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  • Philosopher...

    Délicat en fait de présenter cette activité à des enfants de CM2...Quel est l'objet d'étude ? Autant ils sont capables d'identifier de la géographie ou des mathématiques, autant, même après plusieurs débats en classe et des "mini réflexions" communes en cours de journée depuis le début de l'année, il est difficile pour eux de cerner la réalité de cette "matière"...Une petite fille a même dit qu'après en avoir parlé avec ses parents, ceux-ci étaient incapables de dire ce qu'était la philosophie, ils n'en avaient jamais fait à l'école et n'avaient jamais rien lu dans ce domaine...J'ai répondu que tout le monde faisait de la philosophie tout au long de sa vie, à divers niveaux, étant donné que la philosophie a pour objectif comme le dit Sénèque " de nous procurer la vie heureuse" et que par conséquent tout le monde, un jour ou l'autre, faisait preuve de philosophie...Ce qui différenciait les individus, c'était la profondeur des réflexions, leur durabilité, leur multiplicité, l'exigence aussi quant à ne pas se voiler la vérité.

    J'ai donc décidé de prolonger ce débat et de tenter de cerner clairement avec eux ce que signifie "philosopher". André Comte -Sponville en fait une présentation à laquelle j'adhère totalement dans "le bonheur désespérément." J'ai essayé d'en reprendre les grandes lignes.

    "La philosophie est une pratique discursive (discours et raisonnements) qui a la vie pour objet, la raison pour moyen et le bonheur pour but. Il s'agit de penser mieux pour vivre mieux."

     Le bonheur est le but de la philosophie et la sagesse en est le moyen. La sagesse se reconnaît au bonheur mais un "certain" bonheur. Il ne s'agit pas d'un bonheur nourri d'illusions mais d'une analyse approfondie de la vérité. Le philosophe s'attachera avec rigueur à une vraie tristesse plutôt qu'à une fausse joie, il ne se détournera pas de la lucidité pour se perdre dans des dérives hallucinogènes, quitte à devoir abandonner un "bonheur" fabriqué. Mieux vaut une saine vérité qu'un mensonge camouflé. Quelqu'en soit la rudesse. Les bonheurs illusoires sont les ferments des détresses à venir. On en revient à ces fameux espoirs comme autant de falots qui s'éteignent à la moindre brise. Le philosophe s'attelle à rester impliqué dans l'instant, à le décortiquer sans pour autant s'épuiser jusqu'à la déraison. Il n'évolue pas dans un espace clos mais au coeur de la vie quotidienne sans pour autant que cette vie quotidienne ne devienne un espace clos. Sa raison est au seuil, alternant les engagements réels dans une vie sociale et les retraits dans le silence de ses pensées. Il ne s'agit pas pour lui d'être coupé de la "Cité" mais de s'y fondre sans jamais s'y perdre.

    Saint-Augustin parlait de " la joie qui naît de la vérité." Spinoza parlera de "béatitude" par opposition aux bonheurs factices, ponctuels, éphémères de la vie frénétique de la Cité. Les bonheurs illusoires ont besoin d'être constamment alimentés par de nouveaux subterfuges, ils s'épuisent rapidement et conduisent immanquablement à une addiction pathogène. La société de consommation entretient le stock des toxicomanes.

    Philosopher revient par conséquent à tenter d'être heureux à travers la vérité. Le bonheur n'est pas sa norme dans le sens où il n'est pas un objectfif autorisant les déviances. Le philosophe acceptera les conclusions les plus redoutables. Le bonheur s'il n'est que le maintien des oeillères lui est insupportable...Cette norme du bonheur à tous prix n'est pas de son domaine. La pensée "positive" n'entre pas dans son champ d'investigations dès lors que ces pensées sont détournées de la vérité. Il ne s'agit pas de penser ce qui nous rend heureux mais de penser ce qui nous paraît vrai. Cette vérité sera la source du bonheur. Et cette vérité est bien plus difficile à saisir que des bonheurs illusoires. Si le bonheur est le but, il n'en devient pas pour autant un alibi de la dérive.

     

    Il n'est qu'à regarder ce faux ami qu'est l'espoir, cet aimant auquel nous succombons si facilement et qui contient caché en lui-même des désillusions implacables, pour comprendre ce qu'est la vérité du philosophe.  Il reste ensuite ensuite à choisir sa propre voie.

     

     

  • L'espoir, le désespoir. (spiritualité)

    "Quand tu auras désappris à espérer, je t'apprendrai à vouloir."

    Sénèque.

     

    Cette phrase m'est revenue à l'esprit la nuit dernière. J'avais fait un exposé sur la passion quand j'étais au lycée, en terminale philo et l'espoir est une notion fréquemment rencontrée dans ce domaine. Il s'agissait bien entendu pour ma part d'une réflexion sur les alpinistes et cette force qui les pousse vers les plus hauts sommets. Walter Bonatti, dans son livre "A mes montagnes", parlait de l'espoir et disait qu'il était un ennemi redoutable qui le privait de sa lucidité, de l'exploitation de son potentiel physique parce que cet espoir le projetait dans une illusion qui ne le nourrissait que de pensées et non d'actes. Il escaladait un pilier par une nouvelle voie dans Les Drus, en solo...Il revenait d'une expédition sur le K2, une expérience destructrice d'un point de vue humain, une trahison qui avait failli lui coûter la vie. Chaque jour, sur ce pilier, engagé dans une ascension extrêmement périlleuse, il avait abandonné toute forme d'espoir et avait découvert alors que ses forces morales et physiques redoublaient, que rien ne l'arrêtait parce qu'il n'avait aucune autre intention que le franchissement du passage dans lequel il se trouvait. Rien d'autre, l'exploitation pleine et entière de sa volonté, libérée de tout espoir. Cette énergie intime se retrouvait dès lors totalement accessible, sans aucune interférence.   

    Il avait désappris l'espoir et avait découvert la puissance de la volonté.

    "Un état de grâce."

    http://www.dailymotion.com/video/x7e664_walter-bonatti-au-pilier-des-drus-c_sport

    On peut s'interroger également sur la finalité de l'espoir chez les individus qui s'en servent. Ou se soumettent à lui. Puisque l'espoir est à l'antipode de la volonté et non pas à son service, comme les conditonnements nous l'assènent continuellement, il est raisonnable de conclure que cet espoir est une certaine forme de résignation, un abandon dans l'illusion, le refus de la réalité et le refuge auprès du "doudou" du petit enfant.

    Il n'y a aucune action dans l'espoir et même si celui-ci génère finalement un acte quelconque, celui-ci sera perturbé par la pensée inhérente à cet espoir. Un filtre qui retient les énergies disponibles, un canal de dérivation. Celui qui affirme "vivre d'espoir" court le risque de ne pas vivre sitôt que l'espoir s'affaiblit.

    Sa situation en devient dès lors désespérée alors qu'il cherchait dans l'espoir un renfort aux conditions d'existence. Espoir-désespoir, sont les deux plateaux d'une même balance.

    "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir."

    Même cette expression courue contient une contradiction phénoménale. Dans la vie, il doit y avoir une volonté.

    L'espoir, quant à lui, n'est pas adossé à la vie, il est projeté en dehors de la vie, dans un temps à venir qui n'a aucune existence, un futur qui n'est qu'une extrapolation cérébrale, notre malheureuse capacité à nous extraire de l'instant présent, ce cadeau empoisonné, ce don divinatoire que nous ne maîtrisons pas, qui nous illusionne quand nous voudrions qu'il soit la réalité à venir.     

    Tant qu'il y a de la vie, il y a une volonté. Celle de la vie qui est toujours là. S'abandonner à l'espoir revient à nier la vie, à lui jeter à la figure notre mécontentement, notre colère, notre dégoût, notre rejet.

    L'espoir signifie, "je vais aller voir plus loin, ça ira mieux là-bas" mais la vie, elle, est toujours là et rien de cet espoir ne la guérit de ses rudesses. La volonté peut y parvenir quand il s'agit d'une action à mener et qui est à notre mesure.

    "Ils ne savaient pas que c'était impossible, c'est pour ça qu'ils l'ont fait."

    Mark Twain.

    Même là, il ne s'agissait pas d'espoir. Mais d'une lutte constante. Dans l'instant réel de la vie immédiate. Peut-être même qu'en étant dans l'ignorance, il a été impossible de concevoir un espoir, par manque de repères, aucune donnée, il ne restait que le saisissement de l'instant, l'action elle-même.  

    Le désespoir n'est que le prolongement destructeur d'un esprit qui ne vit pas mais qui a le projet de vivre. Le contre-coup de l'égarement prolongé dans les miasmes hallucinogènes de l'espoir.  

  • L'espoir. (spiritualité)

    Un mot si exploité, tant de gens qui s'y perdent.

    Je sais quel est le danger. Lorsque j'étais cloué au lit, j'espérais que ça allait s'arrêter, que ça allait finir par me lâcher, que j'allais m'en sortir, je vivais dans cette projection incessante d'un avenir meilleur, un espoir aussi puissant que la douleur qui me dévorait.

    Ca ne servait à rien.

    C'était un piège étant donné que ces pensées se tournaient vers une illusion temporelle et me coupait de la réalité. Bien sûr que cette réalité était une véritable torture mais en quoi cette fuite en avant pouvait-elle m'aider ? C'était absurde tout comme est absurde l'espoir lui-même.

    Dans mon cas, l'espoir occupait une place immense, occasionnait une dépense d'énergie constante. Rien n'en survenait étant donné qu'il ne s'agissait que de pensées infantiles. C'est comme attendre l'arrivée du Père Noël...

    Ce temps écoulé ne reviendrait plus, il avait tout bonnement été gaspillé.

    L'espoir est un gaspillage monumental de temps et d'énergie. Si encore il permettait d'y trouver un certain apaisement mais c'est loin d'être le cas.

    Imaginons que cet espoir fasse monter l'individu sur une pente, plus l'espoir est intense, plus la pente s'allonge, c'est un sommet inaccessible étant donné qu'il est fabriqué par la pensée. C'est Sisyphe qui pousse son rocher et qui espère atteindre le sommet perdu dans ses pensées. Il viendra immanquablement un moment où les pensées s'épuiseront, c'est un phénomène naturel, d'autres priorités prendront la place, l'espoir s'essoufflera et Sisyphe lâchera son effort sur le rocher. La masse libérée l'entraînera dans une chute proportionnelle à l'altitude que l'espoir lui aura fait atteindre...Il vaut bien mieux dès lors lâcher pied le plus rapidement possible. Il ne faut surtout pas s'entêter par orgueil dans son espoir. C'est encore une fois un problème éducatif, un formatage, un conditionnement de société : famille, école, travail, couple, enfants, les situations s'enchaînent et nous projettent dans la tentation de l'espoir.

    "J'espère qu'il fera beau demain."

    Un phénomène sur lequel nous n’avons strictement aucune influence.

    "J'espère qu’il viendra au rendez-vous."

    Ce qui importe dans la réalité, c’est que moi j’y sois étant donné que c’est une réalité qui me concerne, sur laquelle j’ai une réelle emprise.

    "J'espère que j'aurai une bonne note."

    Ce qui importe, c’est d’avoir fait ce qu’il fallait pour l’obtenir. Le reste dépend de la subjectivité du correcteur…

    "J'espère que j'aurai une prime."

    Même chose sauf que c’est un patron…

    "J'espère que j'aurai les numéros gagnants du loto." Totalement absurde.

     

    « J’espère que mes efforts seront récompensés. »

    Dans ce cas là, on peut au moins reconnaître qu’il y a eu un travail, une emprise sur le réel. Mais le danger vient du fait que cette projection liée à l’espoir est encore une fois une dépense d’énergie inutile, une déviation des pensées qui ne seront pas au service du travail mais perdues dans l’irréalité. On en revient donc bien toujours à cette notion de gaspillage. L’essentiel, dans un projet, n’est pas l’espoir mais le saisissement complet de l’énergie et de l’instant. Il s’agit de rester conscient, lucide, vigilant, opiniâtre, déterminé. L’espoir n’a rien à faire là.  C’est comme une aimantation qui a pour effet d’extraire de l’individu l’énergie dont il dispose, un champ magnétique qui pertube les forces disponibles. Il faut imaginer des paillettes d'énergie qui sont volées par l'espoir, qui vont se coller contre cet aimant puissant qui les attire.

     

    Lorsque j’espérais retrouver mon intégrité physique, je me perdais dans un espace chaotique, les pensées fébriles de celui qui souffre et voudrait qu’une bonne fée passe par là et d’un coup de baguette magique règle le problème. Toutes ces pensées sont des ferments de la douleur étant donné qu’elles n’aboutissent à rien de positif et finissent par s’effacer d’un coup, accentuant encore les effets destructeurs de la souffrance. C’est comme un paravent derrière lequel s’entasseraient des marées de douleurs. Il y aura forcément une déchirure à un moment et le flot libéré emportera tout sur son passage. Ca n’est pas la douleur qui est responsable de cet effet paroxystique mais bien l’espoir qui a fabriqué artificiellement ce condensé de violence.

    Dans le phénomène des pensées, l’espoir est un traître infatigable et à l'imagination débordante. Il suffit qu’une fois dans l’existence de l’individu, un projet aboutisse et qu’il ait été accompagné durant sa réalisation par un espoir flamboyant pour que le conditionnement s’installe. La lucidité a été balayée par cette « réussite » et l’individu s’imagine que cette euphorie durable qui l’a nourri au fil de ses pensées est une nécessité à reproduire systématiquement.

    Si par contre, le projet n’aboutit pas, l’individu refusera d’étudier en profondeur le mécanisme des pensées et mettra cette issue défavorable sur le compte de la malchance. La déception renforcée par l’illusion détruite sera bien plus puissante mais le refus de l’analyse entretiendra le dispositif. La prochaine fois, l’espoir redeviendra l’étendard dressé. 

     

    Lorsqu’un enfant s’entend dire qu’il est assez grand pour laisser son « doudou » et qu’il voit ses parents nourrir l’espoir qu’il soit un bon élève, qu’il apprenne un métier, qu’il s’installe dans la vie sociale, qu’il fasse un beau mariage, qu’il réussisse sa carrière, il pourrait demander à ses parents de laisser tomber leur propre « doudou » mais il entre au contraire dans ce fonctionnement pervers…Il se construit sur l’espoir transmis par ses tuteurs….Vaste supercherie. Le conditionnement est installé. C’est une pression dont il se retrouve encombré, alourdi, une mission à tenir. La déception éventuelle des parents sera à la mesure de leur espoir et la rupture viendra dès lors d’une incapacité à rester dans le réel. Tout le monde en souffrira. Comme une trahison alors que rien dans la réalité n’imposait cela. C’est le phénomène insoumis des pensées qui est le seul responsable. Si pour l’aîné, l’issue correspond aux espoirs infantiles des parents, c’est le deuxième enfant qui aura à subir une pression supplémentaire.

    « Regarde ton frère comme il a réussi ! Il a comblé tous nos espoirs ! Tu pourrais en faire autant tout de même… »

    L’espoir qui devient une arme de destruction massive. La masse spirituelle de l’individu brisé.

    Lorsque j’étais cloué dans mon lit, j’ai toujours gardé espoir. Et j’ai entretenu jusqu’au bout l’illusion d’une issue favorable. Ces pensées m’ont maintenu enfermé dans un cloaque carcéral, des sables mouvants qui m’étouffaient. Aucune analyse réelle, aucune conscience de ce qui m’avait conduit là, c’était juste une malchance effroyable et ça ne pouvait pas durer. La médecine allait me sauver, il y avait forcément quelqu’un d’extérieur à mon histoire qui pouvait comprendre…Effroyable présence du « doudou » qu’on refuse de lâcher tout au long de notre vie. Pour certains, ce « doudou » s’appelle Dieu et il est serré férocement et reçoit en alternance les prières ou les reproches.

    Combien de couples qui se déchirent dès lors que l’un des partenaires ne parvient plus à nourrir le « doudou » de l’espoir…

     

    Il a fallu que je sombre totalement dans la douleur physique, dans le délabrement moral pour que le mécanisme vole en éclat. Il a fallu que le goût de la mort devienne l’ultime espoir pour que je prenne conscience du mécanisme. 

    L’énergie vitale n’a pas besoin d’espoir. Pour elle, c’est un poison. C’est comme si l’individu vénérait une illusion alors que la vie est là.  On peut même imaginer que la vie en soit déçue, effroyablement déçue. Au point de se retirer puisque l’illusion a plus d’importance que la vie elle-même. Pourquoi rester là ? Il y a sûrement mieux à faire ailleurs…

     

    L’étape la plus difficile, la plus délicate, le travail de sape le plus redoutable à effectuer est de cesser de penser. Il s’agit de vibrer intérieurement alors que la pensée est une projection extérieure. Nous avons appris à penser jusqu’à finir par nous « dé-penser. » Nous sommes sortis de nous-mêmes en nous projetant dans un flot d’abstractions et nos pensées sont devenues des dépenses énergétiques, des dispersions multipliées à l’infini.

     

    Je dois aussi à l’effort long en montagne ou à vélo d’avoir découvert cet espace « dé-pensé », cette plénitude de la vie étreinte dans le creuset de l’énergie originelle. Lorsqu’il n’y a rien d‘autre que le saisissement  du silence intérieur, le ronflement infime de l’univers qui s’étend.

     

    Je mourrai totalement désespéré et je remercie la vie de ce cadeau inestimable.  

  • Pour le "fun" :)

    DU VTT, pour commencer.

     

    http://vimeo.com/15528810

     

    DU SKI pour continuer.

     

    http://vimeo.com/15528810

     

    C'est ça la magie de la montagne, on ne s'arrête jamais :))

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  • Une découverte qui me réjouit.

    Un blog passionnant.

     

    http://www.everyoneweb.fr/gdevecchi/

     

    Je viens de découvrir d'ailleurs qu'il existe un projet de philosophie au lycée dès la seconde...Je vais enfin pouvoir dire quelque chose de positif...Sauf qu'il risque de se passer un sacré bout de temps, si ça se concrétise, pour que ça passe au collège puis à la primaire puis à la maternelle...Je serai sûrement déjà mort. C'est dommage.

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  • Un permis pour passer au collège...

    Je suis désolé d'utiliser encore une fois le site du Figaro mais il semblerait qu'il n'y ait que lui qui s'intéresse aux projets du gouvernement sur l'enseignement...

     

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/10/25/01016-20101025ARTFIG00680-cope-je-propose-un-examen-en-fin-de-cm2.php

     

    Le président du groupe UMP à l'Assemblée voudrait instaurer un examen

    d'entrée en sixième. 

    Il présente les propositions de son club Génération France sur l'école primaire. Le député avait lancé l'an ­dernier une réflexion sur le collège, proposant notamment des collèges dédiés aux niveaux sixième et cinquième, et d'autres aux niveaux quatrième et troisième. Ce mardi soir, Jean-François Copé décryptera, en présence de Luc Chatel et d'autres invités, les propositions de son club pour l'école primaire. 

    LE FIGARO. -Pourquoi vous intéresser à l'école primaire?

    Jean-François COPÉ. -Génération France est une entité qui a vocation à creuser les sujets plutôt qu'à organiser un grand rendez-vous sans lendemain. Nous avions ouvert notre réflexion sur le collège, car il me semblait alors qu'il était réellement le «maillon faible» du système scolaire. Il était donc logique que nous poursuivions notre démarche en traitant ce qui se passe en amont, à l'école primaire. Et nous nous tournerons ensuite vers la question de l'enseignement professionnel et de l'apprentissage. Le plus important est d'analyser en profondeur chaque point, et d'arriver sans idée préconçue.

    La réforme Darcos sur le primaire a donc besoin d'être amendée?

    Cette réforme recentre les programmes de l'école primaire sur les savoirs fondamentaux. Le fait qu'ils soient en partie fondés sur des exercices répétitifs et le par cœur ne me choque pas, surtout si on y ajoute un suivi personnalisé pour les élèves en difficulté. Au-delà de la définition des programmes, il y a plusieurs axes d'amélioration possibles. Dans la suite logique de nos travaux sur le collège, nous voulons agir essentiellement sur trois leviers primordiaux : l'organisation des établissements, l'impact personnel de l'enseignant et les méthodes d'apprentissage.

    Dans quel sens doit aller une refondation de l'école primaire?

    Apprendre à lire, écrire, compter: c'est la mission prioritaire de l'école. L'objectif est de ne pas envoyer au collège un seul enfant qui ne maîtrise pas les fondamentaux. Or, actuellement, 40% des écoliers ont de graves lacunes à l'entrée en sixième. C'est pourquoi je propose un examen en fin de CM2 qui évaluerait les connaissances des enfants. Ni un baccalauréat ni un certificat d'études, il est absurde de comparer avec une époque où la majorité des enfants sortait du système en fin de primaire. Il s'agirait d'une «validation des savoirs fondamentaux». Le but n'est pas d'exclure qui que ce soit mais que 100% des enfants réussissent cet examen. Son existence même engendrerait une réorganisation de l'ensemble du primaire pour parvenir à cet objectif.

    On va vous accuser de favoriser le «bachotage»…

    Il est établi par tous les spécialistes que si les fondamentaux ne sont pas acquis à l'entrée en sixième, l'enfant est condamné à l'échec scolaire. Voilà la seule considération qui importe.

    Vous êtes donc contre la proposition du récent rapport du Haut Conseil de l'éducation d'une école commune du CP à la troisième?

    Oui, quand on considère les transformations que connaît un enfant dans son évolution à ces âges-là, marquer une différence vers 11 ans paraît légitime.

    En quoi cet examen modifierait-il la structure de l'école primaire?

    Tout doit être repensé pour parvenir à 100% de réussite. Tout d'abord, le directeur doit devenir un vrai «patron» qui recrute et évalue annuellement ses enseignants au regard du projet pédagogique défini en commun. En retour, les enseignants évaluent le chef d'établissement, qui est responsable de ses résultats. L'équipe s'organise localement, par exemple, en créant des groupes de niveau… Étant entendu qu'il appartient à l'État de définir les contenus et les diplômes.

    De plus, il est indispensable de mettre à disposition des enseignants les méthodes qui ont fait leurs preuves et de faire en sorte qu'ils les utilisent. La liberté pédagogique est fondamentale, mais elle doit être encadrée par l'évaluation des résultats de l'établissement, ce qui relève des inspecteurs de l'Éducation nationale. Enfin, il faut allonger l'année scolaire. Pourquoi ne pas imaginer un système de zonage pour les grandes vacances?

    Vous évoquez la structure de l'école. Les débats actuels sur les contenus et les notes vous semblent inutiles?

    Pour ce qui est des notes, je pense qu'elles sont un repère bien utile pour permettre aux élèves et à leurs parents de se situer. Quant aux contenus, je suis évidemment favorable à ce que l'on enseigne des notions d'anglais et d'histoire, mais vu par le prisme des fondamentaux, lire, écrire, compter.

     

     

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    Je n'ai même pas envie de commenter tellement ça me dégoûte. Ca m'embêterait de vomir sur mon clavier.

     

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  • Le numérique pour les enfants. (école)

    http://www.journaldunet.com/solutions/acteurs/le-numerique-dans-les-ecoles-1110.shtml

     

    Un patron qui est content, un chouette contrat pour lui...

    http://www.journaldunet.com/solutions/systemes-reseaux/eric-corrius-prosodie-et-cloud-computing.shtml

     

    Voilà  donc "le progrès"...Une aubaine pour les vendeurs de type Apple ou Samsung, peut-être même le Français Archos...Mais il ne s'agit évidemment pas des enfants. Le gouvernement trouve de l'argent pour soutenir le marché du numérique mais suprime les postes d'enseignants à tour de bras, emploie des "Assistantes de vie scolaire" qui pour certaines sont davantage en détresse que les enfants dont ils ont la charge et réclament plus de gestion que les enfants eux-mêmes, élimine les uns après les autres les postes de psychologue scolaire, "maître G", "maître E", rééducateur, éducateur sportif...Donc, pour Luc Chatel la solution réside dans le tout numérique. Ceci n'est qu'une étape. L'objectif est de remplacer les enseignants eux-mêmes. Vous me direz que pour certains, ça ne serait pas plus mal...Un ordinateur n'insulte pas les enfants, ne les humilie pas, ne les juge pas, il est neutre, "déshumanisé" de la même façon que ces enseignants mais sans les travers que ça génère. De ce côté là, on peut juger effectivement qu'il s'agit d'un progrès.

    On pourrait par contre engager une réflexion profonde sur le rapport humain, sur le projet existentiel lié à l'enseignement, un travail sur les valeurs humaines et non technlogiques, économiques, citoyennes (c'est à dire conditionné)...Faire entrer dans l'école des formateurs philosophiques, relationnels, pédagogues, psychologues, des gens capables d'oeuvrer au développement de l'individu et non à son formatage, des professionnels associés à des démarches existentielles comme Steiner, Montessori, Freinet, Salomé, et tous les chercheurs dont le travail est fondé sur l'individu et non le citoyen. Dès lors que l'enseignement inculque l'idée qu'il n'y a qu'une seule voie, que le cadre scolaire est obligatoire et qu'il est le seul pourvoyeur de progrès, qu'il est la seule référence, que l'obtention de diplômes est le sésame absolu qu'il faut décrocher, que le statut de salarié est la voie royale, que l'individu doit s'effacer devant ces paramètres, que la compétition est une motivation naturelle, que l'écrasement et la hiérarchie contiennent des valeurs humaines honorables, tant que tout cela sera le fondement de l'enseignement, on continuera à voir fleurir les idées ubuesques similaires à celle de Luc Chatel. Un désastre.

     

    Demain, les enfants se retrouveront impliqués dans une "relation" informatique. Fi des échanges humains. On demandera aux enseignants d'être des techniciens du numérique. On pourra même les remplacer par des informaticiens performants alors que les enseignants sont réticnetspour certains à avancer dans cette voie. Quelques résistants dont on se débarassera. 

     

    Le métier d'enseignant, tel que je l'ai vécu, tel que je l'aime, celui pour lequel je suis entré dans ce sacerdoce, ce métier est en voie d'extinction.

    Je sais bien que ces propos peuvent paraître exagérés. On ne croit jamais au pire. On se dit toujours que ça n'est pas possible. Et on oublie que les objectifs économiques ont une force incommensurable et que l'humain n'est rien, absolument rien, juste une marchandise destinée à acheter d'autres marchandises.

     

    Je hais ce monde proportionnellement à l'amour que je porte aux enfants. C'est dire la force de la violence contenue que je porte.

     

    Je me demande souvent ce qui fait se taire les parents devant ce massacre. Je sais bien que la peur de l'avenir les paralyse, que l'amour qu'ils ont pour leurs enfants leur fait craindre le pire, qu'ils espèrent tous une issue plus favorable que la leur, une situation moins lourde ou un parcours aussi délectable. On a toujours peur quand on aime. Les politiciens le savent et en jouent jusqu'à l'extrême. La peur étouffe toutes les révoltes, toutes les interrogations trop fortes, on se tait non pas pour soi mais pour ceux qu'on aime.

    Le monde changera lorsque la peur ne contiendra plus les révoltes.

  • 345 visiteurs, 2700 pages lues.

    A quelque chose près. Dans la journée d'hier.

    Et 1 commentaire...Je m'interroge tout de même sur cet intérêt et la quasi absence de réactions de la part de tous ces visiteurs...Si quelqu'un pouvait me donner une explication...

    Mais bonne lecture tout de même :))

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