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Néandertal
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/04/2018
Une exposition au Musée de l'Homme à Paris montre la reconstitution de l'Homme de Spy, le 26 mars 2018 / © AFP/STEPHANE DE SAKUTIN
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L'homme de Néandertal, notre cousin pas si lointain, à Paris
PARIS - AFP - MARDI 27 MARS 2018
Paris (AFP)
L'homme de Néandertal, une brute épaisse aux allures de singe? S'il a traîné longtemps une mauvaise image, la science a permis depuis quelques décennies de dresser un portrait nettement plus flatteur de notre cousin, au centre d'une grande exposition à Paris.
Apparu en Europe occidentale il y a environ 350.000 ans, Homo neanderthalensis s'est étendu vers l'est jusqu'à l'Altaï (Russie) et est allé également au Proche-Orient.
Puis il a disparu, il y a environ 35.000 ans. Pas totalement cependant dans la mesure où 1 à 4% de ses gènes se retrouvent chez les Eurasiatiques actuels, Néandertal et l'Homme moderne s'étant reproduits à certains moments de la Préhistoire.
L'exposition "Néandertal", qui ouvre ses portes au public mercredi au musée de l'Homme à Paris, fait le point sur les dernières connaissances scientifiques autour de cette espèce du genre Homo. Mais elle questionne aussi nos représentations de Néandertal depuis le 19e siècle.
Aujourd'hui, l'homme de Néandertal est clairement à la mode. "C'est devenu le top", dit Marylène Patou-Mathis, une des commissaires de l'exposition, peut-être "parce que beaucoup de gens n'aiment pas ce que l'on est devenu".
L'exposition du musée de l'Homme à Paris rassemble plusieurs crânes d'hommes de Néandertal, le 26 mars 2018
/ © AFP/STEPHANE DE SAKUTINL'exposition au musée de l'Homme présente quelque 260 objets dont des fossiles originaux qui voyagent très rarement.
Les visiteurs vont ainsi pouvoir découvrir la célèbre calotte crânienne qui a donné son nom à l'espèce. Découverte en 1856 avec d'autres ossements fossiles dans la vallée allemande de Neander, elle avait fait sensation.
"C'était la première fois que l'on mettait en évidence une espèce du genre Homo différente de l'Homo sapiens. Pas facile à admettre dans une époque très religieuse où l'on pensait que l'Homme moderne avait été créé à l'image de Dieu", explique à l'AFP Pascal Depaepe, l'un des commissaires scientifiques de l'exposition. Certains préférèrent alors voir dans le fossile de Neander un Homo sapiens "dégénéré", un "crétin", tandis que d'autres le considèrent comme un "homme-singe".
Une des commissaires de l'exposition "Néandertal", Marylène Patou-Mathis, pose au Musée de l'Homme à Paris, le 26 mars 2018 / © AFP/STEPHANE DE SAKUTIN
Trois décennies plus tard, en 1886, on découvre les fossiles néandertaliens de la grotte de Spy en Belgique. "Les auteurs des fouilles ont compris qu'il s'agissait d'une sépulture. Et là, problème. Si c'était un être simiesque et brutal, le fait qu'il enterre ses morts lui faisait grimper une marche côté humanité", souligne Pascal Depaepe, de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).
- 'Artisan hors pair' -
Chasseur-cueilleur nomade, Néandertal n'a pas toujours vécu durant des périodes glaciaires; il a aussi connu des périodes où le climat était tempéré.
Il possédait le savoir-faire nécessaire pour construire des abris temporaires. L'exposition reconstitue partiellement un campement de base néandertalien protégé par un abri coupe-vent circulaire.
Une dizaine d'outils sont présentés. Racloirs pour couper la viande ou tailler le bois, bifaces, éclats, pointes et lames en pierre, lissoirs pour tailler les peaux, retouchoirs en os pour redonner du tranchant...
Des outils de l'homme de Néandertal sont exposés au Musée de l'Homme à Paris, le 26 mars 2018 / © AFP/STEPHANE DE SAKUTIN
Néandertal était un grand chasseur (bison, renne, cheval, bouquetin...). Il pratiquait également le charognage sur des animaux difficiles à tuer comme les mammouths ou les rhinocéros.
"C'était un artisan hors pair", souligne Pascal Depaepe, spécialiste des outils. "Un être sensible qui s'intéressait à la symbolique, à la beauté". Il se parait probablement avec des coquillages, des dents d'animaux perforées.
Il se livrait occasionnellement au cannibalisme, comme l'atteste l'étude d'ossements retrouvés sur des sites néandertaliens, note la préhistorienne Marylène Patou-Mathis. Ce cannibalisme était-il alimentaire ou rituel? "Probablement les deux".
L'originalité de l'exposition, qui se tient jusqu'au 7 janvier 2019, réside notamment dans sa façon de montrer les représentations de Néandertal, du 19e à aujourd'hui. On est ainsi confronté au buste inquiétant d'un Néandertalien à l'aspect simiesque, réalisé en 1909 à la demande de l'anthropologue et criminologue Cesare Lombroso.
Plus loin, un mur couvert de citations rappelle qu'aux Etats-Unis, traiter quelqu'un de "Néandertal" est encore utilisé comme une insulte.
Juste avant de partir, le visiteur croise Kinga, une jeune Néandertalienne rousse réalisée par la plasticienne Elisabeth Daynès et habillée par la styliste agnès.b. Avec son regard mutin, son cardigan pression, on s'attendrait presque à la rencontrer dans la rue.
Une équipe internationale de chercheurs a étudié le tartre dentaire de quatre fossiles d'hommes de Néandertal. Retrouvés en Belgique (grotte de Spy) et en Espagne (site d'El Sidron), ils ont entre 42.000 et 50.000 ans. / © Paleoanthropology Group MNCN-CSIC/AFP/Handout
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L'homme de Néandertal, pionnier de l'automédication?
PARIS - AFP - MERCREDI 8 MARS 2017
Paris (AFP)
L'homme de Néandertal, notre cousin disparu, se soignait déjà à l'"aspirine" il y a 48.000 ans, en mangeant du peuplier qui libère une substance aux propriétés anti-inflammatoires et antalgiques, selon une étude publiée mercredi.
Cette découverte a été réalisée par une équipe internationale de chercheurs qui a étudié le tartre dentaire de quatre fossiles d'hommes de Néandertal. Retrouvés en Belgique (grotte de Spy) et en Espagne (site d'El Sidron), ils ont entre 42.000 et 50.000 ans.
La plaque dentaire est un véritable attrape-tout: elle capture les micro-organismes de la bouche, les agents pathogènes de l'appareil respiratoire et digestif mais aussi de petits morceaux de nourriture coincés dans les dents. Lorsqu'elle se minéralise sur les dents, elle se transforme en tartre.
"L'analyse génétique de l'ADN +enfermé+ dans la plaque dentaire représente une fenêtre unique sur le mode de vie de l'homme de Néandertal", souligne Laura Weyrich, de l'Université d'Adélaïde (Australie), principal auteur de l'étude publiée dans la revue Nature. Le tartre donne des informations sur le régime alimentaire de ces hommes préhistoriques, leur état de santé, l'impact de l'environnement sur leur comportement, ajoute-t-elle.
Pour les chercheurs, la "principale surprise" est venue de l'étude du tartre dentaire d'un jeune adulte néandertalien trouvé dans la grotte d'El Sidron (nord-ouest de l'Espagne). Il souffrait d'un abcès dentaire encore visible sur sa mâchoire. L'analyse de son tartre montre qu'il était aussi affecté par un parasite intestinal (Enterocytozoon bieneusi) qui provoque des diarrhées sévères.
Cet homme malade mangeait du peuplier, dont les bourgeons sont "réputés pour contenir des concentrations élevées d'anti-inflammatoires ou antalgiques, comme notamment la salicine", métabolisée en acide salicylique (aspirine) par notre foie, explique à l'AFP Bastien Llamas, co-auteur de l'étude.
L'ADN de la moisissure Penicillium, qui produit naturellement l'antibiotique pénicilline, est également présent dans le tartre, ajoute ce chercheur.
"Apparemment, les hommes de Néandertal connaissaient bien les plantes médicinales, leurs propriétés anti-inflammatoires et anti-douleur et semblent s'être automédiqués", déclare Alan Cooper, directeur du Centre Australien pour l'ADN ancien (ACAD) de l'Université d'Adélaïde.
- Rhinocéros ou pignons de pain -
L'analyse ADN corrobore une étude parue en 2012 dans la revue Naturwissenschaften qui évoquait la possibilité que l'homme de Néandertal se soit servi de plantes médicinales comme la camomille ou la millefeuille pour se soigner. Elle s'appuyait sur l'analyse chimique du tartre de fossiles de Néandertaliens retrouvés là aussi à El Sidron.
Dans l'étude parue mercredi, les scientifiques indiquent également être parvenus à réaliser le séquençage presque complet d'une bactérie très similaire au Methanobrevibacter oralis, qui provoque des parodontites (l'infection de la gencive et du tissu osseux). Vieux de 48.000 ans, il s'agit du plus vieux génome microbien à avoir été décrypté.
L'étude illustre aussi la diversité des régimes alimentaires de l'homme de Néandertal suivant la région où il vivait et le type de nourriture disponible.
En Belgique, les Néandertaliens de la grotte Spy mangeaient du rhinocéros laineux et des mouflons, accompagnés de champignons, selon les chercheurs. "Ils vivaient dans un environnement de steppes" et "les gros animaux herbivores représentaient pour eux une source majeure d'aliments", déclare à l'AFP Laura Weyrich.
Plus au sud, les hommes de Néandertal du site d'El Sidron "vivaient dans une forêt dense à l'époque". "Leur régime était largement composé de champignons, de pignons de pain et de mousses, plutôt que de gros gibier", ajoute-t-elle.
"Il semble donc que la population belge était chasseuse et cueilleuse, alors que la population espagnole était juste cueilleuse", souligne Bastien Llamas, lui aussi chercheur à l'université d'Adelaïde.
L'homme de Néandertal, du genre Homo comme l'homme moderne, est apparu il y a environ 300.000 ans en Eurasie et s'est éteint il y a environ 30.000 ans.
Chez l'Homme de Néandertal, l'esthétique avait aussi sa place
WASHINGTON - AFP - MERCREDI 29 MARS 2017
Un fragment d'os de corbeau gravé, datant de 40.000 ans, laisse penser que les Néandertaliens, proches cousins de l'homme moderne disparus il y a 38.000 ans, avaient bien un sens esthétique voire du symbolisme, conclut une étude française publiée mercredi aux Etats-Unis.
Ce bout d'os d'un centimètre et demi de long mis au jour sur un site archéologique de Crimée, en Ukraine, compte huit entailles régulières faites avec un silex.
Une analyse au microscope a montré que l'auteur de ces marques profondes en avait fait initialement six avant de réaliser qu'il avait laissé trop d'espace entre certaines.
Il en a rajouté deux mais de manière à ce que la distance entre toutes les entailles reste égale, a expliqué à l'AFP Francesco d'Errico, un paléontologue de l'Université de Bordeaux, principal auteur de ces travaux parus dans la revue Plos One.
Les chercheurs ont ensuite demandé à un groupe de volontaires de faire huit marques équidistantes sur des os de dinde de la même taille.
L'analyse a montré qu'ils avaient espacé et creusé les huit entailles exactement de la même manière que l'Homme de Néandertal.
"On a pu ainsi démontrer que le Néandertalien a bien fait des entailles avec l'intention de créer un motif harmonieux visuellement et peut-être symbolique", explique le scientifique.
"Il y avait au moins un but esthétique derrière ces marques en raison de leur régularité et du fait de produire cette régularité de façon délibérée (...), qui a d'ailleurs nécessité une certaine expertise", ajoute-t-il.
Des ossements d'oiseaux portant des marques régulières, découverts sur plusieurs sites néandertaliens en Europe, avaient déjà conduit de nombreux chercheurs à penser que ces objets étaient des parures et que ces encoches ne résultaient pas du découpage des carcasses avec des silex pour récupérer la viande.
- Des cultures plus complexes -
"Cette recherche est la première à produire une indication directe confortant l'hypothèse d'une intention symbolique dans ces modifications volontaires d'un os d'oiseau (...), ce qui est une avancée", souligne le professeur d'Errico.
Il s'agissait peut-être de marques de propriété de l'objet, qui dans ce cas symbolisaient la personne le possédant, suppute-t-il.
L'étude est aussi nouvelle dans le sens qu'elle met des hommes modernes dans les mêmes conditions que les Néandertaliens pour voir s'ils produisent la même chose, relève l'anthropologue.
Au cours des dernières années, poursuit-il, on s'est rendu compte que les Néandertaliens avaient des cultures plus complexes que ce qu'on pensait initialement.
Il cite notamment le fait que les Néandertaliens s'intéressaient aux oiseaux et ramassaient les griffes des gros rapaces comme des aigles ainsi que les plumes pour peut-être en faire des parures, selon les vestiges mis au jour sur une demi-douzaine de sites en Europe, dont le plus récent en Croatie. On connaissait aussi leurs sépultures.
Mais on ne pouvait pas vraiment savoir avant les résultats de cette dernière étude si ce cousin de l'Homme moderne, dont les capacités cognitives sont toujours débattues, pouvait avoir un sens esthétique voire du symbolisme.
Les Néandertaliens sont apparus en Eurasie il y a environ 200.000 ans et ont cohabité avec l'homme moderne pendant quelque 10.000 ans, ce dernier étant arrivé d'Afrique voilà 50.000 ans.
Selon les anthropologues, les dernières traces de l'Homme de Néandertal remontent à 38.000 ans, selon les plus récentes estimations publiées en 2014.
Mais il n'a pas totalement disparu puisque, à la suite de croisements, les humains ont hérité de 2 à 4% de ses gènes.
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La Grande Muraille verte de Chine
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/04/2018
Loin de moi l'idée d'aller critiquer un gouvernement qui prône la plantation d'arbres et qui cherche à réduire l'impact de son économie mais tout comme certains scientifiques, je suis circonspect quant à l'effet réel sur la planète.
SI en même temps, un plan de décroissance n'est pas appliqué, ce travail titanesque restera insuffisant. L'avancée du désert est dû à l'exploitation intensive de la terre et surtout à une politique agricole encourageant l'élevage du bétail à viande et les cultures associées. C'est un changement alimentaire et donc de productions agricoles qu'il faut engager.
Les causes de l'avancée du désert
En cause : la déforestation, l’agriculture intensive et la surpopulation auxquelles s’ajoute le réchauffement climatique.
"Exemple dans le district de Duolun, situé au sud-est du désert de Gobi : la surexploitation agricole et le surpâturage ont transformé la région en désert aride, explique Vincent Beiser dans le magazine Géo. S’ajoutent à cela, le changement climatique et la surpopulation : le nombre d’habitants a quadruplé en 50 ans et le nombre de têtes de bétail a été multiplié par six".
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/planete-geo/planete-geo-la-grande-muraille-verte-contre-la-desertification_2661864.html
Chine : une « grande muraille verte » pour sauver l'Asie
Par Côme Bastin I Publié le 12 Février 2014
Pour lutter contre la désertification et limiter ses émissions de Co2, la Chine mène un vaste programme de reforestation. Lancé en 1978, il doit accoucher en 2074 d'une forêt de 4 500 km de long, qui protègera l'Empire du milieu du désert.
Une fôret de bambous en Chine © Rob Shangaï
C’est un projet méconnu mais pharaonique. La « grande muraille verte » a été imaginée par le gouvernement chinois pour freiner l’extension du désert de Gobi, au nord du Pays. Le plan prévoit que, d’ici 2074, une forêt de 4 500 km de long soit plantée autour du front désertique. C'est, de loin, la plus grande opération de reforestation au monde.
Il est urgent pour la Chine et ses voisins de freiner l’hémorragie. Chaque année, quelque 3 600 km2 de prairies seraient grignotées en Chine par l’extension des zones arides. En plus de réduire la surface les terres cultivables, le phénomène contribue à la formation de « tempêtes de sable jaune » géantes, qui rejettent de grandes quantités de sable, de poussière et de pollution jusqu’en Corée et au Japon. Elle favorise également les inondations massives, comme celle du fleuve Bleu en 1998. Pour aider la Chine à s'attaquer aux racines de ces phénomènes, de nombreux volontaires sud-coréens, comme ceux de l’ONG Future Forest, viennent participer aux plantations.
Tempête de sable dans le désert de Gobi © NASA
La création de cette muraille végétale s’inscrit dans un plus large plan national de reconversion des terres agricoles en espaces boisés. Baptisé « Grain-for-green » (des grains contre du vert), il prévoit de rémunérer financièrement ou par de la nourriture tous les paysans qui acceptent de planter des arbres.
2,5 fois plus d’arbres que le reste du monde
Et ça fonctionne : quelques 56 milliards d’arbres auraient ainsi été semés, essentiellement par des particuliers, durant les dix dernières années, selon les statistiques officielles du gouvernement. La Banque Mondiale, elle, affirme que la Chine serait aujourd’hui l'un des seuls pays au monde à augmenter la taille de ses forêts. Elles seraient passées de 16 % à 20 % du territoire depuis le lancement du programme. « La Chine plante 2,5 fois plus d’arbres chaque année que l’ensemble du reste du monde », a affirmé le prix Nobel de la paix Al Gore, connu pour son engagement contre le changement climatique.
Coups de pelle et coup de com’
Si l’objectif affiché de cette course à la reforestation est de contrebalancer les importantes quantités de gaz carboniques provoquées par le boom de l’économie chinoise, il s’agit aussi de mettre en scène la volonté écologiste du premier pollueur du monde, alors que les niveaux de pollution alarmants des mégalopoles inquiètent de plus en plus la population. Chaque printemps, rapporte le Guardian, trois millions de membres du Parti communiste Chinois et d’employés modèles paradent à travers le pays pour y planter des arbres. En avril 2010, c'est deux millions de Chinois qui auraient accompagnés le président Hu Jintao à Pékin, pour le 26eplan volontaire de reforestation de la ville.Une fôret de pins autour du lac Tianchi, près d'Urumqui. © Jlau
Mais la capacité de ces grandes forêts artificielles à absorber le Co2 divise les scientifiques. Un arbre consomme en effet de plus en plus de gaz carbonique à mesure qu’il vieillit. Dans l’immédiat, il n’est pas certain que ces jeunes pousses de résineux aient un impact sur la pollution en Chine. Quant à la « grande muraille verte », certains militants dénoncent son impact écologique. La monoculture de résineux nuirait à la biodiversité et le niveau des nappes phréatiques aurait baissé de 6 mètres dans le district de Minqin suite aux plantations massives. Tous les paysans n’ont par ailleurs pas gagné au change en abandonnant leurs terres pour laisser la forêt pousser.
En revanche, force est de reconnaître que le programme parvient à ralentir la désertification. Les résultats obtenus seraient impressionnants, selon Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de des Nations-Unies contre la désertification (UNCCD). Un projet de grande muraille verte est également étudié par l’Union Africaine pour faire face à l’extension du désert du Sahara. -
Atteindre l'orgasme littéraire.
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/04/2018
AccueilLes toposComment atteindre l’orgasme ? Ou comment écrire une scène érotique qui marche…
01/12/17
Comment atteindre l’orgasme ? Ou comment écrire une scène érotique qui marche…
En littérature, une scène érotique réussie nécessite un immense travail de fond. Elle requiert une exigence de tous les instants aussi bien au niveau narratif, descriptif que lexical. Voici cinq conseils pour atteindre l’orgasme (littéraire) !
Par Mélanie Carpentier
Le contexte avant l’acte
Avant d’envisager tout passage à l’acte, il faut privilégier la structure de votre roman ou de votre nouvelle. En effet, toute bonne scène érotique doit s’inclure dans une histoire de qualité qui ait du sens. À vous de bien travailler le contexte général car le lecteur doit impérativement s’identifier et s’attacher aux personnages pour apprécier leurs ébats amoureux. Vos protagonistes doivent être « normaux », c’est-à-dire proches de notre quotidien ( Pas d'accord : on peut très bien utiliser la vie de gens qui ne nous ressemblent pas pour mieux cerner notre propre existence ) . C’est en pointant leurs failles que vous arriverez à les plonger dans des situations de vulnérabilité.
Le choix du narrateur
Dès le départ de votre écriture érotique, il vous faut vous positionner en tant que narrateur. Trois possibilités s’offrent à vous : le point de vue omniscient (vous savez tout sur vos personnages, à la fois ses sentiments et ses pensées), le point de vue interne (vous percevez la scène uniquement à travers un personnage) (C'est ce que je tente d'appliquer ) et le point de vue externe (vous restez un simple observateur de l’histoire). Gardez-le tout au long de l’histoire sous peine de perdre votre lecteur en cours de route.
La problématique de l'écriture (roman et spiritualité)
Le poids des mots
Une fois que votre trame narrative est bien posée, il est temps d’emmener vos personnages au royaume de tous les plaisirs sexuels. Une scène érotique exige une écriture assez technique car, pour qu’elle soit réussie, elle doit faire monter le désir à travers des détails anatomiques. Le choix des mots est essentiel et c’est à vous de définir un champ lexical collant au ton général de votre roman. Plutôt délicat ou cru ? Avec poésie ou vulgarité ? C’est à vous de choisir votre bataille afin de contrôler au mieux l’ambiance et les personnages créés. Vous pouvez également doser subtilement le langage soutenu et les expressions plus « hard ».
Le piège des répétitions
Autre piège à éviter : celui des répétitions ! (C'est valable pour n'importe quel domaine... Quand j'écris un roman d'alpinisme, je constitue un panel de mots précis afin d'éviter les répétitions.)
Dans une scène érotique, certaines actions peuvent revenir. Pour s’en sortir brillamment, notez sur une feuille un lexique de mots se référant au sexe ou à un domaine précis du corps. Selon le ton de votre histoire, employez ensuite les expressions les plus appropriées qui colleront à la scène. Cette variété lexicale permet au lecteur d’entrer plus facilement dans la scène érotique.
Le plaisir par les sensations
Le lecteur mord à l’hameçon lorsqu’il ressent pleinement le plaisir ressenti par les personnages. Pour y parvenir, jouez sur les cinq sens afin de montrer toutes les facettes de leur bonheur sexuel. L’usage du champ-contrechamp (exemple : que regarde Monsieur lorsque Madame lui fait une fellation ?) ou des confidences intimes (exemple : Madame ressent une gêne terrible lorsque Monsieur tente de la caresser sous la table du restaurant) permettent d’exprimer les sensations des personnages. Jouez également sur les moments de silence ou sur les sons prononcés durant l’acte sexuel pour donner du rythme à la scène.
Un peu de surprise pour finir
Enfin, si le ton général doit rester réaliste, rien n’empêche vos personnages d’emprunter quelques sentiers inhabituels ! Vous pouvez, par exemple, rédiger une scène de strip-tease très stimulante qui se termine par une surprise ou alors faire avorter une scène qui s’annonçait prometteuse (exemple : Madame se caresse mais s’interrompt au moment où son amant entre dans l’appartement)
Lire et faire lire
Pour rapidement maîtriser ce difficile exercice de style, n’hésitez pas à faire relire votre texte par quelques proches avant de le publier. C’est le meilleur moyen de savoir si la potion érotique fonctionne. Et n’oubliez pas de lire des romans de référence pour s’inspirer du meilleur. Quelques auteurs qu’on vous conseille : Sade, Henry Miller, Charles Bukowski ou encore Esparbec.
Il me semble, à la lecture de cet article et des "recettes" qu'il propose qu'il manque un élément essentiel, vital, la source même de l'érotisme : l'exploration des pensées. Les sensations génèrent des pensées et les pensées stimulent les sensations. Il n'est pas de sensation qui ne soit conscientisée pour être exprimée et donc qui ne soit pas pensée. Il ne s'agit donc pas pour moi de me satisfaire d'une description sensorielle mais bien d'analyser le champ intime des pensées et c'est là, justement, que le transfert entre le lecteur-lectrice et le personnage peut se faire. Non pas seulement dans une dimension corporelle mais également spirituelle.
KUNDALINI
""La respiration qui accélère, le soleil dans son dos, sur ses fesses, l’air autour d’elle comme un cocon silencieux et la verge de Sat comme un piston accordé à ses souffles. Elle entendit une voix qui gémissait et elle comprit étrangement que c’était elle, comme un écho lointain qui remontait des entrailles, la pression des pubis électrisant son clitoris, des décharges lumineuses, des bouffées d’air brûlant qui remontaient de son ventre et fusionnait avec l’air qu’elle inspirait, comme un circuit fermé mû par un mouvement perpétuel. Elle voyait en elle des courants pétillant, un cheminement précis, une circumnavigation interne, de sa bouche à son sexe, une boucle chargée de particules.
Elle se cambra et tendit les seins, la tête en arrière, les cheveux tombant, la bouche ouverte, cette conscience de son corps impudique, elle n’en voulait plus, elle aimait la verge de Sat, elle aimait son corps, elle aimait la jouissance qui montait, l’impudeur était une morale humaine, rien dans l’amour en elle ne devait s’accorder à une morale, elle voulait jouir, être la femme réelle qu’elle devinait et de s’autoriser ainsi une nudité aussi totale, elle sentit fondre des chaînes mentales, des résistances inquiètes, des images fausses consumées par le feu de ses entrailles, par le brasier de ses fibres, par le ruissellement de son sexe, des flamboyances qui jaillissaient avec de plus en plus d’ampleur.
Elle n’avait rien à retenir, elle n’avait rien à protéger, il n’y avait aucun danger, aucune menace, aucun objectif à tenir. Juste être là, dans le vide et se remplir de tout ce qu’il était.
La verge de Sat comme un créateur d’Univers.
Alors, elle voulut tout connaître, tout explorer, aller au-delà du connu puisqu’il n’était qu’une prison, que la mémoire était une geôle et qu’il fallait l’ouvrir pour qu’elle se charge du réel.
Elle ne comprenait plus vraiment ce qu’elle pensait et elle se dit d’ailleurs que les pensées pensaient toutes seules, qu’elles existaient au dehors et qu’elles tombaient en elle.
Elle se retira, fit demi-tour, passa une jambe de chaque côté du visage de Sat et prit sa verge dans ses mains. Elle la lissa, doucement et posa les lèvres sur le gland.
Les doigts de Sat sur ses fesses, écartant les monts, sa langue fouissant entre les plis des lèvres nacrées.
Elle continua à user de son souffle pour régler les mouvements de succion. Inspiration, elle absorbait la tige écarlate jusqu’aux racines.
Expiration.
Elle remontait jusqu’à la cime.
Elle imagina un court instant les jets de sperme dans sa bouche. Des queues luisantes de comètes, des laitances épaisses comme des étoiles liquides.
Le sperme de Laurent. Elle n’en aimait ni la matière ni le goût. Elle n’y percevait qu’une soumission nauséeuse et avait fini par la rejeter.
Insignifiance des ressentis primaires. Elle voulait vivre l’instant et ne plus rien s’interdire, franchir les limites imaginaires, dépasser le cadre étroit de la matière.
L’amour n’a pas de mémoire. Elle le comprenait enfin.
Comme si cela participait au processus. Sans qu’elle ne sache vraiment ce que le processus contenait de découvertes ni même en quoi il consistait. Une évidence. Ce monde qu’elle avait aperçu tout à l’heure dans une étreinte incompréhensible s’ouvrait intégralement à ce que la vie proposait, sans rejet, ni colère, ni adoration, ni suffisance, ni peur, ni espoir, ni attente. Le monde jouissait de ce qui le constituait. Intégralement.
La terre n’a jamais rejeté la moindre graine.
Elle absorberait le sperme de Sat comme des rosées salutaires. Ou qu’il jaillisse.
Et ce fut en elle comme une terre chaude qui s’ouvrait à la pluie.
Elle glissa vers les pieds de Sat et le remercia intérieurement de son abandon à ses désirs. Elle posa les mains sur ses tibias, totalement dénués de poils, elle les trouva beaux et s’étonna de cette émotion. Des tibias…
Une étrange contemplation, l’impression de voir crépiter des couleurs.
Et là surgit la conviction que l’orgasme n’avait aucune importance, qu’autre chose était possible. Ce qu’elle avait déjà vécu dans les bras de Sat n’était pas l’objectif final. Il y avait un horizon aussi vaste que ce qu’elle avait connu lorsque le monde était entré en elle. C’est là qu’elle voulait aller.
Elle le chevaucha de nouveau, les mains appuyées sur son torse. La verge comme une baguette de sourcier.
Un déversement continu.
Il était en elle comme la sève au cœur de l’arbre, comme le soleil sur le monde, la lumière nutritive. Il ne la pénétrait pas, il lui permettait d’être nourrie. Oui, c’était ça. La verge de Sat comme un cordon ombilical qui la reliait à la vie. Et coulait en elle le courant de la source, l’énergie de toutes choses.
Les fleurs donnent un sens à la vie des bourdons. Sa matrice donnait vie à la verge de Sat. L’un et l’autre redevables de la conscience révélée de l’énergie créatrice.
Les larmes de nouveau, un voile liquide qui noyait le paysage. Elle regarda les montagnes en descendant et montant sur la trompe butineuse et sa bouche ouverte aspirait des molécules parfumées.
Elle varia l’angle de frottement du membre en elle, le point sublime qui l’avait fait couler, elle en adorait la rosée.
Elle n’étouffa plus aucun de ses gémissements et elle voyait s’envoler dans les airs les souffles de sa voix, les aigus de ses râles, le chant de son corps.
Jouir dans la nature et se réjouir de la nature en soi.
Un papillon coloré passa devant elle, un vol chaotique empli de joie. Elle croisa son regard pétillant et elle en éclata de rire.
Le plaisir l’enivrait et la verge engloutie agissait comme un alcool déversé, les vertiges l’emportaient et c’était délicieux, le brasier de son ventre remontait dans son dos et elle aurait pu dessiner à la perfection chacune de ses vertèbres, l’impression de les voir s’illuminer comme une guirlande, étage par étage, puis le courant lumineux redescendit entre ses seins et inonda son vagin.
Ne pas succomber à l’orgasme comme un bourgeon qui s’ouvrirait dès les premiers flux de sève, constituer une boule d’énergie, plus forte encore, plus vaste, plus dense, accueillir et ne pas vouloir se consumer, s’emplir jusqu’à l’ultime débordement.
Elle se dégagea de la verge et se déplaça. Il ne bougea pas. Elle s’accroupit au-dessus de son visage, comme si elle s’apprêtait à uriner, posant son sexe sur sa bouche, dans une posture qu’elle n’aurait jamais pensé initier. Et le bonheur de cette liberté l’envahit comme un souffle tiède, une risée de câlins chauds qu’elle regarda s’étendre.
La langue de Sat fouillait en elle et ses mains pétrissaient ses fesses.
« La puissance de ton hommage à l’amour de la vie nourrira mon plaisir. »
Il l’avait dit, elle n’oubliait plus rien désormais, aucune parole, comme un enregistreur inépuisable.
Elle s’était fabriqué des limites. Il n’y en aurait plus.
Pour la première fois de sa vie, elle invitait un homme à la caresser. Sans retenue, sans culpabilité, sans aucune peur, comme elle le souhaitait, sans que rien ne bride son désir et elle découvrait, en regardant le visage de Sat entre ses cuisses, ce bonheur du plaisir reçu sans que rien ne soit dû.
Il glissa deux doigts entre les lèvres, s’insinua lentement entre les parois intérieures.
Elle s’abandonna aux pressions, elle se délecta des rotations, elle absorba le moindre frémissement.
Elle leva les yeux vers les arbres, elle contempla les feuillages et sans pouvoir le comprendre, elle sentit dans son corps les pressions des sucs de la terre, le déversement des subsistances, la dispersion des flux énergétiques les plus infimes, la lumière absorbée pour que la vie se forme. Comme un envahissement libérateur, une invasion bénie des Dieux.
Elle vit en elle, sans en expliquer l’apparition soudaine, les lumières rasantes du lever du jour, ce moment suspendu où la marée solaire gagne les territoires, où la terre endormie par les câlins de la nuit se réveille, ces ondes délicieuses de la chaleur qui s’installe, l’apparition de l’astre par-dessus les crêtes et l’ascension inexorable vers le zénith.
Elle était au zénith.
Elle se tendit, le souffle bloqué, bouche ouverte, les mains pressant la poitrine de Sat et l’explosion l’emporta.
Une fois.
L’énergie se rechargea immédiatement.
Nouvelle ascension, deuxième vague contre la digue, un rouleau surpuissant qui balaya l’ouvrage, son sexe déversant des incendies liquides.
Deux fois.
Elle pensa un instant au visage de Sat, à sa bouche avide, à sa langue fouisseuse. Il ne se retirait pas, il accueillait ce qu’il déclenchait. Cet amour offert, cet homme entre ses cuisses ouvertes, cette attention sublime qu’il lui accordait. Elle voyait son regard aimant en elle et ce fut comme une fournaise.
Trois fois.
Elle se laissa tomber sur le côté.
« C’est trop fort, je ne tiens plus. »
Elle roula sur le dos. Il se dégagea et se plaça entre ses cuisses. Il souleva ses fesses et amena son pubis étoilé de cyprine à hauteur de son visage.
Les regards qui se croisent.
Il caressa de sa bouche la fine toison et lécha les lèvres avant de venir épouser le capuchon de son bouton érigé.
Elle ne voulait plus le quitter des yeux, elle s’évertuait à plonger en lui, à se réjouir de chacun de ses gestes, à capter l’intégralité des offrandes, qu’elles soient visuelles ou autres, les parfums de la sueur de Sat, les fragrances de son sexe mâle, le goût de son vagin sur sa bouche quand il l’embrassait, elle voulait goûter à tous les sens et que ses pensées se taisent.
C’est là que la contradiction apparut. Vouloir, c’était encore une pensée. Il lui restait encore à savoir taire ce mental, elle en devinait les résistances, comme des peurs qui s’accrochaient désespérément au-dessus des vides sensoriels.
Aller au plus profond de l’ouverture de son corps.
Le territoire de l’amour n’a pas de pensées.
Le corps de Sat entre ses cuisses ouvertes. Il avait reposé doucement ses fesses sur la couverture. Ses regards sur elle. Il était si bon de se sentir aimée.
Mais qu’aimait-il réellement ? Elle ou l’amour de la vie en elle ?
Elle ne chercha pas la réponse. Elle accueillit sa verge et les pensées s’enfuirent.
C’est lui qui adopta le protocole de la respiration et elle sentit à chaque souffle l’invasion délicieuse du membre et la chaleur insérée lorsqu’il se retirait. Elle aima l’alternance car elle ne souffrait plus de l’attente. Il ne restait que l’instant et sa complète absorption.
Le visage béat de Sat et cette flamboyance dans ses prunelles, comme si la vie brûlait à l’intérieur mais qu’il gardait la maîtrise du feu.
Elle accompagna ses souffles en synchronisant les contractions de son périnée lorsqu’il s’introduisait au plus profond, enserrant la verge dans son cocon et elle imagina son vagin comme un bourgeon extasié.
Elle aimait les muscles de son dos et la fermeté de ses fesses, les sangles tendues de ses abdominaux, toute cette force contrôlée. Sat aimait la vie en lui et non pas l’image qu’il avait de lui. Elle le savait. L’explication de cette joie qui émanait de chacun de ses regards, la fluidité de ses gestes, la profondeur de ses paroles, cette observation bienveillante de l’existence. Et la sensualité de son corps, cette beauté naturelle qu’il préservait religieusement.
Lui vint à l’esprit cette image des familles croyantes qui prient avant d’entamer un repas, ces paroles qui honorent et remercient.
Elle regrettait de n’avoir pas prié avant de jouir et se promit de combler l’oubli, de remercier désormais avant de consommer la joie des corps.""
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Alex Honnold : légende du "free solo"
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/04/2018
RENCONTRE AVEC ALEX HONNOLD, LÉGENDE DU FREE SOLO
Posted by Piotr | Oct 23, 2017 | Récit | 0 |
http://www.1001-pas.fr/rencontre-alex-honnold-legende-freesolo/
A l’occasion de l’International Mountain Festival à Brixen dans les Dolomites, j’ai été invité à découvrir le Sud Tyrol (je ferai un article photo à part) et j’ai eu la chance d’échanger quelques mots avec le grand Alex Honnold. Pour ceux qui ne connaissent pas Alex Honnold, c’est un des meilleurs, sinon considéré comme le meilleur, en ce qui concerne les ascensions en solo intégral. Bien que, comme il le s’amuse à le répéter lui-même, dans le mesure où ils ne sont pas si nombreux, ce n’est pas difficile de faire parti des meilleurs.
DE LÀ, SURVIENT, POUR CERTAINS, UNE AUTRE QUESTION, QU’EST-CE QUE LE SOLO INTÉGRAL ?
Le solo intégral, c’est un style à part en escalade. Pas d’assurage, pas d’équipement de protection (à la différence de l’escalade libre), une hauteur importante (à la différence de l’escalade en bloc), hauteur que l’on pourrait qualifier d’improbable, impossible pour le commun des mortels, qui implique de graves blessures voir la mort en cas de chute. Je pense que, comme moi, certains d’entre vous ont vu Alain Robert (corocico) grimper des tours sans assurage dans les années 90. (on ne résume souvent Alain Robert qu’à ses prouesses solos dans les grattes-ciels, beaucoup plus médiatisés que ses 15 solos entre 8a et 8b, merci wikipédia).
Alain Robert avait d’ailleurs envisagé El Capitan dans les années 90 mais la voie Freerider n’existait pas alors. Qui sait, si Alain n’avait pas été happé par les grattes ciels… l’histoire aurait pu s’écrire autrement.
(source).
Regardez ce jeté de Dan Osman qui me donne des sueurs froides. A chaque fois que je regarde ces quelques secondes, mes mains deviennent moites !
(Dan Osman est malheureusement décédé dans le parc du Yosemite en 1998 par, ironie du sort, une corde qui a lâché lors d’un saut controlé)
Alex lui a d’ailleurs rendu un hommage sous la forme d’une ascension clin d’oeil sur la même voie : Bear’s Reach.
Bon, je pourrai continuer longtemps ainsi en refaisant la chronologie de l’évolution du solo intégral mais là n’est pas le sujet
COMMENT FONT-ILS ALORS ?
Ils doivent prendre drogues je pense… Ils s’entrainement constamment, en respectant une discipline drastique, tant mentalement que physiquement, pour ne pas chuter car la chute, pour ces funambules des parois, s’apparente souvent à un ticket direct vers l’au delà.
Néanmoins, quand on voit Alain Robert, notre spiderman français, faire une chute de 15m en 1982, tête la première. 6 jours de coma avec pronostique vitale engagé et un diagnostique des médecins affirmant qu’il ne pourra plus grimper rempilant tout de même un an après (et toujours actif depuis même s’il en a gardé des séquelles), on se demande si ces athlètes ne viennent pas d’une autre planète.
Au delà de la maîtrise technique de top niveau partagée par d’autres grimpeurs (voir dépassé avec le tchèque Adam Ondra qui fait de l’escalade libre et joue dans sa propre catégorie avec une voie ouverte cette année en Norvège cotée 9c), le solo intégral demande un mental d’acier. Les commentateurs sur youtube concernant les vidéo en solo intégral suggèrent plutôt des « balls of steel » (je vous laisse traduire) et se demandent d’ailleurs comment ils font pour les soulever !ET IL A FAIT QUELQUE CHOSE D’IMPORTANT TON ALEX POUR QUE L’ON PARLE DE LUI ?
Rien de bien folichon, en somme, il a grimpé un petit mur…
Alex Honnold a de nombreux faits d’armes qui lui valent, depuis de nombreuses années, le respect de la communauté du monde de l’escalade (solo du Half Dome, traversée du Fitz Roy)… mais sa dernière ascension représente un exploit dont l’écho a porté bien au-delà du cercle restreint d’initiés et de pratiquant de la discipline. Je suis tout sauf un expert de l’escalade mais ce qu’il a fait, à mes yeux, s’apparente à la première ascension d’un 8000m hivernal voir l’équivalent, dans sa discipline, de la conquête de l’Everest. (note : le pionnier de la discipline, Peter Croft, a dit lui-même qu’il n’y a rien au-delà…)
Je me trompe peut-être mais je le vois ainsi. Alexa Honnold a, cet été, le 6 juin, réalisé en 3h56 exactement, l’ascension en solo intégral du mythique El Capitan, un mur de granite de 900m de haut, par la voie freerider. C’était son rêve, son obsession depuis des années. Un but pour lequel il s’est longuement préparé.ET DONC, J’AI RENCONTRÉ ALEX HONNOLD.
Je ne cours pas les festivals outdoor pour les interviews. Je ne suis pas journaliste de métier, l’interview d’un grand athlète est un format que je ne maîtrise absolument pas. Lors de cette balade matinale jusqu’au refuge, il y avait plus de 40 journalistes étrangers souhaitant recueillir la parole d’Alex. Avant de prendre le téléphérique, j’ai pu l’approcher. Je lui ai dit bonjour, je lui ai serré la main. Alex (on va être familier) est apparu très calme. Il se dégageait de lui une bienveillance juvénile, aucune arrogance, aucune agressivité, aucune impatience. On sent que l’on a en face quelqu’un de profondément humain, de très terre à terre. On sent qu’il partage et qu’il a incorporé la philosophie de vie de son partenaire d’ascension (pas pour El Capitan vu que c’était du solo intégral), Conrad Anker, qui sonne ainsi « be good, be kind, be happy » Sois bon, sois gentil, sois heureux.
Alex fut un peu flashé en mode paparazzi tout du long mais il resta disponible pour celui qui souhaitait échanger avec lui quelques mots. J’ai laissé les pros faire leur job en espérant peut-être avoir la possibilité de lui parler à un moment où la tension sera retombée. Eux sont journalistes, ils ont des obligations, ils doivent sortir leur papier, leurs photos. Moi et mon blog outdoor 1001pas, on n’a, au fond, aucune pression. Je pourrai même me contenter de retranscrire ses échanges avec quelques journalistes alors que je marchais à quelques pas derrière lui. C’est tout de même étrange de marcher derrière un géant. Géant non par sa taille ou son égo mais ses accomplissements.
J’aimerais bien avoir quelque chose d’intéressant sur quoi l’engager. Mais que dire ? Y’a t-il une question à lui poser à laquelle il n’ait déjà répondu ?
Je n’aime pas répéter les choses ni faire répéter les gens. J’étais avec Jocelyn Chavy, le rédac en chef du journal outdoor Wider qui, quant à lui, est plus au fait de ce genre de rendez-vous. Il a le savoir, la manière. Il connait les athlètes dont Alex depuis des années.
Toutes les questions concernant la préparation, la gestion de la peur sont des questions qui lui ont déjà été posées et auxquelles il a du se soumettre de nouveau. En même temps, ce qu’il accomplit, lui et ses semblables, est tellement incompréhensible que l’on essaie à chaque fois de connaître la recette de sa potion magique.5 minutes avant d’arriver au refuge, les journalistes l’ont laissé quelques peu respiré c’est donc le moment où le blogueur vient porter le coup de grâce. On a échangé sur le souhait du gouvernement Trump de souhaiter supprimer la protection de certains parcs en autorisant les forages. L’environnement est une problématique qui lui tient à coeur et il suivait visiblement le sujet de près. J’étais persuadé que j’avais enregistré sa réponse (il était très prolixe sur le sujet) mais ce n’est pas le cas (amateurisme quand tu nous tiens). On a fini sur une note décontractée où je lui ai demandé si, comme nous les français, il a la nostalgie des plats de chez lui en voyage. (personnellement je rêve souvent de la fraîcheur d’une bonne salade vinaigrette à l’étranger). Alex étant végétarien, il m’a répondu en souriant que ce qui lui manquait le plus était le guacamole et les plats épicés mexicains.
(On peut s'amuser en disposant de cette information de tous ces gens qui affirment qu'un régime végétarien est incompatible avec la pratique du sport...)
QUI EST ALEX HONNOLD ?
Il y a ceux, les incultes/idiots/rois du canapé qui le traiteront de fou, d’inconscient, d’égoïste. Qui n’ont jamais compris et ne comprendront jamais la philosophie et les motivations d’un tel athlète. Le genre de personne pour qui l’accomplissement de toute une vie se résume à métro,boulot,dodo. Je ne porte pas ce genre de personnes dans mon coeur. Avec eux, on en serait encore à essayer de faire du feu dans les cavernes. Aucune audace, aucune ambition, aucune étincelle dans leur existence.
Moi ce que je vois c’est tout sauf un homme suicidaire. C’est un sportif qui repousse, dans sa discipline la définition du mot « impossible ». C’est quelqu’un bien au-dessus de la majorité d’entre nous en terme d’engagement sportif mais qui vous regarde dans les yeux et vous sourit d’une sourire franc et sincère quand il est en face de vous. Il a eu ses modèles qui l’ont fait rêver et, en mixant talent et travail acharné, après des dizaines d’années, il est devenu un modèle pour d’autres.
Quand je vois tant d’abnégation et de sacrifices pour réaliser ses rêves, cela me porte. Cela me donne envie, non pas de me jeter sur une paroi en free solo, ce qui, dans mon cas, serait réellement suicidaire… non, les accomplissements d’Alex me donnent envie de réaliser mes rêves. Aussi humbles qu’ils soient en comparaison, ils sont miens. Quand vous voyez un homme (ou une femme) rayonner autant parce qu’il a réalisé l’impossible, vous avez, au fond de vous, envie de faire de même.
EST-CE QUE SON CERVEAU FONCTIONNE DIFFÉREMMENT POUR DÉPASSER LA PEUR DE L’ERREUR, LA PEUR DE LA CHUTE, LA PEUR DE LA MORT ?
Alex vous dira qu’après des années de préparation physique, de répétition et de mémorisation des gestes, de la voie, ce qu’il a fait n’était, au fond, qu’une chorégraphie. Une succession de gestes parfaitement maîtrisés. Il écoutait d’ailleurs tranquillement sa playlist pendant les 4h de son ascension. Celui que ses amis surnomment, monsieur « no big deal » (ce n’est pas grand chose) a appris à gérer la peur. A la dompter à forcer de projection et de préparation.
Quand je vous parlais, plus haut, de la philosophie de son collègue de grimpe qu’il a fait sienne « Be good », sois bon, Alex l’applique avec sa fondation à qui il reverse 1/3 de ses revenus. Durant ses échanges avec les journalistes, je me souviens d’une anecdote. Quand il a commencé à être connu, il a fait une pub. Il a dit qu’il avait gagné en 2 jours ce que sa soeur, travaillant dans le social, gagnait en quelques années. Il voulait rééquilibrer la balance d’où la création de sa fondation.
ET LA SUITE ?
C’est la grande question que l’on pose tous à Alex. Quels projets ? Tu vas faire quoi maintenant Alex ? Il y a le film réalisé par Jimmy Chin et Chai Vasarhelyi sur ce free solo légendaire qui devrait sortir l’an prochain. Il y a les conférences de présentation de son ascension qu’il mène en parallèle. En attendant, on peut se repasser des sections où on voit l’artiste à l’oeuvre… néanmoins, comme il nous l’a expliqué, El Capitan était un rêve, SON rêve, le rêve de toute une vie qui le berçait depuis des années et il ne se voit pas faire de l’alpinisme. Il n’a pas non plus une sorte de dizaines de « rêves de toute une vie » empilé à la suite de ce dernier comme on aurait une liste de course à cocher. En terme d’escalade pure, il aimerait réaliser des voies côtées 9 mais il n’a pas, pour le moment, pas de grand projet d’escalade dans son planning. La vie suit son court. Il a ses conférences, sa fondation, les projets avec ses sponsors…
Son projet en Angola en partenariat avec sa fondation.
Son ascension du Half Dome
Si vous aimez, n’hésitez pas à partager.
Ce voyage et cette rencontre ont pu se faire grâce à la participation de l’office de tourisme du Sud Tyrol ainsi que de l’International Mountain Summit que je remercie pour l’invitation. Mon avis reste totalement indépendant.
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L'eau des WC
- Par Thierry LEDRU
- Le 31/03/2018
En fait, quand je lis ça, je suis content de voir que les idées évoluent et en même temps, je suis effaré qu'on en soit encore que là...Ce système-là, ça fait bien longtemps qu'il a été imaginé et mis au point par des particuliers. Et qu'on ne soit pas encore passé à la grande distribution, c'est juste qu'une question de mentalité, de priorités. Et l'eau n'est pas assez chère encore pour être une priorité.
Pour notre, part, dans les toilettes, c'est effectivement l'eau de la salle de bain qui est utilisée. Tout simplement dans une cuvette posée dans le lavabo. Et donc le prix d'une cuvette et l'obligation de faire trois pas pour passer de la salle de bains aux WC...
Sidi Drici s’est adressé au président de la République dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux pour défendre son projet. Il pourrait être reçu à l’Elysée prochainement.
Le système de ce plombier permet d'alimenter les chasse-d'eau avec l'eau des douches et des lavabos. (GARO / PHANIE / AFP) Il n'y a pas de petites économies, surtout quand elles peuvent protéger notre planète. Plombier à Rubelles (Seine-et-Marne), Sidi Drici a inventé un système qui permet de recycler l'eau de la douche et du lavabo d'une salle de bain pour alimenter la chasse-d'eau des toilettes. Fort de son concept, note Le Parisien dans son édition du 29 mars, Sidi Drici a adressé une vidéo à Emmanuel Macron pour partager son idée. Visible sur sa page Facebook, celle-ci a déjà été vue près de 20 000 fois. "L’Elysée m’a rappelé", assure-t-il au quotidien. "Ils m’ont dit que je serai reçu bientôt. Ils me préviendront trois jours avant." Contactée par franceinfo, la présidence n'était pas en mesure de confirmer cette information samedi 31 mars dans l'après-midi.
"Comment est-il possible en 2018 que nous urinons dans de l'eau potable", interroge le fondateur de l'entreprise DSM et créateur de la pépinière d’entreprises DSM Evolution à Rubelles. Il détaille ensuite le principe simple de son installation. L'eau de la douche est stockée dans un réservoir où elle est filtrée avant d'être reversée dans la chasse d'eau des toilettes. Ce dispositif breveté a déjà été posé chez une cinquantaine de particuliers dont 21 pavillons neufs à Rozay-en-Brie. L'installation coûte entre 600 et 1 000 euros.
"On consomme plus d'eau pour aller aux toilettes que pour se laver", se lamente-t-il, avant d'appeler Emmanuel Macron à se pencher sur son idée.
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Oublié en prison.
- Par Thierry LEDRU
- Le 31/03/2018
C'est, à mes yeux, une histoire effroyable. Que reste-t-il de cet homme, comment a-t-il pu être délaissé à ce point ? Comment est-il possible que personne ne soit jamais intervenu, ni sur un plan juridique, ni auprès du personnel de la prison, ni avec d'anciens détenus. Sauf un. Comment est-il possible que cet homme, apparemment affable, ait pu être oublié de tous aussi longtemps, d'une façon aussi effroyable, comme un effacement, une mort sociale ? Que sait-il de ce monde dont il a été privé ?
Imaginons que nous revenions à la lumière après quarante ans de survie sous terre...
Michel Cardon, en prison depuis 40 ans, va être remis en liberté
Michel Cardon à la fin des années 70 / © France 2
PARTAGES
C'était l'un des plus vieux détenus de France.
Par Emmanuel Magdelaine
Il est libre. Michel Cardon va quitter très prochainement la prison de Bapaume. Le tribunal d'application des peines d'Arras a rendu sa décision. Michel Cardon, condamné à perpétuité pour meurtre en 1977, est remis en liberté conditionnelle après 40 ans d'incarcération. Décision effective le 1er juin prochain.
"C'est l'une de mes plus grandes émotions professionnelles, c'est une grande joie pour lui et j'espère qu'il pourra en profiter pleinement", a réagi Eric Morain, son avocat. Dix-huit mois de travail, dix-huit mois de combat... mais ça n'a rien à voir avec les quarante ans, cinq mois et trois jours de détention. C'est beaucoup d'émotion et une grande joie pour lui".Libération conditionnelle de Michel Cardon : "C'est beaucoup d'émotion et une grande joie pour lui", déclare son avocat
Cet Amiénois de 67 ans a une histoire particulière, celle d'un détenu "oublié" : il n’a bénéficié d’un premier parloir qu’au bout de trente-huit ans de détention. Il n'est revenu dans l'actualité qu'à la faveur d'un article de La Voix du Nord en août 2016. Un avocat parisien, Me Morain, est touché par l'histoire de Michel Cardon. Il le rencontre, lui demande s’il a envie de sortir de prison puis entreprend des démarches pour essayer de la faire sortir.
"J'ai eu en face de moi quelqu'un ressemble à l'image qu'on se fait de Robinson Crusoë, mangé par la barbe mais avec un merveilleux sourire, raconte Eric Morain. Il a du mal à parler parce qu'il a les restes d'un AVC, du mal à respirer, il es sourd d'une oreille. Mais il comprend, il s'exprime..."
"La société qui vous a sanctionné a choisi aussi de vous oublier", écrivait ce même avocat dans un courrier daté du 12 février qui avait demandé sa grâce au président Emmanuel Macron. Selon lui, M. Cardon aurait pu réclamer depuis vingt ans le bénéfice d'une liberté conditionnelle.
Michel Cardon, le détenu oublié de Bapaume
Reportage diffusé par France 2 début mars.
Les requêtes devant le tribunal d'application des peines avaient jusque-là été toujours rejetées. Notamment parce que les experts relevaient toujours un risque de récidive toujours présent, selon le parquet. "Compte tenu de l'état de dégradation physique de M. Cardon, nous avons estimé, du point de vue du parquet, que le risque de réitération apparaissait désormais limité", a déclaré M. Lourdelle, procureur d'Arras, à l'issue de l'examen de la dernière demande le 15 mars dernier. Ce jour-là, le parquet avait donc requis "un placement extérieur probatoire à une libération constitutionnelle dans un établissement pour personnes âgées dépendantes, compte tenu de son état de santé et dégradation physique".
Il vivra dans le Val d'Oise
Michel Cardon a été condamné dans « l’affaire du crime du chemin de la Flaque ». En octobre 1977, à Amiens, Michel Cardon, 26 ans, et Jean-Yves Defosse, 29 ans, tuent un homme invalide 64 ans suite à un cambriolage qui a mal tourné. Lors du procès aux Assises, les accusés échappent de peu à la peine de mort.Après la condamnation, les proches de Michel Cardon se détournent de lui.
Le détenu s'isole. Son état de santé se dégrade.
Seul un détenu se prend d'amitié pour lui, un Nordiste incarcéré avec lui à Bapaume entre 2008 et 2015. « Il était seul, déprimé, alors je lui apportais tous les jours du café dans sa cellule, raconte-t-il dans La Croix. Je ne sais pas trop pourquoi il a baissé les bras car il avait son caractère, mais il a été cassé par toutes ces années. Il ne parlait pas beaucoup. »
Michel Cardon va être logé dans un centre d'hébergement et de réinsertion du Val d'Oise. « C’est une grande joie pour lui, explique à La Voix du Nord, son avocat. Il va sortir. Qu’il a fallu du temps et de la mobilisation. J’ai rencontré des associations, des confrères, des magistrats, des gens exceptionnels. (...) Michel va pouvoir faire autre chose, être au contact de la nature. Être libre, tout simplement. »
Désormais, "il ne va plus être le détenu oublié de Bapaume, il va changer de région et de département pour essayer de vivre quelques années libre", a conclu sur France info Eric Morain.
Le plus vieux détenu de France ?
Michel Cardon a passé plus de 40 ans en prison. C'est l'un des plus anciens détenus de France. Mais pas le plus ancien.
Casanova Agamemnon, dit "Cajo", 68 ans, est le plus ancien prisonnier de France. Aujourd'hui incarcéré à La Réunion, il a déposé sa 23e demande de libération conditionnelle, après quarante-huit années passées derrière les barreaux.
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Réseaux sociaux et vie sociale.
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/03/2018
Au moment où Facebook est au cœur d'un nouveau scandale, certains de ses utilisateurs ont décidé de sauter le pas et de quitter le réseau social aux 2 milliards d'abonnés. Une démarche plus difficile qu'il n'y paraît...
Le scandale Cambridge Analytica a décidé des utilisateurs de Facebook à quitter le réseau social. (NASIR KACHROO / NURPHOTO) Et c’est reparti pour une nouvelle controverse sur Facebook, qui viole à nouveau notre vie privée en permettant à d’autres de recueillir nos renseignements personnels. Certes, cette flambée-ci est importante et amène certains à envisager de quitter complètement Facebook. Mais, soyez-en sûrs, l’entreprise et la plupart de ses 2 milliards d’utilisateurs se réconcilieront. La grande majorité d’entre eux retournera sur Facebook, tout comme ils l’ont fait la dernière fois et toutes les autres fois auparavant. Car, comme dans toute relation abusive, les usagers ont développé une dépendance psychologique qui les rend accros – bien qu’ils sachent que sur certains plans, ce n’est pas bon pour eux.
Des décennies de recherche ont montré que notre relation avec tous les médias, qu’il s’agisse du cinéma, de la télévision ou de la radio, est toujours de nature symbiotique : les gens les apprécient en raison des gratifications qu’ils tirent de leur consommation – évasion, relaxation, illusion d’une compagnie… Plus les gens les utilisent, plus ils recherchent et obtiennent ces gratifications.
Sur les réseaux sociaux, cependant, le consommateur fournit sans cesse des données qui permettent de cibler précisément ce qui le satisfait le plus ; les médias sociaux exploitent les modèles de comportements qu’ils ont repérés afin d’ajuster ses expériences en ligne et de répondre à ses besoins psychologiques particuliers.
>> Publicité, propagande... A quoi servent les données personnelles que vous confiez à Facebook ?
En plus de nous fournir du contenu, Facebook, Twitter, Google – en fait, tous les médias sociaux – nous offrent de nouvelles possibilités d’interaction sur la plateforme qui peuvent satisfaire certaines de nos envies innées.
Les outils interactifs de Facebook offrent en effet des moyens simplifiés de susciter notre curiosité, de diffuser nos pensées, de promouvoir notre image, de maintenir des relations et de satisfaire le désir ardent de validation par les autres. Les médias sociaux s’appuient sur les ressorts de la psychologie pour nous faire cliquer – et en dire toujours davantage sur nous-mêmes.
Voici pourquoi il est si difficile, en tant qu’utilisateur d’un réseau social, de débrancher la prise une fois pour toutes.
Maintenir vos relations à flot
Plus vous interagissez sur la plateforme, plus vous renforcez vos relations en ligne. Le fait d’appuyer sur le bouton « J’aime », de commenter des photos d’amis, d’envoyer des vœux d’anniversaire et d’identifier (ou « tagger ») d’autres personnes ne sont que quelques-unes des façons dont Facebook vous permet de vous engager dans une forme d’« entretien du lien social ». Tous ces contacts minuscules et éphémères aident les utilisateurs à maintenir des relations avec un grand nombre de personnes avec une relative facilité.
Définir l’image que vous voulez donner
Plus vous révélez de détails sur votre vie, plus vous avez de chances de modeler votre image avec succès. Des études démontrent que cette façon stratégique de se présenter est une caractéristique clé de l’utilisation de Facebook. Les utilisateurs façonnent leur identité en ligne en affichant le concert auquel ils sont allés (et en disant avec qui), les causes qu’ils soutiennent, les rassemblements auxquels ils assistent, etc. De cette façon, vous pouvez devenir le curateur de votre personnalité numérique et gérer les réactions des autres, ce qui serait impossible à faire dans la vie réelle, du moins avec autant de régularité et de précision. En ligne, vous pouvez projeter votre moi idéal.
Espionner, caché derrière les rideaux
Plus vous êtes présents sur les réseaux sociaux, plus vous pouvez épier les autres. Ce type de contrôle social fait partie des gratifications les plus importantes que l’on peut tirer de Facebook. La plupart des gens prennent plaisir à faire des recherches sur les autres via les médias sociaux, souvent en douce. Le besoin psychologique de surveiller notre environnement est profondément enraciné en nous ; c’est lui qui nous pousse à suivre les actualités – et qui nous rend victimes du FOMO (fear of missing out), la peur de manquer quelque chose. Même les personnes âgées soucieuses de leur vie privée, qui détestent révéler trop de choses sur elles-mêmes, utilisent Facebook pour fouiner dans la vie des autres.
Améliorer vos ressources sociales
Plus vous en révélez sur les réseaux sociaux, plus votre valeur nette sociale augmente. Être plus disponible peut vous permettre de trouver un emploi via LinkedIn. Cela peut aussi aider un ancien camarade de classe à vous retrouver et à renouer avec vous. Certaines études montrent qu’une utilisation active de Facebook peut améliorer votre capital social, que vous soyez un étudiant ou une personne âgée désirant nouer des liens avec des membres de sa famille ou raviver des liens avec des amis perdus de vue depuis longtemps. Le fait d’être actif sur les médias sociaux est associé à une augmentation de l’estime de soi et du bien-être subjectif.
Élargir votre tribu
Plus vous cliquez, plus l’effet boule de neige est puissant. Lorsque vous partagez une nouvelle sur les médias sociaux ou exprimez votre approbation au sujet d’un produit ou d’un service, vous contribuez à la création d’un effet boule de neige. Les indicateurs de notation – comme la note de cinq étoiles attribuée à un produit sur Amazon – sont persuasives, en partie parce qu’elles représentent un consensus parmi de nombreuses opinions. C’est ainsi que vous intégrez des communautés en ligne qui se forment autour d’idées, d’événements, de mouvements, d’histoires et de produits – ce qui peut également améliorer votre sentiment d’appartenance.
S’exprimer et obtenir des validations sociales
Plus vous en révélez sur votre vie, plus votre capacité d’influence augmente. Qu’il s’agisse d’un tweet, d’une mise à jour de statut ou d’un billet de blog détaillé, vous pouvez vous exprimer et aider à façonner les discours du moment. Cette forme d’expression peut être très stimulante. Et les indicateurs indiquant l’effet boule de neige qu’entraînent vos messages – tous ces « likes » et ces smileys – peuvent profondément améliorer votre estime de soi en faisant appel à votre besoin psychologique fondamental de validation externe.
Ainsi, par des biais différents, les fonctionnalités des médias sociaux nous fournissent bien trop de gratifications pour que nous puissions facilement y renoncer.
Des algorithmes qui ne vous lâchent jamais
Bien que la plupart des gens soient écœurés par les algorithmes d’extraction de leurs données personnelles, il existe une sorte d’accord tacite selon lequel le partage de données personnelles est un mal nécessaire qui aide à améliorer nos expériences. Les algorithmes qui recueillent vos informations sont aussi ceux qui vous incitent à développer votre vie sociale, en fonction de vos intérêts, comportements et réseaux d’amis. Car sans Facebook, vous ne seriez probablement pas aussi sociable. Facebook est un lubrifiant social majeur à notre époque, grâce aux recommandations d’amis à ajouter à votre cercle et aux notifications lorsqu’un ami a dit ou fait quelque chose qui pourrait vous intéresser.
Pensez au nombre de notifications que Facebook envoie, ne serait-ce qu’à propos des événements. Quand on vous incite à assister à un événement, vous envisagez au moins un instant d’y aller, vous visitez peut-être la page de l’événement, vous indiquez peut-être que vous êtes « intéressé » et parfois même, vous décidez d’assister à l’événement en question. Aucune de ces décisions n’aurait été possible sans avoir d’abord reçu une incitation de la part du réseau social.
Et si Facebook ne vous incitait pas à interagir de la sorte ? Et si les algorithmes ne vous envoyaient jamais de recommandations ou de suggestions ? Seriez-vous aussi actif ? Selon la théorie du nudge, vous seriez beaucoup moins enclin à agir si rien ne vous encourageait à le faire. Si Facebook ne vous poussait pas à assister à des événements, à ajouter des amis à vos contacts, à voir les messages des autres ou à souhaiter joyeux anniversaire aux uns et aux autres, il est peu probable que vous le feriez. Et votre vie sociale s’en ressentirait.
>> dont l’auteur principal de cet article, avec le commentaire « Vous allez manquer à S. Shyam ».
C’est comme vous demander si vous souhaitez sciemment et définitivement couper les liens avec tous vos amis. Franchement, qui voudrait faire une chose pareille ?
S. Shyam Sundar, Distinguished Professor of Communication & Co-Director of the Media Effects Research Laboratory, Pennsylvania State University; Bingjie Liu, Ph.D. Student in Mass Communications, Pennsylvania State University; Carlina DiRusso, Ph.D. Student in Mass Communications, Pennsylvania State University et Michael Krieger, Ph.D. Student in Mass Communications, Pennsylvania State University
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
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Tourisme de masse (1)
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/03/2018
Un des nombreux exemples...De ce désastre.
Et je suis même persuadé que depuis que cette rumeur courait sur cette interdiction, certains touristes se sont dépêchés d'y aller avant.
"C'est bon, moi, j'y suis déjà allé, ils peuvent fermer. Bon, où est-ce qu'on va aller au prochain voyage ?"
Les modes, les phénomènes de groupe, le tape à l'oeil, cet égocentrisme digne d'Attila :" Après les touristes, plus rien ne pousse".
On pourrait ajouter bien évidemment l'incommensurable pollution atmosphérique de tous ces mlillions d'avions qui transportent des individus "amoureux des tropiques"...
Faux : ils sont amoureux d'eux-mêmes et ils se font plaisir car s'ils aimaient les tropiques, ils n'y viendraient plus.
La baie de Maya, en Thaïlande, le 10 mars 2016. (ALEXANDRA SCHULER / DPA / AFP) Un site paradisiaque que le tourisme de masse met en péril. En Thaïlande, la baie de Maya, rendue célèbre par le film La Plage de Danny Boyle, avec Leonardo DiCaprio, sera complètement fermée aux touristes entre juin et septembre afin de réparer les dégâts engendrés par sa forte fréquentation. Son accès sera restreint par la suite, ont annoncé les autorités mercredi 28 mars.
Actuellement, quelque 4 000 touristes se rendent chaque jour dans cette petite baie, ce qui nuit aux coraux et à l'environnement, rapporte la BBC(article en anglais).
Les coraux piétinés par les touristes
Entre juin et septembre, seuls les bateaux pourront approcher de la baie de Maya, mais ils "ne pourront pas accoster et personne ne sera autorisé à entrer dans la baie" afin de permettre à l'écosystème de se régénérer, a indiqué le directeur des parcs nationaux thaïlandais. Et à partir du mois d'octobre, début de la haute saison touristique, seules 2 000 personnes seront autorisées à se rendre sur la plage.
La Thaïlande, qui accueille chaque année plus de 35 millions de vacanciers, fascinés de pouvoir observer des poissons tropicaux à l'aide d'un masque et d'un tuba, est confrontée à une dégradation avancée de ses récifs coralliens.
Outre le réchauffement climatique, est pointé du doigt le comportement des touristes, qui n'hésitent pas à marcher sur les coraux, mais aussi la surabondance de tour-opérateurs proposant des sorties de plongée à la journée sur ces îles censées être protégées par leur statut de parcs nationaux