finisher de la Barkley Marathons : un évènement !

     

    22 mars 2024

    4 minutes

    La rédaction

    La rédaction Sous la direction de Sylvie Sanabria, l'équipe de rédaction est un noyau dur de journalistes passionnés, tous basés depuis un bon spot de grimpe, de trail, de ski ou de surf.

    Celle que des milliers de «Barkley maniacs » ont suivi sur les réseaux depuis trois jours sous le surnom de « #SmallEuropeanWoman » est incontestablement la star de la Barkley 2024. La Britannique de 40 ans, vétérinaire, scientifique et mère de deux enfants, vient en effet de boucler une épreuve que son créateur, Gary Cantrell, n’avais jamais imaginé voir gagnée par une femme. Jasmin Paris vient aujourd’hui de lui prouver le contraire en 59:58:21. Respect Lady !

    C’est un petit gabarit – ce qui lui a valu tout au long des trois jours de course le surnom de #SmallEuropeanWoman » ( la petite femme européenne) – mais une sacrée pointure. La Britannique Jasmin Paris est entrée dans l’histoire de la Barkley marathons en s’imposant comme la première femme à finir les cinq boucles de cet ultra (160 km) mâtinée de course d’orientation. Son chrono ? 59:58:21. Sur le fil, à quelques secondes du cut off.

    Ce n’est pas un miracle, mais la suite logique d’une carrière éblouissante dans l’ultra endurance. Déjà l’année dernière elle faisait l’événement en bouclant trois tours sur cinq de cette course cauchemardesque. Depuis près de dix ans aucune femme n’avait réussi cette performance. De quoi lui donner envie de revenir cette année, car disait-elle après cet exploit : « Je comprends pourquoi on peut devenir obsédée par la Barkley. Et je crois bien que ça y est, je suis accro moi aussi ».

    Dire qu’on l’attendait cette année à Frozen Head Park, était un euphémisme. Lazarus Lake, qui a pourtant dit pendant très longtemps que d’après ses calculs, aucune femme ne pourrait jamais remporter la Barkley, compte tenu des écarts relevés dans les épreuves d’utra endurance par rapport à leurs compétiteurs masculins, semblait s’être ravisé ces derniers temps. Et cette année, il a eu la bonne idée de la sélectionner à nouveau.

    On ne sait à ce jour combien de femmes ont participé à cette édition, mais ce qui est sûr c’est que si l’une d’entre elles devait gagner, c’était Jasmin Paris. Redoutable compétitrice, sportive militante – elle est une des fondatrices de Green runners – c’est une athlète hors du commun que ses pairs masculins n’ont cessé d’encourager tout au long de la course. A commencer par Damian Hall, son ami et son coach. 

    Son truc, plus jeune, c’était la natation

    Une gloire nouvelle que cette femme aura certainement un peu de mal à gérer, tant elle aime rester discrète sur ses exploits. « Il suffit de continuer à mettre un pied devant l’autre et de bien s’alimenter. Si nous nous donnons vraiment la peine d’y arriver, nous pouvons réaliser beaucoup plus de choses que ce que nous imaginons » expliquait humblement au média américain I Run Far celle qui n’est pas tombée dans la course à pied dès le plus jeune âge. 

    Au départ, c’est la natation qui la passionne. « L’eau froide procure une véritable poussée d’adrénaline » explique-elle. Elle continue encore aujourd’hui de nager en eaux libres. Lorsqu’elle se tourne vers l’équitation, il lui arrive tout de même, avec ses bottes et sa grosse veste en cuir, de parcourir en courant les cinq ou six kilomètres qui la séparent de chez elle. Une fois arrivée à l’université, elle fait quelques footings, « peut-être 15 à 20 minutes, une fois par semaine. Je ne me qualifiais pas de coureuse ».

    Ce n’est qu’en 2008, de retour près de sa ville natale (Hadfield, non loin de Manchester) après avoir quitté l’université et décroché son premier emploi en tant que vétérinaire, qu’elle commence à courir vraiment. « J’avais entendu parler d’un truc appelé hashing (un mélange de course à pied et de course d’orientation) ». Six mois plus tard, Jasmin vient à bout de son premier ultra, le Howarth Hobble (53 km). « J’ai vraiment aimé ça, les gens, l’atmosphère. Je me souviens encore des points de ravitaillement : il y avait des beignets à l’un, des hot-dogs à l’autre ou encore des biscuits et des doubles shots de whisky ».

    Un esprit libre, une force mentale impressionnante

    Ensuite, les épreuves s’enchaînent. Viennent alors les premiers succès – championne britannique de trail running, records (aux 95 kilomètres de la Fellsman ou encore aux 321 km de la Dragon’s Back Race) et de nombreux top 10 au classement général. 2016 est pour elle une année que cette jeune femme discrète qualifiera de  » incroyable ». Au programme: le célèbre Bob Graham Round (106 kilomètres), le Charlie Ramsay Round (24 sommets, 8 600 mètres de dénivelé positif, où elle bat le record de la course, hommes et femmes confondus), une 6e place à l’UTMB (son premier 160 kilomètres) et elle décroche le titre de championne des Skyrunner World Extreme Series, entre autres…

    Inarrêtable, Jasmin ne cesse jamais de courir, pas même le jour de son accouchement, en novembre 2017, où elle ajoute huit kilomètres au compteur. « J’ai eu plutôt de la chance avec la grossesse. Je ne me suis pas sentie trop mal […] Courir est un temps très précieux, un moment juste pour moi. Avec la maternité, je perçois ce sport de façon différente » confie l’athlète.

    Pour se motiver à retrouver la forme après la naissance de son enfant, Jasmin s’inscrit donc à la Spine Race, 429 km, 16 000 mètres de D+ et aucune assistance entre les points de contrôle. Quelques mois plus tard, en janvier 2019, elle devient la première femme à remporter cette épreuve d’ultra-trail hivernale. Un exploit mis en lumière par les médias du monde entier. En effet, Jasmin a battu le précédent record (détenu par un homme) de plus de 12 heures… le tout en allaitant son bébé de 14 mois. Une performance pour le moins inspirante, comme celle réalisée sur la Barkley cette année. Mais qui ne devrait pas lui faire perdre la tête pour autant. Jasmin ne courant ni pour la gloire, ni pour l’argent.

    Ses sponsors ? Un seul, la petite entreprise britannique inov-8, pour le matériel et les chaussures. À vrai dire, elle repousse les offres de parrainage des grandes marques. « J’ai déjà une carrière – je suis scientifique et vétérinaire – donc je n’ai pas besoin d’une deuxième », insiste-t-elle. « Et je n’ai absolument aucune envie de me lier à un contrat ou que quelqu’un me dise quoi faire et quand. Je veux juste que ça reste un plaisir ». Bel esprit.

    Le point sur la fin de course

    • 21h04 : L’Ukrainien Ihor Verys remporte la redoutable Barkley Marathons en 58:44:59 et devient le 18e finisher
    • 21h33 : l’américain John Kelly termine la Barkley Marathons pour la 3e fois en 59:15:38
    • 21H36 : Damian Hall arrive dans la mauvaise direction et ne valide pas sa 5e boucle
    • 21h49 : Jared Campbell – 4 fois finisher – termine sa cinquième boucle en 59:30:32
    • 21h56 : Greig Hamilton devient le 19e finisher de la Barkley avec un temps de 59:38:42
    • 22h03 :
    Sébastien Raichon échoue dans la 5e boucle pour sa première participation
    • 22h17 : Jasmin Paris termine sa 5e boucle sur le fil en 59:58:21 et devient la première femme finisher (et 20e finisher)
    • 22h20 : La Barkley 2024 est terminée, elle compte 5 finishers dont la première femme

     

    Ultra-trail

    Jasmin Paris, première femme à terminer la Barkley

     

    Jasmin Paris rentre dans l'histoire de la Barkley en étant la première femme à terminer cette course mythique. (A. Berg/L'Équipe)

     

    https://www.lequipe.fr/Ultra-trail/Actualites/Jasmin-paris-premiere-femme-a-terminer-la-barkley/1456323

    Jasmin Paris rentre dans l'histoire de la Barkley en étant la première femme à terminer cette course mythique. (A. Berg/L'Équipe)

    L'Écossaise Jasmin Paris, spécialiste de l'ultra-trail, est rentrée dans l'histoire de la mythique épreuve américaine en étant la première femme à la terminer.

     

    (avec D. M.) mis à jour le 23 mars 2024 à 15h13

     

    Jasmin Paris est rentrée dans l'histoire de la Barkley, ce défi immense, cette course mythique disputée dans la forêt inhospitalière de Frozen Head Park dans le Tennessee (États-Unis). Sur les réseaux sociaux, les organisateurs ont annoncé qu'elle était la première femme à achever cette course qui doit se réaliser en moins de 60 heures. L'Écossaise a terminé le défi de 160 kilomètres avec 20 000 mètres de dénivelé positif en 59 heures et 58 minutes.

     

    L'ÉQUIPE

     

    Aurélien Sanchez, la Barkley à ses pieds

     

    Paris, âgée de 40 ans, est une habituée des courses d'ultra-trail : elle avait terminé 6e de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc en 2016 et surtout remporté au scratch (classement hommes et femmes confondus) la terrible Spine Race (420 km dans le nord du Royaume-Uni en hiver) en 2019. En 2023, elle avait déjà surpris en bouclant trois tours sur cinq de la Barkley.

    Fait inédit, cinq coureurs ont terminé la Barkley cette saison. Le plus rapide est l'Ukrainien (émigré au Canada depuis huit ans) Ihor Verys qui a terminé l'épreuve en 58 heures et 44 minutes, devant John Kelly (59h15'38), finisher pour la 3e fois, Jared Campbell (59h30'32), pour son 4e succès, et Greg Hamilton (59h38'42).

    L'ÉQUIPE

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    Le Français Aurélien Sanchez, vainqueur de l'épreuve en 2023, avait dû abandonner, blessé, à l'entame de la troisième boucle. Pour sa première participation, Sébastien Raichon était en lice dans la 5e et dernière boucle mais il n'a pas fini dans les temps.

    publié le 23 mars 2024 à 00h07 mis à jour le 23 mars 2024 à 15h13

    434203281 915822287216013 5497916511492968214 nLes cinq finisseurs de l'année.

  • Ecrans et développement cognitif de l'enfant

    C'est une étude de l'INSERM.

    Pour ma part, au vu de mes 37 ans à travailler avec les enfants (CM1 et CM2), il est clair que l'affaiblissement du langage et les difficultés d'attention étaient flagrants dans mes dix dernières années. Les écrans de télévision ordinateurs, playstation, smartphones, c'est indéniable que ça a un impact mais j'ajouterais le nombre croissant de parents, soit débordés, soit incompétents, soit indifférents... J'ai vu une disparité immense s'installer entre les familles. Et des enfants possédant une tablette être très éveillés quand d'autres étaient complètement absents...

    https://presse.inserm.fr/ecrans-et-developpement-cognitif-de-lenfant-le-temps-dexposition-nest-pas-le-seul-facteur-a-prendre-en-compte/

    Écrans et développement cognitif de l’enfant : le temps d’exposition n’est pas le seul facteur à prendre en compte
    13 Sep 2023 | Par INSERM (Salle de presse) | Santé publique

    Enfant déjeunant en regardant l'écran d'un ordinateur portableDans quelle mesure l’exposition précoce ou excessive aux écrans influence-t-elle le développement cognitif de l’enfant ? © AdobeStock

    Dans quelle mesure l’exposition précoce ou excessive aux écrans influence-t-elle le développement cognitif de l’enfant ? À l’heure actuelle, cette question divise les scientifiques. Une équipe de recherche dirigée par le chercheur Inserm Jonathan Bernard au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm/INRAE/Université Paris Cité/Université Sorbonne Paris Nord) a travaillé sur les données de près de 14 000 enfants de la cohorte française Elfe[1] de leurs 2 ans à leurs 5 ans et demi. Si comme d’autres avant elle, cette nouvelle étude montre une relation négative entre le temps d’exposition et le développement, elle met aussi en évidence que cette relation n’est pas vraie pour tous les domaines de la cognition et qu’elle est beaucoup plus faible lorsque le cadre de vie familial est correctement pris en compte. Ses résultats confirment[2] également une relation négative non négligeable entre l’exposition à la télévision pendant les repas familiaux et le développement précoce du langage. Ces travaux, publiés dans The Journal of Child Psychology and Psychiatry, suggèrent que, si le temps d’écran a son importance, le contexte d’exposition compte également.

    Face aux évolutions rapides des usages et à une place toujours plus importante des écrans dans le quotidien, une question continue de diviser les scientifiques : dans quelle mesure l’exposition trop précoce et/ou excessive aux écrans influence-t-elle le développement infantile ? Si le développement du langage a été au cœur d’une majorité d’études, d’autres domaines cognitifs ont été moins étudiés. Il en est de même pour l’influence que pourraient avoir le cadre familial ainsi que les activités quotidiennes de l’enfant.

    L’équipe de recherche dirigée par le chercheur Inserm Jonathan Bernard au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm/INRAE/Université Paris Cité/Université Sorbonne Paris Nord) a cherché à évaluer les associations entre utilisation d’écran et développement cognitif dans la petite enfance, en prenant en compte les facteurs liés au contexte social, périnatal, familial et aux habitudes de vie. Pour cela, elle s’est intéressée aux données de près de 14 000 enfants de la cohorte française Elfe, collectées de leurs 2 ans à leurs 5 ans et demi, entre 2013 et 2017.

    Les parents ont rapporté le temps d’écran quotidien chez leur enfant à 2, 3,5 et 5,5 ans. Il leur a également été demandé de rapporter s’ils allumaient la télévision durant les repas en famille lors de la 2e année de l’enfant. De nombreux facteurs liés aux habitudes de vie et aux activités quotidiennes de l’enfant devaient également être précisés. Enfin, différents domaines cognitifs ont été évalués : développement du langage à 2 ans, raisonnement non verbal à 3,5 ans et développement cognitif global à 3,5 et 5,5 ans.

    L’équipe de recherche a ainsi observé qu’aux âges de 3,5 et 5,5 ans, le temps d’exposition aux écrans était associé à de moins bons scores de développement cognitif global, en particulier dans les domaines de la motricité fine, du langage et de l’autonomie. Cependant, lorsque les facteurs relatifs au mode de vie et susceptibles d’influencer le développement cognitif étaient pris en compte dans les modèles statistiques, la relation négative se réduisait et devenait de faible magnitude.

    Les résultats de l’étude montrent aussi que, indépendamment du temps d’exposition, avoir la télévision allumée pendant les repas en famille à l’âge de 2 ans (ce qui concernait 41 % des enfants) était associé à de moins bons scores de développement du langage au même âge. Ces enfants présentaient également un moins bon développement cognitif global à 3 ans et demi.

        « Cela pourrait s’expliquer par le fait que la télévision, en captant l’attention des membres de la famille, interfère avec la qualité et la quantité des interactions entre les parents et l’enfant. Or, celle-ci est cruciale à cet âge pour l’acquisition du langage », explique Shuai Yang, doctorant et premier auteur de l’étude. Il poursuit : « De plus, la télévision ajoute un fond sonore qui, lorsqu’il se superpose aux discussions familiales, va rendre difficile le déchiffrage des sons pour l’enfant et limiter la compréhension et l’expression verbales. »

    Ces résultats suggèrent ainsi que le temps d’écran n’est pas le seul facteur à prendre en compte : le contexte dans lequel a lieu l’utilisation de l’écran pourrait également représenter un facteur important. En outre, tous les domaines de cognition ne seraient pas touchés de façon similaire.

        « Les premières années de vie sont décisives pour le développement cognitif, mais aussi dans la mise en place des habitudes de vie, ajoute Jonathan Bernard. Lorsqu’un enfant utilise un écran excessivement, il le fait au détriment d’autres activités ou interactions sociales essentielles pour son développement. »

    La robustesse de cette étude tient à la fois au grand nombre de participants, mais également à la prise en compte de facteurs liés au profil social des familles et aux activités des enfants.

        « Si nos résultats suggèrent que les effets délétères de l’utilisation des écrans dans la petite enfance présentent un faible impact sur le développement cognitif au niveau individuel et peuvent être compensés dans les années suivantes, ils justifient cependant de rester vigilants à l’échelle de la population. En santé publique, les petits ruisseaux font les grandes rivières », précise Jonathan Bernard.

    Il ajoute que davantage d’études de long terme sont nécessaires pour évaluer l’impact cumulatif de ces effets de la petite enfance à l’adolescence. Les travaux de son équipe se poursuivent grâce au suivi des enfants de la cohorte Elfe pour chercher à répondre à ces questions.

    [1]Elfe est la première étude longitudinale française d’envergure nationale consacrée au suivi des enfants de la naissance à l’âge adulte. Plus de 18 000 enfants nés en France métropolitaine en 2011 ont été inclus dans l’étude (soit 1 enfant sur 50 parmi les naissances de 2011). Depuis le premier contact avec les familles à la maternité, les parents participant sont régulièrement interrogés pour mieux comprendre comment l’environnement, l’entourage familial et les conditions de vie influencent le développement, la santé et la socialisation des enfants. L’étude Elfe mobilise environ 150 chercheurs appartenant à diverses disciplines scientifiques.

    [2]Voir à ce sujet le communiqué du 8 juin 2021 : La télévision allumée pendant les repas associée à un plus faible développement du langage chez les jeunes enfants

  • Passeport carbone

    "C'est une atteinte à la liberté de se déplacer".

    "On en assez de ces Khmers verts, des dictateurs"

    "C'est pas un ou deux voyages par an qui vont changer quelque chose, alors je continue."

    "De toute façon, que je prenne cet avion ou pas, il décollera quand même."

    "Je bosse toute l'année pour partir en vacances alors je ne vais pas me priver."

    Etc etc...

     

    Voilà quelques phrases glanées sur France Info ou autres médias quand on parle aux voyageurs de l'idée d'un passeport carbone.

    On n'est pas sorti du sable...

     

    Vendredi 8 décembre 2023

    Environnement

    Actualité

    Qu’est-ce que le passeport carbone, qui pourrait bientôt régir nos déplacements ?

     

    Ross BENNETT-COOK, conférencier invité à l’école d’architecture et des villes et à l’université de Westminster.

    Face à l’urgence climatique, de nombreuses voix se font entendre pour réclamer une régulation des trajets polluants. Un universitaire britannique décrypte la piste d’un passeport carbone.

    L’été 2023 a marqué un tournant pour l’industrie du voyage. À la fin du mois de juillet, les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont atteint 84 % des niveaux d’avant la pandémie. Dans certains pays européens, comme la France, le Danemark et l’Irlande, la demande touristique a même dépassé son niveau prépandémique.

    C’est peut-être une excellente nouvelle sur le plan économique, mais il est à craindre que ce retour au statu quo n’ait déjà des conséquences désastreuses sur les plans environnemental et social.

    L’été 2023 a été marqué par des vagues de chaleur record dans de nombreuses régions du monde. Les gens ont dû fuir les incendies de forêt en Grèce et à Hawaï, tandis que des alertes météorologiques extrêmes ont été émises dans de nombreuses destinations de vacances populaires telles que le Portugal, l’Espagne et la Turquie. Les experts ont conclu à la responsabilité du changement climatique dans ces conditions météorologiques extrêmes.

    Le tourisme fait partie du problème. Le secteur du tourisme génère environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre à l’origine de la crise climatique.

    Les effets négatifs du tourisme sur l’environnement sont devenus si graves que certains suggèrent que des changements radicaux dans nos habitudes de voyage sont inévitables. Dans un rapport de 2023 sur l’avenir des voyages durables, le voyagiste Intrepid Travel a proposé l’idée de « passeports carbone » pour aider l’industrie du tourisme à survivre.

    Un quota annuel

    L’idée du passeport carbone repose sur l’attribution à chaque voyageur d’un quota annuel de carbone qu’il ne peut pas dépasser. Ces quotas permettent ensuite de « rationner » les déplacements.

    Ce concept peut sembler extrême. Mais l’idée de quotas de carbone personnels n’est pas nouvelle. Un concept similaire – appelé « échange personnel de droits d’émission de carbone » – a été discuté à la Chambre des communes du Royaume-Uni en 2008, avant d’être abandonné en raison de sa complexité apparente et de la possibilité d’une résistance de l’opinion publique.

    L’empreinte carbone annuelle moyenne d’une personne aux États-Unis est de 16 tonnes, l’un des taux les plus élevés au monde. Au Royaume-Uni, ce chiffre s’élève à 11,7 tonnes, soit plus de cinq fois le chiffre recommandé par l’accord de Paris pour maintenir l’augmentation de la température mondiale en deçà de 1,5 °C. (En France, celle-ci est du même ordre de grandeur, ndlt)

    Pas plus d’un Londres – New-York par an

    Au niveau mondial, l’empreinte carbone annuelle moyenne d’une personne est plus proche de quatre tonnes. Mais pour avoir les meilleures chances d’empêcher la hausse des températures de dépasser les 2 °C, l’empreinte carbone mondiale moyenne doit baisser à moins de deux tonnes d’ici à 2050. Ce chiffre équivaut à environ deux vols aller-retour entre Londres et New York.

    Le rapport d’Intrepid Travel prévoit que les passeports carbone seront utilisés d’ici 2040. Cependant, plusieurs lois et restrictions ont été mises en place au cours de l’année écoulée, ce qui suggère que nos habitudes de voyage sont peut-être déjà sur le point de changer.

    Le transport aérien premier pollueur

    Entre 2013 et 2018, la quantité de CO2 émise par les vols commerciaux dans le monde a augmenté de 32 %. Certes, les améliorations en matière d’efficacité énergétique réduisent lentement les émissions par passager. Mais une étude de 2014 a révélé que, quels que soient les efforts déployés par l’industrie pour réduire ses émissions de carbone, ils seront contrebalancés par la croissance du trafic aérien.

    Malgré les améliorations, les avions sont encore trop polluants. (Photo : Franck Dubray / Ouest-France)

    Pour que les réductions d’émissions aient un effet significatif, les prix des billets devraient augmenter de 1,4 % par an, ceci afin de décourager certaines personnes de prendre l’avion. Or, en réalité, les prix des billets sont en baisse.

    Certains pays européens commencent à prendre des mesures pour réduire les voyages en avion. En Belgique, depuis le 1er avril 2023, les passagers des vols court-courriers et des avions les plus anciens sont soumis à des taxes plus élevées afin d’encourager d’autres formes de voyage.

    Moins de deux mois plus tard, la France a interdit les vols intérieurs court-courriers lorsque le même trajet peut être effectué en train en deux heures et demie ou moins. On s’attend à ce que l’Espagne fasse de même prochainement.

    Un projet similaire pourrait également voir le jour en Allemagne. En 2021, un sondage YouGov a révélé que 70 % des Allemands soutiendraient de telles mesures pour lutter contre le changement climatique si des parcours alternatifs par train ou par bateau étaient disponibles.

    Les croisières aussi visées

    Le transport aérien n’est pas le seul à être sous le feu des critiques. Une enquête menée en 2023 par la Fédération européenne pour le transport et l’environnement a révélé que les navires de croisière rejettent quatre fois plus de gaz sulfuriques – dont il est prouvé qu’ils provoquent des pluies acides et plusieurs affections respiratoires – dans l’atmosphère que l’ensemble des 291 millions de voitures en circulation en Europe.

    À Venise, les paquebots sont devenus indésirables. (Photo : Miguel Medina / AFP)

    De telles statistiques ont contraint les destinations touristiques européennes à prendre des mesures contre l’industrie des croisières. En juillet, le conseil municipal d’Amsterdam a interdit aux bateaux de croisière d’accoster dans le centre-ville afin de réduire aussi bien le tourisme que la pollution, une initiative qui a fait ses preuves ailleurs.

    En 2019, Venise était le port européen le plus pollué, en raison du grand nombre de bateaux de croisière. Mais elle est tombée à la 41e place en 2022 après l’interdiction faite aux grands navires de croisière d’entrer dans les eaux de la ville, ce qui a permis de réduire de 80 % la pollution atmosphérique à Venise provenant des navires.

    Changer de destination

    Le rapport d’Intrepid Travel souligne également que le changement climatique aura bientôt un impact non seulement sur la façon dont nous voyageons, mais aussi sur là où nous voyageons. Les températures brûlantes diminueront probablement l’attrait des destinations balnéaires traditionnelles, incitant les touristes européens à rechercher des destinations plus fraîches pour leurs vacances d’été, telles que la Belgique, la Slovénie et la Pologne.

    Plusieurs agences de voyages ont signalé une augmentation sensible des réservations de vacances vers des destinations européennes plus fraîches comme la Scandinavie, l’Irlande et le Royaume-Uni pendant la saison haute de l’été 2023.

    Quelle que soit la solution, changer nos habitudes de voyage semble inévitable. Des destinations du monde entier, de Barcelone à la Riviera italienne en passant par l’Everest, appellent déjà à limiter le nombre de touristes pour lutter contre la foule et la pollution.

    Les vacanciers doivent se préparer à modifier leurs habitudes de voyage dès maintenant, avant que ce changement ne leur soit imposé.

    La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation.

     

  • Période de jeûne.

    En mode jeûne depuis hier soir.

    Ce matin, j'ai continué à casser à la masse une ancienne salle de bain, carrelage, placo et murs. Puis à charger les gravats dans des seaux pour les amener à la remorque. Puis à aller à  la déchetterie pour vider le tout. Très physique...

    Puis une sortie de vélo, pour finir la journée.

    Juste pour dire que l'idée que le jeûne est incompatible avec l'activité physique est fausse. Le jeûne enclenche le phénomène de l'autophagie et il n'y a pas mieux pour se purifier.

    L'autophagie dans le jeûne (1)

    L'autophagie dans le jeûne (2)

    Thierry 16:09, le mardi 19 mars 2024

    Petite sortie

     

    En mode jeûne pour éliminer les cellules mortes

    32,09 km

    1:17:42

    415 m dénivelée

    Moy.Max.

    Moyenne Vitesse 24,8 km/h // Max 50,0 km/h

    Temps écoulé1:18:41

    Strava Android App