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Les Kogis (1)
- Par Thierry LEDRU
- Le 07/02/2011
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Voilà le peuple que Jarwal rencontre dans le tome 2.
http://www.dailymotion.com/video/xc8jr8_kogis-le-message-des-derniers-homme_news
Le respect du monde. la communion des gens. Le maintien des traditions. L'absence d'ambition personnelle. Le partage.
Partout les "petits frères" créent le désordre.
http://www.dailymotion.com/video/xc8k3z_kogis-le-message-des-derniers-homme_news
"Il n'est plus temps de parler mais d'agir".
http://www.dailymotion.com/video/xc8kh0_kogis-le-message-des-derniers-homme_news
Ils viennent tout de même vers nous pour nous parler alors que "les petits frères" viennent chez eux pour les voler. Il n'y a pas de colère, ni de volonté de revanche mais un désir de communion.
Il reste à les aider à racheter leurs terres, à retrouver leurs objets sacrés, éparpillés dans les pays colonisateurs.
L'association d'Eric Julien.
Si nous laissons ces peuples disparaître, plus personne sur cette Terre ne pourra nous aider. Car c'est également de notre survie dont il s'agit .
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Education authentique
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/02/2011
- 4 commentaires
Merci à Claire pour cette découverte.
http://www.education-authentique.org/index.php?page=qui-sommes-nous
http://www.youtube.com/watch?v=35aZnFDIrMM&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=nu4HZKL765g&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=dF4fVnp_MY4&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=4ZbpqICQHoI&feature=fvsr
"Un bon enseignant doit être capable de montrer que ses ailes ont bien été rognées par l'instruction qu'il a reçue afin d'être autorisé à rogner désormais les ailes de ses élèves."
Les deux plus grands budgets de la France sont l'éducation nationale et l'armée armée, gendarmerie, police ...) La raison en est simple. L'un s'occupe de rogner les ailes par l'instruction, et si possible par la bonne volonté du rogné et le deuxième s'occupe de le faire par la contrainte aux réticents.
C'est sans doute parce que mes ailes ont repoussé avec les années que je n'arrive plus à rogner convenablement. J'ai toujours voulu regarder mon travail comme celui du ver dans la pomme. J'étais payé par l'Etat et je m'opposais à son pouvoir, au formatage qu'il me demandait de réaliser. J'ai longtemps cru que ça avait des effets positifs et que je me servais de l'Etat à "l'insu de son plein gré"...
C'est terrifiant la prétention en fait...Terrifiant comme on peut se bercer d'illusions.
Comme si moi, petit instituteur, je pouvais en un an, dans ma classe, permettre à de jeunes esprits de prendre conscience de leur statut d'être humain. De la nécessité d'être en quête de vérité, d'être engagé dans une voie spirituelle, d'être sur la défensive par rapport au monde marchand, par rapport au système, comme si ces enfants pouvaient avoir une vision claire de ce système alors que je cherche encore moi-même à en identifier tous les rouages.
Je sais bien pourquoi ma cornée est trouée, pourquoi mon champ visuel s'est réduit...
Tout ce travail ne sert à rien et je ne supporte plus de voir cette réalité devant moi.
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Egypte
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/02/2011
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"I have a dream..."
http://www.slate.fr/lien/33699/nous-sommes-tous-des-egyptiens
Il faudrait finalement que notre gvt opte pour des voies encore plus carcérales pour que nous devenions enfin des Egyptiens. Et la gauche ne changera rien. Ne nous leurrons pas. Ca n'est pas de politiciens dont il faut simplement changer mais de nous-mêmes.
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Sarkoland
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/02/2011
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Ce qui me sidère le plus, ça n'est pas le comportement des gendarmes mais le fait que les gens restent derrière les barrières et se contentent de siffler et de huer.
http://www.liberation.fr/societe/01012317817-monsieur-le-gendarme-pourquoi-m-avez-vous-frappe
QUAND EST-CE QUE LE PEUPLE FRANCAIS VA COMPRENDRE QU'IL A LE NOMBRE ET LA
FORCE ?
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L'homme ou l'être humain
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/02/2011
- 2 commentaires
"Je crois que la maladie de notre temps, la souffrance de l'homme soi-disant moderne, c'est de ne pas avoir la permission de devenir lui-même. Il devient un appareil d'une organisation rationnelle qui élimine dans l'homme l'Etre humain. Il devient un appareil qui doit fonctionner, mais la valeur de cet homme semble dépendre de son efficience, de sa façon de pouvoir faire les choses. l'homme de ntre temps veut avoir, savoir et pouvoir, mais ne s'interroge plus sur l'Etre."
K. Dürckeim.
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JARWAL LE LUTIN.
Tome 2
Extrait.
Nous avons deux directions en nous. Celle de l’homme et celle de l’être humain. L’homme appartient à une communauté d’individus et il cherche à y trouver sa place. L’être humain est tourné vers l’harmonie universelle, une quête spirituelle dans laquelle il a déjà une place. Il n’y a rien à chercher, tout est déjà là. Il convient juste de ne pas perdre cette conscience. Les Conquistadors qui détruisent la forêt sont uniquement des hommes et ils n’aiment pas les êtres humains. C’est pour ça qu’ils peuvent tuer les Kogis. »
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Une discussion aujourd'hui avec une femme médecin ophtalmologiste. Vous allez trouver étrange une telle discussion dans un cabinet médical avec une personne que je rencontrais pour la deuxième fois, mais je n'ai pas pu m'empêcher.
Elle me demandait si j'étais stressé. J'ai des migraines ophtalmiques, associées à une kérato-conjonctivite et fissure de la cornée. Oui, c'est du lourd...Je profite que je vois la totalité de l'écran pour écrire. Pas d'ondulations des lignes, pas de flashs ni d'auras lumineux. Examens tous les deux jours.
J'ai donc dit que je ne voulais sans doute plus voir ce que l'école est devenue et ce que les enfants d'aujourd'hui deviennent.
Elle n'a pas compris...
Bon, donc, voilà une partie de l'échange.
Elle : "Les jeunes ne peuvent pas décider eux-mêmes de leur vie, ils n'ont pas conscience de la réalité.
-Quelle réalité?
-La nécessité d'avoir une carrière, un bon niveau social, un pouvoir d'achat, de l'ambition, se faire une place au soleil.
-C'est comme ça que vous avez vécu votre parcours?
-C'est mon père qui a décidé pour moi. J'aimais bien l'architecture, je dessinais tout le temps à la maison mais il a dit que je devais faire médecine parce que les gens auraient toujours besoin de moi, qu'il y aurait toujours des clients. Il a eu raison et je ne regrette rien. Il avait plus conscience de la réalité que moi.
-Et vous pensez que l'école doit agir de la même façon avec les enfants et les ados?
-Bien sûr, c'est son rôle. Il faut qu'ils aient des connaissances et que ceux qui ont des qualités prennent les meilleurs postes. C'est comme ça dans notre monde. D'ailleurs, c'est ce qu'on a fait avec notre fille. Elle aime écrire et lire mais ça ne fait pas un métier. On l'a inscrite dans une école de commerce. Son papa est responsable commercial dans une grande entreprise du CAC 40. Sa voie est toute tracée.
-Vous pensez donc qu'il est inutile de les aider dans leur développement personnel, qu'il faut juste s'attacher à leur développement sociétal.
-Mais c'est quoi ça, le développement personnel ? C'est comme toutes ces idées de philosophes, quelle bêtise de mettre ça dans la tête de jeunes qui ne peuvent rien comprendre. Ils sont beaucoup trop immatures. Ca ne va pas les aider dans un plan de carrière."
J'arrête parce que ça m'embêterait de vomir sur mon clavier.
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Plasticité neuronale.
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/01/2011
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Vos neurones se remodèlent et se reconnectent en permanence jusqu’à la fin de votre vie
Par Patrice van Eersel
Voilà quelque temps qu’une expression circule : « plasticité neuronale ». Vous l’avez certainement déjà entendue, mais peut-être sans réaliser combien elle bouleverse notre vision du monde. Ce que démontrent les « neuroplasticiens », comme les appelle le neurologue américain Norman Doidge, c’est que l’image même que nous nous faisons de notre cerveau change sa structure. Autrement dit, en lisant cet article, vous modifierez vos neurones... Mais la modification sera encore plus importante si vous tombez amoureux !
Pour schématiser à l’extrême, on a aujourd’hui la preuve que quasiment n’importe quelle zone du cerveau est modelable, au prix d’efforts puissants mais accessibles, et que les zones corticales « spécialisées » dans telle ou telle fonction sensorielle (toucher, vision, audition...) ou motrice (commandant nos centaines de muscles...) peuvent se remplacer les unes les autres. Une plasticité vertigineuse. Certaines personnes fonctionnent avec seulement un demi-cerveau ! [1] D’autres avec 90% des liaisons entre néocortex et bulbe rachidien rompues ! Autrement dit, l’engin cosmique que nous portons dans notre boite crânienne est habité de potentialités infiniment plus étonnantes que tout ce qu’on avait pu imaginer de plus fou. Cela ouvre des perspectives faramineuses, pour développer des capacités inconnues, mais aussi pour « réparer » ceux qui souffrent de troubles psychiques et neuronaux, c’est à dire une foule de gens. Aujourd’hui, les lycéens apprennent la « triple plasticité du système nerveux ». En peu de temps, sous l’influence d’émotions, d’images, de pensées, d’actions diverses, peuvent se produire plusieurs phénomènes : 1°) vos neurones peuvent se développer (jusqu’à décupler leur taille) et multiplier leurs synapses (ou au contraire se ratatiner si vous ne faites rien) ; 2°) vos réseaux de neurones peuvent s’adapter à des nouvelles missions, jusqu’à remplacer un sens par un autre (la vue par le toucher, par exemple) ; 3°) enfin, l’ensemble de votre cerveau peut entièrement se réorganiser, par exemple à la suite d’un accident.
Mais savez-vous que, jusqu’aux années 70, l’expression même de « plasticité neuronale » était littéralement tabou chez les neurologues et les neuropsychiatres ? Parmi les nombreux livres qui, depuis quelque temps, racontent comment ce tabou a été renversé, le plus intéressant est sans doute celui de Norman Doidge, psychiatre de Toronto et chroniqueur au National Post canadien. Son livre, Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau [2] vous embarque dans une vraie saga. Fantastique et surtout stimulante, parce que les histoires qu’elle raconte reviennent finalement à dire que, si vous le voulez vraiment, vous pourrez garder un esprit élastique jusqu’à votre mort - même si vous dépassez cent ans. Cette élasticité dépendra essentiellement de deux données : votre goût pour le nouveau et votre capacité à l’empathie. Quant à tous ceux qui souffrent d’un handicap neuronal ou psychique, cette nouvelle vision représente pour eux une immense bouffée d’espoir.
L’incroyable intuition des frères Bach-y-Rita
Norman Doidge est un bon conteur. Il nous présente plusieurs personnages hors norme, grâce à qui ces réalités si longtemps méconnues nous sont devenues accessibles. Des personnages étonnamment modestes - ce qui n’est pas toujours le cas des grands champions en médecine. Le premier portrait de Doidge est celui d’un « médecin-ingénieur-bricoleur » américano-hispanique, du nom de Paul Bach-y-Rita. Un type absolument inattendu, habillé à la Charlot, et d’une convivialité exquise...
Tout commence vraiment en 1959, le jour où Pedro Bach-y-Rita, vieux poète et érudit catalan émigré aux États-Unis, se retrouve paralysé par un accident vasculaire cérébral (AVC). Le pronostic des spécialistes est rapide : rien à faire, il sera hémiplégique à vie et ses jours sont comptés. Le fils aîné de Pedro, George Bach-y-Rita, est un jeune psychiatre qui refuse de croire son père fichu. Une inspiration « délirante » (il ne connaît rien à la rééducation) lui dicte de considérer le paralytique comme un nouveau-né et de lui réapprendre tous les gestes à la base. Avec l’aide d’un ami et d’équipements bricolés, il va mettre le vieux monsieur à plat-ventre dans le jardin, pour le faire ramper, puis marcher à quatre pattes, sous les yeux des voisins choqués. Au bout d’un an d’exercices quotidiens acharnés, Pedro Bach-y-Rita jouera du piano, dansera et redonnera des cours à la faculté, à la stupeur des toubibs. Personne n’y comprend rien, pas plus George que les neurologues.
Pourtant, le fils cadet du « miraculé », Paul Bach-y-Rita, qui revient d’un long voyage et a suivi avec émerveillement l’achèvement de l’exploit de son frère et de son père, prononce un mot : neuroplasticité. Mais à l’époque, personne ne sait de quoi il parle. Paul est un génie touche-à-tout. Il a vécu dans dix pays, parle six langues, a étudié la médecine et la psychopharmacologie, et va bientôt se mettre à l’ingénierie biomédicale, ainsi qu’à la neurophysiologie de l’œil et du cortex visuel. Sa lecture transversale et hétérodoxe des données scientifiques disponibles (en particulier des expériences allemandes prouvant que le cortex visuel du chat est également sensible aux sensations tactiles) l’en a convaincu : notre système nerveux est une entité vivante infiniment plus modelable et élastique que ce que nous croyons. Quand son père meurt, six ans plus tard, de sa « belle » mort, Paul fait autopsier son cerveau et découvre cette chose stupéfiante : 97% des nerfs reliant son cortex cérébral à sa colonne vertébrale avaient été détruits par l’AVC. Il a donc vécu durant six ans avec 3% de connexions seulement - et c’est sur cette base que son fils George l’a rééduqué ! Mais les neurones correspondant à ces 3% se sont formidablement développés, pour remplir toutes les fonctions vitales - ce qui est strictement impossible en théorie.
Confirmé dans ses intuitions, Paul va se mettre à l’invention d’une machine incroyable : un fauteuil qui, par transformation d’images en impulsions électriques, permettra à des aveugles de voir par la peau ! Trente ans plus tard, ce fauteuil pesant deux tonnes est devenu un appareil minuscule qui, au lieu d’envoyer ses « pixels électriques » à tout le dos de la personne, lui irradie (très discrètement) la langue. Et de cette façon, l’aveugle « voit » avec sa bouche, suffisamment bien pour reconnaître la silhouette d’une actrice, ou éviter un ballon qu’on lui envoie dessus ! Des images « visuelles » arrivent donc à sa conscience à partir de son ressenti tactile.
Le premier article de Paul Bach-y-Rita dans la revue Nature date de 1967, mais il faudra attendre les années 1990 pour qu’il soit vraiment pris au sérieux. Il ne s’en est jamais vexé - les pionniers, souvent un peu mégalos, qui finissent paranoïaques parce que leur milieu les rejette, devraient prendre exemple sur lui ! Aujourd’hui vieux à son tour, Paul Bach-y-Rita dit en riant qu’il peut « relier n’importe quoi à n’importe quoi ». Par exemple, cas le plus simple, détourner quelques-uns des nombreux nerfs de la langue, pour redonner leur motricité à des parties « mortes » du visage de certains accidentés (dont le cerveau apprend que telle partie de leur langue est en fait leur joue). Longtemps, il a été considéré comme un farfelu. Les premiers à avoir cru en lui sont les centaines de personnes qui, sous sa conduite, ont retrouvé leur motricité, leur dextérité, leur équilibre, leur vie ! Certes, pour y parvenir, tous ont dû fournir des efforts colossaux, quotidiennement, pendant des mois, des années. Il faut franchement en vouloir (au moins autant que le vieux papa de ce génie) et ne pas se décourager devant la lenteur des progrès et l’apparente impossibilité de la tâche. Moyennant quoi, l’adaptabilité de notre système nerveux central dépasse l’entendement.
Désormais, les neurologues décrivent les « zones » de notre cerveau comme des « processus plastiques interconnectés », susceptibles de traiter des informations d’une diversité insoupçonnée. Certes, ces zones ne sont pas sans spécialisation : la Zone de Broca joue bien un rôle essentiel dans le langage, comme la Zone de Wernicke en joue un dans la vision. Mais ces spécificités ne sont pas aussi rigides et cloisonnées qu’on le pensait. En leur temps, au XIX° siècle, le Français Paul Broca et l’Allemand Carl Wernicke - et jusqu’à l’Américain Wilder Penfield, un siècle après eux - furent eux-mêmes des génies, d’avoir su localiser les zones corticales qui allaient porter leurs noms. Mais à leur suite, s’est développée une vision fondamentalement « localiste » du cerveau, avec des zones immuables, supposées être « câblées » comme des machines électriques, ce qui a rigidifié toute la neurologie. Si une zone était détruite, il n’y avait plus grand chose à faire... Et comme les disciples ont toujours tendance à ériger les idées de leurs maîtres en dogmes, la rigidité psycho-neurologique est devenue plus dure que du béton.
La tendance « localiste » a des fondements puissants. Nos réflexes les plus archaïques dépendent incontestablement de notre moelle épinière et de notre bulbe, et nos pulsions vitales de petites structures enfouies au centre de notre crâne, familièrement regroupées sous le terme de « cerveau reptilien ». Quant à notre énorme néocortex, qui enveloppe le tout, il est clair que, sans lui, nous n’aurions aucune des capacités humaines, réflexion, langage, discernement... Il n’empêche : découvrir que tout cela est infiniment souple et adaptable donne un formidable souffle nouveau à notre connaissance de nous-mêmes et à nos thérapies. Nos cent milliards de neurones et nos dix mille milliards de connexions synaptiques constituent une jungle grouillante, que nous pouvons influencer et « jardiner », jusqu’à en redessiner les structures de fond.
Le thérapeute mathématicien de la neuroplasticité
Un autre grand personnage de cette révolution est l’Américain Michael Mezernich. Lui aussi a l’intuition de la neuroplasticité dans les années 60, quand il est encore étudiant à l’université de Hopkins et qu’il suit avec passion les travaux de David Hubel et Torsten Wiesel, sur l’aire visuelle du cerveau (qui leur vaudront le prix Nobel de médecine, en 1981). Hubel et Wiesel prouvent que la spécialisation du cerveau n’est pas génétiquement à 100% prédéterminée et que tout se joue dans les premiers mois de la vie : un nouveau-né à qui l’on banderait les yeux pendant un an ne verrait jamais. La fonctionnalité cervicale se développe dans l’action. Mais pour eux, cette relative plasticité neuronale s’arrête ensuite. Une fois structurés, les réseaux de neurones le sont à jamais. Michal Mezernich va patiemment prouver le contraire : rien n’est jamais arrêté dans le cerveau...
Sa démonstration va essentiellement reposer sur des expériences écologiquement incorrectes - sur des singes - à l’aide de micro-électrodes (le super scanner de l’IRMf - imagerie à résonance magnétique nucléaire fonctionnelle - viendra plus tard confirmer les données). Pour faire bref, Mezernich démontre que les neurones se comportent comme des êtres à la fois indépendants et collectifs, en compétition les uns avec les autres et utilisant leurs réseaux pour « coloniser » tout territoire vacant. Ce n’est pas que les neurones puissent repousser (un adulte en perd vingt à trente mille par jour), mais leur taille, leur puissance et surtout leurs connections entre eux varient dans des proportions considérables. Si l’arrivée du nerf sensoriel du milieu de votre main est coupé, vous n’allez momentanément plus rien sentir de cette partie de votre corps. Puis une certaine sensibilité va peu à peu revenir. Pourquoi ? Parce que les nerfs des périphéries de votre main vont progressivement occuper l’espace neuronal ainsi neutralisé et remplir la fonction délaissée. Cette mobilité spontanée est permanente et peut s’avérer rapide : Mezernich découvre que nos aires cérébrales changent selon mois, les semaines, parfois les jours. Et il parvient à mathématiser une loi fondamentale du processus : « le temps sensoriel engendre l’espace neuronal ». Par exemple si, avec votre pouce, vous sentez systématiquement, dans l’ordre temporel, votre index, puis votre majeur, puis votre annulaire, les neurones correspondant à l’index, au majeur et à l’annulaire se rangeront spatialement dans cet ordre-là, à l’intérieur de votre cerveau.
Une logique globale règne sur l’ensemble : si l’on inverse les nerfs des pattes droite et gauche d’un singe, après une période de chaos, le cerveau du pauvre animal se rééduque de lui-même et rétablit le circuit dans le bon ordre !
Bref, Michael Mezernich brise le tabou et impose le mot « plasticité » en neurologie. Au point que le fameux Torsten Wiesel fera un geste rare : le prix Nobel reconnaîtra s’être trompé, adoubant en quelque sorte toute une nouvelle façon de penser. Une façon théorique, mais surtout thérapeutique. Car Mezernich va passer l’essentiel de son temps à développer une méthode, le Fast For Words, destinée aux personnes en difficulté, en particulier aux enfants présentant des déficiences verbales et mentales et aux seniors souffrant de maladies dégénératives. En suivant des exercices audiovisuels, d’abord très lents, puis de plus en plus rapides, des milliers de personnes vont ainsi mettre leur plasticité neuronale directement au service d’une rééducation et d’une guérison inespérées. En fait, les conseils essentiels de Michael Mezernich sont simples :
• ne jamais cesser d’apprendre, régulièrement, toute sa vie, des choses nouvelles, dans des disciplines nouvelles, de façons nouvelles ;
• se méfier des la pollution chimique... sonore ;
• ne pas se décourager devant la lenteur de la rééducation, qui avance par paliers ;
• comprendre que les médicaments neurochimiques peuvent aider, mais ne remplacent pas l’exercice ;
• éviter la tension, le diabète, le cholestérol ou le tabac, qui sont les ennemis de la plasticité neuronale ;
• aimer les aliments anti-oxydants (fruits, légumes, poissons), l’activité physique, le calme, la gentillesse, le rire et l’empathie, qui favorisent la plasticité.
Pourquoi la neuroplasticité change tout
Beaucoup de révolutionnaires de la première moitié du XX° siècle, qui avaient espéré « créer un homme nouveau », ont fini très pessimistes, après les horreurs auxquelles ils avaient assisté, tel Arthur Koestler, concluant ses dernières synthèses scientifiques [3], dans les années 60-70, par l’idée que l’humanité était vraisemblablement atteinte d’une « erreur de fabrication » irrémédiable. Pourquoi ? Notamment parce que notre néocortex, siège de la pensée, de la raison et du langage, fierté éblouissante de notre engeance et nouveauté absolue sous le firmament, entrait inexorablement en court-circuit avec nos cerveaux archaïques, sièges de nos pulsions vitales, égoïstes et sauvages. Entre les deux, il n’y avait finalement pas de médiation possible - quoi qu’aient pu tenter la psychanalyse et la psychiatrie. Et cela dégénèrerait donc toujours en catastrophe, jusqu’à l’hécatombe terminale.
Ces désabusés n’avaient pas forcément tort. Sauf sur un point. Essentiel. Leur défaitisme reposait entièrement sur la vision d’un cerveau fixe, sinon immuable, du moins ne pouvant se transformer qu’à très long terme, à l’échelle darwinienne de dizaines ou de centaines de milliers d’années d’évolution. Mouvement trop lent pour faire face aux métamorphoses fulgurantes de la civilisation. Or, ce que nous apprenons, un demi-siècle plus tard, contredit cette vision dans des proportions si ahurissantes, qu’il faut véritablement s’accrocher à son fauteuil, pour oser intégrer ce que ces nouvelles découvertes nous disent. Une mutation autocontrôlée de l’être humain est neuronalement possible. Cette mutation doit se dérouler à la fois sur les plans individuel et collectif, car nos cerveaux sont fondamentalement bâtis pour être reliés à d’autres cerveaux. Sans cela, ils ne pourraient même pas s’édifier. C’est là l’objet du second grand article de notre dossier.
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Fichez leur la paix !
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/01/2011
- 0 commentaire
C'est quand même fou cette volonté d'influer sur le cours des peuples.
http://desyeuxpourvoir.blogspot.com/2011/01/ny-allez-pas-vous-netes-pas-les.html
Les Alakalufs auraient préféré ne jamais rencontrer les Blancs, ni personne d'autre d'ailleurs. Ils sont tous morts.
http://www.moncelon.com/alakalufs.htm
Et malgré ces extinctions répétées, le monde moderne continue à poser ses pieds et la mort, là où il n'est pas invité.
Il y a sans doute quelques milliardaires qui attendent avec impatience l'extinction des Sentinelles pour racheter l'île au gouvernement...Un hôtel de luxe sur la plage des derniers sauvages, ça serait un beau slogan touristique...
Allez- y, tirez vos flèches, découpez en rondelles la viande des envahisseurs. Pas de prisonniers, pas de concession.
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Culture de l'émotion
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/01/2011
- 1 commentaire
Notre époque moderne semble marquée par une recherche de ce que M. Lacroix nomme « l’émotion choc ». Cette boulimie de sensations fortes et immédiates provoque une sur stimulation au détriment de « l’émotion contemplation », héritée de l’époque romantique, qui, elle, conduit à la métabolisation des sentiments.
«Une émotion s’appauvrit d’une part quand elle se réduit à de l’excitation et d’autre part quand elle abolit la communication avec autrui. Or le danger qui menace la sensibilité d’aujourd’hui est précisément la dérive vers une émotion à la fois survoltée et déconnectée d’autrui, artificielle et égocentrée. » (Lacroix, 1999, p. 107).
Cet auteur remarque que ces deux cultures de l’émotion génèrent un rapport au monde très différent.Dans « l’émotion choc », la primauté est donnée à l’action, elle est utile par sa capacité de déclencher une réaction rapide, en particulier en cas de danger, elle a vocation d’adaptation et de survie. Elle s’inscrit dans l’instant, « elle éclate dans une sorte de fulguration » (ibid., p. 120), elle se nourrit de la variété et suit un rythme accéléré, elle laisse le souvenir d’un plaisir fulgurant mais qui le lendemain peut se révéler amer.
« L’émotion sentiment » s’inscrit, elle, dans la durée, elle a besoin du temps pour s’approfondir, elle implique une présence au monde qui demande de la disponibilité, elle renaît à chaque évocation et vient enrichir la vie intérieure.
«Alors que « l’émotion choc » aide à survivre dans le monde, « l’émotion contemplation » permet de jouir de la saveur du monde. La première est l’instrument du corps agissant, la seconde est liée au cœur réceptif.»
Pour ma part, je me heurte de plus en plus à cette société de « l’émotion choc », jusque dans ma classe. Et j’en suis immensément fatigué.
Les élèves ne supportent plus le temps nécessaire à la construction d’une émotion contemplation, à cette construction progressive d’un bonheur durable. Ils sautent d’une situation fugace à une autre, de la même façon qu’ils zappent ou changent de jeu vidéo…Juste une espèce d’addiction destructrice. Il leur faut leur dose dans l’immédiat…Un choc émotionnel comme un trip.
Je n’ai plus ma place dans ce milieu-là.
Il faut que je m’en aille. Je ne veux pas cautionner par mon engagement un système de valeurs qui me révolte. Et je n’ai plus envie de lutter pour des enfants qui n’entendent plus rien. Je ne suis pas un « people », je n’ai aucun pouvoir. Ce métier est mort. Je suis entré dans cette voie de l’enseignement parce que j’avais un respect immense, inconditionnel pour mon maître de CM2. Qu’est-ce qui reste de cette « aura » du maître ? Nous n’existons plus dans ce monde-là. Notre parole n’a aucune valeur parce que les valeurs aujourd’hui sont des valeurs marchandes. Un « people » qui gagne de l’argent mérite d’être écouté, envié, copié. Qu’est-ce qu’un instituteur face à ce pouvoir de l’argent ? Un porteur de paroles ? Et alors ? Personne n’écoute.
Ce monde est au service de l’émotion choc. Elle n’est pas inutile. Je cours aussi après dans une descente à skis. Mais je n’ai pas oublié pour autant de m’extasier devant le paysage. Et j’aurais même auparavant gravi la pente, lentement, le souffle court. Une émotion choc qui m’appartient pleinement. Je ne serais pas en manque lorsque celle-ci s’essoufflera. Il me restera le bonheur de savoir la produire.
Je n’ai pas de dealer.
Et je ne veux pas faire de ma classe un centre pour toxicomanes.
Je vais écrire. Cette émotion-là est longue à construire.