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  • "Questions animalistes" de Florence Dellerie

     

    Un site très intéressant, très documenté, riche et répondant à de multiples questions sur le monde animal et nous.

    La rubrique "FICHES INFO" ouvre de nombreux sujets.

    Passionnant, instructif, à consommer et à partager sans modération

     

     

     

     

    Questions animalistes

    Questions animalistes

    Réflexions et supports informatifs – Antispécisme, sentientisme, esprit critique | Par Florence Dellerie

               

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    Déclaration de Montréal sur l’exploitation animale

    Ces illustrations sont conçues pour militer en faveur des intérêts des autres animaux. Elles peuvent être diffusées sur les réseaux sociaux, être exposées sur un stand, imprimées sous forme de tract, de drapeau, d’affiche, etc. Leur usage est libre et gratuit. Seule l’utilisation commerciale n’est pas autorisée. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à me contacter.

    VERSION FRANÇAISE (version texte ici) :

    ENGLISH VERSION (full text here) :

  • La spirale de la violence

    Un texte qu'il convient de ressortir. 

     

    https://blogs.mediapart.fr/lajasse/blog/220516/les-trois-violences

    « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
    La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
    La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
    Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »


    Dom Helder

    Hélder Pessoa Câmara, ou plus couramment, Helder Camara, né le 7 février 1909 à Fortaleza au Brésil et mort le 27 août 1999 à Recife, est un évêque catholique brésilien, archevêque d'Olinda et Recife de 1964 à 1985, qui est connu pour sa lutte contre la pauvreté dans son diocèse et dans le monde.

  • Musique et écriture

    Le tome 3 de la tétralogie en cours a été écrit avec comme accompagnement musical toutes les compositions de LOSCIL.

    L'album « Clara » a été une découverte particulièrement émouvante et je me suis appliqué ensuite à écouter tout ce que ce musicien a produit.

    Je suis toujours impressionné depuis le temps que j'écris en écoutant de la musique de constater la puissance de cet accompagnement.

    Malgré les années écoulées, il m'arrive en écoutant une musique de voir défiler les images de ce que j'ai écrit. Tout est définitivement relié.

    Je regrette de ne pas avoir mentionné à chacun de mes romans les musiques qui m'ont accompagné. Je le ferai désormais. 

     

     

    LE DESERT DES BARBARES

    CHAPITRE 33

    Tristan avait pris son poste de veille à vingt-deux heures. Dans le dernier virage avant l’arrivée sur le plateau. David occupait le deuxième poste cinquante mètres plus haut. Fusil, cartouches, poignard, cocktail Molotov, radio, thermos, lampe frontale, un duvet. Quatre bouteilles incendiaires. Moussad les avait confectionnées. Il avait expliqué que l’ajout de produit vaisselle limitait l’évaporation de l’essence et les morceaux de plastique découpées en petites lamelles et glissés à l’intérieur avait pour intérêt de coller à la surface du véhicule en fondant et de renforcer l’emprise de l’incendie. Ils s'étaient tous investis pour le débroussaillage des deux pentes du corridor. Deux arbres, surplombant la piste, avaient été abattus. L'idée était de ne pas mettre le feu à la végétation avec les cocktails Molotov.

    L’attente.

    Peut-être rien. Peut-être le pire. La conscience aiguë de la survie du groupe.

    Tristan avait vérifié le fonctionnement de sa radio en appelant David puis il avait installé ses affaires. Tout à portée de main. Il avait laissé le duvet dans son sac. La nuit était douce, ciel étoilé. L’idée de garder une radio dans le hameau pour prévenir d’une attaque avait été abandonnée. Si une attaque avait lieu, les coups de feu suffiraient à réveiller le groupe. Il était préférable que les guetteurs puissent communiquer entre eux. Ils avaient regretté malgré tout de n'avoir pas assez investi dans le matériel de communication. La maison de Sophie et Tristan avait été choisie pour accueillir l’ensemble de la communauté pendant les nuits. Il était essentiel que le groupe soit réactif. Pas de dispersion dans les diverses habitations. Les décisions devaient être immédiates. Il avait fallu aménager les pièces, enlever des meubles pour installer des couchages. Quatre couples à loger. Martha avait demandé à rester avec Tian et Louna.

    Poste de guet en pierres sèches, au sommet de la pente qui dominait la piste, cinq mètres en contrebas. L’autre versant montait en pente douce sur trois mètres. Pas d'endroit adapté pour ériger un poste de guet, la pente n'était pas assez haute, un tireur aurait été trop vulnérable. Moussad avait regretté que les deux pentes ne soient pas à la même hauteur. Un corridor étroit aurait permis de couvrir les deux versants et de croiser les tirs. Des assaillants n'auraient eu aucune échappatoire.

    Pendant la construction des deux abris, ils s’étaient tous appliqués à penser au confort. Si tant est qu’on pouvait parler ainsi. Des pierres plates en assise et pour le dos, le corps tourné vers la piste. Un châssis en bois supportant deux tôles. Les pluies étaient rares mais souvent intenses. Il s’agissait de tenir quatre heures, aux aguets. Des assaillants viendraient sans doute avec des véhicules, comme chez les Mangin mais ils pouvaient aussi les laisser plus bas et finir à pied. Il fallait rester vigilant, guetter le moindre bruit de pas sur les pierres de la piste, une lampe frontale, des voix.

    Une chouette au loin, pas de vent. La lune en phase ascendante, juste un croissant. Clarté limpide.

    Tristan se doutait bien qu’ils auraient tous à vivre des nuits bien plus rudes.

    Il se leva pour uriner, s’écarta de quelques mètres puis il décida de pousser jusqu’au point de vue, un promontoire qui dominait l’étendue forestière. Si la piste n’avait pas filé en ligne droite pendant un kilomètre pour bifurquer bien plus bas, il aurait pu voir les phares d’éventuels véhicules. Mais sous lui, s’étendait uniquement un espace sauvage, parcouru par les sentes animales. Avant que le monde ne s’éteigne, on pouvait distinguer les lumières des villes en fond de vallée. Maintenant, la nuit n’avait plus aucune blessure. Pas un seul point lumineux sur tout l’horizon. À vol d’oiseau, Alès devait être à vingt kilomètres. Tristan imagina la ville dans l’obscurité. Comment les habitants se débrouillaient-ils sans courant ? Plus d’eau potable dans les robinets, plus de nourriture dans les magasins, plus de soins dans les hôpitaux. Les forces de l’ordre étaient-elles encore en état d’intervenir ou la loi du plus fort était-elle devenue la norme ? L’entraide, la solidarité, le partage, l’attention aux autres. Que restait-il de ce qui avait permis à l’espèce humaine de se développer alors qu’elle avait représenté pendant des millénaires une proie de choix ? Il se souvenait d’un livre de Kropotkine sur cette entraide. Loin des théories de Darwin et du combat pour la vie, de la sélection naturelle à l’avantage du plus fort, Kropotkine considérait que l’entraide avait eu un rôle considérable dans le maintien et le développement des communautés, qu’elles soient animales ou humaines. Le chaos permettrait-il aux humains de redécouvrir ce que la vie moderne avait effacé ? Non pas juste, le coup de main aux membres de la famille ou aux amis proches, mais un mouvement de masse, un comportement universel. Les villes regorgeaient-elles désormais d’individualistes acharnés ou baignaient-elles dans un amour inconditionnel de l’autre ? Ou était-ce le mélange des deux ? Et qui avaient le plus de chances de l’emporter ?

    Lui vint alors l’image de Jean et Delphine. Et la tristesse de Martha.

    Il retourna à son poste de guet.

    Il restait quinze minutes avant la relève lorsqu’il entendit un moteur. Dans les deux ou trois premières secondes, il pensa à un avion et réalisa que c’était juste un espoir, le déni de l’évidence.

    Une voiture arrivait sur la piste. Il saisit la radio et contacta David.

    « J’entends un moteur, peut-être deux. On y a droit, David. 

    - On va y arriver. On est prêt. 

    - Cocktail Molotov.

    - Oui.

    - Et on descend tout ce qui sort.

    - Bonne chance, Tristan.

    - À toi aussi, David. »

  • Viande et réchauffement climatique

    Oui, je sais, c'est un thème que j'ai déjà servi ici, à maintes reprises.

    Mais je sais aussi que c'est une idée qui a besoin d'être répétée pour qu'elle fasse son chemin.

     

    Pourquoi la viande réchauffe le climat ? Avec Pénélope Bagieu

     

    Mardi 28 mars 2023

    ÉCOUTER (54 MIN)

    Pourquoi la viande réchauffe-t-elle le climat ? ©Getty - VICUSCHKA

     

    La terre au carré

    Provenant du podcastLa Terre au carré

    CONTACTER L'ÉMISSION

    Dans le cadre de la semaine "Carte blanche Pénélope Bagieu". Dans les émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation, l’essentiel provient de la viande. Pourquoi la production et la consommation de viande émettent-elles tant de gaz à effet de serre ?

    C’est une recommandation que l’on entend de plus en plus : si l’on veut réduire notre empreinte carbone, l’une des premières choses à faire est de manger moins de viande. En effet, la viande pèse lourd dans nos émissions de gaz à effet de serre. Mais pourquoi la viande contribue-t-elle autant au réchauffement ?

    Au-delà des émissions de gaz à effet de serre, la viande a un coût environnemental important lié à son mode de production intensif et industriel, entrainant déforestation et pollution des eaux… Selon la FAO, la consommation mondiale de viande a quintuplé depuis les années 1960.

    Aujourd’hui en France, nombreuses sont les personnes qui comprennent qu’il faut changer ses habitudes de consommation. Mais dans la pratique, les résistances persistent…. Alors que plus de 60% des Français sont favorables au fait de réduire leur consommation de viande, dont près de 70% des 25-34 ans, seulement 2,2% de la population est végétarienne.

    Serons-nous prêts à manger moins de viande pour protéger le climat et la planète ?

    Extraits de l'entretien

    La diminution de la consommation de viande utile pour le climat

    Pénélope Bagieu s'interroge sur les conséquences réelles de la consommation de viande sur le climat. Pour Carine Barbier, ingénieure au CNRS, spécialiste de l'impact de l'alimentation sur le climat : "Se tourner vers des viandes de qualité issues d'élevages extensifs, et réduire la consommation de viande fait partie de la solution contre le dérèglement climatique. Mais le lobby de la viande est encore très actif, en particulier dans les écoles."

    Laure Ducos, experte en alimentation : "L'élevage émet beaucoup de gaz à effet de serre. Or, la France s'est engagée à les réduire pour atteindre la neutralité carbone en 2050. L'une des voies majeures est de réduire notre consommation de viande.

    La production globale de notre alimentation participe pour un quart des émissions françaises. Et à l'intérieur de cette pollution atmosphérique, la moitié provient de l'élevage. Ces gaz à effet de serre proviennent soit des ruminants, qui émettent du méthane au moment de la digestion, soit de l'alimentation animale faite à partir de grandes cultures de maïs, de blés, d'oléoprotagineux, qui elles-mêmes utilisent des engrais azotés minéraux à l'origine d'émission de protoxydes d'azote qui ont un fort pouvoir de réchauffement climatique."

    L'incidence des surfaces agricoles

    Et si ces terres étaient consacrées à notre alimentation directement ? Laure Ducos explique : "Si on regarde la surface agricole utile de la France, on s'aperçoit que les trois-quarts servent à alimenter les élevages, que ce soient les ruminants, mais aussi le porc ou les volailles… Or il faut effectivement sept ou huit calories végétales pour faire une calorie animale. L'efficacité du système n'est pas performante.

    Alors que si on produit directement des végétaux pour l'alimentation humaine, on libère des terres. Si on a moins de terres utilisées à produire des céréales, ou autres végétaux, pour les animaux, il y aura moins de pression sur les terres. On pourra se permettre d'avoir un élevage un peu plus extensif, meilleur du point de vue de la biodiversité, ou de la consommation d'eau… Et on va pouvoir cultiver en agriculture biologique, qui a des rendements plus faibles, ou produire soit de l'alimentation pour les humains, soit de l'énergie…"

    Les consommateurs de viande restent majoritaires

     

    À réécouter : Se passer de viande, est-ce vraiment la solution ?

    La chronique "Detox" de Caroline TourbeÉCOUTER PLUS TARD

    4 min

    Manger moins, mais de meilleure qualité. Laure Ducos : "Aujourd'hui, le problème de l'accès à une alimentation digne n'est pas une question de quantité. Aujourd'hui, la faim en France, n'est pas due à une question de quantité, mais de qualité. On a besoin de redonner à l'alimentation son vrai prix, de mieux rémunérer les agriculteurs, et agricultrices. Le nombre de petites fermes chute. Il y a un profond mal-être dans les campagnes. De plus en plus d'agriculteurs se suicident. Les petites fermes disparaissent au profit des très grandes fermes.

    Auparavant, c'étaient les riches qui mangeaient le plus de viande. Aujourd'hui, c'est dans la classe populaire que l'on trouve les plus gros mangeurs d'alimentation carnée. Si on regroupe les protéines (poissons, œufs, viande, fruits de mer, laitage, etc.) ce sont toujours les plus aisés qui en consomment le plus. Donc, quand on dit qu'il faut réduire la consommation de viande, que faut-il diminuer exactement ? La part de tout le monde. Aujourd'hui, les végétariens et végans représentent moins de 2% de la population. Il faut diminuer toutes les formes de viandes, sans oublier la volaille."

    Se méfier des produits laitiers

     

    À lire aussi : Quand les fermes laitières œuvrent pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre

    Certains se tournent vers les produits laitiers lorsqu'ils abandonnent la viande. Or pour Laure Ducos : "La moitié de la viande consommée en France vient de l'industrie laitière. Une fois que les vaches ont produit du lait, on les envoie en réforme au bout de quelques années. C'est très rapide parce qu'elles sont plus assez productives selon les standards industriels, et donc on les envoie se faire transformées en steaks hachés.

    Pour faire des produits laitiers, il faut des bébés : des chevreaux, des agneaux, des veaux… Les vaches ne peuvent pas produire du lait ad hoc. Donc on produit des petits. Les mâles, qui ne vont pas renouveler le cheptel de vaches, comme on ne les consomme pas, on les envoie dans des centres d'engraissement au mieux en France, et au pire dans d'autres pays. Et ils sont transportés sur de longues distances dans des conditions absolument terribles en termes de bien-être animal !

    Il faut savoir que la France est une très, très grande productrice de lait. On exporte beaucoup de fromage qui nécessite beaucoup de litres de lait, à tel point que l'industrie laitière en France émet presque autant de gaz à effet de serre que l'industrie de la viande rouge. Ça, c'est peu connu !"

    La suite, dont les moyens de se passer de viande, est à écouter...

    Avec :

    Carine Barbier, économiste et ingénieure de recherche au CNRS, membre du CIRED. En 2022, elle a coordonné une étude intitulée « Simulation prospective du système alimentaire et de son empreinte carbone », qui est une somme de données et d’analyses qui permet d’imaginer à quoi ressembleront nos assiettes (et donc nos vies) en 2050.

    Laure Ducos, experte des enjeux environnementaux en agriculture et alimentation

  • Jesse Dufton, grimpeur non-voyant

     

     

    Climbing Blind : Non-voyant, Jesse Dufton grimpe « Old Man of Hoy » en tête

     

    par  | J 03, 2021 | Films d'aventure

    https://bonne-projection.com/climbling-blind

    Climbing Blind - The movie

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    Le grimpeur britannique Jesse Dufton a quatre ans quand on lui diagnostique une maladie génétique rare qui lui détruit les cellules de la rétine. À 20 ans, il n’arrive plus à lire. À 30 ans, sa vision est réduite à une simple perception de la lumière avec un champ de vision d’environ 1 ou 2%. Pourtant, Jesse Dufton défie les diagnostics comme les lois de l’apesanteur. Il continue à grimper. En trad. Et en tête, s’il vous plaît ! Un destin hors-du commun à retrouver dans le documentaire Climbing Blind, primé dans les plus grands festivals de films d’aventure au monde (Kendal, Vancouver, Bilbao, Dijon), qui suit le parcours exceptionnel de Jesse autour d’un défi tout aussi incroyable : être le premier grimpeur non-voyant à escalader en tête l’emblématique pilier écossais du « Old Man of Hoy ». Près de 140m de grès friable, balayé par la mer et par les vents. Chiche ?

    Un destin hors du commun

    Suivre le parcours du grimpeur britannique Jesse Dufton, c’est à la fois découvrir une détermination et une force de caractère hors-normes mais c’est aussi embrasser un destin exceptionnel, qui renverse les idées toutes faites et repousse les frontières du handicap. Sur les traces de son père, alpiniste émérite et membre d’une équipe de secours en montagne, Jesse Dufton commence à grimper très jeune : première voie à 2 ans, première falaise à 11 ans. Mais entre ces deux périodes, un diagnostic médical vient bouleverser la vie du jeune Britannique : Jesse est atteint d’une maladie génétique rare qui lui fait, petit à petit, perdre la vue. Étudiant à la fac de Bath, le jeune homme s’inscrit au club d’alpinisme. Entouré d’amis qui le soutiennent dans sa pratique, il s’adonne avec joie à sa passion, fait de l’escalade sur glace, découvre le style alpin. Et par-dessus tout, Jesse rencontre Molly, une jeune femme sportive et brillante qui sera sa plus fidèle compagne de cordée avant de devenir « ses yeux » au pied des voies et sa femme dans la vie.

    Climbing Blind - Jesse & Molly

    Quand Jesse rencontre Molly

    À tout juste 20 ans et un doctorat en cours, la vue du jeune homme se détériore. Jesse n’arrive plus à lire. Face à la maladie et au handicap, cet amoureux du rocher et des belles choses s’adapte. Il continue ainsi à vivre sa passion de l’escalade, malgré sa cécité grandissante. À 30 ans, il ne perçoit désormais plus que des ombres… Pourtant, en paroi comme dans sa vie comme, Jesse agit avec calme et sérénité. Certains diraient aisément avec un flegme et des traits d’humour dont seuls les Britanniques ont le secret : « Pour moi, traverser la route est bien plus dangereux que faire de l’escalade ! » s’écrit-il, face caméra, un généreux sourire en bandoulière.

    Climbing Blind - Old Man of Hoy

    Une aventure humaine plus qu’un défi sportif

    En 2017, Jesse Dufton rejoint l’équipe nationale britannique d’handi-grimpe. Mais à mesure que ses bras prennent de la puissance, ses yeux l’abandonnent : Jesse ne voit plus que du flou, ne distingue même plus sa main devant son visage. Pour autant, rien ne l’arrête. Courant 2019, avec deux premières au Groenland (par – 20° !) en compagnie de Molly en poche, l’insolite défi d’aller se confronter au grès rouge de « The Old Man of Hoy » en trad et en tête arrive tout naturellement. Jesse se sent prêt. Nous sommes sur la côte ouest de l’île Hoy dans les Orcades, au Nord de l’Écosse, à cinq heures de route de la capitale Édimbourg. Deux ferries et une marche d’approche vertigineuse plus tard, Jesse est au pied de ce pilier légendaire de 137 mètres de haut (côté 6a+ > 6a). Entre roche délicate, rafales de vent et mouettes rieuses, Jesse s’élance dans la voie. En trad et en tête, donc. Son seul guide face à la puissance des éléments ? La voix de Molly, son alter ego dans la vie comme sur le caillou. On laissera à Jesse le mot de la fin : « I am not disabled, but blind and able », comprenez « Je ne suis pas handicapé mais aveugle et capable ». Une phrase qui claque plus fort qu’un clip de dégaine. Et nous voilà, derrière l’écran, à transpirer sévère. Mais surtout à prendre une belle leçon de vie. « Vaché, Molly ! ».

    Alastair Lee, réalisateur de l’extrême

    Pour filmer ce destin hors du commun, il fallait bien tout le génie du réalisateur et producteur Alastair Lee (Al pour les intimes !) déjà à l’œuvre sur The Asgard Project (2010) et Spectre Expedition : Mission Antarctica (2019), deux films mythiques sélectionnés pour le Banff Centre Mountain Film and Book Festival. Amoureux des sports extrêmes, le photographe et réalisateur britannique a parcouru le monde, de l’île de Baffin à la jungle vénézuélienne, pour filmer et photographier les plus grands athlètes. Mais surtout, révéler à l’écran le portrait de personnages hors normes, d’aventures humaines exceptionnelles avec un sens aigu du storytelling. Pour Climbing Blind, au-delà de l’histoire incroyable de Jesse & Molly Dufton et des paysages époustouflants qu’offrent les falaises emblématiques de « The Old Man of Hoy », il y a pour Al Lee à la fois un défi technique considérable et un questionnement d’ordre éthique : alors qu’il va être au-dessus de Jesse pour filmer sa progression sur la paroi, se doit-il d’intervenir si l’athlète dévie de la voie ? Le résultat est saisissant : au-delà de la prouesse technique, le film s’élève, tel cette tour de grès d’une sauvage beauté au milieu des éléments déchaînés, comme un monument de sincérité et d’humanité. Et résonne comme un hymne au dépassement de soi et à la résilience.

  • Plogoff et les violences policières

    https://www.ouest-france.fr/bretagne/plogoff-29770/en-images-il-y-a-40-ans-la-revolte-de-plogoff-les-photos-de-la-lutte-antinucleaire-6930932

     

    Entre 1975 et 1981, les opposants à la centrale nucléaire à Plogoff, dans le Finistère, s’organisent et luttent jusqu’à l’abandon du projet. Point culminant de ce combat antinucléaire : l’enquête d’utilité publique. Retour en images sur ce début d’année 1980.

    Le comité de défense de Beuzec-Cap-Sizun (Finistère) en lutte contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Plogoff a installé une banderole « Non au nucléaire » dans le clocher de la paroisse de Beuzec. Elle y restera plusieurs semaines. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Ouest-FranceNawal LYAMINI (avec le service photothèque d’Ouest-France).Publié le 07/08/2020 à 11h22

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    Avec le choc pétrolier de 1973, la France accélère son programme nucléaire et ambitionne de construire des centaines de centrales nucléaires partout en France. En Bretagne, plusieurs sites sont pressentis mais le Conseil régional vote pour Plogoff, petite ville à la pointe du Finistère, à quelques kilomètres de la Pointe du Raz, aujourd’hui protégée.

    Alors que l’Amoco Cadiz vient de déverser des milliers de litres de pétrole sur les côtes bretonnes, les opposants au nucléaire deviennent de plus en plus nombreux dans la région. Bien avant que le site de Plogoff et des communes du Cap-Sizun ne soient officiellement choisis, des manifestations ont lieu dans le Finistère et rassemblent des milliers de personnes.

    Rassemblement à l’occasion de la journée internationale antinucléaire contre l’implantation d’une centrale nucléaire en Bretagne. La dizaine de tracteurs labourera ensuite une parcelle acquise par le Groupement foncier agricole de Plogoff (03/06/1979) | ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    En mars 1978, plus de 15 000 personnes sont ainsi présentes à Brest pour protester contre l’implantation d’une centrale nucléaire et les dangers que cela représente. Quelques mois plus tard, un Groupement foncier agricole (GFA) est créé, de manière à compliquer les expropriations que pourraient envisager EDF pour construire la centrale et les infrastructures annexes nécessaires à son fonctionnement.

    Ci-dessus, une manifestation à Plogoff, le 3 juin 1979, avec en tête des tracteurs qui laboureront ensuite, une des parcelles achetées par le GFA. Celle-ci se déroule quelques mois après l’accident nucléaire de Three Mile Island, l’une des pires catastrophes nucléaires aux Etats-Unis.

    Les mairies annexes, installés près de la chapelle Saint-Yves, à Plogoff, et surveillées par des gendarmes mobiles, sous l’œil des opposants au projet. | JEAN-PIERRE PREVEL/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Deux tiers des habitants de Plogoff se mobilisent

    Près des deux tiers des habitants de Plogoff se mobilisent contre l’implantation d’une centrale sur la commune. Les opposants travaillent alors à informer la population locale, et dans toute la Bretagne, en créant des Comité locaux d’information nucléaire (CLIN).

    Ces CLIN seront très actifs jusqu’à l’abandon du projet en 1981, effectuant un travail de terrain pour informer sur les différents aspects de l’énergie nucléaire, et ainsi contrer la propagande d’EDF et le manque d’information de l’État.

    Mais en janvier 1980, la lutte de Plogoff prend une nouvelle tournure avec le déclenchement de l’enquête d’utilité publique. Nécessaire à la validation du projet, celle-ci est rejetée par la population opposée à la centrale. Après les nombreuses manifestations et actions pour appuyer leur refus, élus et population s’engagent dans de nouvelles méthodes afin de faire entendre leur point de vue.

    À quelques jours de l’ouverture de l’enquête, l’État fait envoyer les dossiers relatifs au projet dans les mairies des quatre communes concernées : Plogoff, Primelin, Cléden et Goulien.

    À la veille de l’enquête d’utilité publique, des élus du Cap-SIzun (dont le maire de Plogoff Jean-Marie Kerloc’h) brûlent les dossiers relatifs au projet de centrale (31/01/1980) | JEAN-PIERRE PREVEL/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Le 31 janvier 1980, le maire de Plogoff Jean-Marie Kerloc’h et des élus du Cap-Sizun réalisent un autodafé symbolique. Ils brûlent ces dossiers et refusent la venue des enquêteurs.

    À défaut de s’installer dans les mairies de ces communes, l’État met en place des mairies annexes, aménagées à l’intérieur de camionnettes. 450 gendarmes mobiles sont mobilisés pour les accompagner et assurer le bon fonctionnement de l’enquête. Ils seront 525 quelques jours plus tard.

    Les camionnettes faisant office de mairies annexes pour l’enquête d’utilité publique (Plogoff, 14/03/1980) | PAUL BILHEUX/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Soutenue et menée par des élus de la communauté de communes du Cap-Sizun, la lutte antinucléaire de Plogoff connaît un élan particulier. Figure incontournable du mouvement, Jean-Marie Kerloc’h, le maire de Plogoff, n’a eu de cesse de s’informer pour transmettre à la population les données récoltées.

    Après avoir laissé entendre que la construction pourrait se faire, il démissionne du Comité de défense de Plogoff, mais continue à être un maire très actif dans ce mouvement atypique. Au premier jour de l’enquête d’utilité publique, il prend place sur le calvaire, près du lieu de stationnement des mairies annexes pour motiver la foule.

    Premier jour de l’enquête d’utilité publique à Plogoff. Le maire Jean-Marie Kerloc’h harangue la foule, devant le calvaire Saint-Yves où stationneront les mairies annexes, sous l’œil des gendarmes mobiles. | JEAN-PIERRE PREVEL/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Faire de « Plogoff une île »

    La mission que se donnent alors les opposants antinucléaires : faire de Plogoff une île, comme le dira Amélie Kerloc’h, adjointe au maire de Plogoff, sans lien de parenté avec le maire Jean-Marie Kerloc’h. Dès le premier jour de l’enquête d’utilité publique, les opposants débutent la première nuit des barricades.

    Vieux véhicules, matériaux divers, gravats, troncs d’arbres sont enchaînés les uns aux autres et déposés sur les routes principales d’accès à Plogoff. Plus tard, les ordures ménagères seront déversées pour remplacer les gravats.

    Dans une ville de marins, les femmes de tous âges prennent alors une place incontournable dans la lutte, présentes en première ligne sur les barricades, sur la photo ci-dessous. Certaines s’engageront également dans une guerre des nerfs le jour.

    Debout face aux gendarmes mobiles protégeant les mairies annexes, elles feront craquer psychologiquement nombre de gendarmes, loin d’être habitués à être pris à partie par des femmes de trente à soixante-dix ans.

    Les femmes sont montées en première ligne sur les barricades montées lors de la première « nuit des barricades ». Elles s’opposent à la colonne de gendarmes mobiles venus installer les mairies annexes | JEAN-PIERRE PREVEL/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    La nuit, des barricades se montent. Et au petit matin, un nouveau ballet commence, joué par les gendarmes mobiles et bientôt les parachutistes, qui viendront en renforts dès la fin du mois de février.

    Afin que les mairies annexes puissent accéder à Plogoff, les forces de l’ordre font preuve d’autant d’ingéniosité que les manifestants, défaisant ce qui avait été construit la nuit. Certains matins, il faudra également éteindre le feu mis aux barricades par les opposants à la centrale.

    Au petit matin, un engin militaire déblaie les tonnes de matériaux, gravats et véhicules formant les barricades montées par des habitants de Plogoff durant la nuit (Plogoff, 08/02/1980) | JEAN-PIERRE PREVEL/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Plogoff théâtre de violences policières

    Chaque soir, le départ des mairies annexes à 17 h donnera lieu à des affrontements, parfois violents, entre les forces de l’ordre et les opposants au projet. Rendez-vous quotidiens, ces face-à-face dans les rues de Plogoff seront surnommés la messe de 5 h par les antinucléaires. Aux jets de pierre, les gendarmes mobiles répondent par des jets de grenades lacrymogènes.

    Mais très vite, les projectiles changent des deux côtés. Boulons et cocktails molotov font alors parfois face à des tirs de grenades offensives et à la mobilisation de commandos parachutistes. Plogoff sera le théâtre de violences policières visant aussi bien les manifestants que les journalistes présents sur place. Cinq journalistes seront directement visés par les forces de l’ordre, et plus d’une quinzaine de manifestants seront blessés.

    Affrontements entre les gendarmes mobiles et les manifestants, lors de la « messe de 5 h » (Plogoff, 08/02/1980). | JEAN-PIERRE PREVEL/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Mais la messe de 5 h fut loin d’être le mode opératoire des manifestants, durant les six semaines d’enquête d’utilité publique. Les manifestations ont été nombreuses à Plogoff et dans d’autres villes du Finistère comme Quimper, Douarnenez ou Brest. Parfois en un cortège funéraire, portant croix et cercueils de morts du nucléaire. Parfois avec les anciens combattants ou les personnels soignants de la ville, en tête de cortège.

    Manifestation à Plogoff contre le projet de centrale nucléaire. (1er mars 1980) | ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Ayant compris que la bataille serait également foncière, des habitants du Cap-Sizun opposés à la centrale créent un Groupement foncier agricole (GFA) pour bloquer des terres qu’EDF convoite pour la construction de la centrale. Les propriétaires des terres les revendent au GFA afin qu’une parcelle soit détenue par tous les membres du groupement. De quoi compliquer les potentielles expropriations.

    Sur une partie des terres, une bergerie est construite durant l’été 1979 et accueille 120 brebis, ainsi qu’un projet d’éolienne. Le berger Alain-Pierre Condette arrivera, quant à lui, en mars 1980. L’occasion pour les 20 000 manifestants présents à Plogoff, de se rassembler sur les terres de la bergerie pour manifester.

    La bergerie appartenant au groupement foncier agricole (GFA) de Plogoff, lors de la manifestation du 3 mars 1980, qui avait rassemblé 20 000 personnes. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Le slogan des opposants : « Tous coupables ! »

    Mais au cours du mois de février, de premières personnes sont arrêtées et jugées très rapidement, à Quimper, pour flagrant délit de jets de pierre sur les forces de l’ordre. Les soutiens sont alors nombreux dans et devant le Palais de justice de Quimper.

    Sur la photo ci-dessous, Jean-Marie Kerloc’h s’y rend, accompagnés d’Amélie Kerloc’h et André Penanen, les deux adjoints à la mairie. Comme nombre de manifestants, chacun d’eux porte une fronde autour du cou, symbole de la lutte à Plogoff, et une valise en soutien aux arrêtés.

    Le slogan des opposants : Tous coupables ! Tous sont prêts à être emprisonné par solidarité. Cette journée sera marquée par les charges de CRS devant et à l’intérieur du palais de justice et de nouvelles violences policières sont observées. Le procès sera reporté au 17 mars 1980.

    Le 6 mars 1980 à Quimper (Finistère), le maire de Plogoff Jean-Marie Kerloc’h (au centre), entouré de ses deux adjoints Amélie Kerloc’h et André Penanen, se rendent au tribunal pour le procès des arrêtés de Plogoff. Chacun porte une valise et une fronde autour du cou. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    À Plogoff, des commandos de parachutistes se rajoutent aux 525 gendarmes mobiles présents à Plogoff depuis les débuts de l’enquête publique. Les projectiles se font plus violents. Aux affrontements de fin de journée s’ajoutent des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Les grenades offensives répondent aux bouteilles incendiaires. Au lendemain du premier procès de Quimper, la tension monte à Plogoff.

    À midi, au départ des mairies annexes, de vifs accrochages ont eu lieu pendant dix bonnes minutes. Aux cailloux et bouteilles incendiaires des manifestants, les gendarmes mobiles ont répondu par des grenades lacrymogènes et cinq ou six grenades offensives faisant quelques blessés légers (Plogoff, 08/03/1980). | ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Le 10 mars, manifestants et journalistes sont témoins d’une scène violente, au milieu des rues de Pont-l’Abbé. Des manifestants s’assoient pacifiquement au milieu de la route et entendent y rester. Comme observé sur la photo ci-dessous, un camion des forces de l’ordre va alors continuer à rouler en direction des personnes assises.

    Il s’arrêtera devant les personnes en première ligne, que l’on aperçoit sur le cliché, à quelques centimètres du véhicule. Les manifestants seront ensuite repoussés à coups de matraque et de gaz lacrymogènes, avant qu’ils ne créent un cortège pour déposer plainte à la gendarmerie.

    Lors de la manifestation du 10 mars 1980, à Pont-l’Abbé, les camions des forces de l’ordre ont foncé sur les manifestants qui venaient juste de s’asseoir. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    14 mars 1980. Dernier jour de l’enquête d’utilité publique et départ des mairies annexes comme des forces de l’ordre ; gendarmes mobiles et parachutistes. Si une manifestation se déroule dans le calme à Plogoff, Pont-Croix est le théâtre de violences. Des manifestants s’invitent au Petit séminaire, lieu de résidence temporaire des forces de l’ordre. Certains seront blessés et des journalistes volontairement matraqués par les gendarmes mobiles.

    Les gendarmes mobiles en préparation d’une opération, lors du dernier jour de l’enquête publique (Plogoff, 14/03/1980). | PAUL BILHEUX/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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    Dernière messe de 5 h pour les habitants du Cap Sizun et de Plogoff. L’enquête d’utilité publique se termine le 14 mars 1980 à Plogoff, mais continue son chemin jusqu’à la publication d’un décret jugeant le projet de centrale à Plogoff comme d’utilité publique. Le projet ne sera abandonné qu’en 1981 avec l’élection de François Mitterrand.

    Manifestation pour le dernier départ des mairies annexes et des gendarmes mobiles (Plogoff, 14/03/1980) | PAUL BILHEUX/ARCHIVES OUEST-FRANCE

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  • Violences policières

    Je rappelle juste qu'à Sainte Soline des manifestants sont gravement blessés. Et le premier qui répond "ils l'ont bien cherché", je lui demanderai de ne plus revenir traîner ici, merci. 

    En 1981, j'avais 19 ans, j'ai participé plusieurs journées aux manifestations à Plogoff, contre la centrale nucléaire. J'ai vu les CRS piétiner les anciens Poilus de 14-18, je les ais vus marcher sur les mémés, tabasser les jeunes à plusieurs. Rien n'a changé. 

     

    https://www.publicsenat.fr/article/societe/violences-policieres-le-maintien-de-l-ordre-part-completement-a-vau-l-eau-et-pietine?

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    Violences policières :

    « Le maintien de l’ordre part complètement à vau-l’eau et piétine toutes les règles », selon le chercheur Sebastian Roché

    France Pension Protests Photo Gallery

    Alors que les images de répression policière contre les manifestants se répètent, Sebastian Roché, chercheur au CNRS, pointe « l’usage de la violence non proportionnée et non-nécessaire, l’usage des nasses avec gaz, qui est complètement illégal, et le détournement de l’usage des gardes à vue ». Il note cependant quelques « progrès », par rapport à la doctrine du préfet Lallement.

    LE 24 MAR 2023

    François  VignalPar François Vignal@francoisvi

    10mn

    A chaque soir son lot d’images sur les réseaux sociaux de forces de l’ordre qui interpellent parfois violemment des manifestants. Pour Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la police comparée, « on piétine complètement toutes les règles du schéma national du maintien de l’ordre ». « Le problème qu’on voit, c’est que la force n’est pas dirigée vers les gens dangereux », note celui qui est aussi expert pour les Nations Unies et le Conseil de l’Europe sur les questions relatives à l’encadrement des pouvoirs de la police. Sebastian Roché pointe notamment « les interpellations de masse pour dissuader de participer au cortège », avec « des personnes ramassées au hasard avec la technique de la nasse, et on envoie devant un officier de police judiciaire qui fait un PV Minority Report ».

    Le chercheur note cependant que « la différence avec Didier Lallement, c’est la retenue dans l’usage des LBD ». « C’est un progrès, il faut le reconnaître », souligne cet universitaire. Reste encore de nombreux excès de maintien de l’ordre, comme les interventions des BRAV-M (brigades de répression des actions violentes motorisées), « inutilement brutales ». Pour Sebastian Roché, « les BRAV-M doivent être dissous ». « Le coup de matraque fabrique, ou plutôt détruit le citoyen, et détruit cette appartenance au collectif politique », analyse le chercheur, auteur de La Nation inachevée, la jeunesse face à l’école et la police (Ed. Grasset).

    Il soulève aussi la question des forces de l’ordre qui ne portent pas leur numéro d’identification, le RIO. Or « pas de RIO, pas de conséquence aux mauvaises pratiques policières ». Selon le chercheur, « le gouvernement ne corrige pas ce problème pour maintenir la paix sociale dans les unités ». Il pointe aussi « la responsabilité politique ». Car pour le chercheur, « l’erreur individuelle, c’est l’excuse pour ne pas regarder les problèmes politiques ». Au fond, il rappelle que « le maintien de l’ordre est ultra-politique. On restreint la possibilité de dire qu’on est contre les règles ». Entretien.

    De nombreuses associations comme la Ligue des droits de l’Homme, mais aussi la Défenseure des droits et même l’ONU dénoncent les excès et les cas de violence policière observés depuis plusieurs jours, dans le cadre des manifestations spontanées ou celle organisée, comme hier. On pensait jusqu’ici qu’on était dans un maintien de l’ordre post-préfet Lallement. Toutes les premières manifestations se sont bien passées. Puis, depuis le recours au 49.3 et les manifestations spontanées, la tension est là, des deux côtés. Qu’est-ce qui s’est passé et qu’en est-il de la doctrine de maintien de l’ordre appliquée ?

    Ce qui s’est passé, c’est qu’il y avait un processus de contestation d’une loi qui a pris la forme de protestations dans la rue, organisées par les syndicats. Des protestations institutionnalisées. C’est ce qu’on appelle des formes non conventionnelles – le vote étant une forme conventionnelle. A partir du moment où le Président a souhaité interrompre le débat à l’Assemblée et ne pas aller au vote avec les 49.3, la pertinence de la participation à des manifestations encadrées en coordination avec la préfecture s’est effondrée, comme la porte était fermée au dialogue à l’Assemblée. Ça a fait exploser la colère. La colère était canalisée par les grands intermédiaires pour négocier que sont les organisations syndicales. C’est leur fonction. A partir de là, on a des explosions non-coordonnées de colère, auxquels se sont mêlés des groupes qui ont chacun leur agenda. On appelle black bloc de façon systématique des groupes organisés plutôt proche des thèses anarchistes, où la réforme de l’Etat par les institutions n’est pas possible.

    Effectivement, face au problème de maintien de l’ordre, le gouvernement a changé son fusil d’épaule. Ce n’était pas que le préfet Lallement. A Lyon aussi on avait un maintien de l’ordre avec une mise en retrait des unités, qui n’étaient plus directement le long du cortège. On évitait de provoquer de l’agressivité en montrant des armes. Il y a eu des accrochages, c’est arrivé. Mais comparé aux gilets jaunes, le niveau de conflictualité était beaucoup plus faible. Il y avait des instructions nationales qui étaient de ne plus pratiquer un maintien de l’ordre aussi agressif.

    Et quand on est entré dans la phase 2, c’est-à-dire que la porte de la négociation s’est fermée, là, c’était le vrai test pour le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, et les autres préfets. Car il allait être confronté à quelque chose qui ressemble aux gilets jaunes. Et là, on voit que les mauvais principes ont été pour une part poursuivis et pour une autre, pas poursuivis.

    C’est-à-dire, quels sont ces mauvais principes ?

    Les mauvais principes, c’est envoyer des unités non-professionnelles que sont les BRAV-M (Brigades de répression des actions violentes motorisées). Ce ne sont pas des pros du maintien de l’ordre, ce sont des couteaux suisses qu’on envoie dans toute sorte de situations. Celui à l’arrière de la moto est souvent de la BAC. On sait que ça avait fait des dégâts et le gouvernement choisit de continuer dans cette voie-là. Ce sont des interventions sauvages, mal coordonnées avec le reste du dispositif, inutilement brutales et dont les médias sociaux ont donné des dizaines d’illustrations. Et ça, c’est vraiment une décision politique, quand on va lâcher les BRAV-M, elles ne choisissent pas où elles vont. On sait que leur but officiel est d’aller au contact et de faire un maximum d’interpellations.

    Le deuxième élément, ce sont les interpellations de masse pour dissuader de participer au cortège. C’est le deuxième pilier. On va priver des gens de liberté – pour 24 ou 48 heures, on n’est pas non plus en Russie – et on va ressortir. Mais ce sont des personnes ramassées au hasard avec la technique de la nasse, on ramasse tout, on envoie devant un officier de police judiciaire, qui fait un PV Minority Report. C’est-à-dire que vous êtes accusé car on pense que quelqu’un sait que vous allez faire quelque chose de pas bien. C’est une stratégie de police réfléchie.

    Alors y a-t-il une différence avec la doctrine du préfet Lallement ou pas ?

    Oui, la différence avec Didier Lallement, c’est la retenue dans l’usage des LBD. On a aussi des grenades, avec une mutilation, un pouce perdu pour le moment. C’est certain que ces armes n’ont pas leur place en maintien de l’ordre. Mais elles sont quand même utilisées. Les LBD, qui ont causé, lors des gilets jaunes, 30 mutilations avec ablation des globes oculaires, sont utilisés de manière limitée aujourd’hui. On voit peu de tirs filmés, mais on voit des menaces contre des journalistes avec les LBD en revanche. C’est une stratégie d’intimidation même s’il n’y a pas de journaliste touché. On essaie de contrôler les images, en limitant la liberté de la presse. C’est un problème qui doit être souligné. Mais en termes de blessures corporelles, on est pour l’instant à un niveau faible. Il y a derrière une instruction de ne pas tirer comme des malades, enfin en dehors de tout cadre réglementaire. C’est un progrès, il faut le reconnaître.

    Mais globalement, le maintien de l’ordre part complètement à vau-l’eau et piétine toutes les règles énoncées dans le schéma national du maintien de l’ordre : la déontologie, parler avec respect, ne pas tutoyer ; le port du RIO (référentiel des identités et de l’organisation), qui est en pointillé, le port de cagoule, interdit en maintien de l’ordre. Elle est pourtant portée ; l’usage de la violence non proportionnée et non-nécessaire, l’usage des nasses avec gaz, qui est complètement illégal ; et le détournement de l’usage des gardes à vue. On piétine complètement toutes les règles du schéma national du maintien de l’ordre.

    Faut-il revoir justement ce schéma national du maintien de l’ordre ?

    Non, il faudrait déjà l’appliquer, même s’il est imparfait, et l’améliorer, par exemple, sur la redevabilité des agents. C’est-à-dire qu’on a le droit de demander des comptes aux policiers et aux décideurs. Or il n’y a rien dans le schéma sur ça.

    Faut-il dissoudre les BRAV-M (brigades de répression des actions violentes motorisées) comme le demandent certains, notamment des députés LFI ?

    Il y a toujours eu la volonté à la fois de quadriller le terrain et de pouvoir intervenir. Ça a toujours été deux éléments du maintien de l’ordre. Mais quand vous mettez beaucoup de moyens dans ce dispositif, 180 motos, vous orientez le maintien de l’ordre vers la confrontation. Je serai favorable à leur suppression, étant donné leur passif, un peu comme on a supprimé les voltigeurs. Ils doivent être dissous. Quelle est l’utilité pour la préfecture de police ? Pour autant, les préfets auraient du mal à se passer d’unités plus mobiles. La question, c’est de chercher la bonne approche. Ça veut dire des règles d’emploi et de sélection différentes et meilleures.

    Les problèmes de répression policière viennent-ils selon vous de la formation des policiers et gendarmes ou plutôt des ordres qui leur sont donnés ?

    Ce sont les ordres. Le maintien de l’ordre, c’est la partie la plus militarisée de la police, au sens organisé et planifié. Ce n’est pas comme la police de sécurité du quotidien. Dans le maintien de l’ordre, il y a un décideur qui est le préfet qui va valider ce que le commandement de l’état-major a préparé. Et ensuite, ce plan, qui est alimenté des informations reçues du renseignement territorial, et les contraintes en effectif, qui les limite, aboutit à une stratégie d’action pour le lendemain. Quand on va demander aux agents d’aller au corps à corps, on va envoyer les BRAV-M. Pour faire les nasses et interpellations massives, on va utiliser des unités faites pour ce type de fonction. Après, les agents eux-mêmes peuvent être perfectibles.

    Il y a le paradigme du policier professionnel, qui est derrière son bouclier, qui est sous le stress, qui reçoit des projectiles. Mais il est formé à ça et réagit de façon placide. Il y a la question de l’orientation du maintien de l’ordre. Après, il y a la culture de l’organisation elle-même. On voit le contraste entre les gendarmes et les BRAV-M. Dans les travaux de recherche, on voit d’un côté la situation et de l’autre l’instruction, qui est le principal déterminant pour les agents. On le voit sur les tirs de LBD. Quand l’instruction est de ne pas le faire, il y a moins de tirs. Ça n’empêche pas les fautes, les erreurs. Mais l’erreur individuelle, c’est l’excuse pour ne pas regarder les problèmes politiques. La pomme pourrie, celui qui fait la faute et qu’on jette en pâture, c’est plus facile que démonter la responsabilité politique.

    Les policiers et gendarmes font face aussi à une attitude violente d’une minorité. Cela ne leur complique-t-il pas la tâche et la recherche de la bonne réponse proportionnée ?

    Bien sûr. Il y a une dimension de l’action qui est la configuration de la situation. Donc quand les policiers sont placés dans une situation où il y a plus d’agressivité, sont plus pris à partie, ça provoque une réaction de leur part. Mais la police – et c’est une norme qui se développe en Europe – a le devoir de réagir de façon proportionnée, d’utiliser la force que si cela est nécessaire et d’utiliser cette force que vers les groupes à l’origine des troubles. Et le problème qu’on voit, c’est que la force n’est pas dirigée vers les gens dangereux. Et quand on va nasser toutes sortes de personnes de façon indiscriminée, on ne répond pas à la menace bien réelle que vous indiquez, avec certains groupes qui sont rapides, mobiles, entraînés et qui vont détruire des abris bus ou des poubelles.

    Dans ce contexte sensible de la réforme des retraites, peut-on voir aussi un usage politique du maintien de l’ordre ?

    Mais c’est l’activité la plus politique de la police. Car c’est l’imposition par la coercition de l’obéissance. On ne peut pas trouver meilleure définition de la politique. La politique, pour un Etat, c’est la contrainte. L’Etat nous contraint par les règles, qui peuvent être fondées, par la taxation, par l’usage de la prison. Les Etats sont des systèmes de contrainte. La question, c’est la légitimité de ces contraintes. La légitimité est mise en question ensuite.

    La question, ce n’est pas sa légalité – quoiqu’en France, elle est posée – mais sa légitimité. Est-ce que les gens acceptent ? C’est ce qu’on voit en Iran. Est-ce qu’on va dire aux femmes iraniennes, qui n’ont pas le droit de ne pas porter le voile, qu’on ne peut pas contester cela ? Est-ce qu’en démocratie, on permet de dire que les règles sont mauvaises ? C’est là que le maintien de l’ordre est ultra-politique. On restreint la possibilité de dire qu’on est contre les règles. La démocratie, c’est le conflit. La question, c’est comment on gère ce conflit. Et Emmanuel Macron a choisi, comme pour les gilets jaunes, une orientation très conflictuelle. En France, la chaîne de commandement est située à ce niveau-là. La police est nationale, donc centralisée auprès d’un ministre de l’Intérieur qui ne procède que de la volonté du Président. Il tranche les orientations.

    Les policiers ne portent souvent pas le RIO, leur numéro d’identification, bien qu’il soit obligatoire. Comment l’expliquez-vous et quel en est la conséquence ?

    Dans le schéma national du maintien de l’ordre, le RIO répond à l’objectif de transparence de la police. Mais le RIO lui-même est un numéro trop petit, trop long et peu lisible. Le RIO sert à pouvoir identifier les responsabilités des agents. Pas de RIO, pas de conséquence aux mauvaises pratiques policière. C’est aussi simple que ça. Il y a un enjeu énorme pour qu’il y ait un RIO de taille 20/20 cm. Et il faut que ce soit lisible de nuit à 20 mètres. Si on ne peut pas rechercher la responsabilité des personnes, on ne peut pas espérer un comportement impeccable en matière de maintien de l’ordre. Les gens savent que l’IGPN dira on n’a pas trouvé. Et le juge dira, on n’a pas trouvé.

    Les chefs doivent commander. Mais les policiers ne sont pas toujours d’accord avec leur chef. Ils disent on nous envoie au casse-pipe et après on veut rechercher notre faute individuelle. La discipline a un prix pour la hiérarchie, en termes de temps passé et de conflictualité dans les unités. Donc le choix, c’est de ne pas faire appliquer la loi.

    Dans ces conditions, peut-on aller jusqu’à parler d’impunité organisée pour les forces de l’ordre qui ne portent pas leur RIO ?

    Je serais un peu moins sévère. Mais le gouvernement ne fait rien pour permettre l’identification individuelle, donc il ne corrige pas un problème qu’il connaît. Ce n’est pas organisé. Mais le gouvernent ne corrige pas ce problème pour maintenir la paix sociale dans les unités. Après une journée de maintien de l’ordre, les gars sont crevés, il faut qu’ils y retournent le lendemain. Est-ce que c’est le moment de s’engueuler sur le RIO ? La hiérarchie doit penser que non.

    Ces cas répétés de répression policière mettent-ils à mal la confiance qu’a la population dans sa police ? Quel est ce niveau de confiance ?

    L’expérience de la contrainte par la police, voire de la brutalité des policiers, a des effets que j’ai mesurés chez les jeunes. Dans mon livre La Nation inachevée, la jeunesse face à l’école et la police (Ed. Grasset), j’ai rassemblé 10 ans de recherches en France et aux Etats-Unis pour comprendre les conséquences du contact avec la police. L’expérience du contact qui se passe bien renforce les normes démocratiques dans la tête des adolescents. Quand ils ont un policier qui vient en classe les sensibiliser aux dangers de la drogue ou de la conduite rapide, ce bon contact fait qu’on croit davantage dans la République et qu’il y a une Nation française, un collectif où ils ont une place.

    Quand ils sont mal traités dans la rue, les choses sont fortement corrodées. La mauvaise police va corroder l’idée que la République est bonne et qu’ils ont une place dans la Nation. Et ça, on le constate en France, comme aux Etats-Unis. L’exposition aux brutalités policières fait que les noirs américains ne se sentent plus citoyens à part entière. Les sous-jacents psychologiques sont les mêmes. Vous faites l’expérience de la citoyenneté dans votre chair, alors qu’on la représente de manière abstraite. Le coup de matraque fabrique, ou plutôt détruit le citoyen, et détruit cette appartenance au collectif politique. On n’y croit plus.

    Publié le : 24/03/2023 à 17:50 - Mis à jour le : 24/03/2023 à 18:11

    Crédits photo principale : Laurent Cipriani/AP/SIPA

  • Sainte Soline : la bataille de l'eau

    Manifestations à Sainte Soline

    Non, ce ne sont pas des voyous, des casseurs, des gauchistes fascistes, des écolo-bobo et autre conneries du même genre, ce sont des gens qui depuis 2018 demandent un moratoire sur l'usage de l'eau, qui proposent une réflexion globale sur l'avenir de l'agriculture, qui défendent la paysannerie et luttent contre les agro-industriels, qui souhaitent l'autonomie alimentaire du pays et non promouvoir l'exportation des récoltes ou le nourrissage des animaux dans des fermes usines. Il faut absolument comprendre les revendications de ces gens dont beaucoup sont eux-mêmes des paysans (et non des agriculteurs-industriels). Il faut absolument sortir des clichés diffusés par les "grands" médias et lire, écouter, s'informer par d'autres canaux. La violence n'a jamais été le but de ces regroupements, elle est la conséquence du comportement du gouvernement.

    Je suis effaré par la violence des commentaires sur les réseaux sociaux et notamment sur France Info avec des particuliers qui disent qu'il faut que les forces de l'ordre tirent à balles réelles sur ces anarchistes ou qu'ils laissent "crever" les blessés qui n'ont que ce qu'ils méritent. J'ai tenté une fois de lancer un échange avec ces adeptes des mega-bassins pour vite réaliser qu'ils ne connaissent rien ou pas grand-chose du problème et mes tentatives d'explication se sont soldées par des "donne-nous ton adresse qu'on vienne cramer ta bagnole" ou "va manger ton herbe pauvre con."

    Bon, ok, j'imagine bien la tension à Sainte Soline.

    Quant aux quelques exploitants agricoles qui sont favorables aux bassins, il faut bien comprendre qu'ils font partie des "élus" qui pourront en bénéficier. La méthode est toujours la même, créer un noyau dur, quand le reste de la profession demande un partage et une gestion réfléchie. Il n'est qu'à voir le nombre de tracteurs présents parmi les convois de manifestants pour comprendre combien les adhérents à la FNSEA sont bien une minorité et que la Confédération paysanne représente ici la majorité opposante. 

    Non, les manifestants ne sont pas opposés au monde agricole. Ils en réclament un autre, un modèle durable, respectueux de la nature et des hommes. Et ce modèle existe.