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Cocktail explosif.
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/02/2024
C'est fou ça... La liste des produits chimiques...Cocktail délicieux.
Une visite sur le site de RAPPEL CONSO est nécessaire pour savoir de quoi on est susceptible de mourir en se nourrissant. Quand on pense aux conseils nutritionnistes du genre "mangez des légumes tous les jours". Oui, mais lesquels ?

Plusieurs lots de céleris sont concernés par ce rappel (illustration) © Maxppp - Christian Watier
C'est une information repérée par nos confrères de Ouest-France. L'enseigne Leclerc, fondée dans le Finistère, rappelle des légumes qui contiennent trop de pesticides. Du céleri branche, des légumes pour garbure et un mélange de légumes pour soupe aux choux de la marque Cœur de jardin sont concernés. Le site internet Rappel Conso précise qu'il s'agit d'un dépassement "LMR pesticides - 1,4 dimethylnaphtalène - fludioxonil - prothioconazole desthio - bixafen".
Cela concerne plusieurs départements : l'Aisne, les Ardennes, l'Ariège, l'Aube, l'Aude, l'Aveyron, le Cantal, la Charente-Maritime, la Corrèze, les Côtes d'Armor, la Creuse, la Dordogne, le Finistère, la Haute-Garonne, le Gers, la Gironde, l'Hérault, les Landes, le Lot, le Lot-et-Garonne, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, le Morbihan, la Moselle, l'Oise, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales, la Seine-et-Marne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et l'Yonne.
Numéros de lots
Pour le céleri branche, les lots sont les suivants : 46521, 46517, 46564, 46565, 46611, 46608, 46654, 46700, 46688, 46748, 46747, 46798, 46797, 46852, 46851, 46905, 46901, 46949, 46996, 46992, 47035, 47034, 47079, 47080.
Pour les légumes pour garbure : 46516, 46511, 46563, 46568, 46601, 46612, 46658, 46691, 46684, 46738, 46743, 46790, 46800, 46847, 46853, 46893, 46906, 46960, 46985, 46906, 47036, 47027, 47075, 47082.
Pour le mélange de légumes pour la soupe au choux : 46511, 46520, 46568, 46571, 46612, 46614, 46684, 46687, 46743, 74742, 46800, 46799, 46853, 46854, 46906, 46907, 46995, 46994, 47027, 47037, 47082, 47081, 47126.
Les consommateurs qui ont acheté ces produits sont invités à se rapprocher de leur point de vente.
Voici le lien vers le site RAPPEL CONSO, dont la lecture fait froid dans le dos. La liste des produits posant problème est juste hallucinante.
Bon appétit.
Le site des alertes de produits dangereux
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Mélange de légumes pour soupe au choux
1 visuels du produit rappelé

Caractéristiques principales du produit rappelé
Fruits et légumes
jeudi 1 février 2024
Mélange de légumes pour soupe au choux
Marque : coeur de jardin
Réf. Fiche : 2024-01-0251
№ de Version : 1
Origine de la fiche : SCAFEL LECLERC
Nature juridique du rappel : Volontaire (sans arrêté préfectoral)
Informations transmises par le professionnel
Générer une affichette récapitulative (au format PDF)
Informations d'identification du produit rappelé
Catégorie de produit Alimentation
Sous-catégorie de produit Fruits et légumes
Nom de la marque du produit coeur de jardin
Noms des modèles ou références Mélange de légumes pour soupe au choux
Identification des produits
GTINLotDate
335239716303346511, 46520, 46568, 46571, 46612, 46614, 46684, 46687, 46743, 74742, 46800, 46799, 46853, 46854, 46906, 46907, 46995, 46994, 47027, 47037, 47082, 47081, 47126Date de durabilité minimale entre le 20/01/2024 et le 03/02/2024
Date début/Fin de commercialisation Du 11/01/2023 au 26/01/2024
Température de conservation Produit à conserver à température ambiante
Zone géographique de vente Départements : AISNE (02), ARDENNES (08), AUBE (10), GERS (32), LANDES (40), LOT-ET-GARONNE (47), MARNE (51), HAUTE-MARNE (52), MEURTHE-ET-MOSELLE (54), MEUSE (55), MOSELLE (57), OISE (60), PYRENEES-ATLANTIQUES (64), HAUTES-PYRENEES (65), SEINE-ET-MARNE (77), YONNE (89)
Distributeurs Leclerc
Informations pratiques concernant le rappel
Motif du rappel dépassement LMR pesticides - 1,4 dimethylnaphtalène - fludioxonil - prothioconazole desthio - bixafen
Risques encourus par le consommateur Dépassement des limites autorisées de pesticides
Conduite à tenir par le consommateur Ne plus consommer
Rapporter le produit au point de vente
Détruire le produitNuméro de contact 0553983636
Modalités de compensation Autre (voir informations complémentaires)
Date de fin de la procédure de rappel mardi 6 février 2024
Informations complémentaires publiques Le consommateur doit se rapprocher de son point de vente. La Société APIHA SAS LES JARDINS D’AQUITAINE se tient à la disposition des consommateurs pour répondre à leurs questions au numéro de téléphone ci dessus
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La police de l'environnement : l'OFB
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/02/2024
Quand on n'a rien à se reprocher, on ne craint aucunement d'être contrôlé par la police. Alors, donc, ce rejet de l'office de la biodiversité, qu'est-ce qu'il signifie ?...
Pourquoi l’OFB, la police de l’environnement, se retrouve visée par la colère des agriculteurs
L’office français de la biodiversité, l’équivalent de la police de l’environnement, est visé par la colère des agriculteurs. Elle opère tout au long de l’année plusieurs contrôles dans les champs.
Par Maëlle Roudaut
https://www.huffingtonpost.fr/environnement/article/pourquoi-l-ofb-la-police-de-l-environnement-se-retrouve-visee-par-la-colere-des-agriculteurs-

NICOLAS TUCAT / AFP
Un brassard de l’OFB, l’Office français de la biodiversité, au bras d’un agent de la police de l’environnement.
AGRICULTURE - « On est agri, pas bandit », « OFB du balai », « Office français des blaireaux ». Au cœur de la manifestation des agriculteurs s’exprime une vive colère envers les agents de la police de l’environnement, aussi appelée Office Français de la biodiversité (OFB). Au point que ses agences sont directement prises pour cible par des actions fortes.
Ce mercredi 31 janvier au matin, les agents de l’OFB de Dijon n’ont pas pu accéder à leurs bureaux. Des litres de fumier avaient été déversés devant leur porte la veille au soir. Dans le Nord et dans l’Orne, les sièges de l’OFB ont eux été enrubannés, avec quelques bottes de pailles pour sécuriser le tout.
« L’OFB fait un travail de contrôle, certes, mais avant tout un travail de répression dans le monde agricole. Et c’est une répression un peu abusive », a estimé Jean-Baptiste Goutte, président des Jeunes agriculteurs de l’Orne, auprès de Ouest-France, lors de cette action. Que se cache-t-il derrière ce fameux sigle ?
À quoi sert la police de l’environnement ?
L’OFB compte 3 000 agents, dont 1 700 inspecteurs de l’environnement, qui ont des pouvoirs de police administrative et judiciaire. Toute l’année, ces inspecteurs contrôlent les agriculteurs, les chasseurs, les pêcheurs mais aussi les particuliers, les collectivités et les entreprises, pour s’assurer du respect des normes environnementales.
Ils veillent par exemple à l’application des normes sur les pesticides, d’arrachage de haies ou encore de respect des arrêtés sécheresse. Selon leurs observations, les agents de l’OFB peuvent délivrer un procès-verbal, un avertissement judiciaire, une amende, ou un simple avertissement.
La plupart des sanctions concernent la réglementation espèces protégées, la chasse et la qualité de l’eau, et beaucoup restent de simples avertissements. « Quand on fait un contrôle, c’est à 70 % de la pédagogie et de la discussion », estime Eric Gourdin, secrétaire général UNSA-Ecologie et membre du conseil d’administration de l’OFB, interrogé par l’AFP.
Un mouvement « d’OFB bashing »
Alors que la colère des agriculteurs a pris la forme d’une mobilisation nationale depuis plus d’une semaine, les syndicats de l’OFB dénoncent une forme d’acharnement envers les agents de la police de l’environnement. « Face à l’OFBbashing du moment, il est bon de rappeler que le nombre d’exploitations agricoles est de 400 000 et que les contrôles agricoles de l’OFB, sont au nombre de 3 000, soit 0.75 % de contrôles. Loin, très loin du soi-disant harcèlement », fait valoir sur X (ex-Twitter) le Syndicat national de l’Environnement (SNE-FSU).
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) renchérit, et dénonce de son côté une « scandaleuse campagne de dénigrement des agents de l’OFB, qui ont la difficile mission de faire respecter le droit de l’environnement ». Le directeur général de l’OFB Olivier Thibault a quant à lui dénoncé dans une lettre interne « une stigmatisation infondée de notre établissement », et assuré « son plein soutien à tous les agents qui ont subi et subissent encore des attaques et des dégradations ces derniers jours ».
« Faut-il vraiment être armé pour contrôler une haie ? »
La colère des agriculteurs envers l’OFB, déjà portée par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, n’a été que renforcée par les annonces de Gabriel Attal vendredi dernier. Le Premier ministre a assuré que l’OFB allait désormais passer « sous la tutelle des préfets » afin de « faire baisser la pression » des contrôles. Le préfet supervisait déjà les actions administratives des agents de l’OFB, mais n’avait pas d’influence sur leurs missions judiciaires.
« Que va devenir l’OFB ? Va-t-on pouvoir continuer à faire notre métier correctement ? », s’interroge Véronique Caraco-Giordano, secrétaire générale du SNE-FSU, jointe par l’AFP. « Nous craignons une mainmise sur les politiques environnementales, d’autant qu’on connaît la propension des préfets à favoriser les intérêts locaux », confie-t-elle.
Plus encore, Gabriel Attal s’est interrogé publiquement devant les agriculteurs : « est-ce qu’il faut vraiment être armé quand on vient contrôler une haie ? ». Une déclaration qui fait bondir les agents de l’OFB. « Pourquoi on est armé ? Parce qu’on a affaire à toutes sortes de gens qui nous menacent régulièrement », lui répond Eric Gourdin, membre du conseil d’administration de l’OFB. Un monument aux morts au centre de formation du Bouchet (Loiret) en témoigne : il porte les noms de « peut-être une trentaine de collègues qui ont été tués » dans l’exercice de leurs fonctions.
Pour apaiser les tensions, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a rendu une visite, imprévue et discrète, à des agents de l’OFB à Vincennes ce mardi, pour « rappeler l’attachement du gouvernement aux missions qu’ils exercent et pour condamner les dégradations subies », a expliqué le cabinet ministériel, sans plus de précisions.
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Reporterre : " L’écologie peut sauver l’agriculture"
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/02/2024
Cette crise du monde agricole aura au moins le mérite de braquer les projecteurs sur tout ce qui ne va pas et de voir ce qui pourrait et devrait être fait.
https://reporterre.net/L-ecologie-peut-sauver-l-agriculture-voici-comment?
Nature Climat Luttes Alternatives Monde Reportages Enquêtes Idées
L’écologie peut sauver l’agriculture : voici comment

Prix planchers, audit sur les dettes agricoles, moratoire sur le libre-échange, Sécurité sociale de l’alimentation… Les écologistes fourmillent d’idées pour répondre à la crise agricole. Seront-ils entendus ?
C’est une bataille de récits, un conflit sur notre vision de l’avenir. En pleine crise agricole, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) fustige les règles environnementales, arcboutée dans la défense du modèle productiviste. Le gouvernement lui prête la main et a annoncé ce jeudi 25 janvier un vaste « chantier de simplification des normes ». Gabriel Attal devrait présenter cet après-midi des mesures concrètes pour essayer de convaincre les agriculteurs de rentrer chez eux.
En face, les écologistes tentent de se faire entendre et ont fait de nombreuses propositions. Reporterre en fait le tour. Car, oui, l’écologie peut sauver l’agriculture, en garantissant le revenu des agriculteurs, en donnant accès à tous et à toutes à une alimentation de qualité et en engageant dès maintenant une transition agroécologique qui protège la biodiversité.
1 — Assurer un revenu digne
Au cœur de la crise actuelle, la question du salaire des agriculteurs et des agricultrices est centrale. Dans un communiqué, la Confédération paysanne a appelé à ce que les paysans soient mieux rémunérés. « Ce n’est pas en demandant à pouvoir détruire des haies, en instrumentalisant le sujet des jachères, en éludant la question du partage équitable des terres et de l’eau, en négociant des avantages pour la production d’agrocarburants, que nous résoudrons en profondeur les problématiques de notre métier de paysan », argue-t-elle. Au contraire, c’est en s’attaquant aux règles du jeu néolibéral que les paysans pourront enfin respirer.
Concrètement, la Confédération paysanne demande un moratoire sur les accords de libre-échange, l’arrêt des négociations en cours avec la Nouvelle-Zélande ou dans le cadre du Mercosur pour éviter des formes de concurrences déloyales et la compétitivité généralisée entre les différentes agricultures du monde.
Lire aussi : « Ça nous a anéanti » : le libre-échange tue l’agriculture française
Elle exige une loi pour interdire tout prix agricole en dessous des prix de revient et l’établissement de « prix planchers ». Elle appelle aussi à ce que la loi Egalim sur le partage de la valeur ajoutée au sein de la filière soit pleinement respectée. « L’État devrait jouer un rôle d’arbitre mais en réalité, il laisse faire », regrette Mathieu Courgeau, éleveur laitier en Vendée et coprésident du collectif Nourrir.
Fin novembre, un rapport de la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH) révélait comment la répartition de la valeur s’était dégradée ces dernières années, notamment dans la filière laitière. Entre 2001 et 2022, la part de l’éleveur dans le prix d’une brique de lait conventionnel a baissé de 4 %, celle des industries agroalimentaires a augmenté de 64 % et la grande distribution de 188 %. « La répartition de la valeur est de plus en plus inégale, alors que la consommation et les prix augmentent, il y a très peu de ruissellement au sein de la filière », note Élyne Étienne de la FNH.

« En 2021, la grande distribution a fait 145 millions d’euros de bénéfices dans son rayon laitier. » © E.B / Reporterre
Les négociations commerciales sont asymétriques et les paysans écrasés sous le poids des firmes agroalimentaires. L’association plaide pour des contrats tripartites et une taxation à hauteur de 15 % des bénéfices engendrés par les entreprises agroindustrielles et les enseignes de grande distribution afin de financer un fonds mutualisé pour la transition agroécologique. « En 2021, la grande distribution a fait 145 millions d’euros de bénéfices dans son rayon laitier, les entreprises agroalimentaires 697 millions d’euros, elles doivent contribuer au changement d’agriculture et accompagner, elles aussi, les agriculteurs dans des pratiques plus vertueuses », souligne Élyne Étienne.
Du côté du parti Les Écologistes, on réclame « un allégement des charges qui pèsent aujourd’hui sur les agriculteurs ». « J’entends leur colère, leur angoisse légitime, qui vire trop souvent au désespoir », assure à Reporterre Marie Toussaint, tête de liste du parti aux élections européennes. Elle propose de réaliser un audit national des dettes paysannes, en particulier pour les petites exploitations, puis d’annuler les dettes dues à la Mutualité sociale agricole (MSA, le régime de protection sociale de la profession).
Marie Toussaint plaide également pour une garantie de revenus pendant trois ans. « On veut un modèle agroécologique, mais aujourd’hui les agriculteurs et agricultrices n’ont aucune visibilité sur leurs revenus, du fait du modèle économique dans lequel ils sont enfermés, poursuit-elle. Pour engager des transformations dans les années qui viennent, ils ont besoin d’y voir clair. On doit leur garantir une prévisibilité. » L’élue écologiste évoque un revenu minimum garanti, qui passerait par un salaire fixe défini, ou encore par une régulation des volumes produits. « Tout ça doit être organisé avec eux et avec chaque filière », estime-t-elle.
2 — Engager la transition alimentaire
Les écologistes ne défendent pas seulement une transition agricole mais une transition de tout le système alimentaire. Pour y arriver, ils parient sur une mesure phare, qui a pris de l’ampleur ces dernières années : la Sécurité sociale de l’alimentation. Des expérimentations existent déjà notamment dans la Drôme. Notre ancien chroniqueur Mathieu Yon en est d’ailleurs une des chevilles ouvrières. Des expériences se déroulent aussi à Montpellier.
Concrètement, ses promoteurs proposent la sanctuarisation d’un budget pour l’alimentation d’au moins 150 euros par mois et par personne, intégrée dans le régime général de Sécurité sociale. Ce budget devra être établi par des cotisations garantes du fonctionnement démocratique de caisses locales de conventionnement. Chacune de ces caisses, gérées par les cotisants, aurait pour mission d’établir et de faire respecter les règles de production, de transformation et de mise sur le marché de la nourriture choisie par les cotisants.
« La Sécurité sociale de l’aliment permet de s’extraire de l’agro-industrie »
Cette Sécurité sociale de l’alimentation permettrait à tous les habitants d’un territoire de décider, main dans la main avec les paysans, de ce qu’ils veulent manger et des conditions dans lesquelles ces aliments vont être produits. « Cette démarche permettrait de s’extraire des choix agricoles guidés par l’agro-industrie, la recherche de volumes, d’export, de nouveaux marchés, qui ont fait oublier la raison première de l’agriculture : nourrir la population », racontait à Reporterre Nicolas Girod, ex porte-parole de la Confédération paysanne.
À court terme, les écologistes et les Insoumis proposent de reprendre une mesure proposée par la Convention citoyenne pour le climat et de créer un chèque alimentaire. « On pourrait évidemment aller plus loin mais ce serait déjà une avancée alors que des millions de personnes peinent à bien se nourrir en France, insiste la députée La France insoumise (LFI) Manon Meunier. Il faut ouvrir de nouveaux débouchés pour l’agriculture de qualité et la rendre accessible à tous. » L’approvisionnement local et bio dans la restauration collective et le soutien au circuit court sont également jugés prioritaires. Le groupe parlementaire de LFI a par exemple déposé une proposition de loi pour favoriser la viande française dans la restauration collective.
3 — Financer l’agro-écologie
Le nerf de la guerre reste cependant la question des financements et des aides publiques. Les écologistes plaident pour une réorientation des subventions de la politique agricole commune (PAC) pour accompagner les agricultrices et agriculteurs dans des pratiques plus vertueuses d’un point de vue environnemental.
Dans un rapport publié le 25 janvier, le Haut Conseil pour le climat (HCC) a souligné que les scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050 étaient ceux qui développaient l’agriculture biologique et l’agroécologie sur 50 % de la surface agricole. « L’agroécologie est plus large que juste l’agriculture biologique, précise Corinne Le Quéré, présidente du HCC. On parle de diversification des cultures, de plantation d’arbres et de haies qui fournissent de l’ombrage aux troupeaux, qui protègent les cultures des températures élevées en plus de stocker du carbone… » Pour développer ces pratiques, le HCC insiste : il faut davantage de financement. Le Réseau Action Climat soutient aussi une rémunération plus sérieuse des services écosystémiques rendues par l’agriculture, afin d’être plus incitatif pour les paysans et les paysannes.

Ces pratiques agricoles écologiques ne sont pas encouragées par le projet de loi de finances 2024, dénoncaient en novembre 2023 une centaine de paysans et d’élus. © Nnoman Cadoret / Reporterre
Pour l’instant, la PAC est à la peine. Les mesures agro-environnementales et climatiques, dites Maec, l’un des principaux dispositifs destinés à soutenir la transition agroécologique, représentent moins de 7 % du budget PAC de la France pour la période 2023-2027. « La faiblesse du budget qui leur est alloué ne permet pas, dans plusieurs régions (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes notamment), de répondre aux demandes des agriculteurs et conduit à des tensions et des renoncements, note le récent rapport de la députée La France insoumise Manon Meunier.
Pour pallier ces insuffisances, le gouvernement a décidé en décembre dernier d’ajouter 150 millions d’euros au budget des Maec. Un chiffre encore insuffisant selon le coprésident du groupe Nourrir, Mathieu Courgeau, qui est agriculteur : « Beaucoup de paysans qui se sont lancés dans cette démarche l’année dernière n’ont pas encore été payés ». Il estime plus globalement que le gouvernement devrait mieux soutenir la filière bio.
« Seulement 7 % de bio dans la restauration collective »
En 2023, le ministère de l’Agriculture avait lancé un plan d’aide de 10 millions d’euros destiné à l’agriculture biologique. Un montant jugé trop bas. Tout comme l’objectif de 20 % de produits bio dans la restauration collective, obligatoire depuis janvier 2022. Aujourd’hui, nous sommes seulement à 7 %. Mais l’État pourrait aider les collectivités pour monter ce chiffre à 40 ou 50 %, dit Mathieu Courgeau. Cela permettrait sans doute d’inciter les paysans à se convertir car en 2022, seulement 11 % de la surface agricole utile (SAU) était cultivée en agriculture biologique.
Pour restaurer la confiance des consommateurs envers ces produits et enrayer la crise du bio, le rapport Meunier préconise une meilleure transparence sur les labels, notamment le « Haute valeur environnementale » que certains agriculteurs estiment trompeur, voire le considèrent comme un concurrent déloyal à l’agriculture biologique.

Dans la Drôme, un réseau d’agriculteurs réintroduit de la vie sauvage dans leur ferme. © Charlie Delboy / Reporterre
En attendant les annonces du gouvernement, les défenseurs de l’agriculture paysanne restent fébriles. « Faire des normes environnementales la cause du problème agricole est une imposture », dit Manon Meunier. Le problème doit être pris à la racine. En cinquante ans, la surface moyenne d’exploitation est passée de 21 hectares à 69 hectares (en 2020), plus de quatre exploitations sur cinq ont disparu, 70 % des haies ont été éliminées, la polyculture a diminué. En quarante ans, le nombre d’agriculteurs a été divisé par quatre et la France est devenue le deuxième pays européen le plus utilisateur de pesticides, rappelle la députée dans son rapport. En parallèle, la biodiversité s’est effondrée : les populations d’oiseaux ont diminué de 43 %, plus de 40 % des eaux de surface sont affectées par des pollutions diffuses, et les sols sont de plus en plus dégradés. Il y a urgence à agir pour une transition agricole juste et écologique, plaide-t-elle.
Reporterre n’est pas à vendre
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Agriculteurs, FNSEA et autres
- Par Thierry LEDRU
- Le 02/02/2024

Bien évidemment que je suis au mieux le mouvement actuel.
Bien évidemment, je ne soutiens aucunement tous les agriculteurs-éleveurs, inconsidérément. S'il y a bien une catégorie professionnelle dans laquelle les disparités sont immenses, c'est bien celle-là.
Bien évidemment, je soutiens totalement les paysans maraîchers bio.
Pour ce qui est des éleveurs, étant donné que je ne mange pas les animaux, je m'abstiens. J'ai du mal à croire qu'un éleveur qui condamne ses bêtes à l'abattoir puisse affirmer qu'il les aime. Qu'il ne les maltraite pas serait déjà bien. Si vous n'avez jamais entendu, pendant des heures, meugler une vache à qui on vient d'enlever son veau, allez vous balader en campagne. C'est effroyable, ça me déchire le ventre. Oui, je sais, il y a des gens qui rigolent quand je dis ça.
Bref...Pour ce qui est de la FNSEA, voici leurs demandes en résumé :

Voilà qui est clair. Maintenant, voyons le cas du Sieur ROUSSEAU, patron de ce syndicat.
https://www.humanite.fr/social-et-economie/agriculteurs/a-la-tete-de-la-fnsea-qui-est-arnaud-rousseau-le-businessman-qui-voulait-passer-pour-un-paysan?
À la tête de la FNSEA, qui est Arnaud Rousseau, le businessman qui voulait passer pour un paysan ?
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA depuis 2023, est un patron avant tout. L’écologie et l’Europe lui servent d’épouvantail pour masquer le monde qui le sépare de l’éleveur du Gers, qu’il prétend représenter avec son syndicat.
3min
Mise à jour le 26.01.24 à 12:43

Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, élu en 2023, est aussi dirigeant d'une grosse quinzaine d'entreprises.
© BERTRAND GUAY / AFP)Arnaud Rousseau a un grand nombre de casquettes, ou plutôt de chemises. Si celle-ci est à carreaux, il incarne l’agriculteur et le dirigeant de la FNSEA, principal syndicat du secteur. Lorsqu’elle est bleu pâle avec cravate en soie, on est face au grand patron, habitué des assemblées générales d’actionnaires et qui parle en millions d’euros.
Arnaud Rousseau est un homme très occupé. On le retrouve administrateur ou dirigeant d’une grosse quinzaine d’entreprises, de holdings et de fermes : directeur de la multinationale Avril (Isio4, Lesieur, Matines, Puget, etc.), administrateur de la holding du même nom, directeur général de Biogaz du Multien, spécialisé dans la méthanisation, administrateur de Saipol, leader français de la transformation de graines en l’huile, président du conseil d’administration de Sofiprotéol, qui finance des crédits aux agriculteurs. La liste est longue.
En direct. Colère des agriculteurs : ce que leur répond Gabriel Attal
Comme patron d’exploitations agricoles, il ne possède pas moins de 700 hectares, principalement des céréales oléagineuses (colza, tournesol) mais aussi du blé, de la betterave, du maïs, et de l’orge. Il est aussi maire (sans étiquette) de sa commune Trocy-en-Multien (Seine-et-Marne) et vice-président de la communauté de communes du pays de l’Ourcq.
Deux classes d’agriculteurs bien différentes
Sur sa biographie officielle du groupe Avril, il est dit qu’Arnaud Rousseau a « un parcours atypique ». Pour un agriculteur, certes, beaucoup moins pour un dirigeant, puisqu’il est diplômé de l’European Business School de Paris et qu’il est passé un temps par le courtage de matières premières agricoles, c’est-à-dire leur mise en vente sur les marchés financiers.
Ces contradictions se retrouvent dans ses prises de position. Il défend une agriculture productiviste française pour nourrir les Français, mais consacre ses champs à une production majoritairement destinée à l’export. Il soutient les agriculteurs qui se plaignent de l’augmentation des taxes sur le gazole non routier (GNR), mais il a entériné cette hausse cet été, lors des négociations avec le gouvernement sur le projet de loi de finances.
Avec ses homologues grands céréaliers, il est l’un des principaux bénéficiaires de la PAC, quand les petits éleveurs, ceux-là mêmes dont la colère déborde dans le Sud-Ouest, sont les plus lésés. Ce sont deux classes d’agriculteurs bien distinctes, aux intérêts antagonistes. C’est pourquoi il ne peut répondre aux demandes des manifestants sur la hausse du GNR, qu’il a validée, ni sur les marges des groupes agroalimentaires, lui qui en dirige un. Alors, Arnaud Rousseau a un bouc émissaire tout trouvé : l’Europe et ses normes écologiques.
Pour ceux qui en veulent encore plus, je les invite à lire l'article très détaillé sur cet individu dans le numéro de CAPITAL (impossible de copier l'article)
Il est ici
: https://www.capital.fr/economie-politique/agriculteurs-en-colere-les-jolies-affaires-darnaud-rousseau-leader-de-la-fnsea-et-patron-davril-1491442?
Il est donc indispensable de bien différencier les forces en présence :

La FNSEA, les JA (Jeunes Agriculteurs), et la coordination paysanne, trois syndicats qui ont la même vision.
La confédération paysanne s'est totalement démarquée.Ici, une vidéo qui présente la version de ce syndicat et les problématiques du monde agricole :
Ce qui se passe en ce moment a une importance considérable et les agriculteurs ont une occasion rêvée pour réinvestir le coeur des Français. Et ça n'est pas en suivant les directives de la FNSEA qu'ils y parviendront. Beaucoup de gens, aujourd'hui, savent ce qu'ils en coûtent de continuer à exploiter la terre impunément.
https://www.generations-futures.fr/actualites/agrican-cancers-pesticides-agriculteurs/
Enquête AGRICAN : professions agricoles et survenue de cancers
Cette fin d’année 2020 est l’occasion pour l’enquête AGRICAN de dévoiler ses derniers résultats dans son 3ème bulletin (Bulletin Agrican Novembre 2020). Pour rappel, cette étude, la plus grande au monde sur le sujet, a été mise en place à partir de 2004 et a pour objectif de mettre en évidence un éventuel lien entre les expositions professionnelles aux pesticides ou certaines activités particulières et la survenue de cancers. En outre, le propos est également étendu à certaines maladies non cancéreuses, parmi lesquelles des maladies neuro-dégénératives (maladies de Parkinson et d’Alzheimer notamment) ou respiratoires (bronchite chronique, asthme) et aux troubles de la reproduction et du développement de l’enfant. La plupart de ces maladies ont été sélectionnées car elles semblent plus fréquentes en milieu agricole que dans la population générale.
Comment s’est déroulée l’étude ?
Les résultats de cette enquête reposaient dans un premier temps sur un questionnaire d’inclusion, remplit par plus de 180 000 affiliés MSA répartis en 11 départements français. Les participants étaient majoritairement des hommes (55%). L’âge moyen des individus était de 63 ans et variait entre 20 et 105 ans. Entre 2015 et 2018, un questionnaire de suivi a de nouveau été envoyé aux participants afin de mettre à jour les données, notamment par rapport à des changements de situations (activités professionnelles, alimentation, tabagisme, évolution de l’état de santé, …).
Une fois l’ensemble des réponses recueillies, le suivi des décès et des diagnostics de cancers sur plusieurs années permet de savoir si certaines maladies peuvent se déclarer plus fréquemment en fonction de secteurs agricoles particuliers, ou de l’utilisation de certains pesticides ciblés. Pour ce faire, l’étude mesure les associations entre les expositions professionnelles et les maladies en comparant, au cours du temps, le nombre de personnes développant la maladie parmi les participants exposés (à un secteur ou à une tâche ou à une nuisance donnée) au nombre de personnes devenues malades parmi les participants non soumis à l’exposition étudiée. Même si cela ne suffit généralement pas à dire que l’exposition est une cause de la maladie, les études épidémiologiques permettent l’obtention d’éléments de preuve solides, à mettre en relation avec d’autres études sur le sujet afin d’en vérifier la cohérence.
Incidence de cancers
La première conclusion est que les femmes et hommes de la cohorte ont une mortalité 25% inférieures à celle de la population générale. Cette observation trouve notamment sa source dans un tabagisme bien moindre chez les travailleurs agricoles et dans le phénomène « d’effet du travailleur sain », soit un biais de sélection du fait que la cohorte n’inclue pas les personnes dont l’état de santé est trop précaire et incompatible avec une activité professionnelle. Une meilleure alimentation et activité physique dans ce secteur professionnel par rapport à la population générale est également une explication probable.
En comparaison avec la population générale, les cancers sont légèrement moins fréquents chez la population de la cohorte AGRICAN. Plus particulièrement, 20 cancers sont apparus à une fréquence différente entre les membres de la cohorte et la population générale :
6 cancers ont été retrouvés plus fréquemment chez les personnes interrogées: mélanome de la peau chez les femmes (+29%), myélome multiple chez les hommes (+20%) et chez les femmes (+21%), cancer de la prostate (+3%), cancer des lèvres chez les hommes (+55%), l’ensemble des lymphomes chez les hommes (+9%) et les femmes (+7%), lymphome plasmocytaire/maladie de Waldenström chez les femmes (+58%) et les hommes (+49%)
14 cancers ont été retrouvés moins fréquemment dans la cohorte AGRICAN: cancers du poumon (-42% chez les hommes et -33% chez les femmes), de la cavité orale et du pharynx (-43% chez les hommes et -36% chez les femmes), du foie (-25% chez les hommes et -31% chez les femmes), de l’anus (-51% chez les hommes et -54% chez les femmes), de la vessie (-34% chez les hommes et 22% chez les femmes), de l’œsophage (-22% chez les hommes et -28% chez les femmes), du sein (-14%), du rectum (-17% chez la femme), du col de l’utérus (-40%), du côlon (-13% chez l’homme), du pancréas (-21% chez l’homme), du larynx (-44% chez l’homme), de l’estomac (-12% chez l’homme) et du mésothéliome (-54% chez l’homme).
23 autres cancers ne présentaient pas de différence de fréquence d’apparition.
Même si certains cancers sont retrouvés moins fréquemment chez les travailleurs agricoles qui ont participé à l’enquête, ces différences s’expliquent à nouveau par les habitudes de vie plus favorables parmi ces derniers.
Impacts des pesticides
A contrario, l’étude montre un excès de risque pour certains cancers. Ainsi, AGRICAN met en évidence l’influence des pesticides dans l’apparition de plusieurs cancers.
Tout d’abord, les analyses montrent un excès de risques de cancers de la prostate chez les personnes utilisant des insecticides sur bovins, chez les éleveurs de porcs et chez les agriculteurs exposés via le traitement de semences, le semis et l’utilisation de pesticides (relevé pour des cultures de blé et/ou d’orge, de tabac, de pommes de terre et l’arboriculture). Ces résultats sont cohérents par rapport à d’autres études épidémiologiques qui montrent une élévation du risque de cancer de la prostate chez les agriculteurs, de +8% à +26%. L’INSERM a d’ailleurs conclut en 2013 à un lien fort entre l’exposition professionnelle aux pesticides et l’apparition de cancers de la prostate.
D’autre part, un excès de risque a également été observé pour trois cancers hématologiques :
Myélome multiple: un excès de risque de 40% a été observé chez les personnes utilisant des pesticides sur les cultures, augmentant avec la durée d’utilisation. La désinfection des locaux d’élevage, l’utilisation d’insecticides sur les animaux et la désinfection des machines à traire ont également été pointé du doigt.
Leucémies lymphoïdes chroniques: un excès de risque de 50% chez les personnes utilisant des pesticides sur cultures, augmentant avec la durée. Cette association est particulièrement forte pour les cultivateurs de blé/orge, de maïs, de tournesol et en viticulture.
Lymphome diffus à grandes cellules B: un risque plus élevé a été mis en relation avec l’application d’herbicides en prairies, de pesticides en viticulture et sur la culture du tabac.
Il existe de nombreuses études concernant l’apparition de cancers hématologiques et l’exposition aux pesticides. Les résultats de l’enquête AGRICAN sont cohérents par rapport aux travaux précédents, notamment ceux réalisés au niveau français, qui concluaient à une élévation du risque de certaines hémopathies malignes chez les agriculteurs et qui montraient des augmentations de risque chez les utilisateurs de pesticides.
Par ailleurs, il a été mis en évidence que les utilisateurs de pesticides avaient en moyenne deux fois plus de risque de développer une tumeur du système nerveux central que les autres participants de la cohorte. Plus particulièrement, de nombreuses substances actives de la famille des carbamates sont mises en causes, car elles multiplient le risque de gliomes et/ou méningiomes par des facteurs allant de 2 à 4. Malgré ces résultats, il reste aujourd’hui difficile d’identifier exactement les molécules responsables de l’apparition de cancers, notamment du fait des multi-expositions. L’INSERM avait conclu en 2013 à un niveau de preuve limité entre l’exposition aux pesticides et la survenue de ce type de cancers.
Enfin, l’étude s’est également intéressée à la maladie de Parkinson, maladie caractérisée par une destruction de certaines cellules du cerveau et qui toucherait aujourd’hui près de 200 00 personnes en France. Une fréquence plus élevée de malade chez les éleveurs, les cultivateurs et les utilisateurs de pesticides a été montré. Ceci n’est pas étonnant puisque la maladie de Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle pour les travaux exposant aux pesticides. Deux substances actives de la famille des dithiocarbamates (zinèbe et zirame) ont notamment été mis en cause dans AGRICAN. Encore une fois, ces résultats semblent cohérents par rapport aux autres études réalisées sur le sujet puisqu’elles s’accordent à dire que l’exposition aux pesticides entraîne une augmentation du risque de maladie de Parkinson entre 50% et 100%. Les fongicides dithiocarbamates ont déjà été suggéré comme entraînant un risque accru, parmi d’autres familles telles que les organochlorés.
Bon appétit.
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Nestlé : l'enfer capitaliste
- Par Thierry LEDRU
- Le 31/01/2024
Il faut absolument connaître l'immensité de ce réseau quand on veut boycotter à bon escient.

Crimes méconnus de Nestlé : dans l’enfer d’un industriel incontrôlable
17 juillet 2023
https://mrmondialisation.org/crimes-meconnus-de-nestle-dans-lenfer-dun-industriel-incontrolable/
Anciens articles
Géant de l’agroalimentaire, Nestlé s’est imposé comme une marque mondialement connue associée au monde de l’enfance. Mais la firme est avant tout un symbole parfait du capitalisme et de ses dérives. Pour s’enrichir, elle n’a pas hésité à saccager la planète et à considérer les êtres vivants comme de simples variables d’ajustement. Portrait.
Si les activités de Nestlé nuisent aux forêts, à l’eau, au climat, aux sols, elles ne sont guère plus reluisantes du côté humain. L’entreprise est connue pour ses scandales sanitaires, sociaux, environnementaux.
Source : Flickr
Une ascension fulgurante
Fondée en Suisse en 1866, l’actuelle plus grande société agroalimentaire du monde, était à l’origine une modeste entreprise lancée par Henri Nestlé, un pharmacien qui voulait commercialiser une farine lactée qu’il venait de mettre au point.
Fort du succès fulgurant de son invention, médaillé à l’exposition universelle de 1872 et qui permet de lutter contre la mortalité infantile, il se développe très rapidement à l’international et commence à réaliser des bénéfices très importants. Sans héritier, il décide de vendre son affaire à ses collaborateurs pour partir à la retraite en 1875 avec la coquette somme d’un million de francs suisses.
Tandis que le 19e siècle se termine, l’entreprise grandit encore et encore et implante des usines partout à travers le monde. Dans la première moitié du 20e siècle, elle absorbe plusieurs autres sociétés et se diversifie dans divers produits alimentaires, notamment le chocolat alors en plein essor à travers les empires coloniaux.
Ce fut le premier chocolat blanc fabriqué par la société suisse Nestlé en 1936. Il est également appelé chocolat blanc « Galak ». Source : Wikicommons.
Une emprise tentaculaire
À l’heure actuelle, le groupe Nestlé est devenu un véritable empire mondial. À la tête de plusieurs centaines de marques, il distribue des milliers de produits différents dans toutes sortes de secteurs, essentiellement de l’alimentation, mais pas uniquement.
En absorbant toujours plus de concurrents s’agrandissant constamment, la firme a pu engendrer des bénéfices colossaux. En 2022, la société a ainsi réalisé un chiffre d’affaires impressionnant de 94,4 milliards de francs suisses.
1970 : Les bébés empoisonnés par du lait maternel
Bien évidemment pour arriver à de tels profits, il est impossible d’adopter un comportement éthique. Et Nestlé a prouvé, à l’occasion de divers scandales, avoir plus de considération pour son argent que pour l’être humain. L’un des plus retentissants a sans doute eu lieu dans les années 70 avec l’affaire « Baby Killers ». À cette époque, Nestlé veut étendre ses ventes de lait en poudre dans le monde. Pour ce faire, la firme ne va pas hésiter à employer des méthodes plus que controversées.
Avec une publicité agressive, utilisant même des médecins, comme le faisait l’industrie du tabac à cette période, elle cherche à faire croire que son lait en poudre serait meilleur pour les nourrissons que le lait maternel. Nestlé va jusqu’à offrir des échantillons gratuits pendant un certain temps à des femmes pour qu’elles arrêtent d’aliment leur bébé au sein temporairement. Or le tarissement du lait maternel devient définitif et la mère n’avait plus d’autre choix qu’acheter le produit en poudre.
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Ces procédés ont remarquablement fonctionné sur le continent africain. Mais Nestlé n’avait pas anticipé un problème : pour utiliser ce produit, il est indispensable de disposer d’eau potable de grande qualité. Or, ce n’était pas toujours le cas dans les pays du sud global. Résultat, des millions de parents empoisonneront involontairement leurs enfants qui trouveront la mort.
La firme répliquera à grands coups de procès et les remportera tous. Après tout, les instructions sur les paquets des produits spécifiaient bien qu’il fallait utiliser de l’eau potable. Et tant pis si certains consommateurs ne savaient tout bonnement pas lire.
Il s’agissait sans doute du premier grand scandale de l’entreprise qui avait d’ailleurs à l’époque enclenché d’immenses boycotts. Mais ce n’était pourtant que le premier d’une longue liste qui a depuis suivi. Ainsi sur les vingt dernières années de nombreuses marques appartenant au géant de l’agroalimentaire ont été frappées par d’autres polémiques parfois mortelles.
2002 : Les biscuits étouffes-bébés en France
Au début du millénaire, la spécialiste en sécurité sanitaire Yasmine Motarjemi est embauchée par l’entreprise pour gérer ce secteur. Très rapidement, elle découvre des dysfonctionnements comme celui de biscuits qui étoufferaient les bébés.
« La recette de fabrication de ce gâteau en France rendait la croûte du biscuit anormalement dure, et certains bébés s’étouffaient en l’avalant, car il ne se ramollissait pas assez vite. Le produit était vendu pour des bébés de 8 mois alors qu’à cet âge, ils n’avaient pas encore de dents pour le croquer » expliquait en 2020 celle qui est devenue une lanceuse d’alerte contre la multinationale.
Une quarantaine de nourrissons manquent alors de s’étouffer à cause de ces biscuits que le directeur de Nestlé France refuse à l’époque de retirer du marché. Le groupe ment même à Y. Motarjemi en lui assurant que la farine utilisée pour leur production avait été modifiée pour éviter le désagrément. Après avoir dénoncé plusieurs problèmes de ce genre, elle sera finalement licenciée en 2010 et Nestlé tentera d’acheter son silence, en vain.
2007 : Des centaines d’animaux meurent en Amérique
Le groupe possède également plusieurs marques d’aliments pour animaux comme Friskies ou Purina. C’est justement cette dernière qui sera incriminée en 2007 au Venezuela. L’un de ses produits à base de maïs contaminé à l’aflatoxine tuera ainsi des centaines de chats et de chiens.
La même année, c’est un autre empoisonnement qui touche la marque, cette fois-ci en Amérique du Nord. De la nourriture pour chien et pour chat est alors infectée à la mélamine, un composé chimique toxique notamment utilisé pour des engrais en Asie, condamnant à nouveau à mort bon nombre d’animaux.
2008, le lait frelaté en Chine
Pour maximiser les profits, à cette époque en Chine, de nombreuses usines coupent le lait pour bébé avec de l’eau. Les fraudeurs décident d’ajouter de la mélamine pour fausser les résultats des tests de taux de protéines alors nécessaires à l’homologation des produits.
Problème, le mélange s’avère évidemment toxique et quatre nourrissons perdent la vie. Près de 290 000 seront également empoisonnés dont 52 000 seront hospitalisés.
2009, la pâte à cookies mortelle aux États-Unis
Un an plus tard, Nestlé vendait de la pâte crue pour cookies via la marque Toll House. 69 personnes sont alors touchées par la bactérie E. Coli dans 25 États du pays. L’entreprise est contrainte de rappeler 3,6 millions de paquets du produit incriminé.
Si la plupart des victimes s’en sortiront avec quelques jours de maladie, Linda Rivera n’aura pas cette chance. Le microbe lui laisse en effet des séquelles très importantes qui lui vaudront des mois d’hospitalisation. Son corps ne s’en remettra jamais, et elle finira par décéder des suites de l’intoxication quatre ans plus tard.
2013, le scandale de la viande de cheval en Europe
En 2013, un scandale éclate sur le vieux continent : plusieurs industriels auraient utilisé de la viande de cheval au lieu de celle de bœuf comme indiqué sur les emballages. C’est en particulier la marque Buitoni, filiale de Nestlé, qui était impliquée dans cette affaire.
Et même si la sécurité alimentaire n’était pas ici en cause, le groupe a cependant fait preuve d’une immense négligence envers ses fournisseurs qui l’ont trompé pour faire plus de profits (la chair équine étant moins chère). Dans cette histoire, il faut toutefois noter que la réduction du personnel chargé des contrôles par les pouvoirs publics n’est pas non plus à éluder.
2015, les nouilles contaminées au plomb en Inde
À peine deux ans après, en Inde, ce sont les autorités qui tirent le signal d’alarme lorsqu’elles découvrent un taux anormalement élevé de plomb dans les nouilles instantanées aux épices de la marque Maggi, autre possession du groupe.
Difficile d’évaluer les conséquences sanitaires de ces contaminations puisque les articles concernés ont immédiatement été bannis des points de vente. Une chose est sûre, des millions d’Indiens en ont probablement consommé : il s’agit de l’un des produits les plus populaires en raison de son caractère bon marché, notamment chez les adolescents.
2022, les pizzas Buitoni meurtrières
Comment ne pas évoquer le scandale que Mr Mondialisation a été le premier à dévoiler en 2021 ? Un ancien employé d’une usine de pizza Buitoni dans le nord de la France avait permis de réaliser une enquête accablante sur les conditions d’hygiène de cette fabrique.
Pendant ce temps, dans l’affaire des contaminations #Buitoni, BFMTV récupère les photos de notre enquête sans nous créditer… Et en s’en attribuant même l’origine. Voir notre publication sur Facebook.
Et pourtant, l’information n’avait pas fait grand bruit dans les médias de masse. Il aura fallu attendre un drame pour que ces derniers se réveillent enfin. Contaminés par la bactérie E. Coli, deux enfants ont en effet perdu la vie après avoir consommé des produits issus de cette marque. Des dizaines d’autres sont également tombés grièvement malades. L’usine a depuis définitivement fermé ses portes.
L’enfer de la malbouffe
Bien sûr, comme tous les gros industriels de l’agroalimentaire, Nestlé réalise ses profits en vendant des produits de mauvaise qualité afin d’en réduire un maximum les coûts. Pour la santé, le compte n’y est donc évidemment pas.
Peu importe alors si les marchandises peuvent contenir des substances cancérigènes, comme ce fut le cas de biscuits pour bébés en 2017. Les enfants sont d’ailleurs souvent la cible de ce macabre business. Rendus accrocs par le sucre et la publicité dès le plus jeune âge, ils se ruent sur des articles aux visuels attirants et au design sympathique, comme Nesquick, Chocapic, Smarties ou autres Kit Kat. Chez Nestlé, le cynisme est tel que la firme elle-même a admis dans un document interne que 60 % de ses produits n’étaient pas bon pour la santé.
Des employés traités comme du bétail
Au sein de la multinationale, il n’y a pas que les consommateurs qui sont considérés avec très peu d’égards, les employés ne sont guère mieux servis. L’entreprise n’hésite d’ailleurs pas à tirer parti des individus en situation de faiblesse comme les personnes immigrées et des enfants.
Associé à d’autres géants comme Ferrero, Nestlé aurait ainsi tiré profit de réfugiés syriens exilés en Turquie dans des fermes de noisettes. Dans ces exploitations, ces personnes pouvaient alors être payés seulement 9 € pour des journées de 12 heures, sept fois par semaine, dans des conditions de sécurité déplorables.
En Thaïlande, des navires de pêche œuvrant pour le compte de Nestlé auraient quant à eux eu recours au travail forcé, mais aussi au trafic d’êtres humains. Pire encore, dans la filière de chocolat du groupe en Afrique, des enfants auraient également été soumis à du labeur contraint, ce qui avait valu une plainte au géant suisse. En 2016, Amnesty International accusait d’ailleurs la firme d’exploiter des mineurs dans la production d’huile de palme.
Pression constante pour réduire les coûts
En France, la situation n’est pas non plus brillante. Les scandales sanitaires à répétition ne sont d’ailleurs sans doute pas étrangers à la manière dont on oblige les employés à exercer leur profession. Pour Blast, Maryse Treuton, syndicaliste CGT chez Buitoni, dénonce ainsi la « méthode Lean », un procédé typiquement néolibéral destiné à maximiser les profits au détriment de la qualité du travail et du bien-être des salariés.
Les industriels cherchent donc à « éliminer tous les temps qui ne sont pas de la production ». Sont ainsi réduits au maximum les moments de « maintenance préventive », « d’entretien des machines », de « contrôle qualité », mais aussi « de nettoyage ». À cela, il faut en plus ajouter un management brutal qui pousse le salarié à travailler toujours plus et toujours plus vite.
Cette pression peut, en outre, aller jusqu’au renvoi et au harcèlement. C’est ce qu’a subi Yasmine Motarjemi évoquée au début de cet article. L’entreprise a d’ailleurs été condamnée en 2020 à lui verser 2,1 millions de francs suisses, pour ce préjudice moral. Régulièrement, la compagnie opère aussi à des licenciements massifs, qu’ils soient économiques ou abusifs. Dans la même veine, la firme a, de plus, été sanctionnée pour avoir eu recours à des discriminations syndicales.
En délicatesse avec les impôts
Pour en rajouter encore une couche, Nestlé est aussi loin d’être exemplaire en matière d’impôts, une constante chez les compagnies de cette dimension. En 2021, c’est par exemple le fisc marocain qui lui réclamait pas moins de 110 millions de dollars après des fraudes constatées. Au Sénégal, l’État lui demandait également près de deux milliards de francs CFA en 2022.
En 2016, la CGT dénonçait, en outre, des pratiques d’optimisation fiscale dans l’hexagone. Ainsi, grâce à une manœuvre totalement négligée par le gouvernement PS de l’époque, la France passait cette année-là à côté de 192 millions d’euros d’impôts.
Un massacre environnemental
Pour couronner le tout, les activités de Nestlé sont aussi un véritable désastre pour la planète. Dans ce domaine, la firme est notoirement connue pour son accaparement de l’eau, qui peut même aller jusqu’aux forages illégaux. En France, on peut citer le cas emblématique de Vittel dont la source est pompée de manière abusive par la multinationale pour pouvoir la revendre en bouteille. Il n’est d’ailleurs pas inintéressant de noter que Nestlé est la quatrième entreprise du monde la plus pollueuse en matière de plastique.
Et en matière de pollution, la firme ne se cantonne pas aux déchets. En 2020, une usine de lait en poudre dans les Ardennes avait ainsi déversé des boues toxiques dans l’Aisne. Résultats des courses, des milliers de poissons avaient péri dans les heures qui ont suivi. Comble du cynisme, l’entreprise a versé 475 000 euros de dédommagements à… la fédération locale de pêche. Le coût environnemental de cet évènement restait quant à lui bien secondaire.
Mais le « palmarès » écologique de Nestlé ne s’arrête pas là puisque la compagnie est également impliquée dans la production d’huile de palme, largement dénoncée en 2010 par Greenpeace. Il faut dire que le rôle de cette culture, notamment en Indonésie, dans la déforestation, la dégradation des sols et dans l’atteinte à la biodiversité n’est plus à démontrer.
Le vivant est une marchandise comme une autre
Toujours dans sa course au profit, Nestlé a, de plus, essayé de breveter une part du vivant, notamment en tentant de privatiser l’exploitation de certaines plantes. Le fait qu’elle soit d’ailleurs la plus grande entreprise laitière du monde démontre à quel point elle considère les animaux comme une simple marchandise.
Ce business leur rapportait ainsi en 2017 pas moins de 21,7 milliards d’euros. Et tant pis pour les conditions de l’élevage industriel dans le secteur. Peu importe également que ce domaine soit responsable à lui seul de 4 % des émissions de CO2 au niveau du globe.
Évidemment, que ce soit sur le plan humain, social ou environnemental, Nestlé ne lésine pas sur la communication pour essayer de masquer la réalité. Récemment, deux ONG l’ont d’ailleurs clairement pris en flagrant délit de greenwashing. Des méthodes grossières qui ont de plus en plus de mal à passer auprès des citoyens. On pourra tout de même se rassurer en se disant que dans l’Histoire, les empires finissent toujours par s’effondrer.
– Simon Verdière
Photo de couverture : Dans le cadre de la campagne mondiale visant à réduire la production de plastique à usage unique, des militants de Greenpeace ont apporté aujourd’hui 350 kg de déchets plastiques au siège de Nestlé Polska. C’est la quantité d’emballages jetables que Nestlé produit en 5 secondes. Source : Flickr
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Le temps de lecture en France
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/01/2024
Tous les soirs, on lit pendant une heure, en moyenne.
Si j'ajoute le temps que je passe à lire ce que j'écris, alors là, je suis sur le podium ^^.
Bon, par contre, écrire des romans en étant Français, ça n'était pas le bon plan. J'aurais mieux fait de naître en Estonie.

En minutes par jour…
La France est le pays d’Europe qui consacre le moins de temps à la lecture de livres ! Tous les dix ans une enquête est réalisée pour connaître le temps consacré à la lecture. La dernière a été effectuée dans 15 pays de la communauté européenne entre 2008 et 2015 (la prochaine sera diffusée en 2025). En tête de cette liste se trouve l’Estonie dont les habitants de 20 à 74 ans consacrent en moyenne 13 minutes par jour à la lecture d’un ouvrage, suivi de près par la Finlande et la Pologne avec 12 minutes par jour. Viennent ensuite, la Hongrie, la Grèce, l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Espagne avec 6 à 10 minutes par jour. La Roumanie, l’Autriche et l’Italie n’investissent quotidiennement que 5 minutes dans cette activité. Et à la fin de ce classement, tout en bas de la liste se trouve la France. Les habitants du pays de Molière, de Voltaire, de Balzac, de Flaubert, de Proust ne consacrent en moyenne que deux minutes par jour à la lecture d’un livre. Un bien triste record pour un pays qui compte 16 prix Nobel de littérature sur 119, et représente la nationalité la plus primée de l'histoire de ce prix, devant les États-Unis (12 lauréats) et le Royaume-Uni (10 lauréats).
Sources : World Economic Forum 2018 (Forum économique mondial plus communément appelé Forum de Davos).
https://weforum.org/.../chart-of-the-day-where-europeans.../
Euronews 2023 (chaîne de télévision pan-européenne multilingue d'information internationale).
https://euronews.com/.../world-book-day-which-european...
Important : Une enquête australo-américaine datant de 2021 tenant compte de la crise Covid modifie ce classement pour certains pays, sans changer pour autant la position de la France qui reste la dernière de la liste :
https://geediting.com/world-reading-
Philippe Roi
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Rhinocéros blanc
- Par Thierry LEDRU
- Le 28/01/2024

La photographie qui fait tourner le monde. Un des deux derniers spécimens de rhinocéros blancs restés sur la planète, surveillé 24/7 par un militaire pour que les braconniers ne le tuent pas. Avec cette photo, prise dans une réserve naturelle du centre du Kenya, Matjaz Krivic a remporté le prix du « Meilleur photographe de voyage 2022 ».
Najin, 33 ans, l'une des deux dernières rhinocéros blancs du nord (Ceratotherium simum cottoni) et son gardien, Zachary Mutai, à Ol Pejeta Conservancy au Kenya.
Najin est surveillée par un militaire pour que les braconniers ne la tuent pas.
Comme il n’y a plus de mâle et que l’espèce voisine : le rhinocéros blanc du sud (Ceratotherium simum simum) est moins menacée, des ovules prélevés sur les deux dernières femelles : Najin et Fatu ont été envoyés en Italie dans un laboratoire spécialisé dans la fertilisation. Celui-ci utilise le sperme de deux rhinocéros mâles décédés. Les douze embryons viables proviennent de la plus jeune des deux femelles : Fatu. Ces embryons seront ensuite confiés à des mères porteuses de la sous-espèce voisine, le rhinocéros blanc du sud.
Pour mémoire, le rhinocéros blanc du nord vit sur Terre depuis 26 millions d’années et ils étaient encore plus d’un million à la fin du XIXe siècle.Et il aura donc fallu attendre qu'il n'en reste que deux pour qu'une surveillance soit instaurée ?
Avec un militaire ?
Mais la solution la plus radicale c'était la prison à vie pour ceux qui font commerce de la poudre de corne. Et non pas s'en prendre uniquement aux braconniers. Si vous attrapez un braconnier, il en viendra un autre tant qu'il y a aura des acheteurs. Donc, c'est une protection internationale qu'il faut instaurer. Et ça n'arrivera jamais.
On trouvera des oeuvres d'art qui coûtent des millions, des monuments classés par l'UNESCO, des budgets pharaoniques pour reconstruire Notre dame de Paris, mais un rhinocéros blanc, ça intéresse qui ? Pour la plupart des humains, la nature n'est pas une oeuvre d'art, juste un terrain d'exploitation.
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Le déclin de l'empire romain
- Par Thierry LEDRU
- Le 28/01/2024
C'est un sujet qui m'intéresse grandement puisque je travaille à l'écriture de ma dystopie, non pas sur le déclin de l'empire romain mais sur le déclin de l'humanité toute entière. Pour moi, la pandémie de covid n'était qu'un aperçu de ce qui pourrait advenir. On sait par exemple que le dégel du permafrost est susceptible de libérer des pathogènes mortels, on sait que le phénomène de "plastisphère" est susceptible de développer des mutations de maladies connues, comme celle du choléra par exemple ou d'autres. L'imagination de la nature n'est pas à notre mesure.
Pourquoi l’Empire romain, qui a dominé l’Europe et la Méditerranée pendant cinq siècles, s’est-il inexorablement affaibli jusqu’à disparaître ? Archéologues, spécialistes des pathologies anciennes et historiens du climat accumulent aujourd’hui des indices convergeant vers les mêmes facteurs : un puissant refroidissement et des pandémies. Une maladie, dont les symptômes décrits par le médecin grec Galien rappellent ceux de la variole, aurait ainsi frappé Rome en 167, ravageant bientôt son armée, avant qu’une probable fièvre hémorragique venue d’Égypte ne décime à son tour la population à partir de 251. Parallèlement, un brusque désordre climatique en cours jusqu’en Eurasie aurait fait chuter les rendements agricoles et entraîné la migration des Huns vers l’ouest. En proie à des difficultés économiques et militaires, attaqué de toutes parts par les tribus barbares, l’édifice romain s’est alors peu à peu fissuré. Puis, en 536, lorsque Justinien partit de Byzance pour reconquérir la partie occidentale de l’Empire, c’est une catastrophe naturelle qui stoppa net sa marche sur Rome : en plongeant l’Europe dans le noir, une éruption volcanique aurait provoqué une baisse spectaculaire des températures. Ce refroidissement et la terrible épidémie de peste bubonique qui se déclara en 541 pourraient avoir sonné le glas d’un Empire qui tentait pour la dernière fois de se relever.
Imaginons maintenant qu'une pandémie s'étende dans un monde qui ne dispose plus des moyens techniques pour la juguler...
"TOUS, SAUF ELLE"
CHAPITRE 59
C’est à l’hôpital de Bangkok que fut répertorié le premier cas. Une femme prise de vomissements et de vertiges, des douleurs aiguës dans le ventre, une violente diarrhée, une déshydratation foudroyante. Elle fut admise aux urgences puis placée en réanimation suite à des difficultés respiratoires critiques. Elle mourut le lendemain.
L’autopsie et des analyses poussées révélèrent un probable empoisonnement par une bactérie : le vibrion.
Le deuxième cas fut enregistré la semaine suivante, un lundi.
Deux autres le mercredi.
Dix, dans le week-end.
Le dimanche soir, le responsable du laboratoire d’analyses médicales, diligenté par le gouvernement thaïlandais, appela un numéro d’urgence mis à sa disposition.
« Vibrio choleare O139, Monsieur le Ministre mais avec quelques singularités, une évolution inattendue et particulièrement agressive. Nous en sommes certains et c’est pour cela que je me permets de vous déranger. »
Le lendemain, les hautes sphères de l'OMS furent alertées.
Deux jours plus tard, la même alerte sanitaire fut envoyée par les Philippines.
Puis par le Bangladesh.
Puis l'Inde.
Et tout le monde se mit à attendre le pays suivant.
En quelques jours, des réunions ministérielles, dans tous les États concernés, permirent aux scientifiques d’expliquer le concept de plastisphère, un terme initié en 2003 par deux chercheurs, le couple Zettler. La dégradation du plastique dans les océans avait engendré l’apparition de bactéries exclusives et une contamination inconnue jusque-là. Ces bactéries nées de cette pollution par les plastiques avaient abouti à une transformation du vibrio choleare et cette évolution paraissait redoutablement dangereuse pour l’humain.
On assistait, semble-t-il, maintenant, à une propagation fulgurante de la bactérie et probablement à un renforcement brutal de sa dangerosité.
Aucun scientifique ne pouvait présager d'un possible traitement à court terme. Il fallait lancer de nombreuses études immédiatement.
Il ne restait que l'alerte sanitaire et les mesures d'hygiène et de sécurité alimentaire.
Et la gestion de crise, autrement dit, de la panique.
Le choléra... Sous une forme mutante.
Tous les politiciens connaissaient l'impact dévastateur d'un mouvement de masse sur la croissance. La peur serait plus néfaste sur l'économie que le nombre de morts lui-même.
L'OMS demanda aux pays touchés de ne plus consommer de crustacés et rappela les mesures élémentaires d'hygiène : boire de l'eau en bouteille ou utiliser des systèmes performants de filtration, se laver les mains, manger des aliments bien cuits.
Autant dire l'impensable pour des millions d'individus.



