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Souffrance animale
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/04/2018
Premièrement, les responsables de cette exploitation devraient être jugés, condamnés à une peine de prison ferme. Une longue peine.
Deuxièmement, il est du devoir des consommateurs de s'informer, de façon claire et certaine, de la provenance des animaux qu'ils mangent. Car ce sont des animaux avant d'être de la "viande" dans les assiettes.
Troisièmement, si ces images ne sont plus supportables et si le doute ne peut pas être levé sur les conditions de "survie" des animaux, alors, il reste à changer de régime alimentaire.
Ou alors, il est absurde et hypocrite de plaindre ces cochons.
Je ne suis pas "vegan", je ne suis pas "écolo", je suis juste quelqu'un qui ne mange plus les animaux et qui souffre de ce que l'humain fait endurer à la planète dans son ensemble.
Le reste, c'est juste des "étiquettes" et je me contrefous des étiquettes.
La vidéo choc de L214 qui dénonce des conditions indignes dans un élevage de porcs dans le Tarn
Une des images dans cet élevage porcin / © L214
L'association militante diffuse une nouvelle vidéo : après les abattoirs, L214 est parvenu à filmer un élevage d'engraissement porcin dans le Tarn. On y voit des animaux malades, blessés ou même morts. L'association demande la fermeture de l'exploitation.
Par Fabrice Valery
Un bâtiment en piteux état, sale et avec des conditions d'hygiène qui ne sont pas aux normes, des animaux vivants sur des caillebotis souillés, à proximité de rats et de blattes, des cochons blessés avec des blessures infectées, d'autres morts gisant à proximité de l'élevage...
C'est le piteux tableau d'un élevage intensif d'engraissement de porcs, situé à Peyrole, dans le département du Tarn, que l'association L214, qui lutte contre l'utilisation des animaux et les conditions de vie indignes qui leur sont imposées, dénonce dans une nouvelle vidéo fournie à la presse ce 12 avril.
L'association a déjà dénoncé les conditions d'abattage des animaux d'élevage, avec plusieurs vidéo-chocs comme dans l'abattoir de Pézenas dans l'Hérault en 2016.
Cette fois, la vidéo a été tournée courant février 2018 dans les locaux d'une l'exploitation tarnaise. L214 dénonce notamment "les caillebotis obstrués ou le sol en béton non raclé qui obligent les animaux à vivre au milieu de leur excréments".Vue extérieure de l'exploitation / © P. Lagorce / France 3
Des animaux "présentant des blessures sévères", notamment aux oreilles et aux flancs, ne sont pas isolés des autres bêtes, "ce qui ne conduit qu'à aggraver l'état d'infection de leurs plaies", selon L214. Pour l'association, les morsures aux oreilles "sont le signe d'un environnement d'élevage inadapté". L214 stipule également que de nombreux porcs ont la queue coupée, sans doute pour éviter les morsures, et que cette pratique "routinière" est interdite par la réglementation.
Sur les images, on voit des animaux lécher les plaies de leurs congénères. L214 rappelle que "l'éleveur est tenu de contrôler régulièrement l'état de santé des animaux, d'isoler les animaux malades et blessés dans un endroit sec et confortable et de les soigner".
L214 a décidé d'alerter la Direction départementale de la Protection des Populations (DDPP) du Tarn sur la situation sanitaire de cet élevage. Elle va également porter plainte contre l'éleveur pour maltraitance par négligence.De nombreux animaux portent des blessures infectées / © L214
La DDPP du Tarn a indiqué à France 3 que l'exploitation avait déjà subi un contrôle en 2014. Selon nos informations, une nouvelle inspection a eu lieu sur place mercredi 11 avril. Selon les informations de France 3, cette inspection a conduit à l'euthanasie de 11 porcs.
Quant à l'éleveur, contacté par France 3 mercredi 11 avril, il a réfuté que ces images aient été tournées dans son exploitation mais a refusé d'ouvrir les portes à notre équipe de reportage.
EN VIDEO / le reportage de Pascale Lagorce et Mathieu Chouvelon :Reportage sur l'exploitation mise en cause dans le Tarn.
Et surtout, qu'on ne vienne pas me dire que c'est un cas "isolé". Des cas comme celui-là, sur l'ensemble de la planète, il y en a des milliers.
En voici un autre :
Un cargo transportant plus de 50.000 moutons vivants au Proche-Orient a été immobilisé en Australie après la diffusion d'une vidéo montrant des conditions déplorables à bord. — Animals Australia / AFP - La diffusion lundi d’une vidéo montrant les conditions de transports déplorables de moutons par bateaux, entre l’Australie et le Golfe persique, a choqué l’Australie.
- Des millions de bêtes traversent aussi chaque année la mer Méditerranée depuis l’Europe vers les pays du Maghreb et du Moyen-Orient dans des conditions parfois déplorables, dénonçaient des associations de protection animale en août dernier.
- Loin d’être un modèle dans la prise en compte du bien-être animal dans le transport, la France serait toutefois plutôt bonne élève sur le transport maritime de bétail. Mais des améliorations sont possibles.
La vidéo fait grand bruit en Australie depuis sa diffusion lundi dans une émission télévisée locale. Il faut dire que les images sont insoutenables, autant que celles qu’a pu tournerl’association L214 en France dans les abattoirs. Cette fois-ci, les images proviennent de l’Awassi Express, un cargo battant pavillon panaméen, lors de cinq traversées effectuées l’an dernier entre l’Australie et les pays du Golfe persique, les cales remplies de milliers de moutons vivants.
« Un problème connu avec l’Australie »
On y voit des bêtes entassées dans des enclos sur les dix étages du bateau, devant se battre pour accéder à la nourriture, suffoquant, contraintes de rester debout par une chaleur accablante… Et au bout des trois semaines de voyage, des centaines de moutons morts gisant sur le sol, certains en état de décomposition avancée. En août 2017, sur l’un des trajets effectués, l’Awassi Express a perdu 2.400 moutons sur les 63.804 qu’il convoyait. Soit un taux de mortalité de 3,74 %.
Olivier Lapôtre, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publiquevétérinaire, a vu les images et ne se dit pas si surpris. « Depuis plusieurs années, le transport d’animaux vivants depuis l’Australie pose régulièrement problème, commence-t-il. Les trajets sont longs et le nombre de bêtes embarquées colossal. Surtout, l’Australie exporte pour l’essentiel des moutons dont la viande est un sous-produit aujourd’hui pour les éleveurs australiens du fait de la forte valeur du cours de la laine. Ces moutons expédiés dans les bateaux n’ont que très peu de valeur. »
Des calvaires aussi en Méditerranée
L’Europe, elle aussi, exporte des animaux vivants par mer. Entre 2013 et 2016, 9,8 millions d’ovins et de bovins ont traversé la Méditerranée depuis l’UE vers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, soit près de 3 millions par an. Les animaux partent principalement de Sète (Hérault), Tarragone et Carthagène (Espagne), Midia (Roumanie) ou Rasa (Croatie) pour rejoindre la Turquie, le Liban, Israël, le Maroc, l’Algérie, la Libye et l’Egypte. Mais le contexte n’aurait rien à avoir avec l’Australie.
« Un taux de mortalité de 3,74 %, c’est en tout cas du jamais vu chez nous, indique Christian Berthet, à la tête d’une entreprise de commerce de bétail, la SAS Berthet, spécialisée dans l’export d’animaux hors Europe. Le dernier bateau que nous avons chargé avait à bord 2.471 bovins, nous n’avons enregistré qu’un mort à l’arrivée, assure-t-il. C’est le ratio habituel. »
Compassion in World Farming (CIWF) France dépeint un autre tableau. En août dernier, l’ONG dévoilait les résultats d’une enquête sur la dure réalité du transport maritime vivant à travers la Méditerranée réalisée par deux associations allemande et suisse entre juillet 2014 et janvier 2017. Neuf navires bétaillers ont été inspectés sur cette période*. « Cette enquête a permis de ramener des images similaires à celles qui ont pu être tournées sur l’Awassi Express, indique Agathe Gignoux, chargée d’affaires publiques pour CIWF France. Les litières sont insuffisantes voire absentes, les enclos sont surchargés, des animaux sont blessés, suffoquent et meurent pour les plus faibles d’entre-eux. »
Des bateaux parfois inadaptés et une législation trop permissive…
Le premier problème réside déjà dans l’inadéquation des navires bétaillers. Il s’agit régulièrement d’anciens car-ferries ou de cargos reconvertis pour le transport d’animaux mais sans les aménagements nécessaires, pointe l’enquête. « Les rampes sont trop pentues, l’éclairage est mauvais, la ventilation insuffisante, liste Agathe Gignoux. Parfois même, la pièce n’est pas assez haute pour permettre aux bovins de tenir leur tête droite. »
Aux bateaux mal conçus s’ajoute une législation que les associations de protection animale jugent trop permissive. Le règlement européen 1/2005, en vigueur depuis le 5 janvier 2007 fixe la durée maximale de transport avant un repos obligatoire à 29 heures pour les bovins et ovins, 24 heures pour les porcs et 19 heures pour les animaux non-sevrés (les veaux). « Mais ce point du règlement ne vaut que pour le transport par camion et n’est pas appliqué aux transports maritimes, poursuit la chargée de mission du CIWF. Sur les bateaux, les animaux sont considérés comme déchargés et il n’y a plus alors de notions de repos obligatoire. » Or ces voyages par-delà la Méditerranée durent en moyenne entre cinq et dix jours, voire quinze pour les bateaux qui partent d’Irlande ou se rendent au Liban.
Ce règlement 1/2005 impose aussi le suivi du bien-être des animaux transportés jusqu’au lieu de destination même si celui-ci se retrouve hors Union européenne. « Mais qui est en charge de ce suivi ?, interroge Agathe Gignoux. Les transports longue distance impliquent de multiples acteurs-propriétaires des animaux, commerçants en bétail, capitaines des navires- et les responsabilités ne sont pas déterminées de façon précise. »
« Des contrôles systématiques au port français »…
Christian Berthet invite tout de même à ne pas mettre tous les exportateurs dans le même panier et assure ne pas avoir connaissance d’abus du côté français. « Nous avons tout intérêt à prendre soin des animaux que nous transportons, explique-t-il. D’abord parce qu’ils ont une valeur financière forte. Environ 2.000 euros pour une vache. Ensuite, parce que les contrôles vétérinaires sont systématiques au port de Sète. Les autorités vétérinaires de l’Hérault inspectent une première fois le bateau à vide et contrôlent le camion pour s’assurer que les bêtes ont voyagé dans de bonnes conditions depuis leurs exploitations. Une fois les animaux chargés, ces mêmes autorités vétérinaires montent à bord du bateau pour un dernier contrôle avant le départ. »
Christian Berthet parle de contrôles systématiques. Pourtant, la France serait loin d’être un modèle en la matière, si on en croit la direction générale Santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne. « En 2016, le taux de lots de bovins exportés présentant des non-conformités en matière de bien-être des animaux enregistré en France (12,6 %) était supérieur à la moyenne de l’UE pour la même période (8,3 %) », signale-t-elle dans un rapport d’audit réalisé en France entre le 9 et le 13 octobre derniersur le bien-être des animaux durant leur transport hors-UE. Dans cet audit, elle pointe en particulier l’absence régulière de contrôles vétérinaires au moment du chargement des camions pour vérifier le traitement des animaux et l’état des véhicules.
Mais des améliorations tout de même possibles
Le président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire confirme cette lacune qu’il explique par un manque de moyens octroyés par les autorités françaises comme celles d’autres pays dans le contrôle des camions tant au départ qu’en cours de route. « Mais on parle bien de camions, précise Olivier Lapôtre. Cet audit s’est concentré sur les conditions de transport des animaux hors UE par route, vers la Turquie essentiellement. C’est en effet un vrai point noir en France. » En revanche, il confirme les dires de Christian Berthet : « Au port de Sète, les contrôles des bateaux sont systématiques. Les flux sont moins importants et la France a mis l’accent sur les transports maritimes. »
Cela n’empêche pas de plancher sur des améliorations. C’est l’objet d’un groupe de travail mis sur pied en septembre dernier par le ministère de l’Agriculture pour aboutir à des meilleures pratiques dans les exportations françaises de bétail. L’un des axes de réflexion est la garantie d’un transport correct par voie maritime. L’une des demandes principales du CIWF est la nomination d’un responsable de protection animale dans tous les navires bétaillers, « lors du chargement, du trajet, du déchargement », détaille Agathe Gignoux. « Ce serait une bonne chose », appuie Olivier Lapôtre. Christian Berthet dit déjà le mettre en place sur chaque navire qu’il affrète.
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Océans et réchauffement
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/04/2018
La revue "Nature" n'a pas la réputation de colporter des délires apocalyptiques. Il va bien falloir que l'humanité se décide à prendre conscience de ce qui se met en place.
Réchauffement planétaire : la circulation des courants dans l'Atlantique Nord est à son plus faible niveau depuis 1 600 ans
Ce phénomène "pourrait perturber les conditions météorologiques depuis les États-Unis et l'Europe jusqu'au Sahel et provoquer une hausse plus rapide du niveau des mers sur la côte est des États-Unis", selon des chercheurs.
La circulation des courants océaniques dans l'Atlantique est à son plus faible niveau en 1 600 ans, selon des études parues dans la revue Nature le 11 avril 2018. (GOOGLE MAPS) La circulation des courants océaniques dans l'Atlantique Nord est à son plus faible niveau depuis 1 600 ans, en partie à cause du changement climatique, mettent en garde deux études parues dans la revue Nature, mercredi 11 avril. Ces travaux valident l'hypothèse d'un affaiblissement de la circulation de ces courants, connus sous l'acronyme Amoc (circulation méridienne de retournement de l'Atlantique).
Cette circulation permanente des eaux marines consiste en une remontée des eaux chaudes des zones tropicales de l'Atlantique vers le nord grâce au Gulf Stream, réchauffant au passage l'Europe de l'Ouest. Une fois dans l'Atlantique Nord, ces eaux refroidissent, deviennent plus denses et plus lourdes et coulent sous des eaux plus chaudes pour repartir vers le sud.
"Cela pourrait provoquer une hausse plus rapide du niveau des mers"
Ces courants marins transportent aussi d'une zone à l'autre des nutriments, de l'oxygène, des larves de coraux ou encore de poissons. Ils contribuent également à la capacité des océans à absorber et à stocker du dioxyde de carbone (CO2), principal responsable du réchauffement climatique.
"Si le système continue de faiblir, cela pourrait perturber les conditions météorologiques depuis les États-Unis et l'Europe jusqu'au Sahel et provoquer une hausse plus rapide du niveau des mers sur la côte est des États-Unis", avertit la Woods Hole Oceanographic Institution, qui a participé aux recherches.
Un phénomène "très certainement lié à des facteurs humains"
Cet affaiblissement des courants serait le fruit de la fonte des glaciers et de plateformes glaciaires, qui libèrent de l'eau douce, moins dense que l'eau salée, dans l'Atlantique Nord. "L'eau douce affaiblit l'Amoc car elle empêche les eaux de devenir assez denses pour couler", explique à l'AFP David Thornalley, de l'University College London, coauteur d'une des études.
Dans la première étude, David Thornalley et son équipe ont étudié les grains de sable déposés par les courants sur les fonds marins au fil du temps. Plus les grains de sable retrouvés dans les sédiments étaient gros, plus forts devaient être les courants qui les avaient transportés. Les résultats révèlent que l'Amoc a été relativement stable entre l'an 400 et 1850 et a commencé à s'affaiblir au début de l'ère industrielle.
La seconde étude s'est penchée sur les températures de la surface de l'océan et en déduit que l'Amoc a décliné d'environ 15% au cours des cinquante dernières années, probablement à cause du changement climatique dû aux activités humaines. S'il est difficile de connaître avec certitude le rôle joué par le réchauffement climatique, "le fait que l'Amoc soit resté faible et se soit affaibli au cours du XXe siècle, avec un déclin notable à partir de 1950 environ, est très certainement lié à des facteurs humains", estime David Thornalley.
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L'air pur de la campagne (2)
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/04/2018
Une ferme de ponte d'œufs de 185 000 poules située dans le village de Lescout (Tarn) est suspectée par la maire de la commune d'être à l'origine de plusieurs cas de cancers. L’Agence régionale de santé (ARS) a été saisie.
MONTICELLLO/ISTOCK
- Publié 11.04.2018 à 18h40
Une ferme de ponte d'œufs de 185 000 poules, située à Lescout dans le Tarn et dont se dégage une odeur nauséabonde, pourrait être à l'origine de plusieurs cas de cancers. C'est en tout cas ce que redoute le maire de la commune. Selon lui, 78 cas de cancers ont été recensés ces 15 dernières années autour de l’élevage. Une réunion publique s'est tenue lundi 9 avril en présence d'un représentant de l’Agence régionale de santé (ARS).
Des expertises sont en cours
"Depuis 2006 nous n'avions reçu aucune plainte. Depuis les derniers courriers de ce début d'année, nous avons essayé de rendre objectifs les propos du maire qui présente une liste de 78 cas de cancers dont 42 personnes décédées en 15 ans dans un rayon d'1,5 km autour de l'élevage. Nous nous sommes rapprochés des médecins traitants et avons croisé les données du registre du cancer du Tarn", a-t-il précisé selon La Dépêche. L’Agence Nationale de Santé Publique a également été saisie. Des analyses scientifiques ont été réalisées, les résultats devraient être révélés dans les deux prochains mois.
L'attention des villageois ne se porte pas sur les poules, mais sur les odeurs et vapeurs qui se dégagent du site. Impossible de savoir s'il s'agit d'émanations toxiques pour le moment. Mais en attendant les résultats de l'expertise, les familles s'inquiètent : "Et en attendant d’éventuelles analyses, que fait-on de nos enfants? Ils continuent d’aller à l’école située tout près de l’élevage?", a questionné une mère de famille. "On veut savoir ce qu’on respire, ça pique les yeux et la gorge. Quand on ne vit pas ici, on ne peut pas comprendre", assure un autre habitant.
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Astéroïdes
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/04/2018
Je n'ai pas les compétences pour dire si c'est exact ou pas mais je fais confiance à ce gars-là parce que tout ce qu'il met en ligne, c'est du sérieux, du vérifié, du concret, pas de l'affabulation pour audimat...J'ai déjà visionné un certain nombre de vidéos de ce "youtuber" (j'aime beaucoup le personnage) et je me suis amusé à vérifier autant que possible les propos. Je n'ai jamais rien trouvé qui puisse contredire les données.
Donc, à la 21 ème minute, ce qu'il dit me sidère... Tout le reste est aussi passionnant que d'habitude mais là, j'en suis resté bouche bée...Et effectivement, comme il le dit, un astéroïde, c'est rien au regard de l'impact de l'humanité elle-même...Nous sommes "l'astéroïde"...
Je me suis donc dit quand même que j'allais chercher à vérifier ces données mais avant j'ai voulu visionner cette vidéo, "par hasard"...
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Autisme et création
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/04/2018
Documentaire : Dernières nouvelles du cosmos ou la complexité de l'autisme
Le film, Dernières nouvelles du cosmos, prend l'affiche le 6 avril au Québec. Photo : Artistik Rezo
Dernières nouvelles du cosmos est un documentaire consacré à Hélène Nicolas, une jeune autiste au parcours stupéfiant. Ce film de la cinéaste Julie Bertuccelli, qui prend l'affiche cette semaine, vous fera reconsidérer votre conception de l'intelligence.
Un texte d'Anne-Josée Cameron
Souffrant d'autisme déficitaire, Hélène Nicolas est confiée aux bons soins d'un centre spécialisé (de jour) sans aucune amélioration pendant 14 ans.
En 1999, sa mère Véronique Truffert décide de tout abandonner pour se consacrer à sa fille. Elle prend alors le temps de la connaître vraiment, réussit à lui apprendre à utiliser ses mains et parvient même à la toucher.
Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'au détour d'un jeu, elle réalise que sa fille sait lire. Elle lui offre alors un alphabet en pièces détachées et découvre du même coup que sa fille sait également écrire.
Hélène a d'ailleurs publié, depuis, trois livres sous le nom de Babouillec.
On a fait une batterie de tests et j'ai fini avec le dictionnaire car je ne savais plus quoi lui demander.
Le documentaire Dernières nouvelles du cosmos se penche sur le cas de cette jeune femme brillante, possédant de grandes capacités intellectuelles, dont la plupart des gens auraient dit qu'elle était déficiente.
C'est avec beaucoup de sensibilité que la réalisatrice, Julie Bertuccelli, suit Hélène dans son quotidien. On la voit en compagnie de sa mère, mais également en compagnie du metteur en scène Pierre Meunier qui, ébloui par son recueil de poésie Algorithme, crée un spectacle inspiré du livre.
Dernières nouvelles du cosmos est un documentaire profondément troublant parce qu'il nous oblige à reconsidérer notre conception de l'intelligence et de la normalité. Hélène a trente ans, semble en avoir 20 et a le comportement d'une enfant de deux ans, mais lorsque le dialogue s'établit grâce aux lettres avec lesquelles elle écrit, elle fait preuve d'une intelligence supérieure qui force l'admiration.
Dernières nouvelles du Cosmos prend l'affiche au cinéma à Québec le 6 avril prochain.
À lire aussi :
- Le combat d’une mère pour son fils autiste
- Mois de l’autisme : beaucoup de travail reste à faire, selon la Fondation Jean Allard
Accueil > bouquins > Rouge de soi. Une splendeur !
Rouge de soi. Une splendeur !
04/04/2018CommenterAllez aux commentaires
Si vous ne connaissez pas Babouillec, vous ne me croirez pas. Son portrait ici. C’est une autiste profonde qui n’a jamais appris à lire, à écrire, à parler mais qui possède un cerveau somptueux. Elle retient tout, s’intéresse à tout, écrit comme personne avec un vocabulaire insensé. Chacune de ses phrases est une lumière dans une explosion d’artifice, c’est interrogeant, ça demande une attention pour ne rien rater car tout est important, ou interpellant, ou philosophique dans Rouge de soi. Comme dans Algorithme éponyme et autres textes son premier opus.
Il faut savoir qu’elle « écrit » en déposant des petites lettres en carton sur une feuille et c’est sa mère qui transcrit tel quel. Pas une seule faute d’orthographe, jamais. Des litanies superbes, des pensées magnifiques.
C’est un roman, l’héroïne s’appelle Héloïse Othello, elle est danseuse et participe à des ateliers de créations. Elle a deux chères amies plus le frère de l’une d’elles, en sus, pour le fantasme. Elle a aussi une réparatrice de vie, madame Sanchez (jeu de mot ?) qui la remet sur des rails. C’est pas qu’elle veut être comme tout le monde, avec son cerveau qui ne se plie pas aux règles sociétales, bien au contraire, elle attache une grande importance à la différence mais cherche le minimum de confort pour pouvoir communiquer.
Héloïse, qui jouit de l’autonomie de son corps ce qui n’est pas le cas de Babouillec, est néanmoins sa projection. Elle aussi écrit son livre qui va s’appeler Rouge de soi. Elle explique : « rouge comme les interdits, le sang, l’intimité, l’émotion suprême, la timidité, le dépassement de soi dans la profondeur de l’identité, le carrefour des sens interdits. »
A lire absolument si vous êtes amoureuse/reux des mots, des questions philosophique, du vocabulaire. C’est l’éloge de la différence ou comment faire d’un enfermement terrifiant la zone de décollage d’une poésie hallucinante !Quelques citations d’Hélène Nicolas, alias Babouillec :
« La définition du mot plaisir oriente notre vision du plaisir : fournir du désir à nos intentions. La vie occupée à décrypter les intentions polymorphes de ses hôtes ignore la routine. »
« La liberté d’opinion est un acte précieux inscrit dans la charte des droits de l’homme. A-t-on le droit de s’en servir lorsque nos opinions froissent notre famille, doit-on élire à l’unanimité les opinions permises ? »
« Ma soeur, c’est la nana qui aimerait squatter votre subconscient pour écrire votre histoire avec ses idées. Elle fait partie des gens qui prennent beaucoup de place. Elle ne sait pas où loger son « elle », alors elle déborde. »
» Suzy la femme a la générosité sauvage d’un cerveau sans garde-fou. Elle a laissé entrer Héloïse et ses valises remplies d’inconvenances dans la démesure. Suzy, cette raccommodeuse d’esprits effilochés, aide son amie à rassembler les morceaux rouges de soi ».
« Je me suis battue en dehors des conventions sociales qui véhiculent des modèles indéchiffrables dans ma panoplies sensorielle, ce vaste monde de l’auto-construction et je me suis construite dans cet indéchiffrable surréalisme de la pensée, cet ailleurs tellement loin de l’hypothèse du bébé parfait. Combien sommes-nous dans ce monde réglementé à dérailler dès la naissance et à ne jamais trouver la bonne bicyclette ? »
Et la plus belle :
« Avec l’écriture, j’ai enfin trouvé un moyen de me raconter sans parler de moi. »
Epoustouflante, je vous dis !Rouge de soi de Babouillec, 2017 aux éditions Rivage. 142 pages. 15 €
Texte © dominique cozette
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L'air pur de la campagne
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/04/2018
C'est effrayant de voir à quel point l'activité humaine porte atteinte à l'environnement et le souhait des populations urbaines de quitter un environnement pollué pour aller s'installer dans des contrées rurales et un environnement préservé, c'est du passé et une illusion dans certaines régions agricoles. On passe juste d'une pollution à une autre. Il reste le choix de la maladie à venir au final...Ouais, super...
Il va falloir envisager de prendre encore un peu plus d'altitude et de trouver un coin dans lequel il n'y aura ni pollution industrielle, ni pollution agricole.
Bon, alors, voyons la carte de France...
Le fin fond de la Lozère, les plateaux du Massif Central, le Mercantour, le Queyras, les Pyrénées, l'Aveyron... J'ai l'impression de voir se réduire inéluctablement les zones de survie... Je parle de zones de survie puisque, ailleurs, il est impossible de présager des atteintes environnementales sur l'espérance de vie.
Un agriculteur répand des pesticides sur son champ, le 9 mai 2016 à Fromelles, près de Lille ( AFP/Archives / DENIS CHARLET )
Le risque de maladie de Parkinson lié aux pesticides ne se limiterait pas aux seuls agriculteurs, mais toucherait aussi la population des régions les plus agricoles, et notamment les plus viticoles, exposées à ces substances, selon une étude publiée mardi.
Une augmentation de la maladie de Parkinson dans la population générale habitant les cantons français les plus agricoles, notamment viticoles, a en effet été relevée dans une étude épidémiologique nationale.
Cette augmentation est observée "y compris après exclusion des agriculteurs", souligne l'éditorial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) dédié à la maladie de Parkinson paru la veille de la journée mondiale consacrée à cette pathologie neurodégénérative.
Une explication possible serait que l'utilisation importante des pesticides s'accompagnerait d'une exposition des riverains à ces substances phytosanitaires. Le terme de pesticides regroupe trois catégories de produits: les insecticides, les fongicides et les herbicides.
"90%" des pesticides "sont dédiés à l'usage agricole, avec un risque plus élevé de maladie de Parkinson de l'ordre de 10% chez les agriculteurs", souligne la neurologue Marie Vidailhet dans l'éditorial de ce numéro du BEH édité par l'agence sanitaire Santé publique France.
Si le rôle de l'exposition non-professionnelle aux pesticides était confirmé dans la maladie de Parkinson, "le nombre de cas de Parkinson attribuable aux pesticides pourrait être plus élevé que si seule l'exposition professionnelle était impliquée", selon les auteurs de l'étude.
"L'association la plus forte a été observée pour les cantons avec les proportions de terres agricoles dédiées à la viticulture les plus élevées, avec une incidence de la maladie plus élevée de 10% par rapport aux cantons sans viticulture", notent-ils d'après des analyses effectuées à partir de 69.000 cas survenus en métropole sur la période 2010-2012.
Cette association est retrouvée chez les hommes et les femmes, alors que "les hommes sont plus impliqués dans l'épandage de pesticides", relèvent Sofiane Kab et Alexis Elbaz (Inserm/Santé publique France) avec leurs collègues co-auteurs de l'étude.
L'incidence (nouveaux cas) de la maladie augmentait progressivement avec l'augmentation de la proportion de surfaces agricoles utilisées, selon l'étude.
"Ces résultats justifient la surveillance de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs et la poursuite d'études sur le rôle de l'exposition non professionnelle aux pesticides en population générale", souligne pour sa part la neurologue. "Ils plaident également en faveur de la réduction de l'exposition aux pesticides des agriculteurs et des riverains des cultures, notamment viticoles", ajoute-t-elle.
La viticulture compte parmi les cultures les plus utilisatrices de pesticides. En France, en 2000, la viticulture représentait 3% de la surface agricole utile (Sau) et consommait 20% des tonnages des pesticides, essentiellement en raison d'un usage important de fongicides et d'insecticides.
Les agriculteurs représentent environ 5% de la population.
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Philosophie amérindienne
- Par Thierry LEDRU
- Le 09/04/2018
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Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne
par Russell Means
Qui est Russell Means ?
Russell Charles Means (1939-2012) était un activiste Oglagla Lakota (Sioux) qui lutta pour les droits des autochtones américains, il fut un activiste politique sous la bannière libertarienne, acteur, activiste politique, peintre et musicien. Il est devenu un membre prominent de l’American Indian Movement (AIM) après avoir rejoint l’organisation en 1968. Il aida à organiser des évènements notables de lutte pour les droits natifs, évènements qui attirèrent une couverture médiatique nationale et internationale, comme l’occupation de l’ancienne prison d’Alcatraz (sise en territoire indien) en 1969, l’occupation du Mount Rushmore en 1971 et surtout le siège par les agents fédéraux de la réserve de Wounded Knee en 1973.
Il fut nommé prermier directeur national de l’AIM en 1970. Sous son leadership, le mouvement commença des campagnes d’activisme plus soutenues et plus remarquées.
Means fut actif internationalement concernant les problèmes des droits indigènes, ceci impliqua son activisme avec des groupes Indiens d’Amérique Centrale et d’Amérique Latine. Il participa à des réunions aux Nations-Unies et au congrès des États-Unis pour la reconnaisance des droits autochtones. Il fut politiquement actif dans sa réserve de Pine Ridge (Sud-Dakota) et aussi au niveau de l’état du Dakota et au niveau national.
Il commença sa carrière d’acteur en 1992. Il apparut dans plusieurs films dont le plus célèbre: “Le dernier des Mohicans” avec Daniel Day Lewis (rôle de Chingakook). Il a produit et édité ses propres CD musicaux. Il a publié son autobiography (extraits traduits et publiés sur Résistance 71) en 1995 “Where White Men Fear to Tread”
Russell Means est décédé d’un cancer à l’âge de 72 ans dans la réserve de Pine Ridge ou “le camp de prisonnier de guerre # 334” comme il aimait à la décrire. Camp de prisonnier en l’occurence totalement hors de propos puisqu’il est à noter que de la très jeune histoire des Etats-Unis, la seule guerre perdue par ceux-ci fut celle qu’ils menèrent contre les nations Sioux et Cheyennes, qui virent la défaite de l’armée américaine et la signature du traité de Fort Laramie en 1868, traité où les Etats-Unis faisaient des concessions territoriales et de souveraineté aux nations indiennes victorieuses et non pas l’inverse. Ce traité fut bien sûr bafoué par les Américains (comme les quelques 400 autres signés entre 1776 et la fin du XIXème siècle), qui continuèrent à voler et piller les territoires des nations qui les avaient pourtant militairement vaincu dans les grandes plaines centrales et les montagnes du Dakota. il faut bien que cela soit compris.
Dans la dernière année de sa vie, Russell Means travailla (entre autre) à laisser un écrit “testamentaire” de son passage sur terre. Il ne voulait sans doute pas que l’on se rappelle de lui seulement comme d’un activiste. Il entreprît donc, malade et aidé de son épouse et d’un co-auteur Bayard Johnson, la rédaction de ce petit ouvrage de 100 pages, simple et direct, expliquant les bases de la philosophie de la vie et de la vision du monde des Indiens des plaines et à quelques variantes près, de l’ensemble des nations amérindiennes. Le résultat fut cet ouvrage à la portée universelle: « If you’ve forgotten the names of the clouds, you’ve lost your way », dont nous avons traduit quelques passages marquant et qui fut publié en 2013, peu de temps après sa mort. Traduction du titre en français: « Si vous avez oublié les noms des nuages, vous avez perdu votre chemin« .
Russell nous a laissé un superbe testament et il a réussi sa nouvelle mission, celle de montrer aux yeux de toutes et tous, qu’il n’était pas seulement un activiste, mais aussi un philosophe et un sage dont le dernier message vibrant ouvre la porte à la fraternité et au retour à la loi naturelle des choses, faite de terre/femme nourricière.
Mitakuye Oyasin (Nous sommes tous inter-reliés)
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Source : https://resistance71.wordpress.com/2014/04/24/introduction-a-la-philosophie-et-la-pensee-amerindienne-russell-means-presentation/
La loi naturelle
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Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 1ère Partie)
Si vous avez oublié les noms des nuages alors vous avez perdu votre chemin (1ère partie)
Une introduction à la pensée et à la philosophie amérindienne
par Russell Means
~ Extraits traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
-o-o- Résistance 71 -o-o-
25 Avril 2014
La loi naturelle
Russell Means
Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2013
par Résistance 71
Dans la perspective matriarcale, le monde est un endroit nourricier. Un endroit où des cadeaux sont donnés gratuitement. Lorsque les conquistadores espagnols et portugais arrivèrent, les Aztecs et les Incas ne pouvaient pas comprendre pourquoi ces nouveaux arrivants étaient si atteints de la folie de l’or. Tout ce qu’ils avaient à faire étaient de le demander et les Indiens leur auraient donné.
Christophe Colomb écrivit après ses premiers contacts avec les Indiens des Caraïbes, que les natifs de l’endroit étaient si généreux et pacifiques que c’en était une faute. Une faute ? Générosité et pacifisme des fautes, des défauts ? De quel type de monde provenait-il à votre avis ? Du monde de l’inquisition, des âges sombres, de la mort noire. Les Indiens des Amériques allaient se familiariser avec ce monde très bientôt.
Si vous vivez dans un monde où tout ce dont vous avez besoin est disponible de manière gratuite, la veulerie et le goût de la possession paraissent être une forme d’insanité. Pourquoi quelqu’un voudrait-il plus que ce dont il a besoin ? La terre mère procure une abondance quasi illimitée. Tout comme une mère donne à son enfant tout ce dont il/elle a besoin, la Terre fait de même pour ses enfants, les humains comme les autres créatures. Si vous suivez la loi naturelle, vous n’avez pas peur de la mort, vous voyez les cycles naturels de la mort et de la renaissance partout autour de vous, dans vos parents et vos enfants, dans l’engourdissement de l’hiver et les nouvelles feuilles du printemps, la régénération de toute sorte de vie nouvelle. Les anciens du monde indigène ne s’accrochent pas à la vie, ils n’ont pas peur, quand ils deviennent une charge pour la société, ils s’en vont tout simplement. Dans chaque cycle de la nature, tout au long de leur vie, ils ont été les témoins de la mort, de la réincarnation, de la renaissance, la mort et la décomposition se transformer en nouvelle vie et ils savent qu’ils font partie intégrante de ce cycle.
Les détails spécifiques du comment tout ceci se passe ne sont pas importants. Les peuples indigènes ne mentent pas, ils n’inventent pas d’histoire lorsqu’ils ne connaissent pas la réponse complète à une question. Ils ne prétendent ni n’affirment qu’ils savent des choses dont ils n’ont aucun moyen de vraiment savoir. Ils n’écrivent pas les paroles de ceux qui prétendent entendre des voix et proclament ensuite que ceci sont les paroles d’une sorte de “dieu”.. parce que la vie est vécue en équilibre, le langage se développe avec des positifs, pas de négatifs. Il n’y a pas de mot pour dire “mentir” dans la langue Lakota (NdT: une des langues du groupe dit “Sioux”), dans notre langue nous ne sommes pas capables d’insulter quelqu’un ou quelque chose. Dans la loi naturelle, chaque chose a sa place, où est le mal ? Il n’y a pas de mal dans la nature. En vivant par la loi naturelle, nous percevons les choses effectivement au travers de nos sens, nous développons une appréciation pleine et essentielle du monde réel qui nous entoure, de ce que nous expérimentons au quotidien, de la réalité.
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Vivre en suivant la loi naturelle
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Vivre en suivant la loi naturelle
Russell Means
Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012
par Résistance 71
En tant que chasseurs-cueilleurs, nous observons le renard et l’ours. Lorsqu’ils mangent des baies, ils ne mangent pas toutes les baies sur le même buisson. Lorsque des ours mangent du miel, ils ne détruisent pas les ruches, ils en prennent un peu et continuent leur chemin. Il y en a toujours suffisamment pour permettre une régénération. Nous savons donc bien mieux faire que de vider un bout de terrain de toutes ses sources nourricières. C’est ainsi que vous vivez en suivant la loi naturelle.
Les chasseurs-cueilleurs ne vident jamais leur supermarché naturel. Ils n’endommagent pas leur environnement de quelque manière que ce soit. La famine n’existe pas chez les chasseurs-cueilleurs parce que les sources de nourriture sont extrêmement variées et ne peuvent pas être épuisées en même temps. Ils savent où est l’eau (NdT: même dans le désert, les travaux de recherche de l’anthropologue américain Marshall Sahlins ont démontré que les sociétés de chasseurs/cueilleurs étaient en fait des sociétés d‘abondance contrairement au mythe perpétré par les anthropologies structuralistes évolutionistes et marxistes pour qui la fausse image du chasseur/cueilleur luttant pour sa survie toujours à la limite de la famine, est une image valorisatrice pour leur idéologie soutenant la société étatique comme étape ultime de l’évolution…). La Terre-Mère est leur corne d’abondance, avec bien des types différents d’animaux, de légumes et de fruits sont à disposition pour toutes les saisons. Les chasseurs-cueilleurs savent également comment stocker la nourriture à la fois sous une forme séchée et en utilisant des caves à racines. Ils connaissaient les plantes bonnes pour la médecine et où les trouver.
Avec si peu de temps à passer pour subvenir à leurs besoins immédiats, ils avaient la liberté de s’occuper d’eux-mêmes et de leurs familles, de s’occuper de l’un l’autre, de vivre selon la loi naturelle, sans conflit. Il n’y a pas de conflit dans la loi naturelle des choses, il n’y a pas de mal.
Quand vous y réfléchissez bien, lorsqu’un enfant est né, où est le mal ? Un ours ou un cougar tuant et mangeant ce qu’ils ont l’habitude de manger, n’est pas plus mal que ce qu’un humain tue pour manger ce qu’il a l’habitude de manger. Nous respectons tout ce qui se trouve dans le monde naturel et que nous utilisons à un moment ou un autre au cours de nos vies. Nous remercions l’arbre que nous coupons pour faire les piquets de nos tipis. Quand vous révérez une plante, les animaux, il est facile de voir qu’il n’y a aucun mal dans la nature.
Chaque bonne pensée est une prière. C’est ce que nous croyons. C’est pourquoi nous n’avons pas d’églises. La vie est une église, l’univers est notre temple. Être conscient de l’existence et du bien-être du “Petit Peuple”, le nom que nous donnons aux insectes, c’est une forme de prière.
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Source : https://resistance71.wordpress.com/2014/04/25/introduction-a-la-philosophie-et-la-pensee-amerindienne-russell-means-1ere-partie/
L’équilibre et la sacralité de toutes choses
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L’équilibre et la sacralité de toutes choses
Russell Means
Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012
par Résistance 71
Il est marrant de constater que l’être humain est physiquement constitué de 2/3 d’eau comme notre grand-mère la terre. La Terre et le corps humain sont les hôtes de vastes colonies de vie diverse. La Terre, au travers de ses fonctions naturelles se purifie elle-même constamment. Lorsque les humains demeurent en contact avec les processus naturels de purification de la Terre, les humains font la même chose, ils s’efforcent de se purifier continuellement par des procédés naturels, maintenant un équilibre. Toute la vie doit demeurer en équilibre.
Les peuples indigènes de par le monde qui ont toujours vécu au gré des cycles de la Terre et de l’univers se retrouvent maintenant en déséquilibre parce que ces cycles ont été dérangés. Équilibre, qu’est-ce que cela veut dire ? Vivre en équilibre veut dire comprendre la loi naturelle.
On apprend la loi naturelle en observant toutes les différentes formes de vie autour de nous, les plantes, les animaux à quatre pattes, les peuples des insectes, ceux des animaux ailés… Les humains sont soumis aux mêmes lois ou principes que toute chose dans l’univers.
Une fois qu’une forme de vie commence à entrer en surpopulation, le Grand Mystère ou quelque soit la force gouvernant toutes choses, va commencer à créer des mécanismes naturels qui vont limiter la croissance de la population et ramener les choses en équilibre. Par exemple chez les mammifères, lorsqu’une surpopulation menace l’équilibre d’une famille de rongeurs, on en a vu se jeter dans la mer et se suicider en masse. Ceci se produit parmi les humains aussi, bien que cela prennent différentes formes, comme l’abus de drogues, d’alcool, les crimes violents, les guerres. Ceci est la loi naturelle en action.
Santé et équilibre sont intrinsèquement liées. Si une société crée une accumulation de déchets, alors un terrain fertile pour le développement de maladies existe, par contre si les gens vivent en équilibre en accord avec la loi naturelle, il n’existe et ne peut pas exister une quelconque accumulation de déchets. Les rejets de la vie amérindienne ont toujours été des matériaux complètement naturels, pas toxiques ni pour les humains, ni pour tout autre résident de la planète. Même les déchets du corps humain, quand ils ne sont pas accumulés en trop grandes quantités dû à une trop grande population, ne sont pas toxiques. C’est même l’opposé, décomposés dans les éléments, ceci procure une nourriture naturelle pour développer de nouvelles vies. Tout ce qui est utilisé par les Amérindiens vivant suivant la loi naturelle retournera à continuer la construction de nouveaux blocs de vie.
Récemment, vous avez sans doute entendu parler des patriarques parlant au sujet des “crédits carbones”, la base de la “valeur” dans le système scientifique actuel est le droit de chaque individu à contribuer au partage de la pollution, ce qui veut dire, de faire leur part pro-rata d’assassinat de la terre et de ses systèmes naturels dont nous dépendons tous pour survivre. Ils parlent même du comment l’individu pourra dans un futur proche, vendre ses crédits carbone à quelque industrie polluante. Il se créera une bourse d’échange des crédits carbone (NdT: déjà été créé avec le CCX ou Chicago Carbon Exchange) où s’achèteront, se vendront et se feront attribuer les crédits carbone. Simplement par le fait de naître, le patriarque s’octroie le droit de participer de manière identique et équitable à la destruction de la Terre. Ceci est un bien triste auto-portrait. La base de la monnaie, des choses de valeur est utilisée pour être des métaux précieux, maintenant la valeur est fondée sur la saleté et le génocide universel, incluant le “maso-génocide”, c’est à dire le génocide de soi-même.
Si un peuple vit et obéit à la Loi Naturelle, il n’y a aucun besoin pour des lois humaines dans aucune situation. La première loi humaine marque la mort de la loi naturelle. Une fois qu’une loi de l’Homme est créée, l’Homme est devenu dieu, le faiseur de lois et le but entier de l’existence humaine est un échec.
La loi naturelle est la loi de la vie, la loi des hommes est la loi de la mort. Ceci s’applique également à la cellule familiale. Une fois que la loi humaine est imposée sur la cellule familiale, les schémas normaux d’attention et de développement sont interrompus. Chaque famille dans son nucleus devient son propre domaine autocrate, où la liberté de la jeunesse n’existe que lorsque les jeunes quittent l’unité familiale et commencent eux-mêmes leur propre cellule familiale autocrate. Sous la loi naturelle, la structure familiale extensivement intriquée devient encore plus forte et encore plus interconnectée tandis que de nouvelles générations arrivent en son sein.
Nous ne construisons pas d’églises pour aller y prier une fois par semaine. Nous prions dehors, dans le monde naturel et notre vie entière est une prière, parce qu’il y a une sacralité en toutes choses dans le monde naturel ici, sur notre Grand-Mère Terre.
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