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Paradigmes et schémas mentaux.
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/10/2010
- 2 commentaires
Je suis stupéfait par la force des conditionnements chez les enfants. Effrayé aussi. Ces paradigmes, vastes champs de pensées qui deviennent des schémas mentaux et qui donnent à leurs vies des directions pré-tracées.
Ces certitudes qui leur sont imposées au fil du temps, ces façons de concevoir la vie et tous les évènements exogènes qui la constituent, tous ces enfermements que le monde adulte met en place en toute conscience et avec bonne conscience, c'est absolument effroyable. Il n'y a pas de liberté de penser, pas de liberté de grandir mais juste des tuteurs contre lesquels il est obligatoire de rester fixé. Les adultes concernés et "responsables" vont voir dans ce chemin une croissance alors qu'il ne s'agit que d'un élargissement horizontal de la conscience. Il ne s'agit pas en fait de s'élever mais de s'étendre dans des champs de pensées déjà exploités.
L'école est un champ de pensées, un paradigme extrêmement puissant et les schémas mentaux des enfants devront s'y conformer. Le monde du travail prendra la relève. Il s'agit de maintenir un système économique et de produire les éléments participants. Chacun aura la possibilité de s'étendre dans ce champ de pensées et de mettre en place une influence proportionnelle à son engagement dans le système.
Du patron à l'ouvrier, rien ne change sinon, cette influence participative. Mais personne ne remet en cause les paradigmes. Chacun suit le chemin qui a été tracé par la puissance des paradigmes archaïques et l'éducation reçue. Interviennent bien entendu les conditions d'existence. Naître dans un berceau doré est préférable pour jouir au mieux du paradigme originel : le pouvoir.
En 28 ans de carrière, j'aurais aimé savoir ce que sont devenus les enfants d'ouvriers et ceux de cadres...Ils ne doivent pas être nombreux ceux ou celles qui sont sortis de la "norme"...
Mais il ne s'agit pas là de réfléchir à l'égalité des chances, c'est un autre débat.
Je m'interroge sur la puissance des formatages et sur la perception de la réalité que nous en retirons. Etant donné que nous vivons dans un environnement familial, social, intellectuel, culturel, existentiel, il me semble difficile de parvenir à une vision autre que celle qui nous a toujours été proposée. C'est là que je parle de paradigme (méta théorie) et de schémas mentaux ( applications expérimentales).
Chez les enfants, ces méta théories ont une force gigantesque étant donné qu'elles s'installent chez des individus vierges de tout prérequis.
Regardons un arbre par exemple avec des enfants de CM2. Certains seront fiers d'en donner le nom, d'autres de le dessiner parfaitement, d'autres de manger ses fruits, d'autres voudront y faire une cabane...Mais qu'en est-il de leur perception de la vie de cet arbre. Quand je leur dis qu'il est "vivant comme nous", ils me regardent bizarrement...Si j'ajoute qu'il perçoit lui aussi son environnement, la lumière, la qualité de l'air, la pureté de la pluie, qu'il a mal quand on casse une branche, qu'il va chercher à soigner la plaie comme nous quand on tombe, qu'une plante verte dans une maison réagit favorablement aux soins attentionnés qu'on lui prodigue, que certains acacias d'Afrique communiquent entre eux en diffusant des parfums nauséabonds pour prévenir leurs congénères de l'arrivée d'herbivores etc etc...on va me taxer d'anthropomorphisme...Je ne suis plus dans le cadre, je sors du paradigme, je ne tiens plus mon rôle.
A la base de nos pensées, il y a des croyances adoptées, à travers des expériences parfois, mais bien souvent à travers une éducation modélisée. Il ne s'agit pas de tout remettre en cause mais de garder à l'esprit que nos certitudes d'aujourd'hui peuvent être les erreurs de demain. Ca n'est pas Copernic qui me contredirait...Oui, bien sûr, on n'en est plus là, la science a considérablement progressé, nos connaissances ne sont plus fondés sur des extrémismes religieux (pas chez tout le monde...) mais elles le sont sur d'autres paramètres. Et rien ne dit que ces paramètres soient totalement objectifs. Ils correspondent aux paradigmes en place. Alfred Wegener a passé sa vie a essayé de convaincre le monde scientifique que sa théorie des plaques tectoniques était bonne. Il en est mort. Rupert Sheldrake tente d'apporter les preuves que l'évolution se fait au rythme de l'intégration des champs morphogénétiques, la physique quantique reste encore de nos jours un sujet réservé à une élite...etc...etc...Il faudra de nouveau des millénaires pour que les paradigmes changent.
L'intégration sociale d'un individu si elle doit passer par son adaptation aux paradigmes en cours ne reflète pas une liberté de penser mais juste une liberté d'accomodation. Il conviendrait par conséquent d'apporter à l'individu, à l'enfant prioritairement, une démarche existentielle qui lui apporterait la lucidité nécessaire pour ne pas oeuvrer aveuglément au maintien des paradigmes...Cela comporte de sa part une vigilance constante au regard des schémas de pensées qu'il porte. L'objectif d'une vie tient-il dans un cheminement à suivre ou dans un cheminement à tracer ?
"Celui qui marche dans les pas d'autrui ne laisse pas ses propres traces." Thoreau.
Que nous soyons conscients ou non de leurs présences, ces schémas de pensées conditionnenent nos vies. Ils déterminent nos réactions, nos actes, nos objectifs, nos constructions. Ile ne sont pas nécessairement néfastes, il faut le préciser. Ce qui est néfaste à mon sens, c'est de réagir sans savoir d'où ils viennent. En prendre conscience permet également de ne pas être ballotés mais d'être ancrés dans une réalité qui parfois nous pèsent.
Nous ne sommes pas nécessairement responsables de nos actes. Mais nous sommes responsables de notre ignorance.
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La pensée jaune fluo. (école)
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/10/2010
- 0 commentaire
Avec les enfants de ma classe (CM2), je travaille beaucoup sur l'observation de soi. Quand je leur demande de se concentrer sur une tâche, ils doivent colorier la pensée en jaune fluo dans leur tête afin de voir passer les autres pensées qui s'imposent.
Hier, une enfant a dit : "Dans ma tête, c'est un vrai arc en ciel !"
Grand éclat de rire !
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Gaïa
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/10/2010
- 4 commentaires
Peter Russel "La Terre s'éveille. Les sauts évolutifs de Gaïa."
Publié en 1982...
"On a beaucoup écrit et parlé à propos de cette idée qui veut que la Terre elle-même, prise dans son ensemble, soit comparable à un être vivant doté de fonctions vitales et capable de s'auto-réguler et ainsi de demeurer "en vie". En cette époque où pour la première fois l'humanité risque de mettre à mort, littéralement, la planète grâce à laquelle notre évolution depuis les premiers animacules marins et, en fait, notre existence même aujourd'hui, ont été possible.
Le symbole de la déesse Gaia, du nom que les anciens grecs donnaient à la Terre, est devenu un point de ralliement pour tous ceux et celles qui croient en la possibilité d'un changement radicale dans notre manière de voir, percevoir et concevoir notre planète. Les notions d'interdépendance de toute Vie et de grande fragilité des écosystèmes dont dépendent les myriades d'espèces vivantes peuplant notre monde sont maintenant admises par la science et par toutes les couches de la société.
Mais pourquoi alors nous acharnons-nous à détruire l'environnement par notre mode de vie gaspilleur et peu soucieux des conséquences à long terme, demeure un mystère qu'il est urgent d'élucider. Alors que les experts en environnement, aussi bien du gouvernement que des groupes écologiques, nous avertissent que le temps nous est compté pour effectuer des changements majeurs dans notre comportement à l'égard de la planète, il est tentant de se poser la question: "Qu'est-ce qui fera vraiment changer l'être humain au point où il prendra vraiment à coeur la sauvegarde de l'environnement et fera les changements qui s'imposent?" Pour trouver une réponse à cette question vitale, il faudrait peut-être commencer par se demander: "Qu'est-ce qui nous relie aux plans émotionnel, aussi bien que psychologique et spirituel, avec cette matrice de toute Vie qu'est notre planète?" Peut-être est-ce par là qu'il faut commencer à chercher pour trouver l'explication de notre apparente indifférence face aux menaces qui pèsent sur l'avenir de la Vie sur Terre.
Ce n'est que récemment que l'image de la Terre vue de l'espace nous a été rapportée par les premiers astronautes à s'être rendus sur la Lune. Depuis ce temps, la perception que la Terre est notre maison commune, ou notre vaisseau spatial, ou encore un village global uni par la technologie et les communications, et enfin un être vivant capable de contrôler sa température et les différentes composantes chimiques de son environnement global, a marqué à divers degrés l'expérience et la vision que la plupart des humains ont de cette planète. Cette ouverture graduelle de notre esprit à la beauté unique et irremplaçable de la Vie sur cette boule d'eau et de pierre suspendue dans les espaces intersidéraux a permis pour une bonne part l'essor foudroyant des groupes environnementaux et de la conscience écologique qui de nos jours ont atteint le sommet de l'agenda gouvernemental, tel que démontré par la tenue du Sommet Planète Terre(1) de Rio de Janeiro. Bien sûr, les souffrances subies à la suite des catastrophes environnementales de même que les cris d'alarme lancés par les scientifiques à propos de l'avenir de la planète ont aussi grandement contribué à attirer notre attention sur le sort peu reluisant fait à notre bonne vieille Terre.
Pourtant au-delà de cette ouverture d'esprit et de ces préoccupations nées de la menace de cataclysmes écologiques, notre relation à la planète en tant qu'entité vivante et probablement pensante se limite à fort peu de choses. La révolution intérieure qui permet à un être humain de transcender les limites de ce que le scientifique britannique Peter Russell(2) appelle "l'ego encapsulé dans la peau", ne s'est pas encore faite à une échelle suffisamment globale pour affecter de manière significative la façon de penser de la majorité de la population mondiale.
La notion de planète en danger, de Terre nourricière dont toute Vie dépend, est encore bien abstraite et sans résonance émotive pour la plupart des gens, ce qui explique déjà en bonne partie l'indifférence quasi généralisée à l'égard de l'écologie planétaire. Oh, bien sûr, la plupart des gens sont en faveur du recyclage ou de la préservation de la nature par exemple; mais plus souvent qu'autrement, cette intérêt est motivé par des considérations d'ordre pratique comme les coûts élevés d'enfouissement des "ordures" ou du gaspillage de ressources ré-utilisables, et le besoin de loisirs tels la chasse et la pêche, donc la nécessité de préserver les "ressources fauniques".
De même le concept tant vanté du "développement durable" qui vise à faire en sorte que les générations futures puissent encore, comme nous le faisons aujourd'hui, profiter des ressources de la planète, ne constitue en somme qu'une forme de prise de conscience de notre responsabilité de ne pas être trop "goinfres" dans nos appétits de consommateurs insatiables afin que nos enfants ne se trouvent pas devant une table vide lorsque leur tour viendra de s'alimenter au festin planétaire. Et, à la remorque du mythe sacro-saint du développement économique continu, générateur de richesses toujours plus abondantes pour une minorité choyée, on nous encourage, ne l'oublions pas, à favoriser un développement soutenu, transformant ainsi une part de plus en plus grande de la nature en objets de consommation pour l'unique satisfaction de notre seule espèce.
Or qu'en est-il de nos chances de survivre collectivement devant la pression sans cesse accrue que ces modes de pensée "humano-centriques" infligent à un environnement sur le bord de l'effondrement écologique?... Presque nulle, à moins que... À moins que ne survienne globalement un éveil de conscience inespéré face à la fragilité de notre "nid" planétaire et surtout un épanouissement de notre conscience supérieure qui par l'Esprit nous relie à tout ce qui vit. Comme le disait si justement Malraux: "Le 21e siècle sera spirituel ou ne sera pas!"
C'est ici qu'entre en jeu cette fameuse "Hypothèse Gaia", proposée par le scientifique britannique James Lovelock qui, à la suite de recherches, menées dans le cadre des expéditions Voyager de la NASA, visant à découvrir l'existence de formes de Vie sur d'autres planètes, en vint à se demander si la Terre elle-même ne formerait pas un organisme vivant. Rappelons brièvement le fondement de cette idée révolutionnaire qui, depuis sa proposition en 1970, a fait l'objet de vives controverses aussi bien que du soutien inconditionnel d'un nombre croissant de personnes de toutes origines, touchées par la beauté et la simplicité de cette idée.
Constatant que les instruments de lecture à bord du satellite Voyager laissaient voir que notre planète, à la différence de Mars, bouillonne littéralement de Vie, et réfléchissant sur le fait incontournable que depuis son apparition sur la Terre il y a trois milliards et demie d'années la Vie avait peu à peu colonisé les mers et les continents et, ce faisant, modifié la chimie et les conditions atmosphériques de la planète de manière à satisfaire ses exigences essentielles pour assurer sa survie, Loveloch en vint à réaliser que "...l'ensemble ce tout ce qui vit sur Terre, à partir des baleines jusqu'aux virus, et des chênes aux algues, pourrait à maints égards être considéré comme une seule entité vivante, capable de manipuler l'atmosphère de la Terre en fonction de l'ensemble de ses besoins, et possédant des facultés et pouvoirs dépassant de loin ceux de ses parties constituantes". Pour permettre de mieux comprendre les phénomènes fascinants qui contribuent à maintenir cet équilibre global favorisant la perpétuation de la Vie, citons quelques-uns de mécanismes grâce auxquels la Vie contrôle la planète, tel que mis en évidence par Loveloch:
1) La proportion d'oxygène dans l'atmosphère, rigoureusement maintenue à 21%: plus, les forêts brûleraient jusqu'au dernier arbre, moins, beaucoup d'animaux suffoqueraient. Orchestré par toutes les plantes et le plancton microscopique des océans, cet équilibre, grâce à la photosynthèse qui transforme le gaz carbonique en oxygène, se maintient comme par magie depuis plus d'un milliard d'années. De plus, c'est parce que l'oxygène est ainsi apparu que la couche d'ozone a pu se former et la Vie coloniser les surfaces émergées du globe.
2) De même la température moyenne à la surface du monde évite les écarts extrêmes, malgré les épisodes glaciaires qui n'affectent pas la ceinture verte équatoriale, grâce au contrôle par les plantes et le plancton des océans de la proportion du gaz carbonique à "effet de serre" qui retient la chaleur du soleil dans l'atmosphère, un peu comme le font les vitres d'une serre. D'autres facteurs, tels le couvert végétal favorisant une pluviosité régulière grâce à l'évaporation par les feuilles, et l'ensemencement des nuages à l'aide d'un élément chimique particulier produit par de minuscules organismes marins, démontrent une fois de plus le rôle clé de la Vie pour le maintien de conditions propices à son existence continue.
3) Une autre composante essentielle à l'harmonie de la biosphère est le taux d'acidité des pluies qui est maintenu au degré optimal par la présence d'ammoniaque dans l'air, à nouveau fruit de l'activité biologique. Pas assez d'acidité et les sels minéraux indispensables à la bonne santé des plantes ne seraient pas mis en circulation par réaction acide. Des pluies trop acides par contre délavent les sols de leurs éléments minéraux et affaiblissent d'autant les plantes, sans compter l'effet dévastateur d'une eau trop acide pour la survie des lacs et rivières.
4) Le taux de salinité des océans enfin. Par un mécanisme encore incompris, les océans parviennent à maintenir à exactement 3.4% le degré de salinité de leurs eaux, ce qui est le pourcentage idéal pour toutes les formes de Vie peuplant les mers. Sans cesse l'irrigation des continents amène par les fleuves et rivières de nouveaux sels dans les océans, et ce depuis qu'il a commencé à pleuvoir sur Terre. Pourtant, jamais sauf dans la Mer Morte (justement!) le taux de salinité n'a dépassé 3.4%. Deux pourcent de plus et toute Vie disparaîtrait des océans!
Loveloch a répertorié plusieurs autres facteurs semblables qui, réunis ensemble et maintenus stables pendant des centaines de millions d'années, ont permi le foisonnement prodigieux de dizaines de millions d'espèces qui, par le laborieux processus d'évolution, ont façonné le monde et mené à l'apparition de notre propre espèce. On sait les dommages considérables causés justement par notre espèce au fragile équilibre dont dépend la survie de tout ce qui grouille et respire en ce monde. Comme l'affirme lui-même Loveloch, même si nous parvenons à "bousiller" suffisamment l'écologie de la planète pour mettre notre propre survie en péril, il y a fort à parier qu'une extinction massive d'espèces - ce serait la sixième à survenir dans l'histoire de la Terre, la première provoquée par une seule espèce - ne serait perçue par Gaia que comme une indisposition passagère dont elle se remettrait avec le temps. Quelques millions d'années ne représentent qu'une courte période à son échelle.James Lovelock.
http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Lovelock
"Nous resterons sur Terre"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nous_resterons_sur_Terre
Bande annonce
http://www.youtube.com/watch?v=cCDcaP0VJ90
"Nous avons un destin commun." Edgar Morin.
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Rectificatif
- Par Thierry LEDRU
- Le 09/10/2010
- 4 commentaires
"Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent!"
Je ne sais pas de qui est cette maxime mais je la trouve en tout cas particulièrement négative.
Je lui préfère : "Fais aux autres ce que tu aimerais qu'ils te fassent."
Au lieu de chercher à protéger les autres et par conséquent soi-même, il me semble plus positif de chercher à donner aux autres ce qui nous comblerait de bonheur. Au lieu de craindre les mauvais coups, je me tourne vers l'amour.
Au lieu de me méfier des autres, je me tourne vers leur beauté naturelle en proposant ce que je porte de plus beau.
La première citation reflète bien à mon sens ce monde de peur et de méfiance, ce monde de morale castratrice. Comme une menace proféré par un prêtre : "Craignez la colère divine si vous vous comportez mal."
Et si on se comporte convenablement, qu'en pense les prêtres ? Est-ce que ça va les perturber en les privant de cette autorisation à nous menacer ?
Dieu serait-il lui aussi perdu par ce don d'amour ? Difficile de l'imaginer. Il convient bien entendu de se défaire de l'image souillée du Dieu monthéiste. Je parle du flux vital, de l'Energie, de la Vie. Est-ce que la Vie serait menacée par cette offrande envers nos proches, non pas cette crainte de mal se comporter et d'être à notre tour maltraitée, mais cette communion de vie dans le respect immuable.
Mais qu'en est-il des gens qui se comportent comme des soudards, des barbares, des destructeurs ? Est-ce que je peux réellement me tourner vers eux en leur proposant mon amour ? J'en connais de ces gens pour lesquels je n'éprouve qu'une infinie colère. Que dois-je faire envers eux ? Tout ce que je pourrais leur offrir de plus beau ne me sera sans doute jamais rendu. Mais est-ce que je dois attendre que ça le soit ? Ou bien me contenter de le faire, si l'occasion se présente, en les laissant ensuite décider de ce qu'ils peuvent en faire. Il m'arrive d'essayer.
La plupart du temps, je tente de les ignorer. Parce qu'il y a en moi des haines tenaces qui sont des appels à la violence. Non pas parce que ces gens me blessent mais parce qu'ils s'en prennent à des êtres sans défense : les enfants. Je crois que les gens que je hais le plus sont ces enseignants, assasins d'âmes d'enfants. Il y en a. Inutile de le nier. Ce sont nécessairement des gens qui souffrent pour dispenser autant de souffrance. Mais les enfants sont des victimes tellement fragiles. Je ne peux pas pardonner à ces gens. Ils ne devraient pas rentrer dans une classe. Ce sont des vies entières qu'ils brisent.
"Ne fais pas aux enfants ce que tu aurais voulu qu'on ne te fasse pas quand tu étais à leur place."
Sans doute ce que je devrais leur dire.
"Fais aux enfants ce que tu aurais voulu qu'on te fasse quand tu étais à leur place."
Pour compléter et donner une piste.
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Inoubliable Chaplin
- Par Thierry LEDRU
- Le 07/10/2010
- 0 commentaire
Inoubliable discours.
http://www.youtube.com/watch?v=WMAT1-3xuyw&feature=related
Ce monde manque cruellement d'Hommes.
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Edifiant !
- Par Thierry LEDRU
- Le 07/10/2010
- 0 commentaire
A voir, revoir et partager dans toutes les directions !!
http://www.facebook.com/thierry.ledru#!/video/video.php?v=132978793418222&oid=244588474375
Très bien fait, très bien écrit. On s'y croirait...Manque plus qu'à sortir du cinéma et passer dans le monde réel.
On y va, on y va...
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Méditation (1)
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/10/2010
- 2 commentaires
Je ne pratique aucune méditation d'aucune sorte mais je fais du sport d'endurance. Vélo, marche, ski de fond, ski de rando. Je ne sais donc pas trop de quoi il retourne quand il s'agit de méditation zazen ou autre. Je ne peux que parler de ce décrochement mental que je vis parfois durant mes escapades longue durée ! Totalement imprévisible et nullement assuré mais je ne m'en soucie pas. Il se passe ce qui doit se passer, je suis de toute façon totalement heureux d'être déjà en montagne. La contemplation des paysages, de l'altitude et simultanément des horizons intérieurs.
Mais je m'interroge sur ces pratiques de méditation "organisées", bien orchestrées, planifiées. Une impression désagréable quant à la main mise du mental dans une pratique destinée à apporter une plénitude spirituelle, une connaissance ou une re-connaissance de nos univers intérieurs...J'aime beaucoup les écrits de Jacques Brosse et pourtant je ne m'imagine pas un seul instant entrer dans cette dimension du zazen, du yoga ni aucune autre "méditation" dictée. Je ne dis pas pour autant que ça ne porte pas ses fruits mais je m'interroge sur la durabilité de ces états de méditation dans la vie quotidienne et sur leur réalité.
S'il s'agit de se concentrer pour expurger l'esprit des pensées disparates en s'interdisant par la volonté de sortir du cadre épuré de la non pensée, le stratagème reste malgré tout une pensée. Elle est muette, non verbalisée, même intérieurement,( l'individu qui répèterait comme un mantra, "je dois me concentrer", on sait très bien qu'il n'arriverait qu'à faire bouillir son crâne comme une cocotte minute) mais même une pensée qui resterait à l'état de silence a une intention, un projet et j'y vois la même entrave qu'une pensée modelée par des mots. Vouloir se mettre dans un état donné pour accéder à l'état de non volonté reste tout de même une belle contradiction...Par conséquent, je suis interloqué par la méthode...D'autre part, étant donné que cette "méditation" me semble tout de même relativemement artificielle, je m'interroge quant à ses effets sur l'individu lorsque celui-ci replonge dans les évènements exogènes. Gardera-t-il la même sérénité, si tant est qu'il y soit parvenu, ou bien succombera-t-il aux assauts de son patron, de son collègue de bureau, de sa femme, de son chien, de sa voiture, de la dernière grève de la SNCF (non, je n'ai mis aucune ordre hiérarchique là-dedans :)
Les émotions auront-elles gardé le même pouvoir ? Ou cet individu aura-t-il appris à reconnaître ce qui vibre dans son mental et à maîtriser simultanément dans le silence ce qui vibre en lui ? En résumé, quelle est la portée réelle de cette méditation dans la gestion de la vie ? Etant donné que nous ne sommes pas des ermites, ni des sages ou des grands Maîtres, que faisons-nous profondément de ces états de méditation ? Que nous apportent-ils ?
Car je ne peux évidemment me résoudre à croire que ces méditations ne sont que des errances mentalisées, déguisées par de belles enluminures orientales. Il y a nécessairement des effets positifs, il existe des états réels dans cette réalité intérieure, des états d'éveil par-delà le sommeil éveillé. C'est une évidence. De même que sur mon vélo ou quand je marche, je suis parfois dans un état de sérénité et de lucidité que je ne connais pas dans le monde social.
Mais alors, comment vais-je gérer la prochaine venue de mon inspecteur de l'éducation nationale ? Est-ce que je vais me liquéfier devant son autorité hiérarchique, est-ce que je vais me noyer dans le flot des angoisses, est-ce que je vais perdre tous mes moyens et me montrer incapable de mettre en avant mes qualités ? A quoi serviraient ces heures de silence et de voyage intérieur si je ne retire pas de ces expéditions lointaines une certaine maîtrise de mes émotions ? Au moins ça ...
La première méditation serait déjà de se dire que je n'ai rien à prouver à ce monsieur. L'essentiel, c'est ce que je fais avec les enfants. Pas besoin de respirer en zazen pour arriver déjà à cette conclusion :) Mais finalement, ne serait-ce pas ça l'essentiel de la méditation ? Savoir se vider de ses émotions pour participer pleinement à la réalité, sans l'alourdir...
A suivre.