Blog

  • De l'importance d'une mare

    Les libellules sont rapidement arrivées sur les plantes aquatiques de notre mare et c'est un émerveillement.

    P7230011

    Mares, mares, mares !

     

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-27-juin-2023-5364000

     

    Mardi 27 juin 2023LECTURE

    ÉCOUTER (50 MIN)

    Plus de 50 % des zones humides ont disparu en 30 ans dont les mares ©Getty - Tim Bieber

    Les plus écoutésde France Inter1

     

    Provenant du podcastLa Terre au carré

    CONTACTER L'ÉMISSION

    Les mares sont des trésors de biodiversité et des puits de carbone cruciaux pour lutter contre le changement climatique. Mais plus de 50% des zones humides ont disparu en 30 ans... Comment protéger, restaurer et recréer ces milieux souvent ignorés et pourtant source d’une précieuse richesse ?

    Les mares sont des trésors de biodiversité trop souvent ignorées. Véritable hot spot, elles abritent un cortège d'espèces protégées et menacées. Avec un écosystème spécifique, les mares ont la particularité que les rayons du soleil atteignent le fond, contrairement aux autres zones humides comme les lacs, ce qui lui confère un écosystème particulier et unique. Elles sont souvent temporaires, et leur niveau fluctue tout au long de l'année.

    Les mares sont également des puits de carbones très performant, et de puissantes alliées face au changement climatique. Leur rôle, autant pour la biodiversité que le climat, est donc crucial.

    Mais aujourd'hui, plus de 50% des zones humides ont disparu ou ont été asséchées dans le monde. Victimes d'une mauvaise réputation bien souvent injustifiée, les mares sont également la proie de l'artificialisation des sols pour l'urbanisation et l'agriculture, sans compter les pollutions visibles et invisibles. Nous avons grignoté, détruit nombre des milieux naturels propices à l'apparition des mares, ces "accidents naturels"... Comment les protéger, les restaurer, et les recréer ? Comment une mare fonctionne-t-elle ? Quelle est sa faune et sa flore ? Quels outils concrets existent-ils pour créer sa mare ? Quelle est la législation ? Comment faire concrètement ?

    Par définition, une mare a une surface de moins de 5 000 mètres carrés et une profondeur maximum de deux mètres. Toute une flore s'y développe en lien avec le rayonnement du soleil, qui va pouvoir percer les strates de l'eau jusqu'au sol et permettre à la végétation de se développer.

    Une mauvaise réputation

    Pour le grand public, la mare traîne souvent une mauvaise réputation. Elle attire les moustiques et est responsable de mauvaise odeur. Il y a une méconnaissance de ces petits milieux qui ont une grande richesse de biodiversité et qui apportent plein de services écosystémiques et de services rendus à l'homme. Elle apporte, par exemple, des solutions de lutte contre le changement climatique puisque ce sont de bons puits de carbone. Il y a donc une nécessité à les réhabiliter : « C’est important pour à la fois la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, mais aussi pour les êtres humains. On pense souvent que c'est utile aux amphibiens, mais c'est aussi utile à nous. » comme le rappelle Marguerite Nielen, étudiante en alternance. Pour elle, tout a démarré d'un projet étudiant en licence professionnelle : « Je me suis passionnée pour ces milieux qui sont très riches, alors qu’ils sont menacés puisque plus de 50 % ont disparu. »

    Une formation autour de la mare

    Éric Demerger est formateur pour la conception des mares : « Depuis le début des années 2000, il y a une très forte demande autour de cette formation. Les candidats sont pour la plupart des agents de collectivités, ou des gens qui souhaitent se reclasser professionnellement, et qui ont des projets de vie centrés sur l'environnement. »

    À lire aussi : Les libellules n'ont plus d'habitat : un millier d'espèces sont menacées de disparition

    Le cycle de vie d’une marre

    La mare a des cycles périodiques : les périodes de reproduction commencent en février et en mars et se prolongent sur les mois qui suivent. Il est donc très important de ne pas intervenir sur les mares entre février et septembre parce qu'on pourrait perturber la reproduction des animaux, mais aussi des plantes. Mais si l’homme n’intervient pas, elle finit par se combler naturellement, de la même manière qu'une prairie devient petit à petit une forêt si on ne fauche pas. Il est aussi important de laisser le niveau de la mare descendre pour qu'on obtienne une zone de battant, c'est-à-dire une zone humide sur le côté, mais qui est hors eau dans certaines parties.

    Le problème de la sécheresse

    Avec les épisodes de sécheresse de plus en plus longs et les températures qui augmentent, cela pose des problèmes sur la biodiversité des mares, comme l’explique Fanny Mallard : « Dans le cadre de notre programme, nous sommes en contact avec les différents acteurs des mares en France et notamment dans le département du Var où on nous a signalés que cela fait deux ans que les mares ne suivent plus en eau, il y a une problématique de sécheresse en lien avec le changement climatique. Si elle s'assèche en pleine reproduction et en plein pendant que les espèces réalisent leur cycle biologique, il va y avoir des pertes d'individus. »

    Les bénéfices d’une mare

    Fanny Mallard travaille sur la thématique du changement climatique et de l'intégration de la protection des milieux naturels : « On se rend compte que les mares sont des bons puits de carbone. On va avoir à peu près, une tonne de carbone par an qui est assimilé sur une mare d'à peu près 500 mètres carrés. Un autre point : les mares sont des îlots de fraîcheur. On peut être entre -0,5 à -4 degrés par rapport à la fraîcheur qui est dégagée de la zone humide. »

    Créer un écosystème complet

    Il est important d'avoir une mare en bon état de conservation, comme le rappelle Margueritte Nieler : « Si on a une mare qui fonctionne bien avec toute la chaîne alimentaire derrière, comme les moustiques à la fois sur la phase adulte, mais aussi en phase larvaire, cela permet de réguler et d'avoir un écosystème fonctionnel. Les moustiques ne pulluleront pas, car ils attirent, par exemple, les oiseaux. 

  • LES HEROS SONT TOUS MORTS : commentaire

     

    Les heros sont tous morts

    Je viens de découvrir un commentaire qui date de 2022 sur "Les héros sont tous morts". Il faudrait que je crée une "alerte" ^^

    "LesLivresDeCedrick

    LesLivresDeCe...

    25 avril 2022

    La chance se retourne parfois contre vous. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit de la découverte d'une très grosse somme d'argent. Un million quatre cent mille euros pour être précis. Que feriez-vous si vous trouviez cette somme ? le premier à découvrir la malette pleine de billets ne se pose pas longtemps la question et passe à l'action. Lui, comme les autres, pense qu'il aura le temps plus tard pour réfléchir...

    Tout au long de son roman, l'auteur met en scène une sorte de course de relais. A ceci près que les "athlètes" sont tous concurrents entre eux. On assiste au passage de témoin funeste entre les différents héros d'un court instant. Leur chance tourne vite et laisse place à celle du héros suivant... au prix de leur vie.

    J'ai vraiment aimé cette course de fond(s). La lecture est rythmée et pleine de surprises. le lecteur, tout comme les différents personnages, n'a pas le temps de s'ennuyer ou de faire une pause. On court tous ensemble dans une fuite en avant.

    Ce roman de près de 200 pages est dense, de grande qualité et avec un scénario vraiment original. Je vous conseille donc chaleureusement "Les héros sont tous morts".

    https://www.babelio.com/.../Ledru-Les-Heros-sont.../1093110#!

  • Texte de Fred Vargas

     

    Fred vargas 2015208461 11241399 1300x731

     

    Texte écrit par Fred Vargas et lu par Charlotte Gainsbourg à l’inauguration de la COP24, en décembre 2018

     

    Posted on 9 novembre 2019 by  • Posté dans Pensées d'auteursVARGAS Fred • Tagué  • Poster un commentaire

    « Nous y voilà, nous y sommes.

    Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.

    Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

    Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

    Mais nous y sommes.

    À la Troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie.

    « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

    Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

    Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

    Sauvez-moi, ou crevez avec moi. Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance.

    Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille –, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

    S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. À condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.

    À ce prix, nous réussirons la Troisième Révolution. À ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore. »

    (Texte lu par Charlotte Gainsbourg à l’inauguration de la COP24, en décembre 2018 – L’humanité en Péril – P. 8 – 10)

  • Cette fameuse liberté

    Très clairement, pour moi, le tourisme par avion devrait être supprimé, interdit, totalement.

    Mais lorsque j'écris ça, je sais et j'entends déjà toutes les voix qui hurleraient qu'une telle mesure serait une atteinte à la liberté, la liberté de profiter de son temps libre, la liberté de voyager, de découvrir de nouveaux lieux, de s'extraire du quotidien, de rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles cultures etc etc ...

    Et cette atteinte à la liberté individuelle serait inacceptable.

    Ok, c'est facile. Une réaction primaire en fait. Une réaction individualiste. Parce que maintenant, il faut voir quels sont les effets de cet individualisme sur l'ensemble. Juste un exemple avec l'interdiction d'aller marcher dans certains massifs forestiers. Si on considère que des millions d'individus prennent l'avion dans le cadre de leur liberté de se déplacer, cette liberté porte atteinte à ceux qui veulent juste aller marcher dans les forêts de leur région. Le comportement des uns impacte celui des autres. On me dira que le tourisme par avion n'est pas le seul responsable du réchauffement climatique. Oui, c'est vrai. Et alors ? Est-ce que ça signifie qu'il est justifiable, acceptable, inattaquable ? 

    ""Ce mardi 25 juillet est une journée à haut risque dans le Gard, l’Hérault et l’Aude. Les conditions météorologiques rendent le risque de départ et de propagation de feux de forêt très élevé. L’accès à la plupart des massifs est fermé.""

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/gard/nimes/feux-de-foret-risque-d-incendie-tres-eleve-l-acces-a-certains-massifs-forestiers-de-l-herault-du-gard-et-de-l-aude-interdits-2816942.html

    Les conditions météorologiques...Oui, mais ça, c'est un constat immédiat, événementiel. C'est à la cause qu'il faut remonter.

    Un autre exemple et effroyablement plus dramatique:

    34 personnes sont mortes brûlées en Algérie, encerclées par les flammes. 

     

    Des soldats se sont retrouvés encerclés par les flammes alors qu'ils étaient évacués de Beni Ksila, dans la zone de Béjaïa, accompagnés d'habitants de hameaux limitrophes, a indiqué le ministère de la Défense, qui a annoncé la mort de 10 militaires.

    Outre le bilan mortel, des blessés, en nombre indéterminé mais dont certains grièvement brûlés, sont à déplorer, selon le gouverneur de Béjaïa.

    Plus de 1.500 personnes ont dû être évacuées de certains villages alors que des tornades de feu se rapprochaient de leurs maisons. Des stations balnéaires du littoral prisées des estivants ont également été détruites par les flammes.

    https://www.lepoint.fr/monde/algerie-beaucoup-de-degats-et-au-moins-34-morts-dans-de-violents-incendies-25-07-2023-2529456_24.php#11

    Alors, certains vont dire que les services de secours sont mal organisés, que les forêts ne sont pas entretenues, que les gens n'écoutent pas les consignes etc etc... On ne sera toujours pas dans les causes réelles de ces drames.

    Et c'est là qu'il faut parler de l'Anthropocène : 

     

    https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/271086-terre-climat-quest-ce-que-lanthropocene-ere-geologique

    (Si vous ouvrez ce lien, vous verrez qu'il s'agit d'un site gouvernemental et pas d'un site complotiste ou "d'écolobobo" ou d'écoterroristes ou "Khmers verts" ou autres étiquettes qui généralement et malheureusement font fuir...)

    Parole d'expert

     

    Qu'est-ce que l'Anthropocène ?

     

    Société

    Publié le 8 octobre 2019

     Temps de lecture 12 minutes

    Par : Francois Gemenne et Marine Denis

    L’Anthropocène est une nouvelle époque géologique qui se caractérise par l’avènement des hommes comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques. C’est l’âge des humains ! Celui d’un désordre planétaire inédit.

    SOMMAIRE

    Une nouvelle époque géologique

    L’importance de l’Anthropocène

    La Terre et le monde

    L’Anthropocène comme concept politique

    L’histoire de la Terre et celle de l’espèce humaine ont aujourd’hui convergé. Cette collision de deux Histoires marque une rupture dans la relation qui unit les hommes à la Terre. Pour la première fois, ce sont en effet ses habitants qui sont devenus les principaux moteurs des changements qui l’affectent.

    Les désordres générés par les effets de l’activité humaine ont des conséquences multiples : climat, sécurité alimentaire, accès aux ressources vitales, migrations forcées et soudaines, précarité énergétique… Ils contraignent les relations internationales à inventer et mettre en œuvre de nouvelles politiques globales.

    Une nouvelle époque géologique

    Quand le naturaliste et mathématicien Buffon (1707-1788) écrivait dans « Les Époques de la nature » en 1778 que « La face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme », sans doute ne pouvait-il imaginer que, trois siècles plus tard, les géologues allaient décider de formaliser ce constat sous la forme de la définition d’une nouvelle époque géologique.

    En 2000, le biologiste américain Eugene F. Stoermer, le chimiste et Prix Nobel de chimie néerlandais Paul Josef Crutzen évoque pour la première fois le terme d’« Anthropocène ». Cette nouvelle phase géologique dont la révolution industrielle du XIXe siècle serait le déclencheur principal, est marquée par la capacité de l’homme à transformer l’ensemble du système terrestre.

    Pour la première fois, l’histoire de la Terre entre en collision avec celle des hommes et des femmes qui l’habitent.

    Le fracas qu’a provoqué dans la communauté scientifique cette annonce, encore discutée et critiquée par la Commission internationale de stratigraphie (International Commission on Stratigraphy, ICS), marque un profond changement dans le positionnement de l’homme face à son environnement naturel.

    Si le climat a toujours été un facteur d’influence majeur dans le développement des grands mouvements économiques ou sociaux, l’ère de l’Anthropocène met au défi l’espèce humaine et ses capacités d’anticipation, de contrôle et de résilience sur les écosystèmes existants.

    Pour la première fois, l’histoire de la Terre entre en collision avec celle des hommes et des femmes qui l’habitent, redessinant ainsi les contours d’une nouvelle géopolitique : une politique de la Terre, qui reste à inventer.

    Car le désordre engendré par les effets de l’activité humaine sur le climat ne porte pas que sur la Terre. Il porte aussi sur le monde et diverses facettes de l’activité humaine : sécurité alimentaire, accès aux ressources vitales, migrations forcées et soudaines, précarité énergétique. L’avènement de l’Anthropocène, en quelque sorte, sonne le glas d’une vision binaire de l’homme séparé de son environnement, de la dichotomie entre la Terre et le monde.

    Le climat : une profonde rupture

    Parole d'expert

    Par Emmanuel Le Roy Ladurie

    4 décembre 2019

    L’importance de l’Anthropocène

    Au cours des 12 000 dernières années, l’humanité s’est développée dans l’Holocène, une période géologique interglaciaire, qui succédait à l’époque glaciaire du Pléistocène et qui était marquée par une remontée des températures et du niveau des mers.

    L’Holocène se caractérise par une phase particulièrement stable pour le mode de développement de l’espèce humaine que nous connaissons aujourd’hui. La hausse des températures a permis une importante migration des populations vers le nord, qui devenait bien plus habitable.

    De nombreux géologues estiment toutefois que l’Holocène s’est terminé vers 1950, lorsque les tests nucléaires ont dispersé dans l’atmosphère d’importantes quantités de particules radioactives. Cette époque est également marquée par une grande accélération de l’activité humaine dans un contexte économique de reconstruction, d’industrie performante et de modernisation de l’agriculture.

    En août 2016, le Congrès international de géologie qui se tenait au Cap en Afrique du Sud a ainsi reçu la recommandation de prendre officiellement acte du commencement d’une nouvelle période géologique : l’Anthropocène.

    Cette nouvelle époque se caractérise par l’avènement des humains comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques : l’Anthropocène, c’est l’âge des humains.

    Les activités de l’Homo sapiens modifient la composition de l’atmosphère et la réchauffent à marche forcée, en chargeant l’environnement de nouvelles substances chimiques de synthèse qui se répandent. Le développement économique et social des activités humaines provoque le rejet d’éléments microplastiques à la surface de tous les océans du globe, érode la biodiversité et accélère la disparition d’espèces animales. Pour la première fois dans l’histoire de la Terre, ce sont ses habitants qui sont devenus les principaux moteurs des changements qui l’affectent.

    Les scientifiques ont observé au cours de ces cinquante dernières années le déclin rapide des fonctions et des services de l’écosystème de la planète, en particulier sa capacité à réguler le climat sur le long terme dans les espaces habitables et cultivables.

    L’espèce humaine doit désormais se préparer à rompre avec cet ancien modèle selon lequel les écosystèmes se comportent de façon linéaire, prévisible, sur lesquels l’homme peut maintenir son contrôle et exercer ses activités de développement. L’espèce humaine devient le principal facteur et déclencheur de changements au niveau planétaire.

    L’étude scientifique menée par Johan Rockström, directeur du Stockholm Resilience Center de l’université de Stockholm, recense l’existence de neuf limites planétaires qui déterminent le cadre d’un espace sécurisé pour l’homme. Ce « terrain de jeu délimité » agirait comme garde-fou de l’activité humaine susceptible de provoquer des changements environnementaux non soutenables.

    Parmi ces limites, le changement climatique, la réduction de l’ozone stratosphérique et l’acidification des océans pour lesquels les preuves de dépassement de seuils à grande échelle ont déjà été observées par les scientifiques, l’interférence dans les grands cycles de l’azote et du phosphore de la planète, les changements d’exploitation des sols, la consommation mondiale d’eau douce, le taux de diminution de la biodiversité. Sur ces neuf limites, deux paramètres n’ont pas été encore quantifiés : la pollution de l’air et la pollution chimique.

    Plusieurs de ces « neuf limites » ont d’ores et déjà été dépassées, à l’exemple du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Dans cette étude, les scientifiques estiment ainsi que la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) ne doit pas dépasser une valeur comprise entre 350 et 450 ppm (partie par million). Or, la teneur moyenne actuelle se situe au-dessus de 400 ppm.

    Au-dessus du seuil de 450 ppm, les impacts toucheront l’ensemble du globe. Le maintien du réchauffement climatique sous la barre des 2 °C à l’horizon 2100 fixé par la communauté internationale à l’issue de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009 présenterait, même atteint, des risques significatifs pour toutes les sociétés humaines.

    L’érosion de la biodiversité semble également sans appel. Les biologistes estiment que le recul de la biodiversité animale annonce les prémices d’une sixième crise d’extinction biologique massive de la planète. La limite d’érosion de la diversité du vivant étant largement dépassée, se pose également la question de la capacité de réaction et de renforcement des systèmes naturels et biologiques.

    Les systèmes biologiques et naturels ont des états stables multiples maintenus grâce à leur capacité de résilience, qui leur permet d’intégrer dans leur fonctionnement une perturbation, sans pour autant changer de structure qualitative.

    Phénomène étroitement lié à la perte de biodiversité, le changement rapide d’usage des sols résulte d’une course économique aux terres arables. Les chercheurs fixent le seuil de conservation du couvert forestier dans les zones auparavant forestières à 75 %, alors qu’il n’est en moyenne aujourd’hui qu’à 60 %. Certains indicateurs demeurent toutefois au vert, comme l’utilisation d’eau douce, l’intégrité de la couche d’ozone, l’acidification des océans dont les indices sont en deçà des limites calculées par les chercheurs.

    La Terre et le monde

    Les périodes de l’histoire de la Terre et de celle de l’histoire de l’espèce ont aujourd’hui convergé. Cette collision de deux Histoires marque une rupture dans la relation qui unit les hommes à la Terre. Celle-ci était traditionnellement considérée comme un objet politique, le théâtre des interactions humaines, de leurs luttes de pouvoir et de leurs rapports de force. La Terre et le monde étaient deux réalités séparées : la première était régie par les lois des sciences naturelles, le second par les lois des sciences humaines et sociales.

    Dans l’Anthropocène, la Terre ne peut plus être un objet politique : elle est un sujet politique. Et cette rupture oblige à penser une nouvelle géopolitique – les politiques de la Terre. En ce sens, l’Anthropocène ne marque pas seulement un changement d’époque géologique, mais aussi un changement de rapports de puissance et de système politique.

    Les relations internationales tendent à ignorer les relations de dépendance de l’homme à la Terre.

    La Terre, décor inerte dans lequel évoluait l’espèce humaine, se met actuellement en mouvement et chahute les rapports entre les États, entre les sociétés. Les relations internationales, construites autour des États, dont les modes de gouvernance se fondent sur des territoires définis et des régions découpées, tendent à ignorer les relations de dépendance de l’homme à la Terre. Or, la politique internationale, désormais, ne peut plus s’arrêter aux États et aux nations : elle doit devenir une politique globale, au sens propre du terme.

    L’Anthropocène comme concept politique

    Il est aussi possible de voir le concept d’Anthropocène comme une tentative de dépolitisation des sujets qu’il met en lumière, et des phénomènes qui en sont la cause. Le concept donne en effet l’illusion que tous les hommes, unis dans une œuvre commune de destruction, sont également responsables des transformations infligées à la planète.

    En réalité, ces transformations sont l’œuvre d’une minorité. Pour ne prendre que le changement climatique, l’une des principales caractéristiques de l’Anthropocène, il convient de garder à l’esprit que 70 % des émissions de gaz à effet de serre, environ, sont produites par un milliard d’individus seulement – ce qui remet en perspective l’idée selon laquelle l’accroissement de la population mondiale serait la principale cause du changement climatique.

    Plutôt que l’âge des humains, l’Anthropocène serait en fait mieux décrit comme un « oliganthropocène », l’âge de quelques hommes, pour reprendre une expression d’Eryk Swyngedouw. Si ces hommes sont en effet devenus les principaux acteurs des transformations de la Terre, la majorité des humains sont aussi devenus les victimes de ces transformations, plutôt que leurs agents.

    Le défi du développement durable de l’espèce humaine tout entière dépasse celui du défi climatique.

    En découle la nécessité de transformer notre système de gouvernance et de gestion des ressources. Il convient notamment de substituer aux notions d’efficacité et d’optimisation une approche plus flexible, plus adaptable, dans laquelle les systèmes environnementaux et sociaux se complètent et fonctionnent sur de même bases.

    Ces crises peuvent toutefois mener à des opportunités, et les défis écologiques auxquels sera confrontée l’espèce humaine mettront en jeu sa capacité à construire de nouveaux modèles de gouvernance locale et à appliquer des politiques publiques et économiques de façon pérenne.

    Cette transformation se fonde avant tout sur la création de partenariats de confiance, alliant l’action et le local, les innovations institutionnelles croisées et la remise au centre des acteurs locaux.

    Ce nouveau défi auquel l’espèce humaine est confrontée, celui d’habiter le monde et d’y poursuivre son développement dans un espace peu sécurisé, ne pourra se penser sans la redéfinition d’une géopolitique de la Terre, au sens premier du terme.

    Le défi du développement durable de l’espèce humaine tout entière dépasse celui du défi climatique, et amène à s’interroger sur le passage à une conception nouvelle du temps. Il s’agirait de rompre avec la tradition du « court terme » et de penser en « temps de longue durée » (Fernand Braudel), afin de sortir de notre vision du « temps historique » tel qu’il est pensé par l’homme, et pour l’homme seul.

    De ce désordre planétaire doit sortir une nouvelle politique globale, qui dépasse les relations internationales et réinvente les concepts sur lesquels elles s’appuient : que veulent dire le territoire, les frontières ou la souveraineté à l’heure de l’Anthropocène ? C’est toute une Terre à inventer.

    CET ARTICLE EST EXTRAIT DE

    Le nouveau désordre international

    Revue

    Questions internationales - n° 85-86 - Mai-août 2017

     

    MOTS CLÉS

     

     

  • Incendies et avions.

     

     

    Il y a un sérieux problème.

    D'un côté, on a ça :

    Résultats financiers de la société Ryanair : "Les clients reprennent l'avion : le trafic voyageurs a repris des couleurs augmentant de 8,1 millions de personnes à 45,5 millions sur un an. Le taux de remplissage des avions a suivi avec une progression de 73% à 92%. Ryanair entend booster ce trafic passagers à 165 millions de voyageurs sur d'ici la fin de l'exercice 2023 dans son ensemble (+11% par rapport au trafic avant Covid)."

    et de l'autre, on a des touristes en vacances en Grèce qui sont désespérés d'avoir dû s'enfuir en catastrophe et rentrer en France, par avion, et qui disent qu'ils sont vraiment très inquiets des effets du réchauffement climatique, que leurs enfants ont eu très peur, que toute cette nature qui brûle, c'est vraiment triste, qu'ils ont dépensé leurs économies pour ce séjour, que c'est compliqué de trouver un vol pour rentrer etc etc...

    Moi, ce qui m'affole, c'est de voir à quel point, le niveau de réflexion des gens est limité...

    Avion-réchauffement climatique-pollution-tourisme de masse...

    Il n'y a pas quelque chose qui fait tilt dans leurs têtes ? Une espèce de début de prise de conscience de leurs responsabilités ? Rien ?... Bon, ben alors qu'ils se taisent à tout jamais.

     

     

    Léa Prati

    France Télévisions

    Publié le 21/07/2023 06:01Mis à jour le 26/07/2023 16:02

     Temps de lecture : 10 min.

    Avec le réchauffement climatique, les incendies deviennent de plus en plus nombreux et intenses. (ASTRID AMADIEU/FRANCE INFO)

    Avec le réchauffement climatique, les incendies deviennent de plus en plus nombreux et intenses. (ASTRID AMADIEU/FRANCE INFO)

    Face à une sécheresse accrue, les risques de départs de feu sont multipliés. Pour les suivre, franceinfo publie plusieurs cartes à différentes échelles, mises à jour régulièrement.

    Alors que les températures ne cessent de grimper et que la sécheresse sévit à travers le monde, la menace d'incendies de grande ampleur pèse de plus en plus lourdement sur la planète. Au Canada, plus de 10 millions d'hectares de forêt et de prairie sont partis en fumée, soit l'équivalent d'un cinquième de la France hexagonale, Il s'agit de la "pire saison des feux jamais enregistrée", selon le gouvernement canadien. Dans ce contexte alarmant, le suivi quotidien des incendies est crucial pour prévenir les catastrophes environnementales et humaines qui en découlent. 

    Un programme d'observation de la Nasa, baptisé Fire Information for Resource Management System (FIRMS), permet de savoir en temps réel où la Terre brûle. "L'agence spatiale américaine récupère les données sur les feux actifs grâce aux deux satellites en orbite Aqua et Terra équipés de capteurs optiques appelés Modis", explique à franceinfo Olivier Boucher, climatologue à l'Institut Pierre-Simon Laplace. Ces capteurs détectent les anomalies de rayonnement caractéristiques des températures élevées à la surface du sol en lien avec les incendies. Ces deux satellites scannent deux fois par jour la totalité de la surface terrestre, collectant des informations précises sur la localisation et l'intensité des feux. Cette intensité est mesurée via un indice nommé "puissance radiative". "Il s'agit d'un indicateur précieux qui combine à la fois l'intensité et la taille de l'incendie. Son seul défaut, c'est qu'il ne permet pas de différencier un feu petit et très chaud d'un feu de taille plus importante, mais d'intensité plus faible", détaille le chercheur. 

    En exploitant ces données, franceinfo a réalisé ce tableau de bord rassemblant trois cartes à différentes échelles qui seront mises à jour régulièrement.

    En France, des incendies pas seulement dans le Sud

    En France, le risque d'incendies ne concerne plus uniquement le massif forestier aquitain et les forêts méditerranéennes. A cause d'un déficit pluviométrique important et des températures record constatés sur l'ensemble du territoire, ces incendies estivaux remontent désormais jusque dans la moitié nord du pays. Auparavant épargnées, certaines régions comme la Bretagne voient leurs forêts partir en fumée, comme dans les monts d'Arrée (Finistère) en 2022. Pour y faire face, le gouvernement doit s'adapter. Le protocole Héphaïstos, créé en 1984 pour lutter contre les feux de forêt dans 23 départements du sud de la France, a été étendu à l'ensemble du territoire pour l'été 2023.

    Suivi des incendies en France au 26/07/2023

    Intensité du feu (en MW)

    0

    5

    10

    50

    100

    L'intense chaleur émise par certaines aciéries, comme celles de Dunkerque et Fos-sur-Mer, peut occasionner des fausses détections d'incendies.

    Source: Fire Information for Resource Management System (FIRMS), NASA

    Après les incendies qui ont ravagé 66 393 hectares de forêt et de végétation durant l'été 2022, notamment en Gironde et dans le Jura, d'autres dispositifs ont vu le jour. En prévision d'un été 2023 chaud et sec, une météo des forêts a été lancée. M ise à jour quotidiennement par Météo-France, elle informe sur le niveau de risque de feu dans les massifs forestiers hexagonaux. A cette démarche d'information et de prévention, s'ajoute un arsenal terrestre et aérien renforcé pour les pompiers. Le nombre d'appareils disponibles est ainsi passé de 38 en 2022 à 47 en 2023, selon la Sécurité civile.

    En Europe, des feux dans le bassin méditerranéen

    Les températures caniculaires actuelles, combinées à une sécheresse sans précédent, créent des conditions propices à la propagation rapide du feu en France, mais aussi en Europe. Sur la carte ci-dessous, les données de la Nasa attestent d'incendies actifs en Turquie, en Italie, mais aussi en Grèce. Ces observations vont dans le sens des projections sur le long terme de Copernicus. Selon le programme européen d'observation de la Terre, le risque d'incendies est particulièrement élevé entre les mois de juin et de septembre dans le sud de l'Espagne, en Italie, sur la côte méditerranéenne, en Grèce et en Bulgarie. En Turquie, le danger est même qualifié d'"extrême" dans certaines régions.

    Suivi des incendies en Europe au 26/07/2023

    Intensité du feu (en MW)

    0

    5

    10

    50

    100

    L'intense chaleur émise par certaines aciéries peut occasionner des fausses détections d'incendies.

    Source: Fire Information for Resource Management System (FIRMS), NASA

    Pour détecter les incendies actifs, la Nasa localise les signaux de chaleur repérés par les satellites. Certains d'entre eux peuvent ne pas être issus de feux de forêt. On peut ainsi observer sur la carte les feux liés aux bombardements dans le sud de l'Ukraine. Selon Olivier Boucher, d'autres "fausses détections" peuvent survenir. "Les éruptions volcaniques, les cheminées d'usines et les torchères de l'industrie pétrolière peuvent parfois être confondues avec des feux actifs, mais ces erreurs sont rapidement corrigées par les algorithmes de traitement des données", explique le climatologue.  

    Dans le monde, des incendies récurrents au Canada, en Afrique, en Amazonie et en Russie

    D'après les observations de la Nasa, l'Afrique subsaharienne semble être la région du monde en proie au plus grand nombre d'incendies actifs.  "La savane brûle pendant la saison sèche et c'est en partie normal, relativise le climatologue Olivier Boucher . Ces feux font partie intégrante du cycle de la végétation et sont vitaux pour qu'elle puisse se régénérer." On observe cependant une augmentation des incendies dans cette zone à cause de l'activité humaine. "Ces milieux ont été modifiés par les sociétés humaines avec le pâturage et l'agriculture", détaille le chercheur. Parmi ces pratiques agraires, les brûlis, qui consistent à défricher les champs par le feu, sont encore très implantés en Afrique.

    Les incendies qui ravagent l'Afrique équatoriale et, sur le continent sud-américain, l'Amazonie, trahissent une autre activité humaine, bien plus dévastatrice. "Ils sont associés à la déforestation et au défrichement, à la fois pour exploiter la forêt et libérer de l'espace pour les cultures", détaille Olivier Boucher.

    Suivi des incendies dans le monde au 26/07/2023

    Intensité du feu (en MW)

    0

    5

    10

    50

    100

    Source: Fire Information for Resource Management System (FIRMS), NASA

    Des feux brûlent aussi en Sibérie, aux confins de la Russie, tout près de l'Arctique. De gigantesques incendies s'y étaient déclarés et avaient battu des records historiques en mars 2022. En 2023 encore, d'importants feux de forêts ravagent cette région. On y observe la présence persistante de feux de tourbe qui ont survécu à l'hiver 2022 et qui se réactivent aujourd'hui. Ces "feux zombies", souterrains et difficiles à éteindre, sont accentués par la sécheresse, les températures élevées et les activités humaines. "Dans ces zones, les feux peuvent être naturels, mais le changement climatique accroît leur nombre et leur intensité", souligne Olivier Boucher.

     

  • Jancovici : Sur l'alimentation

     

     

    "Moins de pétrole dans une économie qui se décarbone trop lentement, c'est un arbitrage de la collectivité qui se modifie.

    Quand les gens auront moins d’argent, vont-ils continuer à avoir un smartphone et regarder Netflix, en ne mangeant que des pâtes?

    Ou vont-ils privilégier de manger des légumes et d’avoir un smartphone de moins bonne qualité?"

    Thèmes abordés : - Transport et dépendance des villes - Viande et surface cultivable par personne - Epuisement des énergies fossiles - Pauvreté du monde agricole - Nappe phréatique - Pic pétrolier - PIB mondial et pétrole - Puissance publique et arbitrage - Prix de la nourriture, diversification de la production et déspécialisation des régions - Emploi - Comment faire rentrer de l’argent dans le secteur agricole?

  • Blog : Terre et bois

    J'ai reçu un commentaire d'un lecteur et je présente ici une partie de son travail.

    Un blog à lire sans modération.

     

     

    https://terre-bois.fr/les-12-principes-permaculture/

     

    Bushcraft

    Maison écologique

    Nature

    Qu’est-ce que la permaculture ?

     

    Les origines : La permaculture (ou agriculture permanente) a été développée dans les années 1970 en Australie par Bill Mollison et David Holmgren en s’appuyant sur un modèle développé par Masanobu Fukuoka, un agriculteur japonais. Cette méthode agricole vise à s’inspirer de la nature pour créer des systèmes agricoles en synergie, en utilisant la diversité des cultures pour renforcer leur résilience et leur productivité naturelle. 

    David Holmgren

    Bill Mollison

    Photos de David Holmgren et Bill Mollison tirées du court métrage “Permaculture The Documentary”

    Définition : La permaculture est une approche holistique de l’agriculture et du jardinage qui s’inspire de la nature pour créer des systèmes durables, écologiques et productifs. Elle repose sur une compréhension profonde des écosystèmes naturels, de leurs interconnexions et de leurs cycles de vie. Contrairement à l’agriculture conventionnelle qui utilise des pesticides, des herbicides et des engrais chimiques, la permaculture privilégie des méthodes naturelles telles que la culture en association, la rotation des cultures, la gestion de l’eau, la conservation des sols, la biodiversité et le compostage.

    photo d'un jardin permaculture

    LES GRANDS PRINCIPES DE LA PERMACULTURE

    La permaculture se fonde sur 12 principes de design qui peuvent être appliqués à tous les aspects de la vie, y compris l’agriculture, l’habitat, l’énergie, l’entreprise et la communauté. Voici ces principes selon David Holmgren :

    1. Observer et interagir

    La première étape de la permaculture est l’observation attentive du site, des plantes, des animaux et des êtres humains qui y vivent. Cette observation permet de comprendre les besoins, les comportements et les interactions de chaque élément, et de concevoir un système qui prend en compte ces facteurs.

    2. Collecter et stocker l’énergie

    La permaculture utilise les énergies naturelles telles que le soleil, le vent, l’eau et la biomasse pour créer un système autonome et résilient. Elle encourage également la collecte et le stockage des ressources, notamment l’eau de pluie, les aliments en conserve et le bois de chauffage.

    3. Obtenir un rendement

    Maximiser la production de nourriture, de fibres et d’autres ressources utiles tout en minimisant les efforts et les coûts sont des objectifs clairs de la permaculture. Elle utilise des méthodes efficaces et économiques pour réduire les pertes et optimiser les récoltes.

    4. Appliquer l’auto-régulation et accepter les rétroactions

    Encourager la régulation naturelle des écosystèmes, en favorisant l’équilibre entre les espèces et en évitant les interventions excessives. Cette approche accepte également les rétroactions de l’environnement et des utilisateurs pour améliorer la conception et la gestion du système.

    5. Utiliser et valoriser les ressources renouvelables et locales

    La permaculture privilégie les ressources renouvelables telles que le bois, le fumier, les plantes vivaces et les semences locales. Elle encourage également l’utilisation de technologies appropriées et de pratiques traditionnelles pour réduire la dépendance aux ressources externes.

    6. Produire aucun déchet

    La réduction des déchets et leur transformation en ressources. Elle utilise des méthodes de compostage, de recyclage et de réutilisation pour minimiser les déchets et maximiser la production de nutriments.

    7. Concevoir à partir de modèles et d’éléments

    La permaculture encourage à observer et à s’inspirer des modèles et des éléments de la nature pour concevoir des systèmes durables et efficaces. Cette approche implique également de prendre en compte les caractéristiques et les besoins de chaque élément dans le système, afin de maximiser les interactions positives et de minimiser les conflits. En d’autres termes, la permaculture vise à imiter la nature pour créer des systèmes résilients et productifs.

    8. Intégrer plutôt que séparer

    La permaculture cherche à intégrer les éléments du système de manière harmonieuse plutôt que de les séparer. Elle utilise la synergie et les relations symbiotiques pour maximiser les bénéfices mutuels.

    9. Utiliser les solutions lentes et progressives

    La permaculture favorise les solutions durables plutôt que les solutions rapides et temporaires. Elle utilise des méthodes telles que la succession naturelle et la récolte étagée pour créer des systèmes durables et résilients.

    10. Utiliser la diversité

    La permaculture encourage la diversité des espèces, des variétés et des écosystèmes pour créer des systèmes résilients et productifs. Elle utilise également la diversité pour maximiser les bénéfices mutuels et pour éviter la propagation des maladies et des ravageurs.

    11. Utiliser les limites et valoriser les marges

    La permaculture considère les limites et les marges comme des opportunités plutôt que des obstacles. Elle utilise les marges pour favoriser la biodiversité et pour maximiser la production, et elle utilise les limites pour créer des écosystèmes plus résilients et adaptatifs.

    12. Répondre créativement aux changements

    La permaculture encourage l’adaptation et la créativité pour faire face aux changements. Elle utilise des méthodes telles que l’observation, l’expérimentation et la gestion adaptative pour concevoir et gérer des systèmes résilients et durables.

    Cette liste n’est pas exhaustive mais permet déjà de bien comprendre sur quoi repose la permaculture. Il s’agit d’une approche durable et écologique pour concevoir et gérer des systèmes alimentaires, énergétiques et sociaux. Elle est basée sur des principes éthiques et écologiques, et elle encourage la collaboration et la créativité pour créer des systèmes résilients et productifs. Si vous êtes intéressé par la permaculture, je vous encourage à vous former et à expérimenter avec des systèmes permaculturels chez vous ou dans votre communauté.

    LES QUESTIONS AUTOUR DE LA PERMACULTURE

    Voici les 5 questions les plus fréquentes sur la permaculture pour un débutant:

    Comment débuter en permaculture ?

    Pour débuter en permaculture, il est recommandé de se former auprès d’un expert ou de participer à des ateliers. Il est également important de commencer petit, en expérimentant avec un petit jardin ou un potager.

    Quels sont les avantages de la permaculture ?

      Les avantages de la permaculture sont nombreux: elle permet de créer des systèmes durables et productifs, de préserver la biodiversité, de réduire la dépendance aux ressources externes et de favoriser une alimentation saine et locale.

    Comment concevoir un système permaculturel ?

      Pour concevoir un système permaculturel, il est recommandé de suivre les principes de design de la permaculture, en observant le site, en favorisant la biodiversité, en utilisant des ressources locales et en privilégiant des méthodes durables et écologiques.

    Comment entretenir un système permaculturel ?

      Pour entretenir un système permaculturel, il est important de respecter les cycles naturels, de favoriser la régulation naturelle, de pratiquer la culture en association et la rotation des cultures, de favoriser la biodiversité et de maintenir une bonne santé des sols.

    Quelles sont les plantes recommandées pour un système permaculturel ?

    Les plantes recommandées pour un système permaculturel dépendent du climat, du sol et des besoins spécifiques du système. Cependant, en général, il est recommandé de privilégier les plantes vivaces, les espèces indigènes, les plantes compagnes et les plantes qui ont des usages multiples (alimentaires, médicinales, etc.).

    SOMMAIRE

    Les grands principes de la permaculture

    1. Observer et interagir

    2. Collecter et stocker l’énergie

    3. Obtenir un rendement

    4. Appliquer l’auto-régulation et accepter les rétroactions

    5. Utiliser et valoriser les ressources renouvelables et locales

    6. Produire aucun déchet

    7. Concevoir à partir de modèles et d’éléments

    8. Intégrer plutôt que séparer

    9. Utiliser les solutions lentes et progressives

    10. Utiliser la diversité

    11. Utiliser les limites et valoriser les marges

    12. Répondre créativement aux changements

    Les questions autour de la permaculture

    Michel B.

    Michel B.

    Ma vie est dédiée à explorer la nature et à acquérir des connaissances solides dans ces domaines. Je partage mes aventures et mes découvertes, tout en promouvant des pratiques durables et respectueuses de l'environnement. En combinant mes compétences en bushcraft et en permaculture, je cherche à inspirer les autres à vivre en harmonie avec la nature et à développer des modes de vie autonomes et durables. Rejoignez-moi dans cette aventure pour découvrir les trésors de la nature et apprendre à créer un monde plus écologique.

    LES ARTICLES SIMILAIRES

    Buches coupées avec une hache

    Introduction au Bushcraft : Maîtrisez votre environnement pour survivre en nature

    Face à l’immensité de la nature, l’homme s’est toujours posé une question essentielle : comment survivre en plein air ? La réponse réside en partie

    14 juillet 2023  Aucun commentaire

    Astuces pour créer un potager permaculture Bio

    Découvrez dans cet article nos astuces incontournables pour créer un potager permaculture bio ! La permaculture est une méthode de jardinage durable et respectueuse de

    20 avril 2023  Aucun commentaire

    Petit feu de camp composé de brindilles de bois allumé

    Allumer un feu sans allumette ni briquet

    Que ce soit en situation d’urgence dans un contexte de survie ou bien par simple manque d’organisation lors d’une sortie camping, vous pouvez vous retrouver

    16 mars 2023  Aucun commentaire

  • Sténose canalaire lombaire

    J'avais 24 ans.

    Je venais d'être opéré d'une première hernie discale. Opération ratée. 

    Dépression. Mon rêve de devenir guide de haute montagne s'effondrait. On n'entre pas à l'école de ski et alpinisme de Chamonix avec un dos détruit. 

    De 55 kilos, je suis monté à 85.

    Puis, je me suis reconstruit, lentement. 

    J'ai quitté la Bretagne pour les Alpes.

    A trente-sept ans, cette hernie qui continuait à me faire souffrir s'est dédoublée. L4/L5/S1.

    Paralysie de la jambe gauche. Un chirurgien m'a opéré en me prévenant des risques. Risques immédiats mais aussi sur le long terme. Discopathié dégénérative.

    J'ai repris la marche, lentement. Puis les sommets.

    A quarante-quatre ans, tout a recommencé. Paralysie, morphine, des douleurs à devenir fou. Le chirurgien a proposé une arthrodèse qui me condamnait, soit au fauteuil roulant, soit à la perte de ma jambe gauche, soit à pouvoir remarcher, sans doute avec une canne mais en tout cas, en abandonnant toute idée de sport.

    J'ai refusé.

    C'est une médium magnétiseuse qui m'a sauvé.

    Aujourd'hui, j'ai soixante ans et les risques qui m'avaient été énoncés se réalisent. 
    J'ai une sténose du canal lombaire. Ossification du ligament jaune si importante que j'ai une excroissance en bas du dos, au niveau des hernies. Comme une bosse dure et qui grossit. Les nerfs sont comprimés.

    Mon mollet gauche s'atrophie depuis trois ans. C'est même devenu visible à l'oeil nu. 

    Des crampes nocturnes, l'obligation de me lever et d'aller marcher. 

    Le matin, mon bassin est douloureux, pris dans un étau. Je dois faire des étirements bien précis, des mouvements que j'ai fini par mettre au point tout seul. De toute façon, aucun kiné n'y peut rien. 

    La progression est inéluctable. 

    Le diagnostic le plus sombre est celui de la perte de mobilité de la jambe gauche, une paralysie partielle, voire totale. Les nerfs se nécrosent. Je perds peu à peu la sensiblité dans certains orteils du pied gauche. Ma cheville gauche peut se tordre parce que la proprioception diminue inexorablement. Je cours avec des chaussures montantes. 

    On vient de rentrer, on a passé six jours sur les sommets en Ariège. 8000 mètres de dénivelée, 90 kilomètres, des sorties de 6 à 8 heures.

    Je marche, je cours, je grimpe. Et ce sont les montagnes qui me tiennent debout. Je m'appuie contre elles.

    La méditation de pleine conscience me nourrit. Tous les jours quand je marche, quand je cours, quand je travaille au potager, quand j'écris mes romans, quand je fais la vaisselle, quand je nettoie mon vélo, quand je bricole.

    Quand j'aime ma femme.

    Je suis là, pleinement là, au coeur de la vie en moi. Nous portons en nous bien plus que ce que nous imaginons. Bien plus que ce que la conscience commune nous amène à penser.

    Tant que je mettrai un pied devant l'autre, je n'arrêterai pas. Et si je tombe là-haut et ne me relève pas, le décor me convient. 

    358777612-539034294975619-6129365940152078219-n