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Dépassement des limites
- Par Thierry LEDRU
- Le 15/09/2023

Quelles sont les limites planétaires et à quoi sert ce concept en écologie ?
https://www.geo.fr/animaux/quelles-sont-les-limites-planetaires-et-a-quoi-sert-ce-concept-en-ecologie-journee-mondiale-environnement-boehly
Les neuf limites planétaires telles que présentées dans une étude de Will Steffen et ses collègues en 2015. © GEO / Owenmgaffney, source : Steffen et al. 2015 (Science), design : Globaïa
A l'occasion de la journée mondiale de l'environnement le 5 juin, GEO s'intéresse aux limites planétaires. Audrey Boehly, autrice du livre Dernières limites (éd. Rue de l'échiquier), a interrogé plusieurs experts des domaines concernés afin d'apporter un éclairage différent sur ce concept.
Publié le 05/06/2023 à 12h19 - Mis à jour le 22/08/2023
L'humain consomme-t-il davantage de ressources que la planète Terre ne peut lui en offrir ? La question se pose avec un regard plus aiguisé depuis la publication du rapport "Les limites à la croissance" en 1972 – aussi appelé "rapport Meadows" en référence à son auteur principal, le professeur Dennis Meadows du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et son épouse Donella Meadows.
Ces travaux de modélisation, qui prenaient en compte la population humaine, la production agricole, la production industrielle, les services (tels que la santé et l'éducation) – mais aussi les ressources non renouvelables comme les métaux ou le pétrole – et enfin la pollution, ont abouti à une dizaine de scénarios sur l'avenir du système Terre.
Or, d'après des études réalisées par la suite (Turner, G. 2014 et Herrington, G. 2020), notre trajectoire actuelle se rapprocherait des deux premiers scénarios issus du rapport Meadows… ceux qui, malheureusement, conduisent à un effondrement.
Quelles sont les neuf limites planétaires ?
Les chercheurs Johan Rockström de l'université de Stockholm en Suède, Will Steffen de l'université nationale d'Australie et leurs collègues ont développé en 2009 le concept de "limites planétaires", c'est-à-dire de ressources ou de fonctionnements de notre planète dont le dépassement conduirait à un basculement des équilibres planétaires (Rockström, J., W. Steffen, K. Noone et al. 2009).
Les neuf limites planétaires initialement définies par ces scientifiques sont les suivantes :
le changement climatique ;
la biodiversité ;
les cycles de l'azote et du phosphore ;
l'eau douce ;
la couche d'ozone ;
l'acidification des océans ;
les changements d'usage des sols (comme la déforestation) ;
la pollution atmosphérique ;
la pollution chimique.
Mais à quoi sert-il, finalement, de parler de limites planétaires ? Avant tout, à changer de regard. "Bien qu'étant journaliste scientifique et ayant travaillé sur de nombreux sujets d'environnement, je me suis moi-même rendu compte que je n'avais pas pris conscience de la magnitude du problème", confie à GEO la journaliste, conférencière et enseignante Audrey Boehly.
"J'étais très focalisée sur la problématique du climat [...] que j'appréhendais uniquement comme un problème technique : l'urgence, c'était de décarboner notre énergie, mais sans forcément remettre en cause notre mode de vie."
Or, cette ingénieure de formation a vu sa perspective bouleversée par une lecture, celle du rapport Meadows. Et par son message clé : la poursuite infinie d'une croissance économique dans un monde fini conduit inévitablement l'humanité à la catastrophe.
"J'ai pris conscience que nous n'étions pas juste en face d'un problème climatique, mais que nous étions en train de dépasser, une à une, toutes les limites planétaires. Plus qu'une affaire technologique, cela relevait finalement de l'organisation de nos sociétés", explique-t-elle.
"Dernières limites" : les limites planétaires vues par des experts français
Dans son livre Dernières limites (éditions Rue de l'échiquier), Audrey Boehly a interrogé une dizaine d'experts des domaines concernés, tels que la co-présidente du GIEC Valérie Masson-Delmotte (CEA), le président du conseil scientifique de l'Institut océanographique de Monaco Philippe Cury (IRD), l'experte de l'IPBES (équivalent du GIEC pour la biodiversité) Sandra Lavorel (CNRS), ou encore la membre du comité national de l'eau Florence Habets (ENS), entre autres.
Tous ces scientifiques dressent certes un constat plus qu'inquiétant, mais ils proposent aussi des pistes d'actions concrètes. Lesquelles ont la particularité de ne pas se borner à leur propre domaine d'expertise. "Pour mettre en œuvre des solutions pertinentes, il faut avoir en tête cette vision systémique, c’est-à-dire une vision globale des enjeux écologiques. La biodiversité, l'énergie, l'agriculture… Tout cela est lié, à l'image d'un jeu de dominos", illustre la journaliste.
L'approche des limites planétaires permettrait ainsi d'écarter les "fausses solutions" consistant à agir sur une limite planétaire en négligeant les autres. C'est le cas, par exemple, des agrocarburants (ou biocarburants). Ces carburants à base de produits agricoles remplacent certes l'essence issue du pétrole pour les transports, luttant ainsi contre le changement climatique. Mais leur généralisation reviendrait à dépasser plusieurs autres limites planétaires, comme celle des changements d'usages des sols, puisqu'il faudrait cultiver davantage de terres pour en produire en quantité suffisante.
Au contraire, les "solutions basées sur la nature", qui consistent à régénérer des écosystèmes naturels (forêt, mangrove, etc.), "nous permettent de lutter à la fois contre le réchauffement climatique, mais aussi de réparer plusieurs autres limites planétaires (qualité de l'eau, biodiversité…)", souligne Audrey Boehly. L'agroécologie, mais aussi la mise en place d'aires protégées avec un niveau de protection exigeant : "ces solutions sont placées, dans le rapport du GIEC, parmi les mesures phares – juste derrière les énergies renouvelables", souligne Audrey Boehly.
Quelles sont les 8 limites planétaires redéfinies en 2023 ?
Le concept de limites planétaires n'est pas immuable : depuis les travaux initiaux de Rockström et Steffen, des scientifiques ont tenté de l'enrichir. Notamment en intégrant à cette notion les besoins humains. "C'est ce qu'avait fait l'économiste Kate Raworth (Raworth, K. 2017) à l'origine de la "théorie du donut" [ou doughnut]. Celle-ci prend à la fois en compte un "plafond" des activités humaines, qui correspond aux limites planétaires, mais aussi un "plancher" qui représente les besoins humains. Entre les deux, se trouve une zone juste et durable pour l'humanité", précise Audrey Boehly.
C'est également l'approche adoptée par les auteurs d'une étude publiée le 31 mai dans la revue Nature (Rockström, J., Gupta, J., Qin, D. et al. 2023). Non seulement les limites planétaires sont redéfinies et il n'y en a plus que huit (la couche d'ozone, l'acidification des océans et la pollution chimique ne sont plus comptées séparément, tandis que d'autres limites se distinguent), mais elles prennent aussi en compte les besoins humains.
Voici les huit limites planétaires redéfinies en 2023 :
le climat ;
l'intégrité fonctionnelle des écosystèmes (ex "biodiversité") ;
le cycle de l'azote ;
le cycle du phosphore ;
l'eau douce souterraine ;
l'eau douce de surface ;
la surface occupée par les écosystèmes naturels (ex "changements d'usage des sols") ;
les aérosols (ex "pollution atmosphérique").
D'après cette étude, sept des huit limites planétaires sont dépassées en termes de zone juste et durable pour l'humanité (le climat, l'intégrité fonctionnelle des écosystèmes, le cycle de l'azote, le cycle du phosphore, l'eau douce souterraine, l'eau douce de surface et la surface occupée par les écosystèmes naturels), dont six dépassent même le "plafond" (seul le climat n'excède pas celui-ci).
Comment faire pour ne pas dépasser les limites planétaires ?
Si l'on écoute les experts Français au sujet des limites planétaires, il est intéressant de noter que la plupart des solutions qu'ils proposent se rejoignent. "Il s'agit bien sûr de sortir des énergies fossiles, mais c'est aussi un enjeu de sobriété, résume Audrey Boehly. Il nous faut réduire notre empreinte écologique : nous produisons davantage de pollution que la nature ne peut en absorber, et nous consommons trop. À la fois en termes de ressources renouvelables issues de la biosphère, et de ressources non renouvelables que nous sommes en train d'épuiser – les énergies fossiles, les métaux, le sable [qui représente la 2e ressource naturelle la plus exploitée au monde après l'eau], etc."
Les limites planétaires nous invitent par ailleurs à relativiser le succès des innovations technologiques susceptibles d'entraîner un "effet rebond", c’est-à-dire une surconsommation et donc, de la pollution. "Prenons le cas de la voiture : les moteurs thermiques sont désormais bien plus efficaces [une distance prolongée avec moins de carburant] qu'ils ne l'étaient il y a 15 ou 20 ans. Mais du fait que l'on parcourt davantage de kilomètres, et ce, avec des voitures plus lourdes, au final, nous consommons aujourd'hui plus d'essence qu'avant", explique Audrey Boehly.
Pour la journaliste, la réduction de notre empreinte écologique démarre certes à l'échelle individuelle, mais le niveau collectif demeure incontournable. "Par exemple, si l'on veut utiliser moins sa voiture et prendre davantage le vélo de manière à consommer moins d'énergie, il s'agit certes d'une initiative individuelle. Mais cela se heurte très vite aux infrastructures – les pistes cyclables – décidées au niveau collectif", illustre-t-elle. D'où l'urgence "que les citoyens se mobilisent pour faire pression afin d'obtenir des politiques publiques qui soient à la hauteur des enjeux."
Reste maintenant à entendre le message. Force est de constater que plus de 50 ans après la publication du rapport Meadows, la croissance économique a continué à grimper de manière exponentielle.
"Si nous continuons à avoir une vision dispersée et parcellaire des enjeux écologiques – avec uniquement des COP, des débats ou des sommets consacrés séparément au climat, à l'océan, à la biodiversité, au plastique, etc. –, nous ne ferons qu'éponger l'eau au lieu de réparer la fuite, prévient l'autrice de Dernières Limites. Car nous continuerons à passer sous silence le fait que tous ces problèmes ont une même origine : la poursuite de la croissance au-delà des limites planétaires. On ne peut pas s'en sortir sans s'attaquer à la racine du problème ni changer notre modèle de société.
Avant de conclure :
"Notre objectif doit devenir le bien-être humain et celui des écosystèmes, qui sont intrinsèquement liés, et non une croissance économique qui, pour nos sociétés occidentales, n'est plus synonyme ni de progrès ni de bonheur."
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Le petrichor
- Par Thierry LEDRU
- Le 14/09/2023

D'où vient le petrichor, cette bonne odeur de la terre après la pluie ?
Par Pierre Ropert
Publié le dimanche 18 juin 2023 à 21h06
3 min
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Les gouttes de pluie, en s'écrasant au sol, libèrent des composants provenant de la végétation et du sol. © Getty - kakub1n
En été, après une averse, on se prend souvent à emplir ses poumons de l’odeur qui se dégage du sol. Cette odeur, c’est le petrichor, une fragrance caractéristique dont les composants proviennent à la fois de la végétation et du sol.
Après des jours de sécheresse, les premières gouttes de pluie tombent sur un sol écrasé de chaleur. Lorsque l’averse cesse, vous vous surprenez à vous emplir les poumons, nez tendu, narines dilatées, pour vous imprégner de cette odeur qui émane soudain du sol.
Cette odeur caractéristique, typique de l’été et des températures élevées, est nommée “petrichor”, un néologisme créé à partir du grec ancien et qui signifie “sang de pierre”. On doit ce nom à deux scientifiques australiens, la chimiste Isabel Joy Bear, et le minéralogiste Roderick G. Thomas, qui, en 1964, tentent de comprendre pour la première fois pourquoi la pluie, qui n’a pas d’odeur, peut soudain dégager un parfum si enivrant. Ils ne sont pas les premiers scientifiques à se poser la question : en avril 1891 déjà, la revue The Chemical News publiait un article signé Thomas Lambe Phipson, dans lequel ce dernier décrivait “l’odeur émise par les sols après une forte pluie” , qu’il avait observé pour la première fois “dans le sol crayeux de Picardie”. Selon lui, cette odeur était due “à la présence de substances organiques étroitement liées aux huiles essentielles des plantes”, les sols poreux absorbant “la fragrance émise par des milliers de fleurs”.
À réécouter : Les bonheurs du nez : odeurs naturelles et parfums artificiels
Concordance des tempsÉCOUTER PLUS TARD
LECTURE
59 min
Une huile végétale pour protéger les plantes
L’intuition de Thomas Lambe Phipson sera confirmée par l’étude des deux scientifiques australiens. Publiée dans la revue Nature, elle explique les mécanismes chimiques à l'œuvre et le lien entre chaleur, pluie, et plantes. Le petrichor est dû à plusieurs facteurs, parmi lesquels on retrouve une huile végétale, sécrétée par les plantes pour se protéger et pour signaler le ralentissement de la croissance des racines et de la germination des graines lorsque le temps est trop chaud. Cette huile végétale s’accumule rapidement, sur les feuilles d’abord, mais aussi dans les roches poreuses, voire le bitume qui recouvre les routes.
Lorsque la pluie se met enfin à tomber, c’est cette huile végétale, longtemps accumulée, qui se trouve libérée. Les premières gouttes de pluie, en venant s’écraser sur le sol, se vaporisent sous forme d’aérosol, emportant avec elle une partie de la sève végétale et la libérant dans l’air.
Une odeur créée par des bactéries
L’odeur du petrichor n’est pas uniquement due à cette huile végétale, mais également à un autre composé, nommé géosmine. C’est à cette molécule que l’on doit la fragrance terreuse et musquée qui s’élève d’un sol encore chaud après la pluie. Elle est produite par de très nombreux micro-organismes présents dans le sol, essentiellement les actinobactéries et les cyanobactéries telluriques : c’est notamment ce composé organique volatile, qui donne à la terre labourée ou mouillée son odeur particulière.
Pour l’être humain, l’odeur est d’autant plus saisissante qu’il y est particulièrement sensible : notre nez est capable de détecter la géosmine en suspension dans l'air à des concentrations extrêmement faibles de moins de cinq parties par milliard (ppb). Cette même molécule, très appréciée lorsqu'on la détecte dans l’atmosphère, nous paraît paradoxalement intolérable une fois décelée dans l’eau : c’est la géosmine qui confère parfois à celle-ci son goût terreux, voire boueux, unanimement abhorré.
L’odeur du petrichor, évidemment, ne se ressent pas avec la même intensité selon que l’on soit en ville, à la campagne ou encore en forêt : s’il y a beaucoup moins de bactéries, et donc de géosmines, dans les zones urbanisées, il y a en revanche beaucoup plus d’ozone présent dans l’air. C’est notamment le cas par temps orageux, où l’ozone créé par les décharges électriques des éclairs dans le ciel est porté par les vents : ce gaz, qui donne une odeur distinctive à l’air et qui peut parfois évoquer l'eau de Javel, crée un contraste encore plus saisissant et rend l’odeur du petrichor plus distincte encore.
Entre villes et campagnes, l'intensité de l'odeur du petrichor diffère. © Getty - Sarayut Thaneerat
Une odeur devenue parfum
Reste à savoir pourquoi l’odeur de l’huile végétale et de la géosmine combinées nous plaît tant une fois qu’elle a été libérée par la pluie. Les raisons précises pour lesquelles cette fragrance nous est si agréable restent floues. L’hypothèse la plus communément admise part simplement du fait que le petrichor, avec son odeur terreuse et végétale, est associé à une odeur positive pour l’environnement, et par extension pour l’être humain.
Sans surprise, le petrichor est désormais un élément couramment utilisé en parfumerie. Bien avant que la science n’établisse son origine, il était déjà extrait de la terre, à Kannauj, en Inde, pour créer un parfum nommé “mitti attar”, ou “parfum de la Terre”. Depuis, il est devenu un composé commun des maisons de parfumerie, et se décline dans de célèbres parfums, tel “Après l’ondée” de Guerlain. Même si rien ne vaudra jamais, évidemment, l’odeur de la pluie après l’orage...
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La chasse aux randonneurs
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/09/2023
C'est un lieu que l'on connaît très bien, un de nos terrains "d'aventure" quand nous vivions en Savoie, quelques belles randonnées réservées à de bons marcheurs, n'ayant pas peur du vide et de la difficulté à trouver l'itinéraire.
Pour la liberté d'accès à tout-e-s à la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse

Lancée le
1 septembre 2023
Adressée à
Parc naturel régional de Chartreuse (Parc naturel régional de Chartreuse) et 3 autres
Pourquoi cette pétition est importante
Lancée par Collectif CHARTREUSE
La Réserve naturelle nationale des Hauts de Chartreuse créée en 1997, 2ème plus grande réserve du département de l'Isère après celle du Vercors, avec 4400 hectares s'étendant de la Dent de Crolles au Mont Granier, vise à préserver un patrimoine naturel exceptionnel tant au niveau de sa faune, sa flore et sa géologie.

Comme toute réserve, en plus d'avoir une règlementation spécifique, elle a également pour rôle de sensibiliser les publics à la préservation de l'environnement.

Malgré la présence de cette réserve d'intérêt général, Bruno de Quinsonas-Oudinot, propriétaire ayant hérité d'une partie des terrains de la réserve (grâce à une ascendance rattachée à un ancien seigneur local du Moyen-âge*), a mis en place depuis de nombreuses années une chasse privée, compliquant fortement son accès et le partage de l'espace à l'ensemble des usagers, pour des objectifs mercantiles, les terrains étant loués fort cher aux chasseurs dans un massif où le chamois était encore en voie de disparition dans les années 1980.
La pression à l'encontre des pratiquants de la nature pour leur interdire l'accès à une grande partie de la réserve est devenue de plus en plus forte ces dernières années, ceci pouvant aller jusqu'à des menaces voir des violences (voir ici). Derniers faits en date, en août 2023, on a pu constater la pose de panneaux "propriété privée" ou encore l'enlèvement de matériel visant à sécuriser certains passages exposés.

Cette remise en cause de la liberté d'accès à la réserve, existant pourtant dans les us et coutumes depuis la nuit des temps, nous conduit à demander de manière urgente à l'Etat :
la garantie d'accès à l'ensemble des publics sur les principaux sentiers de la réserve (en particulier ceux inscrits au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée et dans le Plan de circulation de la réserve), qu'ils soient en terrain public ou privés
l'interdiction des panneaux "propriété privée" au sein de la réserve afin de garantir le respect du patrimoine paysagé
l'arrêt des intimidations des gestionnaires des terrains privés à l'encontre des pratiquants de la montagne
l'interdiction de la chasse à minima sur les zones les plus fréquentées de la réserve pour des questions de sécurité, et son interdiction totale vis à vis des espèces menacées étant donné le rôle de préservation du milieu naturel que doit jouer la réserve.
Nous nous opposons par ailleurs plus globalement à l'accaparement du milieu naturel par quelques personnes pour des objectifs financiers, au détriment du reste de la population.
Vous partagez notre avis ? Alors signez et partagez la pétition autour de vous pour que cette réserve redevienne une réserve nationale pour tout-e-s !
Envie de soutenir financièrement la mobilisation ?https://fr.tipeee.com/droit-a-la-nature
Le Collectif opposé à la privation d'accès à la réserve des Hauts de Chartreuse.
Pour en savoir plus et suivre la mobilisation : droit-a-la-nature.orgNB : Sur Change.org, il y a la possibilité que les signataires financent de la publicité pour faire connaitre la pétition. L'impact est cependant limité (300 signatures grâce aux contributions totales de 1660€). Il peut donc être pertinent de contribuer plutôt pour aider à financer les actions à venir.
Aperçu de la zone naturelle privatisée :

altituderando.com/Les-Hauts-de-Chartreuse-interdits-pour-la-randonnee
La pétition dans les médias :
VIDEO - Des centaines d’hectares interdits aux randonneurs en Chartreuse ? Décryptage d’une polémique qui enfle - Le Dauphiné Libéré - 10 Septembre 2023 Cette vidéo qui revient sur certains points de la polémique donne la parole à un des pétitionnaires et met également particulièrement en avant l'avis du Président du Parc naturel de Chartreuse qui défend très clairement le propriétaire de la Réserve et ses agissements, sans répondre à nos revendications et pointe du doigt "ceux qui imaginent qu'on aurait le droit de faire n'importe quoi".
PRIVILÈGES, BUSINESS ET CHASSEURS VENUS D’AILLEURS - Alpine Mag - 11 Septembre2023
Sources :
https://alpinemag.fr/chartreuse-reserve-naturelle-interdiction-randonnee-tour-percee/
https://www.pascal-sombardier.com/la-tour-percee-de-l-aup-du-seuil
* La possession des terres et du Château du Touvet a été obtenu suite à une alliance entre la noblesse de Marcieu et celle de Quinsonas.
https://viniciacum.fr/wp-content/uploads/2021/08/1997-09-24-Nationalite_dauphinoise-Expressions.pdfDécouvrir la réserve des Hauts de Chartreuse dans le film "La nature en partage" :
Un aperçu de la chasse en Chartreuse.
Dans cette vidéo, la chasse au chamois est réalisée aussi en période d'enneigement, pratique en théorie interdite par le code de l'environnement mais autorisée par le préfet dans le département.FAQ :
# 0 - Quelle différence entre la Réserve des Hauts de Chartreuse et le Parc naturel régional de Chartreuse ?
La Réserve est un espace possédant une réglementation spécifique dans un but de préservation. Le Parc naturel n'a pas de règlementation spécifique mais fonctionne sur la base d'une charte entre les communes qui le composent. En Chartreuse, le gestionnaire de la Réserve est le Parc naturel de Chartreuse. En savoir plus.
# 1 - La réserve a-t-elle pour but de préserver la faune ?
OUI ET NON :
-D'après son règlement :
"Il est interdit
> de troubler ou déranger de quelque manière que ce soit des
animaux sauvages (cris, jets de pierre...).
> de porter atteinte de quelque manière que ce soit aux animaux
d'espèce non domestique ainsi qu'à leurs oeufs, couvées, portées
ou nids, ou de les emporter hors de la Réserve,
• sauf exercice réglementé de la chasse en Réserve Naturelle"C'est tout de même paradoxal !
# 2 - Le GR traversant la Réserve des Hauts de Chartreuse existe-t-il toujours ?
OUI ET NON :
- Le GR9 a été récemment détourné de la Réserve, il passe désormais par les principaux villages de Chartreuse. Le principal argument avancé est de proposer un itinéraire plus adapté disposant d'hébergements et avec des étapes plus faciles. Si l'on peut comprendre cet argument, nul doute que le conflit actuel au sein de la réserve a joué en faveur de ce changement car d'autres GR créés encore récemment comme le GR738 en Belledonne proposent peu d'hébergements.
- Mais un GR de Pays Tour de Chartreuse subsiste toujours avec un passage sur une partie de la réserve dont la zone en terrain privée.
La mise à jour des balisages est en cours, le sentier existe dans tous les cas toujours !
Source ICI# 3 - Les sentiers non balisés sont-ils interdit par la Réserve ?
NON, les sentiers non balisés sont autorisés comme dans la plupart des espaces protégés sauf rares exceptions (ex : dans la vallée des Merveilles pour protéger des gravures rupestres). La Réserve a cependant fixé les sentiers balisés prévus pour randonner dans un plan de circulation et la création de sentiers est par ailleurs interdite. Un certain nombre de sentiers non balisés existaient bien avant la création de la Réserve.# 4 - Y a-t-il de la sur-fréquentation sur les sentiers de la Réserve ?
Comme dans la plupart des espaces naturels, une sur-fréquentation a été observée en 2020 dans la période Post-Confinement. Ce pic de sur-fréquentation est passé mais on constate toujours une augmentation de la fréquentation au fil des années, comme dans la plupart des espaces naturels.
Plus d'informations sont disponibles sur le site de la Réserve bien que les données les plus récentes ne soient pas encore partagées.Signatures : 13 540Prochain objectif : 15 000
13 540
15 000
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Commentaires
7·
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Véronique DANSEREAU·il y a 1 semaine
L'accaparement du milieu naturel par quelques individus pour motifs financiers est inacceptable.
6·
Signaler
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Le fascia
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/09/2023
Véronique Rauzy
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LE FASCIA, L’ORGANE DE L’UNITÉ
Le fascia est une de nos structures fondamentales. J’en parle au singulier car il est une unité : toutes les membranes fasciales forment un continuum. Le fascia soutient et enrobe toutes les structures corporelles. Il comprend les membranes entourant les os, les muscles et les organes mais aussi les tendons et les ligaments. Il parcourt l’ensemble du corps sous la peau, dans toute sa surface, mais aussi en profondeur, reliant nos espaces cellulaires les plus internes aux plus superficiels. Le fascia a un rôle de structuration du corps physique. Il supporte, sépare et joint les différents éléments corporels.
Le fascia, aussi dénommé tissu conjonctif, est la trame de notre architecture fluide, mélange de solide et de liquide, porteur de la souplesse, de la force, de l’élasticité, de la sensorialité, de la continuité du corps.
Pour être sain, le fascia a besoin d’être stimulé, étiré, mis en mouvement, ce qui régénère ses fluides, le désengorge et le dénoue. Sinon il se cristallise, se rigidifie et comprime les nerfs, les muscles, les articulations ; de membrane de soutien il se détériore alors en siège de la douleur. Toutefois il ne tolère pas d’excès, ce que montrent les tendinites et claquages dus à l’exagération des mouvements et au fait qu’ils aient été forcés.
Le fascia est à la fois frontière entre les parties, pont reliant deux zones et structure d’ensemble.
Au niveau des éléments, le fascia est composé d’eau (liquide) et de terre (solide), et il est animé par l’air (le souffle) et le feu (l’énergie en mouvement).
Pour accomplir au mieux ses fonctions, il gagne à être reconnu par la conscience, et qu’il en soit pris soin. Voici quelques-unes de ses merveilleuses propriétés, que je suis en train de découvrir grâce aux nouvelles pratiques corporelles qui enchantent, stimulent et mobilisent mes journées d’automne.
PROPRIOCEPTION
Le fascia serait l’organe proprioceptif, celui qui sait nous offrir des repères dans l’espace-temps, nous maintenir dans la verticalité et permettre que le corps se comprenne comme une unité.
La proprioception peut être comprise comme le sixième sens, et le seul qui ne peut pas être compensé. Elle est soutenue biologiquement par le fascia et l’oreille interne (vestibule).
La proprioception fait le lien avec la perception subtile du clair-ressenti : elle nous permet de capter les enveloppes éthériques des corps, les auras. La paume des mains fait alors interface pour la proprioception, la perception fasciale se déployant au-delà du corps physique par des vortex émanant de la paume des mains.
Elle nous permet de nous déplacer avec une perception fine de l’espace, sans besoin de la vision : la nuit par exemple. Elle correspond à tous les petits yeux que nous pouvons ouvrir en chaque point de nos corps, sur chaque articulation et qui ouvrent une perception à 360° de notre environnement.
La sensibilité du fascia est à la fois interne et externe. En interne le fascia est doté de nombreuses terminaisons nerveuses qui informent le cerveau des stimulations douloureuses par exemple, mais aussi agréables comme lors d’un massage. En externe il capte les formes de l’environnement, à la fois matérielles et subtiles, nous donne les repères de l’espace tridimensionnel.
DU MICRO AU MACRO
Le fascia nous révèle la nécessité d’une approche globale du corps, compris comme un tout et pas la somme de parties indépendantes.
Le fascia fait le lien entre les différentes échelles du corps, c’est un réseau fibrillaire. Dans sa continuité, il est présent tant dans la petite échelle du niveau cellulaire que dans la grande échelle de l’enveloppement des muscles, os et organes.
TENSÉGRITÉ
Ce mot employé d’abord en architecture mêle les notions de tension et d’intégrité. La tenségrité est la capacité d’une structure à se stabiliser par le jeu des tensions et des liens multiples. Le fascia est l’enveloppe globale qui reflète les équilibres internes anatomiques et déploie la structure optimale correspondante. C’est grâce à lui que le squelette ne s’effondre pas et que les organes ne descendent pas au sol en réponse à la force gravitationnelle. Les membranes fasciales sont en interdépendance perpétuelle.
PERCEPTION DE SOI
Le fascia est un vecteur de la perception de soi ; il nous permet de ressentir l’unité du corps, de pressentir l’espace occupé par le corps. Non seulement le corps physique, mais aussi les corps subtils. Le fascia perçoit et nous transmet l’information sensorielle des enveloppes subtiles de nos corps et de ceux qui sont autour de nous.
Il aide au lien entre matière/forme incarnée et conscience/information. Il est une voie pour communiquer directement avec le corps compris comme une globalité, une unité, une plénitude.
LE FASCIA, L’ORGANE DE LA CONNEXION
C’est un organe connectif par l’énergie qui y est véhiculée, par la continuité de sa trame et par la conscience qui peut s’y associer.
Il permet aux chaînes musculaires de se coordonner, de véhiculer ou économiser la force. Il connecte le système vasculaire sanguin au système nerveux. Il transmet au cerveau toutes sortes de signaux des informations chimiques et mécaniques qu’il reçoit. Il maintient l’hydratation du corps par la matrice extra cellulaire, cette substance fluide générée par les cellules fasciales.
TRANSMISSION DE LA FORCE
Le fascia est l’interface organique entre la matière et l’énergie, c’est sur lui que cheminent les méridiens révélés par la médecine traditionnelle chinoise, et qu’agissent les points d’acupuncture.
Il est le tissu de la force fluide. Sa force vient de sa continuité et de sa cohérence, et quand on comprend cela, on peut accompagner nos mouvements depuis la globalité corporelle, et non plus nous voir comme coupés, fragmentés, assemblés de multiples pièces séparées.
La mobilisation du fascia aide au maintien d’une posture saine.
Maintenir la posture mobile aide le fascia à rester sain (ou retrouver la santé).
Quand on parle de circulation fluide de l’énergie en nous, c’est par l’intermédiaire du fascia qu’on peut la ressentir directement.
Le fascia génère, transporte et sauvegarde la force dont nous avons besoin. Il nous offre la possibilité d’une nouvelle compréhension de la force, pas seulement musculaire mais holistique, faisant intervenir l’ensemble de la structure physique en lien avec notre attitude mentale et émotionnelle.
FASCIA ET CORPS SUBTILS
Il fait le lien entre le corps physique et les enveloppes subtiles associées au corps humain, notamment ce qui est appelé le corps émotionnel et le corps mental.
Le fascia est un capteur sensible : il répercute le subtil dans la forme matérielle. Il imprime les nœuds mentaux, absorbe les chocs et traumas émotionnels, cicatrise les plaies physiques.
SOUFFLE VITAL
Respirer dans la conscience de faire circuler l’élément air dans nos corps vient oxygéner le fascia, le déployer, le décoller, l’alléger, l’étirer et le mobiliser, en un mot LE VITALISER.
Quand nous sommes présents au souffle qui circule en nous, nous ressentons le frémissement du fascia, nous captons l’onde qui parcourt cette trame qui structure et maintient notre corps. Nous établissons un lien profond entre Conscience, c’est-à-dire reconnaissance, et Présence au corps ; dans le corps. C’est le début de la communication interne, de la connexion intime.
VECTEUR D’ÉNERGIE
Le fascia est un vecteur de l’énergie sous plusieurs formes.
D’une part, il est un transformateur piézo-électrique, c’est-à-dire qu’il va transformer une part de l’énergie mécanique générée par les mouvements du corps physique en énergie électrique. Cela est rendu possible notamment par la grande teneur en silicium du collagène qui constitue une part importante du tissu conjonctif. Cette énergie électrique pourrait être utilisée pour alimenter des appareils externes, ce que proposent plusieurs inventions, mais surtout elle peut nous soutenir dans notre mouvement évolutif par l’accélération interne qu’elle suscite dans notre fréquence vibratoire lorsqu’elle est correctement canalisée.
D’autre part il est un vecteur d’énergie scalaire et nous relie au grand champ. Tout dans le corps est spirale, et le fascia vient structurer les spirales dans la manière dont il s’enroule et se tisse sur les muscles, les os, les organes. Ainsi il les protège, les informe et les oriente favorablement.
FASCIA ET KUNDALINI
Quand elle s’active, l’énergie de kundalini vient dynamiser et propager l’onde vitale dans tout le fascia ; elle passe à travers lui pour régénérer le tout, soigner ce qui doit l’être et fluidifier les voies de circulation.
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Découvrir, reconnaître et connecter le fascia est une énorme étape en moi : je réalise une autre manière de manifester Présence, Conscience et Puissance, à travers le corps, à l’intérieur, dans le vivant immédiat.
Cela active de puissants feux de régénération et je me réjouis de cette plongée de l’œuvre au rouge par la voie directe dans le corps. Il reste tant de merveilles à explorer, vivre, connecter, déployer…
Et vous, connaissez-vous votre fascia ?

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Des lieux secrets
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/09/2023
Absorber le silence, boire les couleurs, respirer le ciel, caresser l'eau et se donner corps et âme à cette nature. En toute simplicité. Sans rien attendre en retour que cette paix offerte.
Ici, il n'y a rien, aucun magasin, il faut marcher pour atteindre une berge sablonneuse où il sera bon de s'installer, il n'y a pas de chemin, il faut chercher, traverser des forêts, serpenter entre les arbres, écarter les fougères, se griffer aux ronces, descendre des talus, remonter des pentes raides, s'éloigner de la voiture sans jamais être certain qu'un lieu secret se dévoilera, des heures de marche parfois, sans jamais ce goût inutile de la déception si aucune berge ne nous accueille car l'exploration est en elle-même un plaisir immense.
Deux ans et demi que nous sommes ici, on pourrait écrire un guide des lieux secrets et il se vendrait assûrément. J'ai des dizaines de photographies, on connait les tracés, le temps nécessaire, on les retrouve sans aucune difficulté désormais. Et ils sont tous inconnus, nous n'y avons jamais vu quiconque. Mais ce guide n'existera pas. C'est hors de question.
Que chacun ailler chercher en lui l'enfant intérieur qui aimait l'aventure, le doute, l'exploration, l'effort, la transpiration, la soif, l'émerveillement.











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Albert Dupontel : la dernière ITW
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/09/2023
Je ne vais pas faire un résumé ou un listing des idées majeures.
Elles sont toutes majeures et ne se résument pas.
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Autopsie d'une œuvre picturale.
- Par Thierry LEDRU
- Le 09/09/2023

Arthur Valadenski a réalisé cette œuvre en 1951, à New York, alors qu'il n'avait que dix-sept ans.
Juif polonais, son père, Samuel Valadenski, avait eu une intuition salvatrice en décidant d'émigrer aux États-Unis en 1938. Sa femme, Magdalena Caleb, connaissait un immense succès avec trois romans traduits en plusieurs langues et ne pouvait qu'être menacée par les idées immondes qui secouaient l'Allemagne et qu'elle dénonçait déjà dans ses oeuvres.
Samuel Valadenski était joaillier à Berlin, un joaillier très réputé. Et une très grande fortune, héritée en partie de son père mais qu'il avait su accroître par ses talents.
Arthur avait trois sœurs. Il était le cadet. Autant les trois filles suscitaient l'admiration pour leur beauté et leur vivacité joyeuse, autant Arthur marquait les esprits par la profondeur noire de ses yeux, la sécheresse de ses lèvres, une silhouette chétive et maladroite, une voix fluette, un teint blafard. C'était un enfant inquiet et introverti. Sa présence créait une forme de malaise, comme si émanaient de lui des effluves nocives. Dès son plus jeune âge, les parents avaient noté chez leur garçon une propension chronique à regarder le monde et la vie à travers un prisme mortifère. A ses yeux, l'humain n'était qu'une menace, pour lui-même, pour les autres et pour la vie toute entière.
Samuel, le père, alternait entre la fierté des échanges qu'il avait avec ce garçon lucide, clairvoyant, intransigeant et l'inquiétude que généraient toutes les visions dont son fils se délivrait à travers la peinture et les poèmes. Rien dans ses créations ne laissait aucun espoir. La noirceur dominait les étoiles et il en était de même dans l'esprit humain.
Cette œuvre, intitulée, Autopsie neuronique du Mal, (425 cm par 283) démontre, selon l'artiste, à quel point, il est vain, prétentieux et immature d'espérer que l'esprit humain parvienne durant son existence à une quelconque sérénité durable. Arthur Valadenski, lors d'une de ses rares apparitions sur la scène mondaine, a dévoilé le sens de sa toile en quelques mots. On retrouve d'ailleurs dans ses paroles toute la portée de son génie.
« Les ondes noires sont infinies jusqu'au fond de l'horizon et au-delà. Elles ne seront jamais éteintes, jamais effacées, jamais diluées. »
Toute la problématique des créations de l'artiste tient dans ces quelques mots.
« Il faut donc comprendre que les lignes noires représentent les pensées obscures, mauvaises, destructrices de l'homme et que les plages apaisées, dans le blanc immobile, ne pourront jamais empêcher l'arrivée de la noirceur suivante, ni les autres, ni aucune, ni jamais. La force originelle qui anime l'humain depuis la nuit des temps est un flux nourri par le Mal, comme un courant surpuissant que rien ne pourra jamais stopper. Imaginer seulement qu'il serait possible d'augmenter la durée des phases immobiles est une aberration, une illusion, un leurre qui n'est en fait que le reflet de l'extrême prétention humaine. Une prétention dont le Mal se réjouit. »
Cette œuvre magistrale a été vendue pour 172 millions de dollars chez Sotheby’s et Christie’s en 1969.
Harry BOYD, pour le WASHINGTON POST, le 9 septembre 2023
Pour la suite, descendre l'ascenseur.
Tout est faux.
Il s'agit simplement de la photographie de la surface d'un lac de la Creuse.
Si jamais, ce texte a éveillé chez vous un certain malaise, des relents antisémites dans la description du personnage et de son histoire, imaginez qu'il s'agit d'une "onde noire" issue d'un savoir commun, de cette connaissance transmise que nous gardons ancrée et qui se réactive à travers des clichés. Notre savoir, lui-même, est une pollution. Parfois. Imaginez maintenant les effets des "infos quotidiennes" qui se concentrent à 90 % sur des ondes noires.
C'est là que prend toute la dimension du travail nécessaire pour parvenir à la sérénité durable. Et les questions jaillissent, essentielles, incontournables :
Ne vaudrait-il pas mieux ne rien savoir de l'humain pour ne pas être perverti par des ondes noires insoumises ? Un homme ne sachant rien du comportement de ses semblables se mettrait-il inévitablement en danger ?
La représentation de la nature et l'interprétation qui peut en être donnée ont-elles davantage de valeur que la nature elle-même ?
La réalité, c'est à dire le modelage humain du Réel, n'est-il pas, lui-même, une onde noire et non simplement une oeuvre d'art ?
L'art n'en devient-il pas l'engeance enluminée du déracinement de l'humain ?
Vous avez quatre heures.
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Bon, ça se complique
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/09/2023
Depuis une quinzaine de jours, les crampes ont démarré dans le mollet droit, ce qui n'était jamais arrivé.
Pour le mollet gauche, ça fait environ trois ans que ça dure.
Les fourmillements dans le mollet gauche sont permanents, jour et nuit.
Donc, ça va devenir compliqué.
Une "belle" photo de la base de mon dos, avec l'ossification du ligament jaune, une excroissance. Et cette belle tâche de naissance, pile au niveau des hernies, comme la trace d'une blessure dans une vie antérieure :)

Et voilà ce que ça donne sur mon mollet gauche. Diminution de la masse musculaire.

Non, on n'est pas au bord de l'océan mais au bord d'un lac de la Creuse. Là, où il n'y a personne.
C'était le jour d'un soleil voilé par les sables du désert.

Le ronflement des vagues de l'océan, au bout de deux jours, je n'en peux plus.
Les lacs, c'est silencieux.

Vous l'entendez ce silence ?


