Blog

  • Pour essayer de suivre...

    CDS : pire que la dette, le produit financier qui pourrait provoquer la faillite des banques françaises...

    François Fillon a taxé "d'irresponsables" mardi les propos de DSK qui avait assuré au 20h de TF1, qu'il fallait "prendre sa perte" de la dette grecque. Et si la restructuration de cette dette déclenchait un risque majeur "caché" pour les banques françaises ?



    Comment en effet comprendre l’obstination des autorités françaises à refuser toute restructuration de la dette publique grecque ?

    Comment en effet comprendre l’obstination des autorités françaises à refuser toute restructuration de la dette publique grecque ? Crédit reuters

    Une lourde interrogation pèse sur le système bancaire européen, et plus spécialement français. Comment en effet comprendre l’obstination des autorités françaises à refuser toute restructuration de la dette publique grecque ? Le ministre allemand de l’Économie, Philipp Rösler, l’évoque ouvertement, son collègue des finances, Wolfgang Schäuble, de façon plus elliptique, mais François Fillon et François Baroin ne veulent pas en entendre parler. Dominique Strauss-Kahn la considère comme inéluctable (il faut « prendre ses pertes ») lors de son passage au 20h de TF1, le Premier ministre juge ces propos « irresponsables ». Pourquoi cette polarisation ?

    L’engagement total des banques françaises s’élève à une quarantaine ou une cinquantaine de milliards d’euros, suivant les estimations. Donc si la Grèce restructurait sa dette à hauteur de 50%, la perte de 20 ou 30 milliards serait absorbable par les banques, à tout le moins avec une aide de l’État, qui au passage lui coûterait moins cher que les multiples plans d’aide à ce pays à la dérive.
    La bombe des CDS, produits dérivés dangereux

    Mais un élément de l’équation reste dans l’ombre : le montant des CDS, et surtout qui les a vendus. Un CDS (Credit Default Swap) est un produit dérivé qui permet de se protéger contre un risque de crédit, d’une grande entreprise ou d’un État. Si vous possédez des emprunts grecs, vous pouvez acheter des CDS auprès d’une banque qui propose ce produit. Vous lui versez à échéances régulières une prime (d’autant plus élevée que le risque de défaut est grand), et si la Grèce fait effectivement défaut sur tout ou partie de sa dette, la banque compense la perte.

    Vu comme cela, ça à l’air rassurant, mais il y a deux éléments qui rendent ce produit extrêmement dangereux :

    Vous pouvez acheter des CDS sur la Grèce… même si vous ne possédez pas d’emprunts grecs ! Simplement pour jouer, pour spéculer, et toucher le jackpot en cas de faillite du pays. C’est comme si vous pouviez acheter une assurance incendie sur la maison de votre voisin…

    Ce produit n’est pas négocié sur un marché organisé et surveillé par les régulateurs, comme la bourse, mais « de gré à gré » c'est-à-dire dans une opacité totale. Et en plus il ne figure pas au bilan des banques, mais dans le « hors bilan », c'est-à-dire que les banques ne communiquent pas dessus et ne publient aucun chiffre.



    Ce produit diabolique a été inventé dans les années 1990 par Blythe Masters de la banque JP Morgan (on lira sa très intéressante biographie écrite par Pierre Jovanovic), et connaît un succès foudroyant avec des volumes mondiaux qui dépassent les 50 000 milliards de dollars ! (pour vous donner un ordre d'idée, la dette publique des USA est de 14 500 milliards de dollars).

    Si une société vend trop de CDS sans avoir les fonds propres suffisants, elle se met en danger de mort : c’est ainsi que l'importante société d'assurance AIG a fait faillite en septembre 2008, et a du être renflouée de 100 milliards de dollars par Washington, après avoir vendu quantité de CDS sur Lehman Brothers, convaincue que l’une des principales banques d’affaires américaines ne pouvait pas faire faillite…
    Les banques françaises touchées par la crise grecque via les CDS ?

    Revenons à la France : déjà lors de la négociation du plan d’aide à la Grèce signé le 21 juillet, il fallait éviter tout « événement de crédit » (restructuration de la dette) susceptible de déclencher les CDS. Depuis la situation de la zone euro a encore empiré. Alors soyons clairs : oui ou non les banques françaises ont-elles vendue des CDS sur la Grèce au point qu’un défaut total ou partiel de ce pays les mettrait en situation de faillite ? Voilà qui expliquerait l’obstination du gouvernement ! Le fait que la BNP, la Société Générale, le Crédit Agricole soient autant massacrés en bourse signifie-t-il que les investisseurs savent ou se doutent que c’est le cas ?

    Il devient urgent de faire la lumière sur les engagements en CDS des banques françaises et européennes, et de rendre public cette information. Sinon les rumeurs continueront leur travail se sape, jusqu’à une faillite qui prendra tout le monde de
    court.


    http://www.atlantico.fr/decryptage/cds-credit-default-swap-crise-gre cque-risque-faillite-banques-francaises-186560.html

     

    _____________________________________________________________________________________________________________________________________

    Près de 5.500 collectivités locales françaises ont contracté auprès de Dexia Crédit Local des prêts "toxiques" qui les mettent en difficulté financière et en exposent certaines à la faillite, écrit mercredi Libération dans un article dénoncé par la banque.

    Le quotidien, qui dit s'appuyer sur un fichier confidentiel de Dexia, précise que ces prêts ont représenté 25 milliards d'euros de 1995 à 2009, et que leur surcoût était estimé par la banque à 3,9 milliards fin 2009.

    "Des données erronées et tronquées ont servi de support à cet article", a réagi Dexia dans un communiqué, ajoutant que "la banque examine toutes les suites juridiques à donner pour défendre l'intérêt de ses collaborateurs et de ses clients".

    "Il est totalement infondé et irresponsable d'avancer que 'des milliers de communes françaises sont en faillite en raison des crédits structurés souscrits auprès de Dexia'", poursuit la banque. "Dexia réfute le chiffre de pénalités évaluées à 3,9 milliards d'euros qui est sans aucun fondement."

    L'article de Libération est publié alors que l'opposition socialiste demande la création d'une "structure de défaisance" financée par une taxe sur les banques, un dispositif qui permet d'isoler ces prêts et de soulager les communes, départements, régions ou hôpitaux touchés. Le gouvernement a promis d'étudier cette proposition mais il n'y est a priori pas favorable.

    La commission d'enquête parlementaire sur le sujet a repris mercredi ses travaux à l'Assemblée nationale. Elle devait entendre dans l'après-midi des élus de Saint-Etienne (Loire) et Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), deux villes affectées.

    Ces prêts ont pu permettre initialement aux collectivités concernées de réduire leurs coûts en bénéficiant de taux d'intérêt bas. Mais ces taux ont ensuite bondi en suivant des paramètres tels que la parité franc suisse-livre sterling, ce qui se traduit par une envolée des coûts de remboursement.

    Libération cite l'exemple de la commune d'Antibes, qui aurait emprunté 60 millions d'euros et devrait payer 21 millions en plus, ou le département de la Loire, qui devrait rembourser 22 millions en plus des 96 millions de prêts.

    30 À 35 MILLIARDS D'EUROS

    Selon le quotidien, Dexia a couvert ces prêts aux collectivités par des contrats de "swap" avec des banques comme JPMorgan ou Goldman Sachs, contrats qui empêchent désormais la banque de transformer les prêts toxiques en prêts à taux fixe car elle s'exposerait alors à "un risque de perte énorme" face à ces banques.

    La Cour des comptes estimait en juillet que 30 à 35 milliards d'euros des 160 milliards de dettes souscrites par des centaines de collectivités étaient toxiques et que 10 à 12 milliards présentaient un risque potentiel très élevé.

    L'institution indépendante préconisait alors dans un rapport une loi interdisant aux responsables locaux de souscrire ces produits et proposait la création d'une "agence de financement des collectivités".

    La commission d'enquête présidée par le député socialiste Claude Bartolone, président du conseil général de la Seine-Saint-Denis, un département concerné par ces emprunts, doit présenter des propositions avant la fin de l'année.

    Dans le dossier des emprunts toxiques, plusieurs élus ont engagé des actions en justice ou porté plainte contre des banques, comme le maire PS de Saint-Etienne contre Deutsche Bank et Royal Bank of Scotland, le maire d'Unieux (Loire) contre Dexia, ou Claude Bartolone qui a porté plainte contre Depfa, Calyon (devenu Crédit Agricole CIB) et Dexia.

    Julien Ponthus, Emile Picy et Jean-Baptiste Vey, édité par Gilles Trequesser

    Par Reuters

    Lire la suite

  • Raison et nature (spiritualité)

    "La raison nous trompe plus souvent que la nature."

    Vauvenargues.

     

    "Rien dans notre intelligence qui ne soit passé par nos sens. "

    Aristote.

     

    De la façon dont je perçois ces deux citations, il semblerait que la raison soit une entité dont la puissance lui confère la possibilité de s'extraire de la nature, une intelligence qui ne serait pas nourrie en partie par nos sens mais uniquement par notre intellect. Le cogito ergo sum de Descartes serait par conséquent une extension exagérée de notre conscience favorisant, non pas une osmose avec le Vivant mais une distanciation nourrissant une certaine prétention. Comme si cet intellect, associé à la raison, permettait de construire un piédestal et créerait l'illusion que nous ne sommes pas une extension du Vivant, et par conséquent de la Nature, mais une entité supérieure. Le fait de devoir observer nos émotions pour ne pas nous y soumettre ne signifie pas que nous devons nous en priver. Elles sont généréres par cette Nature en nous, ces cinq sens qui nous abreuvent et par leur interpétation inconsciente, spontanée, insoumise parfois. Se limiter à une raison cartésienne est une amputation qui au lieu de nous propulser vers une maîtrise de l'existence nous prive de sa source. A mes yeux, la complétude de l'individu passe par une observation lucide de tout ce que la Nature nous propose puis par une analyse vigilante de cette expérience. Il ne s'agit pas d'être un individu lobotomisé au regard des perceptions mais d'établir une osmose entre la richesse incommensurable de la Nature et cette raison qui l'observe. Dès lors, il est effectivement possible de faire en sorte que cette intelligence devienne une meta-conscience. Lorsque j'ai mal aux cuisses en vélo, j'ai conscience de cette douleur mais j'ai également conscience de cette prise de conscience, je sais que je suis celui qui observe celui qui ressent la douleur. L'animal qui souffre n'est peut-être conscient que de cette douleur mais je n'en ai aucune certitude...Ce qui m'importe en tout cas dans le saisissement de mes perceptions, de mes expériences, de mes émotions, sentiments, passions, émerveillements, colères, ça n'est pas de les réprimer mais de les laisser s'étendre au coeur de cette conscience afin de les épuiser à travers cette reconnaissance au lieu de les refouler et de construire en moi, un résidu émotionnel que je porterai comme un fardeau. Cette raison qui pourrait nous tromper serait à mes yeux ce refus obstiné de cette Nature qui vibre en nous, de ces expériences qui ne seraient que des dispersions, de ce combat prôné par des guides spirituels qui considèrent l'ego comme un bourreau. Je ne suis pas mon ego mais il serait absurde et destructeur de ne le concevoir que comme cet ennemi que je dois vaincre. Il fait partie de ma Nature, il n'est pas une entité venu je ne sais d'où et qui se serait accroché à moi comme une tique, il n'est pas une tumeur dont je dois me guérir, il est une partie de ce que je suis, une partie de ce que la Nature a voulu que je me charge, rien de surnaturel ou de contre nature, rien que je dois exclure. Cette intelligence que je peux développer, cette raison dont je peux user, elles ne seraient que des excroissances morbides si je les privais de cette Nature en moi.

    C'est bien d'ailleurs, peut-être, la "raison" première de cette dégradation de cette Humanité moderne, de ces sociétés matérialistes et avides, de cette nécessité "d'avoir" au détriment de "l'être". Il ne reste que la raison quand la Nature est morte.

  • Lo Sai

    A découvrir

     

    http://www.losai-france.com/

     

    et  à partager.

    Lire la suite

  • Walter Bonatti

    Ils ne sont pas nombreux, les hommes que j'ai admirés, qui m'ont bouleversé, fasciné, émerveillé. Walter Bonatti en faisait partie. Sa mort ne change rien d'ailleurs.
    http://alpes.france3.fr/info/m ontagne--walter-bonatti-est-mo rt-70395387.html?onglet=videos &id-video=GREN_1487242_1409201 11548_F3

     

    J'avais 12 ans quand j'ai lu "A mes montagnes.' Mon choix de vie était fait. Je ne savais pas encore à cet âge-là que la quête spirituelle de cet homme m'avait autant marqué. Il n'y avait pas que cet engagement dans la haute montagne qui me fascinait mais tout autant, inconsciemment, ce cheminement intérieur. Cette écriture s'est inscrite en moi, comme une musique que je ne pouvais plus oublier.

     

    http://www.editionsguerin.com/boutique_fr_article_51.html

     

     

     

    Extrait :

    " C’est comme si soudain j’étais revenu à la vie, après en avoir été infiniment éloigné. Je sens renaître l’homme, avec lequel ces derniers jours je n’avais eu aucun contact (…) Je sais que j’ai franchi la barrière qui me séparait de mon âme, je sens que le nœud que j’avais à l’intérieur de moi-même s’est enfin délié. Dans l’émotion de cet instant, je me surprends à pleurer et puis à chanter. ”


    Extrait :

    La lune monte dans le ciel, qu’elle inonde d’éclatante clarté, empêchant la nuit de s’assombrir, mais non de répandre son calme infini. Tout est immobile dans le grand gel de l’arrière-saison ; le silence est intact. Pas le moindre craquement des glaciers, pas de murmure lointain des torrents des vallées profondes, pas un souffle de vent. Rien que les étoiles scintillantes, une grande mer d’étoiles dans laquelle je voudrais me fondre. Tandis que la froide lune étire et retire sur la neige ses lames de lumière spectrale, moi je suis là, incertaine et fragile statue de glace, à respirer la magie d’une nuit qu’on dirait venue d’un autre monde. Je suis ivre de solitude et de cette imagination qui vous emporte parfois là où vous n’êtes pas, mais où vous voudriez être.[…]

    La croupe s’aiguise maintenant en une longue arête de glace et, lorsque celle-ci se couche, je suis au sommet du Mont Blanc.
    J’ai atteint mon but. Et maintenant j’ai l’impression que je vis un moment prophétique. Il n’y a plus autour de moi qu’espace et lumière, et les immenses chaînes silencieuses sous leur manteau de neige éternelle.
    Nettement détachés au milieu de ces ondulations émergent le Cervin et le Mont Rose, nimbés d’un arc de vapeurs rouges qui annoncent l’apparition du soleil. Sous cette houle de montagnes s’allongent les grandes vallées vertes que la nuit remplit encore de son ombre. Le vent balaie librement les glacis de neige et s’insinue, glacé, sous mes vêtements, mais bientôt s’apaise, car le premier rayon de soleil vient de faire son entrée triomphale dans l’océan blanc du silence.
    […] Mes pensées vaquent, légères, en un incessant va-et-vient des choses à l’esprit et de l’esprit aux choses, je sens naître en moi des émotions nouvelles, des dimensions inconnues qui échappent toujours à mes tentatives de les expliquer et que le moi rationnel craint parfois de découvrir. L’intimité de la solitude m’engloutit totalement, et mon imagination prend plus que jamais son élan. Plus que jamais, j’ai vu avec les yeux de l’esprit, écouté la grande respiration de la nature, donné des dimensions humaines à l’infini. Au terme de mon errance, je me suis confondu dans l’univers. J’ai senti toute la beauté et la merveille de l’existence. J’ai enfin trouvé la vérité, la seule vérité possible au-delà de toute supputation : la vérité du cœur.

    Lire la suite

  • L'école mise à nue.

    Manifeste contre le dépouillement de l’école

     

    http://ecole.depouillee.free.fr/spip.php?article1

    Nous, collectif contre le dépouillement de l’école, déclarons que les « réformes » appliquées à l’Éducation nationale n’ont de réforme que le nom, et qu’elles masquent en réalité, le plus insupportable, le plus dangereux des dépouillements. Aujourd’hui, selon une logique comptable et technocratique à courte vue, les fondements de l’école républicaine sont menacés, et l’idéal d’une éducation de qualité pour tous sapé à la base.

    Nous proclamons aujourd’hui que « l’école est nue ».

    Nue non seulement parce qu’elle est privée de moyens financiers, mais aussi et surtout parce qu’elle est amputée progressivement de son sens, expurgée de la visée humaniste qui, depuis les Grecs, lui donne son nom d’« école ».

    L’école est dépouillée quand le gouvernement tarit les concours de recrutement de professeurs, quand il n’assure plus la relève des enseignants retraités, ni les remplacements de professeurs malades ou en congé, et qu’il fait appel à des « viviers de vacataires » non formés et corvéables à merci.

    L’école est abandonnée, quand l’État se décharge de son financement sur les collectivités locales, supprime la carte scolaire et impose l’« autonomie des établissements », instaurant de telles inégalités entre académies, filières et élèves, qu’il bafoue ses principes républicains.

    L’école est dégarnie, quand elle est vidée de sa présence humaine (surveillants, conseillers d’orientation-psychologues, médecins et infirmiers scolaires, assistants sociaux, assistants pédagogiques…), remplacés par des caméras de surveillance et autres portiques de sécurité.

    Les professeurs sont démunis, placés devant des élèves sans formation pratique sérieuse quand ils débutent ; obligés, au détriment de la qualité de leurs cours, d’assumer des tâches de plus en plus nombreuses ; sommés, dans certaines filières « réformées », de se convertir à des disciplines qu’ils ne maîtrisent pas en l’espace de quelques semaines ; travaillant souvent sans manuel scolaire et sans savoir à quel examen ils préparent les élèves, car les nouveaux programmes sont appliqués dans la précipitation ; contraints de bricoler, de s’agiter, de faire semblant, de s’adapter à tout et surtout à n’importe quoi sous couvert d’innovation pédagogique.

    Les professeurs sont destitués, désormais recrutés, selon leur conformité idéologique au modèle du « fonctionnaire responsable » davantage que pour leur maîtrise d’un savoir ; bientôt réduits à des employés lambda, privés de l’essentiel de leur liberté pédagogique, soumis à une concurrence absurde ; obligés pour mendier des moyens de vendre leurs « projets » comme une soupe, et de se battre contre d’autres professeurs pour conserver leurs heures de cours ou leur poste.

    Les élèves sont spoliés, parqués à 35 ou 40 dans les classes, livrés à la loi des « flux », broyés dans la masse ; privés de centaines d’heures de cours dans les différentes disciplines, au profit d’activités-gadgets ; privés de dispositifs efficaces de soutien ; leurs familles rendues responsables de leur échec via des « contrats de réussite » ou des « stages d’été » inadaptés.

    Les élèves sont appauvris parce qu’on leur refuse d’apprendre le latin et le grec, les langues dites « rares » (c’est-à-dire toutes hormis l’anglais), les arts et ce qui n’est pas « rentable » ; parce que les nouveaux programmes leur proposent de l’anglais sans Shakespeare, de l’histoire sans passé, du français sans grammaire, des mathématiques sans démonstration – toujours moins de culture, et plus de procédures.

    Les élèves sont dépecés, eux que l’on doit calibrer avec des « items » selon les nouvelles « grilles de compétences », comme si l’intelligence humaine pouvait se découper en tranches ; eux à qui l’on doit inculquer un « socle commun de connaissances et de compétences » davantage fondé sur l’idéal de l’O.C.D.E que sur celui de Montaigne.

    Aujourd’hui nous appelons tous les « dépouillés » de l’Éducation nationale à nous rejoindre. Professeurs, parents, élèves, citoyens, il est encore temps d’inverser le cours délétère des pseudo-« réformes » qui transforment l’école en garderie sociale et transfèrent ses missions vers le secteur privé, au profit des plus riches et des mieux informés. Il suffit d’une volonté politique, celle de démocratiser le savoir, jadis portée par un Condorcet, un Jules Ferry, ou le comité national de la Résistance (qui a produit la commission Langevin-Wallon). Nous en appelons aux responsables politiques français, pour qu’ils agissent résolument contre le dépouillement de l’Éducation nationale.

    Signer le manifeste

    Lire la suite

  • ?????

    Tellement de questions sans réponses

     

    http://www.reopen911.info/video/loose-change-2.html

     

    Jusqu'à quand ?

    Lire la suite

  • Libre arbitre (1)

     Résultat de recherche d'images pour "libre arbitre"

    LIBRE ARBITRE

     

    Séparons les deux termes en :
    libre
    et
    arbitre
    et associons les deux au terrain de foot.

    Est-ce que l'arbitre est libre de réguler le jeu ?
    Non, bien entendu, il suit des règles qui lui ont été transmises et qu'il a adoptées.
    Pourtant, il lui reste la capacité à interpréter les faits et par conséquent à changer le cours des choses : imaginons un pénalty pour une faute qu'il est le seul à avoir vue. Il a vu ce qu'il a interprété comme une faute, c'est à dire qu'en lui la faute existait déjà suite à une réflexion, un questionnement, une expérience antérieure. Cette situation lui a semblé correspondre à cette idée qu'il avait de la faute, même s'il est le seul à la percevoir ainsi. Il a donc appliqué "son" choix, un autre arbitre n'aurait peut-être pas sifflé.
    On pourrait dire qu'il dispose donc de son libre arbitre sur l'instant, même si cet instant est nourri par des pensées antérieures... Mais il y a également la pression du match, une erreur précédente qu'il aurait dû siffler et qui aurait pu changer la physionomie du match, une altercation passée avec le joueur qui vient de commettre cette faute, etc etc...
    L'arbitre porte en lui un fardeau événementiel qui l'empêche d'évoluer en toute liberté. Et en plus, il ne dispose pas du temps nécessaire à la réflexion. Il agit dans l'urgence, avec une pression énorme ( joueurs, entraîneurs, public ) ce qui réduit encore plus le champ de cette liberté.

     
    Ne parlons pas d'un arbitre qui appliquerait à la lettre, sans aucun discernement, les règles apprises alors qu'il se doit justement de tenir compte de tous les paramètres afférents à la présence de 22 individus. Celui-là ne dispose d'aucune liberté sinon celle de se retrancher derrière l'obscurantisme des règles. Une règle ne tient pas compte de tous les paramètres de la réalité. Seul, l'humain, impliqué, en est capable. Ou se doit de l'être... Au risque d'être obscur.
     

    On pourrait penser finalement qu'il n'y a pas de libre-arbitre mais uniquement un imbroglio gigantesque de situations et de conséquences générant d'autres situations, c'est à dire sur un plan symbolique, une sorte de ligne chaotique, un encéphalogramme agité, enregistrant des périodes de réflexions intenses et des abandons léthargiques, une absence totale de choix délibérés...

    La seule liberté du prisonnier est d'avoir conscience de sa situation. C'est très facile dans une geôle. Beaucoup moins dans une situation de liberté illusoire. Il ne reste donc que cette conscience pour pouvoir se libérer. Non pas atteindre un libre arbitre absolu et constant, c'est impossible, mais atteindre et maintenir la conscience de cette impossibilité.
    Et dès lors oeuvrer au mieux pour faire du libre arbitre un objectif prioritaire. 

     

  • NOIRCEUR DES CIMES : Commentaire (2)

     

    Noirceur des cimes 4

    Que du bonheur

     

    Noirceur des cimes" de Thierry Ledru

    L’histoire : Quatre personnages partent à l’ascension du mythique sommet, le K2, la compagne de l’un d’entre eux les attend au camp de base. Sandra, n’est pas là uniquement pour accompagner son compagnon. Elle poursuit une quête spirituelle, et désire finaliser l’écriture d’un essai philosophique. Très vite, elle s’apercevra que la solitude est propice aux questionnements existentiels.

                Dès le début, le lecteur mesure la difficulté de l’entreprise, même pour des alpinistes aguerris. La montagne est le lieu de tous les dangers.

                Thierry Ledru nous entraîne au fil des pages dans un voyage charnel et spirituel. La montagne est pour ainsi dire personnifiée en une figure étrange et sombre (Noirceur des cimes) qui chercherait à incorporer les alpinistes. Sandra, de son côté est face à une solitude qui lui fera douter d’elle, qui remettra en cause sa vie de couple, la relation même.  Se pose alors la question : l’amour est-il un leurre, purement intentionnel ou peut-il devenir inconditionnel ?

                Le lecteur est confronté aux questionnements, aux doutes des cinq personnages, Tanguy, Luc, Etienne et Axel. Au fil des accidents, des drames, les défenses de chacun vont tomber ; les interrogations, les incertitudes, les ambivalences vont assaillir les quatre hommes face aux épreuves. Les silences sont pesants.

                Le récit est un voyage au bout de soi, où la montagne n’est finalement qu’un prétexte, l’âme se confronte à l’égo, l’intime se révèle dans la souffrance. Il plonge dans les abymes des esprits tourmentés par la fatigue et la douleur. Chacun se dévoile à lui-même. Les problèmes techniques se multiplient, se mêlent aux souffrances physiques des quatre hommes. L’auteur relaye les sentiments paroxystiques des quatre alpinistes, ceux de Sandra. Le lecteur se sent comme aspiré, ses propres interrogations s’enchevêtrent dans celles de Luc, de Sandra.

                Les techniques d’escalades sont décrites avec une précision de professionnel, ce qui donne parfois un aspect un peu trop technique, vite dispersé par la force évocatrice de l’écriture.  L’auteur aime et connaît la montagne, ça se voit, ça se sent.

                Au final, le constat est simple : la solitude, le drame mènent à la véritable conscience, lorsque l’être est débarrassé de la claustration dans laquelle il s’est lui-même enfermé.    Le récit est porté par une écriture forte et affinée, dont on ressort le souffle coupé.

    http://www.pascale-madeleine.com/pages/Noirceur_des_cimes_de_Thierry_Ledru-5741680.html