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L'intelligence de la nature
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/08/2024
La question de l’intelligence de la Nature ne se pose plus pour moi. C’est une évidence. Mais je n’en ai aucune preuve. Je n’ai pas un niveau de connaissances suffisant. C’est juste une intuition.
Est-ce que la Nature elle-même éveille cette intuition en moi ou est-ce juste une imagination débridée, un désir qui prendrait forme, qui se persuaderait lui-même d’avoir raison. La raison… Dans ce simple exemple, on voit bien à quel point, il est déraisonnable de se croire maître de la raison.
La Nature a une intention, une capacité d’intervention. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ? De quel droit pourrions-nous considérer que l’entité créatrice n’a pas de pouvoir d’intervention ? La source de Tout n’aurait aucun pouvoir sur elle-même ? Elle ne serait qu'une puissance sans contrôle ?
C’est absurde.
Je ne crois pas que nous soyons nous-mêmes lancés dans la vie sans intention. Il y a quelque chose à comprendre. La nature de la Nature.
Quel est son projet ?
Je sais bien que de tels questionnements peuvent être perçus comme une dérive religieuse, la validation d'un Dieu inévitable, une intelligence créatrice.
C'est tout le problème des données insérées par les générations précédentes et qu'elles nous ont transmises.
Non, le Dieu des religions monothéistes me laisse indifférent. Il ne m'est rien.
Je parle d'une intelligence d'univers, de la nature de la Nature. De cette possibilité qu'elle soit elle-même à l'origine d'elle-même. Et non du hasard.
Et se pose dès lors le problème de ce que nous sommes. Issus d'elle et désormais sa plus grande menace, un adversaire inconscient.
Les scientifiques parlent d'une sixième extinction de masse. Ils oublient de mentionner que nous risquons fort d'en faire partie.
Est-ce là le projet initial ? Sûrement pas. Et pourtant, c'est bien vers ça que nous nous dirigeons.
La Nature s'en remettra. Même d'une guerre nucléaire planétaire, elle s'en remettrait. Ça serait long mais elle a le temps devant elle.
Nous, par contre, le temps qui nous reste se réduit considérablement vite. Quelques siècles encore et notre affaire sera réglée. Ne surtout pas croire que ça se fera en douceur.
Voilà dix ans que je lis des études scientifiques, venues de tous les coins du monde. Si je devais partager ici tout ce que j'ai compilé, il n'y aurait pas 4000 articles mais cinq fois plus.
Il ne s'agit plus d'une intuition mais d'un constat raisonné.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Je n'ai qu'une explication, toute simple, évidente, imparable.
Nous sommes amoureux de nous-mêmes, d'une façon si puissante que nous en avons oublié d'aimer la Nature. Puisque nous avions l'intelligence suffisante pour nous en servir, nous avons oublié de l'honorer et nous avons puisé, encore et encore et nous continuons alors même que l'épuisement des ressources est une évidence.
Nous sommes fondamentalement amoureux de nous-mêmes jusqu'à détruire ce qui nous donne vie.
Il est faux de dire que nous aimons le confort, les voyages, la technologie, les divertissements, l'argent, la consommation, le matérialisme. Tout cela ne serait pas s'il ne s'agissait pas avant tout de nous aimer encore davantage. C'est nous que nous aimons à travers ces comportements, c'est le plaisir que nous nous offrons et personne ne cherche à faire plaisir à une personne qu'il n'aime pas.
Alors, nous devrions apprendre à ne plus nous aimer ou plutôt à transférer cet amour à la nature, à tout ce qui vit et nous permet d'exister. Il est vain de croire que l'humanité y parviendra. La quête de l'amour de soi est inscrit dans nos gênes. Il faudrait éduquer l'humanité à l'amour de la nature et elle ne le souhaite absolument pas.
Il m'arrive d'espérer que la nature ne prendra pas trop de temps pour régler ce problème. Afin que lorsque l'humanité sera moribonde, il reste encore des libellules et des ours polaires et des orchidées, des papillons et des baleines.
La nuit dernière, il y avait deux vers luisants dans les plantes grasses au bord de la terrasse.
Combien étions-nous dans le monde, au même instant, à regarder béatement la magie de la nature, d'un amour si grand, qu'il en arrive à effacer tout le reste?
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La sixième extinction
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/08/2024
La sixième extinction massive a déjà commencé
Les espèces disparaissent à un rythme alarmant selon une nouvelle étude. L’auteur Elizabeth Kolbert estime que cela soulève des questions quant à notre propre survie.
https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-a-deja-commence
De Nadia Drake
Les lions sont classés comme espèce vulnérable à l’échelle mondiale. La disparition de leur habitat naturel, le déclin du gibier et les conflits directs avec l’Homme sont autant de raisons qui les mettent en danger critique dans certaines régions où ils vivent.
Photo de Michael Nichols, National Geographic Creative
Au cours des dernières 500 millions d'années, la vie sur Terre a presque totalement disparu à cinq reprises, à cause de changements climatiques : une intense période glaciaire, le réveil de volcans et la fameuse météorite qui s’est écrasée dans le Golfe du Mexique il y a 65 millions d’années, rayant de la carte des espèces entières comme celle des dinosaures. Ces événements sont communément appelés les cinq extinctions massives ; or tout semble indiquer que nous sommes aux portes de la sixième du nom.
À la différence que, cette fois, nous sommes seuls responsables de ce qui se produit. D’après une étude publiée en juin 2013 dans Science Advances, le taux d’extinction des espèces pourrait être 100 fois plus élevé que lors des précédentes extinctions massives – et encore, ne sont pris en compte que les animaux dont nous avons une bonne connaissance. Les océans et les forêts de notre planète cachent un nombre indéterminé d’espèces, qui disparaîtront pour la plupart avant même que nous n’en ayons entendu parler.
Le livre de la journaliste Elizabeth Kolbert, La Sixième Extinction, a remporté le Prix Pulitzer de cette année dans la catégorie non-fiction. Nous avons évoqué avec elle ces nouveaux constats et leur impact potentiel sur l’avenir de la vie sur Terre. Peut-on encore éviter ces disparitions massives ? Les hommes sont-ils condamnés à devenir les victimes de leur propre négligence en matière environnementale ?
La nouvelle étude qui a tant fait parler d’elle estime à 75% le taux d’espèces animales vouées à disparaître durant les siècles à venir, ce qui semble extrêmement alarmant.
Oui, certaines familles d’animaux ont fait l’objet d’observations approfondies dans cette étude. Limitée aux vertébrés – comme les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les amphibiens – elle s’intéresse à ce qu'il se passe vraiment aujourd’hui. Selon des données très sérieuses, les taux d’extinction, déjà très élevés dans [les années] 1 500, ne font qu’empirer.
Il s’agit de chiffres significatifs, auxquels les gens deviennent pourtant assez insensibles. Les enfants nés au cours des 20 dernières années ont grandi avec ces données et ne les considèrent pas comme particulièrement inhabituelles.
Cueillies à outrance et victimes de la disparition de leur milieu naturel, 99 % des Cypripedioideae asiatiques (comme la Paphiopedilum appletonianum ci-dessus) sont menacées d’extinction.
Photo de Karl Gehring, The Denver Post, Getty
Les gens s’interrogent : sommes-nous vraiment au beau milieu d’une sixième extinction massive ?
Pour être honnête, je crois qu’il s’agit là d’un de ces débats où nous ne nous prenons pas le problème dans le bon sens. Lorsque nous aurons la réponse à cette question, il est possible que les trois quarts des espèces présentes sur Terre aient déjà disparu. Croyez-moi, nous n’avons pas envie d’attendre ce jour.
Mais nous vivons indéniablement dans une époque où les taux d’extinctions sont très, très élevés, de l’ordre de ceux constatés lors d’extinctions massives. Toutefois, une telle extinction pourrait prendre des milliers d’années.
Existe-t-il des habitats naturels ou des espèces animales particulièrement vulnérables aux changements en cours ?
Les populations des îles sont très vulnérables aux extinctions, et ce pour plusieurs raisons. Elles ont toujours plus ou moins vécu de manière retirée ; or l’Homme lève actuellement toutes les barrières qui maintenaient ces espèces iliennes isolées jusqu’à présent. Ainsi, en Nouvelle-Zélande, il n’y avait pas de mammifères terrestres ; les espèces ayant évolué en l’absence de tels prédateurs s’avèrent donc incroyablement vulnérables aujourd’hui. Vous seriez stupéfiés par le nombre d’espèces d’oiseaux qui ont déjà disparu là-bas. Sans oublier celles qui subsistent encore, maintenant en grand danger.
Les régions longtemps isolées sont donc plus fragiles. De la même manière, les espèces disposant d’un habitat naturel très restreint, qui n’existent qu’à un seul endroit du monde, ont tendance à être extrêmement vulnérables aux changements en cours. Si leur habitat devait être détruit, elles n’auraient nulle part où aller et seraient vouées à disparaître.
Qu’est-ce qui prouve indiscutablement l’implication de l’Homme dans cette histoire – le fait que nous soyons a priori responsables de la sixième extinction ?
Je ne vois pas ce qui pourrait venir contredire le fait que nous sommes responsables des taux d’extinction élevés constatés. Très peu, voire aucune des extinctions d’espèces des 100 dernières années n’auraient eu lieu sans l'implication de l’Homme. Je n’ai jamais entendu personne dire : « Les taux d’extinctions ? Oh, rien de plus naturel, cela se serait produit avec ou sans les humains ! » Il n’y a pas vraiment de place pour le débat ici.
Si nous sommes en train d’appuyer sur la gâchette, avec quoi avons-nous donc chargé l’arme ?
Des milliers et des milliers d’articles scientifiques se sont penchés sur cette question. Ces munitions ne sont autres que la chasse, l’introduction d’espèces invasives, les évolutions climatiques. Nous touchons à nos standards géologiques. Nous modifions le fonctionnement de tous les océans. Nous changeons la surface de la planète. Nous détruisons des forêts entières et basons notre agriculture sur de la monoculture, néfaste pour de nombreuses espèces. Nous pêchons à outrance. Et la liste est encore longue.
Nous ne serons jamais à cours de munitions, avec l’arsenal dont nous disposons actuellement.
Un groupe de Lions de mer de Nouvelle-Zélande (Phocarctos hookeri) s’ébat dans les eaux près de la colonie de reproduction d’Enderby Island, en Nouvelle-Zélande.
Photo de Tui De Roy, Minden, National Geographic
Est-il encore possible de ralentir ce désastre qui cause la perte des espèces ?
Nous avons autant d’occasions de changer la planète dans le bon sens que d’occasions de la détruire ; pour chaque cas évoqué précédemment, je pourrais vous fournir une bibliothèque entière de rapports expliquant ce que nous pouvons faire pour améliorer les choses. Prenons juste pour exemple les zones mortes découvertes dans les océans. Nous pourrions changer notre utilisation des fertilisants de bien des manières, au lieu de répandre du nitrogène dans les champs du Midwest américain, fertilisant qui se retrouve ensuite dans le fleuve Mississippi, qui l’amène jusque dans le Golfe du Mexique, où il est ensuite responsable de la formation de ces zones mortes.
En fait, la question que chacun devrait se poser est plutôt la suivante : les 7,3 milliards – qui passeront bientôt le seuil de 8, puis de 9 milliards – de gens peuplant cette planète auront-ils assez de place et de ressources pour cohabiter avec toutes les autres espèces ? N’allons-nous pas droit dans le mur en consommant quantités de ressources dont de nombreuses autres créatures ont aussi besoin ? Je n’ai pas de réponse à apporter à cela.
Combien de temps a-t-il fallu à la planète pour se remettre des cinq extinctions massives ?
Pour revenir aux niveaux de biodiversité d’avant-crise, il faut compter plusieurs millions d’années.
Il n’est donc pas impossible qu’à partir de maintenant, les êtres humains ne connaissent qu’un monde essayant de se remettre d’une crise d’extinction majeure, voire un monde plongé dans une de ces fameuses crises.
En effet, en sachant que les espèces vertébrées (et nous en faisons partie) ont une durée de vie moyenne d’un million d’années et que l’Homme a vécu 200 000 ans, soit 1/5 de ce million d’années, si vous précipitez une nouvelle extinction massive, vous ne pouvez pas vous attendre à ce que ces espèces actuelles soient encore représentées sur Terre lorsque la planète se sera rétablie. Et je n’évoque même pas la possibilité que les humains soient victimes de leur propre crise d’extinction massive.
Voilà une question intéressante : l’Homme pâtira-t-il de l’extinction massive qu’il provoque ?
Je n’irais pas jusqu’à avancer que l’on ne peut survivre à la disparition de très nombreuses espèces. Nous avons déjà prouvé que nous en étions capables. L’Homme a en effet une forte capacité d’adaptation. Mais au bout du compte, je pense que nous n’avons pas envie de connaître la réponse à cette question.
Deux grandes interrogations sont nées. La première : simplement parce que nous avons survécu à la disparition de X espèces, sommes-nous capables de garder cette trajectoire ? Ou bien mettons-nous finalement en péril les systèmes qui ont jusqu’à présent gardé l’Homme en vie ? Une bien grande question, au sérieux indiscutable.
Une autre question se pose : même si nous arrivons à survivre, est-ce vraiment le monde dans lequel nous voulons vivre ? Est-ce le monde que nous voulons léguer à nos enfants ? La portée de cette question est différente, mais toutes deux sont très sérieuses. Je dirais même qu’il n’y aurait pas de sujet plus sérieux.
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De l'absurdité
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/08/2024
Pour Albert Camus, la compréhension de l'absurdité de la vie est le seul chemin viable.
Je n'y adhère pas.
On me dira que c'est très prétentieux de m'opposer à un tel penseur.
J'apporte donc une précision.
La vie est au-delà de notre compréhension humaine. Son foisonnement, son extraordinaire diversité, sa capacité d'adaptation et d'évolution font de la vie elle-même un impossible saisissement. On ne peut en percevoir qu'une infime parcelle. Des formes, des noms, des études scientifiques, des catalogues, tout cela est utile mais insignifiant dès lors qu'il ne s'agit que d'une forme d'appropriation, de domination, d'encadrement. De la vie, nous ne devrions garder que sa magnificience ou en tout cas ne jamais la délaisser au profit d'une connaissance qui ne peut être que partielle.
C'est l'existence que nous pouvons autopsier. Notre existence. C'est elle qu'il est possible de disséquer pour tenter d'en extraire un sens. Car nous en sommes conscients. Ou tout du moins, nous disposons d'une conscience pour en être l'observateur. Non pas dans sa forme matérielle, familiale, sociale, professionnelle, amoureuse, émotionnelle, affective mais dans sa profondeur. Et c'est là que pointe l'absurdité. Car nous ne voulons pas de cette conscience, nous la fuyons, nous la rejettons et nous nous illusionnons d'artifices.
L'accélération du processus est d'ailleurs effrayant et il n'est pas sain d'essayer de se projeter sur les décennies à venir. C'est même dangereux. Psychologiquement. Il y a longtemps déjà que je sentais poindre une sorte de dégénérescence, un effondrement lent et pernicieux dans le saisissement et l'usage de la conscience mais je n'en ai plus aucun doute.
La masse est inconsciente, la masse a sa propre inertie et comme une avalanche sur la pente, elle entraîne tout avec elle, grossissant inexorablement.
J'ai pris le risque de lire des écrivains "feelgood", j'ai parcouru ces pages dans lesquelles ils parlent de l'élévation de la conscience au regard de l'existence. J'ai juste envie de leur dire de se taire et d'arrêter de mentir. Cette littérature est un paravent de la misère existentielle et de l'affadissement des consciences, juste un entracte qui entretient le désastre. Qu'on me cite une seule personne dont la vie a été littéralement transformée par un de ces ouvrages...Je souhaite qu'il y en ait au moins une. Peut-être même deux.
Lorsque je parle de transformation radicale, il ne s'agit pas d'envisager une personne qui aurait trouvé sa voie professionnelle, qui aurait réglé ses difficultés relationnelles, qui aurait compris la complexité de l'amour, qui aurait trouvé sa place dans son environnement sociétal, qui aurait appris à moins souffrir des autres ou même à ne plus souffrir du tout.
Grand bien leur fasse. Il est toujours préférable de se sentir mieux.
Je parle de la transformation radicale de conscience au regard de la vie, du phénomène vivant, de l'incommensurable mystère et de notre place ou de notre insignifiance dans ce gigantesque maelstrom. Et je parle surtout des actes qui suivent cette prise de conscience. Car s'il ne s'agit que d'une posture intellectuelle, elle n'est jamais que l'étendard de l'absurdité et de l'intellectualisme.
N'est-ce pas cela d'ailleurs le sens de notre présence ? Ne sommes-nous pas dotés de cette conscience auto-réflexive pour être les porteurs de flamme, non pas une flamme olympique tournée vers la compétition mais une flamme d'appartenance, de reconnaissance cellulaire, de bienveillance, d'amour, de respect, et une volonté farouche et inexpugnable de protéger tout ce qui est ?...
Si c'était cela le projet, nous avons tout faux et il y a longtemps que la flamme est éteinte. Albert Camus considérait d'ailleurs qu'il était vain de chercher un sens à la vie dans un univers qui n'en a pas. Et chercher un sens n'est jamais qu'un moyen de repousser l'angoisse du néant.
Alors, oui, il est tout à fait possible que nous n'ayons aucun sens et qu'il est totalement vain et absurde de vouloir extraire un diamant de la boue. Mais je ne peux pas pour autant admettre que mon insignifiance m'autorise à nier l'existence de tout ce qui m'entoure, de cette vie qui me fascine et me réjouit.
L'humanité manque cruellement d'amour envers la vie. Et n'aimant pas cette vie, elle ne s'aime pas non plus.
Plus les années passent et plus je m'éloigne de mes congénères. Je ne supporte plus la futilité. Le temps de l'insouciance est révolu.
J'aime le vélo et j'ai donc regardé la course olympique et encore une fois, je suis effaré par cette ferveur populaire pour un évènement aussi dérisoire. Disons que la ferveur est disproportionnée si on la compare avec la dévastation de la biodiversité, par exemple ou du réchauffement des océans, ou de l'abattage quotidien de millions d'animaux, de cette abominable souffrance, des déforestations, du pillage des mers, de la fonte des glaces, de la mort des ours polaires, de la disparition des zones humides et des libellules, etc etc, de ce massacre constant et planétaire du vivant. Là, on peut parler d'absurdité.
J'imagine les rires moqueurs... À moins que ceux et celles qui viennent me lire en pensent tout autant.
Paul Watson est en prison parce qu'il cherche à protéger les grands mammifères marins. J'ai lu qu'une banderole pendant la cérémonie d'ouverture des JO avait été tendue sur une péniche et qu'elle avait été arrachée par "les forces de l'ordre"... Du pain et des jeux.
Oui, tout cela est absurde mais le phénomène vivant ne l'est pas.
Et d'ailleurs, encore une fois, je vais manquer de respect envers Albert Camus. La philosophie est une exploration de l'esprit humain et elle ne peut aucunement s'abroger le droit de la moindre conclusion envers l'ensemble du vivant. À moins de continuer à considérer encore et toujours que nous sommes supérieurs à tout ce qui vit.
Je rêve d'un jour où les animaux, de l'ours polaire à la libellule, parviendraient à nous faire connaître leur point de vue sur nous, les humains.
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Depuis longtemps
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/07/2024
Tout a commencé quand mon frère qui avait trois ans de plus que moi a eu un accident de voiture. Cliniquement mort à dix-neuf ans. Je suis resté dans sa chambre d'hôpital de fin juin à début septembre et il est sorti vivant. Ce que j'ai vécu là-bas, à ses côtés, a été ma première confrontation avec la notion de Bien et de Mal.
Et dès lors, je n'ai cessé d'y réfléchir.
De travailler avec de jeunes enfants m'a sans cesse amené à me remettre en question. Jusqu'au dernier jour de ma carrière. Et c'est dans les cinq dernières années que ce conflit intérieur a pris une dimension immense. La décision de me mettre en désobéissance civique et de refuser d'obéir aux injonctions ministérielles.
J'ai réalisé quelques années plus tard (il y a cinq ans que je suis en retraite) que mes actes étaient nourris par ma situation sociale et c'est depuis cette mise en retrait que ma vision a évolué et que la notion de Bien et de Mal ne concerne plus que l'état de la planète et son exploitation mortifère.
L'an prochain, cela fera vingt ans que nous ne mangeons plus d'animaux. Je ne dis jamais que je ne mange pas de viande mais je dis que je ne mange pas d'animaux et la nuance est de taille car la première expression ignore volontairement que cette "viande" est à l'origine un être vivant. Cette dialectique des mangeurs de viande n'est qu'un moyen de réduire la dissonance cognitive. Manger de la viande exclut le fait d'avoir tué un animal qui, pour sa part, ne se considérait pas comme de la viande. Il y a donc vingt ans que la notion de Bien et de Mal envers la nature est entrée dans ma vie.
Mais je suis sidéré que les choses n'évoluent pas davantage dans la population. Et ça n'est qu'une partie du problème.
La surconsommation est un Mal. Nos modes de vie sont destructeurs et la transition écologique une véritable foutaise commerciale.
Il n'y aura de transition qu'au jour où nous considérerons le Vivant comme une part de nous-mêmes et non pas comme un "environnement", qu'au jour où nous aurons conscience que nous tuons la planète et que sans elle nous disparaitrons.
Il ne s'agit donc pas de trouver comment faire pour continuer à vivre de la même façon mais d'accepter l'idée que nous devons nous transformer intérieurement. Le reste suivra. Et sans aucun manque, aucune frustration, remords, regrets, détresse et autres états douloureux mais bien au contraire dans une joie profonde, celle de participer à l'extraordinaire beauté de la Vie.
Le bien et le mal : mise à jour.
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Bien et mal
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/07/2024
Loin de moi l'idée de me lancer dans une analyse philosophique de ces deux notions essentielles. On peut trouver des dizaines de pages sur ce thème sur le net. D'ailleurs la philosophie, je m'en suis éloigné tout autant que de la démarche spirituelle, le développement personnel, la quête de soi etc...
Pour moi, l'urgence n'est pas là et toutes ces pratiques ne sont toujours que des retours vers l'humain alors qu'il s'agit de se tourner vers la nature.
Il n'est pas justifié de chercher à vivre mieux en soi quand la nature va si mal. La question que je me pose, par conséquent, c'est de savoir si ne pas faire de mal à la nature revient à lui faire du bien.
Et la réponse est négative.
Ça n'est pas suffisant. Ne pas faire de mal à la nature, c'est une position neutre qui, bien qu'elle soit déjà recommandable, ne répond pas aux urgences. Il faut aller plus loin et agir, à son échelle, pour propager le bien, c'est à dire des actes réels, et non des réflexions ou une satisfaction au regard de la neutralité.
Nous avons donc planté des arbres, beaucoup d'arbres, ceux qui n'avaient aucune chance de survivre parce qu'ils étaient au milieu d'une piste forestière ou sur un talus qui serait saccagé par la DDE. On les déterre et on les plante sur notre terrain.
J'ai également creusé une mare et la vie qui s'y est installée est magique. Il y a quelques jours, j'ai vu deux tritons marbrés, des animaux en régression à cause de la disparition des zones humides, des mares, des étangs et de la pollution des eaux. Pour les libellules, je ne les compte plus alors qu'elles sont également en régression, pour les mêmes raisons. Dytiques, notonectes, gyrins, planorbes, argyronètes, grenouilles, crapauds, couleuvres, hérissons, passereaux, tout ce monde vient à la mare.
Là, il s'agit de faire le bien. Agir pour la biodiversité.
Je l'ai déjà dit ici, nous ne mangeons plus d'animaux depuis une vingtaine d'années. Le potager nous nourrit, hormis la farine, les céréales, l'huile, le sucre, le sel et autres aliments que nous ne pouvons produire.
Faire le bien, c'est agir.
Il y a quelques jours, j'ai eu la chance de voir une libellule posée sur un poteau de la terrasse de la mare. Elle venait de quitter son exuvie, enveloppe dans laquelle elle a vécu à l'état aquatique. Elle est restée plusieurs heures immobile.
Un quart des 68 espèces de libellules et demoiselles est menacé de disparition
Libellule Leucorrhinia pectoralis grande pile • © Luc Bettinelli
Écrit par Patrick Ferret
Publié le 22/07/2024 à 08h00
Aquatiques et terrestres, les insectes appartenant à la famille des odonates, libellules et demoiselles, sont de véritables gardiens de nos milieux naturels. Or, une espèce de libellule sur quatre est menacée en Centre-Val de Loire. Un signal inquiétant pour l'état de santé de nos écosystèmes.
À proximité d'une mare ou d'un petit cours d'eau, deux paires d'ailes transparentes posées sur un corps allongé et coloré, les libellules, vives et élégantes, font partie de ces rares insectes qui évoquent d'heureux souvenirs et suscitent notre sympathie. Mais aurons-nous encore longtemps l'occasion de les observer ?
Les odonates, n'échappent pas à la tendance alarmante des dernières décenniese déclin massif, à l'échelle mondiale, des populations d'insectes, tant en nombre d'individus qu'en diversité des espèces.
Les libellules et demoiselles en gardiennes de l'environnement
Pour la ponte, l'éclosion des œufs, puis le développement des larves, les milieux aquatiques sont essentiels pour les odonates. Une fois leur taille maximale atteinte, les larves sortent de l'eau pour une dernière mue, les libellules adultes se libèrent de l'exuvie, l'enveloppe larvaire, et entreprennent une vie plus terrestre, vouée à la chasse aux insectes et à la reproduction.
Un gomphe serpentin vient de quitter son enveloppe larvaire appelée exuvie • © Eric Sansault / ANEPE Caudalis
Ainsi, par leur mode de vie, par la diversité de leurs habitats, les libellules et demoiselles sont de véritables sentinelles de nos milieux naturels. Leur préservation contribue de façon importante au maintien de la biodiversité et au bon état de conservation des écosystèmes, à la fois aquatiques et terrestres.
Un plan d'action pour sauver les odonates
Un Plan National d’Actions (PNA) dédié aux odonates a été lancé en France en 2010. Il est décliné dans notre région par la DREAL Centre-Val de Loire et animé par l'association tourangelle ANEPE Caudalis (Association naturaliste d'étude et de protection des milieux naturels).
Une première liste rouge régionale des libellules et demoiselles a ainsi pu être établie en 2012, réactualisée 10 ans plus tard, en 2022 (les listes rouges de l'UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, mesurent le risque de disparition d'une espèce sur un territoire donné). L'évolution est franchement inquiétante puisque le quart des espèces de libellules présentes en Centre-Val de Loire est désormais menacé de disparition.
Le constat est même alarmant, et l'enjeu national, pour au moins 2 espèces emblématiques des bords de Loire, le gomphe à pattes jaunes (Gomphus flavipes) et le gomphe serpentin (Ophiogomphus cecilia), qui sont fortement associées aux habitats particuliers à ce système fluvial.
En quelques années seulement, on enregistre un effondrement des populations de gomphes à pattes jaunes, entraînant la quasi-disparition de cette espèce dans notre région.
Un gomphe serpentin vient de quitter son enveloppe larvaire appelée exuvie • © Eric Sansault / ANEPE Caudalis
"On est passé d'une espèce relativement commune à une espèce qu'on ne voit plus du tout, se désole Renaud Baeta, chargé de mission biodiversité, animateur du plan régional d'actions en faveur des libellules. On a perdu 99% de la population de gomphe à pattes jaunes. En cherchant assidûment on arrive à trouver une exuvie par an, mais cela fait des années que l'on n'a pas observé d'adulte volant."
Une hétérogénéité régionale face à l'accueil des libellules
Dans notre région, les secteurs propices à l’activité agricole intensive, comme la Beauce, la Gâtine tourangelle ou la Champagne Berrichonne de l’Indre n’accueillent aujourd’hui que très peu, voire pas du tout, d’espèces menacées d'odonates. À l’inverse, on peut encore les observer encore dans les grandes zones naturelles humides les mieux conservées comme le bassin de Savigné, la Sologne, l’Orléanais forestier ou la Brenne. Ces grandes écorégions sont donc primordiales pour la conservation des libellules et demoiselles de notre région.
Le déclin des populations de libellules ne date pas d'hier, la destruction de leurs habitats a commencé il y a plus d'un siècle : urbanisation, drainage et assèchements de marais, recalibrage des cours d'eau, agriculture intensive, pollution aux pesticides et aux engrais, homogénéisation des paysages...
Mais cette tendance s'est considérablement aggravée ces dernières décennies avec les premiers effets du réchauffement climatique :
"Les longues périodes de sécheresse que nous traversons sont catastrophiques pour toutes les espèces liées aux têtes de bassins-versants, explique l'odonatologue tourangeau. Ces libellules sont inféodées aux suintements, aux zones de sources, aux petits ruisseaux, qui se retrouvent à sec pendant plusieurs mois, les larves ne peuvent survivre. Et, au niveau des mares, des étangs, ce n'est pas mieux, ces plans d'eau deviennent de plus en plus des bassines, des milieux aquatiques qui se simplifient à l'extrême, qui s'appauvrissent."
La double peine des libellules
Plus spécifique à notre région, en effet, que le réchauffement climatique, la gestion, ou la non-gestion, des étangs constitue également une sérieuse menace pour la survie de nos libellules et demoiselles :
"Aujourd'hui, poursuit Renaud Baeta, soit les étangs ne sont plus gérés, et des poissons comme les carpes y prolifèrent, détériorent la qualité du plan d'eau en mangeant toute la végétation. Il n'y a plus d'oxygène, plus de nourriture, plus de caches pour les larves. Soit, au contraire, on y pratique une activité piscicole de plus en plus intensive, on retire la végétation et on nourrit les poissons aux granulés. Tout l'écosystème qui permet aux libellules de se reproduire disparaît..."
La petite nymphe à corps de feu, photographiée en Indre-et-Loire. Les libellules témoignent de l'état de santé de nos écosystèmes, aquatiques et terrestres • © Eric Sansault / ANEPE Caudalis
Le premier PRA, plan régional d'actions, pour les odonates visait surtout à mieux connaître les espèces, leurs habitats et leur mode de vie. Le second, en cours de rédaction, va devoir s'attaquer concrètement à la gestion des milieux naturels :
"Ce n'est pas simple, reconnaît le chargé de mission biodiversité. On travaille à l'échelle de rivières, mais aussi d'étangs, de mares, qui sont souvent privés".
Les leviers d'action sont complexes, mais il faut impérativement mieux gérer les zones humides, les restaurer, pour y maintenir ces espèces et obtenir des milieux plus résilients face au changement climatique. L'alarme que sonnent les libellules, ce sont tous nos écosystèmes qui sont fortement dégradés.
Renaud Baeta, animateur Plan Régional d'Actions en faveur des libellules
Presque toutes les familles d'insectes sont confrontées à un effondrement de leur population. Les libellules et demoiselles, liées, par leur cycle de vie, autant aux écosystèmes d'eau douce qu'aux milieux terrestres, cumulent les difficultés. Pour arriver à les protéger, il va falloir sérieusement se retrousser les manches. Pouvoirs publics, collectivités, acteurs du monde rural, propriétaires terriens...l'heure est à la mobilisation générale !
"On ne luttera pas contre l'effondrement de la biodiversité d'un simple coup de baguette magique. Si l'on veut inverser la dynamique, il va falloir accepter de revenir sur pas mal de choses, sur nos pratiques intensives, sur des habitudes liées à nos modes de vie. Ce n'est pas en restaurant une petite rivière de temps en temps qu'on va y arriver. Mais avec une vraie vision, une volonté politique forte de restauration des zones humides et l'arrêt de toutes les pratiques qui utilisent de l'eau à outrance."
On ne semble guère en prendre le chemin ; les signaux envoyés par le gouvernement pour calmer la colère dans le monde agricole ont de quoi désespérer l'odonatologue-défenseur de l'environnement :
On n'a pas cherché à trouver des solutions bénéfiques à la fois pour les agriculteurs et pour la biodiversité. C'est encore cette dernière que l'on sacrifie en situation de crise, au nom d'une prétendue efficacité. C'est inquiétant, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis. À un moment donné, sans insectes, cela va devenir très compliqué !
Renaud Baeta, animateur Plan Régional d'Actions en faveur des odonates
Difficile, dans ces circonstances, de rester optimiste. Mais pour finir tout de même sur une note positive, le naturaliste parvient à trouver une raison d'espérer :
"Je reste très impressionné par la capacité de résilience des écosystèmes, et notamment des zones humides. Si l'on creuse un trou pour récupérer un peu de sable ou du granulat au milieu de nulle part, disons un champ de maïs, en quelques années on va regagner une biodiversité incroyable. Des plantes, des insectes, des amphibiens, des oiseaux migrateurs vont s'y installer ! Cela me rassure vraiment. On n'en est pas encore à un point de non-retour, où une zone humide ainsi créée resterait stérile. Tout n'est pas perdu !"
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"Comment l'humanité se viande"
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/07/2024
Je ne l'ai pas encore lu mais c'est assûrément mon prochain achat. A moins que je puisse convaincre la médiathèque de l'acheter, ce qui sera utile à d'autres.
C'est un sujet pour lequel je n'ai pas besoin d'être sensibilisé... Mais c'est toujours utile et nécessaire de renforcer ses propres connaissances.
EAN : 9782374254272
192 pages
Rue de l'échiquier (01/03/2024)4.62/5 4 notes
Résumé :
Alors que les protéines animales ne sont plus nécessaires à la nutrition d’une majorité d’humains, des centaines de millions d’animaux sont tués chaque jour pour être mangés. Cette exploitation de masse, érigée en système global, ne soulève pas seulement une question éthique fondamentale. Elle constitue un risque écologique crucial qui met en péril l’habitabilité de la planète.
L’élevage accapare 77 % des surfaces agricoles mondiales quand la pêche se déploie dans plus de la moitié des océans. L’un et l’autre sont sans conteste les principaux fossoyeurs de la biodiversité sauvage. Mais ils sont aussi en passe de devenir les tout premiers contributeurs du changement climatique : le secteur de la viande représente déjà près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la demande en produits d’élevage pourrait encore croître de 144 % d’ici le milieu du siècle.
Face à ce désastre, l’heure n’est plus à distinguer ou à opposer les pratiques industrielles et artisanales. En réalité, les deux se combinent sous l’effet d’un appétit insatiable de protéines animales qui dévore la planète.
Cette situation critique place chacun face à ses responsabilités. Alors qu’émergent des alternatives attractives à la consommation carnée, citoyens, agriculteurs, collectivités, entreprises et gouvernements ont désormais le pouvoir d’encourager une transition alimentaire respectueuse du vivant et déterminante pour la survie de l’humanité.4.10★ (205)
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
18 avril 2024
‘Le principal fléau de l'humanité n'est pas l'ignorance, mais le refus de savoir' disait Simone de Beauvoir. En nous interpellant avec embrasement et urgence dans son dernier essai « COMMENT L'HUMANITÉ SE VIANDE », Jean-Marc Gancille dévoile un pan caché du véritable impact de notre alimentation carnée. Véritable plaidoyer sans concession, précis, rigoureux, documenté et argumenté qui dénonce une situation alarmante si rien n'évolue dans nos habitudes alimentaires.
Près de 80% des terres arables sont accaparées par le bétail et leur alimentation : l'équivalent en superficie du continent Américain. L'heure est pourtant au déni et la filière viande profite de l'angle mort pour s'engraisser : abolir ce carnage est un enjeu existentiel pour l'humanité, notre appétit de protéines animales étant suicidaire avec ou sans modération, la production de viande générant à elle seule 3 fois plus d'émissions de GES que l'ensemble du trafic aérien mondial.
L'impact de notre consommation carnée est vertigineux. Plus de 80 milliards d'animaux terrestres sont abattus chaque année : au-delà du chiffre qui donne la nausée et qui traduit notre faillite morale, il induit un risque majeur et une menace planqués derrière un écran de fumée pourtant dénoncés par les scientifiques, les organismes internationaux et les agences alimentaires et sanitaires. En France notre rapport à la viande reste un puissant marqueur identitaire et nous regardons ailleurs alors que les protéines animales détruisent le monde : elles ne sont pourtant plus nécessaires à la nutrition d'une majorité d'humains.
Jean-Marc Gancille dénonce l'aberration dans un implacable constat. Pour nourrir les animaux de rente, près de 85% des cultures mondiales de soja sont exploitées, première cause de déforestation au Brésil : une vraie bombe atomique en devenir. La FAO publie en 2006 le rapport ‘L'OMBRE PORTÉE DE L'ÉLEVAGE qui fera enfin vaciller l'agro-industrie. Une étape majeure dans la prise de conscience mondiale. L'élevage serait responsable de 14,5% de la production de GES. Cet accaparement de la surface terrestre par l'élevage nuit terriblement à la vie animale sauvage qui voit son territoire morcelé, dispersé et pollué. Les conflits permanents entre éleveurs et protecteurs du loup et de l'ours en France traduisent notre incapacité à partager nos territoires au profit d'une expansion du bétail qui elle, n'a rien de naturel.
En 2023 l'ONU alertait sur le risque imminent d'une crise mondiale de l'eau douce et appelait à modifier nos régimes alimentaires en les orientant vers des produits moins consommateurs d'or bleu.
Marcher sur nos somptueuses plages Bretonnes infestées d'algues vertes n'a plus le charme d'antan : chiens, chevaux, humains y ont déjà laissé la vie. La faute aux élevages intensifs de porcs dont le lisier empoisonne les cours d'eau. Dans le Doubs, c'est la rivière la Loue qui est saturée d'azote et de phosphore en raison de la production faramineuse de comté. La filière a recours à un trop grand nombre de vaches par rapport à la surface du territoire.
L'auteur dessine les contours d'un panorama affligeant et consternant : l'élevage souille l'eau que nous buvons, l'air que nous respirons et les sols que nous foulons. Une dégradation continue est en marche : le surpâturage est devenu problème mondial quant au pastoralisme qui a des consonances pittoresques, il est lui aussi problématique : la flore est dévastée, les sols érodés.
En pointant du doigt les méfaits pernicieux de notre appétit pour la viande, Jean-Marc Gancille nous met en garde sur la mise en danger de notre santé ainsi que celle des animaux. Nos 8 milliards de corps d'humains représentent des hôtes attractifs pour de nombreux pathogènes tels que parasites, virus, bactéries. Au total, 60% des maladies infectieuses et 75% des maladies émergentes ont une origine animale
Dans cet essai ‘coup de poing' l'auteur s'attaque aux idées reçues et déconstruit méthodiquement les discours dominants, leur ambivalence, les éléments de langage véhiculant tant d'illusions vertes sur le sujet.
• Non, les prairies pâturées n'ont pas capacité à fixer le carbone atmosphérique. Il n'est pas nécessaire de répandre du fumier pour cultiver. La seule solution durable pour réduire l'usage des engrais aujourd'hui consiste à étendre les surfaces de prairies riches en légumineuses qui elles, ont la capacité de fixer l'azote de l'air dans le sol.
• Manger local ou locavorisme n'a un impact significatif que si le transport est responsable d'une part importante de l'empreinte carbone finale des aliments or il n'est responsable que de 6% des émissions de GES alors que la production de viande et produits laitiers représentent 83%.
• La Chine ne connait pas la honte à construire ces immeubles porcheries géants cauchemardesques de 26 étages emprisonnant 650 000 cochons. L'état de l'Idaho et ses feed-lots ou parcs d'engraissement regroupent eux pas moins de 150 000 bovins sur une seule ferme. le lobby agricole Français s'appuie sur ces exemples de démesure pour crier haut et fort que l'élevage intensif n'existerait pas dans notre pays vantant l'image d'Epinal d'élevages à taille humaine. L'auteur nous met en garde sur cette distorsion flagrante : la demande en France de protéines animales est massive : on tue par an 1,2 milliard d'animaux. 95% des porcs connaissent l'enfer concentrationnaire, 99% des lapins engraissent jour et nuit en batterie ne connaissant aucun répit. Plus de 8 animaux sur 10 en France sont issus d'élevages intensifs.
• Un autre cliché à déconstruire : la viande serait indispensable à la sécurité alimentaire. Il n'en est rien ! le bétail mange 41% de la production céréalière mondiale et 76% de celle du soja pour ne fournir que 18% des apports en calorie et 37% des protéines de l'humanité. Se tourner vers des régimes végétaliens contribuerait à répondre aux enjeux d'insécurité alimentaire.
• Autre fausse idée : le petit élevage paysan aurait une influence positive sur le dérèglement climatique. Un ruminant nourri à l'herbe voit son espérance de vie s'agrandir, le moment d'abattage est plus tardif, la production de viande est moindre et le méthane continue d'être émis. L'empreinte carbone se révèle alors la plus élevée dans le système d'alimentation à l'herbe !
Nous sommes seuls responsables et décideurs du contenu de nos assiette et les chiffres alarmant interrogent sur notre déni. Les viandes cachées se trouvent dans les nuggets, pizzas et sandwichs. Les français mangent 2 fois plus de viande que la moyenne mondiale, nul doute qu'à ce rythme aucun des objectifs de consommation durable de viande n'aura de chance d'être atteint. Les lobbies surfent sur l'hypocrisie générale.
Alors que la transition vers d'autres modes d'alimentation devrait être la priorité, jamais les animaux n'ont été autant exploités et massacrés qu'aujourd'hui.
La prise de conscience collective reste dramatiquement faible, l'enjeu ne suscitant que très peu de discussions sur les questions éthiques et sanitaires : il est plus que temps de mener un vrai plan d'action pour nous offrir une chance d'éviter le pire.
Des solutions existent pour opérer un changement radical et salvateur et sortir de ce système carniste. Végétaliser l'alimentation est un premier levier primordial, l'élevage extensif souvent réputé vertueux n'est pas une réponse satisfaisante à la crise majeure que nous vivons. L'abandon de la viande et des produits laitiers devrait être une priorité absolue des plans climatiques. Il y aura d'incommensurables coûts financiers et humanitaires induits par un dérèglement climatique global dans un monde à +4 °, bien plus que si nous pratiquons une transition de l'élevage vers des productions végétales. Notre imaginaire de chasseur cueilleur d'un autre temps est resté figé comme une sorte de résistance au changement. Nous sommes encore persuadés d'être au sommet de la pyramide des prédateurs, nimbés d'une croyance de notre toute puissance.
L'auteur débusque nombre de procédés rhétoriques utilisés par les communicants : vanter le côté naturel, donc sain par essence d'un mode de consommation, est un subterfuge. Sélection génétique, insémination artificielle, antibiotiques, hormones, compléments alimentaires, robots de traite, supervision par ordinateurs, chaines d'abattage mécanisée n'ont rien de naturel ! Cette manipulation des géants de l'agro-alimentaire diabolise les substituts et invisibilise une réalité industrielle pernicieuse et une souffrance silencieuse.
Réduire le cheptel de 30% depuis 2021 comme l'ont fait les Pays-Bas, taxer la viande dont le prix est largement sous- évalué aujourd'hui sont autant de leviers d'action pour enrayer la chute. Tout comme encourager une agriculture végane rejetant élevage ET fertilisants d'origine animale.
En laissant les écosystèmes évoluer d'eux-mêmes, ces derniers enclenchent un processus de reconstruction salutaire. Les loups réintroduits à Yellowstone ont freiné l'expansion des wapitis , les arbres ont pris de la hauteur offrant une ombre bienvenue à de nouvelles espèces d'amphibiens, d'oiseaux. le réensauvagement pourrait atténuer le réchauffement climatique.
Nous ne pouvons parler des protéines animales sans dénoncer le massacre continu des habitants des mers. Plus de la moitié de la superficie des océans est exploitée par la pêche si peu médiatisée. le fond des océans est moins accessible, les profondeurs abyssales sombres et peu propices à l'éclairage. Jouant un rôle majeur dans le cycle du carbone ces océans absorbent entre 15% et 40% du Co2 émis par les activités humaines. Plancton, coraux et poissons nous sauvent la mise et pourtant le chalutage de fonds continue détruire les sédiments, vrais réservoirs de carbone.
Autre mythe atomisé par l'auteur : celui de la petite pêche soi-disant durable : la Méditerranée est la mer la plus surexploitée au monde alors que 92% des bateaux qui y évoluent font moins de 12 mètres. En vidant les mers de leurs habitants, nous raccourcissons notre durée de vie de façon dramatique. A l'heure actuelle moins de 3% de l'océan bénéficie d'un haut niveau de protection, ce qui au vu de la catastrophe en devenir, n'est vraiment qu'une goutte d'eau.
Au coeur même de cet enjeu crucial qu'est l'habitabilité future de notre planète, il y a la sentience animale, un concept crucial attribuant un statut moral aux animaux. L'anthropocentrisme est encore bien trop présent: jamais le sort des animaux n'est vu comme une injustice en soi qu'il s'agit de combattre. Cesser de manger de la viande est un choix simple, éthique, écologique à portée de chacun. Y renoncer de manière définitive aurait un effet colossal.
« Seul un projet d'écologie sentientiste permettrait de relever ce défi, marqueur d'une rupture dans notre évolution face à la spirale de destruction qui menace de tout emporter sur son passage, ce serait comme un nouveau départ, un pacte refondé entre nous et le vivant, la condition même d'une dignité retrouvée et finalement notre seule planche de salut' conclue l'auteur.
Une efficace méthode Danoise prônant des cours d'empathie a vu le jour dans 1000 écoles françaises afin de lutter contre le harcèlement scolaire. Espérons que l'ouverture des chakras saura inclure d'autres espèces que la nôtre. Les enseignants des écoles pilotes ont utilisé une mascotte - l'ami ours - pour incarner les valeurs du respect, de la bienveillance, de la tolérance et du courage. Les enfants peuvent aller le voir en cas de chagrin, pour lui raconter ce qu'il se passe ou le donner à un camarade pour le consoler.
Gageons qu'en suggérant à ces enseignants lire cet ouvrage indispensable de toute urgence et de troquer la mascotte de l'ours contre celle d'un lapin, d'un cochon, d'un veau ou d'un agneau, notre regard changera sur ces grands sacrifiés. En cessant d'exploiter une fois pour toute ce vivant comme une ressource soumise à notre bon vouloir, nous comprendrons enfin tout l'enjeu de ce changement capital de paradigme. Un élan neuf pour une société plus juste.
16 avril 2024
Dans ce petit essai de 152 pages, Jean-Marc Gancille reprend son plaidoyer commencé avec Carnage, pour les animaux, pour une écologie sentientiste, et au final pour une agriculture végane sans élevage et sans amendements animaux.
La première partie de l'ouvrage rappelle les chiffres affolants d'animaux tués (80 milliards chaque année) juste pour nourrir les 8 milliards d'habitants qui peuplent la planète, dont 4 milliards environ de classes moyennes aux besoins insatiables. Sans oublier que le carnage est également sur les mers et les océans du globe. le pire, si c'est possible, a lieu en mer. L'emprise humaine de la pêche artisanale et industrielle est en effet bien plus importante que sur terre, les océans occupant plus de place sur le globe que les terres émergées. Avec les inconvénients que l'on sait maintenant, sauf à vivre dans un caisson hyperbare insonorisé depuis 20 ans. Accaparement de terres cultivables pour nourrir des bêtes, destruction des habitats des animaux, de la biodiversité terrestre animale et végétale, de la faune marine, réchauffement climatique dû à la déforestation et aux émissions de méthane, pollution de l'air à l'ammoniac, des eaux par eutrophisation avec les rejets d'effluents tels le lisier de porc. Antibiorésistance, pollution médicamenteuse, et dégâts pour la santé publique par consommation excessives de protéines et de graisses animales ; risques accrus de mutation de virus provenant de zoonoses frappant des animaux aux organismes affaiblis, tous génétiquement identiques et vivant confinés, et donc d'épidémies ravageuses pour les humains. Les maladies épidémiques de grippe, variole, malaria, tuberculose, typhus, diphtérie, rougeole, fièvre jaune, peste, choléra sont apparues il y a 10 000 ans avec l'élevage, du fait de la proximité entre humains et animaux.
L'auteur s'applique dans un chapitre à démystifier nos croyances et sentimentalismes culturels pittoresques à propos de la chasse, de l'élevage et de la consommation de viande. Tels les prairies stockant le carbone, les amendements organiques "nécessaires" pour les cultures, fumier, purin ou leur compromis moderne, le lisier, l'entretien des paysages par les paysans, le bocage (talus entourant les champs, surtout garants des limites des propriétés et contenant les animaux, les empêchant de fuir), le mythe du "petit élevage" comme de la "petite pêche artisanale", tous aussi destructeurs sinon plus que l'intensif, car à plus forte intensité foncière donc d'occupation d'espace, le pastoralisme (subventionné) ravageant les flancs de montagne et en guerre contre les prédateurs (loups, lynx, ours) et tous les animaux sauvages accusés de disséminer la tuberculose bovine et toutes sortes de pestes ; le locavorisme pas forcément plus vertueux s'il est obtenu sous serre chauffée, et last but not least, la 'transition écologique' (en prouvant que l'humanité n'a jamais au cours de son histoire transitionné vers d'autres formes d'organisation sociale que celle dont nous subissons aujourd'hui les conséquences), toutes des croyances que nous avons dû nous inventer et entretenir pour justifier le massacre.
Jean-Marc Gancille plaide en conclusion pour la sortie planétaire de l'élevage et du système carniste avant que nous ayons tout détruit pour satisfaire nos estomacs : le désert avance, le futur sera végétal ou ne sera pas. La phrase de Gunther Anders "nous ne vivons plus dans une époque mais dans un délai" est en exergue de l'ouvrage. Quelques lueurs d'espoir tout de même : l'élevage bovin (le plus destructeur) est en perte de vitesse, sans aides, hélas, pour une transition professionnelle en douceur ; certains pays, la tête sous les excréments, tels la Hollande, pourtant dirigée par une coalition de centre-droit veut imposer une diminution de 30 % de son cheptel, mesure très impopulaire, c'est dire si la situation est devenue intenable ; la FAO, l'ONU et l'OMS lancent des avertissements sur les désastres à venir, et des coalitions internationales tentent de démontrer le vrai coût des protéines animales en incluant dans leur prix les nombreuses externalités négatives afin de faire pression sur les institutions européennes, dont il convient de rappeler que le budget de la PAC (Politique Agricole Commune : 37 % du budget de l'UE) contribue largement au ravage et à ses conséquences désastreuses à venir. Passer à une alimentation végétale est facile et peu coûteux à faire. Cela dépend de chacun de nous de s'y engager et d'en constater les avantages. Il suffit juste de faire une révolution culturelle dans nos mentalités, nos assiettes suivront. Très documenté de statistiques émanant d'organismes scientifiques tout à fait sérieux et reconnus, cet ouvrage de bonne vulgarisation est à mettre entre toutes les mains.08 juillet 2024
A l'occasion d'une opération Masse Critique chez Babelio, j'ai choisi de lire cet ouvrage étant vivement intéressée au sujet de la cause animale et étant moi-même végétarienne depuis des années.
Dans un premier temps, l'auteur énonce des chiffres vertigineux pour démontrer l'impact néfaste de l'alimentation carnée pour l'environnement (et aussi notre santé). Cet ouvrage est richement documenté et vous pourrez retrouver toutes les sources. Cette partie pourra certainement convaincre l'ensemble des sceptiques ayant besoin de preuves. de mon côté, j'étais déjà sensibilisée donc j'ai trouvé ça difficile de lire une succession de données chiffrées.
En revanche, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire la seconde partie du livre qui aborde les solutions que l'on pourrait apporter pour végétaliser notre alimentation, remodeler l'agriculture (et la pêche) telle qu'on la connait aujourd'hui.
J'ai fortement apprécié cet ouvrage pour sa capacité à démonter un à un les arguments et idées reçues en faveur de l'élevage et contre le régime végétalien. J'ai apprécié aussi que l'on rappelle le caractère sentient des animaux, apportant une touche d'humanité à cet ouvrage parmi l'ensemble des chiffresCitations et extraits (4) Ajouter une citation
14 juillet 2024
La production de viande génère à elle seule trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que l’ensemble du trafic aérien mondiale. D’ici à la moitié du siècle, la demande en produits d’élevage pourrait encore croître de 144%. Un perspective cauchemardesque, a fortiori sur une planète qui vient de connaître les huit années les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des relevés (1850). Mais qui a conscience que les cinq plus gros producteurs de viande et de produits laitiers dans le monde sont responsables de davantage d’émissions annuelles de gaz à effet de serre qu’ExxonMobil, Shell ou BP ? Pas grand monde. Quand les pétroliers restent la cible prioritaire des activistes, que la consommation d’énergie fossile demeure l’alpha et l’oméga du débat public, que la transition énergétique est le point focal de l’attention médiatique, que Greta Thunberg incarne la génération climat plutôt que la génération végane, la filière viande profite de l’angle mort et s’en sort plutôt bien. L’”éléphant dans la pièce”, comme disent les Anglais.
p. 1906 juillet 2024
Alors que 85% des Français se disent opposés à l'élevage intensif, une part équivalente de la viande et des poissons consommés est produite de cette façon.
Cette dissonance cognitive ne s'exprime pas seulement en termes éthiques mais également écologiques.
La croyance la plus répandue consiste en effet à considérer le petit élevage paysan comme vertueux : respectueux des animaux, bon pour le climat et même régénérateur de biodiversité. Les amateurs de viande sont nombreux à s'en autopersuader pour mieux digérer leur "Meat Paradox".
Mais les faits sont têtus : l'élevage sur pâturages a une empreinte plus élevée que l'intensif sur la plupart des critères environnementaux, au point que Georges Monbiot considère le bœuf et l'agneau élevés en bio sur pâturages comme les produits agricoles les plus nocifs au monde (publications scientifiques et méta-analyses à l'appui).
Le même mécanisme de défense cognitive se manifeste à l'égard de la pêche : la diabolisation de sa forme industrielle a pour corollaire l'idéalisation d'une petite pêche artisanale durable.
Selon une étude de la FAO, on estime pourtant que 40% des prises mondiales sont le fait de la pêche artisanale. Quoique "petite" et souvent informelle, celle-ci accomplit donc largement sa part du carnage.
Dans une société qui demeure culturellement speciste, que le récit dominant concède juste qu'il faille consommer "moins mais mieux" n'a rien de surprenant. Le flexitarisme est d'autant plus pratique qu'il est purement déclaratif et invérifiable. Mais surtout, en supposant l'existence de pratiques d'élevage, de pêche et d'abattages respectueuses et responsables, il permet de maintenir l'écran de fumée derrière lequel l'ensemble de la filière perpétue impunément un massacre qui dévore la planète.06 juillet 2024
Les animaux des élevages intensifs ( volailles, porcs, bovins ) sont principalement nourris aux fèves et tourteaux de soja.
Près de 85% des cultures mondiales de soja leur sont en effet réservés. Cette production en provenance d'Amérique Latine s'effectue aux dépens des écosystèmes naturels.
Selon Greenpeace, la viande bovine serait à elle seule responsable de 63% de la destruction de la forêt Amazonienne, à la fois directement car des pans entiers de celle-ci sont coupés pour installer des élevages destinés à l'exportation, mais aussi indirectement parce que de très vastes étendues sont rasées pour produire du soja OGM cultivé à grand renfort de pesticides.
Cette pression insoutenable est la première cause de déforestation au Brésil. Et les chiffres officiels sont probablement bien au-dessous de la réalité : de nouvelles méthodes d'analyse d'images satellites ont révélé que plus de 3 millions d'hectares d'Amazonie Colombienne ont été déboisés illégalement pour le pâturage entre 1985 et 2019.
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Un autre regard
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/07/2024
Je continue mes photos avec un effet miroir.
Je marche aux aguets pour trouver le lieu propice, un arbre, une roche, une plante, un horizon, le ciel, une lumière...
"Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée" André Gide.
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Deux cartes
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/07/2024
"La température de l'eau au large de la Croatie est montée jusqu'à 29.7°C. Oui, 29.7°C dans l'eau en Méditerranée. Et ce n'est pas isolé : toute la Méditerranée centrale monte jusqu'à 29°C jusqu'à 31°C en Israël en lien avec une canicule interminable.
Au planétaire, pour un mi-juillet 2023 et 2024 sont à égalité, TRES largement en tête depuis 1850.
Je rappelle que les espèces marines sont très sensibles aux anomalies de températures. Leur gamme de température optimale est largement plus restreinte que les espèces terrestres. Les impacts de ces canicules marines seront énormes."@climatebookgr