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Trognon de pomme.
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/10/2011
Le patron d'Apple est mort. Bon, c'est bien dommage pour lui et ses proches. Je vois apparaître sur Facebook des pages et des pages de "RIP", la télé diffuse des images de son dernier show, les journaux vont sûrement sortir des photos trash de ses derniers jours. Tous les people medias vont se gausser de son "génie" et vendre des tonnes de papiers colorés à des geeks collectionneurs.
Qu'est-ce que cet homme a apporté à l'Humanité pour être aussi encensé ? Un ustensile "formidable", une "révolution" technologique, une "ouverture" sur le monde, un lien constant avec nos proches. Mince, j'ai loupé ça alors avec mon vieux téléphone portable à cartes et mon MP3 à 15 euros ? Quel nigaud je fais, quel arriéré, quel Néanderthalien. Je suis sûrement appelé d'ailleurs à disparaître comme ce lointain habitant des grottes du Périgord...Il y a donc dans ce Monde moderne des centaines de millions d'adeptes de la pomme et qui se retrouvent aujourd'hui aussi démunis que l'affamé devant un trognon. Que vont-ils devenir avec leur Ipad ou Ipod ou je ne sais quoi alors que la concurrence rendra celui-ci sera obsolète dans six mois ou peut-être un an ? Mince, quel désastre...Ils espèrent sans doute que les techniciens du trognon parviendront à sortir un nouveau modèle pour leur Noël 2012. Ca serait chouette quand même d'être le premier à posséder le dernier modèle, ils se souviennent encore de cette bousculade le premier jour de commercialisation. Quel pied.
Bon, allez, j'arrête.
Mais je n'arriverai décidément pas à honorer la mémoire d'un homme qui aura surfé toute sa vie sur la voie du formatage de la masse. Aussi conne soit-elle.
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Bug, plantage et galère.
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/10/2011
Bonjour
Comme vous avez pu le constater, le site est "planté" depuis un certain temps. L'hébergeur a voulu passer à une nouvelle version et c'est une belle galère...
J'espère que tout va rentrer dans l'ordre ces jours-ci.
Désolé.
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Raymond Devos
- Par Thierry LEDRU
- Le 26/09/2011
UN TALENT FOU :)
Excusez-moi, je suis un peu essouflé ! Je viens de traverser une ville où tout le monde courait...
Je ne peux pas vous dire laquelle... je l'ai traversée en courant.
Lorsque j'y suis entré, je marchais normalement, mais quand j'ai vu que tout le monde courait... je me suis mis à courir comme tout le monde sans raison !
A un moment je courais au coude à coude avec un monsieur...
Je lui dis : - "Dites-moi... Pourquoi tous ces gens-là courent-ils comme des fous ?"
Il me dit : - "Parce qu'ils le sont !";
Il me dit : - "Vous êtes dans une ville de fous ici... Vous n'êtes pas au courant ?"
Je lui dis : - "Si, si, des bruits ont couru !"
Il me dit : - "Ils courent toujours !"
Je lui dis : - "Qu'est-ce qui fait courir tous ces fous ?"
Il me dit : - "Tout ! Tout ! Il y en a qui courent au plus pressé. D'autres qui courent après les honneurs... Celui-ci court pour la gloire... Celui-là court à sa perte !"
Je lui dis : - "Mais pourquoi courent-ils si vite ?"
Il me dit : - " Pour gagner du temps ! Comme le temps, c'est de l'argent, plus ils courent vite, plus ils en gagnent !"
Je lui dis : - "Mais où courent-ils ?"
Il me dit : - "À la banque ! Le temps de déposer l'argent qu'ils ont gagné sur un compte courant... et ils repartent toujours courant, en gagner d'autre !"
Je lui dis : - "Et le reste du temps ?"
Il me dit : - "Ils courent faire leurs courses... au marché !"
Je lui dis : - "Pourquoi font-ils leurs courses en courant ?"
Il me dit : - "Je vous l'ai dit... parce qu'ils sont fous !"
Je lui dis : - "Ils pourraient tout aussi bien faire leur marché en marchant...tout en restant fous !"
Il me dit : - "On voit bien que vous ne les connaissez pas ! D'abord le fou n'aime pas la marche..."
Je lui dis : - "Pourquoi ?"
Il me dit : - "Parce qu'il la rate !"
Je lui dis : - "Pourtant, j'en vois un qui marche !?"
Il me dit : - "Oui, c'est un contestataire ! Il en avait assez de courir comme un fou. Alors il a organisé une marche de protestation !"
Je lui dis : - "Il n'a pas l'air d'être suivi ?"
Il me dit : - "Si, mais comme tous ceux qui le suivent courent, il est dépassé !"
Je lui dis : - "Et vous, peut-on savoir ce que vous faîtes dans cette ville ?"
Il me dit : - "Oui ! Moi j'expédie les affaires courantes. Parce que même ici, les affaires ne marchent pas !"
Je lui dis : - "Et où courez-vous là ?"
Il me dit : - "Je cours à la banque !"
Je lui dis : - "Ah !... Pour y déposer votre argent ?"
Il me dit : - "Non ! Pour le retirer ! Moi je ne suis pas fou !"
Je lui dis : - "Mais si vous n'êtes pas fou, pourquoi restez-vous dans une ville où tout le monde l'est ?"
Il me dit : - "Parce que j'y gagne un argent fou !... C'est moi le banquier !!!
(c) Raymond Devos -
Développement personnel
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/09/2011

C'est une expression étrange finalement.
Que l'on conçoive que le développement de l'individu soit une nécessité, je l'admets aisément mais que l'expression le limite à une dimension personnelle me gêne.
Si je pense aux Indiens Kogis de Colombie, je n'imagine pas chez eux l'idée d'un développement UNIQUEMENT personnel mais bien davantage et de façon prioritaire l'établissement et le développement d'une osmose collective.
Je ne suis pas persuadé en fait que cette idée soit véritablement présente dans la notion de développement personnel dans les sociétés occidentales.
De quoi s'agit-il finalement?
Je suis allé lire divers blogs sur le thème et je trouve principalement des articles parlant de conscience de Soi, d'ego, de l'instant présent, de la réussite, souvent de coaching d'ailleurs..., des relations amoureuses dans le couple, le bien-être dans le travail, la gestion des conflits relationnels, professionnels, le moyen de s'en protéger, toujours cette idée que tout développement personnel est destiné à se recentrer, à se maintenir en état dans une bulle protectrice et également celle du couple...
Qu'en est-il de la plénitude et de la conscience de l'Univers du Vivant, de la conscience de la Vie, du partage de notre existence avec nos semblables, humains, animaux, plantes, l'ensemble de la Nature.
Ce développement personnel n'a-t-il pour seul horizon que cette dimension individualiste, ce bien-être rassemblé sur le Soi...
Mais s'agit-il dès lors du Soi ou d'un Moi qui cache son jeu ?
Je me demande si ce travail intérieur a une réelle incidence sur le monde, si cette évolution spirituelle qu'on ne peut nier chez les gens qui s'y astreignent, a des conséquences positives sur leur environnement.
Je n'aime pas ce mot "environnement" d'ailleurs. Je ne considère pas le monde comme un environnement et je perçois ce terme comme une véritable rupture. Si je vois le monde comme un environnement, cela signifie que j'en suis séparé, que j'existe indépendamment de lui, que je suis une entité ne répondant pas à sa réalité intrinsèque et que je possède un pouvoir particulier qui me confère le droit de considérer le monde comme m'entourant...On n'est pas loin de la notion archaïque de la religion voyant la Terre au centre de l'Univers jusqu'à ce que Galilée s'élève...
Non, nous ne sommes pas des entités particulières entourées chacune par le monde. Nous faisons partie de ce monde et nous sommes constitués tout comme lui par une énergie créatrice. Dès lors que nous considérons le monde comme un "environnement", nous cherchons à renforcer cette identification qui nous rassure, qui nous nourrit depuis que nos imbrications familiales nous ont amenés à prononcer ce fameux "moi" qui nous sert essentiellement de tuteur...
Est-ce que le développement personnel auquel je m'astreins ne devient pas dès lors une entrave à cette ouverture et cette conscience ultime de ce Tout, à cette dés-identification nécessaire ? N'y a-t-il pas un risque d'enfermement dans une rupture intellectuelle ? Est-ce que ces réflexions suffisent à m'en absoudre ?
Mais je vis et je travaille depuis trente ans avec des enfants et là, je peux voir à quel point, ma propre évolution a une incidence positive, PARFOIS, sur certains enfants. Ces enfants ne sont pas pour autant un "environnement" professionnel au centre duquel, je peux exprimer et mettre en avant mes connaissances, ils sont avant tout des entités animées par la même énergie créatrice qui vibre en moi, ils sont mes semblables et j'ai juste un peu d'avance sur eux dans le laps de temps qui m'est accordé. Je suis parmi eux et non devant eux.
J'ai la chance immense aussi de pouvoir encore user de mon potentiel physique pour plonger au coeur des montagnes. Elles ne sont pas un environnement naturel, elles sont l'image de la puissance créatrice, l'image qui me bouleverse, celle qui contient une partie immense de ma vie. Et lorsque je plonge en altitude, lorsque des heures de marche sont passées, ça n'est pas "moi" qui marche mais une vie insérée dans une enveloppe éphémère, au contact de toutes les vies similaires qui vibrent sur des tempos vibratoires particuliers. C'est la seule différence.
Le tempo vibratoire de la vie insérée.
L'herbe, un arbre, une fleur, un aigle, une sauterelle, une marmotte, un poisson, une baleine, une vie insérée dans des tempos particuliers. Nous sommes des vies reliées par des musiques qu'il faut écouter dans le silence intérieur.
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Le fond sonore de la mémoire
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/09/2011
Une étrange expérience aujourd'hui.
Comme je me suis levé de bonne heure, j'ai eu envie d'aller m'allonger pendant l'après-midi. Mais il y a des travaux sur une route, à deux-cent mètres à vol d'oiseau de la maison. Un marteau-piqueur, une pelleteuse, des camions... La mitrailleuse du marteau-piqueur a vite fini par m'exaspérer...Une répétition saccadée dont je ne parvenais pas à me libérer. D'habitude, ici, c'est le silence. Et puis, à un moment, je me suis aperçu que le marteau-piqueur s'était arrêté mais malgré ce retour du silence, je continuais à entendre en moi le tintamarre mécanique, comme si ma mémoire s'était engorgée de cette perturbation et qu'elle ne parvenait plus à s'en défaire, comme si le dérangement ne pouvait plus s'effacer. J'entendais toujours le tactactactactac incessant...C'était en moi parce que l'émotion était toujours présente, parce que l'énervement s'était ancré et que la disparition du responsable n'autorisait pas pour autant le retour au calme.
J'ai compris alors que c'est l'émotion qui empêchait le silence. L'émotion était là, comme une empreinte. Elle s'était installée dans ma mémoire comme un fond sonore.
Jusqu'à être capable de me faire entendre ce qui n'existait plus.
J'étais figé dans le passé à travers une émotion néfaste que je n'avais pas réussi à éliminer.
C'est là d'ailleurs que le téléphone a sonné...Bon, ça va, j'ai compris, je ne dormirai pas. Autant que j'aille écrire.
Evidemment que cette expérience se devait d'être analysée. Il y avait quelque chose à comprendre.
L'émotion s'ancrait dans la mémoire jusqu'à créer une illusion aussi présente que la réalité. Effrayant.
Etre figé par le passé est une malédiction que nous fabriquons nous-mêmes, comme un fardeau que nous portons et qui nous écrase. j'en sais quelque chose...Il faut réussir à saisir la seule réalité pour s'en libérer : l'instant présent. Le reste n'est que le choix de notre vie, un choix perverti par ce passé que nous avons décidé d'entretenir comme si cette histoire, elle seule, pouvait nous donner une forme. Nous sommes identifiés à ce passé juqu'à en détruire l'instant présent. Cette capacité intellectuelle, cérébrale, neuronale à garder en nous une trace de ce passé qui n'a aucune autre existence que celle que nous lui accordons est une malédiction dès lors qu'il nous prive de la Vie immédiate. Etre figé par le passé, c'est avoir décidé dé crée une "petite mort" avant même que celle de notre avenir ne survienne, sachant que cette mort à venir n'a elle-même aucune existence puisqu'elle n'est pas de cet instant présent mais d'un temps que nous imaginons. Cette perversion du temps psychologique n'est pas une fatalité mais un abandon personnel, une condamnation.
Ce travail à mener pour parvenir à exister au lieu de s'alourdir...
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Pour essayer de suivre...
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/09/2011
CDS : pire que la dette, le produit financier qui pourrait provoquer la faillite des banques françaises...
François Fillon a taxé "d'irresponsables" mardi les propos de DSK qui avait assuré au 20h de TF1, qu'il fallait "prendre sa perte" de la dette grecque. Et si la restructuration de cette dette déclenchait un risque majeur "caché" pour les banques françaises ?
Comment en effet comprendre l’obstination des autorités françaises à refuser toute restructuration de la dette publique grecque ?
Comment en effet comprendre l’obstination des autorités françaises à refuser toute restructuration de la dette publique grecque ? Crédit reuters
Une lourde interrogation pèse sur le système bancaire européen, et plus spécialement français. Comment en effet comprendre l’obstination des autorités françaises à refuser toute restructuration de la dette publique grecque ? Le ministre allemand de l’Économie, Philipp Rösler, l’évoque ouvertement, son collègue des finances, Wolfgang Schäuble, de façon plus elliptique, mais François Fillon et François Baroin ne veulent pas en entendre parler. Dominique Strauss-Kahn la considère comme inéluctable (il faut « prendre ses pertes ») lors de son passage au 20h de TF1, le Premier ministre juge ces propos « irresponsables ». Pourquoi cette polarisation ?
L’engagement total des banques françaises s’élève à une quarantaine ou une cinquantaine de milliards d’euros, suivant les estimations. Donc si la Grèce restructurait sa dette à hauteur de 50%, la perte de 20 ou 30 milliards serait absorbable par les banques, à tout le moins avec une aide de l’État, qui au passage lui coûterait moins cher que les multiples plans d’aide à ce pays à la dérive.
La bombe des CDS, produits dérivés dangereux
Mais un élément de l’équation reste dans l’ombre : le montant des CDS, et surtout qui les a vendus. Un CDS (Credit Default Swap) est un produit dérivé qui permet de se protéger contre un risque de crédit, d’une grande entreprise ou d’un État. Si vous possédez des emprunts grecs, vous pouvez acheter des CDS auprès d’une banque qui propose ce produit. Vous lui versez à échéances régulières une prime (d’autant plus élevée que le risque de défaut est grand), et si la Grèce fait effectivement défaut sur tout ou partie de sa dette, la banque compense la perte.
Vu comme cela, ça à l’air rassurant, mais il y a deux éléments qui rendent ce produit extrêmement dangereux :
Vous pouvez acheter des CDS sur la Grèce… même si vous ne possédez pas d’emprunts grecs ! Simplement pour jouer, pour spéculer, et toucher le jackpot en cas de faillite du pays. C’est comme si vous pouviez acheter une assurance incendie sur la maison de votre voisin…
Ce produit n’est pas négocié sur un marché organisé et surveillé par les régulateurs, comme la bourse, mais « de gré à gré » c'est-à-dire dans une opacité totale. Et en plus il ne figure pas au bilan des banques, mais dans le « hors bilan », c'est-à-dire que les banques ne communiquent pas dessus et ne publient aucun chiffre.
Ce produit diabolique a été inventé dans les années 1990 par Blythe Masters de la banque JP Morgan (on lira sa très intéressante biographie écrite par Pierre Jovanovic), et connaît un succès foudroyant avec des volumes mondiaux qui dépassent les 50 000 milliards de dollars ! (pour vous donner un ordre d'idée, la dette publique des USA est de 14 500 milliards de dollars).
Si une société vend trop de CDS sans avoir les fonds propres suffisants, elle se met en danger de mort : c’est ainsi que l'importante société d'assurance AIG a fait faillite en septembre 2008, et a du être renflouée de 100 milliards de dollars par Washington, après avoir vendu quantité de CDS sur Lehman Brothers, convaincue que l’une des principales banques d’affaires américaines ne pouvait pas faire faillite…
Les banques françaises touchées par la crise grecque via les CDS ?
Revenons à la France : déjà lors de la négociation du plan d’aide à la Grèce signé le 21 juillet, il fallait éviter tout « événement de crédit » (restructuration de la dette) susceptible de déclencher les CDS. Depuis la situation de la zone euro a encore empiré. Alors soyons clairs : oui ou non les banques françaises ont-elles vendue des CDS sur la Grèce au point qu’un défaut total ou partiel de ce pays les mettrait en situation de faillite ? Voilà qui expliquerait l’obstination du gouvernement ! Le fait que la BNP, la Société Générale, le Crédit Agricole soient autant massacrés en bourse signifie-t-il que les investisseurs savent ou se doutent que c’est le cas ?
Il devient urgent de faire la lumière sur les engagements en CDS des banques françaises et européennes, et de rendre public cette information. Sinon les rumeurs continueront leur travail se sape, jusqu’à une faillite qui prendra tout le monde de
court.
http://www.atlantico.fr/decryptage/cds-credit-default-swap-crise-gre cque-risque-faillite-banques-francaises-186560.html_____________________________________________________________________________________________________________________________________
Près de 5.500 collectivités locales françaises ont contracté auprès de Dexia Crédit Local des prêts "toxiques" qui les mettent en difficulté financière et en exposent certaines à la faillite, écrit mercredi Libération dans un article dénoncé par la banque.
Le quotidien, qui dit s'appuyer sur un fichier confidentiel de Dexia, précise que ces prêts ont représenté 25 milliards d'euros de 1995 à 2009, et que leur surcoût était estimé par la banque à 3,9 milliards fin 2009.
"Des données erronées et tronquées ont servi de support à cet article", a réagi Dexia dans un communiqué, ajoutant que "la banque examine toutes les suites juridiques à donner pour défendre l'intérêt de ses collaborateurs et de ses clients".
"Il est totalement infondé et irresponsable d'avancer que 'des milliers de communes françaises sont en faillite en raison des crédits structurés souscrits auprès de Dexia'", poursuit la banque. "Dexia réfute le chiffre de pénalités évaluées à 3,9 milliards d'euros qui est sans aucun fondement."
L'article de Libération est publié alors que l'opposition socialiste demande la création d'une "structure de défaisance" financée par une taxe sur les banques, un dispositif qui permet d'isoler ces prêts et de soulager les communes, départements, régions ou hôpitaux touchés. Le gouvernement a promis d'étudier cette proposition mais il n'y est a priori pas favorable.
La commission d'enquête parlementaire sur le sujet a repris mercredi ses travaux à l'Assemblée nationale. Elle devait entendre dans l'après-midi des élus de Saint-Etienne (Loire) et Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), deux villes affectées.
Ces prêts ont pu permettre initialement aux collectivités concernées de réduire leurs coûts en bénéficiant de taux d'intérêt bas. Mais ces taux ont ensuite bondi en suivant des paramètres tels que la parité franc suisse-livre sterling, ce qui se traduit par une envolée des coûts de remboursement.
Libération cite l'exemple de la commune d'Antibes, qui aurait emprunté 60 millions d'euros et devrait payer 21 millions en plus, ou le département de la Loire, qui devrait rembourser 22 millions en plus des 96 millions de prêts.
30 À 35 MILLIARDS D'EUROS
Selon le quotidien, Dexia a couvert ces prêts aux collectivités par des contrats de "swap" avec des banques comme JPMorgan ou Goldman Sachs, contrats qui empêchent désormais la banque de transformer les prêts toxiques en prêts à taux fixe car elle s'exposerait alors à "un risque de perte énorme" face à ces banques.
La Cour des comptes estimait en juillet que 30 à 35 milliards d'euros des 160 milliards de dettes souscrites par des centaines de collectivités étaient toxiques et que 10 à 12 milliards présentaient un risque potentiel très élevé.
L'institution indépendante préconisait alors dans un rapport une loi interdisant aux responsables locaux de souscrire ces produits et proposait la création d'une "agence de financement des collectivités".
La commission d'enquête présidée par le député socialiste Claude Bartolone, président du conseil général de la Seine-Saint-Denis, un département concerné par ces emprunts, doit présenter des propositions avant la fin de l'année.
Dans le dossier des emprunts toxiques, plusieurs élus ont engagé des actions en justice ou porté plainte contre des banques, comme le maire PS de Saint-Etienne contre Deutsche Bank et Royal Bank of Scotland, le maire d'Unieux (Loire) contre Dexia, ou Claude Bartolone qui a porté plainte contre Depfa, Calyon (devenu Crédit Agricole CIB) et Dexia.
Julien Ponthus, Emile Picy et Jean-Baptiste Vey, édité par Gilles Trequesser
Par Reuters
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Raison et nature (spiritualité)
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/09/2011
"La raison nous trompe plus souvent que la nature."
Vauvenargues.
"Rien dans notre intelligence qui ne soit passé par nos sens. "
Aristote.
De la façon dont je perçois ces deux citations, il semblerait que la raison soit une entité dont la puissance lui confère la possibilité de s'extraire de la nature, une intelligence qui ne serait pas nourrie en partie par nos sens mais uniquement par notre intellect. Le cogito ergo sum de Descartes serait par conséquent une extension exagérée de notre conscience favorisant, non pas une osmose avec le Vivant mais une distanciation nourrissant une certaine prétention. Comme si cet intellect, associé à la raison, permettait de construire un piédestal et créerait l'illusion que nous ne sommes pas une extension du Vivant, et par conséquent de la Nature, mais une entité supérieure. Le fait de devoir observer nos émotions pour ne pas nous y soumettre ne signifie pas que nous devons nous en priver. Elles sont généréres par cette Nature en nous, ces cinq sens qui nous abreuvent et par leur interpétation inconsciente, spontanée, insoumise parfois. Se limiter à une raison cartésienne est une amputation qui au lieu de nous propulser vers une maîtrise de l'existence nous prive de sa source. A mes yeux, la complétude de l'individu passe par une observation lucide de tout ce que la Nature nous propose puis par une analyse vigilante de cette expérience. Il ne s'agit pas d'être un individu lobotomisé au regard des perceptions mais d'établir une osmose entre la richesse incommensurable de la Nature et cette raison qui l'observe. Dès lors, il est effectivement possible de faire en sorte que cette intelligence devienne une meta-conscience. Lorsque j'ai mal aux cuisses en vélo, j'ai conscience de cette douleur mais j'ai également conscience de cette prise de conscience, je sais que je suis celui qui observe celui qui ressent la douleur. L'animal qui souffre n'est peut-être conscient que de cette douleur mais je n'en ai aucune certitude...Ce qui m'importe en tout cas dans le saisissement de mes perceptions, de mes expériences, de mes émotions, sentiments, passions, émerveillements, colères, ça n'est pas de les réprimer mais de les laisser s'étendre au coeur de cette conscience afin de les épuiser à travers cette reconnaissance au lieu de les refouler et de construire en moi, un résidu émotionnel que je porterai comme un fardeau. Cette raison qui pourrait nous tromper serait à mes yeux ce refus obstiné de cette Nature qui vibre en nous, de ces expériences qui ne seraient que des dispersions, de ce combat prôné par des guides spirituels qui considèrent l'ego comme un bourreau. Je ne suis pas mon ego mais il serait absurde et destructeur de ne le concevoir que comme cet ennemi que je dois vaincre. Il fait partie de ma Nature, il n'est pas une entité venu je ne sais d'où et qui se serait accroché à moi comme une tique, il n'est pas une tumeur dont je dois me guérir, il est une partie de ce que je suis, une partie de ce que la Nature a voulu que je me charge, rien de surnaturel ou de contre nature, rien que je dois exclure. Cette intelligence que je peux développer, cette raison dont je peux user, elles ne seraient que des excroissances morbides si je les privais de cette Nature en moi.
C'est bien d'ailleurs, peut-être, la "raison" première de cette dégradation de cette Humanité moderne, de ces sociétés matérialistes et avides, de cette nécessité "d'avoir" au détriment de "l'être". Il ne reste que la raison quand la Nature est morte.