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Jarwal : de l'origine à la publication
- Par Thierry LEDRU
- Le 22/01/2025
Jarwal le lutin, c’est qui, c’est quoi, de quoi s’agit-il ? J’ai créé ce personnage pour nos trois enfants quand on sortait pour marcher en montagne. Marine avait sept ans, Rémi, six ans et Léo quatre ans.
Je racontais une nouvelle aventure à chaque sortie et je leur disais que Jarwal ne pouvait me les transmettre qu’une fois dehors, à marcher vers les sommets. Pour eux, c'était une motivation très forte pour se lever de bonne heure et sortir par tous les temps, à toutes les saisons.
Et puis, les enfants ont grandi et ils n’ont plus eu besoin d’histoires pour les entraîner à marcher pendant des heures. C’est Nathalie et moi qui avions du mal à les suivre.:)
Mais Jarwal n’a pas disparu de ma tête. Je l’aimais beaucoup en fait car à travers ces années à parler de sa vie et des innombrables aventures, je me suis retrouvé à réfléchir à ce qu’il disait. Oui, je sais, c’est curieux. Je faisais parler un personnage et ce qu’il racontait m’invitait à approfondir ce qu’il disait. Mais je pense qu’un écrivain ne maîtrise pas tout ce qu’il invente et qu’il se crée en lui des arborescences dont il n’a pas conscience a priori. Et de ces histoires pour nos jeunes enfants, je suis parti vers des histoires à plusieurs niveaux de lecture.
De jeunes enfants peuvent lire Jarwal le lutin et des adultes tout autant car les situations amènent des réflexions qui vont au-delà du simple événement.
On peut trouver par exemple une réflexion sur l’embrigadement des enfants par les adultes pour extraire de leurs esprits tout ce qui peut être utile à la puissance, à l’enrichissement, à la pérennité de systèmes de pensées qui ne cherchent pas prioritairement le bien-être de l’individu mais son exploitation par les maîtres, les dirigeants, les financiers.
On peut trouver des réflexions sur l’imagination et la peur et l’apprentissage émotionnel,sur la colère, l'amitié, la tendresse, l'amour, la solidarité afin de parvenir à distinguer en soi de ce qui relève du réel et non d’une réalité conçue par un mental insoumis.
On peut trouver des réflexions sur l’émergence de l’identité, ce qui la constitue au fil du temps, l’établissement du moi et toutes les défenses qui s’instaurent pour en préserver ce qui semble être une intégrité quant il ne s’agit que d’une enceinte auto-programmée.
Quel est le rôle de la mémoire dans l’identité ? Son pouvoir nous échappe-t-il au point de nous priver de l’accès au réel quand nous ne voyons plus qu’à travers les filtres de cette mémoire ? Et quel est donc ce réel alors que nous nous limitons à notre réalité ? Le réel est universel quand la réalité est individuelle. Comment le découvrir, comment l’explorer, comment se libérer de nous-mêmes alors que nous nous considérons la plupart du temps comme des individus libres ? La nature y trouve une place prépondérante également, une nature pillée ou préservée, le problème majeur de son exploitation, de l'extraction, de l'indifférence envers la vie pour répondre aux besoins exacerbés de nos existences.
Alors, bien sûr que des lecteurs de dix ans s’intéresseront au lutin et à ses amis, aux elfes et aux korrigans, aux fées, aux être magiques comme les Maruamaquas et aux trois enfants qui rencontrent Jarwal et écoutent ses aventures, à sa compagne Gwendoline, à ce terrible Jackmor, l'esprit du mal, à la mouche bleue qui accompagne Jarwal et se révèle un compagnon inestimable, aux savoirs des Indiens Kogis, à cet autre monde que les enfants découvrent avec eux, bien sûr que les enfants se laisseront entraîner dans les aventures, les dangers, les traquenards et les ressources du lutin pour s’en échapper mais tout le reste, je l’espère, s’inscrira en eux, comme des graines à germer et qu’ils reviendront, au fil des années, puiser dans un passage du livre, un enseignement qui leur avait échappé mais qui s’était malgré tout glissé en eux, dans un recoin, jusqu’à ce qu’il devienne incontournable.
J’ai écrit Jarwal en imaginant un livre pour tous les âges.
La sortie est prévue pour le 7 février.
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Pour l'amour des oiseaux.
- Par Thierry LEDRU
- Le 19/01/2025
Mathilde DUFOUR est aquarelliste naturaliste. Son pseudo d'artiste est MEUCHTILDE.
Je viens de découvrir son travail et je suis fasciné par la beauté de ses dessins.
Des oiseaux peints à l'aquarelle et qui semblent vivants, prêts à s'envoler et qu'on entend chanter.
C'est d'une précision magnifique.
Comme j'aime les individus talentueux et qui ont décidé d'aller au bout de leur rêve, je partage les quelques dessins que vous pouvez trouver aussi sur sa page Facebook:
https://www.facebook.com/profile.php?id=61553241788601
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KUNDALINI : un grand bonheur
- Par Thierry LEDRU
- Le 14/01/2025
KUNDALINI a passé le cap des 400 lecteurs et lectrices et j'en suis très heureux.
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Tous, reporters du désastre.
- Par Thierry LEDRU
- Le 13/01/2025
«Le changement climatique se manifestera sous la forme d'une série de catastrophes vues par des smartphones dont les images se rapprocheront de plus en plus de l'endroit où vous vivez, jusqu'à ce que ce soit vous qui les filmiez"
"Alors que les flammes ravagent Los Angeles, c’est ainsi qu’un tweet devenu viral commentait de manière quasi prophétique une précédente catastrophe. La destruction n’arrive désormais plus par le biais de reportages solennels, mais dans un barrage de bribes numériques, des vues à la première personne de ce à quoi ressemble le bouleversement du monde.
Soudain, une expérience qui semblait auparavant lointaine ou impossible devient quelque chose que nous avons vu se produire, non pas avec distance ou solennité, mais mélangé au fouillis d’images de la vie quotidienne qui défilent sur nos fils d’actualité."
Nous sommes appelés, tous, à devenir les témoins et reporters des phénomènes d'ampleur.
Aucun lieu de la planète n'est à l'abri.
Et nous serons, tous, de plus en plus, reliés par les effets de ces catastrophes.
C'est sans doute l'aspect positif. Solidaires dans le désastre, riches et pauvres. Il n'en reste pas moins que les pauvres seront encore plus miséreux et les riches juste désabusés quelque temps.
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Ecologie, mathématiques et modélisation
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/01/2025
Léo, le benjamin de la famille, a un doctorat en écologie.
Une chose surprenante pour moi, c'est le lien entre les sciences et les mathématiques, lorsque celles-ci viennent théoriser la nature. Et je trouve ça fascinant. On sait très bien que la complexité du vivant est phénoménale et qu'il est "ambitieux" de prétendre en "mathématiser" les processus mais il est clair pourtant que ce travail apporte un cadre, une structure au coeur de laquelle il est plus aisé d'envisager l'improbable et peut-être même de l'anticiper.
J'aurais vraiment aimé pouvoir appréhender les sciences et les mathématiques de cette façon lorsque j'étais élève. Quelles que soient les classes, de la primaire au lycée. Montrer les passerelles entre les différents espaces, recréer le lien qui n'aurait jamais dû disparaître. Toutes les connaissances sont reliées. Ce Tout ne doit pas être morcelé au point que plus aucune liaison n'existe.
Les technologies actuelles envoient les enseignements protocolaires au grenier des vieilles choses et proposent un monde d'animation formidablement aidant dans la compréhension des données.
Ici, il s'agit d'une première partie expliquant en quoi consiste "l'écologie théorique" et ce qu'elle se propose de modéliser.
45 abonnés
9 vues 12 janv. 2025
Première vidéo d'une série qui cherche à présenter ce qu'est l'écologie théorique de manière ludique.
Rejoignez les burluks et la planète Gould-J60 pour découvrir ce que représente l'écologie au sens scientifique du terme.
Pour soutenir la chaîne : https://fr.tipeee.com/chaine-youtube-...
Réalisation : Blender 2.93 ManimCE (https://www.manim.community/)
Musique : Music for Manatees by Kevin MacLeod (https://incompetech.com/)
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Les animaux et les incendies
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/01/2025
Eux, ils n'y sont pour rien, ils n'y comprennent rien, ils tentent juste de sauver leurs vies. Beaucoup, beaucoup trop n'y parviendront pas.
Animaux sauvages tués par les incendies à Los Angeles : des espèces menacées en danger
par Pierre G. 10 janvier 2025, 21h57
Les récents incendies ravageant la région de Los Angeles menacent gravement la faune et la flore, y compris des espèces en danger d’extinction. Entre la destruction massive d’habitations et les pertes économiques considérables, la situation est catastrophique, soulevant des inquiétudes sur la survie des animaux et plantes endémiques déjà vulnérables.
La région de Los Angeles est notoire pour sa vulnérabilité aux incendies de forêt, causés par les célèbres et chauds vents de Santa Ana – surnommés “vents du diable” – qui soufflent sur la Californie du Sud, apportant cycle après cycle mort et détruction. Cependant, ce qui se passe au début de 2025, en plein hiver, est considéré comme l’événement le plus catastrophique jamais enregistré dans la région de la “Cité des Anges”. Actuellement, on dénombre 10 victimes et environ 120 kilomètres carrés de territoire consumés par les flammes, soit l’équivalent de la ville de San Francisco. Plus de 5.000 maisons détruites – de nombreuses demeures d’acteurs et d’autres célébrités – et des dommages dépassant 50 milliards de dollars sont recensés. Toutefois, les pertes économiques dues à cette catastrophe naturelle pourraient atteindre 150 milliards de dollars, faisant de celle-ci l’une des plus “coûteuses” de l’histoire des États-Unis.
Les zones les plus touchées se situent principalement au nord et à l’ouest de Los Angeles, avec des quartiers entiers brûlés à Palisades – entre Santa Monica et Malibu – ainsi qu’à Pasadena, avec 7.000 hectares réduits en cendres. Les pompiers luttent contre les vents de Santa Ana avec des moyens limités; bon nombre des bornes fontaines sont à sec en raison d’une demande extrême en eau, causant une baisse significative de la pression dans le réseau d’approvisionnement en eau, déjà éprouvé par les mois précédents de siccité exacerbée par le changement climatique. Ce mélange de circonstances rend la maîtrise des flammes, poussées par les vents de Santa Ana, extrêmement difficile – lorsque cela n’est pas impossible.
Cela a déclenché une course contre la montre pour sauver les personnes piégées dans leurs maisons entourées par les flammes. Mais ce ne sont pas les seules préoccupations. Les autorités ont également mis en place des grands centres de secours comme le Westwood Recreation Center et le Los Angeles Equestrian Center pour accueillir les évacués, y compris leurs animaux de compagnie, de toutes tailles. De nombreuses images de sauvetage de chiens, chats, chevaux, porcs, vaches et autres animaux circulent sur le net. Certains ont été laissés à l’abandon parce que leur transfert était impossible, tandis que d’autres, malheureusement, ont péri dans les maisons détruites par le feu. Beaucoup de propriétaires étaient au travail lorsque les autorités ont ordonné l’évacuation et n’ont pas pu revenir pour récupérer leurs compagnons avant que les quartiers ne soient engloutis par les flammes.
La maison de Paris Hilton, d’une valeur de 8 millions, a été détruite par les incendies à Los Angeles : à quoi ressemblait-elle
Dans cette situation dramatique et tragique, on n’a pas beaucoup parlé de la faune sauvage, c’est-à-dire des animaux vivant librement dans les zones naturelles ravagées par le feu. Comme l’explique à Newsweek Stephanie Eyes, biologiste spécialisée dans la faune sauvage au Fish and Wildlife de Sacramento auprès du Service des poissons et de la faune américain (FWS), la Californie “a une longue histoire d’incendies de forêt”, et par conséquent, de nombreuses espèces se sont adaptées et ont évolué pour survivre aux incendies, en s’éloignant de la fumée et des flammes pour retourner ensuite dans leurs zones de nourrissage et de reproduction. Les amphibiens et les poissons peuvent nager dans des eaux profondes en attendant que la chaleur de surface se dissipe, tout comme les petits mammifères, reptiles et invertébrés peuvent se glisser dans des tunnels et des terriers souterrains pour échapper aux flammes et se protéger de la chaleur. Les oiseaux adultes s’envolent, tandis que les grands mammifères – comme les cerfs – se déplacent dans les bois pour éviter fumée et feu. Il est évident que les jeunes, ainsi que les animaux blessés et malades, succombent souvent aux incendies. Toutefois, l’incendie en cours n’est pas un incendie ordinaire, et il peut également être impossible pour des adultes en bonne santé de trouver refuge. Rappelons ce qui s’est passé en 2020 en Australie, où des incendies dévastateurs ont causé la mort de plus d’un milliard d’animaux. Parmi les images les plus émouvantes en provenance de Californie, on trouve celle d’un jeune cerf effrayé et confus cherchant refuge sur une route, alors que les flammes dévorent les zones boisées environnantes.
Les experts en faune sauvage s’inquiètent particulièrement pour certaines espèces endémiques – c’est-à-dire qui ne vivent que là – déjà menacées d’extinction (ou proches de l’être) pour diverses raisons, principalement d’origine humaine, telles que la détruction de l’habitat naturel, la pollution et le changement climatique causé par les activités humaines. Parmi elles se trouve la grenouille à pattes rouges de Californie, une sous-espèce de grenouille rouge du Nord, classée comme “quasi menacée” dans la Liste Rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) depuis 2021. La population subit une baisse significative et la sous-espèce est strictement protégée par la loi fédérale américaine. Les experts expliquent qu’elle peut trouver refuge dans l’eau ou dans les terriers de mammifères, mais l’ampleur et la rapidité des incendies en cours pourraient décimer un grand nombre d’individus.
Un attrape-mouches des saules. Crédit : Jim Rorabaugh/USFWS
Trois espèces d’oiseaux sont également en danger : le vireo de Bell (Vireo bellii pusillus), une sous-espèce vivant dans la Californie du Sud, qui est classée comme en danger d’extinction; le pigliamosche du sud-ouest (Empidonax traillii extimus), dont on ne dénombre que quelques centaines de couples reproducteurs et qui est également en danger d’extinction ; et le pigliamosche côtier de Californie (Polioptila californica californica), qui se retrouve dans une situation similaire à celle de la précédente espèce. Il ne s’agit pas seulement d’animaux menacés par les terribles incendies californiens, mais également de nombreuses plantes rares déjà à risque d’extinction en raison de l’impact humain. Parmi elles, on trouve la Pentachaeta de Lyon, l’Astragale de Braunton et plusieurs espèces de Dudleya, telles que celles de Santa Monica, du Conejo et la “marcescente”. Toutes ces espèces, comme l’indique le Service de la faune et des poissons des États-Unis, “sont considérées comme menacées ou en danger d’extinction sous l’Endangered Species Act”.
La grenouille à pattes rouges de Californie. Crédit : Wikipedia
Actuellement, deux espèces d’oiseaux menacées sont heureusement dans des situs de migration en Amérique centrale ou du Sud, donc loin de la zone touchée par les incendies. Néanmoins, les experts estiment qu’à leur retour, beaucoup d’entre eux ne retrouveront pas leurs sites de nidification habituels, les obligeant ainsi à se déplacer ailleurs. Probablement dans des conditions encore plus difficiles qui pourraient compromettre le potentiel de récupération des populations, déjà en grave diminution.
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De la Bérarde à Los Angeles
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/01/2025
Il se pose désormais un problème fondamental. Celui de l'empathie.
Peut-elle s'adresser à tous, uniformément ?
Non, je ne me réjouis pas de la dévastation de ces centaines de maisons en Californie. Je me doute bien qu'il y a parmi tous ces gens des individus qui ont conscience du problème planétaire. Mais ont-ils pour autant opté pour une vie en accord avec cette conscience écologique ?
En même temps, est-ce que le fait de ne pas me sentir solidaire de ceux qui ont perdu leurs biens (je ne parle pas des personnes décédées où là, le drame est total), fait de moi un individu peu recommandable ou détestable?
Nous savons tous que l'impact écologique du mode de vie américain est gigantesque.
La question qui se pose désormais est de savoir si nous pouvons continuer à vivre dans un déni de la situation climatique, sans rien changer à nos modes de vie et à se contenter de plaindre "ces pauvres gens qui ont tout perdu" (en espérant surtout ne jamais connaître la même chose) alors que jusque-là, ces gens faisaient partie dans leur très grande majorité de ceux qui n'éprouvaient aucun intérêt pour la biodiversité, la nature, la souffrance animale, la pollution de l'atmosphère et des océans, l'extinction de masse en cours.
Surconsommateurs, gros SUV, adeptes de l'avion pour des voyages exotiques, mangeurs de viande et gros (dans le sens plein du terme) client de la malbouffe, climatiseurs et pelouses copieusement entretenues avec les réserves d'eau potable (cette eau qui a fini par manquer aux pompiers).
Est-il donc possible de continuer à vivre en s'obstinant à ignorer que nos comportements ont désormais des effets planétaires et que les catastrophes à Valence en Espagne, la disparition quasi complète du hameau de la Bérarde, et toutes les catastrophes les plus vastes comme les plus localisées ne sont plus que les effets du comportement de tous ?
J'éprouve de l'empathie et une solidarité totale envers les habitants du hameau de la Bérarde qui ont vu disparaître des maisons entretenues depuis des générations dans le paysage magique (et dangereux) des montagnes qu'ils adorent.
Je n'éprouve rien envers les habitants de Los Angeles.