"Qui aurait pu prévoir ?"

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"Qui aurait pu prévoir cette crise climatique ? a dit Monseigneur en évoquant la canicule et les incendies de l'été 2022.

C'est clair que c'est un sujet dont on parle tellement peu qu'il n'a pas pu en être averti... Je n'ai pas remis ici tous les liens qui renvoient à ce problème majeur et ça n'est évidemment qu'une infime partie de tout ce qui est disponible sur la Toile. Des centaines d'études et d'articles. 

 

Le marché de l'eau

Coca cola contre l'eau.

L'eau

L'eau de la Terre (Nature)

L'eau des WC

L'eau et l'élevage intensif

L'eau et la conscience

Mise au point sur l'eau 

Le prix de l'eau

L'eau sur Terre

Nestlé et l'eau

Du problème de l'eau

L'avenir de l'eau

Cotation de l'eau en bourse

Climat : Le problème de l'eau.

Sciences et vie : la guerre de l'eau

La bataille de l'eau

Sécheresse en 2017

Sécheresse en 2019

Sécheresse en 2022

Sécheresse encore et toujours.

Sécheresse, élevage, jachères.

Incendies et climat.

Climat : Le problème de l'eau.

Climat : l'heure du constat

Climat : l'heure du constat (2)

Climat : l'heure du constat (3)

Climat : un constat de plus.

Climat et apprentis sorciers.

Climat : toujours plus chaud

Climat : dernier rappel.

 

Sécheresse : comment la France peut-elle se préparer à affronter un (possible) nouvel été à sec ?

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Marie-Adélaïde Scigacz

France Télévisions

Publié le 27/02/2023 06:01Mis à jour le 27/02/2023 08:05

 Temps de lecture : 8 min.

Une rivière à sec à Flassans-sur-Issole, dans le Var, le 21 février 2023. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Une rivière à sec à Flassans-sur-Issole, dans le Var, le 21 février 2023. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Faute de pluie et face au faible niveau des nappes phréatiques dans certaines régions, la sécheresse pourrait de nouveau frapper à l'été 2023, poussant les territoires et leurs habitants à s'adapter à marche forcée.

Des restrictions précoces pour éviter le pire ? "Anticipez !" demande le ministre de la Transition écologique aux préfets, dans un entretien au JDD paru dimanche 26 février. Avant de les recevoir au ministère, Christophe Béchu affirme qu'il leur tiendra "à chaque fois le même message" : "Prenez les mesures qui permettent dès à présent de faire des économies d'eau."

Si l'été 2022 a mis au jour les vulnérabilités de nombreux territoires face au manque d'eau, la sécheresse hivernale fait craindre de nouvelles difficultés à venir, accentuées et répétées sous l'effet du changement climatique. Pour s'y préparer, le ministre Christophe Béchu et sa secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Bérangère Couillard, présenteront bientôt un "plan sécheresse". Mais comment agir dès maintenant, pour ne pas revivre en 2023 les galères de l'été précédent ?

En adaptant (en attendant de transformer) l'agriculture

En France, l'agriculture représente 45% de la consommation d'eau, et jusqu'à 80% en plein été. "C'est en modernisant les systèmes agricoles, en les rendant plus performants, que l'on réalise les économies les plus importantes", assure Hélène Michaux, directrice du département du programme et des interventions de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. Micro-irrigation et goutte à goutte plutôt que pulvérisateurs, instruments aidant les agriculteurs à optimiser leur usage de l'eau… Des solutions techniques existent, à condition de pouvoir se les offrir.

 

France 3

Dans le contexte du changement climatique, ces investissements offrent "une forme de couverture contre le risque, puisque l'agriculteur sera en capacité de maintenir ses rendements, même durant les années très sèches", souligne Arnaud Reynaud, directeur de recherche à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae). Reste une question pour les exploitants, selon lui : "Est-ce que les bénéfices que je vais en retirer vont couvrir cet investissement parfois très important ?"

L'office FranceAgriMer a ouvert, le 13 février, un guichet doté d'un budget de 20 millions d'euros visant à financer des matériels de lutte contre les aléas climatiques (document PDF) réservé aux agriculteurs assurés contre le risque climatique. La création d'une autre enveloppe de 20 millions d'euros a été actée le 9 février, "pour la protection contre la sécheresse", à destination de toutes les exploitations. Mais il est "difficile de savoir l'impact de ces nouvelles mesures sur les comportements sur le terrain", souligne Arnaud Reynaud.

L'approche réglementaire via les arrêtés préfectoraux ayant montré ses limites et les variations sensibles du prix de l'eau n'ayant pas d'effets significatifs, cet expert suggère une autre incitation : la comparaison. Co-auteur d'une étude menée sur les coteaux de Gascogne, Arnaud Reynaud a observé l'effet sur les comportements d'"une sorte de [compteur] Linky de l'eau", permettant de confronter la consommation des agriculteurs à celle de leurs voisins. Une "troisième voie" peu coûteuse et rapide à mettre en place.

Enfin, le ministre de l'Agriculture a souligné mercredi que 60 nouveaux projets d'ouvrages hydrauliques à vocation agricole seraient "mis en service" d'ici à juin. Mais ces ouvrages, dont les controversées bassines, rencontrent de vives protestations locales. Elles se révèlent une solution à court terme qui "va dans le sens inverse" du besoin d'adaptation, selon le chercheur. "Le fait de disposer de stockages supplémentaires maintient les agriculteurs dans des cultures à fort niveau d'irrigation", explique-t-il.

En intervenant en urgence sur les failles du réseau 

C'est aussi dans les zones rurales que l'on retrouve l'essentiel des quelque 700 communes qui ont connu des difficultés d'approvisionnement à l'été 2022. Dans les Monts d'Arrée, à Berrien (Finistère), la galère a duré cinq mois. La sécheresse a révélé que le forage utilisé pour alimenter la commune n'était plus assez profond. Ces réseaux d'eau anciens, sous-dimensionnés et parfois peu entretenus, sont un chantier urgent, explique Guillaume Dolques, spécialiste de l'adaptation au changement climatique, à l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE). "Sachant qu'une canalisation est remplacée en moyenne tous les 160 ans, l'urgence est d'investir massivement dans la rénovation", insiste-t-il, alors qu'en moyenne 20% de l'eau potable s'échappe des tuyaux via des fuites.

 

FRANCE 2

A Berrien, pour "être prêts d'ici juillet prochain", le maire a lancé en février "des travaux pour la pose d'une canalisation entre la source de Scrignac et le château d'eau", ainsi qu'un projet de nouveau forage, cofinancé en partie par l'Etat et l'agence de l'eau Loire-Bretagne. A l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, Hélène Michaux confirme que l'épisode de 2022 a conduit davantage de collectivités à solliciter des aides pour sécuriser l'arrivée de cette précieuse ressource jusqu'aux robinets.

Grâce à une rallonge de 17 millions obtenue en 2023, l'Agence a "lancé début janvier un appel à projets de 20 millions d'euros visant à sécuriser l'alimentation en eau potable des collectivités", explique-t-elle. "Réduction des fuites, réhabilitation des réservoirs d'eau potable vétustes, mise en place d'interconnexions en zones rurales, où des communes peuvent se retrouver très vulnérables..." Les moyens mis en œuvre sont nombreux, et déployés en situation d'urgence, énumère la spécialiste.

"L'Etat procède par à-coups", regrette Guillaume Dolques, co-auteur d'une étude sur le rôle des collectivités en matière d'adaptation. "A court terme, on estime qu'il faut sanctuariser les moyens des agences de l'eau (...), et sortir de la logique d'enveloppes annuelles au profit d'investissements à long terme, pour être prêts à ce que sera le climat dans 10, 20, 30 ans", met-il en garde.

En attendant, start-ups et entreprises du secteur développent des outils de plus en plus performants pour traquer les fuites. Sous la capitale, 3 000 capteurs acoustiques repèrent la moindre faille.

 

"Ces nouvelles technologies vont nous permettre de cibler les travaux, avec moins d'impact pour les riverains puisque l'on va intervenir au plus près de la fuite ou de la conduite défectueuse", détaillait en janvier à France 2 le responsable du Syndicat des eaux d'Île-de-France.

En accélérant le déploiement de la réutilisation des eaux usées traitées

En Espagne, 14% des ressources en eau proviennent déjà du recyclage des eaux usées. Ce taux atteint 8% en Italie, contre moins de 1% en France. Pour combler ce retard, le ministre de la Transition écologique et le ministre de l'Agriculture ont mis en avant un décret à venir faisant sauter des "freins réglementaires". "La législation va changer pour assouplir et clarifier un certain nombre de choses", a abondé Marc Fesneau, invité de France 2, vendredi matin.

La réutilisation des eaux usées traitées s'effectue en effet dans le cadre strict de la réglementation sanitaire. Il est ainsi peu probable que ces systèmes soient utilisés à grande échelle en cas de sécheresse à l'été 2023, ce qui n'empêche pas des acteurs du secteur de s'y préparer.

 

France 3 Provence-Alpes

A Sainte-Maxime (Var), le golf est déjà arrosé avec des eaux usées traitées. En juillet, Véolia annonçait l'installation de nouveaux équipements sur 30 sites. Dans un premier temps, "l'eau recyclée remplacera l'eau potable nécessaire au fonctionnement et à l'entretien des stations d'épuration" faisait savoir le groupe, avant que son utilisation ne soit "étendue à certains usages industriels et agricoles, comme l'irrigation ou le nettoyage de voiries, permettant aux collectivités, aux agriculteurs et aux industriels de diminuer la consommation d'eau potable."

 

France 2

Selon le baromètre annuel Kantar/CIEAU, "Les Français et l'eau", publié en décembre 2022, les Français adhèrent largement au principe : 80% des personnes interrogées se déclarent prêtes à consommer des fruits et légumes arrosés grâce à ce type de ressource.

En encourageant la sobriété, à tous les niveaux

L'été 2022 a marqué les esprits. Selon ce même baromètre, ils étaient 92% à faire attention à leur consommation d'eau à la rentrée, contre 87% au printemps. Aujourd'hui, 69% d'entre eux sont convaincus qu'ils manqueront d'eau à l'avenir, contre 32% il y a 25 ans. Les personnes interrogées soutiennent massivement des solutions impliquant plus de sobriété : 79% admettent devoir modifier leurs habitudes et 66% se prononcent en faveur d'une réglementation qui limiterait les consommations. Les trois quarts souhaitent être aidés grâce à un compteur d'eau "intelligent" qui les alerterait en cas de dépassement d'un certain seuil. "Nous consommons 150 litres d'eau par personne et jour", rappelait encore Christophe Béchu, fin janvier. Pour diminuer cette consommation, le gouvernement envisage "une forme d'Ecowatt [du nom du dispositif d'information et d'alerte chargé de prévenir les Français en cas de tension du réseau électrique] de l'eau, sur lequel on trouvera l'état des tensions dans le secteur où on se trouve."

Contrainte ou choisie, cette sobriété est déjà à l'œuvre dans le Var, où plus de la moitié des communes font face à un niveau plus ou moins élevé de contraintes. Vendredi, Saint-Zacharie et Riboux étaient placées au niveau "sécheresse alerte renforcée" par la préfecture du département. Interdiction d'arroser les pelouses, les terrains de sport et les jardins potagers en journée, interdiction de laver sa voiture ou de remplir sa piscine… Saint-Zacharie envisage désormais "d'équiper les bâtiments communaux de citernes et d'inciter les gens à faire de même, pour récupérer l'eau de pluie", a confié mercredi Raymond Merlo, élu en charge de l'Environnement, cité par l'AFP.

Ce levier reste "une goutte d'eau" en matière d'économie. "Il faut le faire, mais même si chacun réduit de moitié son utilisation d'eau, cela ne résoudra en rien la problématique", déplore Cécile Argentin, présidente de France nature environnement en Midi-Pyrénées, auprès de France 3 Occitanie.

Hélène Michaux insiste d'ailleurs sur la variété des solutions collectives, de l'entretien des zones humides aux efforts des villes. "De plus en plus de villes sollicitent des aides pour désimperméabiliser les sols et permettre d'y réinfiltrer l'eau de pluie". Alors que le Giec prévoit entre 10 et 40% de baisse du niveau des cours d'eau à l'horizon 2050, la préservation des milieux aquatiques, de leur biodiversité et de leur rôle dans le grand cycle de l'eau est également une priorité. 

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Sécheresse : « Plus le réchauffement global sera important, plus la fréquence des événements de ce type augmentera »

Secheresse

Alors que dix départements touchés par la sécheresse ont dépassé le seuil d’alerte, Magali Reghezza-Zitt, maître de conférences en géographie et co-directrice du Centre de formation sur l’environnement et la société de l’ENS alerte : ces épisodes de sécheresse seront de plus en plus récurrents dans les prochaines années.

LE 09 MAI 2022

Par Juliette Bezat

5mn

Si la France n’est pas un pays du Sahara, loin sans faut, la question de l’eau y est toutefois de plus en plus inquiétante. Les nappes phréatiques, réservoirs naturels d’eau et principale source d’eau potable en France, ont atteint des niveaux historiquement bas pour la saison. En cause, un hiver trop sec marqué par des déficits pluviométriques de 30 à 40 % - atteignant jusqu’à 80 % dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Avec un été annoncé « chaud, voire très chaud », ces réservoirs censés alimenter les cours d’eau lorsqu’il ne pleut pas risquent d’être asséchés plus tôt que les autres années.

Pour Magali Reghezza-Zitt, maître de conférences en géographie, au déficit pluviométrique s’ajoute un déficit du manteau neigeux : « On est dans le deuxième plus faible manteau neigeux depuis 1959. » Par conséquent, « les cours d’eau ne seront pas alimentés par la fonte des neiges ». Cette absence de précipitations a des conséquences immédiates sur la recharge des nappes phréatiques qui va elle-même avoir une importance sur les cours d’eau.

Parmi les 15 départements touchés par la sécheresse, le Maine-et-Loire, la Vienne, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, l’Ain, la Drôme, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse ont dépassé le seuil d’alerte : « Aussi tôt dans l’année, c’est unique » réagit Magali Reghezza-Zitt. Selon Météo-France, cet épisode de chaleur est en effet « remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique. »

Les récoltes françaises menacées par la sécheresse

Les cultures céréalières sont particulièrement menacées par la sécheresse. Magali Reghezza-Zitt rappelle que ce déficit pluviométrique « intervient au moment où les cultures sont montées en rendement, au moment où elles sont en train de croître ». En d’autres termes, l’épisode de sécheresse intervient au stade du grossissement du grain, là où sans eau, l’engrais nécessaire reste au sol et ne peut pas monter dans la tige. Ainsi, la géographe estime que trois-quarts de l’orge et la moitié du blé seraient concernés par les pertes de rendement liées à la sécheresse.

La géographe précise que cette sécheresse touche les bassins de production céréaliers en France mais aussi en Pologne et en Allemagne : « C’est donc un problème qui touche toute l’Europe. »

Ces extrêmes sécheresses vont augmenter dans les prochaines années

Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique que le risque d’extrême sécheresse va augmenter dans les prochaines années. Il compte parmi les quatre risques majeurs pour l’Europe, avec les vagues de chaleur, la remontée du niveau marin et les épisodes de pluie intense.

Les préconisations du GIEC sont alarmantes : plus le réchauffement global sera important, plus la fréquence des événements de ce type augmentera. Magali Reghezza-Zitt explique : « Chaque dixième de degré compte : sur une vague de chaleur ou des épisodes caniculaires – différents des sécheresses –, on sait qu’une canicule comme celle de 2019 a aujourd’hui une chance sur cinquante de se produire ; à +1.5C° degré, c’est une chance sur dix et à +2 C°, c’est une chance sur 4. »

« Dans dix ans, on aura des hivers de plus en plus courts, des printemps de plus en plus précoces et des étés de plus en plus longs. »

La chercheuse estime que ces épisodes de sécheresse de plus en plus récurrents auront quatre types de conséquences.

Une première sur l’agriculture, qui a déjà souffert en janvier avec les gelées tardives sur les bourgeons précoces : « Dans dix ans, on aura des hivers de plus en plus courts, des printemps de plus en plus précoces et des étés de plus en plus longs. » Les prix agricoles vont donc augmenter, avec des répercussions sur le pouvoir d’achat.

Mais aussi un impact majeur sur les forêts, qui sont « un puits de carbone naturel pour la France ». Elle explique : « Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que la France s’est fixée ne pourront pas être atteints si les forêts vont mal. » Elle évoque une troisième conséquence sur les sols argileux et donc sur les bâtiments privés et publics (écoles, hôpitaux publics, patrimoine historique…) « ce qui implique des travaux et donc de prévoir un accompagnement des assurances ou des indemnités pour couvrir ces frais ».

Et enfin, la sécheresse impactera évidemment l’approvisionnement en eau et donc tous les secteurs, au-delà de l’agriculture : industrie, énergie, tourisme, activités quotidiennes, transfert d’eau (pour lesquels on n’a pas les infrastructures à l’échelle nationale).

« Dans les années qui viennent, les Français vont connaître une probable baisse de leur pouvoir d’achat. »

La géographe explique que le réchauffement climatique – combiné à la guerre en Ukraine -, impacte les cultures agricoles, les rendements des agriculteurs et réduit la production. Tout cela a donc des conséquences directes sur le pouvoir d’achat des Français : « On n’est plus dans une guéguerre entre scientifiques : on se rend compte que le réchauffement climatique a un impact sur le pouvoir d’achat. Dans les années qui viennent, les Français vont avoir une probable baisse du pouvoir d’achat. »

Tous les secteurs sont concernés par la sécheresse : « On a besoin de planification écologique »

Pour Magali Reghezza-Zitt, l’adaptation au réchauffement climatique n’est pas seulement un problème écologique : « Les ministères de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, des transports, de l’industrie, de l’énergie, et évidemment Bercy : tous sont concernés. » Elle prend pour exemple la canicule de l’été 2019 : « Si un été sur quatre, il y a une canicule comme celle de 2019, cela signifie qu’on ne peut pas faire passer des examens, par exemple, car on ne peut pas tout faire climatiser. » Elle conclut : « Il faut vraiment adapter et repenser toute notre vie collective : il y a des conséquences majeures sur la santé publique, la sécurité sociale, l’emploi. Quand on observe ce qui s’est passé l’été dernier au Canada, on se rend compte que ces événements impliquent un ensemble de dysfonctionnements : restaurants fermés, chantiers en arrêt, impact sur le tourisme… »

Repenser notre vie collective, c’est aussi réfléchir au rôle et à la formation des forces de sécurité civile face à ces périodes de sécheresse récurrentes : « Cette sécheresse, qui peut se combiner aux vagues de chaleur, fait que le risque d’incendies augmente, y compris dans le nord de la France. On peut tout à fait imaginer des feux comme en Californie (en 2018). Il y aura donc des répercussions sur les forces de sécurité civile, sur le rôle et la formation des militaires. » La chercheuse fait état d’un passage de 7 jours de canicule par an à 23 jours en 2030 « C’est demain ! On a besoin de plans d’adaptation beaucoup plus robustes, c’est pour ça qu’on a besoin de planification écologique. »

Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire de son futur mandat un « quinquennat écologique » ; pour preuve, le chef du prochain gouvernement sera ainsi chargé de « la planification écologique ». Si certains voient là un effet d’annonce, sans nul doute la question cruciale de l’eau devra-t-elle être une priorité de son agenda. C’est là une attente forte des agriculteurs comme des associations et, d’une manière générale, un sujet de plus en plus crucial pour les citoyens.

Publié le : 09/05/2022 à 18:49 - Mis à jour le : 09/05/2022 à 18:49

Crédits photo principale : PATRICK GELY/SIPA

 

 

 

 

 

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