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  • A CŒUR OUVERT : Commentaire (1)

    Coeurouvertwhite

    5,0 sur 5 étoiles Un roman émouvant

    Commenté en France le 16 mars 2020

    Format: Broché

    Le commentaire de Martine :
    C’est un roman émouvant qui nous permet de connaître un homme qui, après un infarctus, voit sa vie chamboulée. Quand la vie nous réserve de ces surprises qui bouleversent et dérangent tout, il va décider de tout laisser et partir pour se retrouver. Il va faire une rencontre qui va lui permettre d’apprendre à se connaître, et accepter les imprévus de la vie.
    C’est un drame émouvant qui va puiser au fond de soi et des choses essentielles, tout en prenant le temps de vivre chacun des moments qui se présentent à lui. Le dénouement de la relation des deux protagonistes va permettre d’essayer de saisir chaque moment qu’ils partagent. C’est une belle histoire qui pose un regard réaliste sur la société actuelle.
    Une bonne lecture, un bon moment à connaître nos protagonistes. Thierry Ledru nous trace un beau tableau de cheminement personnel, quand on perd nos repères, on doit se retirer et retrouver un sens à sa vie. Je vous recommande cette lecture qui ouvre le lecteur à la réflexion sur son propre vécu, sur l’amour, sur l’intériorité, sur les dépendances, sur les énergies positives, etc.

     

  • Confinement : Amazon et librairies.

    "Amazon n’est absolument pas limité par les nouvelles mesures, et c’est un vrai problème", déplore Frédéric Siméon

    "Amazon n’est absolument pas limité par les nouvelles mesures, et c’est un vrai problème", déplore Frédéric Siméon - Valentino BELLONI / Hans Lucas

    CULTURE

    Pandémie

    Les libraires face au confinement : "Si Amazon récupère notre chiffre d'affaires, ce sera une catastrophe"

    Propos recueillis par Copélia Mainardi

    • ​Frédéric Siméon, libraire indépendant, est contraint comme ses confrères de fermer boutique. Il commente les annonces du gouvernement, leurs conséquences, et la menace monopolistique d'Amazon dans un contexte chaotique qui est aussi l'occasion de lire et relire notre bibliothèque, d'inventer de nouveaux livres et d'une lenteur nouvelle.

    Marianne : Comment avez-vous vécu les premières annonces gouvernementales qui remontent à samedi dernier ?

    Frédéric Siméon : Il était au départ difficile de savoir si seuls les bars et restaurants étaient concernés par les mesures ou si celles-ci touchaient la totalité des commerces. Nous avons passé vingt-quatre heures à « naviguer à vue », à échanger sur les réseaux de libraires pour déterminer au mieux l’état des lieux et la marche à suivre. Le dimanche, nous avons fermé « La Flibuste », notre librairie, mais en maintenant un service de « drive » ; les clients ont pu venir chercher des livres commandés sur internet au préalable. Puis nous avons progressivement décidé de fermer complètement, au fur et à mesure de ce qui nous parvenait ; le SLF - Syndicat des Libraires de France - a notamment communiqué de manière claire que même le « drive » ou la livraison restaient des services dangereux pour la transmission du virus et présentaient un risque sanitaire.

    Que pensez-vous de ces mesures ? Sont-elles conséquentes ou trop radicales ?

    Notre colère ne porte pas sur les mesures annoncées mais sur la manière dont elles ont été transmises, notamment le moment choisi pour les communiquer. Une annonce un samedi soir à 20h30, d’une mesure applicable immédiatement, a rendu les choses très difficiles pour les commerces fragiles que nous sommes. Le milieu des libraires s’attendait de toute façon à une fermeture très prochaine, mais nous avons eu tellement de monde vendredi et samedi dernier - samedi les ventes étaient presque aussi hautes qu’en période de Noël - que nous avons misé sur cette dernière semaine qui devait permettre aux gens de finir de s’approvisionner.

    Nous avons donc recommandé les stocks écoulés, - notamment dans le secteur jeunesse, dévalisé - : tout ceci en vain. Si nous avions su ne serait-ce que jeudi, en même temps que pour les universités et écoles, qu’une fermeture générale était prévue ce week-end, nous aurions pu nous organiser en intelligence, et des précautions auraient été prises chez les clients comme chez les commerçants. Ces mesures radicales sont bien évidemment justifiables dans le fond mais nous contestons ce côté « deux poids deux mesures », ces annonces en différé ; appliquer les consignes de sécurité en fermant boutique me paraît parfaitement nécessaire mais j’ai du mal à comprendre pourquoi une telle chose n’a pas été plus anticipée et annoncée de manière plus directe et cohérente.

    Auriez-vous souhaité voir les librairies requalifiées en « commerce de première nécessité » et ainsi rester ouvertes ? Vendre des livres en temps de confinement, est-ce une activité d’utilité publique ?

    Très honnêtement, je ne crois pas. Contenir la crise sanitaire passe avant tout, et c’est ce que nous avons tenté de communiquer aux gens, en leur expliquant qu’ils pourraient toujours relire les mêmes livres, créer leurs histoires, inventer de nouveaux récits… Le contexte impose une fermeture totale et c’est normal ; la question porte à présent sur les accompagnements mis en place derrière, pour nous qui ne sommes pas des grosses surfaces. Si la Fnac ferme, ces salariés passeront tous automatiquement en chômage partiel, ce qui n’est pas notre cas, en tant qu’indépendants. Ou bien il aurait fallu penser un système de livraison pour compenser mais ceci aurait nécessité une organisation très en amont, pour assurer un sérieux et des mesures sanitaires sécurisées, ce qui n’a pas été le cas.

    Comment gérer la menace que représente Amazon ? L’union de certaines librairies, via des plateformes en ligne comme lalibraire.com par exemple, peut-elle offrir une solution intéressante ?

    C’est ce sur quoi nous avons vraiment tenté de communiquer ces derniers jours ; Amazon n’est absolument pas limité par les nouvelles mesures, et c’est un vrai problème. S’ils récupèrent notre chiffre d’affaires, en plus d’une concurrence déjà intolérable et scandaleuse en temps normal, ce sera une catastrophe… Et pas seulement pour les librairies : c’est toute la chaîne du livre qui se verra durablement affectée. Amazon, qui fonctionne par algorithmes, impose une forme de normalisation culturelle qui pénalise durement les petites maisons d’édition, qui se voient mises au ban puisque leur travail est habituellement relayé surtout par des plus petites structures. Et les plateformes de librairies en ligne, si elles sont une initiative très louable, ne représentent pas une alternative suffisamment efficace ; toutes les librairies ne sont pas dessus. Les petites librairies indépendantes comme la nôtre ne peuvent pas proposer des services de paiement en ligne et d’expédition ; les clients devraient payer des frais de port, ce qui augmenterait considérablement les prix, et les services d’expédition nécessiteraient une logistique trop coûteuse à gérer.

    Economiquement, quelles sont vos principales inquiétudes pour les semaines à venir ?

    La charge la plus lourde est celle des frais fixes - le loyer, l’électricité, l’assurance… Autant de choses sur lesquelles il est impossible d’obtenir compensation. Pour les commandes de livres annulées, des négociations sont en cours au niveau de la branche pour repousser les échéances et/ou organiser des retours de livres invendus - ce qui devra attendre la réouverture, puisqu’aujourd’hui les retours sont tous bloqués. La perte en termes de chiffre d’affaires va être conséquente. Nous étions actuellement à 20.000 hors taxes et aurions donc pu espérer 40.000 à la fin du mois de mars, c’est autant voire plus qui sera perdu en avril ; on s’attend donc à un trou de 50 ou 60.000 euros en fonction de la durée du confinement, et personne n’est préparé à faire face à un tel manque à gagner. Même si des négociations sont en cours à différents niveaux au ministère de la culture, ce chiffre d’affaires est perdu et irrécupérable. Et pourtant, il y a toujours pire en matière de précarité et nous ne sommes pas les plus à plaindre. « La Flibuste » est une petite structure indépendante composée de quatre personnes seulement, qui se doit de trouver ses propres solutions : deux d’entre nous peuvent encore bénéficier d’aides de Pôle Emploi pendant quelques mois, un de nos salariés en CDD pourra être mis en chômage partiel… mais le troisième co-gérant, qui ne peut toucher aucune compensation, devra être payé par nos soins.

    Que préconisez-vous désormais ?

    « N’allez surtout pas sur Amazon, économisez, et quand on pourra rouvrir, venez acheter 3 fois plus de livres qu’avant ! ». Et c’est plutôt bien reçu. Il faut aussi relire les livres sur l’éloge de la paresse, de la lenteur… Et sortir de l’actualité : on vit toujours dans l’urgence et dans le présent immédiat, mais pour la littérature, ça n’a pas de sens. Soyez patients, se procurer la dernière nouveauté n’est pas indispensable, et quand nos portes ouvriront à nouveau, vous serez ravis de rattraper votre retard ! Je ne peux pas dire grand-chose de plus : si certains veulent malgré tout continuer à acheter, qu’ils le fassent chez des réseaux de libraires indépendants bien sûr, mais à mon sens, ça ne sert pas à grand-chose à l’heure actuelle, et mieux vaut se dire qu’un mois ou deux sans nouveaux livres, ça n’est pas dramatique. Des siècles plus tard, les classiques n’ont toujours pas disparu : dans deux mois, les livres seront toujours là… et les libraires aussi, je l’espère !

    https://www.marianne.net/culture/les-libraires-face-au-confinement-si-amazon-recupere-notre-chiffre-d-affaires-ce-sera-une?utm_source=nl_quotidienne&utm_medium=email&utm_campaign=20200317&_ope=eyJndWlkIjoiY2FhMDdlNTBkNjE4ZGEwZjliODc1YTUxMzA2ZmE5NmEifQ%3D%3D&fbclid=IwAR2tY2-SIWMwuK89iTs5hlmj9qO_enUrN0OtPPFEfsq2FhoM1GvaX5u0JGs

  • Coronavirus : Une interrogation...

    J'ai relu tous les articles que j'avais compilés depuis le début de ce virus en Chine. Des articles concernant la France et d'autres à l'étranger, des articles émanant des milieux scientifiques, économiques, financiers.

    Autant les milieux économiques ont parlé d'une seule voix, très rapidement, et ont prévenu des dangers considérables que ce virus contenait pour le maintien d'une économie stable, à défaut d'être en croissance, autant le milieu scientifique regorge d'avis très contradictoires.

    "Pas de danger, une létalité nullement inquiétante, une contamination qui ne peut avoir de conséquences que sur des personnes âgées ou frappés déjà par des pathologies sévères etc etc..."

    Et d'autres affirmant que "ce virus était bien plus grave que la grippe saisonnière, que son émergence soudaine n'avait pas permis d'en identifier les particularités, qu'aucun traitement n'en viendrait à bout dans l'immédiat, que les services de santé risquaient d'être submergés, que la létalité pourrait aisément dépasser celle de la grippe saisonnière etc etc"

    J'ai eu du mal au début à croire que ce virus pouvait atteindre une part importante de la population mondiale avec des conséquences funestes. J'ai toujours pensé par contre que l'impact sur l'économie serait gigantesque.

    Il s'avère que la dangerosité du virus est réelle et surtout que le seul moyen de le contrer passe par ce confinement que nous allons connaître, tout comme d'autres pays le vivent déjà.

    Les personnes diabétiques sont plus exposées que les autres. Trois millions en France, vingt-neuf millions aus USA. Avec un taux de létalité de 3 %, personne n'a envie de faire le calcul...C'est effrayant...

    L’OMS déclare que le taux de létalité mondial du coronavirus est de 3,4%, un chiffre à la hausse

     Stéphanie Schmidt 

    https://trustmyscience.com/oms-taux-letalite-coronavirus-revu-a-la-hausse/

    Est-ce le virus qui est réellement surpuissant ou nos services de santé qui ne peuvent pas suivre en raison du délabrement engagé depuis bien longtemps dans les budgets ministériels ? Est-ce vraiment le virus le seul coupable ou un assemblage bien plus complexe ?

    Il est clair également que les concentrations du week end dans les parcs parisiens ou d'autres grandes villes alors que le gouvernement est indubitablement engagé, ça ne plaide pas en faveur du sens de responsabilité de la population et dès lors, effectivement, si tant est que ce virus est redoutable, le gouvernement ne peut procéder autrement. Oui, je sais, le premier tour des municipales aurait dû être reporté dans cette logique... Je ne cherche pas à prendre la défense du gouvernement ( ^^ ) mais en tout cas, je ne suis pas convaincu qu'une telle situation avait déjà été étudiée et planifiée en hauts lieux...Et de toute façon, entre un dossier de mille pages et son application, il y a une marge inévitablement de taille.

    Mais j'en reviens aux scientifiques et à mon interrogation principale... Si un consensus s'était fait dès le début de cette épidémie, cela aurait-il contribué davantage à cette prise de conscience de l'urgence dans la population ? Si le milieu scientifique s'oppose dans une situation qui relève du "mystère" pour la majoorité de la population, comment peut-on espérer une attitude solidaire et totale de la population. J'ai mis ici des avis de scientifiques qui ne reconnaissaient pas la nécessité d'un tel emballement. Qu'en pensent-ils désormais ? Disent-ils toujours la même chose ? Je n'en sais rien.

    Les réseaux sociaux sont bombardés d'informations à longueur de journée, des informations qui s'opposent, qui exagèrent, qui minimisent, qui extrapolent, qui complotent, qui tournent en dérision etc etc...Il faut passer des heures sur l'ordinateur pour parvenir à lire et à condenser tout ce qui est écrit ou dit...

    N'y a-til pas dans nos sociétés ultra connectées un problème de rationalité de l'information ?

    Mais comment serait-il possible d'instaurer un canal officiel et de bloquer les autres sans passer immédiatement pour une dictature ? C'est impensable. 

    Il ne reste donc qu'une seule solution : la clairvoyance de chacun. La volonté de s'informer et de recouper toutes les informations, aussi laborieux que ça soit, d'user de son sens critique, de son bon sens, de son civisme, de sa lucidité, de sa liberté intérieure... Là aussi, nous sommes rendus à un point de basculement.

     

     

  • Monologue du coronavirus

    J'adhère à 100 %.

    Voilà l'opportunité de transformation. Le coronavirus. Crise sanitaire, crise économique, crise sociale et ... crise spirituelle... Certains n'aimeront pas le terme parce qu'ils le mélangent avec la religion. C'est que le temps de la compréhension n'est pas encore parvenu à leurs esprits. La religion, d'où qu'elle vienne, a de tous temps participé au système qui nous a mené à la situation actuelle. 

    Là, je parle de crise de conscience, celle si chère à Krishnamurti. 

    « Nous disions combien il était important de provoquer dans l’esprit humain la révolution radicale. La crise est une crise de conscience, une crise qui ne peut plus accepter, aucunement, les vieilles normes, les vieux modèles, les anciennes traditions et, en considérant ce que le monde est maintenant, avec toute la misère, les conflits, la brutalité destructrice, l’agression, et ainsi de suite… l’homme est resté tel qu’il était, il est toujours brutal, violent, agressif, cupide, compétitif, et il a construit une société sur ces bases.

    Ce que nous essayons de faire dans toutes ces discussions, ces discours ici est de voir si nous pouvons radicalement apporter une transformation de l’esprit, ne pas accepter les choses telles qu’elles sont, mais de les comprendre, de les étudier, de les examiner. Donnez votre cœur et votre esprit dans tout ce que vous recherchez. Une façon de vivre autrement. Mais ça dépend de vous et de personne d’autre, car dans ceci, il n’y a pas d’enseignant, d’élève, il n’y a pas de chef, ni de gourou, il n’y a pas de maître, pas de sauveur, vous êtes vous-même le professeur, l’élève, vous êtes le maître, vous êtes le gourou, vous êtes le chef, vous êtes tout ! Comprendre, c’est transformer ce qui est. »

    Jiddu Krishnamurti

     

    MONOLOGUE DU VIRUS

     

    « Je suis venu mettre à l’arrêt la machine dont vous ne trouviez pas le frein d’urgence. »

    paru dans lundimatin#234, le 16 mars 2020

    https://lundi.am/Monologue-du-virus

    APPEL À DONS

    Faites taire, chers humains, tous vos ridicules appels à la guerre. Baissez les regards de vengeance que vous portez sur moi. Éteignez le halo de terreur dont vous entourez mon nom. Nous autres, virus, depuis le fond bactériel du monde, sommes le véritable continuum de la vie sur Terre. Sans nous, vous n’auriez jamais vu le jour, non plus que la première cellule.

    Nous sommes vos ancêtres, au même titre que les pierres et les algues, et bien plus que les singes. Nous sommes partout où vous êtes et là où vous n’êtes pas aussi. Tant pis pour vous, si vous ne voyez dans l’univers que ce qui est à votre semblance ! Mais surtout, cessez de dire que c’est moi qui vous tue. Vous ne mourez pas de mon action sur vos tissus, mais de l’absence de soin de vos semblables. Si vous n’aviez pas été aussi rapaces entre vous que vous l’avez été avec tout ce qui vit sur cette planète, vous auriez encore assez de lits, d’infirmières et de respirateurs pour survivre aux dégâts que je pratique dans vos poumons. Si vous ne stockiez vos vieux dans des mouroirs et vos valides dans des clapiers de béton armé, vous n’en seriez pas là. Si vous n’aviez pas changé toute l’étendue hier encore luxuriante, chaotique, infiniment peuplée du monde ou plutôt des mondes en un vaste désert pour la monoculture du Même et du Plus, je n’aurais pu m’élancer à la conquête planétaire de vos gorges. Si vous n’étiez presque tous devenus, d’un bout à l’autre du dernier siècle, de redondantes copies d’une seule et intenable forme de vie, vous ne vous prépareriez pas à mourir comme des mouches abandonnées dans l’eau de votre civilisation sucrée. Si vous n’aviez rendu vos milieux si vides, si transparents, si abstraits, croyez bien que je ne me déplacerais pas à la vitesse d’un aéronef. Je ne viens qu’exécuter la sanction que vous avez depuis longtemps prononcée contre vous-mêmes. Pardonnez-moi, mais c’est vous, que je sache, qui avez inventé le nom d’ « Anthropocène ». Vous vous êtes adjugé tout l’honneur du désastre ; maintenant qu’il s’accomplit, il est trop tard pour y renoncer. Les plus honnêtes d’entre vous le savent bien : je n’ai d’autre complice que votre organisation sociale, votre folie de la « grande échelle » et de son économie, votre fanatisme du système. Seuls les systèmes sont « vulnérables ». Le reste vit et meurt. Il n’y a de « vulnérabilité » que pour ce qui vise au contrôle, à son extension et à son perfectionnement. Regardez-moi bien : je ne suis que le revers de la Mort régnante.

    Cessez donc de me blâmer, de m’accuser, de me traquer. De vous tétaniser contre moi. Tout cela est infantile. Je vous propose une conversion du regard : il y a une intelligence immanente à la vie. Nul besoin d’être un sujet pour disposer d’une mémoire ou d’une stratégie. Nul besoin d’être souverain pour décider. Bactéries et virus aussi peuvent faire la pluie et le beau temps. Voyez donc en moi votre sauveur plutôt que votre fossoyeur. Libre à vous de ne pas me croire, mais je suis venu mettre à l’arrêt la machine dont vous ne trouviez pas le frein d’urgence. Je suis venu suspendre le fonctionnement dont vous étiez les otages. Je suis venu manifester l’aberration de la « normalité ». « Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie à d’autres était une folie »… « Il n’y a pas de limite budgétaire, la santé n’a pas de prix » : voyez comme je fais fourcher la langue et l’esprit de vos gouvernants ! Voyez comme je vous les ramène à leur rang réel de misérables margoulins, et arrogants avec ça ! Voyez comme ils se dénoncent soudain non seulement comme superflus, mais comme nuisibles ! Vous n’êtes pour eux que les supports de la reproduction de leur système, soit moins encore que des esclaves. Même le plancton est mieux traité que vous.

    Gardez-vous bien, cependant, de les accabler de reproches, d’incriminer leurs insuffisances. Les accuser d’incurie, c’est encore leur prêter plus qu’ils ne méritent. Demandez-vous plutôt comment vous avez pu trouver si confortable de vous laisser gouverner. Vanter les mérites de l’option chinoise contre l’option britannique, de la solution impériale-légiste contre la méthode darwiniste-libérale, c’est ne rien comprendre à l’une comme à l’autre, à l’horreur de l’une comme à l’horreur de l’autre. Depuis Quesnay, les « libéraux » ont toujours lorgné avec envie sur l’empire chinois ; et ils continuent. Ceux-là sont frères siamois. Que l’un vous confine dans votre intérêt et l’autre dans celui de « la société », revient toujours à écraser la seule conduite non nihiliste : prendre soin de soi, de ceux que l’on aime et de ce que l’on aime dans ceux que l’on ne connaît pas. Ne laissez pas ceux qui vous ont mené au gouffre prétendre vous en sortir : ils ne feront que vous préparer un enfer plus perfectionné, une tombe plus profonde encore. Le jour où ils le pourront, ils feront patrouiller l’armée dans l’au-delà.

    Remerciez-moi plutôt. Sans moi, combien de temps encore aurait-on fait passer pour nécessaires toutes ces choses inquestionnables et dont on décrète soudain la suspension ? La mondialisation, les concours, le trafic aérien, les limites budgétaires, les élections, le spectacle des compétitions sportives, Disneyland, les salles de fitness, la plupart des commerces, l’assemblée nationale, l’encasernement scolaire, les rassemblements de masse, l’essentiel des emplois de bureau, toute cette sociabilité ivre qui n’est que le revers de la solitude angoissée des monades métropolitaines : tout cela était donc sans nécessité, une fois que se manifeste l’état de nécessité. Remerciez-moi de l’épreuve de vérité des semaines prochaines : vous allez enfin habiter votre propre vie, sans les mille échappatoires qui, bon an mal an, font tenir l’intenable. Sans vous en rendre compte, vous n’aviez jamais emménagé dans votre propre existence. Vous étiez parmi les cartons, et vous ne le saviez pas. Vous allez désormais vivre avec vos proches. Vous allez habiter chez vous. Vous allez cesser d’être en transit vers la mort. Vous haïrez peut-être votre mari. Vous gerberez peut-être vos enfants. Peut-être l’envie vous prendra-t-elle de faire sauter le décor de votre vie quotidienne. A dire vrai, vous n’étiez plus au monde, dans ces métropoles de la séparation. Votre monde n’était plus vivable en aucun de ses points qu’à la condition de fuir sans cesse. Il fallait s’étourdir de mouvement et de distractions tant la hideur avait gagné de présence. Et le fantomatique régnait entre les êtres. Tout était devenu tellement efficace que rien n’avait plus de sens. Remerciez-moi pour tout cela, et bienvenue sur terre !

    Grâce à moi, pour un temps indéfini, vous ne travaillerez plus, vos enfants n’iront pas à l’école, et pourtant ce sera tout le contraire des vacances. Les vacances sont cet espace qu’il faut meubler à tout prix en attendant le retour prévu du travail. Mais là, ce qui s’ouvre devant vous, grâce à moi, ce n’est pas un espace délimité, c’est une immense béance. Je vous désoeuvre. Rien ne vous dit que le non-monde d’avant reviendra. Toute cette absurdité rentable va peut-être cesser. A force de n’être pas payé, quoi de plus naturel que de ne plus payer son loyer ? Pourquoi verserait-il encore ses traites à la banque, celui qui ne peut de toute façon plus travailler ? N’est-il pas suicidaire, à la fin, de vivre là où l’on ne peut même pas cultiver un jardin ? Qui n’a plus d’argent ne va pas s’arrêter de manger pour autant, et qui a le fer a le pain. Remerciez-moi : je vous place au pied de la bifurcation qui structurait tacitement vos existences : l’économie ou la vie. C’est à vous de jouer. L’enjeu est historique. Soit les gouvernants vous imposent leur état d’exception, soit vous inventez le vôtre. Soit vous vous attachez aux vérités qui se font jour, soit vous mettez la tête sur le billot. Soit vous employez le temps que je vous donne maintenant pour figurer le monde d’après à partir des leçons de l’effondrement en cours, soit celui-ci achèvera de se radicaliser. Le désastre cesse quand cesse l’économie. L’économie est le ravage. C’était une thèse avant le mois dernier. C’est maintenant un fait. Nul ne peut ignorer ce qu’il faudra de police, de surveillance, de propagande, de logistique et de télétravail pour le refouler.

    Face à moi, ne cédez ni à la panique ni au déni. Ne cédez pas aux hystéries biopolitiques. Les semaines qui viennent vont être terribles, accablantes, cruelles. Les portes de la Mort seront grand’ouvertes. Je suis la plus ravageuse production du ravage de la production. Je viens rendre au néant les nihilistes. Jamais l’injustice de ce monde ne sera plus criante. C’est une civilisation, et non vous, que je viens enterrer. Ceux qui veulent vivre devront se faire des habitudes nouvelles, et qui leur seront propres. M’éviter sera l’occasion de cette réinvention, de ce nouvel art des distances. L’art de se saluer, en quoi certains étaient assez bigleux pour voir la forme même de l’institution, n’obéira bientôt plus à aucune étiquette. Il signera les êtres. Ne faites pas cela « pour les autres », pour « la population » ou pour « la société », faites cela pour les vôtres. Prenez soin de vos amis et de vos amours. Repensez avec eux, souverainement, une forme juste de la vie. Faites des clusters de vie bonne, étendez-les, et je ne pourrai rien contre vous. Ceci est un appel non au retour massif de la discipline, mais de l’attention. Non à la fin de toute insouciance, mais de toute négligence. Quelle autre façon me restait-il pour vous rappeler que le salut est dans chaque geste  ? Que tout est dans l’infime.

    J’ai dû me rendre à l’évidence : l’humanité ne se pose que les questions qu’elle ne peut plus ne pas se poser."

  • Coronavirus : vers un confinement total ?

    Je ne suis pas compétent pour dire aujourd'hui ce qu'il aurait fallu faire il y a quelques jours ou semaines. Ce qui est clair par contre, c'est qu'aujourd'hui, ce virus semble bien plus inquiétant que cette fameuse grippe avec laquelle il était souvent comparé. Est-ce que nous n'avons pas été suffisamment informés ? Est-ce que le milieu scientifique aurait dû s'en tenir à parler d'une seule voix et non par des messages contradictoires ? Est-ce que les politiques auraient dû réagir immédiatement avec une force totale et des injonctions incontestables ? Est-ce que l'armée va être appelée à faire respecter un couvre-feu ? 

    Je n'en sais rien. Je n'imaginais pas en tout cas un tel bouleversement...

    Le constat est simple maintenant. Le milieu médical est débordé et les images du week end avec des centaines de personnes se regroupant dans des parcs, sur les pelouses, dans des lieux publics, au soleil, tranquillement assis, tous les uns à côté des autres, c'est un appel du gouvernement à un confinement total...

    Nous nous occupons de notre voisine, une dame, veuve de 91 ans. Elle a appris ce matin que les personnes qui montent faire le ménage et lui livrent ses courses n'ont plus le droit de travailler... Le niveau de stress est monté d'un sécrieux cran. Elle a le rhume, elle tousse... On passe la voir deux fois par jour. Je viens de descendre à la pharmacie et chez son médecin pour prendre des médicaments. A la pharmacie, toutes les employés ont un masque et il y a une limite au sol à ne pas franchir. Les gens sont invités à rentrer un par un après avoir indiqué s'ils avaient des symptômes. Une ambiance sombre...

    Quant à l'impact sur l'économie, celui-là est gigantesque. Aucune crise au XX eme siècle n'a eu cette ampleur. 

    On part pour une période qui laissera des traces...

     

     

    DIRECT. Coronavirus en France : Macron au 20h ce lundi soir, vers un confinement total ?

     

     

    DIRECT. Coronavirus en France : Macron au 20h ce lundi soir, vers un confinement total ?COVID-19. Un conseil de défense doit se tenir ce lundi midi à l'Elysée alors que la propagation du coronavirus s'accélère en France. Se dirige-t-on vers un confinement général, annoncé depuis plusieurs heures par de nombreuses rumeurs mais démenti jusque-là par l'exécutif ? On fait le point sur les dernières infos en direct.

    Comment évolue la situation en France ?

    Les messages alarmants se multiplient ces dernières heures. Ce lundi 16 mars, le directeur de la santé Jérôme Salomon a évoqué au micro de France Inter une situation qui "se détériore très vite" avec un nombre de cas "qui double tous les trois jours". Dimanche, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, avait avoué sur Franceinfo que l'épidémie allait toucher "probablement" la moitié des Français. Avec plus de 5400 cas recensés dimanche dans le bilan de Santé Publique France, la France est loin de la situation italienne mais l'évolution fait craindre une flambée des cas avec, pour conséquence, un engorgement des hôpitaux. Surtout, la courbe italienne reste proche. Le 7 mars dernier, l'Italie recensait un nombre similaire de cas : 5883. Ce total a depuis explosé pour atteindre 24 000 cas recensés dimanche 15 mars. Les spécialistes alertent en plus sur une sous-évaluation des cas avec sans doute des malades non identifiés, ayant peu ou pas de symptômes (porteurs sains) mais qui peuvent se révéler très contagieux pour leur entourage.

    C'est dans ce contexte que Le Monde a pu se procurer dimanche des modélisations confidentielles, réalisées par le groupe de scientifiques qui conseillent l'Elysée. Celles-ci chiffrent en plusieurs centaines de milliers de morts les victimes du coronavirus en France si rien n'était fait. "En l'absence de toute mesure de prévention ou d'endiguement", l'épidémie de Covid-19 pourrait provoquer 300 000 à 500 000 morts. Attention cependant : aussi alarmistes soient-elles, ces modélisations sont purement théoriques et montrent surtout le potentiel destructeur du virus. "Ce scénario a été calculé en retenant les hypothèses de transmissibilité et de mortalité probables les plus élevées, et ce en l'absence des mesures radicales de prévention et d'éloignement social qui viennent d'être prises", précise le journal.

    Quelles sont les dernières mesures en France ?

    C'est une semaine très particulière qui s'ouvre en France ce lundi. Alors que des rumeurs insistantes sur le web et relayées par plusieurs articles de presse ce matin font état d'un possible confinement qui pourrait être dévoilé et activé en début de semaine par le gouvernement, de premières mesures sont mises en place ce lundi. Comme annoncé jeudi par Emmanuel Macron, ce lundi 16 mars marque la première journée de fermeture des crèches et établissements scolaires (écoles, collèges, lycées ou encore université), contraignant de nombreux parents à organiser la garde de leurs enfants. Samedi, le Premier Ministre Edouard Philippe y ajouté celle des commerces non essentiels (hors services publics, commerces alimentaires ou encore bureaux de tabac) dans le but de diminuer les interactions sociales et la propagation du virus. Dimanche, la ministre des transports Elisabeth Borne a dévoilé le plan de transport mis en place dès ce lundi 16 mars. Elle invite les Français à "limiter leurs déplacements" et annonce une offre de transports réduite dans les jours à venir sur les liaisons longue distance sans "arrêt brutal et complet". Ce lundi, on comptera 7 TGV sur 10 d'après les prévisions de la SNCF. Une offre qui va être peu à peu réduite pour arriver à 1 train sur 2 au cours de la semaine. Les liaisons aériennes vont être réduites. Les aéroports resteront ouverts malgré la fermeture de quelques terminaux à Paris. Jean-Baptiste Djebbari a précisé que le trafic des RER A et B sera normal ainsi que le bus et le tramway. 80% du trafic sera assuré dans le métro. 

    Se dirige-t-on vers un confinement de la population en France ?

    C'est la rumeur qui a circulé sur nombre de réseaux sociaux dimanche soir avec son lot d'infox, de fake news ou de chaînes caractéristiques de ce genre de situation anxiogène. Chacun a alors un proche, un ami, un proche d'un ami ou plus encore pour "légitimer" cet affolement : La France serait placée en confinement ces prochains jours. Cette rumeur a effectivement été relayée par plusieurs articles de presse ce dimanche soir, notamment dans les colonnes du JDD ou du Parisien ce lundi matin qui fait état de possibles réunions au plus haut sommet de l'Etat et de solutions drastiques pour parvenir à freiner la propagation du virus, les mesures annoncées ces derniers jours n'ayant pas convaincu les Français de limiter leurs déplacements ce week-end. Un conseil de défense doit se tenir à la mi-journée à l'Elysée. Entérinera-t-il des mesures de confinement et lesquelles : un couvre-feu, un confinement total dans certains territoires comme l'Ile de France ou le Grand Est ? Les questions sont nombreuses. Lundi matin, invitée de France Inter, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a évoqué à propos de ce potentiel décret tant évoqué dimanche soir une "fake news". Dans le même temps, des spécialistes de santé appellent les autorités à trancher rapidement et à instaurer un confinement proche de celui mis en place en Italie, notamment à Codogno. Ce lundi matin, Jérôme Salomon a justement évoqué la ville italienne, soulignant à l'antenne de France Inter : "Il y a un signe positif ce matin, en Italie, à Codogno (épicentre de l'épidémie italienne), ça marche".

    Combien de morts du coronavirus en France ?

    Le site Santé Publique France a publié dimanche soir un bilan actualisé de l'épidémie de coronavirus, recensant 127 morts, un bilan plus lourd que celui dévoilé par le ministre de la Santé lui-même Olivier Véran qui évoquait 120 morts en début de soirée, soit un bilan en hausse de 29 décès sur les 24 dernières heures. Depuis quelques jours, plusieurs médecins et épidémiologistes informent que les formes sévères du virus sont observées dans plusieurs classes d'âge à partir de 30 ans et parfois sur des patients ne présentant aucun problème de santé. C'est le cas du président de la région Grand Est, médecin urgentiste de profession à l'hôpital de Mulhouse qui tirait le signal d'alarme dimanche 15 mars au soir. "Vous savez, nous sommes dans l'œil du cyclone depuis le 1er mars", expliquait-il au Figaro "C'est là qu'on a vu arriver les choses. En dehors de l'Alsace, je crois que les Français ne mesurent pas encore ce que cette crise sanitaire veut dire. C'est terrible. Des jeunes qu'il faut intuber de toute urgence, des personnes âgées balayées en quelques heures, des équipes médicales qui arrivent à saturation complète après 15 jours de mobilisation, des gens en pleurs, des plans nationaux, la peur pour soi et pour ses proches... Quand on est dedans, les choses sont extrêmement compliquées".

    Combien y a-t-il de cas de coronavirus en France ?

    Communiqué dimanche soir par Olivier Véran sur France 2, le dernier bilan du coronavirus s'élève à 5400 cas, soit 900 cas de plus que la veille. Il serait exactement de 5423 cas selon Santé Publique France. À ce jour, 127 personnes sont décédées et 400 autres se trouvent toujours dans un état grave, notamment au sein des services de réanimation. Le ministre de la santé Olivier Véran a confirmé que la propagation du virus s'était accélérée sur le territoire. "On est ici dans un contexte de gravité certaine avec 400 personnes en réanimation. Nous sommes tous acteurs, la sortie que nous allons annuler, la soirée que nous n'allons pas faire, tout cela est déterminant pour protéger la santé des Français", a-t-il confié dimanche soir sur France 2.

    Le nombre de cas de coronavirus dans le pays, communiqué chaque soir de la semaine par le directeur général de la Santé, de plus très incomplet. Alors qu'en Chine des tests de dépistage sont effectués systématiquement, dès les symptômes observés, ils ne sont pas automatiquement menés en France. "Le test est réalisé uniquement en cas de suspicion de la maladie, validée par le Samu et par un infectiologue référent", indique le gouvernement. De nombreux patients dont la santé n'est pas gravement atteinte sont souvent renvoyés chez eux après une simple consultation ou téléconsultation. Ce qui signifie qu'un nombre indéterminé de cas de coronavirus n'est pas comptabilisé dans les bilans officiels et que des patients pourraient véhiculer le virus sans le savoir.

  • Alpinisme et ski de pentes raides.

    Il est clair que lorsque nous avons commencé à emmener nos trois enfants en montagne, (Léo avait 3 ans et demi au sommet de la dent d'Arclusaz, baudrier, casque et corde), on pouvait imaginer que les Hauts Lieux les marqueraient et qu'ils prendraient une grande importance dans leurs vies respectives. On pouvait aussi imaginer le contraire. 
    C'était leurs vies et il était juste de notre ressort d'en proposer des voies, des chemins, des passions possibles.
     

    Léo et Rémi ont atteint un niveau de ski qui dépasse allègrement tout ce que nous pouvions imaginer. Rémi a été obligé de réduire la voilure pour ses obligations professionnelles, loin des hautes montagnes. Léo, de son côté, voit la chaîne de Belledonne depuis son appartement...Et il ouvre les voies de descente les plus improbables avec ses divers compagnons de cordée. Alpinisme hivernal et ski de pentes raides.

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    PENTE RAIDE

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    13 mars 2020 à 09:36

    , par Lionel Tassan

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    Ouvertures en série pour le PPP's Crou

    Le PPP's Crou. Ce nom ne vous dit peut-être rien. Et pourtant, ce groupe ouvert de skieurs et son fer de lance, Léo Ledru, s'imposent aujourd'hui comme une référence dans le ski dit extrême et la recherche des derniers problèmes des Alpes à descendre. Dernières ouvertures en date : le Rocher Badon, en Belledonne, et l'Aiguille mériodionale d'Arves.

     

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    À l’origine de l'activité et pendant plusieurs années, les skieurs de pente raide étaient souvent solitaires : on se rappellera de Heini Holzer, Danier Chauchefoin, Jean-Marc Boivin, Rémy Lécluse, Pierre Tardivel… pour ne citer que ceux-là. Ou par paires complices tels Anselme Baud et Patrick Vallençant.

    Plus récemment, s'il existe toujours des adeptes de la solitude dans le raide tel Hervé Degonon dans les Écrins, on retrouve plus souvent des bandes de copains comme l'équipe formée autour de Davide Capozzi, les amis de Vivian Bruchez et tant d'autres. Léo Ledru, actuellement en thèse d'écologie à Chambéry, a su fédérer, à l'origine avec son frère Rémi, un groupe de copains qui écument les pentes dans la bonne humeur et le plaisir. Depuis quelques saisons, leur activité ne fait que croître et en 2018, ils avaient attiré l'attention par l'une des rares répétitions de la face est de l'aiguille Blanche de Peuterey (5.4/E4, 1 000 m), très rarement reprise depuis la première par l'Italien Stefano De Benedetti.

    L'hiver dernier, les réseaux sociaux ont littéralement croulé sous les descentes raides de l'équipe ; sur Belledonne, leurs yeux avertis n'ont pas mis beaucoup de temps à repérer des lignes que nous avions déjà identifiées (mais sans avoir pu les parcourir) avec d'autres skieurs de pentes grenoblois comme Volodia Shahshahani ou Jacques Cayuela. Parmi les acteurs de ces descentes engagées, on retrouve Paul Chocquet qui travaille dans le BTP, Sébastien Ibanez, guide de haute montagne, Benoît Philippat, ostéopathe, Maxime Gotteland qui travaille dans les télécoms, notamment pour les stations de sports d'hiver ou encore Lucas Boissy, en fin d'études de STAPS.

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    Les premières présumées du PPP (2019 - 2020)

    Rocher Badon, couloir et arête ouest

    5.3/E4, 9 mars 2020, Paul Chocquet & Maxime Gotteland

    450 m de face, avec 300 m de couloir (5.2), une écharpe de connexion (main gauche à la montée) vers l'arête, puis 150 m d'arête (5.3) avec 15 m de désescalade, deux rappels de 15 m skis aux pieds, deux belles pentes suspendues séparées entre elles par un petit saut, et du dry ski. Potentiellement skiable intégralement avec un remplissage plus généreux.

    Aiguille méridionale d'Arves, face est - « Gare à la purge ! »

    5.4/E4, 15 février 2020, Antoine Chipier & Léo Ledru

    500 m de face, que du ski, avec 3 petits crux : 5 m d’escalier sur rochers affleurants, un petit saut d’un mètre avec une prise d’élan technique à cause des rochers, et une traversée avec franchissement d’un bombé bénéficiant de deux très bons bacs bien placés.


    Aiguille mériodionale d'Arves, directe est/nord-est

    5.4/E4, 29 décembre 2019, Paul Chocquet, Maxime Gotteland & Léo Ledru

    Chaussage sur l'arête, 15 m de dry ski en haut dans un goulet étroit assuré par la corde sur un becquet, puis du très bon ski très exposé. Rappel sur le relais bien équipé (2 pitons et 1 câblé), mixte sur le haut, un peu de dry avant de sortir.

    Pointe Charbonnel, voie du sérac

    5.2/E4, 1er mai 2019, Lucas Boissy, Paul Chocquet, Maxime Gotteland, Léo Ledru, Benoît Philippat

    Un rappel de 30 m puis freeride le long du sérac avant une grande traversée (un passage en dry-ski) qui se termine par un déchaussage pour une petite remontée de 10 m. Itinéraire très exposé mais jamais très raide.

    Grand Pic de Belledonne, intégrale nord-est

    5.4/E4, 400 m, 13 avril 2019, Paul Chocquet, Maxime Gotteland, Léo Ledru, Kévin Matic

    Du sommet, la voie suit l'itinéraire d'été depuis le col de la Balmette avec trois courts rappels au niveau des sections câblés. Deux autres rappels ont été nécessaires pour franchir la ceinture de barres inférieure. Selon Léo, on doit pouvoir diminuer la hauteur des rappels avec un meilleur enneigement.

    Pointe de la Vuzelle, face nord

    5.4/E4, 500 m, 23 février 2019, Paul Chocquet & Léo Ledru

    Plusieurs rampes permettent de franchir les barres. Deux passages de « dry-ski » pour rejoindre le goulet central. Des gobelets posés à même le rocher dans les 50 derniers mètres ont empêché une sortie au sommet qui reste à faire.

    Bec d'Arguille, face nord

    5.3/E4, 350 m, 13 février 2019, Paul Chocquet, Léo Ledru, Benoît Philippat

    Accès à vue par la combe Madame. Toute la partie haute est très exposée au-dessus de barres. La rampe de jonction entre les deux couloirs reste un crux sérieux.

    Tags : PPP'S CROUARVESBELLEDONNEPENTE RAIDE

  • "Je suis la crise"

    L’image contient peut-être : une personne ou plus, texte qui dit ’Les crises, les bouleversements et la maladie ne ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d'indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie." Carl Gustav Jung.’

    Sur une autoroute périphérique de Berlin où il y a toujours de terribles embouteillages, un tagueur de génie avait inscrit sur un pont la formule suivante : « Détrompe-toi, tu n’es pas dans un embouteillage, l’embouteillage c’est toi ! ».

    A la place du mot "embouteillage", on pourrait écrire "crise".

    Pour reprendre un slogan malheureusement déjà trop souvent employé dans d'autres circonstances : "Je suis la crise."

    Encore une fois, je n'aime pas cette idée courante que les instances politiques sont les uniques responsables des crises. Les politiques en tant qu'entités n'ont de pouvoir qu'au moment où elles sont élues. Dès lors que les peuples délèguent leur pouvoir à des instances qui considèrent que les décisions sont pyramidales, qu'elles ont été placées "démocratiquement" au sommet de l'édifice et qu'elles sont donc légitimes pour exercer leur pouvoir, plus rien n'est possible. Les politiques ignoreront les contestations puisqu'elles ont été élues. Le piège s'est refermé. Rien ne sera jamais possible dans ce protocole "démocratique"...

    Aujourd'hui, cette crise sanitaire, économique et sociale, plus grave dans ses effets que toutes les crises du XX ème siècle, semble laisser poindre l'espoir d'un changement réel au niveau des politiques. 

    J'entends depuis quelques jours des "sommités" tirer déjà des leçons de la situation.

    J'espère que tout cela ne sera pas qu'un feu de paille.

    J'espère plus fortement encore que les populations suivront le mouvement si celui-ci s'enclenche pour de bon.

    Je n'ai jamais pensé jusqu'ici qu'un mouvement d'ampleur, économique, financier, social, spirituel, puisse émaner des instances dirigeantes. 

    Peut-être est-il temps de commencer à y croire...