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Une rencontre
- Par Thierry LEDRU
- Le 25/08/2023
- 0 commentaire
L'image n'est pas nette et j'en suis désolé mais ce moment-là, où il s'est arrêté de courir pour me regarder, c'est un moment de joie profonde. Il n'a plus bougé, totalement immobile, aux aguets. Puis il a effectué quelques bonds avant de s'arrêter de nouveau. Il devait être aux environs de vingt et une heures, plateau de Millevaches, lumière du soir et je n'avais pas le temps d'affiner les règlages de luminosité de mon appareil photo. J'étais sorti pour capter les lumières du soir, celles que j'aime tant et puis, il a surgi de la forêt pour traverser le pré. J'ai visé aussitôt, "visé" avec mon appareil photo et j'ai pensé ensuite que dans quelques semaines, la chasse va reprendre...Alors pour mettre un terme à cette rencontre, je lui ai crié dessus en agitant les bras. Sa seule chance de survivre sera d'avoir peur de nous, de nous tous.
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J'ai fait de mon mieux (suite)
- Par Thierry LEDRU
- Le 25/08/2023
- 0 commentaire
Il y a bientôt dix ans que j'ai écrit ce texte.
Et aujourd'hui ? Quel bilan en faire ? Où en suis-je dans ce flot de questions au regard de l'actualité de la planète ? Lorsque j'étais instituteur, je considère que j'étais inséré dans la vie sociale étant donné que j'avais sous ma responsabilité le développement cognitif, philosophique, physique, émotionnel, affectif, psychologique de jeunes enfants. Aujourd'hui, je vis en retrait de la société, un retrait de plus en plus profond. J'ai quelques connaissances autour de moi mais aucun ami. Je passe toutes mes journées avec Nathalie. Nos trois enfants sont loin. Il nous arrive donc de ne voir personne pendant plusieurs jours, absolument personne. Par choix, parce que nous n'en éprouvons aucun besoin et que lorsque ça arrive, c'est uniquement pour des raisons précises, un artisan, un commerçant, un voisin, les contingences de la vie quotidienne. Je sais que cet effacement social va encore s'accentuer. J'en arrive même à éprouver une forme de rejet de l'humain. J'en connais les raisons : l'atteinte au Vivant que cette humanité génère.
Selon les chiffres, le nombre de personnes visitant des destinations écotouristiques à travers
le monde ont atteint les 152 millions en 2022.
Cela représente une augmentation de 25% par rapport aux 122 millions d‘écotouristes enregistrés en 2016.
En termes de dépenses, le marché mondial de l‘écotourisme atteindra près de 649 milliards de dollars en 2023,
soit une augmentation de 3% par rapport aux 630 milliards de dollars en 2016.
L'écotourisme par avion...Et il faudrait que j'aime l'humanité ?
21 sept. 2022
La consommation mondiale de viande ne cesse de croître depuis des décennies. Comme le montre notre graphique basé sur les données de la Food and Agriculture Organization des Nations Unies (FAO), la production mondiale de viande a été multipliée par cinq depuis les années 1960.
Au cours des dernières années, on a pu observer de nombreuses évolutions dans l'agriculture mondiale. Les coûts de production de la viande ont notamment diminué en lien avec la hausse de la production d'aliments pour bétail, comme le soja ou le maïs, ce qui a permis d'augmenter l'offre dans de nombreux pays. C'est surtout dans les pays asiatiques très peuplés que la demande en viandes et produits carnés a fortement augmenté. Aujourd'hui, il est estimé que 43 % de la production mondiale est localisée en Asie.
Plus de 150 millions d’animaux sont tués chaque jour dans le monde pour se nourrir, rien que sur terre. Cela représente 56 milliards d’animaux terrestres tués chaque année. En incluant les poissons sauvages capturés et les poissons d’élevage, nous obtenons un total quotidien de près de 3 milliards d’animaux tués.
Rien qu’aux États-Unis, environ 9 milliards de poulets éclosent chaque année dans le seul but d’atteindre une taille comestible et de mourir pour la consommation humaine. La souffrance animale est la conséquence la plus directe de la consommation de viande, mais il y a aussi des conséquences involontaires de manger des animaux.
Entre 37 et 120 milliards de poissons sont tués chaque année dans les fermes commerciales, et 2,7 billions d’autres sont capturés et tués dans la nature. Dans les élevages industriels, les poissons n’ont pratiquement aucune protection. La vidéo de la première enquête à grande échelle sur la pisciculture intensive en Europe montre des poissons sortis des filets sans réfléchir et jetés dans des récipients en plastique, où ils s’asphyxient lentement. Certains d’entre eux ratent la poubelle et se battent à mort sur le sol.
150 millions d'animaux tués chaque jour. Et il faudrait que j'aime l'humanité ?
Non, je ne l'aime pas. Et c'est définitif. Et son extinction ne me traumatiserait pas. Le charnier que ça représenterait serait dérisoire au regard de ceux qu'elle a déjà répandus.
Par conséquent, pour en revenir à la question posée dans le texte suivant :
Vaut-il mieux rester en dehors du chaos et montrer à l'humanité qu'une vie de recherche intérieure est possible et de cette façon, participer à l'éveil du monde, sans aucune intention mais par « contamination » ou doit-on s'impliquer dans la lutte partagée si on souhaite apporter sa contribution à cet éveil possible au risque de ne pas explorer en soi les gouffres les plus lointains ?
J'ai ma réponse : je me retire.
Ce blog restera le dernier lien avec les autres humains.
"J'ai fait de mon mieux" (janvier 2014)
S'engager. Ou se retirer ?
Je vois bien depuis quelque temps à quel point certains problèmes de l'actualité m'interpellent, à quel point ils occupent mon esprit.
Est-ce que je dois me retirer de cette agitation si je souhaite explorer les questionnements existentiels qui m'attirent ? Cette exploration, hors du temps et de l'espace, ne devient-elle qu'une fuite égoïste?
J'imagine bien ces deux entités.
L'une est insérée dans la vie quotidienne et œuvre à l'analyse des phénomènes qui l'entourent et dans laquelle, elle se sent exister. Mais le risque est grand de disparaître partiellement dans ce chaos. Est-ce qu'il est possible de rester lucide quand l'implication pousse sans cesse l'individu à n'exister qu'au regard des phénomènes extérieurs ? L'équilibre entre le regard vers l'autre et le regard vers soi est-il réalisable ?
L'autre entité vit dans un espace clos, une dimension protégée par un refus de l'imbrication sociale. Je ne vis pas avec mon époque, je vis avec mon instant présent. Uniquement.
Mais que peut explorer en lui un individu qui n'a aucun regard extérieur ? De quoi son monde est-il fait ? Y a-t-il en nous une dimension pré existante que l'on se devrait de parcourir en tous sens avant de se tourner vers l'immensité environnante ?
Vaut-il mieux rester en dehors du chaos et montrer à l'humanité qu'une vie de recherche intérieure est possible et de cette façon, participer à l'éveil du monde, sans aucune intention mais par « contamination » ou doit-on s'impliquer dans la lutte partagée si on souhaite apporter sa contribution à cet éveil possible au risque de ne pas explorer en soi les gouffres les plus lointains ?
Le philosophe apporte-t-il quelque chose à l'Humanité s'il ne vit que dans un donjon ?
La présence du philosophe peut-elle représenter un axe de réflexion pour l'individu qui entendra ses paroles en passant au pied du donjon ?
Le philosophe qui œuvre uniquement à sa connaissance intérieure est-il encore un philosophe ?
Le philosophe qui est impliqué dans la vie sociale et qui se sert des phénomènes qu'il observe est-il encore en état de philosopher ?
Je ne suis pas philosophe. Loin de moi cette idée. Je ne suis qu'un individu qui aime réfléchir. Qui en a besoin. Pour s'autoriser ensuite à être en paix.
Il existe parfois des tourments qui durent. Cela ne signifie pas que la paix est définitivement perdue. Mais il m'est impossible de m'extraire de ce tourment en lui tournant le dos. Je sais de toute façon que si je le laisse dormir, il reviendra en force, revigoré par la trêve que je lui aurais accordé. Si je veux que le tourment disparaisse, je me dois de l'épuiser, sans répit, jusqu'à ce que la totalité des armures qui l'enveloppent tombe au sol, que le nœud du problème apparaisse en plein jour.
Si je tente de dépasser le temps qui m'est imparti, que je me projette plus loin que mon existence sociale, peut-on considérer que la vie d'un individu lui appartient intégralement ou y a-t-il en chacun une mission d'exploration à mener, un compte-rendu à faire, un partage de données à inscrire, une responsabilité envers l'humanité entière ?
Je vis grâce à l'apport de l'Humanité, je suis inséré dans une vie planétaire, je suis le bénéficiaire d'une Histoire millénaire. Est-ce que je peux me positionner en retrait, est-ce que j'ai le droit de me retirer de tout et de continuer malgré tout à profiter de l'énergie dépensée par mes semblables ? Tous mes semblables. Est-ce que l'indigène de Bornéo a le droit de lutter, en mon nom, les armes à la main, contre la disparition des forêts primaires puisqu'il œuvre à ma propre survie ? Mais moi, que puis-je faire pour lui ?
Si je tente d'identifier le degré d'imbrications de chaque individu de la planète, il se construit très rapidement des liens indéfectibles. J'imagine la planète comme un corps immense et chaque individu accroché à un bout de peau, ancré dans une infime parcelle de terre, puisant sans retenue tout ce qu'il est possible d'absorber, sans aucune interrogation sur l'épuisement éventuel des réserves de vie, sur le bien-être des autres individus attachés à leur territoire.
Le philosophe doit-il se libérer de ces attachements et du haut de son donjon en expliquer à la masse les fonctionnements ou doit-il se mêler à la foule pour autopsier directement dans la chair ?
L'alternance entre les plongées abyssales et les survols est-elle envisageable ?
Peut-on réellement s'impliquer et rester objectif ?
J'aimerais que la mort soit un espace dans lequel il soit possible d'analyser son propre parcours, dans un état de paix absolue, avec un regard amusé et bienveillant. Comme un compte-rendu à établir et à transmettre à la Vie. Une âme détachée de son attachement corporel, une entité observatrice, sereine et émotionnellement apaisée.
"Voilà ce que j'ai fait. Je me suis souvent trompé, j'ai cherché à progresser et je sais qu'il restait encore du chemin à parcourir. Mais j’ai fait de mon mieux. "
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Aucun intérêt
- Par Thierry LEDRU
- Le 24/08/2023
- 0 commentaire
Voilà, aucun intérêt.
La plupart des gens s'en fiche. Oh, peut-être qu'ils vont avoir deux ou trois secondes d'émotion, du genre, "c'est triste quand même" et puis ça passera aussi vite que c'est venu.
Voilà pour quelles raisons, je n'ai absolument aucun espoir et que j'espère juste vivre assez longtemps pour assister à l'effondrement de l'espèce humaine. C'est même sans doute la dernière chose qui me motive à rester encore en vie.
Les poussins de manchots empereurs sont les premières victimes de la fonte de la banquise en Antarctique
La totalité des poussins de quatre des cinq colonies surveillés par l'étude sont morts à cause de la fonte trop précoce de la banquise.
Article rédigé parfranceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié le 24/08/2023 17:50
Temps de lecture : 2 min.
Une employée du parc Marineland prend soin d'un manchot d'une semaine, à Antibes, le 12 janvier 2003 (JACQUES MUNCH / AFP)
Les manchots empereurs seront-ils la première espèce polaire à disparaître en raison du réchauffement climatique ? Une étude scientifique, parue jeudi 24 août, constate une mortalité totale et "sinistre" des poussins dans plusieurs colonies de l'Antarctique, à la suite de la fonte record de la banquise ces derniers mois. "Nous le prévoyions depuis un certain temps, mais le voir réellement se produire est sinistre", a déclaré à l'AFP l'auteur principal Peter Fretwell, chercheur au British Antarctic Survey.
Sur cinq colonies surveillées dans la région de la mer de Bellingshausen, à l'ouest de l'Antarctique, toutes sauf une ont subi une perte "catastrophique" de 100% de poussins, qui se sont noyés ou sont morts de froid lorsque la glace a cédé sous leurs minuscules pattes. Ils n'étaient pas assez matures pour affronter de telles conditions, rapportent les chercheurs dans Communications: Earth & Environment, une revue du groupe Springer Nature. "Il s'agit du premier échec majeur de la reproduction des manchots empereurs dans plusieurs colonies en même temps en raison de la fonte des glaces de mer, et c'est probablement un signe de ce qui nous attend à l'avenir", ajoute Peter Fretwell.
La fonte précoce de la banquise menace leur reproduction
Lors du printemps de l'hémisphère sud de l'année dernière, de la mi-septembre à la mi-décembre, la banquise antarctique, qui se forme par congélation de l'eau salée de l'océan, avait atteint des vitesses de fonte record, avant de chuter en février à son plus bas niveau depuis le début des mesures satellitaires, il y a 45 ans. Or cette fonte précoce est intervenue au beau milieu de la période de reproduction des manchots empereurs, déjà complexe et fragile.
Ces oiseaux marins se reproduisent en plein hiver austral, lorsque les températures sont les plus rudes, un processus qui s'étale sur de longs mois, entre l'accouplement, le couvage et le moment où les poussins sont autonomes, grâce notamment à la formation de plumes imperméables, en général vers janvier-février.
Les manchots pourraient disparaitre d'ici à 2100
Les manchots empereurs sont certes capables de trouver des sites alternatifs, mais les records de fonte depuis 2016 menacent de dépasser leurs capacités d'adaptation, estiment les scientifiques. "Une telle stratégie ne sera pas possible si l'habitat de reproduction devient instable au niveau régional", conclut l'étude.
Le manchot empereur a récemment été classé comme espèce menacée par l'autorité américaine de protection de la faune. Outre la mise en péril de ses lieux de reproduction, il est également fragilisé par l'acidification des océans, autre effet du réchauffement climatique, qui menace certains crustacés dont il se nourrit. Le British Antarctic Survey estime qu'au rythme actuel du réchauffement climatique, la quasi-totalité des manchots empereurs pourraient avoir disparu d'ici à la fin du siècle.
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L'erreur est urbaine.
- Par Thierry LEDRU
- Le 23/08/2023
- 0 commentaire
La réflexion de ce chercheur, autant j'y adhère intégralement, autant je la considère comme totalement impossible. L'intégralité du système économique fait de la ville un lieu incontournable. Je prends le simple exemple du département de la Creuse : il n'y a pas de travail en dehors des quelques villes (toutes petites villes, Guéret ne comptant que 14 000 habitants, 3 ème plus petite préfecture de France en densité) et il n'y a aucun transport en commun. Les lignes SNCF ont été supprimées année après année. Il y a très peu de lignes de bus. Donc, il est indisensable d'avoir un véhicule, deux dans le cas d'un couple. Et on connaît tous le coût financier de l'automobile. J'ajoute que le désert médical, ici, on sait ce que ça signifie. Quant à la culture, les services à la personne, les structures sportives, les zones commerciales, l'énorme difficulté pour trouver des artisans disponibles, tout cela confère à la vie dans les zones rurales l'acceptation de contraintes et de limites qui sont rédhibitoires pour la plupart.
La population est âgée, les jeunes ne viennent pas ici, ou très peu et certains ne restent pas. Pourtant le prix de l'imobilier est un des plus bas de France. Mais il faut aussi des écoles, des collèges, des lycées, il faut comprendre que les enfants feront de la route et qu'ils n'auront pas pléthore d'activités extra scolaire. Et le Ministère de l'éducation nationale ferme les petites écoles les unes après les autres. Concentration, concentration...Rentabilité...Système financier avant d'être humain.
Il faudrait donc un changement radical des mentalités dans la population. Et rien n'indique qu'on en prend le chemin. C'est là d'ailleurs que la notion de liberté et de choix montre ses limites. Et elles sont considérables. J'imagine que beaucoup de gens aimeraient bénéficier de ce que nous, on considère comme une très grande qualité de vie malgré toutes les restrictions que j'ai citées. Si je devais résumer en un mot la qualité de vie dont nous jouissons, j'utiliserai le mot "paix". Une paix d'ailleurs entamée pendant la saison estivale par le tourisme qui se développe. Vivement la rentrée...
Maintenant, pour ce qui est d'un mouvement de masse vers les campagnes, je ne le souhaite aucunement dans le système actuel car cela signifierait une dévastation des espaces naturels. Si un tel mouvement devait avoir lieu, il ne serait respectueux de la nature qu'après un monumental changement dans les modes de vie. Si c'est pour exporter les nuisances de la ville à la campagne, ça ne serait qu'une accélération du processus mortifère.
Pour vivre à la campagne, dans les déserts humains, il faut avant tout aimer le foisonnement de vie de la nature et s'en réjouir. Et savoir se contenter des richesses offertes par cette nature.
Ce soir, comme tous les autres soirs, (on ne mange pas à midi), nous allons manger ce que le potager nous donne. Et quand la nuit sera tombée, on regardera les étoiles dans une obscurité totale et un silence inégalable. On écoutera sans doute le chant d'une chouette et le battement d'ailes des chauves-souris qui nichent sous le toit de la grange et seront entrées en chasse. Aucun bruit humain mais les sons de la nature.
Pourquoi il est grand temps de quitter les villes
Publié le : 22/08/2023 - 12:37
9 mn
En 2022 à Saint-Denis, sur le chantier du futur village des athlètes des JO de 2024. © AFP/Anne-Christine Poujoulat
Texte par :The Conversation
Par Guillaume Faburel, Université Lumière Lyon 2
Si le processus d’urbanisation globalisée ne semble pas vouloir marquer le pas, le géographe Guillaume Faburel nous invite à considérer le débranchement urbain dans son texte « Vider les villes ? », dont nous vous proposons des extraits. Retrouvez cette réflexion et bien d’autres dans le livre collectif Écologies. Le vivant et le social, publié aux éditions de la Découverte.
Vider les villes ? Voilà bien a priori une hérésie. La ville, c’est le progrès et l’émancipation. Tous les grands moments de notre civilisation y sont chevillés, des cités-États aux villes-monde et métropoles d’aujourd’hui. Pourquoi diable vouloir les vider ?
Simplement parce que tous les mois à travers le monde l’équivalent d’une ville comme New York sort de terre. À moins de croire dans le solutionnisme technologique et le durabilisme des transitions, il est temps de rouvrir une option envisagée dès les années 1970 : la désurbanisation de nos sociétés. Voici peut-être l’unique solution face à la dévastation écologique. Un seul « s » sépare demeure et démesure, celui de notre propre survie.
Aujourd’hui, 58% de la population mondiale est urbaine, soit près de 4,4 milliards d’habitants (dont presque 40% résidant aux États-Unis, en Europe et en Chine), contre 751 millions en 1950. Cette proportion est même annoncée à 70% en 2050 par l’Organisation des Nations unies (ONU).
[…]
Avec plus de vingt millions d’habitants, Mumbaï a vu sa superficie bâtie presque doubler entre 1991 et 2018, perdant ainsi 40% de son couvert végétal. Dhaka, dont la population de l’agglomération excède aussi vingt millions d’habitants, a vu disparaître 55% des zones cultivées, 47% des zones humides et 38% du couvert végétal entre 1960 et 2005. Pendant que la superficie bâtie augmentait de 134%.
Vue aérienne de Dacca, capitale du Bangladesh, la ville la plus densément peuplée au monde, avec 43 797 habitants au km carré. Elle manque d’espaces verts et l’air y est irrespirable pour ses 15 millions d’habitants. Getty Images/Selim Azad
Plus près de nous, le Grand Paris est le chantier d’aménagement le plus important de l’histoire de la capitale depuis le Second Empire (XIXe siècle), avec pas moins de deux cents kilomètres de lignes de métro supplémentaires, cent soixante kilomètres de tunnels à percer, soixante-huit gares à construire, quatre-vingt mille logements par an à sortir de terre.
En France d’ailleurs, la population urbaine a augmenté de 20% entre 1960 et 2018, pour officiellement dépasser les 80% de la population hexagonale en 2020, ramenés toutefois à 67% en ne tenant plus uniquement compte de l’influence des villes mais aussi de la taille des peuplements (critère de densité des constructions). Près de la moitié vit dans l’une des vingt-deux grandes villes (dont quatre millionnaires en nombre d’habitants), à ce jour officiellement dénommées métropoles. Et, depuis ces centres métropolitains jusqu’aux couronnes périurbaines, comme dans un bon tiers des périmètres de villes moyennes et d’inter-communalités (elles-mêmes grossissantes par volontarisme réglementaire), l’urbanisation croît deux fois plus vite en surface qu’en population (et même trois fois dans les années 1990, soit annuellement la taille de Marseille, un département tous les dix ans, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en cinquante ans).
La métropolisation du monde
Les foyers premiers ainsi que le modèle principal de cette croissance sont assurés par les grandes agglomérations, au premier chef les sept villes-monde (New York, Hong Kong, Londres, Paris, Tokyo, Singapour et Séoul) et leurs épigones, cent vingt métropoles internationales. Elles représentent en cumul 12% de la population mondiale pour 48% du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial. Il y a donc du capital à fixer et de la « richesse » à produire… À condition de continuer à grossir. Tokyo a déjà un PIB supérieur à celui du Canada, Paris à celui de la Suisse…
Engagée depuis une quarantaine d’années dans les pays occidentaux, la métropolisation représente le stade néolibéral de l’économie mondialisée : polarisation urbaine des nouvelles activités dites postindustrielles et conversion rapide des pouvoirs métropolitains aux logiques de firme marchande.
Elle incarne l’avantage acquis ces dernières décennies par les grandes villes : articulation des fonctions de commandement (ex : directions d’entreprises) et de communication (ex : aéroports, interconnexions ferroviaires, etc.), polarisation des marchés financiers (ex : places boursières et organismes bancaires), des marchés d’emplois de « haut niveau » – que l’Insee qualifie de métropolitains depuis 2002 (conception-recherche et prestations intellectuelles, commerce interentreprises et gestion managériale, culture et loisirs) ou encore de marchés segmentés de consommation (tourisme, art, technologies…).
[…]
Une empreinte environnementale et sanitaire déplorable
Or, occupant seulement 2% de la surface de la Terre, le fait urbain décrit produit 70% des déchets, émet 75% des émissions de gaz à effet de serre (GES), consomme 78% de l’énergie et émet plus 90% de l’ensemble des polluants émis dans l’air pour, souvenons-nous, 58% de la population mondiale.
Pour les seuls GES, vingt-cinq des cent soixante-sept plus grandes villes du monde sont responsables de près de la moitié des émissions urbaines de CO2 – la fabrication du ciment représentant près de 10% des émissions mondiales, en augmentation de 80% en dix ans. À ce jour, 40% de la population urbaine mondiale vit dans des villes où l’exposition à la chaleur extrême a triplé sur les trente-cinq dernières années.
Plusieurs mégapoles s’enfoncent annuellement de plusieurs centimètres sous le poids de la densité des matériaux de construction et du pompage des nappes phréatiques (Mexico, Téhéran, Nairobi, Djakarta…). La prévalence des maladies dites de civilisation est nettement plus importante dans les grandes villes, responsables de quarante et un millions de décès annuels à travers le monde (cancers, maladies cardiovasculaires et pulmonaires, diabète et obésité, troubles psychiques et maladies mentales).
Enfin, selon le Fonds monétaire international, à l’horizon de la fin du siècle, 74% de la population mondiale (annoncée en 2100 urbaine à 80%) vivra des canicules mortelles plus de vingt jours par an. Un point de comparaison : la canicule de 2003 en France, 15 000 morts, en dix-huit jours. D’ailleurs, en France, les pollutions atmosphériques des grandes villes sont responsables de 50 000 morts annuellement.
Le secteur du bâtiment-travaux publics (BTP), toutes constructions confondues (mais à 90% dans les aires définies comme urbaines), représente 46% de la consommation énergétique, 40% de notre production de déchets et 25% des émissions de GES. L’autonomie alimentaire des cent premières villes est de trois jours (98% d’alimentation importée) et Paris, par tous ses hectares nécessaires, a une empreinte écologique trois cent treize fois plus lourde que sa propre superficie.
[…]
Si l’on croise les données de nos impacts écologiques avec celles des limites planétaires, on constate que l’empreinte moyenne de chaque Français va devoir être divisée par quatre à six pour prétendre à la neutralité carbone à horizon de 2050. Pour ce faire, loin du technosolutionnisme ambiant et du durabilisme du verdissement, l’autonomie, comprise comme autosubsistance et autogestion, est le seul moyen de se figurer l’ensemble de nos pressions et de les contenir par l’autodétermination des besoins, au plus près des ressources et de leurs écosystèmes. Ceci, sans pour autant négliger nos interdépendances sociales et quelques-unes de nos libertés.
Une pancarte sur une statue indique «Grand Péril Express» à côté d’un drapeau du mouvement Extinction-Rebellion lors d’une manifestation contre les projets d’urbanisation des terres agricoles en Île-de-France, devant l’Hôtel de Ville de Paris, le 10 octobre 2021. © AFP/Thomas Samson
Or pour faire autonomie, toute ville devrait produire 100% de son énergie, qui plus est renouvelable (or, à ce jour, Lyon, Bordeaux ou Rennes n’en produisent par exemple que 7% à 8% , non renouvelables), remettre en pleine terre entre 50% et 60% des sols pour la production vivrière et le respect du cycle de l’eau (à ce jour, entre 1% et 1,5% dans les villes labellisées Métropoles françaises), ou encore restituer aux écosystèmes au moins 15% des sols urbanisés pour la biodiversité. Tout ceci est infaisable morphologiquement et, quoi qu’il en soit, impensable dans le cadre d’une ville devenue médiation première du capital.
Nous n’avons en fait pas d’autre choix que de nous affranchir des grandes centralités et de leurs polarités, comme certains espaces périurbains commencent à le faire ; en déconcentrant et en relocalisant, en décentralisant, sans omettre de décoloniser quelques habitudes et modes de vie.
Mais comment passer de l’ère de taire l’inconséquence de nos écologies urbaines à l’âge du faire des géographies posturbaines, sans pour autant rétrécir la société par le jeu des identités et le retour de quelques barbelés ? Quelles sont les conditions d’une désurbanisation sans perte d’altérité, et sans oublier cette fois la communauté biotique ?
Bientôt, le débranchement urbain ?
Cette autre géographie est d’ores et déjà en construction, à bas bruit. Les espaces plus ouverts, ceux des campagnes, offrent d’autres possibilités, sous condition de révision de quelques comportements, particulièrement ceux liés à nos mobilités, connectivités et divertissements. En France, cela correspond au foisonnement d’alternatives au sein des espaces dessinés par les treize mille petites villes et petites villes de proximité, bourgs et villages centre, auxquels il faut ajouter les milliers d’autres villages, hameaux et lieux-dit : néoruralités qui connaissent leur septième vague d’installation, néopaysanneries dynamiques, zones à défendre, communautés existentielles/intentionnelles, écolieux et fermes sociales…
Permaculture et autosubsistance vivrière, chantiers participatifs et autoconstruction bioclimatique, épiceries sociales ambulantes et médiathèques villageoises itinérantes, fêtes locales et savoirs vernaculaires… sont clairement ici en ligne de mire. Et l’on pourrait imaginer des foires locales aux logements, puisque près de trois millions sont vacants dans les périphéries, alors que ce secteur est prétendument en crise. Et, toute cette effervescence ne concerne pas moins de 30% du territoire hexagonal.
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Paru le 12 janvier 2023. ©Éditions de la Découverte, CC BY-NC-ND
Là serait la raison du débranchement urbain : cesser d’être les agents involontaires des méga-machines urbaines en recouvrant de la puissance d’agir, non plus pour faire masse contre la nature mais pour faire corps avec le vivant. Le triptyque habiter la terre, coopérer par le faire, autogérer de manière solidaire peut constituer la matrice d’une société écologique posturbaine. À condition de vider les villes, les grandes, et de cheminer enfin vers le suffisant.
Guillaume Faburel, Professeur, chercheur à l'UMR Triangle, Université Lumière Lyon 2
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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Lumières du soir
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/08/2023
- 0 commentaire
Depuis des années, je traque les couchers de soleil.
J'ai découvert au fil de mes émerveillements qu'il fallait zoomer pour en pénétrer pleinement la beauté, pour en révéler la matière.
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Hashtag secheressemoncul
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/08/2023
- 0 commentaire
Désolé mais ça existe. Et il y a également le hashtag caniculemoncul.
Hier, j'ai reçu un commentaire dans lequel la personne raillait les climatologues. Un habitant de Lorraine qui disait que ses citernes d'eau pluviale étaient pleines. Grand bien lui fasse. Au lieu de se moquer des climatologues, il devrait juste s'en réjouir.
Quant à la compréhension entre la différence fondamentale entre climatologie et météorologie, je pense pour que pour un certain nombre d'individus, c'est une nuance qui ne leur est pas accessible...
Depuis des années, les climatologues expliquent que le réchauffement ou dérèglement anthropique induira des phénomènes d'ampleur qui pourront contredire ponctuellement cette réalité du réchauffement planétaire. Et ils disent bien : planétaire.
Mais là, encore une fois, pour beaucoup d'individus, cette précision n'est pas entendue. Ils se contentent de regarder le thermomètre sur leur balcon.
Effarant.
C'est juste la mise en lumière de cet épouvantable "Moi, je".
La notion d'empathie envers la planète et le monde du vivant, ça leur passe à quinze mille au-dessus de la tête.
Rien à attendre de bon de ces gens-là. Et désormais, on a même affaire sur les réseaux sociaux à des groupes qui s'en prennent aux météorologistes et les conspuent.
L’association Météo Centre insultée et harcelée sur les réseaux sociaux par des climatosceptiques
De
Jeudi 17 août 2023 à 14:48
L’association Météo Centre qui supervise un réseau de stations météorologiques autonomes sur l'ensemble de la région Centre-Val de Loire est victime de harcèlement sur les réseaux sociaux. En cause, les climatosceptiques adeptes des théories du complot.
Florentin Cayrouse (à gauche) et Olivier Renard (à droite) ont installé une station météorologique au château royal d'Amboise - Armand Moreira
Des groupes organisés
La publication faisant état de l'observation d'un cavum a été un événement déclencheur pour Météo Centre. "Maintenant c’est sur chaque publication, on a un commentaire qui remet en doute la canicule ou le réchauffement climatique", explique Olivier Renard. Et la force de frappe de ces comptes souvent anonymes surprend. "Jusqu’ici c’était plutôt des personnes assez isolées. Là on sent bien qu’il y a des organisations. Notre publication a même été partagée sur plusieurs comptes de climatosceptiques avérés au niveau international", raconte-t-il. Face à ce harcèlement, l’association a donc dû prendre des mesures. "On a décidé de bannir systématiquement les comptes climatosceptiques".
Météo Centre coordonne plus de 80 stations météorologiques autonomes sur l'ensemble de la région Centre-Val de Loire, dont cinq en Indre-et-Loire. Pour ces passionnés, le but est d’obtenir des prévisions météo dans les localités moins couvertes par Météo France et d'observer certains microclimats propres au territoire.
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Quelle est la différence entre climat et météo ?
Guillaume 21 avril 2021Changement climatique
Le changement climatique est un thème incontournable des questions environnementales du XXIème siècle. Cependant, une confusion fréquente consiste à associer deux disciplines pourtant différentes : la climatologie et la météorologie. Cet article vous propose d’y voir un peu plus clair !
Deux composantes permettent de distinguer météo et climat : la composante spatiale, mais aussi la composante temporelle. La météorologie est donc la science des phénomènes atmosphériques actuels et leur prédiction à court terme. Tandis que la climatologie étudie l’évolution à long terme des caractéristiques climatiques et de leurs changements à venir sur de grandes échelles temporelles.
Les applications smartphone de météorologie ne renseignent pas sur le climat !
Une météorologie axée sur les grandeurs atmosphériques
La météorologie étudie avant tout les phénomènes et grandeurs atmosphériques. Elle est pour ces raisons reliée à la géophysique et la mécanique des fluides. L’objectif de la discipline est donc d’établir des prévisions pour ces grandeurs atmosphériques à court ou moyen terme.
Les 6 principales grandeurs atmosphériques suivies par les météorologues sont :
Les températures (relevées par réseau de stations météorologiques) ;
La pression atmosphérique (mesurée en hectopascal hPa : 1 hPa = 0,00098 atm) ;
La pluviométrie (précipitations en mm de colonne d’eau) ;
La couverture nuageuse (ou nébulosité) ;
Le degré d’hygrométrie (ou taux d’humidité) ;
La vitesse du vent (épisodes venteux, tempêtes, cycloniques …).
Depuis 1873, le réseau de stations météorologiques a nettement progressé. Aujourd’hui, plus de 10.000 stations terrestres et 5000 stations en mer de haute technologie suivent les grandeurs atmosphériques.
La climatologie en tant que science de l’atmosphère
La composante spatiale fait varier les tendances climatiques comparées
La climatologie se concentre sur les conditions moyennes de l’atmosphère, sur une échelle temporelle longue et sur de vastes zones géographiques. La composante spatiale est importante, car elle prend en compte des indices climatiques variables selon ces échelles. Si la composante temporelle est donc comparable à première vue, deux courbes issues de deux échelles spatiales différentes ne le seront pas forcément.
Par exemple, la courbe de Mann (Mann et al., 1999) étudie l’évolution moyenne des températures depuis plus de 1000 ans sur l’ensemble de l’Hémisphère Nord. Or certains détracteurs lui reprochent des résultats contraires, notamment à l’échelle régionale. C’est une erreur de perception spatiale des données. Plus l’échelle est locale, plus il est difficile d’extrapoler les tendances obtenues pour l’ensemble de la planète. En d’autres termes, le changement climatique est spatialement hétérogène. C’est pourquoi la fameuse courbe de Mann en crosse de hockey ne rend pas bien compte de l’optimum médiéval, puisque ce phénomène climatique n’apparaît que dans certaines données climatiques passées, comme par exemple en Angleterre (Lamb, 1965).
La courbe de Mann (Mann et al., 1999).
Normales de températures en climatologie
Pour comparer des variations climatiques entre différentes régions du globe et durant de grandes échelles temporelle, les climatologues ont recours à des normales climatiques. Ce sont des moyennes arithmétiques de paramètres climatiques (température, pluviométrie, …) pour des intervalles de temps définis. L’OMM (Organisation Mondiale du Climat) recommande de considérer des périodes de 30 ans. Par exemple, la période 1951-1980 telle que l’utilise le graphique ci-dessous de la NASA. Le graphique d’anomalie des températures globales correspond sur l’axe des ordonnées à la différence entre la température globale pour chaque année et la normale des températures sur la période 1951-1980.
Anomalies de température entre 1880 et 2020 (sources : NASA)
Climatologie et indices climatiques
En définitive, la climatologie prend en compte différents indices climatiques, selon la période et la zone spatiale étudiées. Il est ainsi possible de suivre la variabilité naturelle du climat terrestre. Mais aussi, à partir de modèles robustes, d’en déduire l’impact des activités humaines. Voici ci-dessous quelques exemples d’indicateurs climatiques.
A partir de données géophysiques, géochimiques et géologiques :
Bilan radiatif terrestre ;
Composition et évolution chimique de l’atmosphère ;
Épisodes géologiques majeurs ;
Érosions et altérations des roches à différentes échelles temporelles ;
Variation de l’albédo et de la cryosphère ;
Evolution et impact de la végétation mondiale ;
Tectonique des plaques, ouvertures océaniques.
Le cycle biogéochimique du carbone représente aussi une somme d’indicateurs climatiques pertinents. En effet, l’accumulation de CO2 atmosphérique contribue au forçage radiatif global de l’atmosphère terrestre. Sources : IPCC (GIEC), 2021.
A l’échelle des décennies, des siècles et des millénaires :
Réseau mondial de mesures météorologiques fiables (depuis 1873) permettant de calculer la température moyenne globale ;
Suivi des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) ;
Surfaces mesurées des banquises en Arctique et Antarctique (photos aériennes ou satellites) ;
Données historiques, témoignages avérés, données agricoles. Exemples des relevés de dates des vendanges en France depuis 1900, datation très ancienne des premières floraisons de cerisiers au Japon ;
Analyse des pollens conservés dans les sédiments lacustres en lien avec les climats passés.
Le célèbre indicateur climatique de la floraison des cerisiers au Japon.
A l’échelle du million d’années :
Composition isotopique des atomes d’oxygène fixés dans les molécules d’eau d’une colonne forée de glaces polaires (températures de surface selon le thermomètre isotopique) ;
Composition chimique des bulles d’air fossiles (teneurs passées en dioxyde de carbone).
Météorologie et climatologie : en résumé
Météorologie et climatologie sont donc deux disciplines différentes ! Ainsi, lorsqu’un rapport scientifique envisage l’évolution possible des climats (scénarios RCP), il envisagera la variation d’indicateurs climatiques et en tirera des conclusions sur l’évolution du climat dans un proche horizon, à l’échelle d’un territoire. Mais en aucun cas, les modèles ne pourront prévoir la météo exacte du prochain siècle ! Par exemple, pour l’horizon 2100, les climatologues envisagent un climat méditerranéen en Auvergne (scénario RCP 4.5).
Le climat sera en effet plus chaud et plus sec, avec des associations végétales remontant depuis le sud de la France. Mais en aucun cas, il ne sera possible de publier le bulletin météorologique de Clermont-Ferrand du 17 avril 2100. C’est pourquoi il et crucial de bien saisir la nuance entre météorologie et climatologie !
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Pépinière
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/08/2023
- 0 commentaire
Dans la continuité du texte précédent, je précise qu'on garde tous les noyaux de prunes, mirabelles, pêches, abricots que le verger nous fournit et qu'on les plante dans un grand bac en bois que j'ai construit la première année qu'on est arrivé ici.
Actuellement, on a huit pêchers, douze pruniers, cinq mirabelliers, deux abricotiers qui ont germé. Ce seront donc des arbres "francs", issus de noyaux et non de greffes sur des porte-greffes pas toujours bien capables de s'enraciner profondément et donc peu susceptibles de résister aux années caniculaires qui vont se succéder. Il est bien plus préférable de favoriser des arbres sur noyaux.
Si vous n'avez pas de terrain suffisamment grand ou pas de terrain du tout, vous pouvez toujours fabriquer une mini serre, faire germer des noyaux et aller les planter en lisière de forêt, ou dans des prés de pommiers abandonnés. Quand on y fait attention, c'est effarant le nombre d'anciens vergers qui ont été abandonnés. Question de rentabilité...A cent mètres de la maison, il y a un ancien verger avec un cerisier, un prunier (prune jaune), un pommier et un poirier. Plus personne ne s'en occupait, les propriétaires sont morts, les héritiers ne sont pas intéressés, le notaire n'arrive même pas à tous les retrouver...
J'ai taillé les arbres et j'y plante mes noyaux germés.
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L'homme qui plantait des arbres
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/08/2023
- 2 commentaires
L'Homme qui plantait des arbres est une nouvelle écrite en 1953 par l'écrivain français Jean Giono pour « faire aimer à planter des arbres », selon ses termes. Dans ce court récit, le narrateur évoque l'histoire du berger Elzéard Bouffier, qui fait revivre sa région, en Haute Provence, entre 1913 et 1947, en plantant des arbres. Bien qu'il s'agisse d'une fiction, la nouvelle parvient à inciter le lecteur à croire à l'existence réelle du berger et de sa forêt.
Écrite à la suite d'un concours du magazine américain Reader's Digest, la nouvelle a eu un retentissement mondial. Elle est aujourd'hui considérée comme un manifeste à part entière de la cause écologiste. En effet, le berger ne parvient pas seulement à créer une forêt : celle-ci a des conséquences sociales et économiques, qui permettent aux villages des alentours d'accueillir de nouvelles familles alors qu'ils étaient menacés de désertification. Avant même l'invention de la notion de développement durable, la nouvelle en donne ainsi une illustration poétique.
La nouvelle véhicule de nombreux messages : écologiques, humanistes, politiques. L'histoire d'Elzéard Bouffier est en effet considérée dans la littérature écologiste comme une parabole de l'action positive de l'homme sur son milieu et de l'harmonie qui peut s'ensuivre. La nouvelle est également une ode au travail, à l'opiniâtreté, à la patience, à l'humilité, et à la ruralité.
Le récit de Giono a donné lieu à un film d'animation canadien du même titre en 1987, réalisé par l'illustrateur Frédéric Back et lu par Philippe Noiret, et qui a obtenu plus de quarante prix à travers le monde.
L'Homme qui plantait des arbres est aujourd'hui reconnue comme une œuvre majeure de la littérature d'enfance et de jeunesse et elle est, à ce titre, étudiée en classe.
Juste pour information.
Près de la maison, à deux kilomètres, il y a eu une coupe rase. Cinq mille mètres carrés d'arbres abattus, principalement des chênes. Un jour, je me suis arrêté et je suis allé discuter avec les bûcherons.
Ils m'ont dit que le propriétaire abandonnait tous les "restes" qui n'étaient pas utilisables pour les scieries, c'est à dire les grosses branches et parfois même des troncs trop "tordus".
Il a contacté le propriétaire pour dire que j'étais intéressé.
Au final, la stère de bois me revient à vingt euros. (72 euros en Savoie, 65 ici, dans la Creuse) A moi de me débrouiller pour tout nettoyer.
J'ai donc tronçonné et fendu pour environ quinze stères de bois sur place. Pas besoin d'aller faire de la musculation...
Mais j'ai demandé également si le propriétaire avait un projet de reboisement et la réponse était négative. J'ai donc demandé si je pouvais reboiser moi-même et il a accepté. Je vais donc planter des glands, des châtaignes et des noisettes.
C'est ce qu'on a fait ici, sur nos 4700 mètres carrés et deux terrains "sauvages" qu'on n'a pas encore achetés mais ça va se faire. On a 73 chênes et 27 châtaigners qui ont poussé. Quant aux noisetiers, on ne les compte plus. Comme on a déjà un très gros chêne qui donne des milliers de glands et un châtaigner qui en donne tout autant, c'est vraiment très simple de le faire dans toutes les coupes rases abandonnées qu'on trouve dans nos randonnées.
Donc, on plante. On ne connaîtra pas l'ombre accueillante donnée par ces futurs grands arbres mais d'autres en profiteront.
Un sac à dos, une petite binette, un trou, un gland, une châtaigne, une noisette et la nature fera le reste.
Faire ce qu'on peut avec ce qu'on a.