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  • France culture : Into the wild

    J'ai fendu du bois de chauffage ce matin et comme la voiture est au bord de l'énorme tas de bois, je mets la radio. Je précise que je suis tout seul sur une piste forestière et que je ne dérange personne. Et j'ai donc écouté cette émission. Très beaux échanges sur ce film et cette histoire vraie.

    Pour ceux et celles qui ne connaitraient pas le personnage de Chris McCandless avec en filigrane, la philosophie de Henry David Thoreau. 

     

     

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    Emile Hirsch dans "Into the Wild" (2007) de Sean Penn - Copyright Paramount Vantage

    Série « Les films qui ont changé le monde »

    "Into the Wild" de Sean Penn

    Jeudi 10 août 2023LECTURE

    ÉCOUTER (59 MIN)

    Emile Hirsch dans "Into the Wild" (2007) de Sean Penn - Copyright Paramount Vantage

    Les plus écoutésde France Culture1

     

     

    Provenant du podcastLa Culture change le monde

    "Into the Wild" de Sean Penn (2009), film culte césarisé, nous offre une plongée dans les grands espaces de l'ouest américain, du Mexique et de l'Alaska, pour nous faire redécouvrir la pensée de Henry David Thoreau et les écrits de Jack London.

    Avec

    Cyril Dion Auteur, réalisateur et militant écologiste

    Ollivier Pourriol Philosophe, essayiste et romancier

    Claire Nouvian Directrice de l’association Bloom

    Entre retour aux sources et invitation au voyage, Into the Wild fait entrer les grands espaces dans les salles obscures, il déploie sur grand écran les beautés de la Nature et nous rappelle, notamment en convoquant les écrits de Thoreau, qu’une autre manière d’habiter ce monde est possible.

    Voilà pourquoi en choisissant de revenir aux sources du 7e Art, pour cette collection de dix films qui ont changé le monde, nous voulions revoir l’histoire de Christopher McCandless, jeune américain en quête d’absolu qui va tourner le dos au confort matériel, rompre avec sa famille, avec la ville - avec le monde dit "civilisé". Il rêvait d’Alaska et pour la rejoindre il a traversé la Californie, travaillé dans les champs de blé du Dakota, descendu le Colorado en canoë, avant de mourir, empoisonné, en 1992. Il avait alors 24 ans.

    Un livre enquête a été écrit autour de ce jeune homme et de son périple par Jon Krakauer en 1996. Sean Penn adapte cet ouvrage en 2007 pour le cinéma, avec dans le rôle titre Emile Hirsch. Le succès du livre, puis du film, a fait de la vie de McCandless un mythe moderne, a transcendé la figure du routard en vagabond céleste. Pourquoi Into The Wild a-t-il changé une génération de spectateurs ? Comment a-t-il réintroduit la Nature et le sauvage au cœur de nos imaginaires ? Quel récit porte ce film ?

    À la recherche de la sobriété

    "Into the Wild redonne une modernité aux écrits de Thoreau. Ce film s’inscrit dans une histoire qui est jalonnée de la beat génération, des hippies ... La résurgence actuelle d’une forme de recherche de sobriété, d’une recherche de nouveaux récits qui viendraient remplacer ce mythe de gagner toujours plus, de faire carrière - mythe que McCandless rejette dans le film - ça ne s'est jamais arrêté depuis que la civilisation industrielle a commencé à émerger en Occident. Ce qui est intéressant, c’est que le personnage apporte de la complexité : il y a des moments d’épiphanie dans la nature, on voit bien que Christopher McCandless est fasciné par les océans, par les paysages, par les ciels. Il retrouve une forme de liberté, il a besoin de se confronter à ça en cherchant ses limites, en regardant ce qu’il est capable de faire. Il raconte quelque chose qui est une sorte d’impossible aujourd’hui. Mais ce récit n’est pas achevé, il a besoin d’être poursuivi. Tous les films, les récits qui essayent de percuter le récit de la société capitaliste consumériste le font pour essayer de la craqueler, pour voir si quelque chose d’autre peut en sortir." Cyril Dion

    Emile dans "Into the Wild" (2007) de Sean PennEmile dans "Into the Wild" (2007) de Sean Penn 

    - Copyright Paramount Vantage

    À réécouter : Walden, Henry David Thoreau

    Les Chemins de la philosophieÉCOUTER PLUS TARD

    LECTURE

    58 min

    Un film sur l'empathie

    Cette recherche d'absolu, de confrontation à la nature met en avant à la fois le lien qui peut se créer entre elle et l'homme, mais met en relief également comme l'indiquent les plans de fin du film, l'immense besoin de partager avec d'autres humains ces beautés et expérimentations :

    "Les grands espaces vides sont perçus comme vides si on vient d’un milieu très occidental et urbanisé ; ce n'est pas vide si on est un trappeur. On sait de loin, à la couleur de la glace, si on peut marcher dessus, pour dire le mot "neige", il y a plusieurs mots … L’idée que c’est vide, c’est une vision de quelqu'un qui ne peut pas voir. Le mot "empathie" a été créé au XIXème siècle par un spécialiste de philosophie esthétique. Au départ, l’empathie ce n'est pas la relation entre deux humains, c’est la relation entre un être humain et n’importe quoi d’autre : un autre être vivant, un paysage ... Chris McCandless choisit de finir sa vie dans un bus. Le mot bus vient d'omnibus qui veut dire pour tous. Au cœur du vide, il se réfugie dans un cocon qui est un minibus, et donc une trace de civilisation, de service public, de transports en commun. Il a besoin de mourir là, donc ce n'est pas un film sur la nature. Mais il a eu besoin de s’éloigner, besoin de ce vide, de cette impuissance." Ollivier Pourriol

    Emile Hirsch dans "Into the Wild" (2007) de Sean PennEmile Hirsch dans "Into the Wild" (2007) de Sean Penn 

    - Copyright Paramount Vantage

    Le cheminement vers soi-même

    Si c'est un film sur la recherche de ses limites, sur les paysages, la nature et l'inclusion d'un homme à celle-ci, c'est aussi, selon Claire Nouvian, une démarche constitutive de l'adolescence :

    "Je ne vois pas dans ce film une dénonciation de la société de consommation mais le mal-être d’un individu qui a du mal à s’insérer dans la société, de manière générale, quelle qu’elle soit, au minimum depuis la révolution industrielle. On reçoit la violence d'un monde de manière tellement extrême qu’elle peut nous tuer et la seule façon de survivre c’est de se mettre à distance. Ce voyage passe par plusieurs épisodes et se termine dans un grand décor dangereux et sauvage, c'est une rencontre avec soi-même."

    À réécouter : Cyril Dion : agir, ici et maintenant !

    La Grande Table cultureÉCOUTER PLUS TARD

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    26 min

    Pour en parler :

    Cyril Dion , militant écologiste, réalisateur de Demain (2015), Animal (2021), et auteur récemment de A l'orée du danger (Actes Sud, 2022)

    Ollivier Pourriol, philosophe, critique de cinéma, créateur des séances "ciné-philo" MK2, scénariste et auteur de la bande-dessinée La vérité sur Socrate (éditions Les Arènes, 2023)

    Claire Nouvian , militante écologiste, fondatrice de l'association BLOOM

    Archives diffusées :

    Sean Penn et Eddie Veder discutent de l'idée originale dans l'émission Charlie Rose diffusée le 21/09/2007, disponible sur Youtube

    Les critiques du Masque et la plume discutent du film (France Inter, 17/01/2008)

    Corinne McCandless, la soeur de Chris McCandless parle de son frère sur l'émission Rare TV Show disponible sur Youtube

    Une lecture de Guillaume Gallienne dans "L'Amérique des grands espaces" tiré de l'émission Ca peut pas faire de mal (France Inter, 16/01/2010)

  • Sous-marin en plongée

    Le discours des gens me sidère. C'est un déni de conscience qui représente une menace considérable.

    C'est le "jusqu'ici, tout va bien, j'arrive encore à trouver des lieux épargnés."

    Le Moi souverain et l'absence totale de considération envers les autres, envers la nature, envers la Terre et l'ensemble du vivant. L'impression de voir des individus s'agitant dans une poche d'air, une poche d'air qui diminue en fonction de cette agitation, ils prennent ce dont ils ont besoin, juste attachés à leurs désirs, indifférents des effets de cette frénésie consommatrice.

    Nous sommes tous dans ce sous-marin où la quantité d'oxygène diminue, jour après jour. Et nous plongeons toujours au plus profond. Je pourrais m'amuser en pensant à ceux qui sont allés en Norvège pour être au frais, la Norvège qui connaît actuellement des pluies diluviennes. Même chose en Slovénie, plus grande catastrophe naturelle en trente ans.

    Mais bon, pour que tous ces gens réalisent que le réchauffement de la planète induit des phénomènes météorologiques comprenant des inondations, des tornades, des orages dévastateurs et probablement des chutes de neige phénoménales et des températures épisodiquement basses, il faudra du temps, beaucoup de temps.

    Et pendant ce temps, le sous-marin continue à descendre.

     

     

    LONDRES (Reuters) - Attirés par des températures plus clémentes, les touristes et les voyagistes vont, à l'avenir, privilégier les destinations du nord de l'Europe après un été qui a été marqué par des canicules et des feux de forêt dans le sud du Vieux continent.

    La région méditerranéenne reste la plus prisée des touristes en Europe, mais les réservations vers les pays comme le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, la Norvège ou encore la Suède sont en hausse par rapport à 2022, selon des données publiées par Mastercard, entreprise américaine de paiement.

    Des vols moins chers et une dévaluation de certaines monnaies en Scandinavie participent à cette nouvelle attractivité, mais le changement climatique est aussi une des raisons avancées mercredi par TUI, le plus grand voyagiste au monde.

    L'entreprise pourrait voir sa saison estivale commencer plus tôt au printemps et terminer à l'automne, a expliqué Sebastien Ebel, président du directoire de TUI. Et l'offre vers les pays nordiques, les Pays-Bas, la Pologne et la Belgique pourrait aussi s'étoffer.

    "Nous irons en Grèce jusqu'en novembre et peut-être qu'on devrait laisser cette destination ouverte jusqu'à la fin de l'année, après même Noël", a-t-il ajouté lors d'un entretien téléphonique avec des journalistes.

    "Cela laisse plus d'opportunités pour la croissance", a-t-il indiqué.

    Le voyagiste vient juste d'annoncer qu'il pourrait faire face à une ardoise de 25 millions d'euros à cause des incendies à Rhodes en Grèce qui ont forcé le rapatriement de milliers de touristes européens.

    En Norvège, les voyagistes voient une augmentation de la demande, comme à l'île de Vesteraalen, dans le nord du pays. L'office de tourisme a indiqué que des touristes étaient venus d'Europe centrale et du Sud pour échapper à la canicule.

    Conséquence, des vols directs vers le nord de la Norvège ont été créés.

    Fabio Scaglione et Diego Bruno faisaient partie d'un groupe de touristes venu d'Italie qui a visité la semaine dernière Stockholm.

    "L'an dernier, nous sommes allés dans le sud de l'Espagne et il faisait très chaud. Cette année, nous avons décidé d'aller dans un lieu plus frais", affirme l'un d'eux.

    Heather Storgaard, une touriste écossaise, va passer une partie de ses vacances d'été au Danemark et dans le nord de l'Allemagne. Les températures élevées l'ont tenue éloignée du sud de l'Europe ces cinq dernières années.

    "Avant, j'ai été en France, en Italie, des destinations estivales normales mais j'ai commencé à me sentir mal", affirme-t-elle.

    "Même l'Allemagne et la Suisse se situent trop au sud, j'y étais l'année dernière et il faisait déjà trop chaud", avance la touriste écossaise.

    Margit Wissenbach, une Allemande vivant au Danemark, a visité la Suède cette année avec l'intention de partir randonner et de visiter des villes comme Göteborg.

    Souvent amenée à se rendre en Italie pour son travail, elle affirme préférer le nord pour les vacances : "Je préfère marcher sous la pluie que dans un four".

    (Reportage par Joanna Plucinska, Marie Mannes et Rachel More; version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)

  • Pourquoi écrire ?

     

     

    Coeurouvertwhite 1« Si tu n’es pas toi-même, qui pourrait l’être à ta place. » C’est de Henry David Thoreau, précisa-t-elle. Et je ne veux pas me détacher de ça. C’est pour ça que j’écris. Je pense que seule cette démarche permet d’extraire de soi l’essentiel. Les pensées sont insuffisantes, elles sont trop volages. Si vous cherchez à les développer avec vos semblables, elles se perdront en cours de route parce qu’elles opteront pour la confrontation ou l'adhésion ou même la séduction et cette intention, conflictuelle ou imitative, vous arrachera à vous-mêmes. Les arborescences créées par les échanges verbaux vous éloigneront irrémédiablement de la révélation que contenait le message initial, celui qui est au cœur de l’individu. Rien ne peut se faire hors de la solitude existentielle. Les mots écrits seront des balises, des scalpels, les outils de l’autopsie. Lorsque j’écris, ce sont les mots qui créent le courant de l’exploration, ils se renforcent les uns les autres. Il ne s’agit plus seulement de pensées mais de sculptures. Tout reste gravé et la contemplation des architectures déclenche immanquablement le désir de reprendre le burin et de tailler encore et encore dans la masse. Sans ces écrits, les pensées se sont évanouies depuis bien longtemps déjà et il faut tout reprendre au début. L’apathie spirituelle de l’humain est entretenue par cette dictature de la parole, un flot éternel qui ne supporte aucun barrage. L’écrit individuel, l’autopsie solitaire, le dépeçage des pensées et l’élimination systématique des bavardages immatures, voilà ce qui m’importe et nourrit la fièvre bienheureuse de mes plongées intérieures.

  • L'émerveillement

    "Notre devoir le plus impérieux est peut-être de ne jamais lâcher le fil de la Merveille. Grâce à lui je sortirai du plus sombre des labyrinthes". Christiane SINGER

     

     

    Le plus sombre des labyrinthes. La période actuelle n'a pas, pour moi, la géométrie d'un labyrinthe car dans un labyrinthe, il existe une issue et donc une délivrance. Il n'y a pas d'issue à la voie dans laquelle l'humanité s'est engagée. Il n'y a aura pas de délivrance mais une sanction. Il s'agira par contre d'une délivrance pour la nature, pour la planète, pour la vie ou tout du moins, pour ce qui n'aura pas disparu. Je m'érige contre les individus qui se contentent de dire que la Terre vivra très bien sans le poids écrasant de l'humanité car c'est ignorer les milliards d'animaux et de plantes qui auront disparu, non pas naturellement, mais qui auront été éliminés. Cette "délivrance" ne surviendra qu'au terme d'une hécatombe. Elle est déjà en cours. Il est clair par contre que la période qui suivra la fin de l'hégémonie humaine sera profitable à la nature. Car c'est vers cette fin que nous allons. C'est pour moi une certitude. Il ne manque que le délai. Les raisons de ce déclin majeur et irréversible sont si nombreuses qu'il ne reste qu'à tenter d'identifier celle qui sera la plus "efficace". Pour ma part, c'est le déréglement climatique car c'est celui qui englobe l'ensemble de la planète. Les autres motifs ne seront que des conséquences.

    Que vient faire l'émerveillement dans ce scénario ? Il est ce qui me permet de vivre sans que la conscience du désastre en cours ne devienne mortifère.

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    L'ÉMERVEILLEMENT AU CŒUR DE LA SAGESSE.

     

     12 Jui 2019

    https://www.devansens.com/index.php?option=com_k2&view=item&id=142:l-emerveillement-au-coeur-de-la-sagesse

    L'émerveillement exprime un étonnement qui jaillit en l'être humain face à ce qui dépasse son entendement. La capacité de s'émerveiller possède le parfum de la candeur et la profondeur de la sagesse. Elle intensifie notre état de présence, allège notre cœur et revigore notre intelligence.

    L’émerveillement, cet éblouissement fait d'étonnement et d'admiration, défini un certain regard porté sur le monde plus que le caractère plus ou moins merveilleux de l'objet regardé. Les photographes par exemple savent bien qu'une très légère variation de l'angle de l'objectif peut suffire pour que l'objet le plus banal se transmue en merveille. Nul besoin, pour rentrer dans l'émerveillement, de contempler quelque chose de grandiose ou d'admirable. Cet état peut jaillir subitement de la contemplation des choses les plus simples en apparence, car la réalité a toujours le pouvoir de surprendre.

    On peut dire que la philosophie commence précisément avec la capacité de s'émerveiller considérée comme l'expérience fondatrice de la pensée. Selon Socrate, la philosophie n'a d'autre origine que la capacité de s'émerveiller. Et Aristote enseignait que "ce fut l'émerveillement qui poussa les premiers penseurs aux spéculations philosophiques".

    Progressivement, toutefois, l'émerveillement a été considéré comme une étape "primitive" du déploiement de la pensée. Pour certains philosophes comme Cicéron, Horace et plus Descartes, celui qui veut connaître le monde doit se discipliner et cesser de s'émerveiller au risque de ne jamais accéder à la vérité. Au XVIIIème siècle, l'esprit critique et la raison scientifique s'érigent en valeurs absolues en Occident, tandis que l'émerveillement est considéré comme un trait peu évolué de la pensée, propre à l'enfance ou aux peuples "arriérés".

    Au tournant du XIXème siècle, en rupture avec la visions scientifique, les romantiques réenchantent le monde et font de ce dernier une source d'étonnement plus que d'analyse. Pour eux, loin de nier la raison, l'émerveillement la dépasse dans l'intuition poétique. Dans la contemplation émerveillée des choses simples, l'essence pure de tous les savoirs, capable d'inonder de délice le cœur de l'Homme.

    Certains êtres semblent accéder plus aisément à la saisie poétique du monde que d'autres. Comme le rappelle l'écrivain et aventurier Sylvain Tesson "dans la plus aride des steppes, les contemplateurs trouveront toujours à s'émerveiller". L'émerveillement serait-il alors un ravissement spontané qui jaillit subitement et qui ne peut pas se commander, ou bien pouvons-nous contrôler, voire libérer, notre capacité à nous émerveiller ? Certes, les poètes et certains génies saisissent la beauté de chaque instant, sans raison, comme une grâce. C'est ce qu'illustre très bien le haïku, forme poétique japonaise traditionnelle où le poète paraît se contenter de voir le monde apparaître, en exprimant et célébrant l'évanescence des choses. Une lande enneigée en hiver, le bond d'une grenouille dans une mare, le soupir du vent nocturne, un corbeau qui s'envole en croassant, il n'en faut pas plus pour être au cœur de la création, de son mystère et de sa parfaite harmonie.

    L'émerveillement ne se provoque donc pas, mais il peut être convoqué par une certaine disponibilité mentale. Il est possible de choisir de s'ouvrir à tout ce qui entre dans notre champ de vision, soit un objet sublime et somptueux soit un détail trivial et modeste. Le fait de cultiver l'admiration au quotidien nous donne ainsi accès à un émerveillement adulte plus profond et fécond que la naïveté première de l’enfance. Cette "naïveté seconde" retrouve l'innocence sur un mode plus élevé, purifié. Ni fuite hors des conditions de vie routinières ni rêverie niaise où s'abriter peureusement de la réalité, l'émerveillement mature nous rendrait capables d'établir une relation plus vibrante et plus intense. 

  • Dissonance pétrolière

    Rien de bon ne viendra du monde politique et donc, au-dessus, des financiers. Nous continuerons dans la même voie, aussi longtemps que ça sera possible et lorsque ça tournera mal, vraiment mal, ça sera trop tard. Et ceux, parmi nous, qui n'auront pas voulu "faire d'efforts", je leur souhaite bien du plaisir. 

     


    Selon un sondage YouGov du printemps, 65% des Britanniques se disent inquiets des conséquences du changement climatique, mais ils s'opposent majoritairement à la plupart des mesures qui leur demanderaient un effort personnel.

    cours du petroleLondres: Le gouvernement britannique a promis lundi des "centaines" de nouvelles licences d'exploration et d'exploitation pétrolières et gazières, en mer du Nord, mais cet assouplissement de l'approche du Premier ministre Rishi Sunak face au réchauffement climatique a été condamné par les associations écologistes.Cette annonce intervient en plein questionnement, au sein de la majorité conservatrice mais aussi dans l'opposition travailliste, de certaines politiques vertes en raison de leur coût pour les Britanniques, durement frappés par l'inflation.

    Avec cette annonce, Rishi Sunak, qui s'est présenté pendant le week-end en défenseur des automobilistes victimes des politiques vertes, s'oppose aussi frontalement aux travaillistes. Le Labour, largement donné en tête des prochaines élections législatives en 2024, veut mettre fin à l'octroi de nouvelles licences d'exploration pétrolière et gazière en mer du Nord.

    "Nous avons tous été témoins de la manière dont (le président russe Vladimir) Poutine a instrumentalisé l'énergie, perturbant les approvisionnements et faisant caler la croissance dans des pays du monde entier", a déclaré le chef du gouvernement conservateur dans un communiqué.

    "Il est plus que jamais vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l'énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques", a ajouté Rishi Sunak.

    Le Premier ministre a assuré que même quand le Royaume-Uni aura atteint son objectif de neutralité carbone en 2050, un quart de ses besoins en énergie proviendra du pétrole et du gaz.

    Greenpeace a dénoncé un "stratagème politique cynique pour semer la division", dont "le climat est un dégât collatéral". "Alors qu'incendies et inondations dévastent habitations et vies à travers le monde, le gouvernement de Rishi Sunak a décidé de reculer sur des politiques clé sur le climat", a dénoncé Philip Evans, responsable climat chez Greenpeace Royaume-Uni.

     

    ⤵ PREMIÈRES LICENCES À L'AUTOMNE

    Les politiques vertes semblent sur la sellette au Royaume-Uni, notamment depuis la défaite surprise du Labour face aux conservateurs dans une élection locale de l'ouest de Londres.

    Ce résultat a été mis sur le compte de la défiance des électeurs face à l'extension prévue fin août d'une taxe sur les véhicules polluants à l'ensemble du Grand Londres voulue par le maire travailliste Sadiq Khan.

    Sous forte pression d'une frange de la majorité, le gouvernement a laissé entendre que certains objectifs environnementaux pourraient être assouplis, notamment sur les normes énergétiques des logements.

    Le soutien à l'exploitation pétrolière et gazière en mer du Nord va permettre de maintenir plus de 200.000 emplois, assure Downing Street.

    Les premières nouvelles licences doivent être délivrées à l'automne.

    Le gouvernement a dévoilé en outre deux premiers sites de capture et de stockage de CO2 en mer du Nord, secteur susceptible de soutenir jusqu'à 50.000 emplois, selon Downing Street. Mais certains écologistes accusent cette technologie de pouvoir servir d'excuse à la poursuite de l'exploitation des énergies fossiles.

    Un "vernis vert", a dénoncé Friends of the Earth. Si cette technologie fonctionnait un jour, ce dont cette association doute à court terme, elle ne capterait pas "toute la pollution climatique causée par la combustion des énergies fossiles" ou les émissions lors de leur extraction.

    Impliqué dans l'un d'eux, le groupe 
    Shell a salué un "projet central" parmi les projets pour "décarboner les opérations en mer du Nord".


     

    ⤵ "APATHIE" SUR LE CLIMAT

    "Nous ferons la transition vers la neutralité carbone", a affirmé Rishi Sunak sur les ondes de la BBC en Ecosse. "Mais nous le ferons d'une manière proportionnée et pragmatique qui n'ajoute pas nécessairement au fardeau ou aux prix des factures des familles."

    Selon un sondage YouGov du printemps, 65% des Britanniques se disent inquiets des conséquences du changement climatique, mais ils s'opposent majoritairement à la plupart des mesures qui leur demanderaient un effort personnel.

    Le Royaume-Uni subit les effets du réchauffement. Un rapport des services météorologiques a averti récemment que les températures record de l'été 2022, où les 40 Grad ont été dépassés, paraîtraient "fraîches" d'ici à la fin du siècle.

    Fin juin, le secrétaire d'Etat chargé du climat au ministère des Affaires étrangères, Zac Goldsmith - proche de l'ex-Premier ministre Boris Johnson -, a quitté le gouvernement, reprochant notamment à Rishi Sunak de ne pas s'intéresser à l'environnement et dénonçant "l'apathie" de l'exécutif sur le climat.

  • De l'importance d'une mare

    Les libellules sont rapidement arrivées sur les plantes aquatiques de notre mare et c'est un émerveillement.

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    Mares, mares, mares !

     

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-27-juin-2023-5364000

     

    Mardi 27 juin 2023LECTURE

    ÉCOUTER (50 MIN)

    Plus de 50 % des zones humides ont disparu en 30 ans dont les mares ©Getty - Tim Bieber

    Les plus écoutésde France Inter1

     

    Provenant du podcastLa Terre au carré

    CONTACTER L'ÉMISSION

    Les mares sont des trésors de biodiversité et des puits de carbone cruciaux pour lutter contre le changement climatique. Mais plus de 50% des zones humides ont disparu en 30 ans... Comment protéger, restaurer et recréer ces milieux souvent ignorés et pourtant source d’une précieuse richesse ?

    Les mares sont des trésors de biodiversité trop souvent ignorées. Véritable hot spot, elles abritent un cortège d'espèces protégées et menacées. Avec un écosystème spécifique, les mares ont la particularité que les rayons du soleil atteignent le fond, contrairement aux autres zones humides comme les lacs, ce qui lui confère un écosystème particulier et unique. Elles sont souvent temporaires, et leur niveau fluctue tout au long de l'année.

    Les mares sont également des puits de carbones très performant, et de puissantes alliées face au changement climatique. Leur rôle, autant pour la biodiversité que le climat, est donc crucial.

    Mais aujourd'hui, plus de 50% des zones humides ont disparu ou ont été asséchées dans le monde. Victimes d'une mauvaise réputation bien souvent injustifiée, les mares sont également la proie de l'artificialisation des sols pour l'urbanisation et l'agriculture, sans compter les pollutions visibles et invisibles. Nous avons grignoté, détruit nombre des milieux naturels propices à l'apparition des mares, ces "accidents naturels"... Comment les protéger, les restaurer, et les recréer ? Comment une mare fonctionne-t-elle ? Quelle est sa faune et sa flore ? Quels outils concrets existent-ils pour créer sa mare ? Quelle est la législation ? Comment faire concrètement ?

    Par définition, une mare a une surface de moins de 5 000 mètres carrés et une profondeur maximum de deux mètres. Toute une flore s'y développe en lien avec le rayonnement du soleil, qui va pouvoir percer les strates de l'eau jusqu'au sol et permettre à la végétation de se développer.

    Une mauvaise réputation

    Pour le grand public, la mare traîne souvent une mauvaise réputation. Elle attire les moustiques et est responsable de mauvaise odeur. Il y a une méconnaissance de ces petits milieux qui ont une grande richesse de biodiversité et qui apportent plein de services écosystémiques et de services rendus à l'homme. Elle apporte, par exemple, des solutions de lutte contre le changement climatique puisque ce sont de bons puits de carbone. Il y a donc une nécessité à les réhabiliter : « C’est important pour à la fois la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, mais aussi pour les êtres humains. On pense souvent que c'est utile aux amphibiens, mais c'est aussi utile à nous. » comme le rappelle Marguerite Nielen, étudiante en alternance. Pour elle, tout a démarré d'un projet étudiant en licence professionnelle : « Je me suis passionnée pour ces milieux qui sont très riches, alors qu’ils sont menacés puisque plus de 50 % ont disparu. »

    Une formation autour de la mare

    Éric Demerger est formateur pour la conception des mares : « Depuis le début des années 2000, il y a une très forte demande autour de cette formation. Les candidats sont pour la plupart des agents de collectivités, ou des gens qui souhaitent se reclasser professionnellement, et qui ont des projets de vie centrés sur l'environnement. »

    À lire aussi : Les libellules n'ont plus d'habitat : un millier d'espèces sont menacées de disparition

    Le cycle de vie d’une marre

    La mare a des cycles périodiques : les périodes de reproduction commencent en février et en mars et se prolongent sur les mois qui suivent. Il est donc très important de ne pas intervenir sur les mares entre février et septembre parce qu'on pourrait perturber la reproduction des animaux, mais aussi des plantes. Mais si l’homme n’intervient pas, elle finit par se combler naturellement, de la même manière qu'une prairie devient petit à petit une forêt si on ne fauche pas. Il est aussi important de laisser le niveau de la mare descendre pour qu'on obtienne une zone de battant, c'est-à-dire une zone humide sur le côté, mais qui est hors eau dans certaines parties.

    Le problème de la sécheresse

    Avec les épisodes de sécheresse de plus en plus longs et les températures qui augmentent, cela pose des problèmes sur la biodiversité des mares, comme l’explique Fanny Mallard : « Dans le cadre de notre programme, nous sommes en contact avec les différents acteurs des mares en France et notamment dans le département du Var où on nous a signalés que cela fait deux ans que les mares ne suivent plus en eau, il y a une problématique de sécheresse en lien avec le changement climatique. Si elle s'assèche en pleine reproduction et en plein pendant que les espèces réalisent leur cycle biologique, il va y avoir des pertes d'individus. »

    Les bénéfices d’une mare

    Fanny Mallard travaille sur la thématique du changement climatique et de l'intégration de la protection des milieux naturels : « On se rend compte que les mares sont des bons puits de carbone. On va avoir à peu près, une tonne de carbone par an qui est assimilé sur une mare d'à peu près 500 mètres carrés. Un autre point : les mares sont des îlots de fraîcheur. On peut être entre -0,5 à -4 degrés par rapport à la fraîcheur qui est dégagée de la zone humide. »

    Créer un écosystème complet

    Il est important d'avoir une mare en bon état de conservation, comme le rappelle Margueritte Nieler : « Si on a une mare qui fonctionne bien avec toute la chaîne alimentaire derrière, comme les moustiques à la fois sur la phase adulte, mais aussi en phase larvaire, cela permet de réguler et d'avoir un écosystème fonctionnel. Les moustiques ne pulluleront pas, car ils attirent, par exemple, les oiseaux. 

  • LES HEROS SONT TOUS MORTS : commentaire

     

    Les heros sont tous morts

    Je viens de découvrir un commentaire qui date de 2022 sur "Les héros sont tous morts". Il faudrait que je crée une "alerte" ^^

    "LesLivresDeCedrick

    LesLivresDeCe...

    25 avril 2022

    La chance se retourne parfois contre vous. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit de la découverte d'une très grosse somme d'argent. Un million quatre cent mille euros pour être précis. Que feriez-vous si vous trouviez cette somme ? le premier à découvrir la malette pleine de billets ne se pose pas longtemps la question et passe à l'action. Lui, comme les autres, pense qu'il aura le temps plus tard pour réfléchir...

    Tout au long de son roman, l'auteur met en scène une sorte de course de relais. A ceci près que les "athlètes" sont tous concurrents entre eux. On assiste au passage de témoin funeste entre les différents héros d'un court instant. Leur chance tourne vite et laisse place à celle du héros suivant... au prix de leur vie.

    J'ai vraiment aimé cette course de fond(s). La lecture est rythmée et pleine de surprises. le lecteur, tout comme les différents personnages, n'a pas le temps de s'ennuyer ou de faire une pause. On court tous ensemble dans une fuite en avant.

    Ce roman de près de 200 pages est dense, de grande qualité et avec un scénario vraiment original. Je vous conseille donc chaleureusement "Les héros sont tous morts".

    https://www.babelio.com/.../Ledru-Les-Heros-sont.../1093110#!

  • Texte de Fred Vargas

     

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    Texte écrit par Fred Vargas et lu par Charlotte Gainsbourg à l’inauguration de la COP24, en décembre 2018

     

    Posted on 9 novembre 2019 by  • Posté dans Pensées d'auteursVARGAS Fred • Tagué  • Poster un commentaire

    « Nous y voilà, nous y sommes.

    Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.

    Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

    Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

    Mais nous y sommes.

    À la Troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie.

    « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

    Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

    Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

    Sauvez-moi, ou crevez avec moi. Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance.

    Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille –, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

    S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. À condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.

    À ce prix, nous réussirons la Troisième Révolution. À ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore. »

    (Texte lu par Charlotte Gainsbourg à l’inauguration de la COP24, en décembre 2018 – L’humanité en Péril – P. 8 – 10)