Blog

  • JARWAL : l'océan de la Vie

     

    Jarwall le gardien du livre

    « Cette histoire, les enfants, montre que toute mon expérience est centrée sur moi-même. Je suis celui par lequel tout ce qui vient à moi est reçu, analysé, commenté, rejeté, détesté, adoré. Ce moi qui perçoit est au centre. Tout du moins, c'est l'impression qu'il donne. J’ai compris en ayant perdu provisoirement la mémoire que ce moi est ce qui m'appartient le moins, c’est une entité constituée de multiples fragments, parfois éparpillés au vent des conditions de vie. Lorsque je sais que quelqu'un pense du mal de moi, comme Jackmor par exemple, je suis en quelque sorte relié à cette personne, je me laisse emporter par les pensées générées par cette crise. De la même façon lorsqu'il s'agit de quelqu'un qui m'aime. C'est à partir du moi que j'entre en relation avec le monde. Je vais donc m'appliquer à confirmer l'existence de ce moi en accumulant des fragments à partir desquels je pourrais sculpter l'identification dont ce moi a besoin pour se prolonger. On devine le piège. Quelle est la réalité de ce moi sitôt qu'il prend forme à travers des pièces éparpillées ? Juste un amalgame hétéroclite. C’est cela que j’ai compris. J’essayais d’exister alors que je n’avais aucune idée de l’image initiale.

    -Ça me fait penser à un puzzle que je voudrais reconstituer alors que je n’aurais même pas eu l’image finie en modèle, expliqua Nolwen.

    -Qu’est-ce que c’est ce puzzle ? demanda Jarwal.

    -C’est un jeu de patience, on a des petites pièces avec un morceau d’image et quand on les assemble, ça donne une grande image complète.

    -Je comprends, c’est important d’apprendre la patience et effectivement, c’est un très bon exemple pour expliquer la façon dont nous voyons la Vie. On croit que parce que nous avons dans les mains quelques petites images, on a saisi l’ensemble. On essaie de construire quelque chose dont on ne possède même pas la vue générale.

    -On dirait un ouvrier qui voudrait construire une maison alors qu’il n’a même pas idée de ce que ça va donner à la fin, ajouta Zack.

    -Oui, c’est exactement ça, s’enthousiasma le lutin. Vous voyez, vous comprenez très bien de quoi je parle. L'énergie dispensée pour élaborer cette image est pourtant phénoménale. Je vais accumuler et protéger mes objets, mes relations, mes connaissances, mes passions, mes projets...Tout cela crée un attachement grâce auquel je pense pouvoir donner de la valeur à mon existence. J'appartiens à mes attachements et je m'en glorifie... Il va falloir en plus que je protège mon territoire, toutes mes possessions. Je vais devoir lutter contre ceux qui s'opposent à mes droits. Je chercherai sans doute à intégrer un groupe qui me ressemble et qui pourra me défendre. J’abandonnerai certainement une partie de mes convictions pour être bien vu, bien accueilli et pouvoir bénéficier de la force de ce groupe.

    -Ah, oui, on voit ça à l’école. Tous ces enfants qui veulent absolument suivre un chef et faire comme lui ou qui s’habillent comme leurs idoles de télévision. Ça m’énerve ! lança Zack.

    -Ils ont peur Zack, tout simplement. C'est inévitable. Beaucoup de gens fonctionnent de cette façon. La peur qu'on me vole mon identification ou qu'on ne la reconnaisse pas, que je sois rejeté ou incompris, que mes choix de vie soient bafoués. J'entre en confrontation avec ceux qui ne me reconnaissent pas ou qui défendent leur image. La colère se nourrit de ma peur. Attachement, aversion, colère, peur, réjouissance, reconnaissance, insatisfaction, désillusion, amour, joie, peine. C’est un chaos immense. Il se peut qu'un jour, pour une raison connue ou pas, je prendrai conscience de ces tourments répétés. Une illumination, un choc, une révélation, quelque chose d'incompréhensible pour la raison mais qui me bouleversera au-delà du connu. J'entrerai peut-être dans une nouvelle dimension, ça sera long évidemment, douloureux sans doute mais je sentirai pourtant que c'est mon chemin.

    -C’est ce qui t’est arrivé chez les Kogis ?

    -Oui Tom. Mais il y a un autre risque. Si j’attribue cette révélation à moi-même sans comprendre qu’elle vient de la Vie elle-même, j'aurai l'impression d'être supérieur aux autres, d’être plus puissant qu’eux. Je détournerai la révélation pour m’en glorifier.

    -Et le moi sera toujours le Maître.

    -Tout à fait Nolwen. Alors je chercherai à préserver cette plénitude, à l'accroître même, et dès lors se mettra en place une nouvelle identification. D'autres empilements. Juste d'autres perceptions, d'autres sensations, d'autres pensées, d'autres réflexions narcissiques. Je me prendrai pour un Sage ou un grand Maître. J'aurai juste changé ma façon de regarder les pièces du puzzle éparpillées.

    -En ayant été incapable de voir l’image originale.

    -Oui Nolwen. Cette quête n'aura été qu'une illusion, une machination du moi qui se sera finalement révélé le plus malin... Il sera toujours le maître des lieux.

    -Mais quelle est cette image originale Jarwal ?

    -Il faut comprendre avant tout qu’il n’y a rien à chercher. Tout est déjà là mais en le cherchant, je m'en éloigne. Tout le problème vient de ce remplissage inconsidéré de l’existence. On ne voit plus rien quand on a entassé des gravats.
    Le Soi, c’est la fusion de ce moi, du je et de la conscience de la Vie.

    -Je ne comprends plus rien, avoua Tom.  

    -Tu ne comprends pas les mots Tom mais ton âme sait de quoi je parle parce que tu es déjà dans cette vie intérieure. Sinon, tu ne serais pas là à m’écouter.

    -Il ne s’agit pas de constituer l’image originelle parce qu’elle est nécessairement déjà là mais de parvenir à enlever tout ce qui la couvre. C’est ça Jarwal ?

    -Oui Nolwen.

    -Et cette image originelle, c’est la conscience de la Vie qui la détient. C’est lorsque nous avons abandonné notre appartenance à ce chaos humain.

    -Pas exactement Zack. Il ne s’agit pas de l’abandonner parce que sinon il faudrait aller vivre sur une île déserte. Il s’agit de ne pas lui appartenir. De faire la distinction entre la participation lucide et la disparition dans le flot. Imagine une molécule d’eau de l’Océan. Elle n’est pas dans l’Océan puisqu’elle fait partie de l’Océan. Je dis par conséquent qu’elle est de l’Océan. Sans toutes ces molécules d’eau, l’Océan n’existe pas. Mais sans l’Océan, les molécules ne seraient que des individualités esseulées. La fusion des molécules crée l’Océan. Il y a plusieurs menaces ensuite. Soit certaines molécules regroupées considèrent qu’elles ont un pouvoir plus grand que celui de l’Océan et elles finissent par l’oublier, le contester, le combattre même, soit certaines molécules refusent de se voir assemblées dans un Tout et considèrent qu’elles doivent préserver une liberté de décisions, une autonomie qui leur paraît plus importante que le Tout. Dans les deux cas, ces molécules sont dans l’erreur. Celles qui s’imaginent obtenir un pouvoir parce qu’elles pensent avoir une ressemblance, une particularité, des idées communes, des intentions autres que la participation à l’Océan, celles-là participent au désordre. Elles fabriquent une rupture dans la cohésion des molécules. D’autres molécules vont prendre peur et vont vouloir assembler leurs peurs pour fonder d’autres groupes contre les premières. La confrontation prend une ampleur inéluctable et incontrôlable. De leur côté, celles qui pensent bénéficier d’une autonomie vont s’efforcer de s’isoler ou de lutter individuellement contre ces groupes. Elles ne participent pas pour autant à la cohésion perdue mais elles l’entretiennent en réagissant contre un désordre qu’elles condamnent. Elles utilisent le même fonctionnement que les groupes qu’elles critiquent. Des entités rebelles entêtées dans une distinction qu’elles vénèrent ne participent aucunement à la réhabilitation de l’Unité. Elles se voient comme plus importantes que l’Océan lui-même et succombent à la peur de disparaître. C’est toujours la peur qui crée le chaos. Cette incapacité à dépasser la vision restrictive de l’individu est une condamnation de l’Unité.

    -Mais comment doit-on se comporter alors Jarwal ?

    -C’est là qu’intervient cet apprentissage de l’observation consciente. Il ne s’agit pas de se nier en tant qu’individu ni de rejeter l’appartenance à l’Océan mais de parvenir à observer les deux phénomènes. Juste les observer, sans leur apporter la moindre émotion. C’est ce qu’on appelle « agir dans le non-agir ». Je suis une molécule animée par l’Océan. J’agis dans le champ de mes expériences mais sans jamais être dissocié d’une dimension bien plus grande. L’Amour est à la source de cette paix intérieure. Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va. Cette phrase est essentielle pour moi. On pourrait penser que c’est une invitation à l’abandon et à la lâcheté, comme un bâton qui flotte sur l’Océan. Mais nous ne sommes justement pas des bâtons. Nous sommes animés par la Vie et c’est en son cœur que nous devons apprendre à agir. Non pas agir contre elle en nous dressant fièrement devant elle mais agir dans la dimension qu’elle nous propose. C’est un équilibre extraordinaire à trouver. »

    Le silence.

    L’écho de tous les mots, la nécessité d’aller au plus profond de la compréhension. Chacun animé par la volonté d’explorer les horizons proposés, au regard de son propre potentiel, sans se soucier de l’avancée des compagnons, juste dans l’acceptation de ses limites et de l’énergie disponible.

    « Il faut que vous rentriez les enfants. Vous avez une longue descente et le jour va tomber. »

    Cette difficulté à quitter les espaces intérieurs. Comme si les mouvements de l’Océan participaient au bonheur des voyages.

    « Tu sais Jarwal, c’est très à la mode depuis quelques temps de parler de l’environnement. La pollution, les destructions de la planète et tout ça. Mais j’ai un peu l’impression que cette façon de voir cet environnement est totalement fausse et en plus je me dis que notre façon de nous voir est également fausse. Ce que nous voyons de nous n’est qu’un environnement mais c’est au cœur de cet environnement que se trouve la réalité. Enfin, j’ai du mal à l’expliquer. Tu vois, c’est comme si nous, les humains, on voyait la Terre comme quelque chose de séparée de nous mais en fait, c’est pareil pour nous. Nous sommes séparés de nous-mêmes parce que nous ne percevons que ce qui est visible ou identifiable, tout ce sur quoi on sait mettre un nom. Ah, ça m’énerve, je ne sais pas comment l’expliquer !

    -J’ai parfaitement compris ce que tu veux dire Nolwen. Notre identité, tout ce que sur quoi nous avons-nous-mêmes apportés une reconnaissance que nous transmettons aux autres, toute cette fabrication est artificielle. Elle n’est qu’un environnement. Mais ce qui importe et qui est réel est caché en nous-mêmes. Nous portons un trésor et nous nous occupons du coffre qui le contient. De la même façon que les hommes s’inquiètent de l’environnement ou y sont totalement indifférents sans comprendre qu’ils ne s’intéressent qu’à des formes matérielles en ignorant le flux vital qui les anime. Mais il n’en reste pas moins que je préfère les voir s’inquiéter de la préservation de cet environnement plutôt que de le délaisser. Il existe au moins la possibilité qu’un jour ils parviennent à établir un vrai regard et qu’ils cessent de jouer des rôles de sauveur, juste pour leur gloire personnelle.

    -Tout ça, c’est de l’espoir Jarwal et cet espoir est une illusion. Tu l’as dit toi-même.

    -C’est vrai Zack. C’est pour cela qu’il faut juste agir dans le non-agir, faire ce qui te semble juste sans te préoccuper des résultats éventuels. Faire ce que tu es sans vouloir que les choses soient ce que tu aimerais. Puisque les choses ne peuvent pas être ce que tu n’es pas.

    -Tu veux dire que les choses sont ce que je suis ?

    -Oui Zack. Tu crées la réalité qui te correspond. Tu vis ce que tu es et tes actes influent sur la réalité de ton environnement mais ils ne changent rien à la réalité de la Vie que tu portes. La Vie que tu portes, je l’appelle le réel. L’environnement n’est que la réalité. Mais il faut arrêter nos discussions les enfants, vous allez vous mettre en retard et je m’en voudrais que vos parents s’inquiètent. Filez vite. Nous nous reverrons.

    -C’est difficile de te laisser Jarwal. J’aimerais tellement ne plus te quitter, avoua Nolwen en baissant les yeux. La vie quotidienne ne sera jamais aussi belle qu’avec toi.

    -Ta vie quotidienne sera ce que tu es Nolwen. Ne l’accuse pas d’être d’une quelconque responsabilité.

    -Tu as raison Jarwal. Je m’en souviendrai. Allez les garçons, on y va. »

    Ils s’enlacèrent tous les quatre, comme unifiés par leur amour commun de la Vie puis Jarwal prit son bâton de marche, ajusta sa besace, remit son chapeau et regarda intensément les trois enfants.

    « Mon âme vous aime de tout son cœur. »

  • Ecologie théorique

    Léo, le benjamin de la fratrie, a un doctorat en écologie.

    Il a démarré il y a peu une chaîne youtube. 

    J'en ai déjà parlé ici :

    Ecologie, mathématiques et modélisation

     

    Il explique ci-dessous son travail et l'adhésion au service proposé par la plateforme tepeee. Vous pouvez partager, participer, commenter sur les vidéos, Léo en sera enchanté.

     

    Chaîne youtube : Écologie Théorique
     

    Chaîne youtube : Écologie Théorique 

     
     
    Je soutiens
     
    Qui je suis et quel type de contenu je produis ?
     
    Alors que j'aimais les mathématiques au Lycée je m'en éloigne pour des études d'Écologie. Heureusement, on me fait découvrir que les mathématiques peuvent servir à faire de l'Écologie, c'est la découverte de la modélisation !
    Cela me mène à obtenir un doctorat en Biodiversité, Écologie, Environnement. Mon titre de thèse était "Modélisation des interactions tout-partie en écologie et évolution : structures spatiale et sélection multi-niveaux".
     
     
    Les motivations de cette chaîne sont multiples : éclaircir la confusion sur ce qu'est l'écologie scientifique, en particulier les approches théoriques en écologie, s'amuser à coder et explorer des modèles sans forcément savoir où cela va nous mener, et espérer avoir un impact en terme de partage de connaissances en écologie et de développement de la curiosité scientifique plus important en faisant de la vulgarisation plutôt qu'en publiant des papiers.
     
    Pourquoi suis-je sur Tipeee ?
    Produire des vidéos basées sur de la modélisation, s'appuyant sur des papiers scientifiques et avec un rendu visuel le plus didactique possible, prend du temps. Si je veux pouvoir attribuer plus de temps à cette activité il faut irrémédiablement qu'elle puisse participer à mes revenus.
    Le système de youtube basé sur le nombre de vues demande des publications très régulières, ce qui ne convient pas avec le contenu de cette chaîne.
    C'est pourquoi le système de donation par la communauté de personnes directement intéressées proposé par Tipeee me semble la meilleure alternative.
    Quels sont mes objectifs ?
    Actuellement le soutien de la communauté me permettrait essentiellement d'attribuer plus de temps à la production de contenu pour la chaîne. Ce n'est pas un soutien en vue de l'achat de matériel ou autre, mais un soutien montrant que cette chaîne a du sens.

    Quelles sont les contreparties ?

    Ma sincère reconnaissance, des remerciements dédiés à chaque fin de vidéo, et l'assurance de contenus futurs.
     
    La troisième vidéo vient d'être publiée.
     
     
     
     

  • Alimentation et empreinte carbone

     

    L'empreinte carbone ne tient évidement pas compte de la souffrance animale. 

    Disons que c'est juste un état des lieux de la pollution de la planète consécutive à nos habitudes alimentaires.

     

    480391025 1054327493390240 6313597671007377168 n

    Réseau Action Climat

     

    dpreooSntsl89i,7h1 8u cu03fcgàt0826fuia68g1316:rh4a0gHt2eu41  ·

    En France, 1/4 des émissions de gaz à effet de serre provient de nos habitudes alimentaires !

    Mais connaissez-vous vraiment l’impact carbone de votre assiette ?

  • The dust bowl

    Dans une lecture, je suis tombé sur un récit racontant le Dust Bowl, une période sombre aux USA. Et je me suis mis à chercher d'autres situations dans lesquelles l'activité humaine, associée parfois à des phénomènes climatiques, a contribué à des désastres écologiques et à des périodes provisoires ou parfois définitives dans lesquelles les dégâts relevaient de catastrophes générales. Et les exemples sont nombreux et ne concernent pas que l'époque contemporaine. La liste ci-dessous est loin d'être exhaustive. 

    Ce qui me consterne, c'est que ces différentes catastrophes, même si elles ont été suivies, parfois, de rectifications, ne servent toujours pas à anticiper ce qui se produit actuellement à l'échelle de la planète : la surexploitation. Le dust bowl a été rendu possible par la conjonction de période de sécheresse et une agriculture intensive qui a dévasté le sol. 

    Si on s'intéresse un tant soi peu à l'état des terres agricoles en France, on ne peut que s'interroger de l'avenir si nous venions à connaître des périodes de sécheresse intense. La mise à nu des sols est une mise à mort. La déforestation est une mise à mort, l'empoisonnement des rivières est une mise à mort, l'emploi de produits chimiques de façon outrancière, la mécanisation sans cesse augmentée, les monocultures, l'atteinte à le biodiversité etc etc... 

    Quand l'homme fragilise la nature, il se met en danger. Nos visions productivistes de court-terme sont des visions mortifères.

     

     

    The dust bowl

    Qu’est-ce que le Dust Bowl a causé

    23/01/2023 par

    Les récoltes ont commencé à échouer avec le début de la sécheresse en 1931, exposant les terres agricoles nues et sur-labourées. Sans herbes de prairie profondément enracinées pour maintenir le sol en place, il a commencé à s’envoler. L’érosion du sol a entraîné des tempêtes de poussière massives et une dévastation économique, en particulier dans les plaines du sud.

    Quels sont les 3 effets du Dust Bowl ?

    Comment le Dust Bowl a-t-il affecté l’environnement ? Le Dust Bowl est sans doute l’une des pires catastrophes environnementales du XXe siècle. Il a dégradé la productivité des sols, réduit la qualité de l’air et ravagé la flore et la faune locales. Les tempêtes de poussière ont également provoqué une pneumonie due à la poussière chez les résidents qui n’ont pas migré.

    Quelles sont les 3 causes du Dust Bowl ?

    La dépression économique associée à une sécheresse prolongée, des températures anormalement élevées, de mauvaises pratiques agricoles et l’érosion éolienne qui en a résulté ont tous contribué à la création du Dust Bowl.

    Quel a été l’impact de Dust Bowl ?

    Cela a dévasté des États comme le Texas, le Kansas, le Nebraska, l’Oklahoma et d’autres. Les tempêtes de poussière sont accompagnées de pneumonie due à la poussière, une affection pulmonaire résultant de l’inhalation excessive de poussière. Cela a entraîné de nombreux décès, en particulier chez les enfants. Le Dust Bowl a provoqué un exode massif hors des Grandes Plaines.

    Comment le Dust Bowl a-t-il affecté l’économie ?

    Les gens ont commencé à perdre leur emploi et, par conséquent, à ne plus rembourser leurs prêts. Les banques ont commencé à faire faillite à grande échelle et comme les dépôts n’étaient pas assurés, de nombreuses personnes ont perdu toutes leurs économies. En 1931, un total de 28 285 entreprises ont échoué à un taux de 133 pour 10 000 entreprises.

    Quelles ont été les causes et les effets du Dust Bowl ?

    Les récoltes ont commencé à échouer avec le début de la sécheresse en 1931, exposant les terres agricoles nues et sur-labourées. Sans herbes de prairie profondément enracinées pour maintenir le sol en place, il a commencé à s’envoler. L’érosion du sol a entraîné des tempêtes de poussière massives et une dévastation économique, en particulier dans les plaines du sud.

     

    Comment Dust Bowl a-t-il affecté les agriculteurs?

    Et comment le Dust Bowl a-t-il affecté les agriculteurs ? Les récoltes ont flétri et sont mortes. Les agriculteurs qui avaient labouré sous l’herbe indigène des prairies qui maintenait le sol en place ont vu des tonnes de terre végétale – qui avaient mis des milliers d’années à s’accumuler – s’élever dans les airs et s’envoler en quelques minutes. Cela ne s’est pas arrêté là; le Dust Bowl a touché tout le monde.

    Qu’est-ce qui a causé le Dust Bowl?

    L’une des principales causes de ce Dust Bowl a été les graves sécheresses des années 1930. L’autre cause était le capitalisme. La surexploitation et le pâturage dans le but de réaliser des profits élevés ont tué une grande partie des prairies de la plaine et lorsque les vents se sont approchés, rien n’était là pour retenir le sol dévasté sur le sol.

    Qu’est-ce qui a causé le Dust Bowl Dbq ?

    Les trois principales causes du Dust Bowl étaient la sécheresse (Doc E), la quantité de terres récoltées (Doc D) et la mort des prairies à herbes courtes (Doc C).

    Qu’est-ce qui a causé le quizlet Dust Bowl?

    le bol de poussière a été causé par des agriculteurs qui gèrent mal leurs rotations de cultures, provoquant l’assèchement du sol et sa transformation en poussière. le bol de poussière a poussé de nombreuses personnes vivant en Amérique rurale à se déplacer vers les zones urbaines à la recherche de travail. la sécheresse qui a contribué à provoquer le bol de poussière a duré sept ans, de 1933 à 1940.

    Quels ont été les effets à court terme du Dust Bowl ?

    L’érosion du Dust Bowl a été un choc majeur qui a réduit les rentes agricoles à court et à long terme. Dans ce modèle simple, les valeurs des terres agricoles diminuent immédiatement pour refléter la valeur actuelle actualisée des rentes agricoles perdues.

    Quels ont été les effets du quizlet Dust Bowl ?

    Quels ont été les effets du bol de poussière ? Les gens ont perdu des récoltes, des maisons, des emplois, des animaux de ferme. Ils ont été forcés de déménager dans un autre endroit.

     

    Quels effets le Dust Bowl a-t-il eu sur l’environnement ?

    Les vents violents qui ont accompagné la sécheresse des années 1930 ont emporté 480 tonnes de terre végétale par acre, enlevant en moyenne cinq pouces de terre végétale sur plus de 10 millions d’acres. Les tempêtes de poussière et de sable ont dégradé la productivité des sols, nui à la santé humaine et endommagé la qualité de l’air.

     

    La déforestation de l'île de Pâques (13e-17e siècles)

    Activité humaine : Abattage excessif des arbres pour le transport des Moaïs (statues), l’agriculture et le chauffage.

    Conséquence : Écroulement de l’écosystème insulaire, famines, effondrement de la société.

    La disparition des forêts des Highlands (18e-19e siècles, Écosse)

    Activité humaine : Exploitation forestière intensive pour l’agriculture et les industries navales.

    Conséquence : Perte massive des forêts indigènes, érosion des sols, et transformation radicale du paysage.

    La crise du lac Owens (1900s, Californie, USA)

    Activité humaine : Détournement des eaux pour alimenter Los Angeles.

    Conséquence : Assèchement complet du lac, libération de poussières toxiques dans l’air, et destruction de l’écosystème.

    Le Dust Bowl (1930s, USA)

    Activité humaine : Labour intensif des Grandes Plaines et absence de pratiques agricoles durables.

    Conséquence : Érosion massive des sols et tempêtes de poussière dévastatrices, ruinant l'agriculture et provoquant des migrations massives.

    L’assèchement de la mer d'Aral (1950s à aujourd’hui, Asie centrale)

    Activité humaine : Détournement des rivières Amou-Daria et Syr-Daria pour l'irrigation du coton.

    Conséquence : Réduction de 90 % de la superficie de la mer d'Aral, destruction des écosystèmes, augmentation des tempêtes de sel toxique, et impact grave sur la santé des populations locales.

     

    La pollution de la rivière Cuyahoga (1969, USA)

    Activité humaine : Déversements industriels incontrôlés dans la rivière.

    Conséquence : La rivière prit feu, illustrant le niveau de pollution extrême et menant à des réformes environnementales aux États-Unis.

    La déforestation et les incendies en Indonésie (1990s à aujourd’hui)

    Activité humaine : Déforestation pour les plantations de palmiers à huile, associée à des brûlis incontrôlés.

    Conséquence : Destruction des forêts tropicales, perte de biodiversité (orangs-outans notamment) et émissions massives de CO₂.

     

    La disparition des grands bancs de morue (1992, Canada)

    Activité humaine : Surpêche massive et absence de gestion durable des stocks halieutiques.

    Conséquence : Effondrement de la population de morues dans l’Atlantique Nord, crise économique pour les pêcheurs, et impacts écosystémiques durables.

     

  • Des joies coupables

     

    480103159 1202064418585634 5751343415519213473 n

    Oui, il nous reste la joie mais je ne veux plus d'une joie inconsciente, je veux construire ma joie en totale lucidité, ne plus être emporté par le courant, ne plus suivre des mouvements de masse, ne plus prendre conscience a postériori que cette joie a eu une conséquence néfaste sur la vie et la tâche est rude car il ne faut pas céder à l'envie, ne pas céder à la faiblesse, ne pas céder à cette inertie de la paresse. 

    Je veux une joie physique qui soit nourrie par une joie intellectuelle. 

    Je sais depuis longtemps que les gouvernants aiment l'ignorance des peuples, les peurs de la masse, l'incertitude matérielle, le désir d'un confort plus grand, la peur de perdre celui déjà acquis, je sais que les gouvernants favorisent des joies qui les servent et des peurs qui les maintiennent en place, qu'ils bénissent les corps faibles qui ne peuvent se révolter, les corps engraissés et les esprits mal nourris. 

    Je veux que mes joies soient les miennes et qu'elles ne doivent rien à personne, autant que faire se peut. 

    Je veux mourir en paix. Et ne pas partir chargé de joies coupables.

     

  • "Printemps silencieux" de Rachel Carson

    Le livre précédent, Cabane" d'Abel Quentin et celui-ci sont mes deux dernières lectures. Et le constat que j'en retire, c'est que nous sommes véritablement et définitivement une espèce toxique, néfaste, destructrice et que nous sommes incapables de prendre conscience des problèmes les plus profonds et les plus dramatiques parce que nous sommes pris dans un courant planétaire, une forme d'embrigadement auquel nous adhérons, quoi qu'il en coûte. 

    J'ai au moins la satisfaction de lire les commentaires écrits par les lecteurs et lectrices de ces deux ouvrages et il est apaisant de se sentir moins seul. Bien que nous ne soyons qu'une minorité impuissante. 

    Ce livre a été écrit en 1962, mon année de naissance et le rapport Meadows est paru en 1972. Bien évidemment, je n'avais aucune connaissance de ces écrits. Mais plus tard, j'aurais pu et j'aurais dû m'y intéresser. J'ai attendu d'avoir quarante ans pour vraiment commencer à m'instruire.Ce sont nos trois enfants qui ont été le maillon manquant, celui qui manquait à ma motivation, à cette prise de conscience. Quel monde allais-je leur léguer ? 

    Lorsque j'ai eu mon permis de conduire et ma première voiture, l'été de mes 18 ans, je suis tout de suite parti à Chamonix, pour les sommets. Je traversais la France de nuit, Quimper-Chamonix, non-stop et je vidais le ballon de liquide de nettoyant de pare-brise tellement l'hécatombe d'insectes était volumineux. Aujourd'hui, pour chaque long trajet, nous roulons toujours de nuit et des insectes de nuit, il n'y en a quasiment plus. Ça peut paraître anecdotique mais c'est en réalité symptomatique de cette dévastation et de la vitesse à laquelle elle se réalise. 

    Un autre exemple : quand j'étais à l'école primaire puis au collège, j'aimais aller à la pêche à la ligne sur une digue, au Cap-Coz. J'avais un équipement rudimentaire et je n'étais aucunement un spécialiste et pourtant je ramenais toujours du poisson à la maison, au grand plaisir de mes parents. Il y avait toujours d'autres pêcheurs, dix, vingt, parfois il fallait être attentif pour ne pas mélanger les lignes sur cette digue, c'était un coin réputé. On y est retourné il y a deux ans, en plein juillet et il n'y avait plus un seul pêcheur. Il n'y a plus de poissons. Dévastation. 

    Le bois où je passais tous mes jours de congé était habité par des vols de pigeons et de tourterelles, j'aimais leurs roucoulements. Il n'y en a plus, le silence dans les arbres est complet. De la même façon, au printemps, alors que j'ai toujours dormi avec la fenêtre ouverte, j'aimais être réveillé par le chant des oiseaux, une cacophonie qui honorait le lever du soleil, je sautais dans mes habits des bois et je filais. Aujourd'hui, c'est le silence ou le chant de quelques oiseaux que j'entends comme des plaintes. 

    J'ai 62 ans et j'ai l'impression d'assister à une mise à mort constante, une nature qui s'éteint, qui tombe dans le silence, un dépeuplement de tout. 

    Nous sommes tous responsables, à différents niveaux. Responsables de notre indifférence, de notre ignorance, de cette adoration de la futilité, du déni de la mort propagée. Nous avons écouté les gouvernements, nous avons amassé des biens confortables, nous avons rejeté les lanceurs d'alerte, ignoré les scientifiques, nous nous sommes amusés et nous nous sommes contentés de gérer nos existences, au mieux. Quoi qu'il en coûte. 

    Moi, comme tous les autres. 

    Je n'ai plus aucun espoir de voir se produire, volontairement, une inversion du processus. J'espère par contre vivre assez vieux pour être encore là lorsque l'inversion surviendra parce qu'il ne pourra en être autrement. 

    Je n'adhère pas aux arguments de ceux qui disent que nous n'allons pas vers la fin du monde mais vers la fin de l'humanité car il est trop facile de balayer d'un revers de main méprisant les milliards d'animaux, les milliards de plantes, toute cette vie que nous entraînons dans notre chute. Oui, la Terre s'en remettra mais il faut bien admettre qu'elle se reconstruira sur un épouvantable charnier. Que la planète ait déjà connu des dévastations totales, c'est certain mais celle vers laquelle nous allons sera de notre faute.

    Voilà les trois citations en exergue du tome 3 de ma quadrilogie, "Le désert des Barbares"

    Actuellement, l'humain mène une guerre contre la  nature. S'il gagne, il est perdu. »

    Hubert REEVES

    « L’enfer est vide, tous les démons sont ici. »

    William SHAKESPEARE

    Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.

    Kenneth BOULDING

     

    Printemps silencieux par Carson
    Ajouter à mes livres

     

    Lire un extrait


    Al Gore (Préfacier, etc.)Jean-François Gravrand (Traducteur)Baptiste Lanaspeze (Traducteur)

    EAN : 9782918490005
    288 pages

    Wildproject Editions (20/05/2009) AUTRES EDITIONS

    4.32/5   162 notes

    Résumé editeurRésumé Membres

    HistoriqueModifierLire

    Premier ouvrage sur le scandale des pesticides, Printemps silencieux a entraîné l'interdiction du DDT aux États-Unis.
    Cette victoire historique d un individu contre les lobbies de l'industrie chimique a déclenché au début des années 1960 la naissance du mouvement écologiste.
    Printemps silencieux est aussi l'essai d'une écologue et d'une vulgarisatrice hors pair. En étudiant l'impact des pesticides sur le monde vivant, du sol aux rivières, des plantes aux animaux, et jusqu à l'ADN, ce livre constitue l'exposition limpide, abordable par tous, d'une vision écologique du monde.
    50 ans après sa conception, on redécouvre Printemps silencieux au moment où l'on commence à s'intéresser, en France, à la philosophie de l'écologie.
    « Ce n est pas moi, c est Rachel Carson qui a inventé l'écologie profonde », affirme en effet le philosophe norvégien Arne Næss.
    Vendu à plus de 2 000 000 exemplaires, traduit en 16 langues, Printemps silencieux n'est pas seulement un best-seller : c'est un monument de l histoire culturelle et sociale du XXe siècle. Point de référence difficilement contournable de l'histoire de l'écologie, cet ouvrage fait partie de la bibliothèque de l'honnête homme.
    C’est le livre-symbole du mouvement écologiste et un modèle de contre-lobbying (Rachel Carson est la première des « lanceurs d’alerte »).
    « Printemps silencieux est l’acte de naissance du mouvement écologiste. » Al Gore.

    Trollibi

    Trollibi

    12 février 2019

    "Les générations à venir nous reprocherons probablement de ne pas nous être souciés davantage du sort futur du monde naturel, duquel dépend toute vie." (p.38)

    En lisant l'ouvrage de Rachel Carson, je n'ai pu m'empêcher de penser à cette génération, celle de mes parents, celle de ces hommes politiques, qui se dédouane de l'enjeu climatique que nous vivons aujourd'hui en disant "Mais euh! Faut pas nous faire de reproches, on n'était pas au courant!" Et bien si... ils étaient au courant... depuis près de 60 ans, depuis 1962, depuis cette recherche, si bien documentée et qui fait froid dans le dos...

    C'est toute l'histoire de la biodiversité en péril que nous raconte Rachel Carson dans "Printemps silencieux" : eaux polluées qui deviennent meurtrières pour la faune qui s'y développe, disparition d'espèces animales et végétales, conséquence directe de l'empoissonnement aux pesticides mais aussi par destruction de leur habitat naturel ou de leur nourriture. Et que dire des cas de mutations génétiques, de cancers et leucémies, qui augmentent depuis que les pesticides sont utilisés ?
    Dans ce texte, très abordable même pour un non-scientifique, Rachel Carson accumule les exemples, les cas, les études, les points de vue et on ne peut rester insensible aux catastrophes écologiques qu'elle étale sous nos yeux. Elle nous rappelle que les insectes, les oiseaux, la flore sont des parties d'un tout, d'un cycle que l'homme et son désir de contrôle de la nature viennent perturber alors que l'homme lui aussi fait partie de ce cycle...
    Les solutions biologiques pour lutter contre ce que l'homme juge "indésirable" existent, Rachel Carson en donne de nombreux exemples dans son ouvrage. Nul besoin de produits chimiques : le respect de chaque être vivant, l'observation et la compréhension de la nature offrent tout un tas de possibilités de trouver des solutions autre que la destruction d'une espèce pour le confort d'une autre...

    Si "Printemps silencieux" a suscité une réelle prise de conscience dans les années 60, interdisant l'emploi du DDT et provoquant la naissance du mouvement écologiste, où en est-on aujourd'hui ? L'homme continue à utiliser des produits chimiques dangereux, en agriculture intensive, dans les jardins... Les populations d'insectes, d'oiseaux continuent de régresser, les abeilles sont en danger, de nombreuses espèces sont en disparues ou en voie d'extinction...

    Incompréhension, tristesse, révolte, colère et dégoût pour la race humaine qui se croit supérieure à la nature sont les sentiments qui m'ont accompagnée tout au long de ma lecture et je me dis une fois encore qu'il y a beaucoup de travail à faire pour que l'homme moderne cesse de se croire le maître d'un monde dont il n'est qu'une infime partie et encore plus de travail pour qu'il comprenne qu'il provoque lui-même à sa propre autodestruction...

    "Deux routes s'offrent à nous (...). Celle qui prolonge la voie que nous avons suivie est facile, trompeusement aisée ; c'est une autoroute, où toutes les vitesses sont permises, mais qui mène droit au désastre. L'autre, "le chemin moins battu", nous offre notre dernière, notre unique chance d'atteindre une destination qui garantit la préservation de notre terre." (p.258)

    Commenter  J’apprécie         

  • Abel Quentin : Cabane

    Cabane par Abel Quentin

    Cabane

     

    infosCritiques (130)Critiques presse (12)Citations (132) Forum 

    des Libraires de Nancy et des journalistes du Point - 2024


    Ajouter à mes livres

    EAN : 9791032925430
    477 pages

    L'Observatoire (21/08/2024) AUTRES EDITIONS
     
    Existe en édition audio

    3.84/5   689 notes

    Résumé editeurRésumé Membres

    HistoriqueModifierLire

    Berkeley, 1973. Département de dynamique des systèmes. Quatre jeunes chercheurs mettent les dernières touches au rapport qui va changer leur vie. Les résultats de l'IBM 360, alias « Gros Bébé », sont sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel qu'on le connaît s'effondrera au cours du XXIe siècle.
    Au sein de l'équipe, chacun réagit selon son tempérament ; le couple d'Américains, Mildred et Eugene Dundee, décide de monter sur le ring pour alerter l'opinion ; le Français Paul Quérillot songe à sa carrière et rêve de vivre vite ; et l'énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, surdoué des maths ? Gudsonn, on ne sait pas trop. Certains disent qu'il est devenu fou.
    De la tiède insouciance des seventies à la gueule de bois des années 2020, Cabane est le récit d'une traque, et la satire féroce d'une humanité qui danse au bord de l'abime.
    Après Soeur (sélection prix Goncourt 2019) et Le Voyant d'étampes (prix de Flore, finaliste Renaudot et sélection Goncourt 2021), Cabane est le troisième roman d'Abel Quentin.

     

     

    3,84 sur 689 notes

    5★48 avis

    4★38 avis

    3★28 avis

    2★5 avis

    1★5 avis

    Kirzy

    Kirzy

    23 novembre 2024

    °°° Rentrée littéraire 2024 # 41 °°°

    Abel Quentin s'est inspiré du rapport Meadows, Les Limites de la croissance, dans lequel des scientifiques du MIT prédisaient en 1972 la fin du monde tel que nous le connaissons, un effondrement économique et démographique total si la croissance continue de façon exponentielle. Il a conservé le nombre d'auteurs pour inventer quatre personnages et leurs trajectoires sur cinquante années.

    « Ils étaient quatre, comme les Beatles ou les évangélistes »

    L'auteur aurait pu opter pour un roman camouflé en essai politique moralisateur pour évoquer ces cinquante années où on savait mais rien fait, cinquante ans perdus, gâchés à cause de l'indifférence, l'hybris ou l'aveuglement des sociétés. Il fait au contraire le choix d'appréhender l'angoisse existentielle qui a saisi ces quatre jeunes gens, âgés d'une vingtaine d'années, pour raconter, avec des accents quasi balzaciens, comment on vit après ça, après fait la découverte terrifiante d'un effondrement futur inéluctable.

    C'est l'aventure humaine qui intéresse
    Abel Quentin. Chacun des personnages incarne une réaction possible face au déni collectif. Les Américains Mildred et Eugene Dundee sont ceux qui partent au combat, ceux qui durant toute leur vie portent le fardeau/ flambeau et prêchent en Cassandre dans le désert. le Français Paul Quérillot, c'est le cynique, celui qui ne veut pas se faire emporter par le rapport et décide de profiter, épousant son temps en travaillant pour une industrie pétrolière tout en étant travaillé par sa mauvaise conscience. Et il y a le Norvégien, Johannes Gudsonn, le génie des maths, celui qui ne supporte par la réalité d'une croissance exponentielle inarrêtable et disparaît des radars.

    «  le rapport 21 a mis au jour un mal sans visage, un crime collectif dénué d'intention criminelle : la croissance. Des milliards d'individus qui, pris isolément, ne poursuivent aucune intention malveillante : ils vont pourtant entraîner la mort de millions d'autres, provoquer des famines et noyer des deltas. »


    Cabane est construit avec une précision d'horloger. Une courte partie pour contextualiser la rédaction du rapport. Une deuxième partie consacrée aux trois premiers scientifiques, à tour de rôle. Je me suis régalée de la plume malicieuse de l'auteur qui par mille détails d'entomologiste raconte leurs parcours à travers l'angle des faiblesses et des vanités humaines. Même si ces personnages relèvent de l'archétype, la façon dont Abel Quentin a de coller à eux fait que leur évolution physique et leur rapport à leur corps dit tout de leur psyché, de leurs tourments et de leurs failles.

    Et puis, changement -génial- de braquet avec la troisième partie. Totalement inattendu alors que le récit commençait à ronronner dans cette succession de portraits. Un nouveau personnage fait irruption, Rudy, un journaliste français qui est né après le rapport de 1972 et part enquêter sur le plus énigmatique du quatuor : le Norvégien qui a disparu, dont on ne sait même pas s'il est toujours vivant. Un coup de fouet romanesque qui transforme le récit en quasi thriller pour savoir ce qu'il est devenu.

    « Je ne vois plus que les famines, les pénuries, les monstruosités que préparent nos orgies présentes. San Francisco, où je me suis aventuré hier, me débecte : l'atmosphère paresseuse de la fête est partout, les gens boivent et rotent, l'air ahuri, satisfaits. »

    Johannes Gudsonn est LE personnage du roman. C'est vers lui que converge tout le récit. La mue de ce prodige des maths ayant soif d'absolu en
    Saint-Just hanté par la fin du monde, décrit à travers le regard des autres, est absolument passionnante de complexité et radicalité, jusqu'aux confins de la folie.

    Plus le roman avance, plus il se teinte de réflexions philosophico-existentielles qui résonnent forcément avec notre époque. Car comment ne pas devenir fou lorsqu'on sait ce que va devenir l'Humanité et que le déni collectif est un mur ? Johannes est la première victime de la solastalgie, cette détresse psychologique lié à la prise de conscience d'une urgence écologique.

    Derrière ses tonalités volontiers sarcastiques et ironiques, c'est finalement la sincérité de l'auteur, sa colère, son effroi, son désenchantement, qui affleurent. Derrière les portraits de ces quatre scientifiques, c'est la solitude de l'Homme face à sa conscience qui émerge.

    Le titre est impeccablement choisi. La
    cabane, il nous en faudrait toute une, matérielle ou mentale. Pour fuir, s'isoler, se protéger, penser l'action, vivre sans compromis dans une intégrité radicale. En écho à d'autres cabanes : celle du philosophe naturaliste Thoreau qui s'est retiré à Walden pour critiquer la société américaine moderne ? Celle de Theodore Kaczynski, dit Unabomber, dans le Montana, mathématicien devenu le premier éco-terroriste ?

    Mildred Dundee souhaitait comme épitaphe : « On vous avait prévenus, abrutis ». La fin du roman est toute aussi abrupte. Sur le coup, elle ne m'a pas convaincue avec son nihilisme à la
    Houellebecq, mais elle est totalement cohérente. C'est juste que j'aurais bien continué d'avancer dans le récit. Reste que ce roman, érudit et intelligent, est d'une virtuosité absolument remarquable et rare.

    Commenter  J’apprécie         

  • JARWAL : Le gardien du livre

    Img 20250203 104734 1

     

    Il est arrivé !

    Mon huitième roman. Le sixième aux édtions du 38.

    475 pages de lecture pour tout le monde.

    Peu importe l'âge.

     

    Jarwall - Le gardien du livre

     

    Nolwen (12 ans), Zack (10 ans) et Tom (8 ans) sont trois enfants amoureux de la nature. Nolwen, organisatrice et chef incontesté du trio est leur guide, celle qui connaît les mystères de la forêt, les lieux enchantés, les chemins secrets, les légendes du monde.
    Alors qu'ils sont partis tous les trois en montagne, Jarwal le lutin se présente à eux comme le Gardien du Livre du Petit Peuple. Il explique que les pages du Livre s'effacent sous le pouvoir maléfique du progrès. Les enfants, fascinés et envoûtés par le monde moderne, ne lisent plus assez et les compagnons de vie de Jarwal tombent dans l'Oubli. Le lutin doit trouver des êtres capables d'écouter puis de transmettre la mémoire du monde pour que ses compagnons reprennent vie, que l'équilibre avec l'énergie vitale soit rétabli, que l'amour de la Nature soit à la source des existences. Les trois enfants ont été désignés par le conseil des Sages comme les Elus parce qu'ils résistent aux illusions technologiques et qu'ils aiment la Terre.
    Les trois enfants vont-ils accepter cette mission ?

    Ajouter à ma liste d’envie
    Caractéristiques
    Date de publication 07/02/2025
    ISBN 9782384832231

    Livre broché

    26,00 €
    TTC

    Version numérique

    FORMAT epub

    Prix TTC : 6,99 €
    Partagez le livre autour de vous !