Blog

  • Les revenus de la guerre.

     

    "La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. " ¨Paul Valéry

    Artiste, écrivain, Philosophe, Poète (1871 - 1945)

    "Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c'est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre. Et nous gagnons.

    Warren Buffet (milliardaire américain)

     

     

    482301032 122141005856562845 4796174133198633025 n

    Sur les marchés financiers, les entreprises du secteur de la défense profitent du contexte géopolitique actuel. Lundi, les investisseurs se sont en effet rués à la bourse sur les actions des entreprises européennes d’armement.

    Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny

    Radio France

    Publié le 18/02/2025 08:27 Mis à jour le 18/02/2025 08:28

    Temps de lecture : 2min Dassault Aviation, avec son célèbre avion de combat Rafale, a gagné 6%. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

    Dassault Aviation, avec son célèbre avion de combat Rafale, a gagné 6%. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

    Le souhait de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen de lever les contraintes budgétaires pour permettre aux États-membres de financer la Défense a été entendue par les investisseurs. Ces derniers se sont en effet rués, à la bourse, sur les actions des entreprises européennes d’armement. Les indices boursiers en ont eux-mêmes profité : lundi 17 février, la bourse de Paris a gagné un peu plus de 0,13% avec un indice CAC40 arrimé au-dessus de 8 000 points. Progression proche de 0,1% de l’indice DAX à Francfort. Londres a gagné 0,2% grâce à cet appétit pour les valeurs de la Défense.

    En France le groupe de hautes technologies Thales a gagné près de 6%, Safran (spécialisé dans l’aéronautique et le militaire) : +2%, Dassault Aviation (avec son célèbre avion de combat Rafale) a gagné 6%. Ces valeurs ont même atteint leur plus haut historique. La musique est la même ailleurs en Europe. L’action du constructeur aéronautique suédois Saab a flambé de 11%, l’allemand Rheinmetall de 9% à la Bourse de Francfort, etc.

    Nouvel effet Donald Trump

    Les déclarations d’Ursula von der Leyen en faveur d’une plus grande liberté budgétaire au niveau européen s’ajoutent aux positions exprimées très clairement par le président américain. Donald Trump met la pression sur les pays de l’Alliance atlantique pour qu’ils augmentent leur participation financière  à l’effort de Défense de l’Otan jusqu’à 5% de leur PIB, leur richesse nationale. Quelque 5% pour l’heure, seule la Pologne en est la plus proche. Les autres tournent entre 2 et 3% de leur PIB.

    Une perspective de hausse des budgets publics pour la Défense sous-entend une montée en puissance de la production industrielle d’armements et d’équipements militaire. Et il n’y a pas que la bourse. Une autre idée est de créer des obligations communes, des titres de dette émis par les États, pour financer nos efforts de Défense. L’équivalent des obligations vertes pour l’environnement. Nous sommes là dans un autre genre de beauté, mais les investissements nécessaires sont estimés à 3 000 milliards de dollars supplémentaires sur les dix prochaines années pour les puissances européennes.

  • Le mal absolu.

    Je sais que ce roman, écrit, il y a plus de dix ans, contenait les idées que je développe dans la dystopie en cours.

    "Les héros sont tous morts", "Tous, sauf elle", "Le désert des Barbares", "Terre sans hommes", sont la continuité de ces lignes, mais poussées à l'extrême. 

    L'humanité est mortifère. 

    Quelques individus sont portés par l'amour de la vie.

     

    Boutwhite web 1

     

    Il serpenta entre les arbres, hors de tout objectif et de toute conscience réelle. Ce fut une fuite sans but. La douleur était en lui, les terreurs l’habitaient. Et il souffrait davantage encore de ne pas maîtriser ces assauts morbides, de ne pas parvenir au contrôle de soi et de devoir, pour trouver une certaine paix, consumer ses forces dans des défis déraisonnés.

    Il atteignit un nouveau sommet, simple colline déboisée, ouverte sur les horizons. Dans la dernière montée, un vertige l’avait ébloui. Il décida de manger. Espérant surtout y trouver l’absence de pensées dont il avait besoin.

    Face à lui s’étendaient des pentes boisées, vastes mers de couleurs superbes sur lesquelles les rayons solaires, variant leurs inclinaisons et leurs intensités, jouaient pendant des heures. Il devina, sous le secret des frondaisons, les itinéraires répétés des animaux, leurs parcours ancestraux, incessamment agressés par des hommes envahisseurs. Il sentit l’angoisse pesante des espèces encerclées, les cris suppliants des arbres abattus, les râles étouffés d’une terre labourée, toutes ces souffrances quotidiennes qui resserraient impitoyablement sur des êtres fragiles leurs étreintes mortelles. Il aperçut au loin une brume étrange, surplombant une vallée invisible. Était-ce une vapeur échappée d’un lac ou la pollution d’une ville ? Embryon de pluie ou haleine putride. C’est de nos âmes que s’élevait ce poison. L’empreinte des hommes sur la Terre. Le cerf, au fond des bois, percevait le parfum pestilentiel des fumées d’usine, le ronflement des moteurs, le vacarme des avions, le hurlement aigu des tronçonneuses, les appels des chasseurs vers les meutes excitées des chiens. Même le parfum âcre de sa sueur agressait les narines des animaux aux abois. L’homme n’était toujours qu’une menace, que le complice cynique de la mort. Le dégoût. Il n’était qu’un humain. Les fumées de son fourgon, les routes dont il profitait, les champs sulfatés pour les récoltes forcées dont il se nourrissait, les bétails engraissés pour des populations obèses, les mers vidées par les filets dérivants, les centrales nucléaires pour des électricités gaspillées, les forêts vierges rasées pour des meubles coûteux, les fleuves agonisants sous les rejets nitratés, les décharges sauvages et les dépotoirs engorgés. On immergeait dans les fosses marines des containers de déchets radioactifs comme on jetait par les fenêtres des voitures un paquet de cigarettes. Le geste était le même. C’est la mort qu’on propageait.

    Le dégoût.

    Il ne voyait pas d’issue et sentait combien ses réflexions le conduisaient à une impasse. Si les animaux vivaient dans la peur permanente, la planète elle-même ressentait-elle cette angoisse ? Représentions-nous désormais le mal absolu ?

    Sa simple présence éveillait dans les arbres des frissons inquiets et les gens incrédules mettaient cela sur le compte du vent. Un pigeon passa devant lui. Son vol était puissant et rapide. Était-ce une fuite, la recherche désespérée d’un dernier refuge ? On trouvait jusque dans les mers australes des traces de dérivés chimiques. Où pouvait-il aller ? Les feuilles des arbres, autour de lui, le regardaient avec des yeux terrifiés, des hordes d’insectes affolés fuyaient devant ses pas aveugles, les nuages empoisonnés pleuraient des larmes acides.

    Les hommes avaient propagé la mort. Ils étaient son plus fidèle allié. L’humanité comme l’étendard de la grande faucheuse.

    Le dégoût.

    La violence du dégoût.

    Il se leva et prit le chemin du retour. Un court instant, des désirs de suicide. Il en gardait sur les lèvres un goût sucré, presque bon, l’anéantissement salvateur de la culpabilité et l’impression d’un geste enfin à soi.

    Il ne devait pas rester seul. Il en mourrait. C’était certain.

    Tête baissée, il parcourut les bois, la mort aux trousses et c’est ce sentiment effroyable de la fin à venir que les hommes étouffaient sous des agitations frénétiques. Ne pas savoir, ne pas écouter ni sentir. Rien. Vivre dans l’aveuglement, juste pour se supporter. Nous étions la mort et nous le savions. Mais nous maintenions avec obstination l’interdiction de le dire.

    Il finit par courir espérant que la violence de l’effort empêcherait toute intrusion raisonnée.

    Arrêter de penser et ne penser qu’à cela.

    C’était donc cela le rôle du sport. Juste le complice d’une dictature complexe. L’opium du peuple, un de plus.

    Ne pas penser. Courir. Etouffer le dégoût sous des épuisements musculaires.

    « Arrête de penser ! » cria-t-il dans le silence craintif des bois. Des sanglots échappés bloquaient ses souffles dans la gorge serrée.

    « Arrête de penser, gémit-il, arrête. »

    A l’orée d’une clairière, il se figea. Il ne se souvenait pas de cet espace dégagé. Il regarda autour de lui et ne reconnut rien. Au premier instant, il se dit qu’il était perdu mais l’absurdité de cette conclusion le frappa. Parmi les hommes, il était perdu. C’est ici qu’il était quelque part mais il n’y trouvait pas les repères inculqués et se sentait totalement égaré.

    Avant de s’effondrer, il fonça, droit devant.

    Ce n’est pas le temps qui s’égrena mais la répétition mécanique de ses foulées, la force de ses respirations, l’usure de ses muscles, le choc dans son crâne des pas retombés, les crachats de salive qui suintaient aux coins des lèvres et les larmes salées qui coulaient de son corps comme un pus honteux.

    Honteux.

    C’est ainsi qu’il déboucha sur une route. Il reconnut l’accès au lac. Il était descendu trop bas. Il remonta le ruban goudronné sans diminuer la longueur de ses foulées, comme poursuivi par l’horreur du monde humain et il songea à ces milliards de kilomètres balafrant la planète, cicatrices sans cesse entretenues, élargies, renforcées, reliées entre elles par des réseaux de plus en plus étendus. Il crut devenir fou et comprit qu’il découvrait la vraie raison. Les fous, de leurs côtés, traçaient de nouvelles routes pour rejoindre plus rapidement leurs semblables.

    Le parking, le fourgon. Il courut encore, s’engouffra, ferma la porte et sauta fébrilement sur la boîte de cannabis. Anesthésier les flots de pensées sous des brouillards parfumés, étouffer fébrilement des consciences insupportables."

     

    blog

  • Podcast : "Dernières limites"

    Personnellement, malgré tout ce qui se passe sur le plan guerrier, économique, politique, sanitaire, les Trump, Poutine, Zelensky et autres combats des chefs, rien n'y fait. 

    Il n'y a que les "limites planétaires" qui me motivent à lire, lire, écouter, écouter, réfléchir.

     

     

    https://podcast.ausha.co/dernieres-limites/bande-annonce

    "ll y a 50 ans paraissait un rapport scientifique qui fit l’effet d’une bombe. Le rapport Meadows évaluait pour la première fois l’impact de l’activité humaine sur notre planète. Sa conclusion : continuer la croissance, qui va de paire avec une consommation toujours plus grande des ressources planétaires, aboutirait inévitablement à un “crash” au cours du XXIème siècle.

    Dans ce podcast, la journaliste Audrey Boehly mène l’enquête 50 ans après en interrogeant des experts et des scientifiques : a-t-on dépassé les limites planétaires ? Quelles sont les solutions pour bâtir un avenir où l’activité humaine n’épuiserait pas les ressources de notre seule planète ?

    undefined cover

    Dernières limites

    Bande-annonce cover

    Dernières limites

    Bande-annonce

    03min |25/02/2022

    Écouter

    Description

    50 ans après la parution du rapport Meadows, la journaliste Audrey Boehly mène l’enquête en interrogeant des experts et des scientifiques : a-t-on dépassé les limites planétaires ? Quelles sont les solutions pour bâtir un avenir où l’activité humaine n’épuiserait pas les ressources de notre seule planète ?

    Dernières Limites est un podcast pensé et écrit par Audrey Boehly. La réalisation et la musique sont d’Emma Chevallier, l’illustration de Chloé Nicolay et la production Saga sounds, avec le soutien de la Fondation Madeleine abritée par la Fondation de l’Université Paris Dauphine - PSL.

    Retrouvez tous les épisodes de notre série :

    PROLOGUE : 50 ANS APRÈS | DENNIS MEADOWS
    Dennis Meadows, coauteur du rapport Les limites à la croissance. Version doublée en français.

    #1 MEADOWS : UN RAPPORT EXPLOSIF | GAËL GIRAUD

    Gaël Giraud est économiste, directeur du programme Justice environnementale de Georgetown University, directeur de recherche au CNRS et ancien chef économiste de l'AFD.

    #2 COMMENT NOURRIR LE MONDE | MARC DUFUMIER

    Marc Dufumier est agronome, professeur honoraire à AgroParisTech, et expert auprès de la FAO (organisation des nations unis pour l’alimentation et l’agriculture).

    #3 DE L’EAU DOUCE POUR TOUS ? | FLORENCE HABETS

    Florence Habets est hydrogéologue et hydroclimatologue, directrice de recherche et enseignante à l’Ecole Normale Supérieure.

    #4 LA MER DANS NOS FILETS | PHILIPPE CURY

    Philippe Cury est directeur de recherche à l'IRD, directeur du Consortium européen Euromarine et spécialiste de l'approche écosystémique des pêches.

    #5 POUR UN CHÂTEAU DE SABLE | ERIC CHAUMILLON

    Eric Chaumillon est professeur à l'université de La Rochelle en géologie littorale et spécialiste des littoraux et des ressources en sable.

    #6 BIODIVERSITÉ EN DANGER | SANDRA LAVOREL

    Sandra Lavorel est écologue, directrice de recherche, membre de l'Académie des sciences, présidente de l'Évaluation nationale des écosystèmes français et contributrice à l’IPBES.

    #7 ENERGIE : L'OVERDOSE | MATTHIEU AUZANNEAU

    Matthieu Auzanneau est directeur de The Shift Project, groupe de réflexion sur la transition énergétique, auteur de Pétrole : le déclin est proche et du blog du Monde Oil Man.

    #8 MINERAIS : CREUSER, MAIS JUSQU'OÙ ? | PHILIPPE BIHOUIX

    Philippe Bihouix est ingénieur centralien, auteur de Quel futur pour les métaux ? Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société et de L'âge des low-tech.


    #9 LE CLIMAT EN SURCHAUFFE | VALÉRIE MASSON DELMOTTE

    Valérie Masson Delmotte est paléoclimatologue, chercheuse senior au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) au sein du CEA et co-présidente du GIEC.

    #10 A-T-ON DÉPASSÉ LES LIMITES ? | AURÉLIEN BOUTAUD

    Aurélien Boutaud est docteur en sciences de la Terre et de l’environnement, chercheur associé au CNRS et co-auteur des ouvrages Les limites planétaires et L’empreinte écologique.

    #11 MIGRATIONS ET GÉOPOLITIQUE | FRANÇOIS GEMENNE

    François Gemenne est spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement, professeur à Sciences Po Paris et Grenoble, et à l’Université libre de Bruxelles.


    #12 VIVRE AUTREMENT | DOMINIQUE MÉDA

    Dominique Méda est philosophe et sociologue, directrice de l’Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales de Paris Dauphine et présidente de l’Institut Veblen.

    Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

  • "Manifeste pour une terre vivante"

    ""Si la théorie officielle sur le réchauffement climatique d’origine anthropique est correcte, alors la priorité la plus urgente est de protéger et de restaurer le sol, l'eau et les écosystèmes dans le monde entier.

    Si la théorie officielle sur le réchauffement climatique d’origine anthropique est erronée, alors la priorité la plus urgente est de protéger et de restaurer le sol, l'eau et les écosystèmes dans le monde entier.""

    Charles Eisenstein

    Manifeste pour une Terre Vivante, le site du livre de Charles Eisenstein

    Accueil

    Le livre

    L’auteur

    Blog

    Éditions du Ā

    Contact

    Manifeste
    pour une Terre Vivante

    Éveiller notre conscience pour préserver la planète

    de Charles Eisenstein

    Préface d'Olivier Clerc

    Traduit de l’anglais par Isabelle Wynn

    Encore un livre sur l’écologie ?… Détrompez-vous ! Celui-ci n’est comparable à aucun autre : il est véritablement unique en son genre, parce qu’il met en évidence la cause profonde du dérèglement climatique et de la destruction de la nature, qui n’est probablement pas celle que vous imaginez… Charles Eisenstein propose en effet une approche novatrice face au changement climatique et à la disparition de la biodiversité. Il préconise une refonte totale de notre vision, de nos stratégies et de nos buts dans notre démarche pour restaurer l’équilibre écologique de la Terre. Son approche remet en question les paradigmes traditionnels et invite à repenser fondamentalement notre relation avec l’environnement. Et notamment, passer de l’histoire de la séparation à celle de l’inter-être…

    En éclairant les dimensions culturelles, spirituelles et sociales de la crise écologique, l’auteur nous pousse à reconsidérer notre relation avec la nature et à envisager des solutions systémiques et holistiques. Il traite le changement climatique non seulement comme un problème scientifique ou technologique, mais aussi comme une crise de notre relation avec la Terre et avec nous-mêmes.

    Selon lui, la vision dominante, focalisée sur la réduction des émissions de carbone, est insuffisante pour résoudre les crises environnementales actuelles. Le livre démontre qu’il ne faut pas réduire le développement durable à l’environnement, l’environnement au climat, et le climat au carbone. Il soutient une approche holistique qui intègre les défis sociaux, éthiques et physiques, tout en tenant compte des impacts sur la biodiversité.

    Il plaide pour que nous ayons une vision plus large de la situation, au-delà de notre approche incomplète et à courte vue. Les rivières, les forêts et les créatures du monde naturel et matériel sont sacrées et précieuses en tant que telles, et pas seulement pour les crédits carbone ou la prévention de l’extinction d’une espèce par rapport à une autre. Après tout, lorsqu’on demande à quelqu’un pourquoi il est devenu écologiste, il est probable qu’il mentionne la rivière dans laquelle il jouait, l’océan qu’il découvrait, les animaux sauvages qu’il observait ou les arbres auxquels il grimpait lorsqu’il était enfant.

    Ce recentrage sur une catastrophe imminente et sur notre destin inévitable permet de cultiver des liens émotionnels et psychologiques significatifs et de proposer des mesures concrètes et réalisables pour prendre soin de la Terre. En nous libérant d’une mentalité de guerre et en ayant une vue d’ensemble de la façon dont tout, de la réforme des prisons à la sauvegarde des baleines, peut contribuer à la santé écologique de notre planète, nous résistons aux postures réflexes de solutions faciles et de blâme et nous tournons vers le lieu profond de l’engagement éclairé.

    NOUVEAU

    Publié par Les Éditions du non-A

    Livre broché de 360 p — ISBN : 978-2-493605-14-6

    Prix : 22,90 €

    En vente sur



    Un regard totalement nouveau sur l’état de la Terre !

    Le livre propose une vision différente du changement climatique, loin des discours anxiogènes

    L’auteur propose une analyse équilibrée et non moralisatrice

    Il évite le piège des solutions simplistes et offre une perspective plus humaine pour une reconnexion spirituelle avec la nature

    Une approche qui parle à tous, sceptiques ou convaincus

    Les concepts complexes sont expliqués simplement, avec des exemples concrets et vécus

    Il propose des solutions pratiques et réalisables sans expertise technique

    C’est un message d’espoir au delà des discours catastrophistes, avec une vision positive du changement

    Nature et culture, une seule aventure !

    Lire un extrait du livre

    DearFlip: Loading PDF 100% ...

    Si vous avez des projets, des idées, contactez-nous !

    Accueil

    Le livre

    L’auteur

    Blog

    Éditions du Ā

    Contact

    Manifeste pour une Terre vivante

     

     

  • Juste une question de hasard.

    Cette sensation, parfois, que rien ne nous appartient, que notre vie n'est qu'une succession de hasards quand on imagine une succession de décisions rationnelles, lucides, préméditées et que nous n'avons pour seul pouvoir que celui de gérer au mieux les montagnes russes que ce hasard diffuse.

     

     

     

    Boutwhite web 1

     

    Les jours suivants, il fut frappé par la célérité avec laquelle tout s’enchaîna. Comme un dénouement en accéléré. Une barque dans un courant puissant, sans rame, sans gouvernail, juste emportée dans une direction inconnue. Il avait descendu l’embarcation jusqu’à l’eau, croyant dès lors être maître du parcours à venir. Incroyable cette prétention humaine. Il se promit d’être plus vigilant, plus honnête avec lui-même. Il sentait bien, lorsque la clairvoyance l’envahissait, que rien ne lui appartenait vraiment. La vie n’était qu’une succession de réactions en chaîne et comme une boule de flipper constamment renvoyée aux quatre coins du jeu, l’individu, pour ne pas sombrer dans la folie se persuadait que le chemin était choisi. Espérant simplement que le maître de la partie aurait suffisamment de classe et d’adresse pour que les coups s’éternisent. Que ce maître s’assoupisse un instant et c’était la catastrophe. Tilt, game over et le tour était passé. Au suivant. Quelle dérision ! Naître dans un beau jeu, bien décoré, offrant de multiples épreuves, vibrer follement à chaque accélération, s’efforcer de toute son énergie à éviter la sortie, voilà les seuls bonheurs de cette existence. Il trouva qu’il avait eu la chance d’être tombé dans une belle partie, que son parcours jusqu’ici lui avait offert quelques satisfactions, puis la grande découverte, le grand amour et qu’il lui restait à sortir le grand jeu, usant pleinement de ses expériences pour atteindre le jackpot ! Il n’en était pas loin. Tout s’accélérait. Il faudrait rester lucide. Le meneur de jeu ne supporterait aucune faiblesse. Mais est-ce qu’il y avait réellement un meneur de jeu ? Ce n’était pas lui en tout cas, trop de paramètres lui échappaient. Alors qui ? Dieu ? Il n’y croyait pas. Celui-là n’avait été inventé que pour combler l’absence d’explication et permettre surtout aux instigateurs du mensonge de s’enrichir. Il suffisait de regarder le Vatican. Le hasard alors ? Oui, peut-être, juste le hasard. À chaque décision, plusieurs directions se dessinaient et selon la météo, l’humeur du moment, les rencontres sur le chemin, autant de circonstances incontrôlées, l’une ou l’autre de ces possibilités seraient mises en avant et les autres délaissées. Cette solution appellerait d’autres dénouements, d’autres options à venir et dans ce perpétuel imbroglio, l’individu s’efforcerait de se rassurer en affirmant jour après jour, que telle décision était la bonne ! Vaste supercherie. Rien ne nous appartenait et rien n’était écrit. Dieu n’y était pour rien et l’homme non plus. L’homme peut-être un peu plus, tout de même. Parfois, ne prenait-il pas certaines décisions, totalement inattendues, bousculant l’ordre logique des choses en cours, des décisions laissant les proches ou même la communauté entière totalement abasourdis ? Il chercha un exemple et pensa à Bernard Moitessier dans la course en solitaire autour du monde, qui décide de continuer, alors qu’il était en tête, et de ne pas rentrer au port, « pour sauver son âme ». Ça, c’était grand ! Il ne devait cette décision à personne d’autre que lui. Il n’y avait pas eu de hasard. C’était un acte pleinement volontaire, au-delà de la raison, quelque chose qu’il avait construit en réaction à une vie en société qu’il rejetait, à des valeurs qu’il ne reconnaissait pas. Oui, mais alors, il n’avait fait que réagir à une situation qui ne lui convenait pas. Tous ses actes avaient été déterminés par une mise en scène extrêmement compliquée dans laquelle il avait essayé de glisser une petite part de volonté, sa décision n’était pas neutre, elle lui avait été imposée, ses actes avaient été déterminés par la lutte qu’il avait engagée contre des concepts qu’il haïssait.

    C’était effrayant.

    Il se sentit comme une plume aux vents. Les réflexions s’enchaînaient à une vitesse étourdissante.

    Notre vie ne nous appartenait pas et elle n’appartenait d’ailleurs à personne, l’essentiel, finalement, étant d’en être conscient et de gérer ce drame du mieux possible. Ni dieu, ni maître, ni rien du tout. Qu’une boule de flipper lancée, par hasard, dans une partie que personne ne contrôle, et où chaque péripétie entraînera d’autres péripéties, nullement choisies, justes subies, et dont la boule essayera de se sortir du mieux possible ou plutôt, avec le moins de mal possible, et avec parfois le sentiment prétentieux d’avoir pris une décision supérieure, d’avoir atteint le plus haut degré de conscience. Non, c’était affreux, un cauchemar. Il devait essayer de contrôler le jeu ! Au moins une fois, dans une circonstance, juste une, quelles qu’en soient les conséquences, mais qu’il puisse se dire, avant la fin, « ça c’est à moi. » Même s’il ne s’agissait que d’une réaction contre un système, qu’une révolte contre la dictature permanente des jours qui défilent hors de toute maîtrise, il devait au moins une fois montrer son opposition. Ce serait certainement dérisoire par rapport à toutes les années de soumission mais ce serait enfin un acte relativement personnel.

    Il songea à sa rencontre avec Birgitt et Yolanda. Tout était du hasard. Depuis son départ de l’école, le passage au lac Charpal, l’arrivée dans les Landes. Pourquoi là et pas un peu plus loin ? Seul l’instant où il était parvenu à leur adresser la parole, à leur donner envie de s’arrêter, avait marqué le sceau de sa volonté. Quelques secondes. Il lui avait fallu pratiquement un an de dérives pour y parvenir.

  • Anaïs Quemener

    Le cancer du sein est une terrible épreuve et le parcours de cette femme est porteur de vie.

    Je sais à quel point le sport est salvateur. Aussi difficile que soit la reprise, aussi laborieuse que soit chaque séance quand on a dû tout arrêter, il est tellement puissant de ressentir cette vie en soi que la pratique d'un sport relève de la thérapie.

     

     

    Rescapée d'un cancer, aide-soignante de nuit et championne de France de marathon, Anaïs Quemener est la star d'un docu génial

    Article mis à jour le 10/10/23 15:09

    Partager sur

    Depuis le 10 octobre 2023, le documentaire "Anaïs" est disponible sur SalomonTV. Un film inspirant et émouvant, qui retrace le parcours de la marathonienne Anaïs Quemener

    Rescapée d'un cancer, aide-soignante de nuit et championne de France de marathon, Anaïs Quemener est la star d'un docu génial

    © Salomon

    Tout juste deux semaines après avoir réalisé 2h29'01 au marathon de Berlin, Anaïs Quemener est montée sur la troisième marche du podium des 20 kilomètres de Paris le dimanche 8 octobre 2023. Mais où est-ce que cette coureuse aux paillettes aux coins des yeux et au sourire contagieux va-t-elle puiser son énergie ? Dans Anaïs, un documentaire disponible gratuitement sur la chaîne YouTube de son sponsor Salomon depuis le 10 octobre, la talentueuse réalisatrice Hélène Hadjiyianni tente de nous apporter une réponse. Elle a suivi cette athlète le jour et aide-soignante la nuit durant trois mois, lors de sa préparation pour le marathon de Paris 2023. Une plongée intime, émouvante et passionnante au cœur de la vie d'Anaïs Quemener et de sa "meute", son club de cœur mais aussi sa famille, et qui retrace le parcours d'une passionnée que même un cancer du sein découvert à l'âge de 23 ans n'aura pas empêché de chausser ses baskets pour aller courir. Interview. 

    Journal des Femmes : Comment votre passion pour l'athlétisme a commencé ?
    Anaïs Quemener : J'ai toujours vu ma famille courir : mon père, mes grands-pères avant lui... J'ai baigné dans cette culture du sport, du dépassement de soi. C'était naturel de me diriger vers la course à pied. J'ai intégré un club à 9 ans. À cet âge, on fait tout : du lancer de balles, du saut en longueur, du 1000 m, du cross. Mon père était déjà entraîneur et cette passion a perduré parce qu'on ne m'a jamais forcée. J'allais courir pour m'amuser, retrouver mes copain-ine-s. Il n'y avait aucune contrainte. À l'adolescence, j'en ai aussi fait un peu. Mais j'en avais un peu marre de me lever tôt le dimanche matin pour m'entraîner ou faire des compétitions. Pourtant, au final, ça m'a jamais vraiment lâché.

    Pourquoi avoir décidé de vous lancer sur marathon ?
    Ça s'est fait naturellement : j'ai commencé par le cross, le 1000 m, le 3000 m, le 10 km… La distance m'a toujours fait rêver. Quand j'étais plus jeune, on regardait les marathons à la télévision, les championnats du monde, d'Europe. Malgré le décalage horaire, on se levait à 2 ou 3 heures du matin pour suivre les courses. C'était presque un passage obligatoire, je savais que j'allais y venir. J'ai fait mon premier marathon à 21 ans et j'ai adoré. Dès que j'ai passé la ligne d'arrivée, j'ai eu envie de recommencer. Et pourtant, au départ, c'était un pari avec mes copain-ine-s du club. Nous nous étions inscrits un mois plus tôt pour participer au marathon de Rotterdam.

    Que ressentez-vous lorsque vous courez ? 
    C'est compliqué à expliquer, parce que c'est un sentiment qui me prend aux tripes. C'est le feu. C'est le feu dans tout mon corps. J'adore courir, je n'attends que ça. Quand je prends le départ d'une course, quand j'accroche un dossard, je me mets dans ma bulle et je n'ai qu'une hâte : courir. 

    Anaïs Quemener lors du Marathon de Berlin 2023 © Margaux Le Map / Salomon

    À quoi ressemble l'une de vos semaines d'entrainements en période de préparation marathon ? 
    Je cours beaucoup. Le mois précédent le marathon de Berlin, je parcourais entre 180 et 190 kilomètres par semaine. Ce qui correspond à 20 heures d'entraînement environ. Si mon emploi du temps me le permettais, j'essayais de faire du bi-quotidien : un footing le matin et une séance le soir. Et si ce n'était pas possible, j'allais au travail et j'en revenais en courant pour augmenter mon kilométrage un peu plus facilement. Je suis très heureuse, car tout s'est bien passé, je ne me suis pas blessée, ce n'était que du plaisir. 

    Avec une telle intensité, vous devez avoir une très bonne hygiène de vie ? 
    On ne peut pas vraiment dire ça (rires). Le sommeil, je peux m'améliorer, l'alimentation aussi même si j'ai fait des efforts depuis le marathon de Paris. Je vois une nutritionniste désormais, mais avant c'était pizza à gogo. J'en ai encore mangé une l'avant-veille du marathon de Berlin. Quand tu cours 190 kilomètres par semaine, il faut aussi savoir se faire plaisir. Mais je sais que la nutrition a son importance, je l'ai appris par la force des choses sur mes courses. Je mets des choses en place petit à petit avec ma nutritionniste. Ce sont des petits détails qui peuvent faire toute la différence. 

    Vous avez eu un cancer du sein à l'âge de 23 ans. Comment l'avez-vous découvert ? 
    Tout bêtement, en prenant ma douche. J'ai senti une boule dans mon sein. Je n'ai pas réagi tout de suite. J'avais 23 ans, je faisais du sport, je me sentais en forme. Il n'y avait pas de raison ! J'ai quand même pris rendez-vous avec ma gynécologue, qui m'a dit que c'était hormonal après un examen assez expéditif. Environ six mois plus tard, alors que je travaillais aux urgences, j'ai demandé à une autre médecin de regarder. Elle m'a prescrit un bilan qui est revenu parfait. Mais un an plus tard, la boule était toujours là et elle commençait à grossir et déformer mon sein. Si c'était un kyste, je voulais le faire enlever. On m'a prescrit une ponction, une biopsie et une échographie mammaire au mois de juin. Les résultats ont mis du temps à arriver. Ils sont tombés début août, la veille de l'anniversaire de mon père. J'ai compris tout de suite en voyant la tête du médecin. Je lui ai demandé si c'était un cancer, il m'a répondu "Oui" ,mais il m'a dit qu'il n'allait pas me laisser comme ça. Et j'ai tout de suite rencontré l'oncologue qui m'a suivi. Je me dis souvent que si je n'étais pas tombé sur lui, je n'aurais pas vécu les choses de la même manière. Il me faisait rire. Quand j'arrivais dans son cabinet, il me disait "Mais qu'est-ce que tu fais là toi, tu pourrais être ma petite fille !" Je répondais que je n'avais rien demandé à personne. Quoi qu'il arrive, ces rendez-vous étaient toujours des bons moments.

    Combien de temps a duré le traitement ? 
    J'ai fait huit mois de chimiothérapie, puis deux mois de radiothérapie et ensuite je me suis fait opérer avec une ablation du premier sein, puis le deuxième car mon cancer était génétique. J'ai eu plusieurs opérations de reconstruction qui n'ont pas fonctionnées et j'ai finalement tout retiré en 2019. Je me sens beaucoup mieux comme ça, je n'ai pas de douleurs et je peux dormir sur le ventre ! Et mentalement, c'est important de ne plus avoir de corps étranger en moi. J'étais une jeune adulte lorsque j'ai eu ce cancer. Aujourd'hui, j'ai 32 ans et ce qui est marrant, c'est que je me sens beaucoup plus féminine aujourd'hui que lorsque j'avais mes seins.

    Comment le sport vous a aidé dans cette période compliquée ? Votre oncologue vous a-t-il toujours soutenu dans votre pratique ? 
    À moitié. Il m'a toujours encouragé à courir, mais pas forcément en compétition. Et moi, je voulais faire de la compétition. On a un peu filouté avec mon père, en allant voir un autre médecin qui me connaissait bien et qui a accepté de me rédiger un certificat médical pour pratiquer la course en compétition, tout en me disant de faire très attention, d'être à l'écoute de mon corps. En sortant du cabinet, je voulais déjà m'inscrire à un 10 km. Je faisais déjà beaucoup de sport avant la maladie. Je ne pouvais imaginer ne pas en faire pendant le traitement. Je ne pouvais déjà plus travailler ! Lorsque je me rendais au club, pendant une heure, j'oubliais que j'étais malade. 

    Vous êtes aujourd'hui marraine de l'association Cassiopeea qui soutient la pratique sportive pour les malades du cancer...
    Quand je suis tombée malade, j'ai voulu rencontrer des gens comme moi, qui étaient malades mais qui avaient aussi envie de faire du sport. Plusieurs associations proposaient du yoga, du stretching… Ce sont de supers activités, mais ce n'est pas mon truc, je voulais me dépasser. J'ai alors fait la rencontre de la présidente de l'association Cassiopeea. Elle avait déjà participé au Marathon des sables. Son profil m'a parlé. J'étais encore sous chimiothérapie lorsqu'on a fait connaissance. J'ai pu discuter avec elle des traitements, elle a répondu à toute mes questions dans une grande bienveillance. Et lorsque j'ai gagné le titre de championne de France de marathon en 2016, elle m'a proposé de devenir marraine. J'ai évidemment accepté. On accompagne les malades mais aussi les aidants qui sont trop souvent oubliés. 

    Vous êtes aujourd'hui encore aide-soignante de nuit. N'avez-vous eu jamais envie de vous lancer dans une carrière d'athlète à temps plein ? 
    Mon métier de soignante est clairement une vocation. J'adore ce que je fais. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'aimerai avoir un peu plus de temps à consacrer au sport. Je ne me posais pas la question avant. La course à pied n'est pas vraiment un sport qui paye. Mais depuis le marathon de Berlin, j'ai des opportunités qui se présentent et je me sens plus légitime. J'ai demandé un aménagement de temps à mon employeur. Je ne sais pas si cela va être accepté, mais ma demande a été entendue. C'est le moment ou jamais. Mais je me pose aussi des questions : est-ce que le plaisir que j'éprouve à courir restera le même ? J'ai trouvé un équilibre aujourd'hui. Si j'augmente ma charge d'entraînement, est-ce que je ne risque pas de me blesser ? C'est un vrai cheminement. 

    Vous venez de réaliser 2h 29min01' au marathon de Berlin. Comment s'est passée votre course ? 
    Je suis hyper chanceuse, car j'ai couru avec Ricardo et Mustapha, deux garçons de mon club qui ont à peu près le même niveau que moi et pendant 36 km, on était ensemble. C'est précieux, parce qu'on a pu partager la préparation ensemble, les entraînements mais aussi le quotidien. Je n'ai pas réussi à avoir de dossard élite, ce qui m'aurait permis de partir dans un sas préférentiel et de m'échauffer jusqu'au dernier moment. Donc les cinq premiers kilomètres, on a un peu slalomé entre les gens. Au 10ème kilomètre, on avait 20 secondes d'avance, puis 30 secondes au semi et ça a commencé à m’inquiéter. C'est devenu difficile pour moi au 35ème kilomètre, mais j'ai serré les dents, le plus dur était fait. Je me suis laissé distancer par les garçons, mais nous sommes tous les trois arrivés en une minute de temps. 

    Vous vous retrouvez à un peu plus de deux minutes des minimas olympiques. Est-ce un objectif pour vous ? 
    Oui, mais pas forcément pour ceux de Paris. C'est dans moins d'un an, ça me paraît compliqué. Et je ne veux pas faire que du marathon. Je veux continuer le cross, la piste, les 10 km, le semi-marathon. Pour moi, c'est le plaisir avant tout, je ne suis pas une athlète professionnelle. Je vais tout de même tenter de faire descendre mon record personnel sur marathon à Valence. Les minimas seront durs à aller chercher mais je n'ai rien à perdre à essayer. 

    Qu'est-ce que représentent les Jeux olympiques pour vous ? 
    Un rêve de petite fille. C'est un graal de pouvoir y participer, même en tant que spectatrice. Mais mon plus grand rêve, c'est de rester en bonne santé et de continuer à prendre du plaisir dans ce que je fais. Et ça, ça n'a pas de prix. 

    Sarah Duverger Mis à jour le 10/10/23 15:09

    Tous les liens suivants relatent des histoires de femmes à travers le sport.

    Bios

    Marie-Amélie Le Fur, l'athlète paralympique française aux 9 médailles

    Oksana Masters : d'un orphelinat ukrainien aux podiums internationaux, un destin hors norme

    Sandrine Martinet, la parajudokate française au mental d'acier

    Charlotte Bonnet, une nageuse de conviction au chevet des plages marseillaises

    Qui est Mélanie de Jesus dos Santos, l'espoir olympique de la gymnastique française ?

    J'ai 22 ans, je suis golfeuse amatrice et j'ai participé à une grande compétition internationale

    Rencontre avec Samantha Davies, la navigatrice qui fait rimer solidarité et performance

    Je m'appelle Isabeau Courdurier, j'ai 29 ans et je suis championne du monde d'enduro VTT

    J'ai 57 ans, je suis hôtesse de l'air, j'ai survécu à un cancer du rein et je viens de participer au Half Marathon des Sables

    Sandrine Martinet : "Être mère et sportive de haut niveau, c'est possible"

    Anne-Sophie Bernadi : à la rencontre de la voix du biathlon

    Marion Hearty : "Je me vois comme une artiste qui peint sur sa toile, sauf que mon pinceau, c'est mon snow"

    Mélina Robert-Michon, lanceuse de disque, 44 ans et deux enfants : " Le sport a changé ma vie "

    Annie Londonderry tour du monde

    Naomi Osaka joueuse de tennis

    Serena Williams parcours

    À la rencontre de Julie Iemmolo, la jeune Française spécialiste du triathlon longue distance

    Gaëtane Thiney : "Le football, c'est toute ma vie"

    "J'ai 22 ans, je suis étudiante en école de commerce et je participe aux premiers championnat du monde féminin de moto"

    Voici l'incroyable histoire de Nadia Nadim, la joueuse de foot danoise qui a fui les Talibans

    Laura Kenny cycliste

    Boxeuse JO maman solo

  • JARWAL : l'océan de la Vie

     

    Jarwall le gardien du livre

    « Cette histoire, les enfants, montre que toute mon expérience est centrée sur moi-même. Je suis celui par lequel tout ce qui vient à moi est reçu, analysé, commenté, rejeté, détesté, adoré. Ce moi qui perçoit est au centre. Tout du moins, c'est l'impression qu'il donne. J’ai compris en ayant perdu provisoirement la mémoire que ce moi est ce qui m'appartient le moins, c’est une entité constituée de multiples fragments, parfois éparpillés au vent des conditions de vie. Lorsque je sais que quelqu'un pense du mal de moi, comme Jackmor par exemple, je suis en quelque sorte relié à cette personne, je me laisse emporter par les pensées générées par cette crise. De la même façon lorsqu'il s'agit de quelqu'un qui m'aime. C'est à partir du moi que j'entre en relation avec le monde. Je vais donc m'appliquer à confirmer l'existence de ce moi en accumulant des fragments à partir desquels je pourrais sculpter l'identification dont ce moi a besoin pour se prolonger. On devine le piège. Quelle est la réalité de ce moi sitôt qu'il prend forme à travers des pièces éparpillées ? Juste un amalgame hétéroclite. C’est cela que j’ai compris. J’essayais d’exister alors que je n’avais aucune idée de l’image initiale.

    -Ça me fait penser à un puzzle que je voudrais reconstituer alors que je n’aurais même pas eu l’image finie en modèle, expliqua Nolwen.

    -Qu’est-ce que c’est ce puzzle ? demanda Jarwal.

    -C’est un jeu de patience, on a des petites pièces avec un morceau d’image et quand on les assemble, ça donne une grande image complète.

    -Je comprends, c’est important d’apprendre la patience et effectivement, c’est un très bon exemple pour expliquer la façon dont nous voyons la Vie. On croit que parce que nous avons dans les mains quelques petites images, on a saisi l’ensemble. On essaie de construire quelque chose dont on ne possède même pas la vue générale.

    -On dirait un ouvrier qui voudrait construire une maison alors qu’il n’a même pas idée de ce que ça va donner à la fin, ajouta Zack.

    -Oui, c’est exactement ça, s’enthousiasma le lutin. Vous voyez, vous comprenez très bien de quoi je parle. L'énergie dispensée pour élaborer cette image est pourtant phénoménale. Je vais accumuler et protéger mes objets, mes relations, mes connaissances, mes passions, mes projets...Tout cela crée un attachement grâce auquel je pense pouvoir donner de la valeur à mon existence. J'appartiens à mes attachements et je m'en glorifie... Il va falloir en plus que je protège mon territoire, toutes mes possessions. Je vais devoir lutter contre ceux qui s'opposent à mes droits. Je chercherai sans doute à intégrer un groupe qui me ressemble et qui pourra me défendre. J’abandonnerai certainement une partie de mes convictions pour être bien vu, bien accueilli et pouvoir bénéficier de la force de ce groupe.

    -Ah, oui, on voit ça à l’école. Tous ces enfants qui veulent absolument suivre un chef et faire comme lui ou qui s’habillent comme leurs idoles de télévision. Ça m’énerve ! lança Zack.

    -Ils ont peur Zack, tout simplement. C'est inévitable. Beaucoup de gens fonctionnent de cette façon. La peur qu'on me vole mon identification ou qu'on ne la reconnaisse pas, que je sois rejeté ou incompris, que mes choix de vie soient bafoués. J'entre en confrontation avec ceux qui ne me reconnaissent pas ou qui défendent leur image. La colère se nourrit de ma peur. Attachement, aversion, colère, peur, réjouissance, reconnaissance, insatisfaction, désillusion, amour, joie, peine. C’est un chaos immense. Il se peut qu'un jour, pour une raison connue ou pas, je prendrai conscience de ces tourments répétés. Une illumination, un choc, une révélation, quelque chose d'incompréhensible pour la raison mais qui me bouleversera au-delà du connu. J'entrerai peut-être dans une nouvelle dimension, ça sera long évidemment, douloureux sans doute mais je sentirai pourtant que c'est mon chemin.

    -C’est ce qui t’est arrivé chez les Kogis ?

    -Oui Tom. Mais il y a un autre risque. Si j’attribue cette révélation à moi-même sans comprendre qu’elle vient de la Vie elle-même, j'aurai l'impression d'être supérieur aux autres, d’être plus puissant qu’eux. Je détournerai la révélation pour m’en glorifier.

    -Et le moi sera toujours le Maître.

    -Tout à fait Nolwen. Alors je chercherai à préserver cette plénitude, à l'accroître même, et dès lors se mettra en place une nouvelle identification. D'autres empilements. Juste d'autres perceptions, d'autres sensations, d'autres pensées, d'autres réflexions narcissiques. Je me prendrai pour un Sage ou un grand Maître. J'aurai juste changé ma façon de regarder les pièces du puzzle éparpillées.

    -En ayant été incapable de voir l’image originale.

    -Oui Nolwen. Cette quête n'aura été qu'une illusion, une machination du moi qui se sera finalement révélé le plus malin... Il sera toujours le maître des lieux.

    -Mais quelle est cette image originale Jarwal ?

    -Il faut comprendre avant tout qu’il n’y a rien à chercher. Tout est déjà là mais en le cherchant, je m'en éloigne. Tout le problème vient de ce remplissage inconsidéré de l’existence. On ne voit plus rien quand on a entassé des gravats.
    Le Soi, c’est la fusion de ce moi, du je et de la conscience de la Vie.

    -Je ne comprends plus rien, avoua Tom.  

    -Tu ne comprends pas les mots Tom mais ton âme sait de quoi je parle parce que tu es déjà dans cette vie intérieure. Sinon, tu ne serais pas là à m’écouter.

    -Il ne s’agit pas de constituer l’image originelle parce qu’elle est nécessairement déjà là mais de parvenir à enlever tout ce qui la couvre. C’est ça Jarwal ?

    -Oui Nolwen.

    -Et cette image originelle, c’est la conscience de la Vie qui la détient. C’est lorsque nous avons abandonné notre appartenance à ce chaos humain.

    -Pas exactement Zack. Il ne s’agit pas de l’abandonner parce que sinon il faudrait aller vivre sur une île déserte. Il s’agit de ne pas lui appartenir. De faire la distinction entre la participation lucide et la disparition dans le flot. Imagine une molécule d’eau de l’Océan. Elle n’est pas dans l’Océan puisqu’elle fait partie de l’Océan. Je dis par conséquent qu’elle est de l’Océan. Sans toutes ces molécules d’eau, l’Océan n’existe pas. Mais sans l’Océan, les molécules ne seraient que des individualités esseulées. La fusion des molécules crée l’Océan. Il y a plusieurs menaces ensuite. Soit certaines molécules regroupées considèrent qu’elles ont un pouvoir plus grand que celui de l’Océan et elles finissent par l’oublier, le contester, le combattre même, soit certaines molécules refusent de se voir assemblées dans un Tout et considèrent qu’elles doivent préserver une liberté de décisions, une autonomie qui leur paraît plus importante que le Tout. Dans les deux cas, ces molécules sont dans l’erreur. Celles qui s’imaginent obtenir un pouvoir parce qu’elles pensent avoir une ressemblance, une particularité, des idées communes, des intentions autres que la participation à l’Océan, celles-là participent au désordre. Elles fabriquent une rupture dans la cohésion des molécules. D’autres molécules vont prendre peur et vont vouloir assembler leurs peurs pour fonder d’autres groupes contre les premières. La confrontation prend une ampleur inéluctable et incontrôlable. De leur côté, celles qui pensent bénéficier d’une autonomie vont s’efforcer de s’isoler ou de lutter individuellement contre ces groupes. Elles ne participent pas pour autant à la cohésion perdue mais elles l’entretiennent en réagissant contre un désordre qu’elles condamnent. Elles utilisent le même fonctionnement que les groupes qu’elles critiquent. Des entités rebelles entêtées dans une distinction qu’elles vénèrent ne participent aucunement à la réhabilitation de l’Unité. Elles se voient comme plus importantes que l’Océan lui-même et succombent à la peur de disparaître. C’est toujours la peur qui crée le chaos. Cette incapacité à dépasser la vision restrictive de l’individu est une condamnation de l’Unité.

    -Mais comment doit-on se comporter alors Jarwal ?

    -C’est là qu’intervient cet apprentissage de l’observation consciente. Il ne s’agit pas de se nier en tant qu’individu ni de rejeter l’appartenance à l’Océan mais de parvenir à observer les deux phénomènes. Juste les observer, sans leur apporter la moindre émotion. C’est ce qu’on appelle « agir dans le non-agir ». Je suis une molécule animée par l’Océan. J’agis dans le champ de mes expériences mais sans jamais être dissocié d’une dimension bien plus grande. L’Amour est à la source de cette paix intérieure. Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va. Cette phrase est essentielle pour moi. On pourrait penser que c’est une invitation à l’abandon et à la lâcheté, comme un bâton qui flotte sur l’Océan. Mais nous ne sommes justement pas des bâtons. Nous sommes animés par la Vie et c’est en son cœur que nous devons apprendre à agir. Non pas agir contre elle en nous dressant fièrement devant elle mais agir dans la dimension qu’elle nous propose. C’est un équilibre extraordinaire à trouver. »

    Le silence.

    L’écho de tous les mots, la nécessité d’aller au plus profond de la compréhension. Chacun animé par la volonté d’explorer les horizons proposés, au regard de son propre potentiel, sans se soucier de l’avancée des compagnons, juste dans l’acceptation de ses limites et de l’énergie disponible.

    « Il faut que vous rentriez les enfants. Vous avez une longue descente et le jour va tomber. »

    Cette difficulté à quitter les espaces intérieurs. Comme si les mouvements de l’Océan participaient au bonheur des voyages.

    « Tu sais Jarwal, c’est très à la mode depuis quelques temps de parler de l’environnement. La pollution, les destructions de la planète et tout ça. Mais j’ai un peu l’impression que cette façon de voir cet environnement est totalement fausse et en plus je me dis que notre façon de nous voir est également fausse. Ce que nous voyons de nous n’est qu’un environnement mais c’est au cœur de cet environnement que se trouve la réalité. Enfin, j’ai du mal à l’expliquer. Tu vois, c’est comme si nous, les humains, on voyait la Terre comme quelque chose de séparée de nous mais en fait, c’est pareil pour nous. Nous sommes séparés de nous-mêmes parce que nous ne percevons que ce qui est visible ou identifiable, tout ce sur quoi on sait mettre un nom. Ah, ça m’énerve, je ne sais pas comment l’expliquer !

    -J’ai parfaitement compris ce que tu veux dire Nolwen. Notre identité, tout ce que sur quoi nous avons-nous-mêmes apportés une reconnaissance que nous transmettons aux autres, toute cette fabrication est artificielle. Elle n’est qu’un environnement. Mais ce qui importe et qui est réel est caché en nous-mêmes. Nous portons un trésor et nous nous occupons du coffre qui le contient. De la même façon que les hommes s’inquiètent de l’environnement ou y sont totalement indifférents sans comprendre qu’ils ne s’intéressent qu’à des formes matérielles en ignorant le flux vital qui les anime. Mais il n’en reste pas moins que je préfère les voir s’inquiéter de la préservation de cet environnement plutôt que de le délaisser. Il existe au moins la possibilité qu’un jour ils parviennent à établir un vrai regard et qu’ils cessent de jouer des rôles de sauveur, juste pour leur gloire personnelle.

    -Tout ça, c’est de l’espoir Jarwal et cet espoir est une illusion. Tu l’as dit toi-même.

    -C’est vrai Zack. C’est pour cela qu’il faut juste agir dans le non-agir, faire ce qui te semble juste sans te préoccuper des résultats éventuels. Faire ce que tu es sans vouloir que les choses soient ce que tu aimerais. Puisque les choses ne peuvent pas être ce que tu n’es pas.

    -Tu veux dire que les choses sont ce que je suis ?

    -Oui Zack. Tu crées la réalité qui te correspond. Tu vis ce que tu es et tes actes influent sur la réalité de ton environnement mais ils ne changent rien à la réalité de la Vie que tu portes. La Vie que tu portes, je l’appelle le réel. L’environnement n’est que la réalité. Mais il faut arrêter nos discussions les enfants, vous allez vous mettre en retard et je m’en voudrais que vos parents s’inquiètent. Filez vite. Nous nous reverrons.

    -C’est difficile de te laisser Jarwal. J’aimerais tellement ne plus te quitter, avoua Nolwen en baissant les yeux. La vie quotidienne ne sera jamais aussi belle qu’avec toi.

    -Ta vie quotidienne sera ce que tu es Nolwen. Ne l’accuse pas d’être d’une quelconque responsabilité.

    -Tu as raison Jarwal. Je m’en souviendrai. Allez les garçons, on y va. »

    Ils s’enlacèrent tous les quatre, comme unifiés par leur amour commun de la Vie puis Jarwal prit son bâton de marche, ajusta sa besace, remit son chapeau et regarda intensément les trois enfants.

    « Mon âme vous aime de tout son cœur. »

  • Ecologie théorique

    Léo, le benjamin de la fratrie, a un doctorat en écologie.

    Il a démarré il y a peu une chaîne youtube. 

    J'en ai déjà parlé ici :

    Ecologie, mathématiques et modélisation

     

    Il explique ci-dessous son travail et l'adhésion au service proposé par la plateforme tepeee. Vous pouvez partager, participer, commenter sur les vidéos, Léo en sera enchanté.

     

    Chaîne youtube : Écologie Théorique
     

    Chaîne youtube : Écologie Théorique 

     
     
    Je soutiens
     
    Qui je suis et quel type de contenu je produis ?
     
    Alors que j'aimais les mathématiques au Lycée je m'en éloigne pour des études d'Écologie. Heureusement, on me fait découvrir que les mathématiques peuvent servir à faire de l'Écologie, c'est la découverte de la modélisation !
    Cela me mène à obtenir un doctorat en Biodiversité, Écologie, Environnement. Mon titre de thèse était "Modélisation des interactions tout-partie en écologie et évolution : structures spatiale et sélection multi-niveaux".
     
     
    Les motivations de cette chaîne sont multiples : éclaircir la confusion sur ce qu'est l'écologie scientifique, en particulier les approches théoriques en écologie, s'amuser à coder et explorer des modèles sans forcément savoir où cela va nous mener, et espérer avoir un impact en terme de partage de connaissances en écologie et de développement de la curiosité scientifique plus important en faisant de la vulgarisation plutôt qu'en publiant des papiers.
     
    Pourquoi suis-je sur Tipeee ?
    Produire des vidéos basées sur de la modélisation, s'appuyant sur des papiers scientifiques et avec un rendu visuel le plus didactique possible, prend du temps. Si je veux pouvoir attribuer plus de temps à cette activité il faut irrémédiablement qu'elle puisse participer à mes revenus.
    Le système de youtube basé sur le nombre de vues demande des publications très régulières, ce qui ne convient pas avec le contenu de cette chaîne.
    C'est pourquoi le système de donation par la communauté de personnes directement intéressées proposé par Tipeee me semble la meilleure alternative.
    Quels sont mes objectifs ?
    Actuellement le soutien de la communauté me permettrait essentiellement d'attribuer plus de temps à la production de contenu pour la chaîne. Ce n'est pas un soutien en vue de l'achat de matériel ou autre, mais un soutien montrant que cette chaîne a du sens.

    Quelles sont les contreparties ?

    Ma sincère reconnaissance, des remerciements dédiés à chaque fin de vidéo, et l'assurance de contenus futurs.
     
    La troisième vidéo vient d'être publiée.