Il explique ci-dessous son travail et l'adhésion au service proposé par la plateforme tepeee. Vous pouvez partager, participer, commenter sur les vidéos, Léo en sera enchanté.
Alors que j'aimais les mathématiques au Lycée je m'en éloigne pour des études d'Écologie. Heureusement, on me fait découvrir que les mathématiques peuvent servir à faire de l'Écologie, c'est la découverte de la modélisation !
Cela me mène à obtenir un doctorat en Biodiversité, Écologie, Environnement. Mon titre de thèse était "Modélisation des interactions tout-partie en écologie et évolution : structures spatiale et sélection multi-niveaux".
Les motivations de cette chaîne sont multiples : éclaircir la confusion sur ce qu'est l'écologie scientifique, en particulier les approches théoriques en écologie, s'amuser à coder et explorer des modèles sans forcément savoir où cela va nous mener, et espérer avoir un impact en terme de partage de connaissances en écologie et de développement de la curiosité scientifique plus important en faisant de la vulgarisation plutôt qu'en publiant des papiers.
Pourquoi suis-je sur Tipeee ?
Produire des vidéos basées sur de la modélisation, s'appuyant sur des papiers scientifiques et avec un rendu visuel le plus didactique possible, prend du temps. Si je veux pouvoir attribuer plus de temps à cette activité il faut irrémédiablement qu'elle puisse participer à mes revenus.
Le système de youtube basé sur le nombre de vues demande des publications très régulières, ce qui ne convient pas avec le contenu de cette chaîne.
C'est pourquoi le système de donation par la communauté de personnes directement intéressées proposé par Tipeee me semble la meilleure alternative.
Quels sont mes objectifs ?
Actuellement le soutien de la communauté me permettrait essentiellement d'attribuer plus de temps à la production de contenu pour la chaîne. Ce n'est pas un soutien en vue de l'achat de matériel ou autre, mais un soutien montrant que cette chaîne a du sens.
Quelles sont les contreparties ?
Ma sincère reconnaissance, des remerciements dédiés à chaque fin de vidéo, et l'assurance de contenus futurs.
Dans une lecture, je suis tombé sur un récit racontant le Dust Bowl, une période sombre aux USA. Et je me suis mis à chercher d'autres situations dans lesquelles l'activité humaine, associée parfois à des phénomènes climatiques, a contribué à des désastres écologiques et à des périodes provisoires ou parfois définitives dans lesquelles les dégâts relevaient de catastrophes générales. Et les exemples sont nombreux et ne concernent pas que l'époque contemporaine. La liste ci-dessous est loin d'être exhaustive.
Ce qui me consterne, c'est que ces différentes catastrophes, même si elles ont été suivies, parfois, de rectifications, ne servent toujours pas à anticiper ce qui se produit actuellement à l'échelle de la planète : la surexploitation. Le dust bowl a été rendu possible par la conjonction de période de sécheresse et une agriculture intensive qui a dévasté le sol.
Si on s'intéresse un tant soi peu à l'état des terres agricoles en France, on ne peut que s'interroger de l'avenir si nous venions à connaître des périodes de sécheresse intense. La mise à nu des sols est une mise à mort. La déforestation est une mise à mort, l'empoisonnement des rivières est une mise à mort, l'emploi de produits chimiques de façon outrancière, la mécanisation sans cesse augmentée, les monocultures, l'atteinte à le biodiversité etc etc...
Quand l'homme fragilise la nature, il se met en danger. Nos visions productivistes de court-terme sont des visions mortifères.
Les récoltes ont commencé à échouer avec le début de la sécheresse en 1931, exposant les terres agricoles nues et sur-labourées. Sans herbes de prairie profondément enracinées pour maintenir le sol en place, il a commencé à s’envoler. L’érosion du sol a entraîné des tempêtes de poussière massives et une dévastation économique, en particulier dans les plaines du sud.
Quels sont les 3 effets du Dust Bowl ?
Comment le Dust Bowl a-t-il affecté l’environnement ? Le Dust Bowl est sans doute l’une des pires catastrophes environnementales du XXe siècle. Il a dégradé la productivité des sols, réduit la qualité de l’air et ravagé la flore et la faune locales. Les tempêtes de poussière ont également provoqué une pneumonie due à la poussière chez les résidents qui n’ont pas migré.
Quelles sont les 3 causes du Dust Bowl ?
La dépression économique associée à une sécheresse prolongée, des températures anormalement élevées, de mauvaises pratiques agricoles et l’érosion éolienne qui en a résulté ont tous contribué à la création du Dust Bowl.
Quel a été l’impact de Dust Bowl ?
Cela a dévasté des États comme le Texas, le Kansas, le Nebraska, l’Oklahoma et d’autres. Les tempêtes de poussière sont accompagnées de pneumonie due à la poussière, une affection pulmonaire résultant de l’inhalation excessive de poussière. Cela a entraîné de nombreux décès, en particulier chez les enfants. Le Dust Bowl a provoqué un exode massif hors des Grandes Plaines.
Comment le Dust Bowl a-t-il affecté l’économie ?
Les gens ont commencé à perdre leur emploi et, par conséquent, à ne plus rembourser leurs prêts. Les banques ont commencé à faire faillite à grande échelle et comme les dépôts n’étaient pas assurés, de nombreuses personnes ont perdu toutes leurs économies. En 1931, un total de 28 285 entreprises ont échoué à un taux de 133 pour 10 000 entreprises.
Quelles ont été les causes et les effets du Dust Bowl ?
Les récoltes ont commencé à échouer avec le début de la sécheresse en 1931, exposant les terres agricoles nues et sur-labourées. Sans herbes de prairie profondément enracinées pour maintenir le sol en place, il a commencé à s’envoler. L’érosion du sol a entraîné des tempêtes de poussière massives et une dévastation économique, en particulier dans les plaines du sud.
Comment Dust Bowl a-t-il affecté les agriculteurs?
Et comment le Dust Bowl a-t-il affecté les agriculteurs ? Les récoltes ont flétri et sont mortes. Les agriculteurs qui avaient labouré sous l’herbe indigène des prairies qui maintenait le sol en place ont vu des tonnes de terre végétale – qui avaient mis des milliers d’années à s’accumuler – s’élever dans les airs et s’envoler en quelques minutes. Cela ne s’est pas arrêté là; le Dust Bowl a touché tout le monde.
Qu’est-ce qui a causé le Dust Bowl?
L’une des principales causes de ce Dust Bowl a été les graves sécheresses des années 1930. L’autre cause était le capitalisme. La surexploitation et le pâturage dans le but de réaliser des profits élevés ont tué une grande partie des prairies de la plaine et lorsque les vents se sont approchés, rien n’était là pour retenir le sol dévasté sur le sol.
Qu’est-ce qui a causé le Dust Bowl Dbq ?
Les trois principales causes du Dust Bowl étaient la sécheresse (Doc E), la quantité de terres récoltées (Doc D) et la mort des prairies à herbes courtes (Doc C).
Qu’est-ce qui a causé le quizlet Dust Bowl?
le bol de poussière a été causé par des agriculteurs qui gèrent mal leurs rotations de cultures, provoquant l’assèchement du sol et sa transformation en poussière. le bol de poussière a poussé de nombreuses personnes vivant en Amérique rurale à se déplacer vers les zones urbaines à la recherche de travail. la sécheresse qui a contribué à provoquer le bol de poussière a duré sept ans, de 1933 à 1940.
Quels ont été les effets à court terme du Dust Bowl ?
L’érosion du Dust Bowl a été un choc majeur qui a réduit les rentes agricoles à court et à long terme. Dans ce modèle simple, les valeurs des terres agricoles diminuent immédiatement pour refléter la valeur actuelle actualisée des rentes agricoles perdues.
Quels ont été les effets du quizlet Dust Bowl ?
Quels ont été les effets du bol de poussière ? Les gens ont perdu des récoltes, des maisons, des emplois, des animaux de ferme. Ils ont été forcés de déménager dans un autre endroit.
Quels effets le Dust Bowl a-t-il eu sur l’environnement ?
Les vents violents qui ont accompagné la sécheresse des années 1930 ont emporté 480 tonnes de terre végétale par acre, enlevant en moyenne cinq pouces de terre végétale sur plus de 10 millions d’acres. Les tempêtes de poussière et de sable ont dégradé la productivité des sols, nui à la santé humaine et endommagé la qualité de l’air.
La déforestation de l'île de Pâques (13e-17e siècles)
Activité humaine : Abattage excessif des arbres pour le transport des Moaïs (statues), l’agriculture et le chauffage.
Conséquence : Écroulement de l’écosystème insulaire, famines, effondrement de la société.
La disparition des forêts des Highlands (18e-19e siècles, Écosse)
Activité humaine : Exploitation forestière intensive pour l’agriculture et les industries navales.
Conséquence : Perte massive des forêts indigènes, érosion des sols, et transformation radicale du paysage.
La crise du lac Owens (1900s, Californie, USA)
Activité humaine : Détournement des eaux pour alimenter Los Angeles.
Conséquence : Assèchement complet du lac, libération de poussières toxiques dans l’air, et destruction de l’écosystème.
Le Dust Bowl (1930s, USA)
Activité humaine : Labour intensif des Grandes Plaines et absence de pratiques agricoles durables.
Conséquence : Érosion massive des sols et tempêtes de poussière dévastatrices, ruinant l'agriculture et provoquant des migrations massives.
L’assèchement de la mer d'Aral (1950s à aujourd’hui, Asie centrale)
Activité humaine : Détournement des rivières Amou-Daria et Syr-Daria pour l'irrigation du coton.
Conséquence : Réduction de 90 % de la superficie de la mer d'Aral, destruction des écosystèmes, augmentation des tempêtes de sel toxique, et impact grave sur la santé des populations locales.
La pollution de la rivière Cuyahoga (1969, USA)
Activité humaine : Déversements industriels incontrôlés dans la rivière.
Conséquence : La rivière prit feu, illustrant le niveau de pollution extrême et menant à des réformes environnementales aux États-Unis.
La déforestation et les incendies en Indonésie (1990s à aujourd’hui)
Activité humaine : Déforestation pour les plantations de palmiers à huile, associée à des brûlis incontrôlés.
Conséquence : Destruction des forêts tropicales, perte de biodiversité (orangs-outans notamment) et émissions massives de CO₂.
La disparition des grands bancs de morue (1992, Canada)
Activité humaine : Surpêche massive et absence de gestion durable des stocks halieutiques.
Conséquence : Effondrement de la population de morues dans l’Atlantique Nord, crise économique pour les pêcheurs, et impacts écosystémiques durables.
Oui, il nous reste la joie mais je ne veux plus d'une joie inconsciente, je veux construire ma joie en totale lucidité, ne plus être emporté par le courant, ne plus suivre des mouvements de masse, ne plus prendre conscience a postériori que cette joie a eu une conséquence néfaste sur la vie et la tâche est rude car il ne faut pas céder à l'envie, ne pas céder à la faiblesse, ne pas céder à cette inertie de la paresse.
Je veux une joie physique qui soit nourrie par une joie intellectuelle.
Je sais depuis longtemps que les gouvernants aiment l'ignorance des peuples, les peurs de la masse, l'incertitude matérielle, le désir d'un confort plus grand, la peur de perdre celui déjà acquis, je sais que les gouvernants favorisent des joies qui les servent et des peurs qui les maintiennent en place, qu'ils bénissent les corps faibles qui ne peuvent se révolter, les corps engraissés et les esprits mal nourris.
Je veux que mes joies soient les miennes et qu'elles ne doivent rien à personne, autant que faire se peut.
Je veux mourir en paix. Et ne pas partir chargé de joies coupables.
Le livre précédent, Cabane" d'Abel Quentin et celui-ci sont mes deux dernières lectures. Et le constat que j'en retire, c'est que nous sommes véritablement et définitivement une espèce toxique, néfaste, destructrice et que nous sommes incapables de prendre conscience des problèmes les plus profonds et les plus dramatiques parce que nous sommes pris dans un courant planétaire, une forme d'embrigadement auquel nous adhérons, quoi qu'il en coûte.
J'ai au moins la satisfaction de lire les commentaires écrits par les lecteurs et lectrices de ces deux ouvrages et il est apaisant de se sentir moins seul. Bien que nous ne soyons qu'une minorité impuissante.
Ce livre a été écrit en 1962, mon année de naissance et le rapport Meadows est paru en 1972. Bien évidemment, je n'avais aucune connaissance de ces écrits. Mais plus tard, j'aurais pu et j'aurais dû m'y intéresser. J'ai attendu d'avoir quarante ans pour vraiment commencer à m'instruire.Ce sont nos trois enfants qui ont été le maillon manquant, celui qui manquait à ma motivation, à cette prise de conscience. Quel monde allais-je leur léguer ?
Lorsque j'ai eu mon permis de conduire et ma première voiture, l'été de mes 18 ans, je suis tout de suite parti à Chamonix, pour les sommets. Je traversais la France de nuit, Quimper-Chamonix, non-stop et je vidais le ballon de liquide de nettoyant de pare-brise tellement l'hécatombe d'insectes était volumineux. Aujourd'hui, pour chaque long trajet, nous roulons toujours de nuit et des insectes de nuit, il n'y en a quasiment plus. Ça peut paraître anecdotique mais c'est en réalité symptomatique de cette dévastation et de la vitesse à laquelle elle se réalise.
Un autre exemple : quand j'étais à l'école primaire puis au collège, j'aimais aller à la pêche à la ligne sur une digue, au Cap-Coz. J'avais un équipement rudimentaire et je n'étais aucunement un spécialiste et pourtant je ramenais toujours du poisson à la maison, au grand plaisir de mes parents. Il y avait toujours d'autres pêcheurs, dix, vingt, parfois il fallait être attentif pour ne pas mélanger les lignes sur cette digue, c'était un coin réputé. On y est retourné il y a deux ans, en plein juillet et il n'y avait plus un seul pêcheur. Il n'y a plus de poissons. Dévastation.
Le bois où je passais tous mes jours de congé était habité par des vols de pigeons et de tourterelles, j'aimais leurs roucoulements. Il n'y en a plus, le silence dans les arbres est complet. De la même façon, au printemps, alors que j'ai toujours dormi avec la fenêtre ouverte, j'aimais être réveillé par le chant des oiseaux, une cacophonie qui honorait le lever du soleil, je sautais dans mes habits des bois et je filais. Aujourd'hui, c'est le silence ou le chant de quelques oiseaux que j'entends comme des plaintes.
J'ai 62 ans et j'ai l'impression d'assister à une mise à mort constante, une nature qui s'éteint, qui tombe dans le silence, un dépeuplement de tout.
Nous sommes tous responsables, à différents niveaux. Responsables de notre indifférence, de notre ignorance, de cette adoration de la futilité, du déni de la mort propagée. Nous avons écouté les gouvernements, nous avons amassé des biens confortables, nous avons rejeté les lanceurs d'alerte, ignoré les scientifiques, nous nous sommes amusés et nous nous sommes contentés de gérer nos existences, au mieux. Quoi qu'il en coûte.
Moi, comme tous les autres.
Je n'ai plus aucun espoir de voir se produire, volontairement, une inversion du processus. J'espère par contre vivre assez vieux pour être encore là lorsque l'inversion surviendra parce qu'il ne pourra en être autrement.
Je n'adhère pas aux arguments de ceux qui disent que nous n'allons pas vers la fin du monde mais vers la fin de l'humanité car il est trop facile de balayer d'un revers de main méprisant les milliards d'animaux, les milliards de plantes, toute cette vie que nous entraînons dans notre chute. Oui, la Terre s'en remettra mais il faut bien admettre qu'elle se reconstruira sur un épouvantable charnier. Que la planète ait déjà connu des dévastations totales, c'est certain mais celle vers laquelle nous allons sera de notre faute.
Voilà les trois citations en exergue du tome 3 de ma quadrilogie, "Le désert des Barbares"
Actuellement, l'humain mène une guerre contre la nature. S'il gagne, il est perdu. »
Hubert REEVES
« L’enfer est vide, tous les démons sont ici. »
William SHAKESPEARE
Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.
Premier ouvrage sur le scandale des pesticides, Printemps silencieux a entraîné l'interdiction du DDT aux États-Unis.
Cette victoire historique d un individu contre les lobbies de l'industrie chimique a déclenché au début des années 1960 la naissance du mouvement écologiste.
Printemps silencieux est aussi l'essai d'une écologue et d'une vulgarisatrice hors pair. En étudiant l'impact des pesticides sur le monde vivant, du sol aux rivières, des plantes aux animaux, et jusqu à l'ADN, ce livre constitue l'exposition limpide, abordable par tous, d'une vision écologique du monde.
50 ans après sa conception, on redécouvre Printemps silencieux au moment où l'on commence à s'intéresser, en France, à la philosophie de l'écologie.
« Ce n est pas moi, c est Rachel Carson qui a inventé l'écologie profonde », affirme en effet le philosophe norvégien Arne Næss.
Vendu à plus de 2 000 000 exemplaires, traduit en 16 langues, Printemps silencieux n'est pas seulement un best-seller : c'est un monument de l histoire culturelle et sociale du XXe siècle. Point de référence difficilement contournable de l'histoire de l'écologie, cet ouvrage fait partie de la bibliothèque de l'honnête homme.
C’est le livre-symbole du mouvement écologiste et un modèle de contre-lobbying (Rachel Carson est la première des « lanceurs d’alerte »).
« Printemps silencieux est l’acte de naissance du mouvement écologiste. » Al Gore.
"Les générations à venir nous reprocherons probablement de ne pas nous être souciés davantage du sort futur du monde naturel, duquel dépend toute vie." (p.38)
En lisant l'ouvrage de Rachel Carson, je n'ai pu m'empêcher de penser à cette génération, celle de mes parents, celle de ces hommes politiques, qui se dédouane de l'enjeu climatique que nous vivons aujourd'hui en disant "Mais euh! Faut pas nous faire de reproches, on n'était pas au courant!" Et bien si... ils étaient au courant... depuis près de 60 ans, depuis 1962, depuis cette recherche, si bien documentée et qui fait froid dans le dos...
C'est toute l'histoire de la biodiversité en péril que nous raconte Rachel Carson dans "Printemps silencieux" : eaux polluées qui deviennent meurtrières pour la faune qui s'y développe, disparition d'espèces animales et végétales, conséquence directe de l'empoissonnement aux pesticides mais aussi par destruction de leur habitat naturel ou de leur nourriture. Et que dire des cas de mutations génétiques, de cancers et leucémies, qui augmentent depuis que les pesticides sont utilisés ?
Dans ce texte, très abordable même pour un non-scientifique, Rachel Carson accumule les exemples, les cas, les études, les points de vue et on ne peut rester insensible aux catastrophes écologiques qu'elle étale sous nos yeux. Elle nous rappelle que les insectes, les oiseaux, la flore sont des parties d'un tout, d'un cycle que l'homme et son désir de contrôle de la nature viennent perturber alors que l'homme lui aussi fait partie de ce cycle...
Les solutions biologiques pour lutter contre ce que l'homme juge "indésirable" existent, Rachel Carson en donne de nombreux exemples dans son ouvrage. Nul besoin de produits chimiques : le respect de chaque être vivant, l'observation et la compréhension de la nature offrent tout un tas de possibilités de trouver des solutions autre que la destruction d'une espèce pour le confort d'une autre...
Si "Printemps silencieux" a suscité une réelle prise de conscience dans les années 60, interdisant l'emploi du DDT et provoquant la naissance du mouvement écologiste, où en est-on aujourd'hui ? L'homme continue à utiliser des produits chimiques dangereux, en agriculture intensive, dans les jardins... Les populations d'insectes, d'oiseaux continuent de régresser, les abeilles sont en danger, de nombreuses espèces sont en disparues ou en voie d'extinction...
Incompréhension, tristesse, révolte, colère et dégoût pour la race humaine qui se croit supérieure à la nature sont les sentiments qui m'ont accompagnée tout au long de ma lecture et je me dis une fois encore qu'il y a beaucoup de travail à faire pour que l'homme moderne cesse de se croire le maître d'un monde dont il n'est qu'une infime partie et encore plus de travail pour qu'il comprenne qu'il provoque lui-même à sa propre autodestruction...
"Deux routes s'offrent à nous (...). Celle qui prolonge la voie que nous avons suivie est facile, trompeusement aisée ; c'est une autoroute, où toutes les vitesses sont permises, mais qui mène droit au désastre. L'autre, "le chemin moins battu", nous offre notre dernière, notre unique chance d'atteindre une destination qui garantit la préservation de notre terre." (p.258)
Berkeley, 1973. Département de dynamique des systèmes. Quatre jeunes chercheurs mettent les dernières touches au rapport qui va changer leur vie. Les résultats de l'IBM 360, alias « Gros Bébé », sont sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel qu'on le connaît s'effondrera au cours du XXIe siècle.
Au sein de l'équipe, chacun réagit selon son tempérament ; le couple d'Américains, Mildred et Eugene Dundee, décide de monter sur le ring pour alerter l'opinion ; le Français Paul Quérillot songe à sa carrière et rêve de vivre vite ; et l'énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, surdoué des maths ? Gudsonn, on ne sait pas trop. Certains disent qu'il est devenu fou.
De la tiède insouciance des seventies à la gueule de bois des années 2020, Cabane est le récit d'une traque, et la satire féroce d'une humanité qui danse au bord de l'abime.
Après Soeur (sélection prix Goncourt 2019) et Le Voyant d'étampes (prix de Flore, finaliste Renaudot et sélection Goncourt 2021), Cabane est le troisième roman d'Abel Quentin.
Abel Quentin s'est inspiré du rapport Meadows, Les Limites de la croissance, dans lequel des scientifiques du MIT prédisaient en 1972 la fin du monde tel que nous le connaissons, un effondrement économique et démographique total si la croissance continue de façon exponentielle. Il a conservé le nombre d'auteurs pour inventer quatre personnages et leurs trajectoires sur cinquante années.
« Ils étaient quatre, comme les Beatles ou les évangélistes »
L'auteur aurait pu opter pour un roman camouflé en essai politique moralisateur pour évoquer ces cinquante années où on savait mais rien fait, cinquante ans perdus, gâchés à cause de l'indifférence, l'hybris ou l'aveuglement des sociétés. Il fait au contraire le choix d'appréhender l'angoisse existentielle qui a saisi ces quatre jeunes gens, âgés d'une vingtaine d'années, pour raconter, avec des accents quasi balzaciens, comment on vit après ça, après fait la découverte terrifiante d'un effondrement futur inéluctable.
C'est l'aventure humaine qui intéresse Abel Quentin. Chacun des personnages incarne une réaction possible face au déni collectif. Les Américains Mildred et Eugene Dundee sont ceux qui partent au combat, ceux qui durant toute leur vie portent le fardeau/ flambeau et prêchent en Cassandre dans le désert. le Français Paul Quérillot, c'est le cynique, celui qui ne veut pas se faire emporter par le rapport et décide de profiter, épousant son temps en travaillant pour une industrie pétrolière tout en étant travaillé par sa mauvaise conscience. Et il y a le Norvégien, Johannes Gudsonn, le génie des maths, celui qui ne supporte par la réalité d'une croissance exponentielle inarrêtable et disparaît des radars.
« le rapport 21 a mis au jour un mal sans visage, un crime collectif dénué d'intention criminelle : la croissance. Des milliards d'individus qui, pris isolément, ne poursuivent aucune intention malveillante : ils vont pourtant entraîner la mort de millions d'autres, provoquer des famines et noyer des deltas. »
Cabane est construit avec une précision d'horloger. Une courte partie pour contextualiser la rédaction du rapport. Une deuxième partie consacrée aux trois premiers scientifiques, à tour de rôle. Je me suis régalée de la plume malicieuse de l'auteur qui par mille détails d'entomologiste raconte leurs parcours à travers l'angle des faiblesses et des vanités humaines. Même si ces personnages relèvent de l'archétype, la façon dont Abel Quentin a de coller à eux fait que leur évolution physique et leur rapport à leur corps dit tout de leur psyché, de leurs tourments et de leurs failles.
Et puis, changement -génial- de braquet avec la troisième partie. Totalement inattendu alors que le récit commençait à ronronner dans cette succession de portraits. Un nouveau personnage fait irruption, Rudy, un journaliste français qui est né après le rapport de 1972 et part enquêter sur le plus énigmatique du quatuor : le Norvégien qui a disparu, dont on ne sait même pas s'il est toujours vivant. Un coup de fouet romanesque qui transforme le récit en quasi thriller pour savoir ce qu'il est devenu.
« Je ne vois plus que les famines, les pénuries, les monstruosités que préparent nos orgies présentes. San Francisco, où je me suis aventuré hier, me débecte : l'atmosphère paresseuse de la fête est partout, les gens boivent et rotent, l'air ahuri, satisfaits. »
Johannes Gudsonn est LE personnage du roman. C'est vers lui que converge tout le récit. La mue de ce prodige des maths ayant soif d'absolu en Saint-Just hanté par la fin du monde, décrit à travers le regard des autres, est absolument passionnante de complexité et radicalité, jusqu'aux confins de la folie.
Plus le roman avance, plus il se teinte de réflexions philosophico-existentielles qui résonnent forcément avec notre époque. Car comment ne pas devenir fou lorsqu'on sait ce que va devenir l'Humanité et que le déni collectif est un mur ? Johannes est la première victime de la solastalgie, cette détresse psychologique lié à la prise de conscience d'une urgence écologique.
Derrière ses tonalités volontiers sarcastiques et ironiques, c'est finalement la sincérité de l'auteur, sa colère, son effroi, son désenchantement, qui affleurent. Derrière les portraits de ces quatre scientifiques, c'est la solitude de l'Homme face à sa conscience qui émerge.
Le titre est impeccablement choisi. La cabane, il nous en faudrait toute une, matérielle ou mentale. Pour fuir, s'isoler, se protéger, penser l'action, vivre sans compromis dans une intégrité radicale. En écho à d'autres cabanes : celle du philosophe naturaliste Thoreau qui s'est retiré à Walden pour critiquer la société américaine moderne ? Celle de Theodore Kaczynski, dit Unabomber, dans le Montana, mathématicien devenu le premier éco-terroriste ?
Mildred Dundee souhaitait comme épitaphe : « On vous avait prévenus, abrutis ». La fin du roman est toute aussi abrupte. Sur le coup, elle ne m'a pas convaincue avec son nihilisme à la Houellebecq, mais elle est totalement cohérente. C'est juste que j'aurais bien continué d'avancer dans le récit. Reste que ce roman, érudit et intelligent, est d'une virtuosité absolument remarquable et rare.
Nolwen (12 ans), Zack (10 ans) et Tom (8 ans) sont trois enfants amoureux de la nature. Nolwen, organisatrice et chef incontesté du trio est leur guide, celle qui connaît les mystères de la forêt, les lieux enchantés, les chemins secrets, les légendes du monde.
Alors qu'ils sont partis tous les trois en montagne, Jarwal le lutin se présente à eux comme le Gardien du Livre du Petit Peuple. Il explique que les pages du Livre s'effacent sous le pouvoir maléfique du progrès. Les enfants, fascinés et envoûtés par le monde moderne, ne lisent plus assez et les compagnons de vie de Jarwal tombent dans l'Oubli. Le lutin doit trouver des êtres capables d'écouter puis de transmettre la mémoire du monde pour que ses compagnons reprennent vie, que l'équilibre avec l'énergie vitale soit rétabli, que l'amour de la Nature soit à la source des existences. Les trois enfants ont été désignés par le conseil des Sages comme les Elus parce qu'ils résistent aux illusions technologiques et qu'ils aiment la Terre.
Les trois enfants vont-ils accepter cette mission ?
« Ce qu'il faut faire quand on est triste, répondit Merlin en soufflant et en soupirant, c'est apprendre quelque chose. C'est la seule chose qui ne faillit jamais. Peu importe que tu sois vieux, le corps tremblant et affaibli, que tes nuits soient peuplées d'insomnies à écouter la maladie qui s'insinue dans tes veines. Peu importe que tu aies perdu ton seul amour, que tu voies le monde autour de toi ravagé par le mal, ou que ton honneur soit foulé aux pieds dans les égouts des esprits les plus vils. Il n'y a qu'une seule chose que tu puisses faire : apprendre. Apprends pourquoi le monde tourne et ce qui le fait avancer. C'est la seule chose qui ne lasse jamais l'esprit, qui ne l'aliène jamais, qui ne peut être torturée, ni effrayée, ni intimidée, ni regretter. Apprendre est tout ce dont tu as besoin. Regarde toutes ces choses qu'il y a à découvrir. »
– L'Épée dans la pierre, T. H. White.
Le problème est donc d'identifier ce qu'il est bon d'apprendre, ce qui aura une utilité, un sens, un apport réel et donc d'identifier ce qui ne relève que de l'encombrement.
Là, je suis en mode "vie intérieure" parce qu'il arrive un moment où la réalité de ce monde matériel et égotique me révulse. Donc, j'opte pour la voie de l'ours, l'ermite, le retraité qui bat en retraite.
Il n'en reste pas moins que j'ai trop longtemps vécu dans la sphère du "moi" qui se fichait royalement du monde matériel et qui par conséquent le subissait en croyant en profiter, puis au regard de mon histoire personnelle, j'ai basculé dans la sphère spirituelle, par obligation, en mode de survie et lorsque j'ai rétabli le contact avec la "réalité" du monde extérieur, j'ai réalisé à quel point ça n'était qu'un chaos, une dévastation et dès lors j'ai voulu comprendre et ne plus subir béatement.
Et depuis, j'alterne entre les phases de compréhension de cette réalité et la dimension du réel, c'est à dire la spiritualité. Je me demande de plus en plus souvent si je ne vais pas finir par me retirer totalement et définitivement et laisser ce monde chaotique continuer son chemin, un chemin dans lequel il m'entraînera inévitablement au regard de l'impact sur la nature mais qui ne m'atteindra plus à travers les phases de colère ou de dégoût. D'autant que je sais très bien que le mal se nourrit également de ma colère et que cette colère est une porte pour qu'il m'envahisse. La difficulté que je rencontre au regard de ce désir de retrait, c'est que nous avons trois enfants et bientôt trois petits-enfants et que ce monde sera le leur encore pour longtemps. Je ne changerai pas le monde mais je peux au moins m'appliquer à en comprendre les rouages pour accompagner ceux que j'aime, s'ils m'en font la demande.