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  • Guerre et paix

    Quelques sommets de plus de 3000 mètres en Haute Maurienne et la rencontre avec des fortifications militaires sur le fil de l'arête avec l'Italie. 

    J'ai trouvé une porte blindée sur le flanc d'un blockhaus perché à 2000 mètres et après quelques efforts, j'ai réussi à l'ouvrir. Comme on a toujours nos lampes frontales dans les sacs, je suis entré...

    Il y avait une échelle qui descendait dans un puits bétonné, un conduit très étroit avec un tuyau, dix mètres plus bas, j'ai découvert une galerie...Et nous sommes partis dans un réseau de couloirs, un véritable labyrinthe. Le sol et les murs étaient glacés. Depuis bien longtemps, personne n'était venu là. Une ambiance très particulière.

    Nous avons tenté d'imaginer la vie de ces soldats... Comment tenaient-ils en hiver ? La nourriture ? Le chauffage ? Pour l'eau, aucun problème, il y avait un torrent à proximité. 

    Y a-t-il eu des combats ou était-ce une réplique du "désert des Tartares" de Dino Buzzati. 

    Des hommes se sont-ils entretués dans ces paysages qui aujourd'hui délivrent un silence et une paix absolue. 

    Personne à des kilomètres à la ronde. Des marmottes, des chamois, des rapaces. 

    Et l'univers minéral, immobile sous la danse des nuages.

    De la guerre à la paix. 

     

    8 heures du matin, on commence à monter. 

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    Punta Nera, le sommet du jour. On a concocté un itinéraire particulier, plus ardu que la voie normale. On va monter par l'arête de droite et descendre de l'autre côté. Une vingtaine de kilomètres, 1700 mètres de dénivelée.1534446880-p8160142.jpg

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    Un blockhaus quasiment invisible dans une vaste paroi, photographié avec le zoom. Je ne sais pas comment ils sont allés construire ça là-haut...1534447092-p8160146.jpg

     

    En découvrant ce petit blockhaus, c'était impossible d'imaginer tout ce qu'il y avait caché dans les profondeurs...1534447083-p8160163.jpg

     

    Une petite porte blindée, rouillée...1534447099-p8160164.jpg

     

     

    Le puits d'accès avec l'échelle, vu d'en haut et la photo suivante vu d'en bas...Pas bon pour les claustrophobes.1534447401-p8160165.jpg

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    Voilà ce que ça donne sans le flash de l'appareil photo...1534447676-p8160173.jpg

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  • Jardins familiaux.

    De retour de montagne, nous nous sommes arrêtés dans un magasin "biocoop" pour quelques achats.

    Je me suis demandé alors pour quelles raisons, ce sont ces magasins qui devaient porter une mention "Bio" ...

    Il serait bien plus logique en fait que l'alimentation "non bio" porte le terme de "nourriture agro industrielle".

    Finalement, le terme de "bio" ne devrait pas lui-même exister mais bien plutôt le terme d'alimentation "naturelle" en opposition à "l'alimenation non naturelle". Pour quelles raisons, cette alimentation industrielle n'est-elle pas présentée sous son vrai jour ?

    Cette terminologie de "bio" représente en réalité la main-mise de l'agriculture chimique dans le domaine alimentaire et c'est lui qui devrait être montré du doigt par une expression qui aurait le mérite d'être claire. Aujourd'hui, les "bio" comme les "vegan" sont montrés du doigt et bien souvent moqués "Bobos gauchos" et autres "gentillesses", les adeptes de la bougie et de la grotte...

    Il arrivera un jour où la terminologie sera inversée et il serait temps, pour eux, que les agriculteurs relèvent le défi de cette transformation dans leur travail...Ou alors, il ne faudra pas qu'ils viennent se plaindre. 

     

    "Un produit bio est un produit issu d'un mode de culture ou d'élevage n'ayant pas recours aux produits chimiques de synthèse ou encore un produit transformé dont 95% au moins des ingrédients répondent à ces critères. On le reconnaît grâce à son étiquetage dont le logo officiel est représenté par un carré vert dans lequel se trouvent les initiales AB."

    J'ajouterais à cette définition l'empreinte carbone car pour nous un produit exotique, même s'il est issu de l'agriculture naturelle, n'a plus rien de "bio" étant donné qu'il aura fallu employer de multiples moyens de transport pour qu'il soit proposé à la vente. Ce qui fait que nous ne mangeons plus de bananes, par exemple. Ni ananas, ni aucun aliment dont la culture relève de territoires lointains. Alors, bien sûr, il s'agit d'une "perte" étant donné que nous aimons ces aliments. Mais il convient d'être honnêtes avec soi-même.  

    Quant au 5% des produits bio qui ne respectent pas le cahier des charges de l'alimentation naturelle, cela met en évidence que seule la culture de son propre potager permet de parler d'alimentation naturelle. 

    Il nous suffit de sortir de la maison pour remplir les assiettes. Cela n'est possible bien entendu que dans le cadre d'une alimentation végétarienne. A moins d'élever des animaux et d'être capable de les tuer et de les vider pour être consommés. Ne devrions-nous pas d'ailleurs ne consommer que ce que nous sommes capables de préparer intégralement ?... Cela ne reprsente-t-il pas le seul moyen de sortir de l'agro industrie ? 

    Désolé pour tous les habitants des cités qui ne disposent pas de jardin potager. Il leur reste à réclamer en masse à leur commune l'octroi de "jardins familiaux"... En plus d'une alimentation naturelle, on sait combien ces espaces contribuent à la vie communautaire, au partage des connaissances, à la solidarité, à l'entraide, à la transmission des avoirs inter-générationnels. De multiples expériences existent déjà sur le territoire français. 

     


    Les jardins familiaux

    Les jardins familiaux

    48 parcelles de 100 m² chacune (dont une pour les écoles et une pour le foyer logement La Pastorale) composent les jardins familiaux de la Commune. L'espace comprend également douze abris de jardin, huit bornes d'alimentation en eau, une aire de compostage des déchets végétaux, un WC public et un abri pique-nique avec deux tables. Ce bel aménagement rentre dans le cadre du Contrat de Ville de l'Agglomération Chambérienne et s'inscrit dans un partenariat avec Grand Chambéry et le Conseil Général.

    Grâce aux parcelles réservées aux écoles et au foyer logement La Pastorale, une activité de plantation intergénérationnelle est née avec la participation de certaines classes de l'école Le Picolet et de nombreuses personnes âgées de La Pastorale. Cette opération baptisée «Pousses poussent» est maintenue pendant la période des vacances d'été par le biais d'un partenariat avec le CLEM. Les enfants du centre de loisirs continuent le travail mené par les écoles, toujours avec les personnes volontaires du foyer-logement La Pastorale.


    Contact
    Association Les Petits Jardins Motterains

    Président 
    Bernard SCHNEIDER
    Tél. 06 08 85 15 24


    Devenez adhérent

    NOS ASSOCIATIONS

    Les Jardins Familiaux sont des groupes de parcelles potagères gérés par une association loi 1901 ou par une section de la Fédération (comité local) et mis à disposition de jardiniers moyennant une cotisation annuelle versée à l’association.

    Les jardiniers peuvent cultiver ces parcelles pour les besoins de leur famille à l’exclusion de tout usage commercial.

    Actuellement, sur le territoire national, la Fédération regroupe plus de 200 structures associatives qui gèrent les différents sites et rassemblent 20 000 familles de jardiniers.L’association SEVE est le partenaire privilégié de la FNJFC pour les Antilles, la Guyane et l’UDJFCR pour la Réunion. Les 200 structures associatives ont chacune une histoire : cette diversité fait la force de la Fédération. Certains sites ont été créés au moment de la naissance de la Ligue du Coin de Terre et du Foyer, d’autres viennent de naître et proposent de nouvelles formes de jardins et de gestion. Le lien entre histoire et modernité est permanent et la passion du jardin reste le dénominateur commun.

    Les responsables associatifs bénévoles mettent toute leur expertise et leur dynamisme au service des jardiniers et des Jardins Familiaux. Ils sont à l’initiative de nombreux projets et concrétisent dans les différentes régions les orientations stratégiques prises par la Fédération : protection de l’environnement, développement durable, action sociale, mise en place de nouveaux types de jardins, participation à toutes les opérations Jardins/Nature destinées à sensibiliser le grand public et les élus.

    Pour accompagner les responsables bénévoles dans leur mission quotidienne, la FNJFC propose des conseils et des formations (jardinage au naturel...), des assurances spécifiques (abris, locaux associatifs…), des soutiens financiers, des outils de communication…

    Vous êtes une association et vous souhaitez adhérer ? Vous pouvez étudier tous les services rendus par la Fédération à ses adhérents en cliquant ici.


     

    LISTE DE NOS ASSOCIATIONS

      


     

     

  • "Dans quel monde allons-nous grandir ?"

    Un texte de Mooji

    "Si vous pensez que c'est plus "spirituel" de devenir végétarien, acheter des aliments bio, pratiquer le yoga et méditer, mais qu’ensuite vous vous retrouvez à juger ceux qui ne font pas toutes ces choses, vous êtes tombés dans un piège de l'ego.

    Si vous pensez que c'est plus "spirituel" d’aller à vélo ou avec les transports publics au travail, mais qu’ensuite vous vous trouvez à juger ceux qui vont dans la voiture, vous êtes tombés dans un piège de l'ego.

    Si vous pensez que c'est plus "spirituel" d'arrêter de regarder la télé parce qu'elle annule le cerveau, mais qu’ensuite vous vous retrouvez à juger ceux qui la regardent encore, vous êtes tombés dans un piège de l'ego.

    Si vous pensez que c'est plus "spirituel" d'éviter de lire des journaux et des magazines de potins, mais qu’ensuite vous vous trouvez à juger ceux qui les lisent, vous êtes tombés dans un piège de l'ego.

    Si vous pensez que c'est plus "spirituel" d'écouter de la musique classique ou les sons de la nature, mais qu’ensuite vous vous trouvez à juger ceux qui écoutent de la musique commerciale, vous êtes tombés dans un piège de l'ego.

    Il faut toujours faire attention au sentiment de "supériorité", il est en effet l'indice le plus important que nous ayons pour comprendre que nous sommes dans un piège de l'ego.

    L'ego se cache habilement dans des pensées nobles comme celui de commencer un régime végétarien ou d'utiliser le vélo pour ensuite se transformer en sentiment de supériorité vis-à-vis de ceux qui ne suivent pas le même chemin "spirituel".

    -Mooji

    Je vois passer ce texte en boucle sur des pages associées au développement personnel et autres sites et il me pose quelques problèmes…

    Premièrement, ça n’est pas parce qu’on aborde certains sujets et qu’on présente ses propres choix qu’on est en train de juger ceux des autres. On peut, par contre, effectivement, essayer de présenter les effets positifs de l’un et par conséquent mettre en avant les effets négatifs de l’autre. Qu’on ne vienne pas me dire par exemple que la consommation effrénée de viande est justifiable. J'ai mangé de la viande pendant cinquante ans. Je n'ai aucun sentiment de supériorité aujourd'hui sur ceux qui continuent mais je peux par contre expliquer les raisons de mon choix. 

    Je ne pense pas que des individus ayant opté pour un régime végétarien soit à mettre dans le même panier que ceux qui écoutent certaines musiques ou regardent la télévision. L’impact de ces différents choix n’est pas du tout le même. Laisser entendre que la mise en avant de ses propres valeurs relève d’un sentiment de supériorité est particulièrement culpabilisant et l’usage de ce fameux « ego » est une méthode quelque peu réductrice.

    D’ailleurs, je pourrais dire que Mooji, lui-même, fait preuve d’un sacré ego en mélangeant ainsi tous les thèmes, du plus dérisoire au plus important pour expliciter un comportement qui est effectivement détestable. Les extrémistes, de tous bords, sont les premiers adversaires de la cause qu'ils défendent. 

    J’ai passé trente-cinq ans de ma vie à enseigner aux enfants sans jamais me penser supérieur à eux. J’ai juste davantage d’expérience et de connaissances. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils n’ont rien à m’apprendre. Je suis moi aussi leur élève puisqu’ils m’ont appris la patience, la bienveillance, l’écoute, l’attention, l’intuition, l’observation, l’abnégation.

    Je n’aime pas par conséquent ce texte car il contient une dimension culpabilisante qui englobe tout et n’importe quoi dans le même registre.

    Je peux supposer que des lecteurs ou lectrices de mon blog ont fini par ne plus le lire en raison de l’énergie que je mets à partager mes réflexions et le manque probable de tact dans certains de mes écrits. J’appelle cela la conviction et je ne m’oppose jamais à la contradiction.

    Lorsque je partage une réflexion, elle ne vient pas de jaillir au moment où j’ai allumé mon ordinateur mais elle est issue de longues, longues périodes de pensées et de lectures diverses.

    Est-ce que c’est mon ego qui cherche à s’imposer, est-ce que c’est un jugement de valeur, est-ce que c’est un sentiment de supériorité ? Non, c’est une réflexion, rien d’autre.

    Si des individus viennent me dire que la souffrance animale se justifie par l’hégémonie de l’humain depuis la nuit des temps, j’aurai à leur opposer des heures de réponse. Est-ce que c’est de la prétention ? Non, de la réflexion.

    Si des individus viennent me dire que la musique classique vaut mieux que la musique que j’écoute, je leur répondrai simplement que je suis très heureux pour eux qu’ils aient trouvé leur bonheur.

    Nous ne sommes pas dans le même registre, ni dans la même gravité et je trouve inconcevable de tout mélanger de la sorte.

    Je pense désormais, au regard de l’urgence de la situation planétaire, qu’il n’est plus temps de s’interroger sur l’ego, la supériorité, la bienveillance, la patience quand il s'agit de comportements dont les conséquences concernent des milliards d'individus…

    Pour une raison très simple : dans quelques semaines, je vais retrouver devant moi vingt-huit enfants et que j’ai conscience de l’immense responsabilité que nous avons, nous adultes, envers eux. J’entends leurs peurs, j’entends leurs détresses à ne rien pouvoir faire et je n’aurais jamais imaginé quand j’avais vingt ans que ma carrière s’arrêterait sur ce constat effroyable : les enfants ont peur de ce monde. Et je n'ai aucunement besoin de leur en parler : ils entendent, ils voient, ils constatent et surtout ils subissent.

    Ils se fichent de nos problèmes d’ego et ils ont parfaitement raison. Eux, ils veulent juste pouvoir vivre dans un monde supportable.

    La question qu'ils se posent est simple : "dans quel monde allons-nous grandir ?"

    Est-ce que je peux me contenter de leur répondre qu'il faut laisser le temps aux adultes de prendre conscience de leurs responsabilités dans ce monde futur ?... Alors, c'est qu'il faudrait arrêter de leur dire "d'être sages" parce que cette réponse ne contiendrait aucune sagesse mais une totale démission envers eux. 

    Dans un an, je fermerai ma classe pour la dernière fois.

    Ces visages d'enfants, je ne les verrai plus. Peut-être que leur absence m'apaisera.

    Jusqu'au jour où je deviendrai grand-père...

     

  • Boscalid

    Peu de gens connaissent ce nom...Et pourtant, il est partout. On a tous entendu parler du glyphosate et la population finit par croire que c'est le seul produit chimique dangereux...Que nenni.

    La farine blanche, par pitié, laissez tomber...Ou au moins pour vos enfants. 

     

    Boscalid SDHi : Générations Futures demande des mesures de retrait immédiat

     

    Le 

    sdhi

    Générations Futures

    Fongicides SDHi : après l’alerte des chercheurs sur leur dangerosité, Générations Futures alerte sur leur omniprésence dans notre environnement et demande des mesures de retrait des autorisations au niveau national et européen

    Rappel des faits : Mi-avril, des chercheurs de l’INSERM, du CNRS et de l’INRA ont alerté sur la dangerosité pour l’homme d’une classe de fongicides, les SDHi (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase).

    Ces fongicides sont très largement utilisés en agriculture. En France, ce sont ainsi plus de 70 % des surfaces en blé qui sont traitées avec ces produits, en 2014.

    Les fabricants de ces produits assurent que ces fongicides inhibent spécifiquement l’activité de cette enzyme dans les moisissures. Mais des scientifiques français à l’origine d’une publication scientifique[1] et d’une tribune dans Libération[2] ont sonné l’alarme car, selon leurs travaux, ces fongicides bloquent également l’enzyme humaine. Le blocage de cette enzyme conduit à l’accumulation d’une petite molécule, le succinate. Celle-ci va entraîner à long terme, un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques. Pour ces chercheurs, cela peut avoir comme conséquence l’apparition d’encéphalopathies sévères et même de certains cancers du rein ou du système digestif. Ces modifications, contrairement aux mutations, ne sont pas détectées ni testées, au cours des tests de toxicité conduits avant la mise sur le marché des pesticides.

    Le boscalid, un SDHi très (trop) présent. Suite à la publication de ces travaux, notre association s’est questionnée sur l’exposition des populations à ces fameux SDHi. Nos travaux révèlent aujourd’hui un autre aspect du problème : l’exposition importante de la population au fongicide SDHI le plus utilisé : le boscalide (ou boscalid). Le boscalide est une substance active autorisée dans l’UE depuis 2008 et son autorisation expire le 31/07/2018 [3]. En France, on le trouve dans une douzaine de spécialités commerciales ayant une Autorisation de mise sur le marché (AMM) [4].  Il est autorisé sur les crucifères oléagineuses, le blé, l’avoine, l’orge, le seigle, le tournesol, les pommiers, les amandiers, les cerisiers, les asperges, la carotte, les fraisiers, la laitue, etc.

    Cette molécule nous était familière, c’est pourquoi elle a attiré notre attention et nos recherches ont révélée qu’on retrouve ce fongicide SDHi :

    • Dans les eaux de surface. En effet, le boscalide était en 2013 le 8e pesticide le plus fréquemment quantifié, dans les eaux souterraines c’était le 12e[5].
    • Dans l’air. Le boscalide est l’un des deux fongicides les plus quantifiés dans l’air en PACA en 2016[6]. Dans l’Isère aussi c’est un des pesticides les plus retrouvés dans l’air[7].
    • Dans les aliments. Surtout le boscalide est le résidu de pesticides le plus fréquemment quantifié dans les aliments au niveau européen (6 704 déterminations). On le retrouve dans presque 10 % des recherches le ciblant, tous aliments confondus[8] ! Dans les enquêtes que Générations Futures a pu mener (analyses de fraises, salades ou muesli), ce résidu ressort très fréquemment[9].

    « Au regard de l’alerte scientifique majeure lancée par des scientifiques français sur la dangerosité des fongicides SDHi et de l’exposition importante de la population au principal représentant de cette famille, Générations Futures demande que l’ANSES suspende immédiatement les autorisations de mise en marché des produits contenant du boscalide et autres SDHis, à titre conservatoire. » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

    « Nous demandons également que la France fasse usage de la clause de sauvegarde prévue au niveau européen pour faire obstacle à l’entrée d’aliments traités avec des substances de cette famille chimique et demande une révision communautaire de l’homologation de ces substances actives SDHi. Enfin, l’autorisation du boscalide arrivant à son terme en juillet de cette année, nous demandons à la France de s’opposer à sa réhomologation. » conclut-il.

    NDLR: Générations Futures a envoyé ce jour des courriers aux ministères concernés et à l’ANSES:


    [1] https://www.biorxiv.org/content/early/2018/03/29/289058

    [2] http://www.liberation.fr/debats/2018/04/15/une-revolution-urgente-semble-necessaire-dans-l-usage-des-antifongiques_1643539

    [3] http://ec.europa.eu/food/plant/pesticides/eu-pesticides-database/public/?event=activesubstance.detail&language=EN&selectedID=1040

    [4] https://ephy.anses.fr/substance/boscalid

    [5] Source : SOeS 2015

    [6] cf.  Étude Air Paca, Mesures du Glyphosate dans l’air : étude exploratoire en région PACA Novembre 2017

    [7] Source : Atmo Auvergne Rhône Alpes 2015

    [8] EFSA, avril 2017

    [9] Pour le détail lire le dossier de presse Dossier de presse SDHi 240418

     

     

    Voilà la présentation qui en est faite par BAYER à l'attention des vignerons...Le verre de vin quotidien, aucun problème, mais alors du vin naturel...

    Quant aux grappes de raisins "non bio", savourés pendant tout l'été, autant boire du "round up" à la bouteille. BASF France Agro

     

    BASF France Agro

    Fongicides

    CANTUS

    L’anti-botrytis à base de boscalid


    Grâce à son mode d’action original, Cantus® permet de lutter contre le botrytis seul ou en programme de la floraison à la véraison. Pour un effet optimal, on l’utilisera aux stades A ou B. A noter : une activité anti-laccase dès le stade A et des effets contre l’oïdium.

    Botrytis sur grains

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    Bénéfices

    • Efficacité et souplesse : quel que soit le stade de développement de la vigne.
    • Biodisponibilité : son action translaminaire le met rapidement à l’abri du lessivage et assure le transport de la molécule vers l’autre face des feuilles.
    • Qualité des vins : il diminue le niveau de laccase, responsable de l’altération des couleurs, goûts et arômes du vin, et ce, dès le stade A.
    • Import : LMR dans les principaux pays importateurs.

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    0 800 100 299 (Service et appel gratuits)


    Préconisations d’emploi


    Cantus® est un fongicide de contact et translaminaire. Pour qu’il exprime toutes ses qualités, il sera utilisé de préférence en préventif aux stades A ou B.


    Pour une bonne gestion des modes d’action fongicides, il est recommandé d’appliquer Cantus® ou tout produit de la famille des carboxamides une seule fois par saison.

  • "Utopie sauvage"

    Tout comme notre fille. Tumblr nkicxcycz11rlz4xxo1 501

    Difficile de conquérir la liberté sans changer de mode de vie. Mais quand on ose ce choix, alors, le bonheur peut être au rendez-vous. Exemple avec Sylvie Barbe qui a tout simplement quitté l’agitation du monde moderne pour vivre dans une forêt, sous une yourte. Rencontre avec une dame hors-norme et terriblement inspirante.

    Source : Step aside project

    Si l’on connaît aujourd’hui le joli destin de cette pionnière de la yourte, c’est notamment grâce à Baptiste Henry. Ce réalisateur (à qui l’on doit déjà de magnifiques reportages) est allé à sa rencontre pour lui consacrer un film, Utopie Sauvage. Vous voulez avoir un aperçu du résultat ? Alors voyez cette superbe bande-annonce :

    Sylvie Barbe :

    « Je ne veux pas devenir un robot. je veux rester humaine. Pendant des années, j’ai crû que c’était moi qui étais fautive, que je n’étais pas adaptée à la société. En fait, non. Aujourd’hui, j’assume : c’est la société qui n’est pas adaptée à l’humain. »

    Source : Step aside project

    Le montage d’Utopie sauvage est presque terminé. Reste à financer la post production du film pour qu’il atterrisse le plus loin possible, jusque dans les salles de cinéma. Pour ça, Baptiste Henry lance une campagne de crowdfunding ici.

    Source : Step aside project

    Présentation du projet :

    Baptiste Henry, sur Step aside project :

    « Entre rêve éveillé et réalité brulante, le quotidien de Sylvie nous immerge dans un monde qui, à défaut d’un ailleurs, révèle la possibilité d’un autrement. »

    Source : Step aside project
    Source : Step aside project
    Source : Step aside project

    Pour qu’Utopie Sauvage soit diffusé le plus largement possible, ça se passe par ici

  • Monsanto, Bayer, les députés, les juges, la FNSEA...

    Le Roundup face à ses juges

    90 min

    Disponible du 11/08/2018 au 12/10/2018

    Disponible en direct : oui

    Prochaine diffusion le mercredi 15 août à 01h40

    Ce programme est disponible en vidéo à la demande ou DVD.

    À la lumière du procès symbolique de Monsanto tenu en 2016, Marie-Monique Robin expose l’ampleur du scandale sanitaire lié au Roundup, herbicide le plus vendu au monde. Un réquisitoire accablant, paroles de victimes et d'experts à l'appui.

    C’est l’histoire d’une colère citoyenne, jusque-là quasi inaudible, et d’une lutte contre un écocide, ou crime contre l'environnement, commis en toute impunité par la firme championne des OGM. En octobre 2016, à La Haye, victimes et experts témoignent – une première – devant le Tribunal international Monsanto, au fil d’un édifiant procès symbolique contre le Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde, et sa très toxique molécule active, le glyphosate. Cette année-là, quelque 800 000 tonnes de ce "tue-tout" (son surnom en espagnol) ou de ses génériques ont été déversées sur la planète. Si la multinationale a refusé de comparaître, les victimes ont raconté à la barre les conséquences de son épandage : malformations des enfants, cancers, maladies respiratoires ou rénales et destructions environnementales. Éclairé par des scientifiques, cet accablant réquisitoire révèle l’ampleur de ce scandale sanitaire, qu’illustrent des reportages bouleversants sur la tragédie en cours, de la France à l’Argentine en passant par les États-Unis et le Sri Lanka – premier pays à interdire le glyphosate. "Ce pulvérisateur nous a apporté la mort, alors qu’on voulait simplement gagner notre vie", lâche, amer, un riziculteur sri-lankais contaminé.

    Lanceuse d’alerte
    Presque dix ans après son enquête Le monde selon Monsanto, Marie-Monique Robin démontre, faisceau de preuves à l’appui, l’extrême nocivité du Roundup, à l’heure où l’Union européenne doit décider de prolonger ou non l’autorisation du glyphosate sur le marché. Déclaré en mars 2015 "cancérigène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), et reconnu comme tel par des études scientifiques secrètes commanditées par Monsanto, l’herbicide, omniprésent dans l’eau, l’air, la terre et les aliments, est aussi un perturbateur endocrinien, un antibiotique et un chélateur de métaux – il séquestre les minéraux. Face au silence coupable des agences de santé et à l’inertie des gouvernements, le film, à travers ce procès, montre également la mobilisation à l’œuvre de la société civile mondiale pour faire reconnaître l’écocide. L’enjeu ? La poursuite au pénal des multinationales dont les activités menacent la sûreté de la planète et la santé des hommes.

    Réalisation :

    Marie-Monique Robin

    Pays :

    France

    Année :

    2017

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    Le glyphosate a encore ses défenseurs

    Documentaire de Marie-Monique Robin, "Le Roundup face à ses juges"

    "Tout ce dont vous avez besoin pour rester productifs, qu'il s'agisse de glyphosate ou d'investissements dans les nouvelles technologies, est-ce que vous continuerez à y avoir accès? Je m'engage à faire tout mon possible pour que cela soit le cas" :  s'exprimant il y a deux semaines lors des Farmers Weekly Awards, le secrétaire d’État à l’agriculture britannique Michael Gove a mis du baume au coeur des syndicats agricoles nationaux. Ceux-ci ont lancé une campagne sur les réseaux sous le hashtag #GlyphosateIsVital afin d'obtenir la prolongation de la licence d’autorisation du glyphosate pour 15 ans… soit cinq années de plus que ce que propose la Commission européenne.

    Nul doute que le Royaume-Uni s'apprête à voter pour la prolongation de la licence du glyphosate. Et les Britanniques sont loin d’être isolés sur la question. Dans les faits, la majorité écrasante des États européens n’ont pas émis la moindre volonté de déroger au soutien qu’ils témoignaient à la proposition de la Commission européenne lors du précédent vote sur la question en 2016.

    Ils maintiennent que le produit est sûr, faisant systématiquement référence aux études des agences sanitaires de l’Union européenne. Problème : le rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments de 2015 s’avère être en partie basé sur une copie de la demande de réautorisation de Monsanto en 2012, comme le révélaient le mois dernier les "Monsanto Papers".

    Mais une majorité d'États ne suffit pas : la Commission européenne doit rassembler une majorité "qualifiée" afin de faire valider sa proposition. Soit seize Etats sur vingt-huit, représentants au moins 65 % de la population totale de l’UE. Dès lors, si l’on fait le calcul en termes de population, si la France, l’Italie et l’Allemagne ne se prononcent pas en faveur de la proposition de Bruxelles, celle-ci ne pourra être validée.

    La France pour l'interdiction du Roundup… mais quand ?

    Or la France a annoncé la couleur : elle votera contre la proposition de la Commission européenne. Tout en restant évasive quant à la date à laquelle elle souhaite interdire définitivement le produit. Si Nicolas Hulot s’est engagé à bannir le Roundup "d’ici la fin du quinquennat", le Premier ministre Édouard Philippe parle lui d’une transition "progressive et irréversible" d’ici à 5 ou 7 ans. Fidèle à sa conjonction de coordination préférée, le président Macron affirmait cette semaine qu’il ne souhaitait "ni procrastiner, ni stigmatiser" sur la question.

    Les "swing states" en route vers l’abstention ?

    Dans ce contexte, les voix de l’Italie et de l’Allemagne pourraient bien être décisives. La ministre de l’Environnement allemande Barbara Hendricks souhaite également voter contre, mais doit faire face à une forte opposition politique au sein du gouvernement.

    Le ministre de l’Agriculture italien s’est également prononcé récemment pour l’interdiction de l’herbicide au sein de l’Union européenne. Mais à l’approche des élections générales sur la péninsule, le Parti démocrate redoute les "pertes politiques non nécessaires" que pourrait engendrer un affrontement sur le glyphosate avec les populistes du Mouvement 5 étoiles. Selon  Franziska Achterberg, qui milite pour l’interdiction du glyphosate à Bruxelles avec l’ONG Greenpeace, ces deux pays pourraient choisir la voie de l’abstention. Ce qui empêcherait Bruxelles de valider sa proposition.

    Monsanto contre-attaque

    Mais Monsanto n’a pas dit son dernier mot. À Bruxelles, les lobbyistes des syndicats agricoles ont encore un peu plus d’une semaine pour tenter de changer la donne, notamment à travers leur campagne #WithOrWithoutGlyphosate.

    Plus inquiétant encore pour Martin Pigeon, de l’Observatoire européen des multinationales, Monsanto vient de se lancer dans une campagne de décrédibilisation de Christopher Portier, un scientifique en première ligne dans la valorisation des travaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui a émis un avis défavorable concernant le glyphosate. L’expert est accusé d’être lui-même à la merci de lobbys anti-glyphosate. Une allégation difficile à vérifier en huit jours, et qui ne remettrait de toute façon pas en question l’intégralité des recherches du CIRC puisque Christopher Portier n’était qu’un conseiller spécial externe du groupe de travail. 

    Le rôle trouble des autorités européennes

    Le rôle joué par les autorités européennes elles-mêmes est assez obscur. Malgré les révélations des Monsanto Papers, l’Autorité européenne de sécurité des aliments reste pour le moment campée sur ses positions. "(Nos) travaux d’évaluation du glyphosate ont été réalisés en parfaite adéquation avec (les réglementations européennes)", déclare un porte-parole de l’agence à ARTE.  

    La Commission européenne se défend de chercher à influencer le vote des États membres. Mais un compte-rendu d’une réunion d’avril 2016 entre le Commissaire européen à la santé Vytenis Andriukaitis, et le Copa et le Cogeca, les lobbys des syndicats agricoles à Bruxelles, rendu public par l’Observatoire européen des multinationales, laisse interrogateur. D’après ce compte-rendu, la Commission européenne aurait rappelé aux syndicats agricoles leur "responsabilité" afin de convaincre les gouvernements concernés du bienfait de sa proposition.

    D'après une source du groupe socialiste du Parlement européen, les eurodéputés devraient émettre leur avis concernant une résolution non contraignante visant à bannir le glyphosate du marché européen d'ici trois ans à Strasbourg, à la veille du scrutin décisif pour la Commission.

    Alors que l’autorisation du glyphosate arrivait à échéance en juin 2016, les membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à un consensus pour interdire ou autoriser sa présence sur le marché européen. La Commission a alors prolongé temporairement son autorisation jusqu’au 31 décembre 2017 et présenté un ultimatum aux États membres pour qu’ils trouvent un compromis sur la question avant cette date butoire.

     

     

     

  • Réduire la consommation du plastique

    Effectivement, bien avant les mesures gouvernementales, la solution passe par les consommateurs;

    Il nous arrive d'écrire à la direction de magasins que nous ne serons plus clients tant que leur usage du plastique sera aussi absurde.

    J'ai même abandonné l'achat d'une paire de chaussures de montagne dans un magasin de la région lorsque la caissière a sorti un sac en plastique pour emballer la boîte en carton.

    "Bon, stop, je ne la prends plus. Je ne cautionne pas la pollution de la planète. Vous n'y êtes pour rien mais vous pourrez toujours faire remonter l'information à votre direction. Merci, au revoir."

    J'aurais toujours pu la prendre sans le sac plastique mais ça n'aurait eu aucun impact sur le magasin. Le boycott est notre seule force...

     

    Des bouteilles en plastique destinées au recyclage dans le centre de tri et de valorisation des collectes sélectives des déchets du Syctom, dans le 15e arrondissement de Paris, le 5 mai 2015.
    Des bouteilles en plastique destinées au recyclage dans le centre de tri et de valorisation des collectes sélectives des déchets du Syctom, dans le 15e arrondissement de Paris, le 5 mai 2015. (MAXPPP)

    100 % de plastique recyclé en 2025 : voilà l'objectif visé par le gouvernement. Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique, a annoncé dans un entretien accordé au Journal du dimanche l'instauration d'un système de "bonus-malus" pour inciter les consommateurs à privilégier les produits en plastique issus du recyclage. La secrétaire d'État a aussi confirmé la volonté du gouvernement de mettre en place un système de "consigne solidaire" pour les bouteilles en plastique.

    Une enquête diffusée au mois de mars par le magazine 60 Millions de consommateurs révélait que seulement 26 % des emballages en plastiquesont actuellement recyclés dans l'Hexagone. Comment réduire sa consommation de plastique au quotidien ? Franceinfo vous donne quelques conseils. 

    Faire attention au suremballage, notamment des fruits et légumes

    Pour réduire sa consommation de plastique, tout commence dans le choix des produits en magasin. Par exemple, au rayon fruits et légumes, il n'est pas rare de trouver des produits sous plastique ou emballés dans du cellophane, comme le souligne franceinfo.

    Selon l'association Zero Waste France, 25,8 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année en Europe, dont 60 % proviennent des emballages. Préférez donc les fruits et légumes non-emballés. Plus largement, tous les produits doivent être passés au crible. Au rayon hygiène ou ménage, par exemple, les éco-recharges permettent de réduire considérablement sa consommation d'emballages. 

    La solution peut aussi résider dans l'achat en vrac, dont l'offre ne cesse de se développer. Le nombre d'épiceries qui proposent ce mode de consommation est passé de 18 en 2015 à 160 en 2018. Et les grandes surfaces ont franchi le cap. Café, graines, pâtes, riz... De plus en plus de produits sont disponibles. L'achat en vrac permet également d'éviter le gaspillage alimentaire, puisque les clients choisissent eux-mêmes la quantité qu'ils estiment nécessaire. 

    Privilégier les gourdes pour éviter les bouteilles en plastique

    L'association de consommateurs UFC-Que Choisir rappelle que l'eau vendue en bouteille génère 10 à 20 millions de m³ de déchets par an. Sauf contre-indication, l'eau du robinet est tout aussi potable. Privilégiez donc les carafes à table et pour la journée achetez une gourde réutilisable, qui représente une alternative aux multiples gobelets à usage unique utilisés à la fontaine. Pour la pause café, il suffit d'apporter sa bouteille isotherme ou sa propre tasse. Chaque seconde, 150 gobelets sont jetés en France.

    Arrêter les sacs en plastique à usage unique 

    Les sachets en plastique à usage unique sont aujourd'hui interdits en France. Depuis le 1er janvier 2017, ils sont officiellement proscrits de tous les commerces, hors caisses (par exemple pour les fruits et légumes), sauf s'ils sont compostables. Le gouvernement rappelait en 2017 que 100 milliards de sacs en plastique à usage unique étaient encore consommés chaque année et "en tout, plus de 700 espèces aquatiques sont impactées par les sacs plastiques". Pourtant, il n'est pas rare que des commerçants les proposent encore, notamment pour écouler leurs derniers stocks.

    La solution : investir dans un cabas réutilisable ou un chariot pour les courses. À noter toutefois que l'abus de cabas est mauvais pour la planète. Le ministère britannique de l'Environnement a calculé qu'un sac cabas (pour les sacs non tissés en polypropylène) doit être utilisé au moins onze fois avant que son impact environnemental soit inférieur à celui du sac en plastique. Pour les sacs en coton standard, le nombre s'élève à 131 fois.

    Éviter les produits à usage unique

    Pailles, couverts en plastique, brosses à dents, rasoirs... Les produits en plastique à usage unique sont une plaie pour l'écologie. Selon l'association Ocean Conservancy, les pailles arrivent en 7e position des déchets les plus trouvés en mer, soit 4% de ces derniers. La ville de Paris a récemment voté la suppression progressive des pailles, à partir de septembre, de tous les équipements municipaux. Une paille en plastique met jusqu'à 400 anspour se décomposer dans la nature. 

    Pour les couverts, privilégier le métal lavable et réutilisable. Dans la salle de bains, enfin, les pains de savon peuvent remplacer les flacons de gel douche, certains étant épinglés par les associations de protection de l'environnement, comme ceux contenant des microbilles. 

    Privilégier d'autres matières

    Au quotidien, le plastique est bien plus présent qu'on ne l'imagine. Ne serait-ce que dans les vêtements, comme ceux en synthétique. Les matières naturelles ont l'avantage d'être plus résistantes dans le temps. Le coton bio, le chanvre et le lin sont ainsi à privilégier. Attention toutefois au coton conventionnel, le plus couramment utilisé. Selon l'Ademe, il génère de "nombreux impacts environnementaux et sociaux".  

    Idem pour le mobilier, les objets de décoration ou de rangement : le bois, le verre et le carton offrent une durée de vie plus longue que les objets en plastique et permettent un meilleur recyclage.

  • Des solutions

    On pourrait penser à la lecture des articles que je poste que ma vision de l'avenir est essentiellement pessismiste et ne contient aucune solution.

    Il n'en est rien et à notre mesure, nous en appliquons certaines.

    Ici est présenté un travail de très grande qualité.


    Marie-Monique Robin : « L’autonomie alimentaire et énergétique sera facteur de résilience »

    Publié le 20/02/2015 • Par Laurence Madoui • dans : A la uneDossiers d'actualitéFrance • Source : COP 21

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    La Découverte

    Vingt ans après la publication, en avril 2014, du cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), l’économie mondiale vit à l’ère de la « post-croissance », qui permet de contenir le dérèglement climatique à un niveau compatible avec la survie de l’espèce humaine. Dans le scénario échafaudé par Marie-Monique Robin, c’est François Hollande, las de courir « après l’Arlésienne de la croissance », qui impulse le revirement des politiques économiques. Entretien avec Marie-Monique Robin, auteure « Sacrée croissance », une « uchronie prospective » - et optimiste -, déclinée sous forme de documentaire, de livre et d’exposition.

    CET ARTICLE FAIT PARTIE DU DOSSIER

    Climat : Pourquoi les experts défendent un rôle accru des collectivités locales

    EN PARTENARIAT AVEC

    Votre ouvrage (1) décortique nombre d’exemples locaux, toujours puisés à l’étranger, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique. Est-ce à dire que l’action des collectivités territoriales françaises, pourtant engagées dans des « plans climat », « plans de protection de l’atmosphère » et autres « plans de déplacements urbains », est sans grand intérêt ?

    Marie-Monique Robin : Les collectivités françaises ne sont pas étudiées dans cet ouvrage, qui entend proposer un modèle de transition écologique. Je m’intéresse donc aux territoires très avancés, où l’expérience est assez ancienne pour que l’on puisse y mesurer les transformations accomplies.
    Toutes les solutions sont identifiées. Mises bout à bout et généralisées, elles permettent de stopper, en vingt ans, la machine infernale de l’emballement climatique – sans que tous les problèmes soient résolus – et de poser les bases d’une société post-croissance.

    En quoi consistent ces solutions ?

    MMR : Pour répondre aux défis que sont le dérèglement climatique, l’épuisement des ressources, la crise financière et sociale, l’une des clés se trouve dans les territoires : c’est à cette échelle que l’on peut rechercher une autonomie aux plans alimentaire, énergétique et monétaire.
    Dans ces trois domaines, correspondant aux besoins essentiels, cette autonomie rendra les communautés résilientes face aux chocs venus de l’extérieur – tout en étant créatrice d’emploi local et de lien social. Sur le terrain, les projets qui avancent le mieux sont portés par des citoyens motivés et relayés par des municipalités à l’écoute.

    Vous parlez de ces « héros locaux », capables d’emporter l’adhésion des acteurs du territoire, en particulier des collectivités ?

    MMR : Oui, ces lanceurs d’avenir jouent un rôle essentiel. Ils actionnent la transition en convainquant leurs semblables de s’engager vers la sobriété et les énergies renouvelables. Les gens sont prêts à entendre le discours sur le dérèglement climatique et les menaces qu’il porte car ils voient bien que les politiques menées, axées sur la sacro-sainte croissance du PIB, ne fonctionnent pas. Les héros locaux doivent aussi convaincre les élus, en leur montrant que la transition est non seulement possible mais aussi porteuse d’activité économique et de cohésion sociale.

    C’est ce qu’exprime, dans votre ouvrage, l’économiste allemand Niko Paech, selon lequel « les politiques ont besoin de notre aide pour trouver le courage de dire aux gens des vérités pas très agréables et mettre en place les structures permettant de construire au plus vite la résilience » ?

    MMR : Exactement. La projection du film « Sacrée croissance » aide les élus à comprendre l’intérêt de la transition écologique comme outil de développement local. J’ai d’ailleurs le projet d’un film sur les emplois liés à la transition énergétique. Il y a un grand besoin de décentraliser et de responsabiliser les territoires. Dès 1997, le Danemark a invité les collectivités à s’affranchir, en dix ans, des énergies fossiles pour la production de chauffage et d’électricité.

    Avec l’appel à projets « Territoires à énergie positive », qui vient de distinguer 212 lauréats, la France ne s’inscrit-elle pas dans cette même logique ?

    MMR : L’appel à projets du ministère de l’Ecologie va certainement dans le bon sens. La différence majeure avec le Danemark étant le poids des opérateurs historiques en France. Au Danemark, la politique publique, impulsée par le gouvernement avec de substantielles incitations et relayée par les autorités locales, a très vite donné des résultats. L’île de Samsø a atteint, en 2005, l’autosuffisance énergétique grâce à un mix d’énergies éolienne, solaire et issue de la biomasse. Elle travaille aujourd’hui à décarboner totalement les transports, y compris les ferries.
    Un élément clé de cette évolution rapide est que les installations de production sont détenues à 100 % par les acteurs locaux, réunis au sein de coopératives dans lesquelles la commune détient des parts, tout en se portant, par ailleurs, garante des emprunts. Je ne vois pas comment la France pourrait aller vers un tel schéma sans casser le monopole, ou du moins la position ultra-dominante, d’EDF. Dans le modèle hexagonal, on ne deviendra pas « prosommateur ».

    Qu’est-ce donc que cette vertu qui serait inaccessible ici ?

    MMR : Le prosommateur est à la fois producteur et consommateur, c’est-à-dire un acteur économique à part entière, oeuvrant à un développement commun durable, selon la définition qu’en fait le Brésilien Joaquim Melo, l’un des pionniers des monnaies locales. Le prosommateur est par exemple producteur de chaleur en étant copropriétaire d’une chaufferie alimentée par de la biomasse, qui répond à ses besoins de consommation et à ceux de sa communauté. En étant associé à la production, il est aussi intéressé à la qualité du service, qui inclut l’efficacité énergétique des logements – et non la simple fourniture de chauffage.
    Toute la grande histoire de la croissance a été de nous réduire à un seul rôle, celui de consommateur. Le gaspillage vient notamment du fait que nous étions confinés à cette fonction consistant simplement à acheter. Le prosommateur est aussi l’utilisateur d’une monnaie locale ou celui qui participe à l’activité d‘une ferme urbaine.

    La France est-elle mieux armée en matière d’autonomie alimentaire qu’énergétique ?

    MMR : L’agriculture urbaine s’est développée sur des territoires aussi divers que Toronto (1ème ville du Canada) ou Rosario (3ème ville d’Argentine), grâce à des politiques municipales très volontaristes. Rosario dispose d’un département dédié à l’agriculture urbaine,  animé par 25 personnes, qui accompagne les maraîchers.
    Toronto – où l’agriculture urbaine est enseignée à l’université – cartographie les espaces disponibles et dépollue d’anciens sites industriels avant leur mise en culture. La réglementation y impose la création d’au moins un jardin collectif par arrondissement. Si l’espace fait défaut, on supprime des parkings ! A Paris, si l’on se place à l’échelle de la Métropole, c’est ce genre de politique qu’il convient d’engager.

    La production de l’agriculture urbaine n’est-elle pas vouée à rester anecdotique ?

    MMR : Des études montrent que la ville de Cleveland (Etats-Unis, Ohio, 400 000 hab.) pourrait aisément être autosuffisante en fruits, légumes et volailles. Si 20 % de ces produits frais étaient issus de circuits courts à Detroit (Etats-Unis, Michigan, 700 000 hab.), cela créerait 4 700 emplois et dégagerait un revenu annuel de 20 millions de dollars.
    En cas de rupture d’approvisionnement, les grandes villes du monde ne tiendraient pas plus de trois jours. Il est crucial d’y développer l’autonomie alimentaire. En Europe, les aliments parcourent en moyenne 3 000 km entre leur lieu de production et leur lieu de consommation.
    Les terres cultivées ont aussi l’intérêt d’absorber les pluies, que le dérèglement climatiques rendra plus violentes. J’ai rencontré les responsables de Toronto en juillet 2013, au lendemain d’une inondation.

    Et la production locale a vocation à être achetée avec de la monnaie locale ?

    MMR : Les communautés deviennent résilientes face au dérèglement climatique en reprenant en main, à leur échelle, l’alimentation, l’énergie ainsi que l’argent, nécessaire aux échanges. En commençant mon enquête, je pensais que les monnaies locales étaient un sujet sympa mais un peu gadget. Aujourd’hui, je crois que c’est par là qu’il faut commencer.
    Il existe environ 5 000 monnaies locales – ou sociales, alternatives ou complémentaires – dans le monde. Ce support d’échange fonctionne d’autant mieux que l’initiative de la société civile trouve un relais politique. C’est le cas, en France, du Sol Violette à Toulouse et du Gallégo à Rennes, Fougères et Redon, lancés par des associations avec l’appui respectif de la ville et du conseil général d’Ille-et-Vilaine.

    Ces monnaies ancrent la dépense dans le territoire et bénéficient à l’économie réelle. L’exemple de Conjunto Palmeiras, cet ancien bidonville du Nordeste brésilien où Joaquim Belo a créé l’une des premières monnaies locales d’Amérique latine, en 1998, est probant : à l’époque, moins de 20 % des habitants faisaient leurs courses dans le quartier ; en 2013, 93 % consomment localement. En moyenne, chaque « palmas » qui sort de la banque communautaire engendre 5 échanges avant d’y retourner. En Bavière, la circulation du « chiemgauer » a incité les entreprises à s’orienter vers des fournisseurs locaux.

    Il est bien entendu qu’il s’agit là de monnaies complémentaires, la monnaie nationale – ou l’euro ou le dollar – restant de mise pour les échanges de produits non produits localement – les villes ne cultiveront pas de blé ! Là encore, il s’agit d’une solution locale apportée aux grands désordres mondiaux, dont les acteurs sont reliés aux circuits internationaux, notamment économiques.

    Lire notre dossier : Quand les territoires inventent leur monnaie

    C’est la « glocalité », dont parle Joaquim Belo ?

    MMR : C’est cela, le « glocal » ou le local interconnecté. Il faut penser global : les enjeux (dérèglement du climat, déplétion des ressources, érosion de la biodiversité) concernent le monde entier. Mais la clé réside dans le local, qui n’est pas un repli sur soi mais la reconsidération des modes de production et de consommation par les membres d’une communauté. Produire localement épargne des ressources, réduit les émissions de gaz à effet de serre et crée de l’emploi.

    Comment prôner une économie stationnaire quand la croissance apparaît comme l’unique solution aux problèmes économiques ?

    MMR : Dans la vision des libéraux classiques britanniques, Adam Smith (1723 – 1790) et John Stuart Mill (1806-1873), le développement du bien-être, « pour le souverain et le peuple », passe par la hausse de la production. Selon ces économistes – qui se définissaient aussi comme philosophes, réfléchissant à la gestion des biens – , l’initiative privée doit être favorisée, le secteur bancaire encadré et les riches payer plus d’impôt. Quand un certain niveau de bien-être est atteint, il s’agit alors de ne pas produire indéfiniment car la terre porte en elle des limites physiques. Et il n’y a pas intérêt à être toujours plus riche – Smith raille le souci du paraître – il faut tendre vers une « steady-state economy ».

    Au XIXème siècle, les néoclassiques déboulonneront les classiques, en supprimant la terre – supposée inépuisable – des facteurs de production, dont ne resteront que le capital et le travail. Cette grande manipulation fut une réponse à l’économiste américain Henry George qui, à la fin du XIXème siècle, défendait l’impôt sur la terre. Les keynesiens ne tiendront pas non plus compte des ressources naturelles.

    Aujourd’hui nombre d’économistes alertent sur l’incompatibilité entre croissance économique et maîtrise du climat. « Les pays riches vont devoir oublier la croissance s’ils veulent stopper le changement climatique », déclarait Nicholas Stern en septembre 2009.

    Le propos n’a guère eu d’écho chez les responsables économiques. « A partir de 1 % de croissance, on recréée de l’emploi », affirme le ministre des Finances, Michel Sapin, par ailleurs peu disert sur les emplois liés à la sobriété, la transition, l’autonomie des territoires …

    MMR : Les esprits évoluent. J’ai eu carte blanche pour une intervention d’une heure à la dernière fête de l’Humanité. J’y ai déclaré qu’il fallait sortir de la logique productiviste. Et j’ai été vivement applaudie.

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    Climat : Pourquoi les experts défendent un rôle accru des collectivités locales

     

    SOMMAIRE DU DOSSIER

    1. A quelles conditions la COP 21 sera-t-elle un succès ?
    2. Stuttgart, Manchester : deux exemples de villes « zéro carbone » à méditer
    3. COP 21 : L’accord international est signé, le travail de terrain continue
    4. Climat : l’appel des maires pour un accord plus ambitieux
    5. « Les maires peuvent sauver le monde, laissons-les faire »
    6. « Une organisation mondiale des villes devrait siéger à la Cop21 »
    7. Climat : « Toutes les régions de France seront touchées, les mesures d’adaptation doivent être localisées »
    8. Climat : un train d’avance pour le pays ch’ti
    9. Climat : « Les collectivités du Sud ont beaucoup à nous apprendre »
    10. « Les collectivités locales sont les premières prises à la gorge par le changement climatique »
    11. « Plus vite les collectivités se saisiront de la loi, plus vite nous verrons les outils à améliorer »
    12. « Les collectivités doivent faire encore plus de bruit sur la COP21 » – Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot
    13. Il faut « anticiper les changements climatiques à l’échelle régionale » selon le climatologue Hervé Le Treut
    14. « Il faut que le pouvoir énergétique soit décentralisé », Claire Roumet, directrice générale d’Energy Cities
    15. Marie-Monique Robin : « L’autonomie alimentaire et énergétique sera facteur de résilience »
    16. Climat : le chemin accompli, de Copenhague à Paris
    17. « L’adaptation au changement climatique implique d’inventer de nouvelles formes de management public »

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