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  • Les zoonoses, une mécanique implacable.

     

    En dehors de ceux et celles qui vivraient dans une grotte ou refuseraient de se tenir informés et banniraient tous les sites d'informations, il est impossible de ne pas avoir entendu parler du MPOX ou "variole du singe". Tout autant de la menace de grippe aviaire en France. Et on en revient toujours au même problème : le régime alimentaire carné...

    Donc, non seulement, la plupart des individus sont dans le déni au regard de la souffrance animale mais ils le sont également pour les risques que leur mode de vie alimentaire fait courir à l'ensemble de la population mondiale. Le covid a montré à quel point la propagation d'une maladie est dans le monde actuel absolument stupéfiante. Il ne s'agit pas d'avoir peur mais d'agir avant que la peur ne devienne justifiée. 

     

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    https://www.santemagazine.fr/sante/fiche-maladie/grippe-aviaire-177303

    Selon l’OMS, « le risque d’infection pour l’homme reste faible » (source 2). Pour autant, selon Santé publique France « la fréquence accrue de transmission de ces virus à des mammifères d’espèces variées augmente le risque d’émergence d’un nouveau virus influenza mieux adapté à l’Homme et capable de transmission interhumaine ».

    Quelles mesures pour prévenir la transmission du virus en France ?

    Lorsqu’un foyer est détecté, plusieurs mesures sanitaires sont prises : abattage des foyers voire abattage préventif des animaux dans un périmètre défini, désinfection des foyers.

    Le virus de la grippe aviaire peut-il se transmettre à l'Homme ?

    La grippe aviaire se transmet très rarement à l’Homme. Cependant, la menace est toujours réelle : la propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine.

    Jusqu’alors, sur 144 souches de virus grippaux de type A, seuls quatre sous-types de virus étaient parvenus parfois à franchir la barrière des espèces : H5N1, H7N3, H7N7 et H9N2. Le plus fréquent est le virus de la grippe aviaire H5N1, repéré pour la première fois en 1997, lors d’une épidémie à Hongkong. Il est réapparu plusieurs fois depuis fin 2003 dans plusieurs pays d’Asie. Les trois autres sous-types de virus ont frappé sporadiquement, principalement en Asie et au Moyen-Orient. Certains, comme le H5N8, parviennent de façon exceptionnelle à contaminer l’Homme. « Les cas humains sont principalement des cas primaires, suite à une exposition à des oiseaux infectés ou à un environnement contaminé », explique Santé publique France.

    Contamination : comment le virus se transmet-il ?

    La plupart des contaminations surviennent à la suite de contacts directs, étroits et fréquents avec des oiseaux infectés, ou avec leur environnement. Les virus se transmettent principalement à l’Homme par contamination aérienne, notamment quand la fiente des oiseaux sèche et se transforment en poussière avant d’être inhalée.

    Elle peut aussi se transmettre par un contact direct et prolongé avec les matières fécales des animaux malades ou de manière indirecte via des matières contaminées (matériel, vêtements, eau).

    À noter : la maladie n’est pas transmissible par l’alimentation.

    Comment se transmet la grippe aviaire ?

    Comment se transmet la grippe aviaire ?

    Quels sont les symptômes de la grippe aviaire chez l'Homme ?

    Les symptômes de la grippe aviaire sont les mêmes que ceux de la grippe saisonnière :

    une toux ;

    un mal de gorge ;

    une forte fièvre ;

    des courbatures ;

    des frissons ;

    parfois une simple conjonctivite.

    La gravité de la maladie et sa létalité tendent à être plus élevées mais varient en fonction de la souche virale. Dans certains cas, la maladie peut se compliquer en pneumonie.

    La période d’incubation se situe entre cinq et quinze jours.

    Qui sont les plus à risque de contracter la maladie ?

    Les éleveurs et leurs familles, les techniciens et vétérinaires avicoles.

    Les équipes d’intervention pour euthanasie, nettoyage, désinfection, ramassage des cadavres, équarrisseurs.

    Le personnel des parcs zoologiques ou des animaleries hébergeant des oiseaux.

    Le personnel technique de laboratoire.

    Quelles sont les personnes à risque de développer une forme grave ?

    Comme pour les autres maladies infectieuses, les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes présentant certaines pathologies (cancerasthme, etc) sont plus vulnérables et peuvent présenter des complications plus sévères.

    En cas de symptômes grippaux après un contact étroit avec des oiseaux ou des volailles infectées, ou avec un environnement souillé, consulter rapidement un & nbsp ; médecin.

    Conseils de prévention

    L’une des principales mesures de sécurité pour endiguer la maladie consiste à observer de bonnes pratiques d’hygiène (lavage régulier des mains, utilisation de gel hydroalcoolique, port d’un masque).

    Santé publique France recommande plusieurs mesures en cas de contact ou d’exposition à risque :

    ne pas toucher des animaux morts ou blessés ;

    appliquer des mesures barrières (se laver les mains, porter des gants et un masque) en cas de contact avec des animaux sauvages ;

    pour les professionnels exposés, se vacciner contre la grippe chaque année. (le vaccin est pour moi la phase ultime, celle qui survient lorsque rien d'utile n'a été engagé avant...)

    Lors d’un voyage dans un pays infecté par la grippe aviaire, il est recommandé de ne pas s’approcher de volatiles sauvages, d’éviter le contact avec les volailles sur les marchés, d’éviter les surfaces contaminées par des excréments ou des sécrétions d’oiseaux.

    En tout état de cause il faut entre 6 et 8 mois pour développer un vaccin pandémique, d’où l’importance des traitements antiviraux pour combattre la pandémie dans un premier temps. Ces antiviraux inhibent l’activité d’une enzyme du virus, la neuraminidase. Ils peuvent être utilisés en traitement curatif, et l’un d’eux en préventif.

    Comment savoir si on a la grippe aviaire ?

    La possibilité d’une infection doit être envisagée chez tout individu présentant des symptômes alors qu’il est exposé à des oiseaux en période épidémique. De même si une personne revient d’une région où la transmission du virus est importante, ou a été en contact avec des personnes infectées.

    Des tests spécifiques peuvent être réalisés sur demande d’un médecin. Un écouvillon (une sorte de long coton-tige) servira à prélever des cellules potentiellement infectieuses dans le nez d’un malade. Il sera déposé dans un milieu liquide afin de préserver le virus, puis testé en laboratoire. Les analyses peuvent aussi être réalisées sur des crachats, via une aspiration endotrachéale ou un liquide de lavage bronchoalvéolaire.

    Comment traiter la grippe aviaire ?

    Le traitement proposé aux malades est dit symptomatique (il permet de lutter contre les symptômes). On propose par exemple du paracétamol contre la fièvre.

    Deux traitements antiviraux peuvent être efficaces contre la grippe aviaire : le Tamiflu® (oséltamivir) et le Relanza® (zanamivir). Pour être efficaces, ils doivent être administrés au plus tard dans les quarante-huit heures après l’apparition des premiers symptômes.

    Les antibiotiques ne sont pas utilisés pour soigner la grippe aviaire car ils sont inactifs contre les virus. Leur utilisation n’est conseillée qu’en cas de surinfection bactérienne.

    À ce jour, aucun vaccin n’est autorisé contre la grippe aviaire. Et le vaccin contre la grippe saisonnière n’est pas efficace.

    Sources

    Source 1 : « Grippe aviaire : quelle est la situation en France et dans le Monde ? », Santé publique France, 1 mars 2023.

    Source 2 : « Évaluation du risque associé à la grippe récente A (H5N1) virus du clade 2.3.4.4b » OMS, 21 décembre 2022.

    Grippe aviaire, Institut Pasteur

    Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation

    Grippe aviaire chez l’homme, Organisation mondiale de la santé (OMS)

    Pour aller plus loin

    Qu'est-ce qu'une zoonose ?

     

     

     

    Cet article vient du site du muséum d'histoire naturelle. On ne peut pas parler de site "complotiste"...

    https://www.mnhn.fr/fr/l-emergence-des-zoonoses-une-mecanique-implacable

    D'UNE ESPÈCE À L'AUTRE

    CHANGEMENTS ENVIRONNEMENTAUX ET PROMISCUITÉ

    TRANSPORTS EN TOUS SENS ET ANIMAUX DOMESTIQUES

    LES ZOONOSES, BOMBES À RETARDEMENT

    L’ÉMERGENCE DES ZOONOSES, UNE MÉCANIQUE IMPLACABLE

    Durant ces dernières décennies, les écologues de la santé humaine se sont alarmés d’une accélération dans l’émergence de nouvelles zoonoses ou de nouveaux pics épidémiques. La pandémie de Covid n’en est pas la seule expression. Même si on tient compte de notre meilleure capacité scientifique de détection, cette accélération est considérable. Il convient d’en comprendre les raisons afin de mieux y faire face.

    Jusqu’à l’émergence récente de la pandémie de Covid-19, peu de personnes connaissaient le mot de zoonose, qui désigne les maladies humaines dont l’agent infectieux est originaire d’une autre espèce animale dite « espèce réservoir ». Pourtant, plus de la moitié des maladies infectieuses humaines sont d’origine zoonotique, qu’il s’agisse par exemple de la grippe, de la peste, de la rougeole, de la borréliose (maladie de Lyme), de la maladie de Chagas ou de la rage, etc.

    L’origine de certaines d’entre elles se perd dans les origines millénaires des sociétés humaines, à la suite de la fréquentation ou de la domestication d’espèces animales sauvages. D’autres zoonoses en revanche ont émergé très récemment, comme, par exemple, le sida, Ebola en Afrique, l’infection à virus Nipah en Asie, le mers au Moyen-Orient ou le sras en Asie. Face à l’accélération de ces zoonoses, l’initiative internationale One Health (Une santé) a vu le jour sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé, au début des années 2000.

    D'UNE ESPÈCE À L'AUTRE

    SARS-CoV-2 Covid

    Particule du virus SARS-CoV-2, image obtenue par un microscope électronique en transmission (MET) et colorisée

     CC NIAID

    Bien évidemment, la plupart des agents pathogènes (virus, bactéries, protozoaires) ne peuvent pas vivre indifféremment dans n’importe quelle espèce animale, voire provoquer chez les unes et les autres les mêmes maladies. À l’échelle d’un parasite, un organisme hôte est un immense écosystème avec bien des particularités écologiques, métaboliques ou chimiques. Un changement d’hôte d’un animal à l’homme suppose donc un processus évolutif, qu’il s’agisse de préadaptation ou d’adaptation. Le pathogène peut avoir d’emblée une certaine capacité à infecter le corps humain et à parasiter des tissus ou des cellules humaines.

    Un virus issu d’une autre espèce animale réservoir peut ainsi trouver une porte d’entrée dans les cellules humaines grâce à une des protéines de leur paroi, sur laquelle il est apte à se fixer, parce qu’elle est malencontreusement similaire à l’une de celles des cellules de son hôte animal originel et à laquelle il est adapté. Pour mémoire, nous avons environ 5 000 protéines différentes dans chacune de nos 30 000 milliards de cellules, ce qui occasionne bien des éventualités de cette sorte. Ainsi, certains coronavirus parasiteront assez spontanément des carnivores (civette, vison) ou des humains, de même un virus Nipah, des porcs ou des humains.

    Dans d’autres cas, le passage d’un animal à l’homme suppose une évolution plus significative, par exemple par l’entremise d’un hôte intermédiaire plus semblable aux humains, sélectionnant le pathogène et lui permettant d’acquérir certaines caractéristiques biologiques compatibles avec les humains.

    Lire aussi — 

    Qu'est-ce qu'un parasite ?

    CHANGEMENTS ENVIRONNEMENTAUX ET PROMISCUITÉ

    Dans tous les cas, on le voit, l’émergence d’une nouvelle zoonose ou d’un nouveau pic épidémique suppose le même mécanisme de base. Plus les humains sont en promiscuité constante ou répétée avec d’autres animaux, plus les occasions d’acquérir des pathogènes et de les faire évoluer par sélection involontaire seront importantes.

    Ce mécanisme semble trivial mais, précisément pour cette raison, il est implacable. Les humains ne peuvent pas vivre dans une bulle protectrice en permanence mais ils n’ont pas non plus tiré les conclusions qui s’imposaient de leur histoire en termes de maladies infectieuses. Ainsi, très inopportunément, la promiscuité entre animaux réservoirs de pathogènes et humains a significativement augmenté depuis plusieurs décennies.

    Tout d’abord, les humains investissent les milieux de manière croissante, parce qu’ils sont plus nombreux mais aussi parce qu’ils disposent de moyens techniques considérablement plus puissants. Deux cents millions d’hectares de forêt tropicale ont ainsi disparus en quarante ans. Cette disparition procède non pas de la table rase immédiate mais plutôt d’une fragmentation et d’un morcellement démesuré des milieux forestiers. Il en résulte un paysage ressemblant à un patchwork, dont la particularité est d’augmenter de manière exponentielle la surface de contact entre la faune sauvage et les humains. De part et d’autre des lisières ainsi augmentées à l’infini, les animaux sauvages et les humains voyagent beaucoup à la recherche de ressources (approvisionnement alimentaire extra-forestier pour les animaux, chasse ou braconnage en forêt pour les humains). Les animaux résidant dans cette forêt fragmentée et amoindrie ont en outre des populations en moins bonne santé, moins régulées par leurs ennemis naturels. Leur charge en parasites et en pathogènes peut donc être plus élevée.

    Virus Ebola

    Morphologie d’un virion (particule infectieuse) du virus Ebola, image obtenue par un microscope électronique en transmission (MET) et colorisée

     CC CDC Global, Frederick A. Murphy

    Ce type de situation est assez bien connu en ce qui concerne le virus Ebola et la fièvre hémorragique qui porte son nom : les pics épidémiques de cette maladie sont beaucoup plus souvent localisés en zone de déforestation récente, où les chauves-souris réservoirs sont en contact direct avec les humains. Une situation analogue est également bien connue pour la maladie de Chagas. Là encore, la promiscuité entre humains, réservoirs opossums et tatous et les punaises hématophages vectrices est la clé de la dynamique de cette maladie humaine. Chacune de ces situations peut néanmoins être extrêmement complexe. Il a récemment été montré que certains pathogènes comme le virus Ebola peuvent rester en dormance chez un individu et permettre le redémarrage ultérieur d’une épidémie, longtemps après la première contamination par la faune sauvage.

    Voir aussi — 

    La web-série "Virus"

    TRANSPORTS EN TOUS SENS ET ANIMAUX DOMESTIQUES

    Un autre élément d’accélération des zoonoses provient évidemment de la rapidité et de l’ubiquité de nos transports. Autrefois, des villageois infectés seraient restés isolés par la force des choses et leur maladie se serait peu (ou pas) transmise, voire serait passée inaperçue des autorités. Nos moyens de transport accélèrent non seulement la diffusion des maladies d’humains à humains mais aussi d’animaux sauvages à humains quand les premiers sont eux-mêmes passagers de nos moyens de transport, en tant qu’animaux braconnés ou transportés involontairement.

    Certaines zoonoses (infection à virus Zika, dengue) ont ainsi pour vecteurs des espèces exotiques envahissantes comme le moustique tigre, Aedes albopictus, passager clandestin de bien des transports humains. Enfin, la crise de l’environnement a également d’autres effets, notamment à la suite du changement climatique, qui permet à certains réservoirs ou vecteurs d’augmenter ou de changer leur aire de répartition, y compris dans les milieux convertis et déséquilibrés par les humains.

    Six jeunes cochons à la montagne

    Groupe de jeunes cochons

     © Barbara C - stock.adobe.com

    L’élevage d’animaux domestiques est un dernier facteur d’influence dans l’évolution des zoonoses. Ces élevages représentent aujourd’hui une biomasse colossale de mammifères et d’oiseaux, plus importante que tous les grands animaux terrestres sauvages et même plus importante que la biomasse humaine elle-même.

    Rassemblés (voire entassés) en grand nombre dans les élevages industriels, les animaux voient baisser leur diversité génétique et augmenter leur vulnérabilité, au gré des circuits commerciaux qui les distribuent dans le monde entier sans discontinuer. La promiscuité entre animaux et humains comme moteur des zoonoses trouve donc là une occasion supplémentaire de transmission d’agents infectieux. Trois exemples significatifs peuvent être donnés à titre d’illustration de ce problème.

    Le virus Nipah en Asie est passé des chauves-souris aux humains via les porcs élevés en promiscuité avec les uns et les autres.

    La grippe aviaire a une déjà longue histoire d’interaction entre oiseaux sauvages et oiseaux d’élevage mais aussi avec les populations humaines au contact d’élevages de porcs.

    Enfin, on connaît aujourd’hui la capacité des coronavirus (sras, Covid-19) à infecter les civettes et les visons (entre autres carnivores entassés dans des élevages) et à réinfecter les humains.

    Les élevages d’animaux constituent donc de véritables réacteurs à pathogènes et leur danger pour la santé humaine n’est pas le moindre des problèmes environnementaux qu’ils causent en ce moment.

    Lire aussi — 

    One Health : une seule santé animale, humaine et environnementale

    LES ZOONOSES, BOMBES À RETARDEMENT

    Autant la tendance à l’augmentation des zoonoses et ses causes sont avérées, comme le montrent les conclusions des expertises collégiales française (FRB) et internationale (IPBES) en 2020, autant il est parfois difficile de reconstruire les évènements précis qui ont présidé à l’émergence d’une nouvelle maladie. On le voit dans le cas de la Covid-19, où les conjectures sur l’origine de la maladie frisent parfois les théories du complot, à la mesure de l’intérêt pour une pandémie qui affecte le monde entier.

    Il faut se rappeler que les connaissances nécessaires à la compréhension d’un tel phénomène sont rarement disponibles de manière instantanée. Les pathogènes et les animaux réservoirs sont toujours trop mal connus et l’effort d’échantillonnage de la biodiversité est au ralenti depuis des décennies. Il faut souvent plusieurs années, voire plus d’une ou de plusieurs décennies, pour que l’origine d’une maladie soit à peu près élucidée.

    Ainsi le sida, apparu chez les humains au début du XXe siècle par transmission depuis d’autres primates, est-il déclaré épidémie seulement en 1981 avec un virus identifié en 1983. Le premier syndrome du sras est apparu en Asie en 2002 mais c’est seulement en 2017 que des populations précises de chauves-souris porteuses de virus sont proposées comme possibles réservoirs d’origine. Chaque semestre depuis le début de l’épidémie de Covid-19 nous amène la découverte d’un nouveau coronavirus apparenté au sars-Cov-2 (en Thaïlande, au Cambodge et récemment au Laos) et permettant de mieux comprendre l’évolution de ces virus et l’origine de celui qui cause la pandémie actuelle.

    En définitive, nous devons envisager les solutions pour empêcher la multiplication des zoonoses. On sait que cela revient à agir sur les causes de leur apparition, qui sont d’ailleurs autant de déterminants de la crise du climat et de la biodiversité : diminuer la conversion des milieux et l’interfaçage qui en résulte entre animaux réservoirs et humains, l’introduction d’espèces exotiques vectrices, les élevages industriels ou le braconnage d’animaux, qui augmentent également les transmissions d’agents infectieux. Continuer à explorer la biodiversité permettra aussi de se tenir prêt à agir en cas de problème et de pouvoir identifier au plus vite pathogènes et réservoirs.

    Philippe Grandcolas, directeur de recherche au CNRS et au Muséum national d'Histoire naturelle (UMR 7205, Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité). Extrait de l'ouvrage La Terre, le vivant, les humains (Coédition MNHN / La Découverte), 2022. 

    La Terre, le vivant, les humains

    Coédition Muséum national d'Histoire naturelle / La Découverte

    2022

    Sous la direction de Jean-Denis Vigne et Bruno David

    196 × 249 mm

    420 pages

    45 €

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  • De l'ignorance.

     

    Ce qui explique parfaitement l'état du monde.

    Il m'arrive, parfois, d'être étourdi par la somme de mon ignorance, jusqu'à la nausée. Et  je sais que le seul moyen de m'en libérer, c'est d'apprendre. Tout en sachant que je ne parviendrai jamais à en être guéri.

     

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  • Spinoza : Dieu et la nature

     

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    Personnellement, je n'en connais pas d'aussi claire et passionnante.

    Et j'aime infiniment Spinoza.

     

     

     

  • "Personne n'y croyait"

    "Personne n'y croyait. Pas avant de l'avoir vu."

    Les paroles d'un pompier.

    C'est très représentatif de ce déni d'une grande partie de la population. Un déni parfois agrémenté de complotisme.

    "Tout ça, ce sont des fadaises inventées par les dirigeants pour créer la peur et nous imposer tout ce qui les enrichit."

    Il m'arrive d'intervenir sur des forums de discussion liés au réchauffement climatique et c'est parfois hallucinant de lire certains commentaires.

    Ce reportage montre également l'impéritie des gouvernants, à tous les étages.

    On est en droit également de se demander pour quelles raisons des permis de construire ont été délivrés dans une zone ayant déjà été frappée par des crues dévastatrices.

    On sait de quoi il s'agissait quand on connaît l'histoire de la tempête Xynthia. Des lotissements construits en zone inondable, sous le niveau de la mer... Toujours le même problème. Le développement des villages, des villes, des zones commerciales, la bétonisation... Et ne comptons pas sur nos dirigeants pour freiner cette folie... Les industriels et les financiers tiennent les rênes et la vie des individus n'a que peu d'importance.

    Bétonisation des sols : ces 424 projets qui échapperont à l’objectif zéro artificialisation nette.

     

     

    Par Léa Farges 

    Le 11 avril 2024 à 20h04

    La loi ZAN vise à atteindre en 2050, la zéro artificialisation nette, c'est-dire ne plus goudronner de nouveaux espaces à moins de « renaturer » des surfaces équivalentes (Illustration). LP/Arnaud Dumontier

    La loi ZAN vise à atteindre en 2050, la zéro artificialisation nette, c'est-dire ne plus goudronner de nouveaux espaces à moins de « renaturer » des surfaces équivalentes (Illustration). LP/Arnaud Dumontier

    Projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, extension de l’aéroport de Nantes, agrandissement du port de Dunkerque, liaison ferroviaire entre Lyon et Turin. Tous ces dossiers souvent dénoncés par les écologistes font partie des 424 projets considérés « d’envergure nationale et européenne présentant un intérêt général » qui échapperont au dispositif de zéro artificialisation nette (ZAN) visant à limiter la bétonisation des sols, et dont la liste a été dévoilée par le ministère de la Transition écologique cette semaine.

    La loi Climat et Résilience de 2021 vise à réduire de moitié la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers entre 2021 et 2031 par rapport à la décennie précédente, avant d’atteindre en 2050 l’objectif de zéro artificialisation nette, c’est-à-dire ne plus du tout goudronner le pays, à moins de « renaturer » des surfaces équivalentes. Lorsque la loi ZAN qui précise le dispositif a été adoptée en juillet 2023, le gouvernement avait déjà prévu d’exclure du texte les projets « d’envergure nationale et européenne présentant un intérêt général majeur ».

    Tous les projets industriels retenus

    Parmi les 424 projets retenus, 167 sont immédiatement éligibles et leur calendrier est « relativement certain ». Ils se feront sans être soumis à cette loi. La moitié sont des infrastructures routières ou ferroviaires et 30 % de nouvelles usines. Les 257 restants doivent encore être confirmés. Tous les projets industriels présentés ont été retenus, a précisé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, dans un entretien aux Échos.

    Où en sont les objectifs fixés par la loi Climat et Résilience sur l’artificialisation des sols ? « Si finalement on ne réduit pas les surfaces artificialisées de 50 % sur la décennie, mais de 47 % ou 48 %, et bien, j’assume », livre Christophe Béchu aux Échos.

    Pour Me Arnaud Gossement, avocat spécialiste du droit de l’environnement, « pour sauver le dispositif, le ministre envoie un message de souplesse ». Car la ZAN est « impopulaire » auprès des élus locaux. Certains « estiment que leur commune ne devrait pas être traitée comme les autres. Qu’eux ont fait des efforts pour limiter le béton et qu’ils sont logés à la même enseigne que ceux qui n’ont pas fait d’efforts. »

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    En septembre 2023, le président de la région Auvergne - Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) avait d’ailleurs annoncé se retirer du dispositif, se sentant empêché par « le pouvoir central », avant de se rétracter en février 2024.

    Un objectif non contraignant

    Mais pour Arnaud Gossement, « la loi de juillet 2023 a été votée de manière que cet objectif ne soit vraiment qu’un objectif et, donc, qu’il ne soit pas contraignant. Il n’y a pas de sanctions si cet objectif n’est pas réalisé. » Pourtant, limiter la bétonisation reste « fondamental si on veut lutter contre le réchauffement climatique ». « C’est un objectif indispensable, ne serait-ce que pour préserver nos surfaces agricoles », insiste l’avocat.

    Selon l’Office français de la biodiversité, les conséquences de l’artificialisation des sols sont multiples : augmentation du risque d’inondation, accélération du réchauffement climatique, réduction du potentiel agronomique des sols. Le ministre a d’ailleurs rappelé mercredi que « l’artificialisation est la première cause de perte de biodiversité, elle prend sur des espaces vierges qui sont eux-mêmes des puits de carbone, elle crée des îlots de chaleur alors qu’on veut justement les éliminer et elle provoque du ruissellement favorisant les inondations ».

     

     

  • Des questions et des réponses (3)

     

     

    Les solutions à apporter à la crise climatique

     

    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/changement-climatique-nos-reponses-a-toutes-les-questions-que-vous-vous-posez.html

    Quelles sont les solutions pour lutter contre le réchauffement climatique ?

    Le Giec n'y va pas par quatre chemins. "Pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5ºC, il faudrait modifier rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société", préconise le groupe international d’experts sur le climat. L’objectif est de réduire les émissions de CO2 de 45% d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010, puis d’atteindre vers 2050 la neutralité carbone, c'est-à-dire le point où les émissions sont compensées par l'élimination du CO2 présent dans l'atmosphère.

    Pour ce faire, des actions sont à entreprendre à tous les niveaux. D'abord, par les décideurs politiques et les entreprises, en remplaçant la production d'électricité d'origine fossile par des énergies renouvelables, par exemple. Puis, dans une moindre mesure, par les individus, comme le montre le cabinet Carbone 4.

    "Il faut à la fois faire des actions individuelles, même si elles sont parfois symboliques, parce que cela nous met en mouvement et il faut que du point de vue des pouvoirs publics, les bonnes décisions soient prises", estime le climatologue Gilles Ramstein. "C'est sûr que des citoyens bien informés, qui font déjà ce qu'ils peuvent à leur niveau, seront plus à même de pousser sur le politique."

    Pour entamer cette démarche, vous pouvez calculer votre "empreinte carbone" – vos gestes du quotidien et vos habitudes de vie qui émettent le plus de gaz à effet de serre (les transports, l'alimentation, le chauffage...) – et envisager des moyens de la réduire.

     

    Où en est la France en termes de politique climatique ?

    La France s'est engagée à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. "D'après les résultats publiés (...) pour l'année 2021, le niveau d’émissions de gaz à effet de serre (418 Mt CO2e) respecte la trajectoire" fixée, se félicitait.) le gouvernement en juin 2022. Cette trajectoire a toutefois été revue à la baisse en 2020. L'initiale, datant de 2015, n'était pas respectée. Par ailleurs, ces émissions n'incluent pas celles générées dans d'autres pays pour la production des biens que nous importons. Ce calcul "diminue aussi depuis au moins 2010, mais [il] est 1,4 fois plus élevé que les émissions produites sur le territoire français", note le Haut Conseil pour le climat (HCC).

    A l'échelle de l'Europe, le planning est encore plus serré : d’ici 2030, l'objectif est de réduire les émissions du Vieux Continent de 55% par rapport à 1990. Cela impliquera "une accélération sans précédent de la baisse des émissions en France dans tous les secteurs", alerte le HCC. Pour atteindre ses objectifs, la France doit donc passer à la vitesse supérieure. "Si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas", admettait Emmanuel Macron début 2023, appelant à "doubler le taux d'effort par rapport à ce qu'on a fait ces cinq dernières années".

     

    Les énergies renouvelables sont-elles la solution ?

    Une chose est sûre : il faut sortir de notre dépendance aux énergies fossiles que sont le pétrole, le charbon et le gaz pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et lutter efficacement contre le changement climatique. Par quoi remplacer ces combustibles ? Les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique ou encore géothermique) sont peu émettrices de gaz à effet de serre et considérées comme inépuisables à l'échelle du temps humain. Elles sont donc citées dans le panel de solutions.

    Le Giec, le groupe international d’experts sur le climat, distingue d'ailleurs les énergies solaire et éolienne parmi les solutions les plus à même de participer à l'effort de réduction des émissions. Avantage supplémentaire cité par le Giec : leur coût a continuellement chuté, de 85% pour l'énergie solaire entre 2010 et 2019, et de 55% pour l'énergie éolienne.

    A l'échelle de la France, le basculement vers les énergies renouvelables n'est pas seulement souhaitable, il est nécessaire. Atteindre la neutralité carbone "est impossible sans un développement significatif des énergies renouvelables", rappelle le gestionnaire du réseau de transport électrique français (RTE). D'autres leviers sont bien sûr à actionner, tels que la sobriété, la reforestation ou encore la transition de nos modes de transport ou d'alimentation.

     

    Qu'est-ce que la "compensation carbone" ?

    Si vous réservez un billet d'avion Paris-New York et que la compagnie aérienne vous assure qu'en contrepartie, elle plantera des arbres au Brésil, elle fait ce qu'on appelle de la "compensation carbone". Le principe consiste à continuer d'émettre du CO2 tout en préparant les conditions d'absorption de ces émissions.

    Mais cette stratégie – qui peut passer par de la reforestation, un changement de pratiques des sols ou des solutions artificielles de stockage – est controversée. "Il ne s'agit pas de dire qu'on peut continuer d'émettre des gaz à effet de serre. Plus les émissions résiduelles sont faibles, moins on a besoin d'émissions négatives pour les compenser", souligne Céline Guivarch, co-autrice du Giec, le groupe international d’experts sur le climat.

    Par ailleurs, les solutions artificielles sont encore peu développées et il est périlleux d'annoncer à l'avance que tel ou tel projet portera ses fruits. Si la forêt plantée par la compagnie aérienne est mal gérée ou qu'elle part en fumée dans un incendie, la compensation aussi.

    Les écogestes servent-ils vraiment ?

    Ils ne font pas tout (loin de là), mais ne sont pas non plus inutiles. Selon une étude du cabinet de conseil Carbone 4, les changements de comportement individuels et "significatifs" - comme devenir végétarien, privilégier le vélo ou ne plus prendre l'avion - permettraient de réduire de 20 à 45% l’empreinte carbone de la France. Le reste relève de décisions politiques et collectives. "Il faut à la fois faire des actions individuelles, même si elles sont parfois symboliques, parce que cela nous met en mouvement (…) et il faut que du point de vue des pouvoirs publics, les bonnes décisions soient prises, commente le climatologue Gilles Ramstein. Des citoyens bien informés, qui font déjà ce qu'ils peuvent à leur niveau, seront plus à même de pousser sur le politique."

    Certains gestes ont aussi davantage d'impact que d'autres. Transports, alimentation, logement... Si vous vous demandez sur quel secteur agir en priorité, vous pouvez calculer votre empreinte carbone personnelle. Cet outil donne des pistes pour passer d'une empreinte carbone moyenne en France de 9,5 tonnes de CO2 par an et par personne à une empreinte située "entre 1,6 tonne (hypothèse basse) et 2,8 tonnes (hypothèse haute)". Selon le ministère de la Transition écologique, c’est ce qu’il faudrait viser pour tenir l’objectif fixé par l'accord de Paris, à savoir un réchauffement global limité à +2 degrés d’ici la fin du XXIe siècle.

    La technologie peut-elle nous sauver ?

    Avions bas-carbone, voitures électriques, robotisation de l'agriculture, usine de captation du CO2, hydrogène vert… Le refrain revient souvent dans les discours politiques : l'innovation technologique serait la réponse principale au réchauffement climatique. Ce techno-optimisme n'est pourtant pas réaliste. Il se base sur des solutions encore incertaines et qui ne sont pas arrivées à maturité. Il intervient à une échelle de temps trop lointaine pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Enfin, certaines des solutions qu’il propose nécessiteraient une très grande quantité d'énergie pour fonctionner. Dans le cas de la capture de CO2 par exemple*, "si nous voulions reprendre dans l'air la totalité de nos émissions de CO2, il faudrait y consacrer toute la production d'électricité mondiale et que celle-ci soit décarbonée"*, calcule Jean-Marc Jancovici, membre du Haut Conseil pour le climat. Par ailleurs, gare à “l'effet rebond”. Par le passé, les économies d'énergie réalisées ont aussi, souvent, provoqué l'augmentation des usages et donc de la consommation d'énergie.

    Dans son sixième rapport, le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies), cite toutefois bel et bien l'utilisation de technologies dans la palette des solutions. Mais il s'agit, par exemple, de capter les émissions qu'on ne peut pas réduire en étant plus sobres. Les technologies ne pourront donc servir qu'à parcourir les derniers mètres de la longue marche vers la neutralité carbone.

    Que signifient les mots "atténuation" et "adaptation" ?

    Ces deux termes se retrouvent souvent dans les discussions autour de la lutte contre le changement climatique. L'atténuation renvoie à tout ce que l'on met en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'adaptation, en revanche, consiste à se préparer à faire face aux effets déjà inévitables du changement climatique. Par exemple, préparer les villes aux températures extrêmes ou modifier les côtes pour faire face à la montée des eaux.

     

    Le fait de planter des arbres est-il utile ?

    Lors de vos achats, vous avez peut-être déjà été invités à "compenser vos émissions" en plantant des arbres. On vous promet alors, moyennant finance, de préparer l’absorption future des gaz à effet de serre que vous émettez. Comment ? Lorsqu'il pousse, un arbre capte le CO2 présent dans l'atmosphère et le stocke. C’est ce qu’on appelle un "puits de carbone". Chaque année, les forêts absorbent près de 30% des émissions de CO2 d'origine humaine. La reforestation fait ainsi partie des solutions pour limiter le réchauffement climatique. Le dernier rapport du Giec signale d'ailleurs que c'est l'une des options d'atténuation de nos émissions les plus efficaces.

    Néanmoins, les experts du climat n’envisagent cette solution que pour "compenser les émissions résiduelles, difficiles à éliminer", comme celles liées à des secteurs dépendant des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). "Il faudrait 4,5 planètes pour absorber la totalité de nos émissions annuelles en plantant des arbres", relativise le média spécialisé Vert. Ce n'est donc pas suffisant pour régler le problème. Mieux vaut voir ces initiatives comme un complément de tout un panel de solutions à mettre en œuvre, à commencer par la sobriété.

     

    Qu'est-ce qui a déjà été fait pour lutter contre le réchauffement climatique ?

    Des actions sont menées à tous les niveaux. Des entreprises, des villes et de plus larges territoires agissent pour tenter de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, plusieurs pays ou institutions ont annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Au niveau mondial, l'accord de Paris, signé en décembre 2015, a embarqué la quasi-totalité des pays du monde dans une réduction de leurs émissions afin de contenir le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C.

    Mais ces engagements ne sont pas assez ambitieux. "Les politiques actuellement en place devraient entraîner un réchauffement planétaire de 2,8°C au cours du XXIe siècle", alerte un rapport de l'ONU publié en 2022. Et même si les pays suivent les feuilles de route qu'ils se sont fixées, le réchauffement atteindrait 2,4 voire 2,6°C. Des fractions de degré en plus qui impliquent nombre de conséquences désastreuses pour les sociétés humaines et la biodiversité.

    Qu'est-ce que le GIEC ?

    C'est la source privilégiée quand on parle de climat. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) est un organe scientifique créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l’environnement. Il regroupe des centaines des chercheurs, répartis sur les cinq continents, qui épluchent les recherches menées dans les laboratoires du monde entier, afin de faire le point sur les connaissances scientifiques "sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade", explique le site de l'organisation.

    Depuis sa création, le Giec a publié six rapports, disponibles en ligne, ainsi que plusieurs synthèses thématiques. Ses résumés, destinés aux décideurs politiques, sont lus et approuvés ligne par ligne par les représentants de tous les pays membres, sous le contrôle des scientifiques.

    Le travail du Giec sert de socle commun de connaissances sur le réchauffement climatique et a été récompensé, avec l'ex-vice-président américain Al Gore, d'un prix Nobel de la paix en 2007.

     

    Qu'est-ce que la "neutralité carbone"?

    Etats, entreprises... Depuis quelques années, chacun y va de son annonce pour viser la "neutralité carbone" à horizon plus ou moins lointain. Mais que veut dire ce concept, censé tous nous sauver ? Il s'agit de mettre à l'équilibre les émissions brutes d'un acteur (un pays, une société...) et les puits de carbone, qui absorbent le CO2 de l'atmosphère pour le stocker. La Terre dispose de puits naturels (les forêts et les océans notamment). Mais ce qu'ils peuvent emmagasiner ne suffit plus, face à l'explosion des émissions d'origine humaine. Pour atteindre la "neutralité carbone" rêvée, il faudrait donc à la fois réduire nos émissions et trouver le moyen d'absorber le surplus de gaz à effet de serre. Une étape nécessaire, car sans cet équilibre, le CO2 continuera de s'accumuler dans l'atmosphère et fera encore grimper le thermomètre.

    Qu'est-ce que l'accord de Paris ?

    L'accord de Paris est un traité international rédigé à l'occasion de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris. Il a été adopté le 12 décembre 2015 puis signé par 195 parties, soit la quasi-totalité des pays du monde.

    Il énonce des objectifs globaux pour lutter contre le réchauffement climatique : réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement à 2°C, voire 1,5°C au cours du siècle, publier des plans d'action nationaux mis à jour tous les cinq ans et fournir aux pays en développement des ressources financières pour s'adapter aux conséquences du réchauffement climatique.

     

    Peut-on arrêter le réchauffement climatique ?

    Arrêter le réchauffement climatique du jour au lendemain est impossible. Les gaz à effet de serre émis aujourd'hui ont une durée de vie de plusieurs années dans l'atmosphère (12 ans pour le méthane, 100 ans pour le gaz carbonique, 120 ans pour le protoxyde d'azote).

    Le sixième rapport du Giec (document PDF), le groupe international d’experts sur le climat, a cependant étudié l’évolution de la température à la surface du globe en fonction de divers seuils de réduction de nos émissions. Il a montré qu'en réduisant massivement nos émissions dans les prochaines années, la hausse des températures peut se stabiliser très rapidement, et même s'infléchir à partir du milieu du XXIe siècle.

    Mais ce scénario nous échappe de plus en plus. Le réchauffement climatique est une conséquence de l'activité de nos sociétés, et celles-ci dépendent actuellement, et très largement, des énergies fossiles. Il faudrait donc bouleverser nos modes de vie pour y parvenir.

     

    Qu'est-ce que la sobriété ?

    La sobriété est "un ensemble de politiques, mesures et pratiques du quotidien permettant d'éviter des demandes d'énergie, de matériaux, de biens et de terre", définit le Haut Conseil pour le climat. Cette démarche, qui consiste à réduire la consommation, peut permettre une réduction de 40 à 70% des émissions globales de gaz à effet de serre, selon le dernier rapport du Giec. "Il faut exploiter ces leviers et réfléchir à ce que cela induirait en termes de changements de comportements et de modes de vie", invite Nadia Maïzi, co-autrice du groupe d'experts sur le climat.

     

  • Des questions et des réponses (2)

     

     

    Les conséquences du réchauffement climatique

     

     

    Quelles sont les premières conséquences du réchauffement climatique ?

    La première est évidente : la température moyenne sur Terre va augmenter. Elle a déjà commencé (+1,1°C par rapport à 1850) et pourrait atteindre +5,7°C d'ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre continuent leur escalade. Mais ce n'est pas tout, car la chaleur de l'air accélère l'évaporation des étendues d'eau. Et tout le régime des pluies en est bouleversé, causant l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes extrêmes tels qu'on en connaît déjà : canicules, sécheresses, inondations, cyclones, fonte des glaciers… Autant d'épisodes qui menacent le vivant dans les zones touchées, de plus en plus nombreuses.

    Ces bouleversements affectent aussi les océans. Comme l'explique l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin sur les gaz à effet de serre (en anglais), ils absorbent 26% des émissions de CO2 – elles aussi grandissantes – liées à l'activité humaine. Par réaction chimique, ce phénomène participe à la montée des eaux et à l'acidification des océans. Ce qui provoque la destruction d'écosystèmes vitaux pour la biodiversité.

     

    Quel est lien entre météo et climat ?

    La météo correspond aux conditions quotidiennes de l'atmosphère (température, nuages, vent, précipitations). Elle s'inscrit dans le climat, qui décrit les conditions atmosphériques sur le long terme. Lorsque les scientifiques évoquent une augmentation de 2°C d'ici 2100, c'est une moyenne annuelle à l'échelle de la Terre, qu'il ne faut pas directement transposer à la température d'un jour donné à un endroit précis. L'augmentation sera bien plus forte certains jours et dans certaines régions. "Si le climat est un film, la météo est l'une de ses scènes. L'un n'est pas compréhensible sans l'autre", résume le climatologue Christophe Cassou, co-auteur des rapports du Giec.

     

    Où vivre en France avec le réchauffement climatique ?

    Difficile à dire, tant les territoires, où qu’ils se trouvent, ont ou vont subir des conséquences diverses. Les littoraux sont menacés par la montée du niveau de la mer, les villes par les vagues de chaleur, l’outre-mer par les tempêtes… "En l'état, la France n'est pas prête à faire face aux évolutions climatiques actuelles ou à venir. Tous les territoires doivent évoluer pour identifier et réduire leurs risques climatiques", dresse tristement le Haut Conseil pour le climat.

    Si, toutefois, vous souhaitez échapper (le plus possible) aux fortes chaleurs, le sud de la France ne semble pas la destination idéale. Tous les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre futures montrent une augmentation du nombre de journées particulièrement chaudes en dessous de Bordeaux et Lyon, et une baisse des précipitations, favorisant le risque de feux de forêts, de canicules et de sécheresses, comme le montre le Drias. Les territoires allant de la Bretagne aux Hauts-de-France ne sont pas épargnés, mais semblent être moins rapidement touchés.

     

    Où en est le réchauffement climatique aujourd'hui ?

    Sur la période 2011–2020, la température moyenne sur Terre était plus élevée de 1,09°C par rapport à celle entre 1850 et 1900, avant la combustion massive d'énergies fossiles par l'homme, expose le sixième rapport du Giec. Pour la montée des eaux, le niveau moyen de la mer s'est élevé de 20 centimètres entre 1901 et 2018, sur l'ensemble du globe. Les conséquences se font déjà largement ressentir, comme en 2022, où les sécheresses, incendies ou orages de grêle se sont multipliés en France.

     

    La France est-elle déjà touchée par le réchauffement climatique ?

    Oui, souvenez-vous de la canicule de l’été 2003, des inondations meurtrières de 2018, de l'ouragan dévastateur Irma dans les Antilles en 2017 ou de la sécheresse de 2022… Autant de phénomènes extrêmes liés au réchauffement des températures (+1,7°C en France). Le niveau de la mer a déjà grimpé, grignotant les littoraux et affectant les populations des côtes. Les agriculteurs sont déjà victimes du manque d'eau. Quant aux forêts, elles sont chaque année brûlées par des incendies favorisés par le réchauffement climatique.

    Ces phénomènes dramatiques pourraient devenir plus fréquents, si ce n'est la norme. Par exemple, sous un climat à +4°C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle, les chaleurs extrêmes qui frappaient une fois tous les dix ans surviendraient neuf années sur dix, selon le Giec, le groupe international d’experts sur le climat.

     

    Comment le réchauffement climatique menace-t-il la biodiversité ?

    Un million d'espèces sont déjà menacées d'extinction dans le monde, selon l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), l'organisme scientifique de référence sur le sujet. L'une des causes de ce déclin massif de la biodiversité est le changement climatique d'origine humaine (ainsi que l'expansion des terres agricoles, l'exploitation des ressources, les pollutions ou les espèces invasives). En cause : la dégradation des écosystèmes vitaux aux espèces en raison de l'assèchement des sols, la multiplication et l'intensification des incendies ou encore des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tempêtes et les inondations. Le réchauffement climatique pousse par ailleurs les espèces à chercher de nouvelles zones où les températures leur seront plus adaptées, en laissant parfois derrière elles celles qui ne se déplacent pas assez vite.

    Quant aux espèces marines, elles sont confrontées à un problème supplémentaire : en absorbant une partie du CO2 que nous émettons, l'océan s'acidifie, ce qui empêche ou fragilise la formation de coquilles chez certains organismes (les planctons, les huîtres...).

    >> Découvrez dans notre moteur de recherche quelles sont les espèces menacées près de chez vous

     

    Pourquoi le niveau de la mer monte-t-il ?

    Plusieurs éléments participent à la hausse du niveau de la mer. Tout d'abord, la fonte des réservoirs terrestres de glace que sont les glaciers et les calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique, provoquée par le réchauffement des températures en surface. L'eau s'écoule jusqu'à la mer, remplissant plus encore les étendues bleues de la planète. Ensuite, les océans absorbent une partie de la chaleur atmosphérique, causée par nos émissions de gaz à effet de serre. En se réchauffant, l'eau se dilate : elle prend donc davantage de place. Entre 1901 et 2018, le niveau de la mer a déjà grimpé de 20 centimètres en moyenne dans le monde, d'après le Giec. "Le niveau moyen de la mer à l'échelle du globe s'est élevé plus rapidement depuis 1900 qu’au cours de tout autre siècle lors des trois derniers millénaires", s’alarme le groupe d'experts. Il va continuer d’augmenter d'au moins 28 centimètres d’ici 2100 si nous réduisons nettement et rapidement nos émissions de gaz à effet de serre. En continuant sur la trajectoire actuelle, l’élévation pourrait atteindre de 63 cm à 1,01 m, avec des conséquences catastrophiques pour les populations côtières.

     

    La France est-elle menacée par la montée des eaux ?

    La montée des eaux affecte déjà la France, au bord de la Manche, de l’Atlantique ou dans les Caraïbes. Des communes comme Gouville-sur-Mer (Manche), Dolus-d'Oléron (Charente-Maritime), Biscarrosse (Landes), Etretat (Seine-Maritime) ou Le Prêcheur (Martinique) font déjà face à un recul de leur littoral sous l'effet de l'érosion et des tempêtes. Des bâtiments sont d'ores et déjà inhabitables et détruits, à l’image de l’immeuble Signal à Soulac-sur-Mer (Gironde).

    La situation pourrait encore s'aggraver. Selon le Giec, le groupe international d’experts sur le climat, le niveau de la mer pourrait grimper d'un peu plus d'un mètre en 2100, si nos émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, comme c'est le cas actuellement. De nombreuses régions et leurs habitants seraient affectés, comme le montrent des simulations : l'estuaire de la Gironde, les marais du Cotentin, les boucles de la Seine normande, la Camargue ou encore la Côte d'Azur. Dans le monde, jusqu’àun milliard de personnes pourraient se trouver sous le niveau de la mer à la fin du siècle.

     

    Le changement climatique est-il responsable des phénomènes météorolgiques extrêmes ?

    Le changement climatique engendre une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes. Le Giec note ainsi : ”Le changement climatique affecte déjà toutes les régions habitées de la planète, l'influence humaine contribuant à de nombreux changements observés des extrêmes météorologiques et climatiques."

    La France ne fait pas exception. L'Hexagone connaît déjà une augmentation des chaleurs extrêmes, des très fortes précipitations et des épisodes de sécheresse. Et la situation devrait empirer. Par exemple, sous un climat à +4°C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle, les vagues de chaleur qui survenaient d'ordinaire une fois tous les dix ans seraient amenées à frapper neuf années sur 10.

    Après les phénomènes météorologiques extrêmes, les scientifiques, notamment ceux du World Weather Attribution (en anglais) réalisent ce qu'on appelle des "études d'attribution", pour établir ou non le lien entre un événement météo et le changement climatique. Ils ont ainsi démontré (en anglais) le lien de causalité entre le réchauffement climatique et les inondations dévastatrices survenues au Pakistan en 2022.

  • Des questions et des réponses

     

    Oui, bien entendu, c'est de la vulgarisation et il faudrait un document de cent pages pour répondre à chaque question.

    Disons que c'est une entrée en matière et à chacun et chacune d'approfondir selon sa motivation.

     

     

    Article rédigé par Camille Adaoust

    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/changement-climatique-nos-reponses-a-toutes-les-questions-que-vous-vous-posez.html

    France Télévisions

    Publié le 13/03/2023 11:05

    Quelles sont les causes principales du changement climatique ? Les différents pays du monde en sont-ils tous équitablement responsables ? Est-ce la première fois que le climat se réchauffe sur Terre ? Des solutions existent-elles ? Alors que le réchauffement climatique influe de plus en plus directement notre vie quotidienne et fait régulièrement la une de l'actualité en raison de l'arrivée précoce de la sécheresse ou de catastrophes naturelles plus fréquentes, il suscite aussi de nombreuses interrogations. Franceinfo s'efforce ici d'y répondre. Vous trouverez ci-dessous nos réponses à vos questions les plus fréquentes sur le changement climatique et ses effets sur votre quotidien.

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    Les causes du réchauffement climatique

     

    Quelles sont les principales causes du réchauffement climatique ?

    C'est "indiscutable", assure la climatologue Valérie Masson-Delmotte : les activités humaines sont à l'origine du réchauffement climatique. Elles nécessitent la combustion d'énergies fossiles et émettent des gaz à effet de serre (ces gaz qui retiennent une partie de l'énergie solaire). Dans le monde, le secteur qui y participe le plus est la production d'électricité (34%), suivi des secteurs de l'industrie (24%), de l'agriculture, des forêts et de l'utilisation des terres (22%), des transports (15%) et de la construction (6%), d'après les experts du Giec.

    La concentration de ces gaz dans l'atmosphère est en constante augmentation depuis des décennies. Au 8 mars 2023, elle atteignait 421 parties par million (ppm), selon l'Institut de recherche Scripps (en anglais). C'est son plus haut niveau "depuis au moins deux millions d'années", déplorait le Giec dans son dernier rapport.

    Quels sont les pays les plus responsables du réchauffement climatique ?

    Deux classements permettent de donner des éléments de réponse. D’abord, celui des plus gros émetteurs annuels. Il s'agit de la Chine, qui participe à 27% des émissions mondiales, suivie des Etats-Unis (15%) et de l'Union européenne (9,8%). Rappelons toutefois que ces émissions sont basées sur la production des biens et services et non sur leur consommation. Ainsi, le téléphone avec lequel vous nous lisez a été fabriqué pour vous, mais les émissions liées à sa fabrication sont comptabilisées pour le pays dans lequel il a été fabriqué (la Chine très souvent).

    L’autre classement, celui des plus gros émetteurs historiques, prend en compte les émissions cumulées depuis le début de l'ère industrielle. Un choix pertinent, puisque le réchauffement climatique est dû à la concentration de gaz à effet de serre cumulés, eux aussi, depuis des décennies dans l'atmosphère. Là, le podium n’est plus le même. Les Etats-Unis passent en tête avec 25% des émissions, suivis de l'Union européenne (22%). Dans les deux cas, un des pays les moins émetteurs au monde est l'archipel polynésien des Tuvalu : il n'est responsable que de 0,0002% des émissions historiques, mais il est voué à disparaître sous la montée des eaux engendrée par le changement climatique.

    Quels sont les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre ? Dans le monde et en France

    Dans le monde, c'est la production d'électricité, issue principalement des énergies fossiles, qui génère le plus d'émissions de gaz à effet de serre. Elle représente 34% des émissions mondiales, d'après le Giec. Suivent les secteurs de l'industrie (24%), de l'agriculture, des forêts et de l'utilisation des terres (22%), des transports (15%) et de la construction (6%).

    En France, le nucléaire étant une source d'énergie peu carbonée, le classement change. Les transports sont responsables de la plus grande part (41%) des émissions nationales, suivis par l'agriculture (19%), l'industrie (19%) et le bâtiment (18%).

    La Chine est-elle le pays qui doit produire le plus d'efforts ?

    La Chine est aujourd'hui le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre au monde. En 2021, elle a relâché dans l'atmosphère 11,47 milliards de tonnes de CO2, du fait notamment de son utilisation massive du charbon. Dans le classement, la France arrive loin derrière (à la 22e place) avec 305,96 millions de tonnes, une bonne performance qui s'explique par l'importance du nucléaire dans le mix énergétique français. En effet, cette source d'énergie produit peu de gaz à effet de serre. Nuançons toutefois ce constat : ces dernières décennies, les pays occidentaux ont délocalisé en Chine leurs industries les plus polluantes. Le téléphone sur lequel vous nous lisez a ainsi très probablement été fabriqué là-bas. Il a été produit pour vous, vous l'utilisez en France, mais les gaz à effet de serre émis pendant sa fabrication sont comptabilisés dans son pays d’origine. Lorsqu'on transfère les émissions des biens dans leur lieux de consommation, "elles ont tendance à augmenter dans les pays à hauts revenus comme les Etats-Unis et l'Union européenne (respectivement de 6% et 14%) et à baisser dans les pays tels que l'Inde ou la Chine (respectivement de 9% et de 10%)", note l'ONU dans son rapport d'octobre 2022.

    Quels sont les principaux gaz à effet de serre ?

    On parle souvent de CO2. Le dioxyde de carbone représente en effet 75% des gaz à effet de serre émis par nos activités. Il provient de la combustion d'énergies fossiles, de procédés industriels et de la déforestation. Mais c'est oublier d'autres gaz que l'homme fait fluctuer, aux causes et conséquences diverses.

    Le méthane d'abord (ou CH4). Il représente 18% de nos émissions et provient notamment du secteur agricole, des énergies fossiles et de la gestion des déchets. Sa réduction est un enjeu majeur, puisque son pouvoir réchauffant est bien plus fort que celui du CO2. Concrètement, "1 kg de méthane réchauffera autant l’atmosphère que 27 à 30 kg de CO2 au cours du siècle qui suit leur émission", explique le rapport des Chiffres clés du climat. Toutefois, sa durée de vie dans l'atmosphère est seulement d'une dizaine d'années, contre des centaines pour le CO2.

    Le protoxyde d'azote (N2O) arrive ensuite, avec 4% de nos émissions. Il est émis lors de l'utilisation d'engrais et la gestion des déjections animales. Il a un pouvoir réchauffant 310 fois plus élevé que le CO2.

    Dans l'atmosphère, ce trio piège de manière croissante une partie des rayonnements solaires et fait ainsi monter la température.

    Qui émet le plus de gaz à effet de serre : l'avion ou la voiture ?

    S'intéresser à nos modes de déplacement est essentiel : en France, c'est le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre, une grande partie étant due à l'utilisation de la voiture par les particuliers. Si l'on compare la quantité de CO2 émise par passager et par kilomètre, l'avion et la voiture arrivent loin devant les autres moyens de transport : 230 grammes pour l'avion, 223 g pour la voiture à moteur thermique contre seulement 2,36 g pour le TGV.

    A titre de comparaison, vous émettez plus de 80 fois moins de CO2 en parcourant la distance Paris-Marseille en train qu'en avion et 90 fois moins en train qu'en voiture, selon l'outil personnalisable développé par l'Ademe.

    Est-ce la première fois que le climat se réchauffe sur Terre ?

    Non. Depuis toujours, le climat de la Terre alterne entre des périodes de glaciation et de réchauffement, avec des pics. Citons l'exemple du Paleocene-Eocene Thermal Maximum (PETM), il y a 56 millions d'années. La température terrestre avait alors soudainement augmenté de 6°C en 10 000 à 20 000 ans. Cela n’a rien à voir avec la fulgurance de la hausse que l’on observe actuellement.

    A cause des activités humaines, la température a déjà augmenté de plus d’un degré, mais cette fois-ci en seulement 100 ans. C'est donc 100 fois plus rapide. "L'influence humaine a réchauffé le climat à un rythme sans précédent depuis au moins 2000 ans", alerte le Giec. Et cela ne laisse pas le temps aux écosystèmes de s'adapter.

    Quel est l'aliment qui a le plus d'impact sur le climat ?

    L'alimentation est un enjeu majeur de la lutte contre le réchauffement climatique. L'agriculture est en effet le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France, selon le Haut Conseil pour le climat. En cause notamment : le méthane, émis par les ruminants au cours de leur digestion. C'est la raison pour laquelle la viande est, de loin, l'aliment qui a le plus d'impact sur le climat.

    Si l'on compare la quantité de CO2 émise, de la fourche à la fourchette, pour un kilo de produit consommé, l'agneau est l’aliment le plus émetteur (41,3 kilos d’équivalent CO2). A titre de comparaison, un kilo de viande de bœuf pèse 27,8 kg éqCO2. La culture du riz est certes elle aussi émettrice de méthane. Mais la production d'un kilo de basmati ne provoque l'émission que de 4,1 kg éqCO2.

    Quel est mon impact sur le climat ?

    De par nos déplacements, notre alimentation, notre mode de chauffage ou encore nos achats, nous participons aux émissions de gaz à effet de serre. En France, l'empreinte carbone moyenne d'un habitant avoisine les 10 tonnes de CO2 par an. Ce chiffre comprend, pour 50%, les émissions liées aux importations des produits que nous consommons, mais qui ne sont pas produits sur le territoire français. Pour maintenir le réchauffement en dessous des 2°C, comme s'y sont engagés les Etats dans l'Accord de Paris, il faudrait faire baisser ce chiffre à 2 tonnes. Pour y parvenir, les transformations sont à faire à tous les niveaux. Entre 20 à 45% des efforts à fournir sont à l'échelle individuelle (manger végétarien, se déplacer à vélo, isoler son logement…), selon des estimations du cabinet Carbone 4, le reste dépend de choix politiques et collectifs.

    Que sont les énergies fossiles et pourquoi posent-elles problème ?

    Machines, transports, chauffages, industries… Pour que tout ceci fonctionne, nos sociétés sont largement dépendantes des énergies fossiles que sont le pétrole, le charbon et le gaz. Elles représentent même 80% de la consommation énergétique dans le monde. Or, elles contribuent à 88% des émissions de gaz à effet de serre (hors émissions liées à l'usage des sols), responsables du changement climatique.

    On les appelle "fossiles" car elles sont issues de la décomposition, dans les sols, d'éléments vivants. Un processus qui prend des centaines de millions d'années et que l'homme a bouleversé en quelques décennies, les extrayant à un rythme sans précédent pour en faire des combustibles. Les scientifiques du Giec alertent sur le fait que les infrastructures d'extraction déjà construites produiront davantage de gaz à effet de serre que ce qu'il faudrait pour limiter le réchauffement : "Tenir ces objectifs suppose donc de fermer de façon prématurée ces centrales. A fortiori, toute construction nouvelle rend encore plus difficile l'atteinte de cet objectif", détaille ainsi Franck Lecocq, le directeur du Cired (Centre international de recherche sur l'environnement et le développement), à franceinfo.

    Qu'est-ce qu'un bilan carbone ?

    Ce calcul est aujourd'hui obligatoire pour certaines entreprises, collectivités ou services publics. Il consiste à comptabiliser les gaz à effet serre émis dans l'atmosphère sur une année par les activités de l'acteur scruté. A l'échelle d'un pays, on parle d'inventaire national. Il mesure les émissions émises à l'intérieur d'un territoire, par les ménages (voitures et logements) et les activités économiques (consommation d'énergies fossiles, procédés industriels et émissions de l'agriculture).

    Il ne faut pas confondre le bilan carbone avec l'empreinte carbone, qui prend en compte les émissions associées à l'ensemble des biens et services consommés dans le pays ou par une personne (qu'ils soient produits sur son territoire ou à l'étranger). Votre empreinte carbone personnelle, par exemple, comptabilise donc les gaz à effet de serre induits par votre consommation, en incluant la fabrication de votre téléphone ou de vos vêtements, même s'ils sont made in China ou made in India.

     

  • Prendre plus que sa part

     

     

    L'obésité, qui n'a aucune cause médicale, est devenue très représentative de l'état d'esprit d'une très, très grande part de l'humanité, à un point tel que les plus grands laboratoires pharmaceutiques en font un eldorado financier.

    En quoi est-ce représentatif d'un fonctionnement capitaliste puisqu'il s'agit bien de cela ?

    Prendre plus que sa part sur le plan alimentaire contribue à la continuité de l'exploitation immodérée des ressources de la planète et tout, absolument tout, dans le capitalisme est porté par cette idée de pillage.

    L'obésité qui est la conséquence d'une sur-alimentation, carnée bien évidemment, sucrée bien entendu et dans laquelle les végétaux ont une place infime. L'obésité qui contribue par conséquent à l'élevage intensif et à la déforestation puisqu'il faut de la place pour les animaux et des cultures pour les nourrir. On connaît très bien les causes de la déforestation en Amazonie.

    Si je vais plus loin, l'obésité est le reflet de cet éloignement de la population envers la nature, la propre nature des individus qui se détruisent et la nature qui est censée assouvir leur appétit, quelles qu'en soient les conséquences.  C'est une destruction double.

    Je sais très bien que des problèmes médicaux et les traitements associés peuvent générer une prise de poids importante.

    Lorsque j'avais trois ans, j'ai commencé à avoir des crises d'asthme. À l'époque, la cortisone était très fortement utilisée. Et on connaît ses effets sur le métabolisme. À douze ans, je pesais 60 kilos... Et j'étais bien évidemment devenu une cible rêvée pour le harcèlement scolaire. J'en ai redoublé ma 5 ème de collège. Mes parents m'ont changé de collège et ça a recommencé dès mon arrivée. Jusqu'au jour où j'ai envoyé à l'hôpital le meneur de ce harcèlement. De là, j'ai décidé d'arrêter la cortisone. Et de commencer à faire du vélo. Je n'ai plus jamais arrêté.

    Donc, je sais très bien que l'obésité peut advenir pour des raisons indépendantes de la volonté des personnes. Mais la maladie ne doit pas devenir une "excuse" et lorsque j'en parlais avec mon ancien médecin généraliste, c'est ce qu'il me disait. Lui-même était consterné par l'évolution de la population au regard du surpoids et notamment chez les plus jeunes. Et il n'était pas question qu'il s'autorise à en parler. Les patients changeaient de médecin et c'est tout. Il m'avait d'ailleurs expliqué que l'IMC avait été modifié et était beaucoup plus indulgent que l'orsqu'il avait commencé. Au point d'ailleurs, qu'avec mon poids de 55 kilos pour 1m76, j'étais considéré comme "très maigre".

    Qui avait décidé de cet adoucissement de l'IMC ? Pour quelles raisons ? Un soutien à l'industrie alimentaire ?

    Qu'en est-il par conséquent de ces nouveaux traitements contre l'obésité ? La recherche scientifique a mis au point des traitements pour les diabétiques et les laboratoires se sont aperçus que les patients perdaient du poids. Les médecins se sont emparés de ces nouveaux médicaments et se sont mis à les distribuer à leurs patients obèses. Et ça a été le jackpot. Au risque même d'entraîner des difficultés d'approvisonnement pour les personnes diabétiques...

    Consommer, toujours plus, quel que soit le prix, sans se préoccuper des conséquences.

    Je mange ce que je veux, je prends une pilule bleue et je maigris...

    Il y a des jours où l'humanité me révulse.

     

    Traitements contre l'obésité : "une nouvelle ère" mais des questions

     

    Publié le 26/11/2023 à 20h01 , mis à jour le 26/11/2023 à 20h01

    Lecture 3 min.

    https://www.doctissimo.fr/nutrition/obesite/medicaments-anti-obesite-et-coupe-faim/traitements-contre-lobesite-une-nouvelle-ere-mais-des-questions/e8bd24_ar.html

    Des traitements conçus pour soigner le diabète qui agissent aussi contre l'obésité : la prise en charge de cette maladie chronique, fléau mondial de santé publique, entre dans "une nouvelle ère", mais nombreux sont les appels à la prudence face à un usage détourné de ces produits.

    Sommaire

    Un engouement qui peut déraper

    Des milliards d'euros

    Ces médicaments miment une hormone secrétée par les intestins (GLP-1) qui agit sur le pancréas pour favoriser la sécrétion d'insuline et qui envoie au cerveau un signal de satiété après avoir ingéré de la nourriture.

    Plusieurs médicaments à base de GLP-1 sont ainsi indiqués dans le traitement de l'obésité ou de surcharge pondérale avec facteurs de comorbidité.

    "On voit des effets en termes de perte de poids qu'on n'avait jamais vus avant par rapport à d'autres médicaments et qui peuvent se rapprocher de la chirurgie de l'obésité", déclare à l'AFP Karine Clément, professeure en nutrition à l’Hôpital de la Pitié-Salpétrière et directrice de l’unité de recherche sur Nutrition et Obésité à l'Inserm.

    "C'est un vrai changement dans la prise en charge" mais "en aucun cas, cela ne guérit la maladie" : l'arrêt du traitement fait reprendre du poids, souligne-t-elle.

    "Une vraie petite révolution pharmaceutique et sociétale", abonde l'économiste de la santé Frédéric Bizard, enjoignant cependant à la prudence, comme pour tout nouveau traitement.

    Ces propriétés amaigrissantes sont affichées par des célébrités et des influenceurs sur les réseaux sociaux, créant un véritable engouement pour ces médicaments vus par le public comme le moyen le plus efficace de perdre quelques kilos.

    Un engouement qui peut déraper

    On a donc un détournement d'usage de certaines molécules de GLP-1, comme la semaglutide utilisée dans l'antidiabétique Ozempic du laboratoire Novo Nordisk --qui a annoncé jeudi un nouvel investissement de 2,1 milliards d'euros sur un site de production d'antidiabétiques au sud-ouest de Paris.

    Les autorités sanitaires tirent régulièrement la sonnette d'alarme car le médicament, indispensable aux diabétiques, peut venir à manquer.

    L'engouement est tel que des stylos injecteurs faussement étiquetés Ozempic circulent, ont mis en garde le mois dernier les autorités sanitaires européenne et française.

    Ce type de médicaments, baptisés analogues GLP-1, peut par ailleurs avoir des effets secondaires tels que des nausées, vomissements, troubles gastro-intestinaux.

    Ils "doivent être prescrit à bon escient, de façon encadrée car c'est un domaine sensible où il y a eu beaucoup d'échecs par le passé", insiste le Pr Karine Clément. "La vraie question, c'est le très long terme", dit-elle. "Et puis, il y a des gens qui répondent à ces traitements, d'autres pas. On ne comprend pas pourquoi".

    Autre bémol : le mode d'administration est encore exclusivement injectable, mais surtout, le prix de ce médicament et ses conséquences sur le budget de la santé (le traitement coûte un millier de dollars par mois pour un patient aux Etats-Unis).

     

    Efficacité confirmée pour un nouveau traitement contre l'obésité

     

    Par Sciences et Avenir avec AFP le 27.04.2023 à 17h54, mis à jour le 28.04.2023 à 11h52 Lecture 3 min.

    L'antidiabétique tirzepatide (Mounjaro) a montré son efficacité dans la perte de poids des personnes obèses et en surpoids. Dans l'étude qui devrait lui permettre d'obtenir une indication contre l'obésité, les participants de l'étude ont perdu 15,6 kg en un an et demi.

    Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly indique que sa molécule tirzepatide aidait à la perte de poids

    Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly indique que sa molécule tirzepatide aide à la perte de poids

    AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN

    Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly a publié jeudi 28 avril 2023 les résultats d'un nouvel essai clinique confirmant que sa molécule tirzepatide, pour le moment approuvée aux Etats-Unis contre le diabète uniquement, aide à la perte de poids. Ces résultats ouvrent la voie à une possible autorisation prochaine de ce médicament par l'Agence américaine des médicaments (FDA) pour les personnes obèses spécifiquement.

    Presque 16 kg en moins en un an et demi avec le tirzepatide

    L'étude a été menée sur un peu plus de 900 participants en surpoids ou obèses et atteint de diabète de type 2 (le plus courant). Le médicament se prend une fois par semaine sous la forme d'une injection. Les personnes ayant reçu le plus haut dosage ont en moyenne perdu 15,6 kilos (réduction de masse corporelle de 15,7%) sur environ un an et demi (72 semaines). Les effets secondaires étaient généralement des problèmes gastro-intestinaux (nausée, diarrhée, vomissements...).

    Grâce à ces résultats, Eli Lilly prévoit de finaliser sa demande d'autorisation pour les patients obèses ou en surpoids "dans les prochaines semaines", et "s'attend à une action réglementaire dès la fin 2023". Un premier essai clinique, dont les résultats avaient été publiés dans une revue scientifique en juin 2021 et qui portaient cette fois sur des personnes obèses ou en surpoids mais ne souffrant pas de diabète, avait démontré une perte de poids encore plus importante, de l'ordre de 21%.

    Lire aussiLes risques et espoirs soulevés par les nouveaux médicaments contre l'obésité

    La dérive des antidiabétiques prescrits pour perdre du poids

    La tirzepatide imite une hormone gastro-intestinale (GLP-1) qui active des récepteurs dans le cerveau jouant un rôle dans la régulation de l'appétit. Elle est déjà commercialisée sous le nom de Mounjaro pour les personnes souffrant de diabète de type 2, depuis une autorisation de la FDA en mai 2022. Mais certains médecins américains la prescrivent déjà hors de son autorisation de mise sur le marché aux personnes souhaitant perdre du poids, même si elles n'ont pas de diabète. Aux Etats-Unis, environ 40% des adultes souffrent d'obésité, contre 17% en France (47% en surpoids et plus).

    Les traitements utilisant des analogues du GLP-1 représentent pour beaucoup de spécialistes un véritable espoir, car ils entraînent des pertes de poids bien plus importantes que les médicaments disponibles jusqu'à présent. Il s'agit d'un enjeu commercial considérable pour les entreprises pharmaceutiques : selon Morgan Stanley, le marché mondial des traitements contre l'obésité pourrait représenter 54 milliards de dollars d'ici 2030.

    Le laboratoire Novo Nordisk commercialise déjà aux Etats-Unis un nouveau traitement de ce type, appelé Wegovy, et autorisé par la FDA contre l'obésité depuis juin 2021. Son pendant autorisé contre le diabète, appelé Ozempic et utilisant la même molécule (semaglutide), a récemment connu des ruptures de stocks périodiques, après avoir fait fureur sur les réseaux sociaux pour ses propriétés amaigrissantes. Les experts s'inquiètent que des personnes n'étant pas clairement en surpoids en fassent un usage détourné pour perdre quelques kilos. Aux Etats-Unis, il existe en outre un problème d'accès à ces nouveaux médicaments très onéreux (autour de $1.000 dollars par mois), ceux-ci n'étant fréquemment pas remboursés par les assurances santé. Ils doivent être pris sur le très long terme, au risque de reprendre du poids lorsque le traitement est arrêté.